Grand prix pour Arkit d’Artépy

Grand prix pour Arkit d’Artépy

Jeudi 11 juin, 22 000 prescripteurs – architectes, décorateurs, bureaux d’études… – ont été invités par ArchiDesignClub à voter pour leurs préférences dans l’univers du design et de l’architecture.

Dans la catégorie Revêtements de sol en PVC, le grand gagnant fût Arkit, 4 mois seulement après son lancement.

Arkit
collection Arty

Créée en 1994, l’entreprise mâconnaise Artepy – créateur de tendances pour le sol – développe sa passion pour la création et le design. Pour fêter ses 20 ans d’existence, Artepy lance Arkit une marque de sols souples techniquement performants, créatifs et abordables. 20 modèles regroupés en 3 collections – Faux Unis, Décoratif et Arty – avec un caractère artistique et contemporain, ces premières collections n’hésitent pas à réaliser des motifs “arty” à partir de peinture et crayons qui particularisent les lieux de manière singulière ; parfaite réponse à l’équation créativité / accessibilité à laquelle les architectes doivent faire face. Cette impression est accentuée par le choix d’un format original de dalles carrées de 91,4 x 91,4 cm. Simple et rapide d’installation, ces modèles résistants sont d’un entretien facile.

Arkit
collection Arty

Revêtement de sol hétérogène en PVC – Famille LVT – Classification d’usage : classe 34 – Réaction au feu : Bfl –s1 – Emission de COV : A+ – Poids : 4,45 kg/m2.

Courtesy Artepy

Centre d’animation Ken-Saro-Wiwa

Les architectes Pangalos et Feldmann conçoivent une « page blanche » pour le centre d’animation Ken-Saro-Wiwa, prêt à recevoir les interventions de ces hôtes.

Lieu innovant pour la création artistique, le centre d’animation Ken-Saro-Wiwa orienté vers les cultures urbaines fut livré en février 2015. Conçu par les architectes Aghis Pangalos et Anne Feldmann – de l’agence pangalos dugasse feldmann architectes – il accueille professionnels et amateurs, associations et scolaires.

Intégration urbaine

Au carrefour de la rue des Haies et Buzenval, il s’intègre dans le tissu urbain disparate du 20e arrondissement. Le rez-de-chaussée assure l’alignement sur rue et son accueil prolonge l’espace public tandis que les étages supérieurs se plient et s’affinent, suivant la volumétrie du site.

KenSaroWiwa

Le bâtiment est composé de différentes strates programmatiques qui se superposent dans une alternance de vide et de plein, d’espace extraverti et introverti.

KenSaroWiwa

Salle de spectacle

Enfouie dans le sous sol à 6 m de profondeur, la salle en configuration spectacle comprend 120 places assises. Une fois la tribune télescopique repliée et la fosse comblée, la salle d’un seul tenant adopte une fonction polyvalente, de plain pied avec les loges attenantes. Assurant l’insonorisation, un damier alterne des modules de 60 x 60 cm teint de noir, d’orange et de lumière, offrant un caractère noble à l’espace avec des matériaux simples.

KenSaroWiwa

Musique et Street Art

Au 1er étage, l’espace musique et celui dédié au street art se côtoient. D’une part, les deux salles de musiques sont conçues comme des « boites dans la boite », associées à des dalles acoustiques de fortes épaisseurs, afin d’éviter toutes nuisances entre les programmes. Elles offrent leurs façades opaques aux graffeurs. En effet, les architectes ont eu l’audace d’initier les usagers à une pratique interdite au sein même du bâtiment. Les parois accueillant les tags sont revêtues d’un parement en béton architectonique préfabriqué, traité paradoxalement anti graffitis afin de pouvoir faire peau neuve. La salle de préparation dédiée à l’étude du tag côtoie la terrasse abritée qui se prolonge en un balcon urbain. Les conditions urbaines du graff sont recréées. Tout au long de l’année, le bâtiment change de peau au gré des interventions artistiques.

KenSaroWiwa

Arts Plastiques et Danse

Au niveau supérieur, les salles d’arts plastiques en enfilade cadrent la vue sur la ville. Les baies vitrées fixes toute hauteur succèdent à des pleins contenant les ouvrants.

KenSaroWiwa

A R+3, la salle de danse, lieu intime du corps, est intériorisée tout en se tournant vers le ciel. Son volume prismatique se dote d’une lumière zénithale et d’une unique baie vitrée derrière la maille en métal déployé, permettant de voir sans être vu. Les panneaux de 2 m x 2 m de cette dernière viennent unifier les deux volumes pleins dans une enveloppe continue, avec une onde de 20 cm de hauteur correspondant à la largeur du bardage métallique posé horizontalement.

KenSaroWiwa

Toiture portante

Par ailleurs, la pente de la toiture – en plus de respecter le gabarit imposé par les règlements d’urbaniste et d’être végétalisée pour une évacuation naturelle des eaux de pluie – s’apparente à un tirant structurel indissociable de la bande servante attenante au mur mitoyen. Les volumes sont suspendus à cette colonne toute hauteur (contenant circulation, petits locaux et rangements), permettant de s’affranchir d’éléments porteurs en façade.

KenSaroWiwa

 

Non institutionnel, ce lieu aux finitions brutes n’exige pas d’être respecté. Bien au contraire, tel une « page blanche » il incite les utilisateurs à s’approprier ce support, laissant place à la création. Des tatouages colorés commencent d’ores et déjà à courir le long des parois. La nuit, de larges luminaires ronds transforment le centre d’animation en une lanterne urbaine, éclairant de sa créativité le quartier.

KenSaroWiwa

Amélie Luquain

Courtesy pangalos dugasse feldmann architectes / Luc Boegly

Legend, une nouvelle collection chez Ege

Legend, une nouvelle collection chez Ege

Interprétation contemporaine du folklore et des forêts enchantées, la collection Legend, conçue par la designer Carol Appleton, propose une texture en relief, riche et bouclée, inspirée par l’écorce des arbres et couverte de motifs organiques simples.

legend

Trois palettes coordonnées

Elle se décline dans 3 palettes coordonnées et en variantes dalles et moquettes pour une infinité de compositions. Rune connote la qualité du « fait main », avec des amulettes, ornements métalliques et écorces de bouleau blanc. Myth s’inspire des forêts ancestrales et de l’écorce sombre du frêne. Tandis que Spell propose des éclats de couleurs qui percent à travers l’obscurité et se reflètent sur le sol. Au total 27 coloris pour laisser libre cours à l’imagination.

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Résolument écologique

Le dossier feutre des dalles est fabriqué à partir de bouteilles d’eau usagées et recyclées. Certifié Cradle to Cradle™ et breveté, il apporte de formidables performances acoustiques. A noter aussi que le fil Econyl® qui constitue le velours est produit à partir de filets de pêche usagés trouvant ainsi une nouvelle vie.

legend

 

legend

Courtesy Ege Carpets

 

L’architecture paramoderne vue par Endo Shuhei

L’architecture paramoderne vue par Endo Shuhei

Endo Shuhei : architecture paramoderne 25/25 est la première exposition de l’architecte japonais au Royaume-Uni. Elle présente 25 modèles architecturaux sélectionnés par Endo et célèbre le 25ème anniversaire de la création du studio Endo Shuhei Architect Institut basé à Osaka.

Quand l’architecture s’enroule

Théoricien de l’architecture paramoderne, Endo Shuhei explore de nouvelles possibilités, cherchant à dépasser les limites que le modernisme s’est auto-imposé : la poursuite de l’uniformité, l’efficacité de la mesure, la décomposition de l’ensemble architectural en éléments (mur, toit, façade). Il interroge les prémisses fondamentales de l’architecture, à savoir la séparation entre intérieur et extérieur. Les espaces architecturaux d’Endo sont alors créés avec un seul élément : une bande continue de tôle d’acier englobe à la fois le toit et le mur offrant une interaction entre le dedans et le dehors.

endo shuhei

L’architecture d’Endo Shuhei est extrêmement poétique, mais elle exprime aussi une certaine gravité. Ayant vécu le grand tremblement de terre de Hanshin en 1997, il est conscient que les bâtiments au Japon doivent être robuste et servir à se protéger des catastrophes naturelles. Ainsi la feuille de tôle ondulée est choisie notamment pour sa résistance structurelle, en plus d’être un matériau durable et recyclable en raison de sa surface galvanisée.

endo shuhei

La « peau » ondulante d’acier, habilement courbée, roulée et pliée corrobore de la singularité de l’œuvre de l’architecte japonais. Dans la nomination de ces projets, l’utilisation du suffixe « -tecture » comme Bublletecture, Halftecture, Rofftecture… témoigne d’une approche systématique, miroir de la rigueur de l’architecte.

Les bâtiments d’Endo développent donc des possibles de l’architecture paramoderne.

En 1998, il réalise des toilettes publiques nommés Springtecture H. La structure sous forme de spirale marque la liaison entre l’ouverture (basée sur la commodité) et la clôture (découlant de la sécurité) dans la continuité des tôles ondulées.

endo shuhei

Plus tard, en 2010, il conçoit Looptecture F. En bordure de littoral, ce bâtiment de 300 m² a pour fonction d’assurer la sécurité et le contrôle des vannes du port de Fukura et d’être un lieu de refuge en cas d’alerte aux tsunamis. Il a donc fallu assurer des points de vue sur le pourtour de la spirale d’acier et préserver des espaces d’abri.

endo shuhei

Si ces concepts de l’architecture paramoderne ont été réalisés dans un premier temps à petites échelles, aujourd’hui le travail de l’architecte s’étend à des projets résidentiels, des centres culturels, des bâtiments scolaires, jusqu’à des stades de sport et des infrastructures. L’architecte, également enseignant à l’université de Kobe, a de nombreux prix internationaux à son palmarès, dont dernièrement le Japan Institute of Architecture Award 2012.

Après Stuttgart, Milan et Paris, Endo Shuhei présente aujourd’hui ces modèles architecturaux à Londres à l’occasion du festival d’architecture.

Amélie Luquain

 

Courtesy Endo Shuhei Architect Institut / Tsuyoshi Ono

Programmation de l’exposition

Le Guggenheim d’Helsinki a ses architectes

Fondée en 1937, la Solomon R. Guggenheim Foundation souhaite promouvoir la compréhension et l’appréciation de l’art moderne et contemporain. Dernièrement, après le Musée Guggenheim de Bilbao (ouvert en 1997) et le Musée Guggenheim d’Abu Dhabi (en cours de développement), la fondation continue de se tourner vers l’avenir.

Moreau Kusunoki, grands gagnants du Guggenheim Helsinki Design Competition

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Nicolas Hiroko, fondateur de l’agence franco japonaise Moreau Kusunoki

Lancé en juin 2014, le Guggenheim Helsinki Design Competition – concours anonyme organisé par la Fondation Guggenheim en partenariat avec la ville d’Helsinki – a établi un record de 1715 réponses pour plus de 77 pays.

Le projet gagnant est Art in the city réalisé par l’agence franco japonaise Moreau Kusunoki, fondée en 2011 à Paris, seule équipe française parmi les 6 finalistes du concours.

guggenheimLe projet du Musée Guggenheim d’Helsinki est une réalisation vêtue de bois brûlé et de verre, complètement écologique. Elle comprend 9 volumes bas et une tour ressemblant à un phare, chapeautée par un restaurant panoramique. Le tout est relié par une passerelle piétonnière au parc de l’observatoire et desservi par une promenade le long du port au sud de la ville.

guggenheim

L’objectif, permettre aux visiteurs du musée de communier avec les œuvres d’art et la programmation par un ensemble de pavillons réunis entre eux et organisés autour d’une rue intérieure.

guggenheim

Le jury international, constitué de 11 membres et de son président Mark Wigley – professeur de la Graduate School of Architecture, Planning and Preservation à l’Université Columbia – a apprécié les pavillons aux formes et matériaux caractéristiques et contemporains, encerclés d’une rue couverte qui peut « s’élargir et se contracter en fonction de son interaction avec les différents pavillons ».

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Courtesy Moreau Kusunoki © Bruno Levy & Julien Weill
Courtesy Moreau Kusunoki © Moreau Kusunoki – Artefactorylab

 

 

Marazzi fête ses 80 ans

Marazzi fête ses 80 ans

En cette année 2015, le célèbre fabricant italien de carreaux de céramique Marazzi fête ses 80 ans ! A l’origine, l’entreprise s’installe en 1935 dans un centre de fabrication artisanale de produits en terre cuite à Sassuolo. L’histoire veut que son fondateur, Filippo Marazzi, ait improvisé une structure en peupliers pour construire sa première usine de production, ce qui lui a valu le nom d’ »usine de carton ». Mais à vrai dire, Marazzi utilisait d’ores et déjà des technologies de pointe qui lui ont permis de transformer des méthodes artisanales en un processus de fabrication industriel.

Marazzi
30’s 40’s – man at work with gravel

C’est en 1950 que la Tile Factory Filippo Marazzi rentre réellement dans sa pleine production, satisfaisant la demande croissante en carreaux caractérisant les reconstructions de l’après guerre. Reprise par le fils Pietro Marazzi, l’entreprise croît tant en terme de taille que de mécanisation – notamment avec les « fours à tunnel » – et s’ouvre au monde de l’architecture.

Marazzi
50’s – Disegni collection – Stella Blu by Martini

Au cours des années 70, Pietro Marazzi fait appel à de grands noms de la mode (Paco rabanne, Biki, Forquet) pour revoir l’image du carreau de céramique trop souvent considéré comme uniquement pratique. En 1974, il fait breveter son « rapid single-firing process », visant à cuire le carreau en même temps que l’email de finition. Puis l’entreprise est à nouveau dirigée par un fils Marazzi qui lance un processus d’internationalisation amenant le groupe à devenir le premier producteur mondial de carreaux de céramique.

Marazzi
70’s – Biky – Alta Moda collection

Dans les années 80, Marazzi s’implante à l’étranger en ouvrant une usine à Castellón de la Plana (Espagne) et l’autre à Dallas (USA). Investissant dans la recherche et le développement, le fabricant sort en 1985 le carreau « Enduro« .

Marazzi
80’s – Enduro Patent

Par la suite, d’importantes opérations de croissance sont lancées afin de maintenir l’entreprise au rang de leader. Des bureaux de vente sont ouverts par le monde. En 2010, Marazzi investit dans des technologies de pointe. Cela lui vaut l’Award Compasso d’Oro en 2011 pour le premier carreau 3D en grès cérame Soho.

Marazzi
2011 – Soho 3D decoration – Honorable Mention ADI Compasso d’Oro

Aujourd’hui Marazzi souhaite afficher de plus en plus une production « made in Italie ».

Courtesy Marazzi

 

LAN reçoit le prix Le Soufaché

LAN reçoit le prix Le Soufaché

Cette année 2015 le prix Le Soufaché – médaille d’architecture pour une œuvre de qualité, à l’exclusion des constructions d’état – est attribué à Benoit Jallon et Umberto Napolitano co-fondateurs de l’agence LAN pour leur projet Euravenir à Lille.

LAN

Cette tour – de 35 m de hauteur et de 8 étages – est composée de bureaux, commerces et activités. Double enjeu pour cette conception : améliorer la connexion des quartiers Euralille et Saint-Maurice, séparés par les voies ferrées et le périphérique mais aussi s’inscrire dans la continuité voulue par Rem Koolhaas pour ce quartier particulier, situé entre 2 gares, avec sa structure poteaux / poutres enveloppés d’une peau de cuivre oxydé et vitrée. Peut-on réaffirmer la ville à partir d’un projet d’architecture ? Voici le point de départ de ce projet ambitieux. Une architecture multiforme qui par sa géométrie apporte une réponse précise aux différentes problématiques liées à la fois à l’échelle, la géographie et au programme de ce projet.

LAN

LAN (Local Architecture Network) créée en 2002 souhaite garder une méthodologie d’exploration de l’architecture en tant que matière au croisement de plusieurs disciplines impliquant une vision des questions sociales, urbaines, fonctionnelles et formelles à l’international.

LAN

Cette agence – association de 2 architectes brillants – a également reçu le Prix Spécial de la XIIe Triennale Internationale d’Architecture de Sofia en 2009, l’International Prize for Sustainable Architecture Fassa Bortolo-Silver Medal en 2012.

LAN

En 2014 la Tour Euravenir est nommée au Prix de l’Equerre d’Argent et à l’European Union Prize for Contemporary Archictecture-Mies van der Rohe Award en 2015.

LAN

Courtesy LAN / Julien Lanoo

Beauty Redeemed

Beauty Redeemed

Le livre Beauty Redeemed – Recycling Post-Industrial Landscapes examine les paysages post-industriels. Installations et exploitations souterraines sont aujourd’hui des reliques qui ne font plus sens. Or ces équipements devenus patrimoine font toujours fi d’un énorme potentiel de réhabilitation pouvant les rendre à nos paysages urbains contemporains. Ellen Braae, professeur de design et de paysage de l’Université de Copenhague, observe ce paysage en désuétude. Elle le questionne et recueil des exemples de projets qui redonnent un sens et une fonction à ces espaces, tout en les intégrant dans un contexte théorique globale.

En 1990, le paysagiste Peter Latz semble donner le ton en remettant à neuf une aciérie abandonnée. Cette opération qui deviendra plus tard le parc paysager de Duisburg Nord semble s’imposer comme un point de départ à la redécouvertes des friches industrielles. Une quinzaine d’autres projets à travers l’Europe aux approches similaires sont observés, notamment le Parc del Clòt à Barcelone, le Parque do Tejo e Trancão à Lisbonne ou le Parc aux Angéliques à Bordeaux.

En plus de donner des exemples de réutilisation de ruines industrielles, l’auteur les contextualise dans l’histoire. Elle étend ses sujets depuis les préoccupations du XIXème siècle liées aux industries en déclin jusqu’à la renaissance d’un paysage transformé et de sa beauté retrouvée.

Ellen Braae, Beauty Redeemed – Recycling Post-Industrial Landscapes, ed. Birkhäuser, 2015

Voir aussi le numéro 371 d’Archicréé « Rénover / Reconvertir »

Natural Light 2015 connait ses lauréats

Natural Light 2015 connait ses lauréats

VELUX et Little Sun présentent les lauréats de Natural Light.

Le groupe VELUX, qui s’est toujours consacré aux problématiques de la lumière, en partenariat avec Little Sun, né de la collaboration du célèbre artiste danois Olafur Eliasson et de l’ingénieur Frederik Ottesen, ont pour objectif d’offrir un éclairage durable, fiable et abordable à 1.2 milliard d’êtres humains dans le monde qui vivent sans électricité. Le 3 novembre dernier, ils ont lancé conjointement le concours de design international Natural Light. Parmi plus de 170 jeunes étudiants venant de 65 pays différents, Mariana Arando (22 ans) et Luca Fondello (23 ans), étudiant le design industriel à l’université de Buenos Aires, ont été sélectionné.

Natural Light

Le jury composé de créateurs reconnus et présidé par Olafur Eliasson a été interpellé par l’innovation et le pragmatisme de leur projet. A l’occasion du 75ème anniversaire du groupe VELUX, 14500 lampes seront distribuées par l’ONG Plan International dès la fin de l’année afin de baigner d’une lumière durable les zones d’Afrique hors-réseau. La méthode de production et de distribution s’apparente à celle du crowdfunding. Effectivement, des entreprises locales recevront un stock limité et gratuit afin de lancer l’activité. Une fois le stock épuisé, les fonds récoltés seront réutilisés pour financer de nouveaux stocks. Les deux jeunes argentins peuvent être fiers car leur lampe à énergie solaire est bien partie pour éclairer de nombreux foyers, leur apportant plus de confort et d’autonomie.

Art Basel, grand-messe de l’art contemporain

Après Hong-Kong, et avant Miami en décembre, Art Basel ferme ses portes aujourd’hui à Bâle : retour sur quelques moments forts de cette 46e édition, qui est toujours l’une des foires mondiales incontournables.

Art Basel, c’est une plongée en immersion totale dans l’art contemporain. Durant une semaine, la ville entière bat au rythme de l’événement, entre les sites majeurs incontournables et les foires associées. S’y croisent galeristes, artistes, mécènes, collectionneurs, occasionnels et confirmés, à côté d’un public bien plus large, curieux, amateurs, qui viennent prendre le pouls de ce qui se crée, se vend, déambulant parmi les stands comme dans un musée chaotique, dans une effervescence communicatrice. Tour à tour, chacun se perd, revient sur ses pas, retrouve un nom, reconnaît d’un coup d’œil au loin un Richter ou un Kiefer, quand ailleurs des œuvres de Jeff Koons sont à peine accessibles, protégées par des gardes du corps attitrés. Cette ruche où les cotes se font et se défont, c’est le cœur d’Art Basel, avec ses 284 galeries internationales, ses 4000 artistes, et des œuvres de la période moderne jusqu’à nos  jours. Parmi les faits d’armes de cette 46e édition, on notait à la vente un tableau  » Horse and Cows  » de Max Ernst, réalisé vers 1919,  ou une toile d’Yves Klein, de deux mètres de large, datant de 1861, créée avec un lance-flamme industriel. Cette juxtaposition des courants et des époques, c’est aussi une facette d’Art Basel,  une façon de garder cette capacité à créer le « hype », tout en conservant les « valeurs sûres » d’investissement.

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Marlborough Fine Art Julius von Bismarck | Egocentric system, 2015 © Art Basel

Pour les adeptes du monumental, l’immense hall de l’entrée abrite chaque année la section bien nommée « Unlimited ». Là, loin d’un parcours de galeries, c’est un slalom jubilatoire qui était proposé cette année autour de 74 oeuvres  XXL, le visiteur étant accueilli dès l’entrée par l’étrange, caustique, voyeuriste et dérangeante performance de Julius von Bismark, « Egocentrique système », dans laquelle, assis à une table, l’artiste vaque à ses occupations dans un paraboloïde tournant.

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Galleria Continua, Ai Weiwei | Stacked 2012 © Art Basel

Parmi les autres sculptures et installations,difficiles de ne pas s’arrêter au pied de  la plateforme de roues de 760 vélos du Chinois Aï Weiwei,  ou près de l’œuvre grinçante de Kader Attia  inspirée du printemps Arabe, reprenant une scène d’un musée égyptien pillé à côté des manifestations : il utilise les mêmes vitrines, brisées durant l’attaque, qu’il explose à nouveau à coup de pierres à chaque présentation de l’œuvre. Plus loin on se détend devant les vidéos légères et drôles de Martin Creed , qui met en scène une traversée de rue, à travers différentes façons de marcher, ou la poésie lumineuse et astrale d’un Olafur Eliasson inspiré.

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Galleria Continua, Kader Attia | Printemps arabe 2014 / © Art Basel

Pendant d’Art Basel en format plus réduit, Design Miami / Basel revitait cette année avec  « Design at large » le préfabriqué dans l’esprit de Jean Prouvé. On notait particulièrement  « la pièce en plus troglodyte  » à poser dans son jardin par l’Atelier Van Lieshout, ou la simplicité de la Tea House en carton de Shigeru Ban.
 

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Parmi les galeries exposées à l’étage, la galerie Maria Wettergen  dévoilait une superbe suspension de Cecilie  Bendixen qui allie sculpture  et isolation sonore. Dans nos coups de coeur, le stand de la galerie sud-africaine Southern Guild, avec ses tables squelettes, ses cocons suspendues dignes de la planète Tatooine, dévoilait un design africain incisif et traditionnel.  A noter aussi les incroyables bancs en pierre de Friedmann Benda Gallery et une forte présence du tressé déclinés dans de nombreux matériaux.

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Parmi les foires associées d’Art Basel, on retiendra de nos pérégrinations Scope, et ses  quelque 70 galeries pour son côté pop et graphique revendiqué, l’interrogation de l’image et du networking, une présence affirmée de la Corée, ou la foire Volta, qui a l’avantage d’être centrale. Peut-être plus politique,  celle-ci fait cohabiter des galeries qui revendiquent un besoin d’utopies, comme la galerie Richard avec Dionisio Gonzalez, et ses créations architecturales so fifties, déposées  dans des lieux improbables, comme une provocation à l’inspiration architecturale d’aujourd’hui. Plus loin, la galerie Beta Pictoris, d’Alabama, présentait Travis Sommerville, et son iconographie brutale de l’histoire raciale du Sud des Etats-Unis, dans l’esprit de la saisissante chanson  » Strange fruits » chantée en 1939 par Billie Holiday, poésie crue contestataire sur le lynchage des noirs. Un travail contemporain qui résonnait étrangement après le bain de sang de Charleston.

Pour se remettre de ses émotions, on passait ensuite prendre un verre sur l’une des multiples terrasses de la foire de Liste. Dans cette maison- labyrinthe,aux allures d’usine anglaise réaffectée à un usage arty, le fil conducteur semblait être une certaine revendication d’art conceptuel mâtiné d’arte povera version 2015, qui tanguait entre le déjà-vu, le posé, ou l’inoffensif, bien loin malheureusement du radicalisme d’un Carl André ou d’un Richard Tuttle.

Avant de rejoindre les performances nocturnes où le parcours sympathique  avait pour principal le mérite  de relier les plus beaux points de vue de la vieille ville, un petit détour par  l’exposition « Poetics and Politics of Data » du H3K rassurait sur l’inventivité des artistes numériques, entre la dénonciation habile des évasions fiscales d’un Paolo Cirion qui a hacké les noms de 200000 compagnies enregistrées aux îles Caïman et qui vous en offre des certificats de propriétés ou encore la vente de ses données personnelles par l’artiste Jennifer Lyn Moore.

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Enfin, pour un soupçon de poésie et l’empathie scientifique, on passait chez Audemars-Piguet vivre l’expérience de « Synchronicity ». Enfermé dans une tente, on déambulait au son des criquets, les yeux rivés aux lueurs vivantes des lucioles : une installation-performance-recherche conçue par Robin Meier, qui s’interroge sur les phénomène de synchronisation spontanée dans la nature, et gère ainsi la synchronisation de 1200 lucioles sur des clignotements de leds, des grillons sur des tempos de basse, tout cela orchestrés à partir de des oscillations de deux balanciers, qui se mettent spontanément sur le même rythme, dans un principe de forces magnétiques. Fascinant !

Nathalie Degardin

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A arte Invernizzi Gianni Colombo | Architettura cacogoniometrica. Ambiente 1984
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Parcours Nuit | 303 Gallery, New York, Galerie Koenig, Berlin, Berlin et Kamel Mennour, Paris | Alicja Kwade | Der Tag ohne Gestern l lll, de 2014 à 2015 © Art Basel 2015
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David Zwirner Dan Flavin |European Couples, 1966–1971, 1966-1971 illimité à Bâle 2015

 

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VOLTA 11 , Krištof Kintera, arbres nerveux , 2013. © Volta