Fayland House : un trait sur la colline

Fayland House : un trait sur la colline

Fayland House dessine un paysage horizontal au sein des collines de Chiltern Hills.

Situé au sud-est de l’Angleterre (Buckinghamshire), le paysage des collines crayeuses de Chiltern Hills, l’une des zones les plus densément boisées du pays, a été désigné zone de beauté naturelle exceptionnelle en 1965. David Chipperfield (AR Award 2015) vient revaloriser les lieux en concevant en 2013 la Fayland House, une vaste maison de famille. Se présentant comme un grand terrassement inscrit dans la pente, elle dessine un nouveau paysage horizontal auquel la toiture de béton végétalisée participe. Orienté sud-ouest, face à la vallée, un généreux auvent soutenu par de larges piliers s’étire sur toute la longueur du bâtiment, servant d’intermédiaire entre l’espace privé intérieur et le grand paysage. Par opposition, les pièces annexes à l’arrière de la maison, en contact étroit avec la nature, s’ouvrent sur de petites cours et patios plantés d’arbres. Les murs de briques blanches, laissées visibles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, rappellent la nature crayeuse du terrain.

Ainsi, d’un coté, la maison s’apparente à un escarpement naturel dans le paysage, de l’autre, elle s’affirme comme une structure artificielle caractérisée par les colonnes de briques.

Courtesy David Chipperfield 

 

La CNSA récompense l’imagination des étudiants

La CNSA récompense l’imagination des étudiants

« Comment changer le regard porté sur les maisons de retraite ? Comment maintenir le lien social ? Comment allier innovations architecturales, fonctionnalité du lieu et bien-être des résidents ? Comment associer vie collective et espaces privés ? » Telles sont les questions auxquelles ont répondu les étudiants lors du concours d’idée organisé par la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA). Le prix Lieux de vie collectifs & Autonomie a invité les futurs architectes, en lien avec des étudiants en médecine, en infirmier ou en travail social, à imaginer les maisons de retraite de demain.

 

Architecture des lieux de vie pour personnes âgées

Le jury, présidé par l’architecte Thierry Van de Wyngaert, a distingué ce mois de juin 2015 « trois projets cohérents les uns par rapport aux autres, parce qu’il n’existe pas une seule solution, un lieu de vie type ».

 

Habiter le chemin de fer

CNSA

D’une part, Juliette Capdeville et Lise Marche, étudiantes respectivement à l’ENSA Paris Val-de-Seine et Paris-la-Villette, ont imaginé un établissement à la fois fonctionnel et domestique. C’est sur une parcelle abandonnée, rue de l’Ourcq, dans le 19e arrondissement de Paris, que les deux étudiantes ont choisi d’implanter leur projet intitulé Habiter le chemin de fer. Situé le long des anciennes voies ferroviaires de la Petite Ceinture, amenées à être boisées, le site a été choisi « pour son potentiel de jeux de niveau et d’intimité, entre espace naturel et dynamisme urbain ». Côté rue, le rez-de-chaussée offre des espaces ouverts sur la vie de quartier (marché aux fleurs, auditorium, salon de coiffure, salle d’activités, café-librairie). Cependant, c’est la chambre qui a été le point de départ de la conception. L’établissement est composé de six unités de vie de petites tailles, de 13 ou 14 chambres, au plus proche de l’échelle domestique, considérées comme des logements à part entière. D’une superficie de 23 m², les pièces peuvent être regroupées en enlevant une cloison de séparation. Toutes offrent une vue sur l’animation de la rue et sur la ceinture arborée de façon à stimuler les résidents et les intégrer à la vie environnante.

 

L’EHPAD en réseau dans la ville

CNSAFace à elles, Benoît Christophe et Etienne Hemery, étudiants à l’Ecole d’architecture de la ville & des territoires de Marne-la-Vallée, et Louise Devillers, étudiante à la faculté de médecine de Lille, se sont vus attribuer une mention spéciale du jury pour le projet L’EHPAD en réseau dans la ville. Leur solution, une « maison mère » constituée d’un cœur de vie et d’un EHPAD, associée à des logements individuels réhabilités et équipés en domotique, partagés avec des jeunes, permettant ainsi au plus grand nombre de vieillir à domicile.

 

Vie l’âge

CNSAEnfin, le jury a également récompensé un projet en territoire rural. Vie l’âge imaginé par Aude-Lise Garcia, Emilie Granier et Melissa Pizovic, étudiantes à l’ENSA de Montpellier, a été distingué par une mention spéciale. Des artères desservent des entités programmatiques dispersées dans le village, assurant un dialogue permanent avec la ville existante.

 

Pour encore plus d’innovation, rendez-vous pour l’édition 2016 !

 

Courtesy CNSA

La BPO, opération sauvetage

Un bâtiment emblématique du patrimoine du XXe siècle est menacé de disparaître. Cette fois-ci, la Banque Populaire de l’Ouest de Montgermont (BPO) conçue par Odile Decq et Benoit Cornette est dans le collimateur.

 

Construit en 1990 et situé dans la périphérie de Rennes, en Ile et Vilaine, l’immeuble de la Banque Populaire de l’Ouest de Montgermont (BPO) est menacé de démolition pour des raisons financières. Conçue par les architectes Odile Decq et Benoît Cornette, qui se sont vus récompensés d’un Lion d’or à la biennale de Venise en 1996 pour sa conception, la BPO allie recherche spatiale et innovation technique.

 

Un bâtiment emblématique

BPO

Spatialement, elle se distingue par son implantation dans un site vierge de 7 hectares et par le travail de stratification de sa façade principale. Celle-ci joue sur deux plans verticaux dissociés (prémices de la double peau), fruit d’une réflexion sur les notions d’entre deux, de dehors et dedans, de parcours.

BPO

BPOTechniquement, cet immeuble de bureau est le premier en France à être construit intégralement en charpente métallique. Quand à la façade en double vitrage vissé suspendu, développée avec Peter Rice et son bureau d’ingénierie RFR, elle est des plus emblématiques. Par ailleurs, c’est la première fois qu’un ascenseur est entièrement panoramique.

De fait, par ses innovations, la BPO se situe à un moment charnière de l’évolution de l’architecture tertiaire. Elle s’inscrit dans le même courant « high-tech » que la tour HSBC à Hong Kong conçue par Norman Foster en 1985, et le siège de la Lloyd’s à Londres de Richard Rogers livré en 1986.

 

Un bâtiment reconnu

BPO

BPOPrimé pas moins de 12 fois au niveau national et international – dont le Benedictus Award à Washington en 1994 – pour son concept innovant, ce bâtiment à l’identité forte a fait aussi l’objet de plusieurs thèses.

Né de l’association d’un couple d’architectes de renom, il figure dans le parcours de la Galerie moderne et contemporaine de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris. Sa maquette est également visible au Palais de Chaillot.

 

Un bâtiment menacé

BPO

Bien qu’une rénovation et plusieurs possibilités de reconversion permettraient la conservation de ce patrimoine breton, Odile Decq n’a qu’un mois pour sauver la vie de sa création. De fait, une pétition visant à sauver l’immeuble de la destruction circule sur Internet.

 

Venez signer cette pétition :

http://chn.ge/1HalEDH

 

Vondom reçoit un A+Award

Vondom reçoit un A+Award

Architizer A+Awards 2015 récompense Vondom, catégorie meuble d’extérieur, pour la chaise Voxel dessiné par Karim Rashid.

 

VONDOM_VOXEL (3)-compressedVéritable événement new yorkais, Architizer A+Awards est un prix reconnu à l’international. Il récompense les meilleures créations en architecture, design d’intérieur et design d’objets. Le jury, composé de 300 professionnels du design et de l’architecture, est chargé de sélectionner les cinq finalistes et gagnants dans chacune des 90 catégories. Pour cette édition 2015, dans la catégorie meuble d’extérieur, le spécialiste de l’outdoor Vondom a été sélectionné comme finaliste avec la chaise dessiné par Karim Rashid.

 

 

VONDOM_VOXEL_SKETCH-compressedSimple mais volumineuse, avec un poids de 9 kg, Voxel est fabriquée d’une pièce en polypropylène. Empilable et très confortable, elle est composée de facettes pour une meilleure ergonomie. Ses angles droits apportent robustesse et les plis soulignent sa beauté offerte par des lignes pures convergentes. Elle se décline dans 5 coloris : blanc, noir, bronze, gris foncé et gris clair.

VONDOMAvec plus de 3000 produits à son effectif et 300 prix à son palmarès, le designer industriel et architecte d’intérieur Karim Rashid est une légende du design, une nouvelle fois reconnu pour son talent.

« Les jardins secrets de Paris-Saclay »

L’agence LAN, associée à Clément Vergely, lauréat du concours international pour la construction d’une résidence étudiante face à l’Ecole Centrale sur le plateau de Saclay, vient de soumettre son projet au permis de construire.

 

Les débuts du concours

Pour la petite histoire, l’Etablissement Public Paris-Saclay (EPPS) confie à SODERATIF la réalisation de 1000 unités de logements étudiants, soit 22 500 m² SDP. Située à Gif-sur-Yvette (91) dans la ZAC du Moulon, la résidence est destinée à accueillir les étudiants des établissements d’enseignement supérieur implantés sur les lieux.

saclay

Face à trois équipes de maîtrise d’œuvre – Zig-Zag Architecture et Sophie Delhay Architecte et l’Atelier ALTERN paysagiste ; Lipsky+Rollet Architectes et Data Architectes et INUITS paysagiste ; Atelier Seraji Architectes et Associés, Bru Lacomba Setoain et Petitdidier Prioux Architectes et TN+ paysagiste – la célèbre agence parisienne LAN (Local Architecture Network) maintes fois primée, associée à Clément Vergely (Lyon) et TOPOTEK paysagiste (Berlin), remporte le concours en janvier 2015.

saclay

 

Habiter en tant qu’étudiant

L’offre de logements, contribuant à l’attractivité du campus Paris-Saclay, se doit de répondre aux modes de vie des étudiants : s’ils apprécient les chambres autosuffisantes et confortables, ils souhaitent aussi des espaces de colocations avec salles de bain et cuisines mutualisées, ainsi que des espaces verts dans les lieux collectifs favorisant les interactions et le plaisir d’être ensemble.

LAN

On l’aura compris, le projet comportera des studios et des appartements en colocation, ainsi que des espaces communs destinés tant au travail qu’à la détente. S’ajouteront 500 m² de commerces nécessaires aux étudiants (boulangerie, restauration rapide aux plages d’ouverture larges, services de reprographie, point-presse…) et 2400 m² de restaurants, dont un restaurant universitaire de 1000 couverts.

LAN

 

Un jardin secret

LAN vient de soumettre son projet au permis de construire (PC). Celui-ci s’apparente à un « Jardin des Muses » : à l’instar des jardins d’agrément du début du XVIIIe siècle, un parc est défini par l’architecture. Le concept est simple, densifier la périphérie pour libérer le centre.

LAN

Ainsi des blocs de logements rectangulaires prolongent ceux existants, formant un front bâti qui encadre le parc intérieur. Cinq cylindres, rompant avec l’orthogonalité de la périphérie, forment des volumes sans orientation ni hiérarchisation. Le tout est uniformisé par des façades quadrillées avec une rigoureuse régularité. Des cheminements piétons serpentent au pied des bâtiments, au beau milieu de la verdure, tandis qu’un tracé rectiligne en diagonale traverse la parcelle dans sa largeur.

LAN

Prévu pour 2017, le bâtiment devra obtenir la certification Habitat&Environnement et le label Effinergie+, soit les consommations d’énergie de la RT 2012 -20 %.

 

 Courtesy LAN Architecture

La place des Rotondes, renaissance du Bel-Air

La place des Rotondes, renaissance du Bel-Air

« Cette place aérée remplace un ancien centre commercial sur dalle et renoue le dialogue avec l’environnement naturel du site et sa déclivité. Cette zone était marquée par la vision de l’époque des années 70 : grandes barres, ciment, béton, dalles… C’était typiquement l’urbanisme de l’homme qui écrasait la nature. » Emmanuel Lamy, maire de la ville.

 

A Saint-Germain-en-Laye (78), territoire aux ¾ boisé, une ancienne dalle de béton recouvrait le boulevard Hector-Berlioz sur une surface de 5400 m² et abritait des commerces sur son pourtour. Au milieu des tours d’habitation montant jusqu’à huit niveaux, la dalle du quartier des Coteaux du Bel-Air appartenait à la dernière ZUP construite en France (1966). Au vue de sa dégradation grandissante, celle-ci fut reconvertie et détruite en grande partie. Par respect pour ce lieu et sa géographie, Hélène Fricout-Cassignol, architecte, dessine un projet ambitieux ; la place des Rotondes renoue avec son environnement.

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Quand la dalle se plisse

Tandis que le boulevard retrouve la lumière du jour, l’ancienne dalle se plisse invitant le piéton à parcourir la nouvelle place. Celle-ci fait le lien avec la rue haute et efface les ruptures de niveaux dans l’espace public. Favorisant les déplacements et la flânerie, elle se dote d’un délicieux aménagement paysager participant d’une toute nouvelle topographie : la toiture jardin accuse une forte pente à 75 % recouverte de 30 cm de terre végétale, une première. Dessous, des commerces s’ouvrent sur la rue.

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Deux rotondes s’élèvent

Sur la place des Rotondes, renommée ainsi de fait, deux volumes circulaires de métal et de verre rompent avec l’orthogonalité et la verticalité des résidences d’habitation alentours. Leur légère structure d’acier s’appuie sur les points porteurs des cinq niveaux de parking souterrains existants.

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La première rotonde, d’une surface de 1500 m² répartie sur trois niveaux, accueille la mairie annexe et une salle polyvalente au rez-de-chaussée, les locaux de la police municipale au 1er et un cabinet médical au 2nd. L’autre, sur 700 m² de plain-pied, contient la CPAM et un bar-brasserie. Elle se dote en prime d’une toiture végétalisée.

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A l’intérieur, le motif rond est repris à toutes les échelles. Les puits de lumière circulaires se confondent aux plafonniers, les panneaux métalliques microperforés faisant office de brise-soleil sont percés de bulles. Entre deux, l’espace commun extérieur accueille un marché une fois par semaine.

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La ville de Saint-Germain-en-Laye finance seule ce projet onéreux s’élevant à 18 millions d’euros HT. En dépit d’une conjoncture atone, le maire de la ville Emmanuel Lamy continue de développer une politique d’investissement croissante. Après huit ans de travail acharné, ce projet redore le blason du quartier et fait la fierté de ses habitants.

Amélie Luquain

 

Courtesy Saint-Germain-en-Laye / Jacques Paray
Courtesy HFricout Cassignol architectes

 

Alejandro Aravena dirigera la Biennale de Venise

Alejandro Aravena dirigera la Biennale de Venise

Alejandro Aravena, membre fondateur de l’agence chilienne Elemental, a été nommé directeur de la 15ème Biennale d’Architecture de Venise.

 

Ce 18 juillet 2015, le conseil d’administration de la Biennale de Venise, présidé par Paolo Baratta, à choisi Alejandro Aravena comme directeur du secteur Architecture. Succédant à Rem Koolhaas, celui-ci se voit confier la lourde responsabilité d’organiser la 15ème Exposition Internationale d’Architecture qui se déroulera du 28 mai au 27 novembre 2016.

« Il y a plusieurs combats qui ont besoin d’être gagné et plusieurs frontières qui doivent être repoussées afin d’améliorer la qualité de l’environnement bâti et par conséquent la qualité de vie des gens, déclare Alejandro Aravena. Voilà ce que nous aimerions que les gens puissent voir à cette 15ème exposition internationale d’architecture: des histoires de réussites qui méritent d’être dites, et des cas exemplaires où l’architecture a fait, et fera la différence dans ces adversités qui valent la peine d’être partagés»

Né au Chili en 1967, Alejandro Aravena est diplômé de l’université catholique d’architecture du pays. En 1994, il fonde l’agence Alejandro Aravena Architects, pour laquelle il a conçu dernièrement le centre d’innovation Angelini (2014), ainsi qu’un bâtiment pour Norvatis dans leur nouveau campus en Chine (2015)… Depuis 2006, il est le directeur exécutif d’Elemental, connu notamment pour leur intérêt en faveur du logement social avec le projet Quinta Monroy de 93 habitations au Chili, bien que le panel de l’agence ne cesse aujourd’hui de s’élargir. Le travail d’ Alejandro a été maintes fois primé: Design of the Year (London Design Museum, 2015), 1st Prize of Zumtobel Global Award (Austria, 2014), World Green Building Council Chairman’s Award (USA, 2014) et bien d’autres. Ses projets ont également été présentés à travers le monde, notamment à la Biennale d’Architecture de Venise en 2008 et 2012. A noter que l’architecte est membre du jury du prestigieux Pritzker Price depuis 2009.

Pour en revenir à l’exposition, Paolo Baratta confirme que celle-ci durera 6 mois, compte tenu de l’augmentation constante de sa fréquentation. La Biennale de Venise est devenue un moment incontournable de l’architecture, véritable lieu de pèlerinage pour les étudiants et professionnels du monde entier.

Pôle de conservation du musée du Louvre à Liévin

Pôle de conservation du musée du Louvre à Liévin

A l’horizon 2018, le musée du Louvre se verra doté d’un nouveau pôle de conservation situé à Liévin conçu par le célèbre architecte du Centre Pompidou, Richard Rogers.

 

Pôle de conservation du musée du Louvre à Liévin (Nord-Pas-de-Calais)

… le groupement Rogers Stirk Harbour + Partners, architecte mandataire – et auteur du nouveau World Conservation and exhibition Center du Bristish Museum – et les français Mutabilis Paysage (paysagiste), Egis Bâtiment Nord (BET), Inddigo sas (bureau d’études environnementales) et VPEAS sas (économiste). Une équipe franco britannique qui s’inscrit dans la dynamique voulue par la région Nord Pas-de-Calais.

 

Plan incliné dans la continuité du paysage

Le bâtiment imaginé couvre 20 000 m2 (dont 10 000 de réserves) sur lequel la nature s’investit généreusement. En effet, mettant à profit la topographie du terrain dans le prolongement d’une coulée verte, le groupement a imaginé un toit végétalisé incliné, dans la continuité du paysage, minimisant ainsi l’emprise du bâtiment, tout en se servant des contours naturels du site. Ce sol incliné intègre la diversité de volumes de la collection et par un bâti de haute masse thermique lui assure la stabilité climatique requise pour une bonne conservation des œuvres.

louvre liévin

La frange ouest du parc met en valeur le travail de conservation de la collection exceptionnelle ; une grande vitrine révèle les activités dans une bande faisant l’interface avec les collections au sein du bâtiment. Un jardin à niveau offre l’espace, les vues et la lumière à ceux qui travaillent. Cette zone est connectée aux collections par le « boulevard des œuvres », axe logistique reliant la réception aux réserves et à l’aire de livraison.

 

« Le bâtiment est un parc, il devient paysage »

Ses concepteurs n’hésitent pas à le comparer à une œuvre de Vauban par la force classique de murailles en béton cadrant la masse du paysage.

louvre liévin
Espace de détente

Deux parois déterminent deux axes de circulation ainsi que la distribution des réseaux et la ventilation enterrée en toute discrétion.

louvre liévin
Espace de traitement des œuvres

L’armature de la structure, simple, définit et réunit l’ensemble des volumes avec un souci de flexibilité pour des aménagements ultérieurs. Une série de voûtes se fait l’écho des reliquaires des cathédrales soulignant la valeur du contenu qu’elles abritent.

louvre liévin

L’intégration du bâtiment dans le paysage et son déploiement sur un seul niveau en fait un projet contemporain et intemporel à la fois, reflet d’une sobriété réfléchie et élégante.

 

250 000 œuvres conservées actuellement dans plus de 60 réserves y seront transférées dès la livraison fin 2018, pour être à proximité immédiate du Louvre Lens. L’externalisation des œuvres a pour but de les mettre à l’abri et de constituer un pôle d’études et de recherche, l’un des plus grands d’Europe, au service du rayonnement du musée du Louvre.

 

Parcelle : 40 000 m2

Budget de l’opération : 60 millions d’euros (estimation)

Budget de la construction 35 millions HT

Financement : 51 % par le Louvre et 49 % par le Conseil régional du Nord-Pas-de–Calais.

 

Courtesy Rogers Stirk Harbour + Partners

Aires Mateus, un style architectural atypique

Aires Mateus, un style architectural atypique

L’architecture des frères Aires Mateus est à la fois minimaliste, épurée et se distingue par sa non-conformité et son atemporalité.

 

Relations environnantes et dichotomies

Elke Mittmann*, docteur en histoire de l’architecture, lit à travers la lecture globale d’une soixantaine de projets des architectes « un lexique d’espaces », souligné dans deux concepts forts. D’une part, se traduit un rapport évident à l’espace environnant matériel (topographie, géologie) et aux valeurs immatérielles (mémoires, archétypes) du site d’intervention. L’interprétation du lieu devient l’essence du projet architectural. Parce que fondée sur des strates historiques, l’architecture se fait atemporelle, hors du temps.

Aires MATEUS

« Références matérielles et immatérielles » au lieu

D’autre part, dans une « dialectique des antinomies », constituée d’opposition et d’interaction, sont générés les projets des deux frères. Plein et vide, positif et négatif, compression et dilatation, continu et discontinu, régularité géométrique et décomposition… tout est dichotomie.

Aires MATEUS

 « Dialectique des antinomies »

 

« Lexique d’espaces »

Dans son lexique, Elke définit la notion d’espace « entre-deux », des espaces vides et interstitiels générateurs de tensions spatiales, à la fois irréguliers et imprévisibles. Elle définit également l’espace sculptural, qui marque l’interface entre l’art et l’architecture, inspiré de la sculpture minimaliste des années 60, qui en plus de prendre en compte l’espace environnant, utilise la stratégie de l’évidement. Les volumes semblent creusés par le vide et la lumière, révélatrice d’espace. De plus, la géométrie est un apport important pour les architectes. Si le carré se définit comme un contenant neutre, il enveloppe une figure seconde, elle-même composée de formes complexes diffractées, juxtaposées, emboîtées. Entre un volume monolithique extérieur aux formes élémentaires et un espace intérieur fragmenté, il semble que la complexité ne soit compréhensible qu’à partir du parcours des espaces.

Aires MATEUS

 « Relation entre une forme claire et simple définie comme une super-structure qui enveloppe une figure seconde, elle-même constituée de formes superposées, juxtaposées ou emboîtées »

 

La perception, guide de la conception

Le tout est uniformisé de manière neutre par la couleur blanche, rendant l’idée d’espace abstraite. Les maquettes de l’exposition monographique des frères portugais au CCCOD sont elles-mêmes présentées blanches, tout comme les photos de projet dont le noir et blanc soulignent la sacralisation du vide. Ces images dénuées de vie viennent offrir des possibles. Ainsi, aux deux principes régulateurs de l’architecture des frères Aires Mateus – qui s’inscrivent dans la continuité historique de l’architecture portugaise, portée notamment par Alvaro Siza, entre régionalisme et modernisme – s’ajoute l’expérimentation. Leur architecture est contemplation ; la perception précède l’espace, l’espace est la résultante de la perception.

Aires MATEUS

« Espaces d’exposition vs expérience de l’espace »

Amélie Luquain

 

*Catalogue monographique de l’exposition au Centre de Création Contemporaine Olivier Debré (CCCOD), préface par Elke Mittmann, « L’architecture d’Aires Mateus – un lexique d’espaces », 2015

Courtesy CCCOD / François Fernandez

Voir aussi : Aires Mateus, un centre d’art contemporain à Tours et Aires Mateus, exposition

 

Schüco fête ses 50 ans

Schüco France fête ses 50 ans (1965-2015), l’occasion d’une rétrospective sur ces dernières années et d’un regard vers l’avenir.

 

Quelques dates historiques

Schuco

Heinz Schürmann fonde en 1951 l’entreprise allemande Schüco (Schürmann&Co). En 1965, il ouvre une filiale en France. Plusieurs solutions de menuiseries sont proposées : portes, fenêtres, baies coulissantes… Celle-ci, spécialisée dans l’aluminium, ouvre la division PVC en 1981. A partir de 1986, Schüco développe des solutions de sécurité, coupe-feu, pare-flamme et pare-balles.

D’années en années, les solutions de façade Schüco ont permis de libérer la création architecturale, avec notamment les reprises de poids qui ont doublé entre 1980 et la fin des années 2000 (passant de 350 kg à 700 kg). Le design des produits, la finesse des profilés et la possibilité de personnalisation offrent un large panel de potentialités aux architectes.

 

Schuco
1er siège social Schüco à Aufargis

 

Quelques produits clés

En recherche constante d’innovation, l’entreprise a su développer des produits clés devenus aujourd’hui des standards.

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Salon : Schüco, en recherche constante d’innovation

Dans les années 80, le système Royal introduit le joint central d’étanchéité. Le système Iskotherm accroît la personnalisation grâce aux demi-coquilles de ses profilés. Le système Vartaban MB, la première gamme PVC Schüco, intègre un joint central sur dormant et un autre à frappe sur ouvrant et comprend deux chambres d’isolation sur chaque partie.

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Système Vartaban

Dans les années 90, la première génération d’ouvrants totalement intégrés grâce au système FW 50 OB permet d’obtenir un aspect identique entre les parties fixes et les ouvrants.

Dans les années 2000, le système Royal S (issu des gammes Royal et Iskotherm) est un profilé aluminium à rupture de pont thermique multifonction comprenant un joint central et à frappe intérieur.

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Système Royal S
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AWS 75

Quant au PVC, il ne cesse de se décliner avec les versions Classic, Cava et Vision de la gamme Corona 60 aux jointsco-injectés, ou les versions Cubique et Galbé du coulissant Aluminium ASS 39 SC. En matière de domotique, TipTronic (2007) est le premier système d’ouverture automatisé avec motorisation invisible.

Dans les années 2010, l’arrivée des gammes Aluminium Window System (AWS) font encore progresser les niveaux d’étanchéité, thermique et de reprises de poids, tout en favorisant la finesse des profilés.

Schüco remporte le Batimat d’Argent en 2011, avec le Concept 2°. Ce coulissant à changement de phase est constitué de 3 éléments : un coulissant vitré, un élément opaque et un élément avec des capteurs photovoltaïques semi-transparents.

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Concept 2°

 

Quelques projets phares

Parmi les projets marquants pour le fabricant, l’Hôtel du département d’Ajaccio. Pour sa façade en forme de vague comprenant un porte-à-faux, l’architecte Pierre Monserrat a choisi un verre réfléchissant VEC (Verre Extérieur Collé). Ainsi, aucun montant métallique de l’armature n’est visible, donnant l’apparence d’une façade parfaitement lisse et nette.

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Hôtel du département d’Ajaccio

La résidence 7 Croisette à Cannes conçue par Renaud d’Hauteserre reçoit le Prix Spécial du Jury lors des Pyramides d’Argent 2015. L’immeuble d’appartements haut-de-gamme situé en front de mer s’apparente à la proue d’un bateau. Les baies coulissantes ASS 70 HI de très grandes dimensions, aux dormants encastrés et invisibles, offre transparence, apports solaires et des vues panoramiques. Le bâtiment intègre des fenêtres AWS 60 et AWS 60 BD assurant une isolation thermique optimale (Uw ≤ 1,4 W/m².K) participant aux performances BBC.

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7 Croisette
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7 Croisette : baies coulissantes ASS 70 HI

Pour le projet NewTime à Neuilly, opération de rénovation et d’extension livrée en 2014, les architectes (Ateliers 115 et KCAP) ont choisi le système bloc, Schüco AWS 60 BD double peau ventilée, offrant transparence et lecture verticale de la façade. Le projet a reçu les labels HQE, BBC et BREEAM.

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NewTime
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NewTime : AWS 60 BD double peau ventilée

Quelques axes de développement

Batimat 2015 sera l’occasion de présenter 3 axes de développement : Simply Smat simplifie les étapes de création ; 4 produits labélisés PassivHaus (Uw ≤ 0.8 W/m².K) : 2 châssis frappe AWS 90 SI, AWS 90 BS.SI, la façade FW 50+ SI en aluminium et le châssis frappe PVC Alu Inside SI 82 ; et un nouveau système de façade paramétrique… à découvrir sur in situ.

Courtesy Schüco