Disparition de Claude Parent, créateur de l’architecture oblique

Disparition de Claude Parent, créateur de l’architecture oblique

Décrié à ses débuts, Claude Parent, architecte, dessinateur et théoricien, avec Paul Virilio, de la fonction oblique, est décédé samedi 27 février, à l’âge de 93 ans. Personnage atypique, insoumis, dandy, collectionneur de voitures, pourfendeur de Le Corbusier, qui était son maître, il a construit des centrales nucléaires, une église « bunker » au sol incliné, des centres commerciaux, des bureaux et publié de nombreux ouvrages.

Collectionneur de voitures de sport et de Jeep, amateur de vitesse, Claude Parent se rendait sur ses chantiers en Rolls Royce, un engin moins rapide qu’il avait acquis après un infarctus… « Ma philosophie de vie, c’était la prise de risque. Si vous ne prenez pas de risques, vous ne faites pas votre boulot », s’exclamait-il, en 2012, au micro de Philippe Trétiack, sur France Culture, dans une série d’entretiens intitulés « Claude Parent : Je penche, donc je suis ».
Sans diplôme, mais après douze ans d’études à l’école des Beaux-Arts de Toulouse et des stages dans les ateliers de Jean Trouvelot et de Le Corbusier (qui n’avait pas non plus de diplôme d’architecte), il s’établit en 1955 à Neuilly-sur-Seine, sa ville natale. Comme il n’a pas droit au titre d’architecte, il mentionne « conception architecturale » sur ses réalisations. Rapidement médiatisé, il est dénoncé à de nombreuses reprises à l’Ordre des architectes, qui décide de l’inscrire à son tableau. En règle, il sera même élu membre du Conseil de l’ordre.

Claude Parent (à gauche) présentant la fonction oblique à un groupe de personnes. ©DR, Fonds Claude Parent, SIAF
Claude Parent (à gauche) présentant la fonction oblique à un groupe de personnes. ©DR, Fonds Claude Parent, SIAF

En 1962, Claude Parent conçoit la Maison de l’Iran de la Cité Universitaire de Paris, avec André Bloc (pour lequel il réalise une maison, à Antibes, en 1959) et les architectes iraniens Foroughi et Ghiai.
Avec le verrier et philosophe Paul Virilio, il crée le concept de la fonction oblique, entre 1964 et 1968 : la fin de la verticale comme axe d’élévation et la fin de l’horizontale comme plan permanent, au bénéfice de l’axe oblique et du plan incliné. Ce qui donne « des espaces enchaînés par des rampes qui obligent le corps à être dans une dynamique plus forte », pour l’architecte Jean Nouvel, qui était l’un de leurs élèves à l’École Spéciale d’Architecture, à Paris. Jean Nouvel a d’ailleurs dédié la Philharmonie à Claude Parent.
L’église Sainte-Bernadette de Nevers (1963-1966), le complexe culturel de Charleville (1965), les centres commerciaux de Reims-Tinqueux (1969) et de Sens (1970, inscrit à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques en juin 2011) sont emblématiques de l’architecture oblique.
Claude Parent réalise également le Théâtre Silvia Monfort à Paris, l’Hôtel de région à Marseille, des immeubles de bureaux à Lyon, des collèges et lycées à Prague, ainsi que les centrales nucléaires de Cattenom et de Chooz.
Grand Prix national d’Architecture en 1979, il est élu en 2005 membre de l’Académie des Beaux-Arts, dans la section d’Architecture, où il succède à Jean Balladur.
La ministre de la Culture, Audrey Azoulay, a rendu hommage à « un grand architecte, un novateur, un esprit en mouvement […] un homme libre et audacieux », qui « a provoqué le débat, la controverse parfois, l’intérêt toujours. Remarquable pédagogue, homme de passion rayonnant, il a formé et inspiré quelques-uns des plus grands architectes d’aujourd’hui ».

Expositions :
– « obliqueS – Autour de Claude Parent », à l’Ecole des Beaux-Arts Tours Anger Le Mans, jusqu’au 4 mars.
– « Jean Nouvel / Claude Parent, musées à venir », à la galerie Azzedine Alaïa, à Paris. Prolongation jusqu’au 2 mars. L’exposition est accompagnée d’un ouvrage, co-édité par Actes Sud et l’Association Azzedine Alaïa.

Musée d'Art Moderne Oblique, projet de Claude Parent, présenté à la Galerie Alaïa. ©Michel-Charles Gaffier, Dennis Bouchard
Musée d’Art Moderne Oblique, projet de Claude Parent, présenté à la Galerie Alaïa. ©Michel-Charles Gaffier, Dennis Bouchard

Sélection de livres :
– Vivre à l’oblique, de Claude Parent, éditions Jean-Michel Place, 80 pages, 10 euros.
– Eglise Sainte-Bernadette à Nevers : 1963-1966, de Claude Parent, Paul Virilio et Christophe Joly, éditions Jean-Michel Place, 62 pages.
– Portraits d’architectes : Impressionnistes et véridiques, de Claude Parent, éditions Norma, 173 pages, 26 euros.
– Demain, la Terre…, de Claude Parent, éditions Manuella, 96 pages, 49 euros.
– Le Carnet de la fracture, fac-similé d’un carnet de croquis réalisé par Claude Parent en mai 1994, éditions Manuella, 40 pages, 20 euros
– Colères et passions, de Claude Parent, éditions du Moniteur, 240 pages, 25 euros.
– Le mémorial, projet d’architecture, de Claude Parent et Yves Klein, éditions Dilecta, 123 pages, 25 euros.
– Conversation avec Claude Parent, de Hans Ulrich Obrist, éditions Manuella, 128 pages, 12 euros
– Bunker archéologie, de Paul Virilio, éditions Galilée, 136 pages, 26 euros.

A écouter sur France Culture : sept entretiens de Claude Parent avec les journalistes Philippe Trétiack, François Chaslin et Laure Adler.

Astrid Avédissian

Aéroport international Chhatrapati Shivaji : Canopée de lumière

Un ciel étrange se déploie au-dessus du Terminal 2 de l’aéroport international Chhatrapati Shivaji de Mumbai.

En vue de l’émergence de la ville comme capitale financière de l’Inde, l’infrastructure existante de l’aéroport s’est révélée incapable de soutenir le volume croissant du trafic national et mondial. Les architectes de l’agence Skidmore, Owings & Merrill ont multiplié par cinq sa capacité d’accueil.

©Skidmore, Owings & Merrill
©Skidmore, Owings & Merrill

Un « Headhouse » immaculé de blanc met en scène l’entrée – qui se fait par le quatrième étage – tandis qu’à l’arrière se déploie un plan en X allongé, relié de toute part aux avions prêts à décoller. Dans un jeu de symétrie ondulante, des colonnes se déploient formant une toiture horizontale qui semble s’étendre à l’infini. Les capacités de longue portée de la structure en treillis d’acier permettent l’espacement des trente colonnes de 40 mètres, dégageant des espaces monumentaux, rendant le hall hautement adaptable et modulaire.

©Skidmore, Owings & Merrill©Skidmore, Owings & Merrill

Se reflétant au sol mais aussi dans le mur de verre le plus long du monde haut de 15 mètres, les colonnes intérieures et extérieures se répondent.

©Skidmore, Owings & Merrill
©Skidmore, Owings & Merrill
©Skidmore, Owings & Merrill
©Skidmore, Owings & Merrill

Au crépuscule, des petits disques de verre colorés incrustés dans les caissons au dessin géométrique illuminent le terminal. Inspiré par la forme des pavillons traditionnels indiens, et faisant référence au paon, l’oiseau national du pays, l’aéroport surgit du paysage urbain de Mumbai.

 

L’infrastructure célèbre à la fois la richesse du patrimoine de l’Inde et l’avenir du pays.

©Skidmore, Owings & Merrill
©Skidmore, Owings & Merrill

Amélie Luquain

Credits : ©Skidmore, Owings & Merrill

L’architecte, le militaire et le politicien (parfois les trois à la fois)

L’architecte, le militaire et le politicien (parfois les trois à la fois)

La volonté d’un gouvernement militaire de se faire architecte, d’imaginer une ville sur des terrains désertiques lui appartenant et dont l’environnement bâti permettrait un contrôle accru des corps que celui-ci abrite.

Tanks Brasilia

Le 13 mars 2015, le gouvernement égyptien a annoncé qu’il prévoyait de créer une nouvelle capitale pour le pays dans les années qui viennent. Située 45 kilomètres à l’Est du Caire cette nouvelle ville accueillera les sièges des différentes institutions gouvernementales et parlementaires, les ambassades, ainsi que de nombreuses entreprises du secteur tertiaire qui sont les réels investisseurs du projet. Les quelques images du projet urbain conçu par l’agence d’architecture Skidmore, Owings & Merill (SOM), ont fait le traditionnel tour des blogs et autres publications d’architecture bien connues, sans que personne ne trouve à y redire.[1]

 Leopold Lambert
Léopold Lambert Fondateur et rédacteur en chef du Funambulist Magazine.

C’est pourtant oublier le régime qui règne en Égypte : depuis le coup d’état de l’armée le 3 juillet 2013 qui déposa le gouvernement élu de Mohamed Morsi, le maréchal Abdel Fattah al-Sisi est à la tête du pays – celui-ci fut élu avec 96% des suffrages le 28 mai 2014 à la suite d’élections marquées par une répression sanglante des Frères Musulmans. Bien que l’armée égyptienne ait toujours eu un rôle prépondérant dans la manière dont la ville est agencée, tous les quartiers du Caire abritant des monuments ou bâtiments administratifs sont désormais sous contrôle absolu des militaires. Des barricades de béton bloquent le secteur du ministère de l’intérieur, en charge d’une police intervenant armes en main à chaque manifestation. Plus près encore de la place Tahrir où ont eu lieu les dix-huit jours de la révolution égyptienne en janvier et février 2011, une rangée de tanks est continuellement sur le pied de guerre le long du fameux Musée Égyptien du Caire, visité par tant de touristes chaque jour. À de nombreux endroits du centre-ville, des panneaux verticaux de béton préfabriqués bloquent l’accès à certaines rues ou cachent d’autres tanks ou équipement militaire. Prendre en photo ou critiquer publiquement ces dispositifs spatiaux peut se révéler

[1] Une exception notable fut signée par l’inévitable Mohamed Elshahed dans Architectural Record : SOM Plan for New UAE-Backed Egyptian Capital Sparks Controversy and Questions (14 avril 2015)

un exercice risqué, particulièrement pour les égyptiens eux/elles-mêmes, y compris les journalistes.

Dans un tel climat de tension, la décision de créer une nouvelle capitale doit être vu pour ce à quoi elle correspond vraiment : la volonté d’un gouvernement militaire de se faire architecte, d’imaginer une ville, sur des terrains désertiques appartenant à l’armée elle-même et dont l’environnement bâti permettrait un contrôle accru des corps que celui-ci abrite. Nous pouvons ainsi associer ce projet à diverses occurrences historiques. Dans le Paris insurrectionnel du 19ème siècle, le militaire-architecte aurait pu être le maréchal Bugeaud, qui avait été en charge de la pacification de l’Algérie dans les années 1830 et qui, à la suite de la révolution de 1848, avait écrit un petit traité de guerre urbaine[2] appelant ses collègues officiers à repenser l’architecture de la ville. Mais les ambitions de Bugeaud (mort en 1849) furent largement dépassées lorsque l’architecte, le militaire et le politicien se joignirent en la double personne de Napoléon III et du baron Hausmann qui transforma entre 1852 et 1870 le Paris labyrinthique des insurgés en quartiers s’organisant autour des larges boulevards que nous connaissons aujourd’hui. Ceux-ci s’avérèrent particulièrement efficace lorsque l’armée versaillaise massacra la Commune lors de la semaine sanglante (21-28 mai 1871).

Cairo - Photo by Leopold Lambert

Cet exemple canonique peut trouver un écho au XXème siècle lorsque la junte militaire brésilienne renversa le gouvernement de João Goulart durant le coup d’état du 31 mars 1964 au sein de la nouvelle capitale, Brasilia, inaugurée seulement trois ans auparavant. Le plan d’urbanisme de Lúcio Costa, bien que conçu pour d’autres fonctions que celle d’un contrôle militaire de la ville (et donc du pays), se révéla particulièrement utile pour sécuriser la dictature qui ne prit fin qu’en 1985. Il ne faut en effet pas voir les photos des tanks sur l’esplanade bien-connue du parlement brésilien comme un contraste antinomique, mais bel et bien comme la combinaison de deux technologies (l’architecture et l’armement militaire) ayant sans doute moins de différences qu’on veuille bien le penser. Les armes policières et militaires (utilisées sur le sol national) ont pour vocation de contrôler les corps ; de même l’architecture, qu’elle que ce soit l’intention de ses concepteurs, se donne les moyens d’organiser les corps dans l’espace. L’architecte, le militaire et le politicien ont donc vocation à collaborer, voire à fusionner comme dans le cas actuel de Sisi en Égypte. Néanmoins, tout militaire n’est pas forcément membre d’une armée d’état, et tout politicien n’est pas forcément membre d’un gouvernement : nous nous devons donc, en tant qu’architectes, d’envisager une telle collaboration en dehors des schémas de domination étatiques.

[2] Maréchal Bugeaud, La guerre des rues et des maisons, Paris : Jean-Paul Rocher, 1997.

 

Léopold Lambert, in CREE 375

Un monolithe au coeur de verre

Angelini Group fait don des fonds nécessaires pour que les entreprises puissent converger avec le savoir des chercheurs de l’université UC Innovation Center.

Monolithe de béton vu de l'extérieur au crépuscule, lumière orangée
©Nina Vidic

Inscrite dans la ville dense et horizontale de Santiago, l’université d’art se dresse telle un monolithe gigantesque de béton, répondant aux quelques blocs voisins. Le projet cubique de l’agence chilienne Elemental a vocation à créer des connaissances en multipliant les espaces de rencontre.

Derrière sa massivité apparente se cache un intérieur fragmenté. Un atrium baigne de lumière les espaces accessibles depuis des ascenseurs vitrés, parcourant un jeu de cadres menuisés épais en bois alternés de montants noir sur toute la hauteur.

Ainsi, l’habituel cœur opaque et mur de verre est remplacé par un noyau ouvert et une façade pleine. En plus de favoriser l’échange, cette inversion est une solution efficace énergétiquement. Placer la masse du bâtiment à l’extérieur permet de faire face à l’effet de serre, tout en utilisant l’inertie thermique du béton.

Des percées géantes et rectangulaires contiennent des vitrages encastrés dans la profondeur pour empêcher le rayonnement direct du soleil et permettre la ventilation transversale. Associés au minimalisme de garde-corps transparents, ces retraits façonnent des terrasses d’échelle démesurée. La géométrie stricte du volume se prolonge par des excroissances qui accueillent des programmes en porte-à-faux sur le parvis. Forme archétypale et béton brut participent à la forte matérialité de ce monolithe.

Amélie Luquain

Photos : ©Nina Vidic, ©Kim Courreges

 

[masterslider id= »39″]

Ora Ito signe le design d’un tramway à Nice

Ora Ito signe le design d’un tramway à Nice

En lien étroit avec l’équipementier Alstom, Ora Ito a dessiné les rames qui équiperont la ligne 2 du tramway de Nice. Sans câble ni caténaire, elle reliera le port à l’aéroport en une vingtaine de minutes d’ici fin 2018-début 2019.

Issu d’une famille niçoise, Ora Ito a grandi entre Marseille, Nice et le Var. Il a réalisé trois propositions de tramway, soumises au vote des Niçois. 44% des 15 000 participants ont choisi la version Ocre, dévoilée le 22 février par le maire de la ville, Christian Estrosi. C’est une déclinaison du projet “La vie en bleu” (non retenu), qui rendait hommage à l’artiste Yves Klein, natif de Nice, où s’est tenu en 1961 le premier Festival du Nouveau Réalisme, mouvement qu’il a créé avec Pierre Restany en 1960 et qu’ont rejoint Arman, César, Niki de Saint-Phalle… Ora Ito avait utilisé deux des trois couleurs principales de Klein : l’or et le bleu.

Projet La vie en bleu. Ora Ito
Projet La vie en bleu (non retenu). Ora Ito

Le projet Ocre possède la même forme, mais fait écho à la chaux colorée des façades niçoises, à l’italienne, comme les emblématiques place Massena et villa Matisse, datant du 17e siècle. Le rouge ocre est rehaussé de bandes noires. Elles encadrent les larges surfaces vitrées (40% de plus que pour les modèles précédents), et cadencent chaque rame d’un rythme graphique et signalétique. Le laquage métallisé permet de refléter les façades dans le mouvement du tram. Ora Ito a dessiné l’intérieur, le capotage et l’avant du tramway. Sa spécificité porte sur l’absence de ligne aérienne de contact, excepté dans la partie en tunnel. Le tramway bénéficiera en effet d’une solution innovante de recharge statique par le sol.

Tramway Ocre d'Ora Ito pour Nice
Tramway Ocre d’Ora Ito pour Nice

Dernier né de la gamme Alstom, le tramway Citadis X05 bénéficie d’éclairages à LED pour une lumière douce et homogène, de larges sièges individuels adaptés par Ora Ito pour le tramway niçois et d’écrans extra-larges. Chaque rame de 44 mètres peut accueillir 300 voyageurs. Leur accessibilité est renforcée grâce à un système de double-portes.
La livraison des premières rames est prévue à l’été 2017 pour une mise en service fin 2018-début 2019 sur la ligne 2 qui reliera en 23 minutes le port à l’aéroport. Le marché global des 19 rames commandées et des installations de recharges en énergie s’élève à 91 millions d’euros.

Avant du tramway Ocre. Ora Ito
Avant du tramway Ocre. Ora Ito
Avant du tramway Ocre. Ora Ito
Vue latérale du tramway. Ora Ito

Astrid Avédissian 

BIG va aménager les Galeries Lafayette des Champs-Elysées

BIG va aménager les Galeries Lafayette des Champs-Elysées

L’agence d’architecture danoise BIG (Bjarke Ingels Group, du nom de l’architecte qui l’a fondée) a été choisie parmi quatre autres, à l’issue d’un concours lancé en juillet 2015, pour aménager le futur magasin des Galeries Lafayette sur les Champs-Elysées. L’information vient d’être dévoilée par le blog Business of Fashion.

L'immeuble du 52 avenue des Champs-Elysées abritera le nouveau magasin des Galeries Lafayette
L’immeuble du 52 avenue des Champs-Elysées abritera le nouveau magasin des Galeries Lafayette


L’ouverture du grand magasin est prévue pour le dernier trimestre 2018. Il occupera les locaux de l’ancien Virgin Megastore, au 52 avenue des Champs-Elysées — la troisième artère commerçante la plus chère au monde, derrière la 5ème avenue à New York et Causeway Bay à Hong-Kong (plus de 13 000 euros le mètre carré).
Les Galeries Lafayette loueront l’espace au fonds d’investissement Qatar Investment Authority, qui a racheté l’immeuble à Groupama pour environ 500 millions d’euros en 2012. Le fonds possède aussi l’immeuble HSBC et celui du Lido, sur la même avenue, et, entre autres lieux parisiens classés, l’Hôtel Lambert sur L’Ile-Saint-Louis.

Le futur magasin des Galeries Lafayette sur les Champs-Elysées sera aménagé par l'agence BIG
Le futur magasin des Galeries Lafayette sur les Champs-Elysées sera aménagé par l’agence BIG

 
Théophile Bager, l’un des fondateurs des Galeries Lafayette, avait acheté le même emplacement, sur les Champs-Elysées, en 1927. Le bâtiment actuel a été construit par l’architecte français André Arfvidson pour la National City Bank of America entre 1929 et 1931. Il a pris la place de l’Hôtel de Massa, un monument historique déplacé pierre par pierre dans les jardins de l’Observatoire (38 rue du Faubourg Saint-Jacques, Paris 14e) et qui abrite désormais la Société des Gens de Lettres et le Conservatoire Européen de l’Écriture Audiovisuelle.

Avec 9000 m2, les Galeries Lafayette bénéficieront de l’une des plus grandes surfaces de vente des Champs-Elysées. Les travaux, qui commenceront à partir de l’automne 2017, dureront un an. Les Galeries ont l’intention de redéployer la coupole que Virgin avait supprimée, en clin d’œil à celle du magasin historique du boulevard Haussmann. Le grand magasin souhaite que l’espace, modulable, puisse accueillir des corners de marques et des défilés de mode au même endroit.

Bjarke Ingels réalise actuellement plusieurs grands projets : le siège mondial de Google en Californie, le siège de la 21st Century Fox et de News Corp sur Ground Zero, à New York. Il a aussi été choisi pour aménager le Pavillon de la Serpentine Gallery, à Londres, cet été. L’architecte danois avait travaillé pour l’agence OMA, fondée par Rem Koolhaas, qui travaille lui aussi sur un projet pour les Galeries Lafayette.

Maquette de la Fondation des Galeries Lafayette, réalisée par OMA, l'agence de Rem Koolhaas
Maquette de la Fondation des Galeries Lafayette, réalisée par OMA, l’agence de Rem Koolhaas


Rem Koolhaas va en effet réhabiliter un bâtiment datant du 19e siècle destiné à abriter la Fondation d’entreprise Lafayette Anticipation, qui ouvrira en 2017 au 9 rue du Plâtre (Paris 4e), à deux pas de sa filiale BHV Marais. Ce sera un lieu de création, de production et d’exposition dédié à la mode, au design, aux arts plastiques et aux arts vivants.

Maquette de la Fondation des Galeries Lafayette, réalisée par OMA, l'agence de Rem Koolhaas
Maquette de la Fondation des Galeries Lafayette, réalisée par OMA, l’agence de Rem Koolhaas

Astrid Avédissian

Manufactures Catry : retour à Paris

Manufactures Catry : retour à Paris

Après une longue absence – 40 ans – de la capitale, les Manufactures Catry ouvrent un showroom dans le quartier général des éditeurs de tissus, au 23 rue du Mail. Fabricant de tapis et moquettes haut de gamme, la marque renoue avec un passé prestigieux et dévoile ses créations uniques au public comme aux professionnels.

catry collections 2

Les Manufactures Catry, plus que centenaire 

Depuis 4 générations, sortent des métiers à tisser Wilton des tapis et moquettes réalisés de manière artisanale, exposant des motifs et couleurs d’une richesse inouïe. Fruit d’un savoir-faire exigeant, ces créations habillent depuis plus d’un siècle des lieux de prestige, publics ou privés. Pour mémoire, la coupole de l’Institut de France, le restaurant Le Montana de Vincent Daré ou l’Hôtel Amour (Costes, Delaveyne, André) ont puisé dans les cartons des Manufactures Catry pour affirmer leur ambiance. Tous les styles s’y côtoient du très classique au plus contemporain mais toujours sublimés par la perfection du point et la profondeur des couleurs.

 

L’empreinte de Madeleine Castaing

Dans la période Art Déco, Madeleine Castaing, la “diva de la décoration” s’était approprié plusieurs motifs de la maison Catry qui ont contribué à asseoir le ”style Castaing”. Elle affectionnait en particulier les mélanges chics anglais et les tons russes intenses, bleu, vert et noir. Son charisme a largement influencé le monde de la déco en Europe et outre Atlantique. À noter que le motif Feuilles de bananier, les dessins Léopard, Panthère et Vauban sont toujours édités et font toujours partie des best sellers aux yeux des architectes d’intérieur et décorateurs. Pour ce fleuron du luxe à la française, les années n’ont en rien terni le prestige, bien au contraire !

catry collections

Françoise Marchenoir

Manufactures Catry
23 rue du Mail – 75002 Paris
Tel. 01 40 26 17 60 – Ouverture : lundi et mardi sur rendez-vous et du mercredi au vendredi de 9 h 30 à 12 h et de 13 h30 à 18 h.

Architectes pour tous

Architectes pour tous

Le Conseil national de l’Ordre des architectes vient de lancer Architectes pour tous, un site web qui met en relation des architectes et des maîtres d’ouvrage (particuliers, professionnels et collectivités locales).

Déjà expérimenté en Alsace, en Champagne-Ardenne, en Bourgogne et en Franche-Comté, ce service géolocalisé entièrement gratuit pour les visiteurs et pour les architectes s’étend désormais à l’ensemble du territoire.
A partir de quelques informations fournies par le futur maître d’ouvrage sur son projet, le site web propose une carte qui géolocalise des réalisations architecturales similaires à son projet et des agences d’architecture réalisant des projets similaires.

Le maître d’ouvrage peut ensuite se rendre sur la fiche de chacune des agences qui l‘intéresse, consulter leurs réalisations et prendre contact avec elles.
Près de 4000 agences d’architecture étaient déjà référencées sur le site à son ouverture.

Architectes pour tous
Architectes pour tous
Architectes pour tous
Architectes pour tous
Les Piaules, l’auberge de jeunesse design signée Kristian Gavoille

Les Piaules, l’auberge de jeunesse design signée Kristian Gavoille

Nichée dans un immeuble Art Déco du quartier de Belleville (Paris 11e), à l’angle de la rue de la Fontaine-au-Roi et du boulevard de Belleville, cette auberge de jeunesse nouvelle génération créée par trois trentenaires, propose un design soigné, conçu par l’architecte et designer Kristian Gavoille – et des prix abordables.

Chambre double, Les Piaules
Chambre double, Les Piaules

Le lit dans une chambre de huit est à partir de 20 euros et les sept chambres doubles à partir de 100 euros. Ces dernières et toutes les chambres donnant sur le rooftop (avec vue sur le Sacré Coeur, Notre Dame et la Tour Eiffel) disposent d’une salle de bain individuelle.

La vue depuis le rooftop. Les Piaules
La vue depuis le rooftop. Les Piaules

Les chambres de quatre, six et huit lits sont équipées de “Plumards”, “le lit superposé du futur, qui répond à tous les problèmes du voyageur”. Chacun bénéficie d’une prise, d’une lampe, de rideaux et d’un matelas “made in France”. Les rangements se ferment à clé et sont munis d’une prise pour pouvoir recharger son ordinateur ou son téléphone pendant son absence.

Une chambre de huit "Plumards". Les Piaules
Une chambre de huit « Plumards ». Les Piaules

L’hôtel fournit les couettes, draps et oreillers, mais il faut tout de même apporter ses serviettes et son gel douche.

Salle de bain. Les Piaules
Salle de bain. Les Piaules

Les voyageurs ne disposent pas de cuisine, mais un chaleureux bar, doté d’un comptoir de 14 mètres de long en chêne massif, propose une sélection de produits locaux : bières Bapbap, Deck & Donohue, Demory, café de la Brûlerie de Belleville, pâtisseries de chez Rachel, planche de charcuterie, vin français…

Le Bar des Piaules
Le Bar des Piaules

Les Piaules donnent accès au wifi gratuit, à des jeux (punching-ball, babyfoot), à un coin lecture aménagé à côté d’un poêle et de son stock de bûches. Des soirées raclette, stand-up, DJ set, sont régulièrement organisées. Et le bar est ouvert à tous, même aux non-clients.

Le bar et le coin lecture. Les Piaules
Le bar et le coin lecture. Les Piaules
Le rooftop. Les Piaules
Le rooftop. Les Piaules
L'auberge de jeunesse Les Piaules
L’auberge de jeunesse Les Piaules

59 Boulevard de Belleville, 75011 Paris
www.lespiaules.com

Astrid Avédissian

Réinventer Paris : 22 projets lauréats

Réinventer Paris : 22 projets lauréats

La maire de Paris Anne Hidalgo a dévoilé ce matin au Pavillon de l’Arsenal les 22 projets lauréats du concours Réinventer Paris, lancé fin 2014 par Jean-Louis Missika, son adjoint chargé de l’urbanisme, dans le but de faire revivre 23 sites appartenant à la municipalité.

Les projets imaginés devraient permettre la création de 1341 logements et apporter 565 millions d’euros de recettes à la ville et à ses opérateurs.

Sur un total de 372 dossiers déposés et 75 présélectionnés, 22 projets ont été retenus, au lieu de 23, ceux relatifs à l’hôtel particulier Villiers (17e arrondissement) n’ayant pas séduit les membres du jury, composé d’élus de la majorité et de l’opposition, ainsi que d’experts internationaux.
Anne Hidalgo a annoncé que certains projets non retenus pourront néanmoins trouver leur place dans la capitale, grâce à une «bourse des projets».

Exposition de toutes les propositions au Pavillon de l’Arsenal jusqu’au 8 mai (21 boulevard Morland, 75004 Paris. Entrée libre)


Liste des 22 projets lauréats

4e arrondissement

– Hôtel de Coulanges. Projet lauréat : « Collectif Coulanges »

– Site Morland. Projet lauréat : « Morland, Mixité Capitale »

"Morland, Mixité capitale", projet lauréat du 21 boulevard Morland (Paris 4e). David Chipperfield Architects
« Morland, Mixité capitale », projet lauréat du 21 boulevard Morland (Paris 4e). David Chipperfield Architects

5e arrondissement

– Hôtel particulier. Projet lauréat : « Le Philanthro-Lab »

"Philanthro-Lab", projet lauréat du 15 rue de la Bûcherie (5e). Agence Perrot & Richard
« Philanthro-Lab », projet lauréat du 15 rue de la Bûcherie (5e). Agence Perrot & Richard

11e arrondissement

– Sous-station Voltaire. Projet lauréat : « Etoile Voltaire »

Cinéma "Etoile Voltaire", projet lauréat du site Sous-station Voltaire (Paris 11e). Olivier Palatre Architectes
Cinéma « Etoile Voltaire », projet lauréat du site Sous-station Voltaire (Paris 11e). Olivier Palatre Architectes

13e arrondissement

– Ancien conservatoire. Projet lauréat : « Le Relais Italie »

– Site Edison. Projet lauréat « Edison Lite »

– Site Italie. Projet lauréat : « Italik »

– Site Masséna. Projet lauréat : « Réalimenter Masséna »

– Poterne des Peupliers. Projet lauréat : « Node »

– Site Paris Rive Gauche. Projet lauréat : « In Vivo »

"In vivo", projet lauréat du site Paris Rive gauche (13e). XTU Architectes
« In vivo », projet lauréat du site Paris Rive gauche (13e). XTU Architectes

17e arrondissement

– Site Clichy-Batignolles. Projet lauréat : « Stream Building »

– Site Pershing. Projet lauréat : Mille arbres »

– Site Pitet. Projet lauréat « Pichet NLA »

– Site Bessières. Projet lauréat : « Noc 42 »

– Site Ternes-Villiers. Projet lauréat : « La Ville multi-strate »

18e arrondissement

– Site Ordener. Projet lauréat : « Tranches de vie »

– Site Ourcq-Jaurès. Projet lauréat : « La Ferme du rail »

19e arrondissement

– Site Triangle Eole-Evangile. Projet lauréat : « L’Ilot fertile »

20e arrondissement

– Site Gambetta. Projet lauréat : « La Fabrique de la danse »

– Site Piat. Projet lauréat : « La serre habitée »

– Site Buzenval. Projet lauréat : « L’Auberge Buzenval »

"L'Auberge Buzenval", projet lauréat du 61 rue Buzenval (Paris 20e). Studio d’architecture Ory et associés
« L’Auberge Buzenval », projet lauréat du 61 rue Buzenval (Paris 20e). Studio d’architecture Ory et associés

Plus de détails sur www.reinventer.paris