Bon an, mal an, ConstruirAcier, l’organisme de promotion de la filière acier dans le BTP, poursuit son action pédagogique dans les écoles d’architecture, mais encore celles de design et d’architecture intérieure. Points d’orgue de cette action, des concours sont organisés entre étudiants sur ces deux fronts, avec des candidatures libres ou bien encadrées, voire intégrées à l’enseignement.

Pour les étudiants en architecture, le thème retenu cette année était la création d’un pôle d’échanges multimodal, sans contrainte de taille ni de type d’opération, implantation neuve ou restructuration d’un site existant. Dans la conception de ces lieux, la définition de l’espace public en termes de flux et d’accessibilité prend le pas sur la conception du bâtiment, ce dernier devant apporter l’ouverture, la fluidité et la lisibilité souhaitées, sans jamais verrouiller le lieu. Un écueil que la construction métallique s’emploie à éviter par son aptitude à libérer l’espace et à le couvrir en captant la lumière au moyen de grandes portées et d’un encombrement structurel réduit.
Le premier prix du Concours Acier 2014 – dont le jury était présidé par l’architecte Odile Decq – revient au projet “Tram on way” (Nicola Barbisan, Victor Martial, Nathalya Yankovska / ENSA Nantes), refondation-reconstruction de l’actuelle gare de Nantes scindée en deux pôles, nord et sud, avec un passage sous les voies pour liaison et desserte des quais. Cette bipolarisation qui occasionne une redondance des services, complique le fonctionnement et brouille l’image de la gare, contribue de surcroît à creuser l’écart entre la ville historique et les quartiers périphériques. Pour y remédier, un nouveau bâtiment voyageurs est érigé en franchissement au-dessus des voies, doublé d’une large chaussée empruntée par le tramway depuis la ligne existante en direction des quartiers excentrés (Malakoff…). Extrudé d’un seul tenant, le bâtiment ouvre sur un long parvis en regard de la ville et avance en porte-à-faux sur la place actuelle, dessinant un pignon signalétique dont le profil varie sur la longueur de l’ouvrage. La fluidité des parcours, la clarification du fonctionnement et la lisibilité urbaine font de ce projet une contribution séduisante à la réflexion engagée sur la gare par la métropole nantaise.

Le deuxième prix revient à une autre gare existante au fonctionnement problématique, celle de Saint-Denis marquée par la présence d’un talus ferroviaire à l’approche du canal à franchir. La proposition (Héloïse Guilmin, Romaric Perrot / ENSA Paris-La Villette et Mathilde Florentin / ESTP + ENSAPLV) s’appuie sur une analyse des lieux et des parcours spatio-temporels pour simplifier une situation confuse sans renoncer à la variété des cheminements et à la richesse des situations. Le bâtiment voyageurs existant est étoffé de commerces, de services et d’équipements adossés des deux côtés à la convergence d’un large passage sous le talus. Sur cette esplanade double face, les bâtiments font acte de présence en affirmant leur appartenance au pôle d’échanges par des alignements de portiques métalliques déclinant une identité commune.

Troisièmes prix ex æquo, la gare d’Oz à Montpellier (Thibaud Becquer, Hicham Jabiroune, Aurijoy Mitter, Gaël Oudin, Pierre Rachou-Langlatte / ENSA Montpellier) et le centre multimodal “Afflux” de Pompey (Floriane Gradel, Arthur Lanceraux, Kevin Risse / ENSA Nancy) sont des créations originales proposées à l’articulation de la future gare TGV de Montpellier et de la gare TER de Pompey.

La gare d’Oz revêt la forme d’une place publique posée au-dessus du sillon ferroviaire et cadrée de programmes immobiliers sur lesquels vient s’ancrer une couverture en verrière dont la nappe tridimentionnelle est générée par les alignements bâtis et la voirie.
Le tramway s’y glisse et différents édicules ponctuent la place, assortis de trémies apportant aux quais la lumière du jour.
Le centre multimodal de Pompey se dresse en lévitation aux abords de la gare et en fond de parking, sa structure en pont réveillant la nostalgie des installations sidérurgiques d’antan, quand la vallée était industrielle.

Le Défi Culture Acier proposé aux étudiants des écoles de design est l’aboutissement d’un programme pédagogique complet (conférences et visites d’atelier), chaque école présentant un projet finaliste. L’accent était mis cette année sur la découpe au laser en partenariat avec l’industriel Oxycentre, lequel s’est engagé à réaliser un prototype du projet lauréat. Ce dernier est un banc public modulaire de 2 à 4 places en tôle ajourée, “Guipure” (Paul Gaudriault, Morgane Wermuth / EFET), dont les dossiers peuvent basculer indépendamment autour d’un axe horizontal commun.
Courtesy Construir’Acier