La Sainte-Chapelle restaurée

La Sainte-Chapelle restaurée

Le Centre des Monuments Nationaux (1er opérateur culturel et touristique) dévoile l’éclat retrouvé des vitraux de la Sainte-Chapelle de l’île de la Cité à Paris. Ce projet a bénéficié du mécénat exceptionnel des Fondations Velux, qui l’ont financé à hauteur de 60%, investissant de fait 5 millions d’euros pour permettre la restauration d’un symbole fort du patrimoine culturel français.

Edifié entre 1242 et 1248 par Saint Louis, ce chef d’œuvre du gothique rayonnant sert d’écrin aux reliques de la passion du Christ, et notamment la Couronne d’Epine. Il est composé de 15 verrières du XIIIe siècle, soit 750 m² de verres et 1 113 panneaux historiés – pour les deux tiers en verre d’origine – émaillés d’allusions à la royauté, de scènes de couronnement et d’histoires de reliques. Faisant suite à la restauration conduite entre 1970 et 1986, sur les verrières du flanc sud de la Sainte-Chapelle, puis entre 1999 et 2007 sur les baies du chœur, cette nouvelle restauration a nécessité 7 années de travail. Conduit par l’architecte en chef des monuments historiques Cristophe Bottineau, les sept verrières de vitraux situées sur le flanc nord et les maçonneries qui les entourent, ainsi que l’archange, ont pu être restaurés entre 2008 et 2015. La repose des vitraux de la Rose Occidentale fut reportée au printemps 2015 : le système initial de pose à pu être restitué, contribuant à rendre aux vitraux leur luminosité originelle.

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Le public a été invité à découvrir ou redécouvrir la Sainte Chapelle du 20 au 23 mai. Les Fondations Velux en on profité pour dévoiler leur nouveau défi, un prochain projet de mécénat pour la restauration de la verrière de la Rotonde d’Antin du Grand Palais.

« Notre ambition aujourd’hui est de renouveler notre engagement envers la conservation de notre patrimoine, en donnant l’opportunité au plus grand nombre de redécouvrir des lieux uniques, fleurons de l’architecture française. En outre, ce projet est en parfait accord avec les valeurs fondamentales du groupe VELUX : depuis sa création, la recherche pour améliorer le confort de vie en apportant lumière et ventilation naturelles dans les bâtiments est en effet au cœur de l’ADN et du savoir-faire VELUX. » commente Michel Langrand, Président de VELUX France.

Courtesy Velux

Le Plus Petit Cirque du Monde

Un cirque, à quoi ça sert ? Pour le jongleur et philosophe Nikolaus, c’est un geste culturel. Il dépasse le nécessaire. En ce sens, « le cirque appartient officiellement à ces choses qui ne servent à rien et qui, pour cette raison, ont toutes les chances de rester dans un monde ou beaucoup de choses vont disparaitre ». À l’image d’un saut périlleux, faire émerger un lieu inutile demande beaucoup d’énergie, d’engagement et force l’admiration. Liant le rire à l’exploit, le Plus Petit Cirque du Monde à vocation à devenir grand.

Pas si petit que ça

le Plus Petit Cirque du Monde
Démarche sociale

A l’origine, le PPCM est une petite association fondée en 1992 par Daniel Forget. Issue des habitants de la ville, l’école de cirque est née à Bagneux (92), au cœur du quartier populaire de Blagis. Très rapidement, elle développe une stratégie d’inclusion et offre des formations aux personnes défavorisées. En tant que pionnière du cirque social et membre fondateur du CARAVAN Circus Network, l’association fait des arts du cirque un outil ludique de mixité et de socialisation. Rejoint par son directeur Elefterios Kechagioglou en 2007, le PPCM devient un lieu hybride qui participe au développement de son quartier. Il transmet son savoir à plus de 5000 personnes par an et expérimente de nouvelles pratiques en croisant les arts circassiens avec des cultures emergentes à l’image de Yamakasi. Si le projet fut difficile à mettre en marche, il voit aujourd’hui son point d’orgue avec l’arrivée d’une structure en dur qui lui est dédiée, couronnée d’un chapiteau haut de 28m.

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Projet origa(s)mique

L’agence Construire cogérée par les architectes Patrick Bouchain et Loic Julienne a su proposer un projet à la hauteur des ambitions de l’association. Située sur les anciens terrains de sport du gymnase Marcel Cachin, à coté de l’école que fréquentait Loic Julienne, les 1900m² du projet s’intègrent parfaitement au contexte, qu’il soit social (chantier participatif) ou formel, même si la construction fait de l’ombre au clocher de l’église.

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Ainsi, en regard du cirque Fratenilli, l’entrée se fera par le foyer, lieu de partage géré dans un esprit de café associatif et ouvert sur un espace extérieur central. La piste de 13 m de diamètre aura vocation à devenir un espace de représentation pouvant accueillir 360 personnes sur des gradins démontables. Mais elle sera surtout un espace d’apprentissage dont les alcôves permettront un travail plus individualisé.

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Les passerelles techniques se trouvent au même niveau que la salle de résidence qui lui est jointe. Cet espace est dédié à l’accueil et à la formation de compagnies professionnelles. Les bureaux administratifs eux se greffent sur l’ancien gymnase qui sera reconverti en salle de danse de 14 x 13 m de cotés. Des accroches au plafond pour les agrès seront ajoutées afin de favoriser la mixité entre les arts.

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Pour ce projet, les architectes ont décidé de mettre à profit le savoir-faire et la qualité du travail des compagnons du Tour de France. Structurée par une spectaculaire charpente bois aux détails raffinés, la toiture s’élève tel un origami coloré. En plus d’être un matériau écologique, le bois est économique et rapide à mettre en place. Préfabriqué en atelier, la structure est montée en deux à trois semaines. Afin de répondre à la règlementation thermique, les pans inclinés sont recouvert d’une membrane d’étanchéité, reposant sur un système tôle/isolant, et les pans verticaux sont revêtus d’un bardage bois.

le Plus Petit Cirque du Monde

Chantier participatif

Privilégier une charpente bois a permis de faire un chantier ouvert. Les activités ne sont pas délocalisées, d’autant plus que le gymnase reste fonctionnel durant toute la première phase des travaux. Le premier élément construit fut la « Baraque », lieu de vie éphémère ou tout le monde converge, offrant convivialité et partage. Parfois cantine pour les ouvriers, elle héberge aussi les bureaux de l’administration, et accueille les artistes et les familles. La maquette du bâtiment y est exposée, ainsi que les premiers comptes rendus de chantier, les photos des élèves de l’école, les plans de travail, etc. Le chantier devient un espace artistique, où les ouvriers s’apparentent à des acrobates, et les artistes s’inspirent de l’atmosphère du chantier. Ainsi, les poutres du foyer portent les textes des enfants invités à travailler sur l’acronyme PPCM.

le Plus Petit Cirque du Monde

La première phase du projet sera inaugurée le 25 juin 2015, lors du festival Hip Cirq. Ce sera l’occasion de faire découvrir les nouveaux espaces, scénographiés par le Directeur Artistique du chantier Nikolaus. En attendant, les « Vendredis Baraque » reçoivent chaque semaine une association de la ville de Bagneux, les « Dimanches au Cirque » accueillent les familles et enfants lors d’activités conviviales et fédératrices, et les « Mardis Quartier » sont des espaces d’expression pour les jeunes des cités avoisinantes.

le Plus Petit Cirque du Monde

Le chantier du Plus Petit Cirque du Monde dévoile une grande volonté artistique, invitant tout à chacun à profiter du spectacle !

le Plus Petit Cirque du Monde

 

Amélie Luquain

Courtesy PPCM – Construire – Photo Club de Bagneux

Jardins d’hiver à Batignolles

Jardins d’hiver à Batignolles

Dans le secteur de la ZAC Clichy-Batignolles (17e), proche des voies ferroviaires, les logements sociaux et la crèche conçus par l’agence Bartolo-Villemard pour ICF Habitat La Sablière constituent un dernier volet du projet urbain de Francois Grether. Comme partout ailleurs, les alignements sur rue sont tenus, le cœur d’ilot est ouvert, les logements restent classiques. Malgré ce manque de liberté, les architectes ont su mettre à profit leur créativité au service de la façade.

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Des jardins d’hiver enveloppent entièrement le bâtiment, permettant de parcourir depuis l’extérieur les logements à double ou triple orientation. Leur volumétrie exacerbée par un jeu de décalage exprime les dimensions des habitations, les rendant d’autant plus autonomes les unes par rapport aux autres. Ce façonnage, qui se finit par ailleurs par des angles étonnants, offre une nouvelle lecture de la façade à une échelle plus urbaine. Produisant de beaux apports de lumière et une économie thermique de 20%, ces serres habitables d’1.60 à 1.80 m de profondeur sont constituées de volets en verre escamotable. Ultra transparent, ce produit est extrêmement utilisé dans les parcs de logements sociaux en Finlande.

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Disposés sur des rails, ces panneaux toute hauteur en verre trempé 10 mm sont aisément manipulable depuis l’intérieur. Ils coulissent un à un pour se replier perpendiculairement et s’attacher simplement avec une sangle. Ces pans vitrés s’ouvrent sur des terrasses au niveau des duplex à rez-de-chaussée et du T5 au dernier étage – cependant, un petit effort la prochaine fois pour les encastrements de rails au sol séparant les deux espaces.
A l’image de la Tour Bois le Prêtre rénovée par Lacaton Vassal, les jardins / serres deviennent une pièce en plus ; la façade est habitée. D’ici une quinzaine de jour, 98 familles prendront possession des lieux et s’approprieront ces espaces immaculés de blanc et de lumière.

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Amélie Luquain                                                                                                                                                                                                                                    Courtesy BVAU / Cyrille Lallement
Gallotti & Radice à Milan

Gallotti & Radice à Milan

Né en 1955 d’une passion commune – le verre – Gallotti & Radice explore aujourd’hui de nouvelles combinaisons. La société a présenté au Salon du Meuble 2015 à Milan un logement recevant une succession de meubles intrigants. Canapés et fauteuils revêtus de velours ou de daim, bibliothèques murales structurées de cuivre, tables basses rehaussées de grands bols de laiton poli, et luminaires aux sphères en verre soufflé confèrent un caractère insolite au lieu. Cette collection allie expérimentation et artisanat grâce à des collaborations avec des designers de différents horizons. Parmi eux, Gabriele et Oscar Buratti, Carlo Colombo, Luca Nichetto …

HaumeaNotamment, on découvre au premier plan une table basse de Massimo Castagna. Le plateau circulaire en verre trempé de 10 mm est en porte à faux sur un piétement tubulaire décentré qui semble transpercer la table. Composé de différentes strates de matériau ou d’un matériau unique – laiton brillant, brossé ou bruni, cuivre ou métal chromé noir – le socle se termine en formant un récipient creux dont la base en miroir reflète le métal doré. Jumelés ensemble, les matériaux réinterprètent le thème du luxe tout en conférant à la table basse une forte présence graphique. Légère et élégante, la table se décline dans différentes hauteurs, de 33 à 56 cm, et dans différents diamètres allant de 50 à 120 cm offrant de fait une variabilité d’utilisations. Très séduisantes seules, elles auront encore plus d’allure à deux.

Ainsi, la nouvelle proposition Gallotti & Radice suggère une harmonie inédite grâce à un choix de matériaux astucieux.

Courtesy Gallotti & Radice 

Le Daybed FAZ récompensé

Le Daybed FAZ récompensé

Le concours international Red Dot Award: Product Design 2015 a récompensé le Daybed FAZ créé par Ramon Esteve Estudio en 2013 pour Vondom. Le choix a été particulièrement fastidieux pour le jury international qui a discuté plus de 4500 produits, repartis dans 19 catégories. L’édition 2015 a en effet regroupé la plus grande quantité de prétendants dans l’histoire du concours. De conception innovante, la méridienne fut sélectionnée parmi des milliers d’autres produits et a reçu la mention honorable.

Faz Daybed by Ramón Esteve Estudio for Vondom from Ramón Esteve Estudio 

Cette pièce iconique aux formes polygonales s’inspire des minéraux cristallisés. Tel un origami dépliable, le capot en textile semi transparent tenu par une structure métallique s’ouvre et se ferme grâce à un système hydraulique. Également entièrement démontable, il dévoile une assise confortable favorisant la relaxation et la déconnexion tout en profitant du soleil ou de l’ombre. Cette méridienne est orientable à 360° ce qui permet de changer d’orientation facilement selon les heures de la journée. Des roues sont intégrées dans le fond du mobilier. De même, les dispositifs technologiques de pointe sont incorporés dans la base. Un Sound System et des hauts parleurs sont inclus, reliés par la technologie Bluetooth aux Smartphones et tablettes. Une lumière optionnelle change le visage de la méridienne une fois la nuit tombée. Déclinable dans une large gamme de couleurs, l’éclairage rend cette pièce unique d’autant plus polyvalente. A la fois pratique et fonctionnel, Daybed FAZ existe en deux coloris : noir ou blanc. Plus qu’un mobilier, cette méridienne sculpturale d’extérieur offre une véritable expérience sensorielle.

Par ailleurs, elle fait partie intégrante de la collection FAZ édité par Vondom qui comprend fauteuils, canapés, tables basses, lampes et divers systèmes modulaires. Cette gamme de produits est choisie par de nombreux professionnels à travers le monde.

Courtesy Vondom

 

Maison San Roque : voir et être vu !

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Architecte : Antonio Fernandez Architects

Impossible de ne pas la remarquer en montant la rue du Dr João Abel Freitas au-dessus de Funchal, la capitale de Madère. Entre les villas traditionnelles et moderno-régionalistes toutes construites dans la pente, elle surgit en retrait d’un drôle de portail coulissant. En métal gris incisé de figures triangulaires, il fait penser à un alignement de menhirs stylisés. A part cette extrémité ouest, la maison Sao Roque étirée en profondeur de parcelle se dévoile peu. Discrète ? Pas vraiment ! Rien que sa couleur cendres attire les regards.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Sur une île d’origine volcanique cela ne manque pas d’à propos mais tranche avec l’habitat local traditionnel, quasi toujours blanc ou à peine coloré. Et puis, ce que la maison laisse entrevoir ne ressemble à rien de ce qui l’entoure.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Pour mieux comprendre, il faut passer le portail. Surprise, il ouvre sur une cour très travaillée avec à droite un parking au sol de plastique en nid d’abeille vert intense, aussi impeccable que la Porsche rutilante qu’il accueille. En partie glissé sous l’avancée d’une terrasse, ce car-porche ressemble aux vitrines des concessionnaires de voitures de luxe, éclairé à giorno par des plafonniers encastrés de verre opalin taillés eux aussi en triangles.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

 Affiche architecturale

En face du portail et à main gauche, au bout de quelques grandes dalles, grises encore mais cernées de galets blancs, le pignon ouest affirme la même volonté de ne rien cacher, voire de s’afficher. Ses trois niveaux, vitrés toute hauteur, dévoilent l’organisation intérieure. En pied, l’entrée s’abrite sous le porte à- faux en forme de soufflet des deux étages supérieurs, terminés en balcon terrasse aux garde-corps transparents. Juste après le hall, se succèdent un escalier taillé en arêtes de poisson puis une salle de home cinéma grand écran. Ouverte à l’est sur un patio intérieur aux murs de pierre sèche, elle s’orne d’une gigantesque photo en noir et blanc du pont de Brooklyn. A l’extérieur, au nord, un escalier donne sur une allée étroite, bordée des mêmes galets immaculés, serrée de près par le mur de soutènement amont. Elle conduit à une seconde entrée en rez-de-chaussée haut. Malgré l’absence de recul, toute la longue façade révèle sa composition crantée en trois parties distinctes, grises elles aussi, austères malgré la multitude d’ouvertures qui les entaillent, toutes affûtées en trigones obtus. En dépit de sa force, ce flanc septentrional n’est qu’une mise en bouche et il faut, traversant le hall et le salon, passer sur le côté sud pour enfin embrasser la maison dans toute son ampleur. Quoique globalement rectangulaire (de 15 à 27 m de largeur sur 40 m de longueur), la parcelle initiale paraissait d’autant plus biscornue qu’elle penchait vers l’ouest et le sud.

 

19-compressed 18-compressed 17-compressed Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

 

Occasion rêvée de creuser ici, de combler là, d’encastrer le rez-de-chaussée bas dans la pente, d’inventer une immense terrasse en partie au-dessus du garage, ouverte sur le paysage, la mer et l’horizon au loin, mais surtout sur la maison.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Entretenant une sorte de relation narcissique, ne se montre-t-elle pas pour mieux se contempler ? Ici l’ambiguïté entre architecture et sculpture est totale. Architecture sculpture ou bien l’inverse ? Couleur volcanique toujours, la façade ressemble à une enseigne géante dessinée à coup de méga-lettres (sorte de K, de M, de N) aux jambages épais, cisaillés de failles et de vitrages obliques calés au nu du parement extérieur. Figure du graphisme ou du design à l’échelle surmultipliée, elle se fait architecture, très composée, musclée, presque monumentale, développée en trois séquences, scandée de larges ouvertures en retrait, évidée du patio mentionné tout à l’heure. A cette grande mise en scène, la terrasse en patchwork de bois reconstitué, de gazon et de lames effilées de cailloux blancs sert de parterre. Au spectacle des corps autour de l’inévitable piscine bleue s’ajoute celui de l’architecture.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Généreuse fluidité intérieure

Avec 31 mètres linéaires, la maison avait de quoi multiplier les pièces. Au lieu de quoi aux rez-de-chaussée, bas et haut, elle enchaîne de vastes espaces fluides, ouverts, sans portes ni cloisons, sauf côté cuisine calée à l’est, ouverte en surplomb du patio. A l’étage, plus segmenté pour la vie privée, trois chambres seulement avec leur propre salle de bain sont desservies par un couloir généreux et un palier spacieux autour de l’escalier qui grimpe en toiture terrasse.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Invisible depuis le sol, cette dernière sert d’observatoire – d’ailleurs assez indiscret des maisons voisines qu’elle domine – et de belvédère sur le paysage, là-bas l’océan et les couchers de soleil. Rien ne gène la vue et surtout pas les garde-corps de verre clair. Le soir un éclairage sophistiqué, encastré dans le platelage vient zébrer le tout d’éclairs blanc et de reflets bleu, rare mais voyante concession à la couleur. Revenons à l’intérieur. A part les parquets de chêne (niveau bas et étage supérieur) et les marches menuisées des escaliers, tout est blanc ou d’un léger gris, à commencer par les résines des sols.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Tout y passe ou presque : portes, murs, plafonds, étagères, rangements, y compris les salles de bain (lavabo, toilettes, baignoire…) et la cuisine. Evidemment, là-dessus la lumière émanant des nombreux vitrages triangulaires fait son numéro mouvant, découpe surfaces et volumes en figures aiguës ou ouatées. La maison Sao Roque joue une drôle de partition, oscille entre tape-à-l’oeil et retenue.

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

Maison San Roque, Funchal, Madère, Portugal

D’un côté, indiscrète, voire impudique, elle affiche sa figure tapageuse, se dévoile à nu derrière ses grandes fenêtres, démarquée de ce qui l’entoure avec sa couleur des mauvais jours, sa toiture terrasse, sur fond d’habitat traditionnel à toit en bâtière et tuile canal. De l’autre, elle rejette toutes fioritures, se fait belle et généreuse avec des volumes intérieurs simples et fluides, épurés, sa blancheur accueillante et fraîche, ses grands yeux ouverts sur l’horizon. Maison « M’as-tu-vu » pour le propriétaire, signe extérieur de richesse ? Sans doute, mais qui au-delà célèbre le plaisir de concevoir, d’habiter, de s’affirmer contemporain, pour un investissement somme toute très mesuré.

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Jean-François Pousse

Paru dans Archicréé n°367

Courtesy Antonio Fernandez

Le nouveau (af)fronton de Notre-Dame de Paris

Le nouveau (af)fronton de Notre-Dame de Paris

Pour son 20ème anniversaire, la Fête du Pain – du 11 au 17 mai – a dégainé sa baguette magique pour mettre dans le pétrin l’ordonnancement classé du parvis de la cathédrale de Paris.

Comment la Municipalité a-t-elle pu se laisser rouler dans la farine par cette corporation de bouche pour autoriser qu’un de ses plus photogéniques sites patrimoniaux se retrouve affublé d’un si sommaire barnum de toile à l’impression aussi primaire ? Ni Saint Honoré – leur saint patron – ni leurs religieuses ne réconcilieront sur ce nouveau “marché du Temple” la mitre et le mitron, pas plus que les vrais amoureux de Paris !

Quelle occasion manquée quand boulangers et pâtissiers se distinguent – un peu partout en France – au travers le design de leurs échoppes (presque aussi inventif que leur art culinaire) !

Certains minoreront l’insulte faite au Patrimoine par sa dimension temporaire, mais celle-ci se renouvelle hélas plusieurs fois dans l’année : foires faisant la roue place de la Concorde, salons campant aux Tuileries, marchés de Noël essaimant leurs “chalaids” aux Champs Elysées ou Place du Palais Royal…

Que trouvent à y redire tous ces Tartuffe qui vilipendent l’architecture contemporaine d’une Samaritaine renouant avec la Modernité de Sauvage au nom d’un conglomérat de bâtiments ordinaires que ni l’âge ni l’architecture n’ont suffi à transcender en Patrimoine ? Les voilà bien silencieux quand on agresse de vrais chefs d’œuvre ! Pourtant du vrai pain béni en la matière ! Ne seraient-ils pas finalement plus âpres aux gains en préférant ne s’attaquer qu’à la grande finance du luxe.

Dans tous les cas, c’est encore et toujours les architectes qui mangent leur pain noir !

 

L.B

La BMVR de Caen prend forme

La Bibliothèque Multimédia à Vocation Régionale prend forme !

Pilier du projet d’agglomération de Caen-la-Mer, son chantier a débuté courant juillet 2013. Clément Blanchet, associé de l’agence OMA fondée par Rem Koolhaas, interroge les nouvelles relations à la lecture et à la culture. Dans un contexte de dématérialisation et de démultiplication de l’information, il repense la bibliothèque. « Cet équipement est pour moi une simple traduction de ces diagrammes originaux. Elle devient un lieu métropolitain qui explore et définit le rôle du livre dans un monde de plus en plus virtuel. Elle est un forum unique, un lieu commun pour le territoire Caennais » précise Clément Blanchet.

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Sur une parcelle de 5200m² située au bout de la Presqu’île de Caen, le bâtiment pointe des repères dans la ville. L’astucieuse forme en X offre quatre parvis pour une pause déambulatoire. A la croisée des axes, son hall est littéralement connecté à la ville, reliant le parc et le bassin Saint Pierre par une « place interne ». Lieu de partage, il s’ouvre sur le café-restaurant – lui-même vitré sur le quai – et dessert un auditorium.

© Antoine Cardi

Aux étages, les quatre ailes correspondent aux 4 pôles de la BMVR. Le pôle Littérature se distingue par un gradin en bois où le public pourra consulter un ouvrage, tandis que le pôle Sciences Humaines est doté d’un cabinet de curiosité servant de vitrine à la salle des fonds précieux. Mettant à profit la dimension asymétrique du bâtiment, l’architecte propose des espaces répondant à la diversité des attentes : salons de lecture et espaces plus intime se côtoient.

© Antoine Cardi

Libérés de toutes structures puisque déportées aux quatre extrémités, les lieux sont voués à être modulés et à évoluer selon les usages. L’architecture traduit spatialement le programme ; espace numérique infini et espace physique fini se confrontent. Le 3ème niveau accueille le pôle Enfance comme ultime découverte de ces lieux, ainsi que les bureaux et la logistique. Cet « étage poutre » affirme une structure métallique tandis que les niveaux inférieurs reçoivent une façade en vitrage bombé transparent. Une faille horizontale dévoile une place suspendue. L’espace de lecture devient un « belvédère » sur la ville. A l’automne 2016, les Caennais pourront admirer le bassin tout en façonnant leur culture.

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Courtesy BMVR / Antoine Cardi

 

Lire aussi : Made in Caen ? 

 

Alegre Design à la Wanted Design NYC

Le studio espagnol Alegre Design est invité à participer à la Wanted Design, un des événements les plus emblématiques à New York, qui aura lieu du 15 au 18 mai. Plus de 11 000 professionnels internationaux de design répondent avec plus d’une centaine d’exposants, venant de 16 pays différents. L’occasion parfaite d’afficher le savoir-faire européen.

ALEGRE DESIGN

 

Alegre Design présente notamment quatre de ces nouveaux projets. Tout d’abord, la Nana Rocking Chair conçue comme une évolution de la chaise berçante traditionnelle. Le balancement facilite l’allaitement maternel, tandis que de larges accoudoirs et un coussin de tête assurent un repos confortable. La structure en bois de chêne repose sur des pieds en tubes d’acier noir, tandis que le dossier est revêtu d’un délicat tissu blanc Gabriel. Quant à la chaise de la collection Ego, elle est le fruit d’une recherche sur les nouvelles postures liées aux dernières technologies.

ALEGRE DESIGN

 

Sa géométrie asymétrique offre de nouvelles potentialités. Fabriquée par la firme B&V, elle est recouverte d’un tissu de première qualité sur une base en bois massif. A associer avec d’autres mobiliers de la collection. Par ailleurs, le porte manteau Bamb allie à la fois simplicité, fonctionnalité et respect de l’environnement. Son élégante symétrie est issue d’un seul élément de bois de hêtre avec lequel sept autres pièces similaires sont faites.

 

ALEGRE DESIGN

 

Enfin, Alegre Design expose la gamme de chaises de bureaux TNK A500, qui a reçu le prestigieux prix Red Dot Design Award en 2012. Produit par ACTIU, les chaises sont réalisées dans des matériaux utilisant les dernières technologies. Evoquant ergonomie et progrès, elles sont également respectueuses de l’environnement, et ceux tout en élégance. A coté de l’exposition Wanted Design, beaucoup d’autres événements seront à découvrir en Mai 2015 à New York !