PAN à Marseille, extension de l’ENSA-M

La jeune agence PAN Architecture (Jean-Luc Fugier et Mathieu Barbier Bouvet), lauréate des Albums des Jeunes Architectes et des Paysagistes 2012 (AJAP), a livré sont premier bâtiment, l’extension de l’école d’architecture de Marseille (ENSA-M, campus de Luminy), dont les architectes occupaient encore les bancs il y a quelques années.

 

Un cadre contraignant

Exercice difficile, d’autant plus qu’il fallait construire dans un cadre plus que contraint : il s’agissait d’ériger un équipement léger industriel, un ERP à 1200 €ht/m2 soit à un très faible coût, dans une zone à risque élevé de feu de forêt, sur un site protégé soumis à ABF, implanté en bordure du Parc National des Calanques …

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Entre ouverture et isolement, prolifération de l’existant

Le bâtiment met à profit sa situation exceptionnelle en promontoire, lui assurant une ouverture sur le massif au sud et, à contrario, l’isolement. L’extension réalisée s’inscrit dans le respect du plan masse existant, qui semble se démultiplier en accueillant une nouvelle entité. Constitué d’un volume simple et autonome rassemblant trois ateliers de plain-pied, reliés par une galerie longeant la façade sud, le projet dénote une ambition architecturale forte, entre simplification et rationalisation des choix.

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Des ateliers polyvalents

Les ateliers traversants sont à la fois autonomes et identiques : même surface, même orientation, même accès, même lumière. Accolés les uns aux autres, ils sont séparés par des espaces de rangement et bureaux ouverts qui les isolent tout en offrant une grande flexibilité d’usage. Un système industriel rendant façade et toiture autoportantes garantit 11,25 m de franchissements sans points d’appuis intermédiaires et une hauteur libre intérieure de 2,80 m. Coté ENSA-M, la façade affiche un bardage métallique vertical inspiré des teintes du site naturel. De l’autre coté, la façade adopte un bardage en tôle ondulée.

 

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La galerie, lieu d’échange et de travail

La galerie, apposée devant les ateliers, réinterprète les coursives existantes de l’école et s’apparente tant à un passage qu’à une terrasse. Lieu d’échange et d’ouverture propice au travail, les étudiants l’investissent pour la fabrication de maquettes, pour les prises de vues photographiques, ou pour la présentation de travaux et d’expositions. Cet entre-deux est protégé du soleil par une vêture en ganivelles de châtaigner (anciennes clôtures agricoles détournées), fixée sur une ossature en acier galvanisé.

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Support d’expérimentations multiples, l’extension de l’ENSA-M, de 450 m² dont 150 m² de terrasse, livrée en janvier 2015, devrait continuer de ravir les étudiants dès la rentrée.

Courtesy PAN / Luc Boegli

Pierre Gautier conçoit l’îlot Grange Dame Rose

Pierre Gautier, architecte et urbaniste, conçoit l’îlot Triangle Grange Dame Rose à Velizy-Villacoublay, composé notamment de la Tour Morane et d’un bâtiment de 165 logements.

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Entre zone d’activité et d’habitation

Vélizy-Villacoublay (78), une commune en devenir marquée par l’arrivé de la ligne de Tramway T6, où les 40 000 emplois surpassent les 20 000 habitants. L’îlot triangulaire Grange Dame Rose s’inscrit dans une politique de restructuration ; d’une superficie de 17 700 m², il se situe à l’articulation d’une zone d’activité et d’une zone d’habitation. Inspiré par la particularité de ce site, Pierre Gautier Architecture (PGA) lie les deux logiques urbaines présentes sur le site et dessine des volumétries dont l’échelle respecte à la fois celles des bâtiments d’habitation et tertiaires. Un axe majeur, des transitions progressives et une centralité façonnent l’espace continu piéton. Au vu de l’échelle des bâtiments, les volumétries sont fragmentées par des fenêtres urbaines, ouvrant des perspectives. A leurs pieds, les façades dédiées aux activités commerciales au rez-de-chaussée sont en retrait d’ 1 m, distinguant commerces et habitations et assurant un socle uniforme.

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Restructuration de la Tour Morane

En cœur d’îlot se trouve la Tour Morane, témoin des années 70. L’histoire entre Eiffage et la commune de Vélizy a démarré en 1973 avec la construction de cette tour, siège social de Fougerolles, devenu Eiffage. Désireux de locaux plus vastes, le groupe lance une opération tiroir. Il construit son nouveau siège de l’autre coté de l’avenue en 2011, avant de lancer la restructuration de la tour. Après de nombreuses études de marché, c’est finalement une résidence de tourisme d’affaires 4 étoiles de 159 chambres que Pierre Gautier livre en 2015. Ce bâtiment, le plus haut de la zone, est composé de T1 et T2. La volumétrie existante et le rythme de la façade sont conservés. Les fenêtres initiales sont remplacées par des fenêtres au vitrage plus performant, assurant un plus grand clair vitrage avec des menuiseries PVC invisibles de l’extérieur. Le béton des éléments préfabriqués a été rénové et revêtu d’une couleur blanche immaculée. La tour s’inscrit dans un patio planté, un niveau en dessous de la dalle de l’espace public. A cet étage se trouvent les espaces communs de la résidence. Dans un esprit seventies, PGA lance un projet de décoration avec l’atelier Ravage. A chaque étage sa couleur tonique, agencée avec les mobiliers et revêtements issus d’une création originale des deux agences.

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Logements en vue

En 2014, PGA livre 165 PGA_VEL_FACADE_SUD_OUEST_v2_v2015-®Pierre_Gautier_Architecture-compressedlogements (avec l’agence Pietri, à 50/50) allant du studio au T5. Haut de 7 niveaux, auxquels s’ajoute un étage partiel, le bâtiment respecte les limites de hauteurs prescrites par les servitudes aéronautiques de la base aérienne militaire de Villacoublay. S’y trouvent différentes typologies de logements : une maison sur le toit, des logements traversants desservis par des
Com_PGA_Velizy_Chantier_20141204_20141209_37491_-®Julien_Lanoo-compressedcoursives offrant une vue plongeante sur le patio végétalisé et des T2 en duplex au rez-de-chaussée. Les ouvertures sont particulièrement généreuses et presque tous les logements possèdent loggia ou terrasse. Deux fenêtres urbaines ouvrent le bâtiment vers le cœur de quartier et l’avenue Morane-Saulnier. L’une d’elle, particulièrement remarquable, est composée d’une ouverture sur 3 niveaux, abritée par un pont de deux niveaux de logements. Celle-ci offre une vaste terrasse de 500 m² mise en scène par un éclairage nocturne fait de rais de lumière. D’ores et déjà, les habitants ont pu profiter de ce salon urbain lors de la fête des voisins, en attendant de recevoir le mobilier. Les façades de l’agence Pierre Gautier sont en béton coulé en place, recevant une finition en matriçage et lasure qui suggère différents effets selon le point de vue.

Ainsi, le travail de Pierre Gautier se distingue par une intervention à
toutes les échelles : urbanisme, architecture, mobilier.

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Amélie Luquain

Courtesy PGA / Julien Lanoo et Jérôme Fleurier

Un Iconic Award pour Unilin

Un Iconic Award pour Unilin

Fabricant de sols stratifiés, parquets composés et autres panneaux mélaminés, la société Unilin division panels, vient d’être primée aux Iconic Awards 2015, dans la catégorie « produit spécial », pour sa collection de panneaux décoratifs Evola.

 

Evola, la nouvelle gamme d’Unilin

Disponibles en panneaux mélaminés, en stratifiés et en bandes de chants, les motifs de la gamme Evola du groupe Unilin offrent une réponse parfaite aux demandes des architectes et designers d’intérieur à la recherche de produits de qualité, durables et à prix abordables. Certains parmi ces décors sont également disponibles en stratifié avec une finition de surface synchrone. Ainsi la collection offre un large éventail d’applications en décoration d’intérieur et en ameublement.

Présentant d’excellentes qualités de durabilité et de résistance aux éraflures et aux chocs, ces surfaces en relief affichent un rendu visuel et tactile très réaliste ; elles ne nécessitent, par ailleurs, que peu d’entretien.

 

Unilin, spécialiste des sols stratifiés

Depuis sa création en 1960, l’entreprise Unilin s’est développée et est devenue fabricant international pour l’industrie du bâtiment, les éléments de meuble et l’aménagement intérieur.

Les trois divisions – flooring, insulation et panels – sont devenues renommées dans leur domaine d’activité.

Avec comme énergie la créativité et comme moteur l’innovation, Unilin propose des solutions adaptées à tous quels que soient les besoins.

 

Les Iconic Awards, gage d’innovation

Très reconnus dans les secteurs de l’architecture, de la décoration d’intérieur et du design industriel, les Iconic Awards récompensent chaque année depuis plus de 60 ans déjà – en Allemagne – les produits les plus innovants en termes de design et de fonctionnalité.

 

Courtesy Unilin

PARC au boulodrome Marcel-Cachin

Le club-house du boulodrome Marcel-Cachin, conçu par l’agence PARC Architectes, protège de son auvent les boulistes de Saint-Ouen (93).

 

PARC, une jeune agence prometteuse

PARC, une jeune agence prometteuse

L’agence PARC Architectes, fondée par Brice Chapon et Emeric Lambert en 2009, est très rapidement reconnue pour son travail. Dès 2012, elle est désignée lauréate des Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes (AJAP) et figure au palmarès des « 40 under 40 » en 2014. Dans chacun de leur projet, les architectes travaillent sur l’adéquation entre la structure en tant que dispositif constructif et spatial, l’activité comme la mise en mouvement du programme, et l’atmosphère lumineux, sonore ou tactile. En 2013, l’agence livre son premier équipement public, l’Auditorium de Bondy et le conservatoire d’enseignement du chant choral sous maîtrise Radio France, largement primé en 2014.

 

Tel Janus, un équipement à deux visages

PARC Architectes a livré le club-house du boulodrome Marcel-Cachin pour la ville de Saint-Ouen

Cette année, en janvier 2015, PARC Architectes a livré le club-house du boulodrome Marcel-Cachin pour la ville de Saint-Ouen. D’une surface de 85 m², l’équipement rectangulaire, construit en bois, se pose délicatement le long de la rue et face au boulodrome. Abritant deux salles polyvalentes (bar, réunion) et des sanitaires, il offre aussi des espaces extérieurs couverts. Le bâtiment se distingue notamment par ses deux visages opposés.

le boulodrome avant
Avant
le boulodrome après
Après

 

bardage à claire-voie
Claire-voie

Sur rue, le club-house réinterprète la figure de la clôture largement présente dans l’environnement suburbain alentour. Conçu comme une palissade plissée, le bardage à claire-voie lui donne du relief et offre une porosité visuelle à cette apparente façade aveugle. La géométrie à plans pliés de la façade se retourne en toiture et dessine une silhouette de toits à double pente.

Géométrie à plans pliés de la façade sur rue
Géométrie à plans pliés de la façade sur rue

 

L'auvent abrite une ligne de bancs collectifs.
Bancs

Face aux terrains de pétanque, la toiture s’avance généreusement en un auvent horizontal orienté vers l’aire de jeu. Ce débord abrite une ligne de bancs collectifs qui soulignent la morphologie orthogonale du bâtiment. Les boulistes peuvent s’y reposer et y commenter les parties dans une atmosphère climatique optimale, tant en été qu’en hiver. En sous face, l’éclairage permet de prolonger les parties une fois le soir venu.

L'auvent abrite une ligne de bancs collectifs.
L’auvent abrite une ligne de bancs collectifs.
L’éclairage permet de prolonger les parties de pétanque le soir
L’éclairage permet de prolonger les parties de pétanque une fois le soir venu

 

 Les intérieurs sont laissés bruts
Intérieurs bruts

L’équipement est conçu comme une structure légère car il est posé sur un sol de faible portance, remblai d’une ancienne décharge. Il est entièrement conçu en bois préfabriqué, permettant de minimiser le coût, l’empreinte écologique du projet, et d’optimiser les délais du chantier (4 mois). Les intérieurs, eux, sont laissés bruts. Les bancs, les portes et les volets se fondent dans les lignes du bardage, réalisés dans le même bois.

 

Les bancs, les portes et les volets se fondent dans les lignes du bardage.
Les bancs, les portes et les volets se fondent dans les lignes du bardage.

 

Cet été, fuyant le soleil brûlant de Saint-Ouen, les boulistes pourront se réfugier au club-house pour siroter un soda et commenter les parties en cours à l’ombre de son auvent.

Courtesy PARC / Thomas Lang

Le château de Rentilly change de peau

Sur un site remarquable, l’agence Bona Lemercier, associée à l’artiste Xavier Veilhan et au scénographe Alexis Bertrand, habille le château de Rentilly de facettes miroitantes.

Reconstruit après guerre, le château de Rentilly a perdu de sa prestance. En vue de sa faible valeur architecturale, la Communauté d’agglomération de Marne et Gondoire et le Ministère de la Culture a décidé de sa reconversion en FRAC Ile de France pour accueillir les expositions d’art contemporain.

©Florian Kleinefenn©Florian Kleinefenn

Histoire, nature et allure futuriste se mêlent dans cette architecture atypique. Entouré d’un jardin à la française structuré de bassins et de fontaines d’un côté, et d’un parc à l’anglaise aux dunes ondulantes de l’autre, il est en total immersion paysagère. Sa nouvelle enveloppe réfléchit l’écrin de verdure qu’est le parc culturel de Rentilly. L’accès se fait par le sous-sol, seul vestige historique datant du XVIème siècle.

Il intègre les fonctions annexes du musée, tandis que l’intérieur du château est entièrement évidé pour accueillir les deux plateaux d’exposition. La peau en métal inox poli-miroir plissée reprend

les reliefs de la façade originale. Les formes du fronton et de la corniche sont conservées, ainsi que celles des balcons, accessoirisés d’un garde-corps transparent. Les multiples facettes permettent de distinguer les deux niveaux et l’emplacement des anciennes fenêtres. La toiture à quatre pans et cheminées devient une toiture terrasse accueillant un niveau d’exposition extérieur, et offrant un belvédère sur le parc et le paysage lointain.

Amélie Luquain

Photos : ©Florian Kleinefenn

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Le Hager Forum étonne par son gigantisme

L’entreprise franco-allemande Hager Group, fournisseur leader en installations électriques pour le résidentiel et tertiaire depuis 1955, a inauguré ce 4 juillet 2015 son nouveau forum.

Daniel Hager

Hager reste fidèle à ses racines en implantant son forum sur le site d’Obernai (Alsace), fondé en 1959, actuellement son plus grand centre de production. Né d’une volonté d’incarner la culture de l’entreprise et le changement initié, Daniel Hager, président du groupe, souhaitait un équipement à vocation de catalyseur, où convergeraient les idées, les personnes, les expériences et d’où émergeraient l’innovation en permanence. Selon lui, si les idées ne se décrètent pas, il semble que certaine conditions les favorisent.

 

A l’origine, un concours. Face à cinq autres concurrents également étrangers, le cabinet d’architecte berlinois Sauerbruch Hutton remporte le projet en juillet 2012, associé à OTE ingénierie et Milla + Partner, agence de communication et d’aménagement d’espaces.

Plan du rez-de-chaussée
Plan du rez-de-chaussée
Volumétrie du projet (rez-de-chaussée et niveau 1)
Volumétrie du projet (rez-de-chaussée et niveau 1)

 

Un auvent gigantesque

un auvent gigantesque
L’auvent du Hager Forum souligne l’entrée du site

Situé en lieu et place de l’ancien parking visiteurs, l’équipement de 7140 m² souligne l’entrée du site d’Obernai de son auvent. Avec ses 36 m de long par 39 m de large, soutenu par seulement 18 piliers filiformes, il se prolonge par une toiture embrassant les espaces intérieurs du bâtiment. Dans un esprit industriel, la toiture à sheds en lamellé-collé est subdivisée en caisson par un quadrillage de 3 m x 3 m laissant passer la lumière, tandis que les pans diagonaux supportent 440 panneaux photovoltaïques assurant 40 % de l’énergie nécessaire.

Coupe du projet

Autre prouesse technique, la charpente se distingue par un porte-à-faux intérieur de 9 m qui a nécessité des études approfondies. Sous cette grande toiture assimilable à un geste de bienvenue, se dégage de la forme en H deux atriums centraux de 9 m de hauteurs, encadrés de deux ailes sur deux niveaux reliées par une passerelle. Cette dernière, réalisée en béton précontraint sans piliers, surplombe l’atrium le long de ses 21 m.

Atriums centraux encadrés de deux ailes reliées par une passerelle
Le « Hub » peut accueillir 400 personnes

Vue depuis la passerelle

Fintitions réfléchissantes en façadeLa façade, quant à elle, s’articule avec les poutres de la charpente bois, se subdivisant en une trame d’1,50 m. Son damier est composé de panneaux en aluminium aux finitions réfléchissantes et de vitrages transparents apportant la lumière naturelle.

les façades reprennenet la trame de la toiture à sheds

 

intérieur revetu de boisFace intérieure, les panneaux revêtus de bois incorporent les ouvrants. Assurant aussi la luminosité, les cloisons de séparation sont transparentes.

 

cloisons transparentes

 

Le bâtiment en chiffre : c’est 5500 m3 de béton, 700 tonnes d’acier, 850 m3 de bois, 125 km de câbles électriques, 25 entreprises artisanales, dont de nombreuses locales implantées en Alsace et en Sarre, et un investissement travaux de 20,1 millions d’euros.

Le hager forum vue de nuit

 

Passé, présent, avenir

Accueillant clients et partenaires du monde entier, le forum se parcourt sur trois niveaux, traduisant les traditions, les valeurs et les ambitions du groupe. Au sous-sol, un tableau de 7 m de long retrace les 60 ans d’histoire d’Hager – depuis sa fondation en 1955 par les frères Hermann et Oswald Hager et leur père Peter, jusqu’à aujourd’hui avec ses 11 400 collaborateurs, 23 sites dans le monde, distribués dans 95 pays avec un chiffre d’affaire de 1,7 milliards d’euros.

Tableau chronologique
Tableau chronologique

A coté, le « Force Field », une salle multimédia ultramoderne, entoure le visiteur de ses trois murs de projections, l’intégrant à l’expérience, avant de basculer en mode exposition.

Force Field
Force Field

Au rez-de-chaussée, mises en scène des solutions Hager : deux show-rooms à la pointe de la technologie, les « Labs », démontrent le savoir-faire de l’entreprise.

 Les "Labs" démontrent le savoir-faire de l’entreprise
Les « Labs » démontrent le savoir-faire de l’entreprise

Quant à l’espace central, le « Hub », il peut accueillir 400 personnes. Au 1er étage, accessible par l’escalier central monumental, les services Innovation, Recherche et Développement, et Design.

 

Le bâtiment, reflet de l’entreprise

Ainsi, le bâtiment se veut une vitrine à l’échelle 1:1 des solutions Hager, où les produits peuvent être admirés en action, si ce n’est pilotés par les visiteurs eux- même. On notera notamment que l’armoire de distribution principale, habituellement cachée en sous-sol, s’impose comme une attraction visible depuis l’entrée principale. L’avant et l’arrière sont équipés de façades vitrées transparentes, permettant d’admirer la configuration des disjoncteurs forte intensité 1000 A, les jeux de barres de distribution et les disjoncteurs 10 ou 16 A.

armoire de distribution principale
L’armoire de distribution principale s’impose comme une attraction visible

Le bâtiment reflète les valeurs de son maitre d’ouvrage, l’entreprise rayonne à travers le bâtiment.

 

Amélie Luquain

Courtesy Hager Group / Jan Bitter – Sauerbruch Hutton – Milla&Partner

 

Logements entre deux rives à l’Ile-Saint-Denis

Sur l’Ile-Saint-Denis (93), les logements conçus par l’agence Philippon Kalt profitent d’un site exceptionnel, entre deux rives de la Seine.

 

L’Ile-Saint-Denis, un petit lieu de paradis en région parisienne ; entourée par deux bras de la Seine, l’île est une commune de 7500 habitants, reliée par 6 ponts aux villes voisines. Le long de ces 7 km se déroule un territoire étroit au séquençage marqué : parc départemental, équipements publics, centre ville et grands entrepôts se succèdent.

Brigitte Philippon et Jean Kalt ont posé la première pierre de l’éco-quartier fluvial de l’Ile-Saint-Denis. Également urbanistes des lieux, ils y ont reconverti une ancienne friche industrielle située dans le quartier Sud. 165 logements BBC – dont 20 en accession social – répartis dans 5 bâtiments sur 3 îlots sont sortis de terre en 2014.

 

Principal objectif, retrouver le rapport à la Seine qui confère à ce lieu tout son exotisme.

 

Du petit bras au grand brasLes bâtiments rectangulaires se succèdent en un épanelage

Sur un site de 50 m de large et 250 m de long, les bâtiments rectangulaires parallèles aux berges se succèdent en un épanelage allant du R+2 au R+6. Deux visages s’offrent aux berges : le « petit bras » plus sauvage, des logements sur 3 niveaux revêtus de mélèze reprennent l’échelle des maisons de ville avoisinante. Le « grand bras » un front bâti de 7 niveaux vêtu de caissettes d’aluminium thermolaqué souligne le quai du Châtelier.

 

Façade industrielle

Système innovant de façades légères, inspiré des bâtiments tertiaires

Pour ce projet, un système innovant et précurseur de façades légères et recyclables a été mis au point. Afin d’économiser la matière et les coûts, seuls les éléments porteurs du bâtiment, les refends et dalles, sont réalisés en béton. La façade en ossature métal est non porteuse. Inspirés des bâtiments tertiaires tels que les hangars, les architectes utilisent des composants industrialisés autorisant un montage rapide de la façade: les plateaux de bardage et précadre de fenêtres en acier sont fixés sur les nez de dalle, l’isolation protégée par le pare-pluie est placée devant le bardage, puis vient la vêture.

Système innovant de façades légères, inspiré des bâtiments tertiaires

Loggias portées par des consoles métalliques en acier galvaniséChaque élément est déconstructible et recyclable. La façade devient un manteau isolant dont l’épaisseur global est de seulement 27 cm, dont 20 cm d’isolant, soit 30 % de gain de matière. Les loggias, quant à elles, sont portées par des consoles métalliques en acier galvanisé. Structurellement indépendantes, elles évitent les ponts thermiques.

 

Perméabilités et vues panoramiques

Perméabilités et vues panoramiques

Des porosités, tant physiques que visuelles, nous rappelle sans cesse qu’on se situe sur une île. Redonnant sa vraie place à l’espace public et aux piétons, les îlots largement décloisonnés sont traversant. Implantées dans le prolongement du séjour, les loggias sont véritablement une pièce en plus de 6m de long sur 2 m de profondeur, offrant une vue panoramique sur les rives.

 

L’île verte

Les volumes bâtis alternent avec des jardins arborés

Dans une volonté de biodiversité, les volumes bâtis alternent avec des jardins arborés dont la superficie représente 50 % de chaque îlot, soit 12 200 m² de construction bâti et 11 100 m² de surface plantée.

Sur le plan vertical, les loggias à l’est revêtent une fine résille métallique posée d’un seul tenant à la manière d’un tissu et habillée de plantes grimpantes.

les loggias à l’est revêtent une fine résille métallique

Coté ouest, de grandes parois vitrées teintées de jaunes illuminent l’intérieur du logement.

de grandes parois vitrées teintées de jaunes illuminent l’intérieur du logement

Élément déclencheur de la végétalisation des balcons, ceux-ci ont été livrés avec une arrivée d’eau et des bacs acier.

 

Entre innovation technique et respect de la charte environnementale de l’éco-quartier, le projet urbain et architectural de l’agence Philippon Kalt fut permis par une ville investie et tournée vers l’avenir.

 

Amélie Luquain

Courtesy Philippon Kalt / Hervé Abbadie et Philippe Monges

Mat&Sens, une matériauthèque sensorielle

Mat&Sens, une matériauthèque sensorielle

En vue de la révolution numérique et de l’augmentation des datas disponibles tous azimuts, le consommateur est de mieux en mieux informé et exige dans ses produits d’autant plus de qualité, de valeur et surtout d’émotion.

 

« Matières et sensations »

Le Centre d’Etudes et de Recherches sur les Technologies du SENSoriel de Tours (CERTESENS), fondé en 2012, est une plateforme d’innovation et de recherche unique au monde sur les technologies du sensoriel. Favorisant une approche par les cinq sens, elle développe des outils et méthodes pour la conception de produits, permettant de mesurer les perceptions sensitives. A l’occasion du Sensory Day 2015, elle a ouvert le 9 juillet la matériauthèque sensorielle du CERTESENS, Mat&Sens.

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Mousse formée

 

Des échantillons au classement insolite

A destination des concepteurs, designers, architectes, chercheurs, créateurs et passionnés, Mat&Sens permet de mieux connaître les matériaux en zoomant sur leurs propriétés sensibles, sans oublier leurs propriétés techniques (mécaniques, chimiques, environnementales…). Chaque échantillon référencé dispose d’une fiche détaillée selon les critères suivants :

  • La description sensorielle : réalisée par le biais d’une évaluation de l’intensité de 29 descripteurs dits génériques, c’est à dire, pouvant s’appliquer à la plupart des matériaux et étant pertinents pour les métiers de la conception. Ces descripteurs sollicitent les modalités tactiles, visuelles, visio-tactiles, sonores et olfactives.

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  • La description générale : comprend les composants du matériau, la ou les applications habituelles, la forme de l’échantillon, une courte description, les informations du fournisseur.

description sensorielle, générale, sensorielle

  • La description technique : rassemble une cinquantaine de caractéristiques (mécaniques, électriques, chimiques, thermiques, environnementales, optiques, …)

description sensorielle, générale, sensorielle

 

La matériauthèque Mat&Sens est un outil qui permet d’anticiper les sensations procurées par l’utilisation des matériaux. Accessible sur place, à Tours dans un espace de 200 m², elle l’est aussi par internet via un site répertoriant, de manière virtuelle, tous les échantillons de la matériauthèque sensorielle physique.

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Courtesy CERTESENS et D.Darrault

 

 

Maison M, une Maison bien… lotie

Maison M, une Maison bien… lotie

Maison M, seilh, France

Architectes, PPA Architectures

Bâtie dans une banlieue résidentielle en périphérie de Toulouse, la maison M impose avec radicalité ses volumes de béton dans le contexte spécifique d’un lotissement. Très fermée sur trois côtés, elle accueille le paysage à bras ouverts par ses grandes baies vitrées à l’ouest pour se laisser traverser par la vision sereine de l’étendue engazonnée d’un golf.

 

Maison-M-baie-vitree

 

 

Le projet s’inscrit sur un terrain de 34×34 m dans un lotissement pavillonnaire dont il s’affranchit des codes « petits-bourgeois » (tuiles canal, génoises et enduits orangés). Il se glisse entre deux parcelles compactes en fond ‘impasse et en vis-à-vis du green du Golf international de Toulouse. Ces deux caractéristiques ont conduit les architectes – Jean-Manuel Puig, Guillaume Pujol, Charles Séguier et Olivier Companyo – à une stratégie d’implantation radicale en regard des limites, des proximités et des vis-à-vis d’une part, et de l’étendue, d’autre part, qui vise à exploiter au maximum les potentialités du site. Ainsi, la maison s’organise-t-elle autour d’un vide structurant qui la protège du voisinage, éclaire ses différents espaces et en distribue les fonctions. Elle se caractérise par des volumes abstraits en béton et tôle d’inox, une façade mutique sur rue et une autre entièrement vitrée vers le golf. Mais si sa position est clairement affichée, elle soulève – en raison de son programme complexe et fluctuant depuis la commande – une somme de questions quant à la définition des espaces, la réversibilité des fonctions, l’appropriation par les usages…

 

Pièce intérieur Maison M, blanche
Intérieur blanc, pur et lumineux. Maison M

 

Un projet laboratoire

Le programme – atypique – définit ce pavillon comme le support de multiples destinations et usages. Tout en étant considérée comme un lieu de vie, la maison devait aussi pouvoir être un lieu de réception, de travail, d’exposition, de création, d’hébergement… Thème important et récurrent dans le travail de cette très dynamique agence toulousaine le programme ouvert est ici élément de conception. Le projet se compose de trois boites juxtaposées – mono-orientées vers le paysage artificiel du golf – qui engendrent un espace central introverti. Chaque volume tente de se dégager des contraintes techniques afin de pouvoir assurer diverses fonctions, à la fois spécifiques et évolutives. Ainsi, les pièces telles les chambres avec salle de bains/bureaux sont peu marquées par leur usage et davantage caractérisées par l’ambiance, en cohérence avec l’ensemble du projet. Le vaste volume transparent du séjour – salle de réunion – réception est entièrement ouvert d’un côté sur le patio pavé et sa piscine/bassin d’apparat et de l’autre sur la terrasse vers le gold. L’atelier, lui, est autonome, d’où son traitement spécifique, mais il assume néanmoins l’objectif commun en proposant un espace capable. C’est un vaste volume éclairé par une grande fenêtre au nord, dont le parement en polycarbonate, fait vibrer les parois. Il se prolonge par une « placette extérieure » pour recevoir ou encore exposer des œuvres.

 

Maison M photo extérieur
Photographie de la Maison M, extérieur

 

Sobre dualité des matériaux

Combiné à un travail sur les textures, le choix de matériaux simples n’est pas issu d’une question de budget mais d’une volonté délibérée. Le plafond en béton banché brut est commun à l’ensemble de la maison ; de même le sol unique en lames de bois naturel ne marque aucune différence entre les niveaux, ni même entre pièces de vie et pièces humides. Cependant l’attention a également portée sur la complémentarité des matériaux et la dualité entre l’industriel, telle la tôle ondulée, et le naturel comme le parquet bois et les pavés de pierre, mais aussi sur la combinaison des deux, dans le béton coulé très soigneusement sur un coffrage de planchettes. Ceci concourt à offrir des espaces neutres qui ne sont ni froids, ni inexpressifs.

A l’extérieur, le sol s’affirme monochrome en cubes de pierre noire posés à la main et gravillon sombre. D’ailleurs, le terrain est juste pacifié et non véritablement aménagé en jardin. Le traitement des espaces non bâtis en périphérie de la parcelle et autour de la maison reste ouvert en termes d’usages et d’appropriation. Quelques cyprès protègent des vues depuis la maison voisine et la limite avec le golf est marquée par une haie épaisse et un fossé. D’une grande sobriété – à ne pas confondre avec de l’austérité car elle recèle de la générosité, des matières, des textures, de la lumière, des vues, des potentiels… -, cette maison fait preuve d’une belle exigence, d’une haute précision qui cependant n’en font pas un projet suisse défini, net, lissé, figé. L’objectif des architectes n’a pas été d’être minimal ni esthétisant, même si l’image se révèle ambiguë du fait de l’absence de signes et de l’évanescence des fonctions. Le projet affiche une spatialité fluide dont témoignent la discrétion des articulations, l’escalier masqué, les portes qui se dessinent à peine dans les parois, les vitrages qui s’effacent pour mieux embrasser le paysage.

 

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Surface habitable : 275 m² | Délais : études 12 mois, travaux 18 mois | Maitrise d’ouvrage : privée | Architecte : Olivier Companyo (PFA architectures) | Chef de projet : Amandine Hernandez | Bet Structure, Befs Grontmij | Gros-Œuvre, Construit 3 | Menuiseries extérieur : Gayrel, Dewerpe | Agene=cement : M. Bannelier | Structure : Cir Prefa | Panneaux de façade : ArcelorMittal | Verre : Vitrocsa | Sanitaires : Ideal Standard | Robinetterie : Cristina | Chauffage / Climatisation : Toshiba | Luminaires : Zangra (int.), Wever & Ducre, Bega, Modular (ext.) 

Catherine Pierre

Crédit photo : © Philippe RUAULT PHOTOGRAPHE

Casa Brutale : 20 milieux sous la terre

Convergence de la terre et de l’eau environnante, la Casa Brutale imaginée par l’agence OPA pénètre au sein de la falaise.

Référence inversée à la Casa Malaparte, la Casa Brutale préserve l’horizon du paysage. Pas un volume construit de la boîte de béton, de verre et d’eau, ancrée dans la falaise, n’émerge au dessus du niveau du sol. Après avoir descendu 50 marches au cœur du volume d’habitation, une haute porte tournante s’ouvre sur une vue imprenable face à la mer Égée, cadrée par une immense façade de verre à fleur de l’escarpement rocheux.

 

La pièce à vivre intérieur de la casa brutale

 

Dans une continuation poétique de la mer, la toiture est constituée d’un vitrage renforcé accueillant une piscine cristalline. En communication parfaite avec le grand bleu du ciel grec, celle-ci filtre la lumière naturelle abondante, adoucissant la brutalité du béton imprimé par les traces du banchage de bois. Enfermée et protégée par la terre tendre, la maison profite des avantages thermiques du sol et des propriétés de refroidissement de la piscine.

 

 

Intérieur cuisine de la Casa Brutale

 

A l’intérieur, l’espace de vie constitué de larges bancs invite à la contemplation et le lit en mezzanine ne cesse d’orienter le regard vers l’océan. Un promontoire s’élance au-dessus du vide, laissant l’habitant seul au beau milieu de l’immensité du paysage. Le soir, le logement s’apparente à un point lumineux dessinant une faille dans la falaise. Rêvée par OPA (Open Platform for Architecture), la Casa Brutale redéfinit la coexistence de l’homme et de la nature.

Amélie Luquain

Casa Brutale vue de face
Photographie de la Casa Brutale en Grèce de jour.

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Crédits OPA Works