L’architecte irako-britannique Zaha Hadid, première femme lauréate du Pritker en 2004, figure du mouvement déconstructiviste, a été victime d’une crise cardiaque, à Miami, le 31 mars.
L’Opéra de Canton, en Chine, conçu Zaha Hadid
Née le 31 octobre 1950 à Bagdad, Zaha Hadid a suivi des études de mathématiques à l’université américaine de Beyrouth, puis à l’Architectural Association School of Architecture, à Londres. Elle a travaillé à l’agence OMA, de Rem Koolhaas, pendant dix ans, puis a créé sa propre agence à Londres en 1987. Elle a notamment réalisé le MAXXI, le Musée national des arts du XXIe siècle, à Rome, la piscine olympique de Londres, les opéras de Canton, en Chine, et de Cardiff, au Pays de Galles, et la tour CMA-CGM, à Marseille. Elle devait superviser la construction du stade olympique pour les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 mais son projet, jugé trop onéreux, avait été abandonné.
La ministre de la Culture Audrey Azoulay a dévoilé les 20 lauréats des Albums des Jeunes architectes et paysagistes 2016 (AJAP), le 30 mars. Avec le soutien de la Cité de l’architecture et du patrimoine et de l’Institut français, le ministère de la Culture et de la Communication distingue tous les deux ans des architectes et paysagistes de moins de 35 ans par le biais de ce concours, afin de favoriser leur accès à la commande.
Stéphane Durniak, Marie Fade, Baptiste Franceschi et Caroline Mangin, de l’agence OH! SOM Architectes
A l’issue d’un appel à candidature international, le jury des AJAP, co-présidé par l’architecte Marc Barani (Grand Prix national de l’architecture 2013) et par la paysagiste Laure Planchais (Grand Prix national du paysage 2012), s’est réuni les 22 et 23 mars 2016. Il a désigné vingt lauréats, quinze architectes et cinq paysagistes, dont les noms ont été dévoilés par Audrey Azoulay, le 30 mars, rue de Valois. “Je forme le vœu de poursuivre avec votre promotion le travail enthousiaste mené avec vos prédécesseurs. La loi relative à la Liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine est pour vous : emparez-vous en !”, a déclaré la ministre. En collaboration avec la Cité de l’architecture et du patrimoine et l’Institut français, le ministère de la Culture et de la Communication soutiendra les lauréats pendant deux ans, avec une exposition itinérante en France et à l’étranger (scénographiée par les lauréats des AJAP 2014), la publication d’un ouvrage, la participation à des salons professionnels (comme le Mipim, à Cannes) et l’organisation de rencontres auprès du public et de maîtres d’ouvrage. Marc Barani estime que “les AJAP sont une formidable rampe de lancement pour les équipes lauréates et l’occasion de saluer le courage, la constance, l’énergie et l’intelligence d’une génération qui travaille dans un contexte très difficile. Mais c’est aussi pour nous, en retour, l’opportunité de regarder avec beaucoup d’attention les nouveaux points de vue sur l’architecture que ces équipes développent, parce qu’ils pourraient être riches d’enseignements pour faire évoluer un métier en pleine mutation”.
Le Collectif AJAP 2014 et Fréderic Bonnet participeront à la prochaine Biennale d’architecture de Venise, du 28 mai au 27 novembre 2016. « Nouvelles du Front, Nouvelles Richesses ? », le projet de l’équipe Obras-Frédéric Bonnet / Collectif AJAP2014 a été retenu par les ministères des Affaires étrangères et de la Culture pour le Pavillon français.
LES 20 LAURÉATS DES AJAP 2016 : 5 paysagistes :
Stanislas Bah-Chuzeville, Richard Mariotte, Arnaud Mermet-Gerlat et Michaël de Joussineau de Tourdonnet de l’agence Les Jardiniers NomadesMathieu Gontier et Estelle Ollivier, de l’agence Wagon LandscapingRozenn Duley, de l’agence A-MarLaetitia Lasante, de l’agence OmnibusAurélien Albert et Mélanie Gasté de l’atelier Gama
15 architectes :
Benjamin Van Den Bulcke, de l’atelier ATP Architecture, territoire, paysageAmélie Fontaine, de l’Atelier Amélie FontaineAnne-Julie Martinon, de l’agence MAAJ ArchitectesAymeric Antoine et Pierre Dufour, de l’agence Antoine Dufour ArchitectesBenjamin Lafore et Sébastien Martinez-Barat, de l’agence Martinez Barat Lafore ArchitecturesFélix Mulle, de l’Atelier de l’OurcqFrédéric Einaudi, Maxime Gil et Anthony Rodrigues, de l’atelier EGRGaspard PintaGuillaume Ramillien, de l’agence Guillaume Ramillien ArchitectureIsabelle Buzzo et Jean-Philippe Spinelli, de l’agence Buzzo-Spinelli ArchitectureNicolas Dorval-Bory, de l’agence Nicolas Dorval-Bory ArchitectesStéphane Durniak, Marie Fade, Baptiste Franceschi et Caroline Mangin, de l’agence OH! SOM ArchitectesSonia Leclercq et Jean-Aimé Shu, de l’agence SOJA architectureYves Claclin, de l’agence ABC StudioQuentin Belin, Pierre Heulhard de Montigny et Marie-Hélène Pinoche, de l’agence Mutations Architectes
« Anne Hidalgo a initié “Réinventer Paris”, mais il ne faut pas oublier la banlieue », a déclaré Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, dans le JDD. Le Conseil régional IDF a décidé de lancer “Dessine-moi le Grand Paris de demain” fin 2016. L’appel à projets innovants de développement urbain et rural couvrira le Grand Paris. Architectes, urbanistes, paysagistes et designers seront invités à “réfléchir ensemble pour proposer des idées qui parviennent à un juste équilibre entre l’imagination et la créativité d’une part, le bien-être et les attentes des habitants d’autre part”. Les équipes lauréates seront sélectionnées par un jury international au premier trimestre 2017.
Sept thématiques ont été retenues : – inventer des campus universitaires et de recherche – réaménager les bords de la Seine, de la Marne et de l’Oise – revégétaliser la région – dessiner et concevoir des éco-quartiers – imaginer la “Smart-région” ( déploiement du très haut débit et d’e-services, transition énergétique, coworking, mobilité, sécurité…) – recoudre le territoire en intégrant mieux les réseaux routiers et ferrés au paysage – repenser les entrées de villes notamment de Paris
Le Conseil régional IDF a par ailleurs annoncé, le 18 mars, la création d’une Biennale d’architecture et d’urbanisme à partir de 2017. Valérie Pécresse souhaite qu’elle se tienne “dans un lieu emblématique de l’Ile-de-France, en lien par exemple avec le centre Pompidou ou la Cité Descartes, pôle d’excellence dédié à la ville durable”. L’événement, proposé par Chantal Jouanno, vice-présidente chargée de l’écologie et du développement durable de la région, aura pour objectif de valoriser les jeunes architectes, urbanistes et paysagistes par la remise de prix dans plusieurs disciplines.
François Hollande et Anne Hidalgo ont inauguré l’Institut Pierre-Gilles de Gennes, un nouveau pôle scientifique à la pointe de la technologie dédié à la recherche microfluidique, le 14 mars. L’agence D.A, Dacbert et associés, a réalisé le réaménagement partiel de l’immeuble, situé 6-12 rue Jean Calvin, dans le 5e arrondissement de Paris.
“L’infiniment petit va nous permettre de réaliser l’infiniment grand”, a déclaré François Hollande lors de l’inauguration de l’Institut. La microfluidique, étude des fluides à l’échelle du micron, promet de révolutionner la santé, l’énergie, l’agro-alimentaire, la cosmétique… Elle permettra notamment de diagnostiquer précocement le cancer. L’Institut Pierre-Gilles de Gennes (IPGG) – ainsi nommé en hommage au prix Nobel de Physique 1991 – est le premier site d’Europe capable de combiner l’ensemble des équipes et technologies nécessaires à cette recherche. Depuis 2009, il fédère des équipes issues de quatre prestigieuses institutions scientifiques : l’Ecole Normale Supérieure, l’Institut Curie, Chimie ParisTech et l’ESPCI (École supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris, en cours de restructuration par l’architecte Anne Demians).
Construit par l’architecte Jacques-Henri Barge en 1962-1963, le bâtiment de l’IPGG, situé 6-12 rue Jean Calvin, dans le quartier de la montagne Sainte-Geneviève, a été partiellement réaménagé par Antoine Prunet, l’un des quatre associés de l’agence D.A architectes, spécialisée dans le domaine scientifique (collaborations avec l’Institut Pasteur, projet en cours à Saclay). L’architecte a dû “trouver un juste équilibre entre le respect du bâtiment existant, la mise en avant de sa nouvelle identité et les contraintes techniques importantes liées aux laboratoires dédiés à la recherche scientifique et à leur haute technicité.”
Le programme des travaux a porté sur la création d’un ensemble de laboratoires (comprenant notamment un plateau technologique avec une salle blanche et une salle grise), d’un incubateur d’entreprises et de locaux annexes (amphithéâtre, salles de réunions, bureaux…). Une partie de l’intervention a aussi porté sur le CROUS, partagé avec le bâtiment. Pour dissocier l’Institut du restaurant universitaire, une nouvelle entrée a été créée. Les menuiseries des années 1990 ont été remplacées et reproduites à l’identique. Le graphiste Fabrice Cochet a réalisé l’ensemble de la signalétique du bâtiment.
Maîtrise d’ouvrage : ESPCI (Ecole supérieure de Physique et de Chimie industrielle) Maîtrise d’ouvrage délégué : EPAURIF Maîtrise d’œuvre : Architecte DA – agence d’architecture spécialisé dans la construction de laboratoire de recherche. Vincent Bailly (études) Antoine Prunet (chantier) Bureau d’étude TCE – GRONTMIJ ( OTEIS) en charge de tous les lots techniques Bureau d’étude Spécialisé en laboratoire confiné – CLIMA+ qui a suivi la réalisation de la salle blanche et la salle grise Entreprises : RABOT DUTILLEUIL (ensemble des travaux hors salle blanche et salle grise) et CLIMASCIENCE (travaux de la salle blanche et de la salle grise) Surface H.O.N : 5605 m2 Durée de l’opération : 13 mois (septembre 2014-novembre 2015)
Découvrez ici les projets des architectes français nominés finalistes et lauréats des MIPIM Awards 2016. La cérémonie de remise des Awards a eu lieu le jeudi 17 mars dans le grand auditorium du Palais des Festivals de Cannes.
MEILLEUR MEGA PROJET FUTUR
DUO PARIS – Intense Urban Sensations
Paris, France
DUO PARIS
Promoteur: Invanhoé Cambridge
Architecte: Jean Nouvel
Responsable du projet: Hines
MEILLEUR CENTRE D’AFFAIRES
#CLOUD.PARIS
Paris, France
#CLOUD.PARIS
Promoteur: SFL (Société Foncière Lyonnaise)
Architecte: PCA Philippe Chiambaretta Architecte
Retrouvez aussi tous les projets des architectes français nominés finalistes :
La ville de Dijon et le groupe Eiffage ont racheté le CHU de Dijon pour y installer la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin. Mené par les agences Anthony Béchu et Perrot&Richard, le projet architectural doit être livré fin 2018.
Un lieu clos réouvert sur la ville
Desservie par le tramway, la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin sera construite sur les 6,5 hectares du centre hospitalier universitaire de Djion, ancien hôpital général, fondé au 13e siècle par le duc Eudes III de Bourgogne, dont les services ont été transférés à l’hôpital François Mitterrand. Les éléments classés aux monuments historiques seront restaurés et des bâtiments contemporains seront construits parles agences AAAB, d’Anthony Béchu, et Perrot-Richard, fondée par l’architecte en chef des monuments historiques Alain-Charles Perrot. La Cité abritera un pôle Culture et formation de 5000 m² (salles d’exposition, centre de conférences, locaux dédiés à la formation…), un pôle commercial de 4500 m² (boutiques, restaurants, pavillon des vins), un hôtel cinq étoiles de 83 chambres, un cinéma de 13 salles, le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine de la ville, ainsi que 90 logements réhabilités autour de la cour Jérusalem et de sa chapelle, sur une surface de plus de 70 000 m². Un éco-quartier de 540 logements et trois résidences verra également le jour au sein d’un parc de 3,5 hectares. Les travaux seront lancés fin 2016. La livraison des premiers éléments est prévue en 2018. Valoriser le repas gastronomique des Français Grâce à ce nouveau site, où démarre la route des grands crus de Bourgogne, le maire de Dijon François Rebsamen espère renforcer la notoriété et l’attractivité internationales de la ville.Un million de visiteurs sont attendus chaque année. La Cité internationale de la Gastronomie et du Vin a pour vocation de valoriser le repas gastronomique des Français, inscrit sur la liste représentative du patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco en 2010. Les Climats du vignoble de Bourgogne (1247 parcelles de vignes, de Dijon à Santenay, en passant par Romanée-Conti, Clos de Vougeot, Montrachet) y ont été inscrits en 2015. La Chapelle des Climats valorisera la place particulière qu’occupe le vin dans le repas. Le coût de l’opération est estimé à 250 millions d’euros.
Alain Juppé, maire de la ville et président de la métropole, a inauguré le nouvel hôtel des archives de Bordeaux, conçu par l’agence belge Robbrecht en Daem, le 10 mars.
Archives de Bordeaux
Déplacées dans un ancien entrepôt ferroviaire de Bordeaux (la halle des magasins généraux), situé sur la rive droite de la Garonne, dans la ZAC Bastide, en raison de l’exiguïté de leurs précédents locaux, les Archives de Bordeaux remontent à la création de la commune par Aliénor d’Aquitaine, à la fin du 12e siècle.
Archives de Bordeaux
Le nouveau bâtiment, conçu par l’agence belge Robbrecht en Daem, lauréate d’un concours international en 2010, permet de stocker, sur 8800 m², 13 kilomètres linéaires d’archives (registres, liasses, plans, gravures, photographies sur plaques de verre…). Impressionné par la masse et l’alignement des boîtes d’archives, Paul Robbrecht a conçu un empilement de magasins (de grandes boîtes de béton), dont le décalage dessine une voûte au-dessus de la salle de lecture et dégage des galeries de circulation pour le personnel. Le bâtiment abrite une salle de conférences de 100 places et une salle de lecture de 40 places. L’aile basse des bureaux et salles d’exposition et de conférence forme un espace public entre place et jardin.
D’avril à novembre 2016, sept collectifs regroupant des urbanistes, des architectes, des paysagistes, des médiateurs culturels et des habitants seront désignés pour réaménager les places de la Bastille, de la Nation, de la Madeleine, d’Italie, du Panthéon, des Fêtes et Gambetta.
Place de la Nation, Paris
La maire de Paris, Anne Hidalgo, souhaite “donner plus de place à celles et ceux qui ont envie de vivre dans une ville plus pacifiée, avec moins de voitures et moins de stress”. Après une concertation en ligne sur la plateforme participative idee.paris du 20 juin au 25 septembre 2015 (343 propositions collectées pour l’aménagement des sept places), suivie de rencontres avec les usagers, les associations et les partenaires institutionnels, sept collectifs de professionnels (urbanistes, architectes, paysagistes, médiateurs culturels) seront désignés entre avril et novembre 2016. Les travaux de voirie commenceront en 2017.
Les objectifs communs aux sept places : faciliter le cheminement des cyclistes et des piétons, l’accès aux transports en commun et l’intermodalité, végétaliser les espaces, valoriser l’architecture et l’histoire des places, favoriser les activités culturelles, sportives et la détente…
Une chaussée à 12 mètres de large maximum permettra d’augmenter de 50% les espaces piétons. Les piétons et les cyclistes gagneront 50% d’espace en moyenne, alors que les voitures occupent 77% de l’espace public et seulement 7% des déplacements. Budget de l’opération entre 30 et 40 millions d’euros (le réaménagement de la place de la République avait coûté 24 millions).
Astrid Avédissian
Place du Panthéon, ParisPlace des Fêtes, ParisPlace de la Madeleine, ParisPlace Gambetta, ParisPlace d’Italie, Paris
Une recherche maligne d’espaces supplémentaires dans un contexte ultra-contraint à Séoul, proposant une solution à la densité et à la flexibilité de l’habitat en ville, réalisé par l’agence Jinhee Park + John Hong Architectes.
Une robe de lamelles métalliques scintillantes offre une double peau très transparente
Peut-on rêver de jours meilleurs ? Des jours où le respect de soi et de l’autre permettrait de vivre en bonne intelligence, grâce à une bonne dose de ce que la République appelait hier le civisme ? C’est le pari des architectes Jinhee Park AIA + John Hong. En plein cœur de Séoul confrontée à l’hyper densité et l’envol des prix du m2 en location ou en accession, ils tentent d’inventer une « ruche » pour tous et chacun, des étudiants, des jeunes couples, des artistes.
Ambiance : dans la rue assez étroite l’immense toile d’araignée des fils électriques et de téléphone se tend mollement au-dessous des voitures entre le fouillis des architectures, plutôt basses, souvent de brique, séparées les unes des autres par quelques mètres, de quoi caler deux ou trois places de parking, glissées aussi en rez-de-chaussée comme les contraintes urbaines le prescrivent.
Sur la petite parcelle, il y a avait hier un immeuble de trois étages aux airs faubouriens avec ses encadrements de fenêtres à fronton. Détruit, il fait place à une machine à habiter de neuf niveaux sous-sol compris, avec 14 studios entre pliage et dépliage à volonté ou presque.
L’extrême Orient a l’habitude des espaces contraints, des chambres cellules/capsules. Si chaque logement de 11 m2 reprend le principe de la boite, aucune sur un étage n’a le même le plan que l’autre. En revanche toutes développent un dispositif d’escamotage du mobilier : lit, tablettes, placard, etc. Ce principe s’applique aux cloisons et permet de combiner les blocs et d’obtenir grâce à cette modularité étonnante des espaces deux ou trois fois plus vastes, ajustés à l’évolution de la vie familiale ou professionnelle des habitants, favorable à leur sédentarisation, partant leur envie d’entretenir leur chez soi. La flexibilité s’étend aux fonctions : le logement peut se convertir en bureau, atelier, etc.
Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà
La souplesse spatiale s’appuie sur des parties communes partagées : couloirs qui deviennent petit salon, balcon, coursive plantée, toiture terrasse. Comme l’imposent les règlements d’urbanisme, le rez-de-chaussée est en partie libre pour le stationnement. L’occasion de le penser autrement. Avec le sous-sol, il est en partie occupé par un café et un auditorium que complète en étage un deuxième niveau transformable en galerie d’exposition. Manière d’attirer les voisins du quartier tout en appuyant le sentiment d’habiter une « ruche » commune.
Ce n’est pas tout. Impossible de ne pas la repérer de la rue. Bien sûr, il y a sa robe de lamelles métalliques à peine torsadées et scintillantes au soleil, une double peau très transparente. Mais plus encore sa figure de containers empilés, décalés les uns des autres, enveloppés de vides et de lumière, associant espaces de la rue et de la maison, aux antipodes des blocs autistes fermés sur eux-mêmes et le monde.
Architecture pour la ville, architecture amoureuse de ses habitants. Petit bonheur que d’arpenter ces niveaux connectés, ouverts dans les trois dimensions, éclairés de toutes parts par une telle variété d’ouvertures qu’elle décourage la description.
Vivre chez soi et ensemble ? L’utopie est trop belle pour ne pas finir en eau de boudin ! Peut-être, mais pas certain. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » écrivait le cher Sieur Montaigne. Le civisme n’est pas le même partout.
Choisie face à celles de Renzo Piano, Tadao Ando et Marc Barani, l’équipe d’architectes menée par Jean Guervilly restructure le couvent des Jacobins. L’ancien édifice religieux, propriété de Rennes Métropole depuis 2002, abritera un centre des congrès d’ici 2018.
Situé place Sainte-Anne, dans le centre historique de Rennes, le futur centre des congrès respectera l’architecture du couvent des Jacobins, construit au 14e siècle et classé monument historique. Restauré et agrandi, il accueillera – sur une surface utile d’environ 12 500 m², soit 15 000 m² de surface de plancher – un auditorium de 1000 places, un auditorium de 300 places situé dans l’ancienne église du couvent, une salle modulable de 600 m², 3000 m² de surface d’exposition, 20 salles de réunion modulables, un hall d’accueil de 300 m²… Des espaces ont été créés en sous-sol en creusant sous le couvent, dont la base a été fixée sur des pieux de terrassement. Le cloître est transformé en un jardin ouvert au public. Transformée en signal lumineux, la tour-clocher permettra de souligner l’entrée et l’imbrication de deux architectures : celle de la partie neuve et celle du couvent.
L’agence Perrot et Richard est intervenue sur la restauration de la partie historique. Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques, a notamment restauré le Grand Palais, l’Opéra Garnier, le théâtre de l’Odéon, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ; Florent Richard, architecte du patrimoine, a travaillé à la réhabilitation du collège des Bernardins, à Paris.
Démarré en 2013, après un an et demi de fouilles archéologiques, le chantier devrait s’achever en 2017. L’ouverture du centre des congrès est prévue en janvier 2018. L’enveloppe globale d’investissement (études préalables, provision pour fouilles archéologiques, frais de concours, travaux, études, équipements) est estimée à 107 millions d’euros. Le coût des travaux et des équipements scénographiques confiés à la maîtrise d’œuvre (Marché de SOGEA Bretagne) s’élève à 75 millions d’euros.
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