TVK remporte le réaménagement de la Place de la Gare

Porte d’entrée dans la ville de Lausanne (Suisse), la Place de la Gare sera réaménagée par l’agence TVK. Projetant un horizon, les architectes proposent de simplifier et d’unifier cet espace majeur, qui s’inscrit dans le projet de refonte du Pôle Gare.

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Équipe en place

L’équipe* menée par l’agence d’architecture et d’urbanisme parisienne TVK, de Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler, a été retenue parmi six finalistes par la municipalité lausannoise pour la transformation de la Place de la Gare. Ils ont répondu à un Mandat d’Études Parallèles (MEP), soit une démarche similaire à un concours mais qui a pour spécificité de ne pas être anonyme, ouvrant ainsi le dialogue.

Fondée à Paris en 2003 par deux associés, l’agence TVK figure au Palmarès des Jeunes Urbanistes en 2005 et est lauréate des Nouveaux Albums des Jeunes Architectes et Paysagistes en 2006. Auteur du renouveau de la Place de la République à Paris en 2013, l’agence n’en est pas à son premier coup d’essai.

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Ici, à Lausanne, elle propose quatre dispositifs conceptuels et spatiaux articulés entre eux : le balcon, le parcours, le sol unifié et la promenade plantée.

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Un grand balcon à l’horizon

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Vue devant les façades nord

Au cœur de la ville, la Place de la Gare bénéficie d’une grande dimension où converge les flux. Cependant, c’est aujourd’hui un espace technique encombré et morcelé, largement nivelé (1,7 m de différence de niveau entre les façades nord et sud), laissant peu de place au piéton. L’objectif est de repositionner la place au cœur de la vie lausannoise par des usages quotidiens comme exceptionnels, répartissant justement les déplacements.

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« Il est nécessaire de prévoir que la Place puisse s’adapter aux modifications des modes de vie des générations futures. »

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Vue des deux esplanades

Dans un unique mouvement de composition, les architectes affirment, dans une ville ou la pente est omniprésente, une grande horizontale allant d’est en ouest, de la Rasude jusqu’au futur Pôle Muséal. Ils commencent par modeler la topographie, étirant ici etlà les courbes de niveau, les resserrant, planifiant le sol. Ainsi, les niveaux haut et bas seront prolongés vers le centre de la Place, lissés de façade à façade dans un matériau unique qu’est le béton. Ils seront reliés entre eux par de simples emmarchements (7 marches de 13 cm) marquant le nouveau seuil de la Gare, des pentes larges et douces (6%) servant de lieux de transit. Deux grandes esplanades seront donc dégagées, dont la pente minimale de 1,5% recueillera les eaux pluviales. Lieu d’appropriation par excellence, ces terrasses permettront des occupations exceptionnelles et temporaires, tout en dégageant un nouveau point de vue sur le bâtiment visiteur de la gare, à forte valeur patrimoniale.

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« L’unité provient ici de la composition générale : un seul grand mouvement de composition; ainsi que du travail sur le sol : un seul sol minéral. »

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Vue depuis le nord de la place

Redonnant la « place » au piéton, cette dernière revalorisera aussi les usages fonctionnels essentiels que sont les accès aux trains, l’intermodalité, les passages de transition mais aussi les lieux de séjour. Mobilier, abris, plantations assureront les différents besoins : d’une part, trois abribus aux toitures légères et dimensions atypiques (4,5 m x 18 m, plus de 80 m2) seront disposés en quinconce sur la place ; d’autre part, le mobilier sera dessiné dans une même gamme, confortant l’unité du lieu. Enfin, des mâts effilés de grandes hauteurs, supports d’éclairage et des caténaires liés aux lignes de bus, seront alignés en partie centrale, dégageant le reste de l’espace. Quant aux plantations, elles renforceront les alignements déjà constitués le long des avenues de la Gare et Ruchonnet et seront prolongés jusqu’au seuil de la place, dégageant la perspective.

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Démarche participative

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Ce projet de transformation de la Place de la Gare met à profit une démarche participative orchestrée par la municipalité ; il tient compte des résultats du sondage « C’est le moment de faire votre place! » et d’ateliers consultatifs réalisés au printemps 2015 auprès de la population. De cette concertation s’est dégagée une volonté d’optimiser la place comme nœud modal, de respecter l’identité du lieu, aussi convivial que foisonnant, de donner la priorité aux piétons sans exclure les autres modes de transport et d’utiliser la verdure comme source d’apaisement et de valorisation esthétique. Autant de points auxquelles se sont attelés Pierre Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler.

« La Gare et ses Places ne doivent plus être une césure dans la Ville, mais bien un lieu fédérateur. »

TVK_LAUSANNE_perimetreLa réflexion sur cette place est également associée à un projet de grande ampleur : le Concept Directeur des espaces publics du Pôle Gare, qui cherche à reconnecter les places de la gare d’ici à 2030, considérant des polarités étendues. La Place de la Gare doit donc intégrer les évolutions futures, que sont l’agrandissement des infrastructures, l’implantation du Pôle Muséal à l’ouest et la reconversion de la Rasude à l’est.

 

 

* TVK – Trévelo & Viger-Kohler, architectes urbanistes (pilote); B+S AG (ingénieur civil); Roland Ribi & Associés, ingénieurs-conseils et urbanistes (ingénieur mobilité); BSAU – Blaise Sahy (architecte urbaniste); OLM – Philippe Coignet, (paysagiste)

 

Amélie Luquain

Courtesy TVK Architectes Urbanistes / Poltred

 

 

Siphonette : une bonde aussi efficace que James

Le spécialiste des équipements sanitaires Valentin ne cesse d’innover sur des détails qui font la différence, pour prolonger nos moments de détente dans la salle de bains. Il équipe les vasques et lavabos d’une bonde avec siphon intégré, au design sobre et élégant, facile d’entretien et adaptable, baptisée Siphonette.

 

 

 

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Siphonette, qui s’ouvre ou se ferme d’une simple pression, est équipée d’un clapet Digiclic.

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Son siphon, compact et discret, permet de gagner 8 cm en hauteur par rapport aux siphons standard.

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Facile d’entretien, elle se démonte rapidement : il suffit de tirer sur le clapet pour récupérer le godet extractible, accessible par dessus.

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Polyvalente, elle s’adapte à tous type de vasque grâce à sa bonde pouvant être recoupée et sa lanterne qui peut être désoperculée en cas de trop-plein.

Siphonette a vraiment tout pour plaire !

 

Courtesy Valentin

THG, 60 ans, le bel âge de la robinetterie

Pour fêter ses 60 ans, THG Paris présente Numéro 60, une version exclusive de sa collection Pétale de Cristal créée par Pierre Yves Rochon avec Baccarat, dont le cabochon en cristal s’orne d’un décor à l’or fin sublimé par la finition or pâle du robinet.

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Numéro 60
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Numéro 60

 

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L’entreprise THG en 2016

Née en 1950 en Picardie, La Robinetterie de la Poste, entreprise créée par Mrs Tétard, Haudiquez et Grisoni devient en 1956 THG (acronyme des noms de ses fondateurs). Symbole du luxe à la française, ce “joaillier de la robinetterie” comme s’autoproclame son gérant Michel Gosse, ne démérite pas. Associant l’industrie à l’artisanat, THG perpétue un véritable savoir-faire et a reçu en 2012 le Label EPV, entreprise du patrimoine vivant.

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L’entreprise THG en 1956

 

L’héritage des Trente Glorieuses

Cette région du Vimeux s’est spécialisée dans la robinetterie pendant les Trente Glorieuses grâce à un bassin de main d’œuvre fourni, nécessaire aux nombreuses tâches manuelles, et… au sable présent en abondance. Cette dernière denrée étant indispensable en fonderie pour la fabrication des boîtes à noyau (empreintes réalisées en sable et résine correspondant aux parties creuses du robinet). Ces dernières étant à usage unique, on réalise l’importance de cette matière première dans la fonderie. Par ailleurs, le laiton (quelque 130 tonnes par an) provient essentiellement de Belgique et d’Allemagne.

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Laiton en lingots
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Boîte à noyau posée dans le moule avant coulage du laiton qui va l’enrober…
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… puis dans le corps du robinet dont le mélange sera extrait

 

 

 

 

 

 

Si les Trente glorieuses ont consacré la robinetterie de masse (reconstruction oblige) dans la région de THG et de bien d’autres marques installées dans la région dont Volevatch et Valentin qui subsistent, la question de la continuité de THG s’est posée au début des années 80 ; en effet le déclin s’annonce entérinant la fermeture de nombreuses entreprises du secteur.

La rencontre de THG avec le designer français de robinetterie de luxe Jean-Claude Delépine, diplômé de l’école Camondo, a fait souffler un vent de créativité faisant glisser l’entreprise du marché de la collectivité atone au marché du luxe émergent. D’utilitaire, le robinet s’auréole désormais d’une dimension esthétique.

Sous l’impulsion de Michel Gosse (époux de Laurence Tétard, fille de l’un des fondateurs), la société amorce un virage qui se concrétise vers 1990 par une vraie force commerciale en France et à l’export. En 1995, il rachète la marque JCD ; les ventes à l’export de THG atteignent alors 85% du CA. A cette date, 70 personnes font vivre l’entreprise.

En 2003, M. et Mme Gosse, ayant racheté les parts du dernier associé M Grisoni, deviennent les uniques gérants de l’entreprise.

 

Une maîtrise 100% française ou « le dernier des Mohicans »

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Prototype

La force de THG est de savoir – et pouvoir – maîtriser le processus complet de fabrication en l’intégrant complètement, sans sous-traitance, depuis la conception graphique du modèle jusqu’à sa réalisation, paré de finitions ou cabochons aux dessins sophistiqués répondant à une demande internationale. En tout, une dizaine de métiers différents sont réunis dans la création d’une ligne de robinetterie.

Si fonderie et usinage relèvent de l’industrie, la robinetterie requiert aussi une large part de main-d’œuvre artisanale en particulier dans les phases de polissage et de décolletage. Polissage industriel mais aussi manuel. Pour ce dernier, THG s’appuie sur un tissu de main-d’œuvre locale externe, d’environ 25 personnes, qui perpétuent ainsi la tradition régionale en accomplissant, à domicile, les taches de polissage final en complément de travail agricole notamment. Chaque pièce fait l’objet de contrôles extrêmement minutieux car à ce niveau de fabrication la perfection est de rigueur.

La fabrication de robinet a cela de magique qu’à partir d’un matériau brut, le laiton, s’opère la réalisation d’un objet de design pur – doté d’un sens aussi trivial que celui de distribuer de l’eau – mais équipé de technologies de pointe et paré de finitions luxueuses ! Pour mémoire une collection comporte environ 70 pièces de référence afin de répondre à tous les cas d’installation, sur gorge, murale…

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Coulage du laiton en fusion dans le moule ou matrice du robinet

 

Technologie de pointe et environnementale

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Machine de traitement PVD

La société THG a investi il y a 3 ans dans une machine de traitement de surface PVD (physical vapor deposition), d’une valeur de 800 000 à 1 M d’euros, la seule en France intégrée à l’entreprise. Cette technologie s’effectue sur un robinet chromé sur lequel elle dépose une finition nickel, or, or pâle et marron de 0,5 microns, 10 fois plus résistante et 30 fois moins épaisse que les actuelles qui, bien que d’excellente qualité, finissent par se corroder à l’usage, en particulier dans des milieux fortement sollicités. Ce procédé physique agit sous vide par un échange d’ions – et +, entre les plaques de métaux (chrome, zirconium, titane selon la finition) de la machine, chargées en ions – et les pièces de robinets chromés chargées en ions +. La déposition métallique se fait par la vitesse de l’énergie cinétique ; ce procédé répond aux normes écologiques ne rejetant ni eau polluée ni métaux dans l’environnement. Ainsi traitée, la robinetterie résiste mieux dans le temps : un atout considérable dans l’hôtellerie. Les traitement PVD limite la consommation de métaux en particulier dans les finitions or plus résistantes tout en limitant l’ajout d’or coûteux et d’une tenue fragile dans le temps lorsqu’il est appliqué de manière classique. L’engouement pour la finition or rose est promis à un bel avenir.

Répondant aux normes environnementales en vigueur, THG investit en permanence dans le recyclage et à tous les stades de dépollution

Le laiton se recycle à l’infini et perd environ 10% à la fusion. Pour le marché américain THG, qui fabrique pour la marque Waterworks (distribuée en France sous la marque Waterworks by THG) utilise du bronze.

 

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Collection Boulevard de Waterworks

 

Un sur-mesure complet

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La malette d’orfèvre présentant les cabochons en cristal, tels des bijoux

 

Symbole du l10 SAM_4030-compresseduxe et du sur-mesure destiné à une clientèle exigeante, THG fait appel à des designers de renommée internationale, Pierre-Yves Rochon, Jamie Drake, Olivier Gossard, Alberto Pinto, Olivia Putman ou encore Chantal Thomass et peut se targuer aujourd’hui de décliner plus de 100 collection de tous styles. Elle s’adosse à de prestigieuses marques du luxe telles Bernardaud, Lalique, Daum, Baccarat et Christofle avec lesquelles elle crée des cabochons exceptionnels. Équipant l’hôtellerie de prestige, le yachting mais aussi des particuliers, THG est à même de répondre à toute personnalisation en matière de ciselure, gravure et emblème et ce, en toutes langues.

 

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Collection Métamorphose d’Olivia Putman lancée en 2015

Balayant tous les styles classiques, la marque développe aussi des collections contemporaines comme celle lancée en 2015 avec Olivia Putman, Métamorphose, répondant au marché de la prescription contemporaine. Cette collection s’est appuyée sur le savoir-faire de l’horlogerie de luxe pour ses manettes noires ou blanches en fibre de carbone ou céramique.

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Collection Métamorphose d’Olivia Putman lancée en 2015

Cette entreprise familiale qui voit la troisième génération entrer en lice, a su développer une envergure internationale sans rien renier de ses valeurs humaines ni de son patrimoine.

 

 

 

THG en chiffres :

Usine : surface de 23 000 m2

200 employés (pour 70 en 1987)

CA 2014 : 28 M d’euros dont 85% à l’export

100 collections de robinets et accessoires de 60 à 70 références et disponibles dans plus de 30 finitions. 12 à 16 mois de gestation pour une collection

2 showrooms : Paris et Londres

 

Françoise Marchenoir

La pierre massive, une révolution constructive

La pierre massive, une révolution constructive

« Cet ouvrage est avant tout un manuel de construction en pierre massive », avertit Gilles Perraudin dès les premières lignes de cet opuscule alliant force croquis et textes incisifs. Le projet de musée des vins et jardin ampélographique de Patrimonio, livré en 2011 en Corse, sert de cas d’étude à la mise en œuvre d’une technologie constructive oubliée, pour ne pas dire bannie, qui fit pourtant les belles heures de l’architecture de l’Antiquité à l’aube du 20e siècle. Le chantier commence à la carrière. Il ne faut pas attendre de Perraudin qu’il livre au lecteur ses bonnes adresses, préférant laisser à chacun le soin d’aller à la découverte in situ d’un matériau éminemment local. Il détaille en revanche les techniques d’extraction de la pierre, les stratégies de découpe, les méthodes de transport, sans faire l’impasse sur le bilan carbone du déplacement des matériaux à travers la Méditerranée — dans le cas d’espèce, la carrière de Bonifacio ne pouvant fournir toute la pierre nécessaire au chantier, il fallut puiser en Provence un surplus de blocs acheminés par camion  et bateau jusqu’à l’île de Beauté.

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Détaillant la mise en œuvre du sol au plafond, des fondations à l’articulation charpente-mur, Perraudin rappelle que la construction en pierre de taille est d’abord une construction à sec, où c’est en quelque sorte le dessin qui vient donner sa stabilité à l’ouvrage. Le manuel technique prend au fil des pages une dimension militante, encourageant le lecteur à adopter ce nouvel ancien matériau pour reprendre un rôle de concepteur que l’organisation industrielle des chantiers lui a confisqué. « La pierre, dont les lois de stabilité dépendent étroitement du calepinage, redonne de facto à l’architecte le rôle majeur dans la conception des ouvrages (…). En outre, elle redonne aux ingénieurs leur rôle de conseil qu’ils ont perdu avec le béton armé et pour lequel ils ne sont plus que des “applicateurs” de règlement », explique Gilles Perraudin.

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Musée des vins, intérieur, Patrimonio (Corse)

Dernier argument de poids en faveur de la pierre massive, l’immense disponibilité du matériau, que l’on trouve sur les 100 km d’épaisseur de la croûte terrestre. Une abondance telle que Perraudin se propose de rebaptiser notre planète, qu’il appellerait plutôt « la Pierre ». « Nous montrons aux jeunes qu’ils ne doivent pas désespérer d’un métier sublime. En utilisant des matériaux naturels, ils échapperont aux dictats des filières spéculatives, déguisées en idéologie du développement dit “durable” », conclut l’architecte. Manuel ou manifeste ?

Olivier Namias

 

Construire en pierre de taille aujourd’hui, Gilles Perraudin, les presses du réel, Dijon, 2013, 64 p., 18 € – 20,3 x 30,2 cm (broché)

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extrait de l’ouvrage
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Jardin ampélographique au musée de Patrimonio (Corse)
La collection Pinault investit la Bourse du Commerce

La collection Pinault investit la Bourse du Commerce

François Pinault, homme d’affaires et collectionneur d’art contemporain, va installer sa collection dans le monument mythique de la Bourse du commerce (Paris Ier).

carte postale bourse du commerce

Ambitieux, François Pinault est surtout persévérant. Essuyant un échec il y a de cela onze ans, en raison des lourdeurs administratives et de la désapprobation des riverains, François Pinault a renoncé à la création d’un musée dessiné, par l’architecte japonais Tadao Ando, sur l’ancien site des usines Renault de l’île Seguin (Hauts-de-Seine). Refusant de baisser les bras, il s’installe un an plus tard, en 2006, à la Sérénissime et s’offre deux lieux muséaux que sont le Palazzo Grassi et la Punta della Dogana, ainsi qu’un Teatrino, aménagé, comme dans le projet initial, par Tadao Ando. En avril 2016, la fondation fête ses dix ans à Venise et conjointement, dévoile son projet d’implantation à la Bourse du commerce à Paris.

 

Persévérant donc, le collectionneur fait son retour en plein centre de la Capitale avec le projet d’installer sa collection d’art contemporain sous la célébrissime coupole de la Bourse du commerce. Ce bâtiment du XVIIIe, qui a été cédé par la ville de Paris à la Chambre des commerce et de l’industrie en 1949, voit sa situation se renverser. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a obtenu de la CCI de rendre les lieux à la ville, qui rétrocèdera le bâtiment à la fondation Pinault pour une durée de 50 ans. A terme, l’usage du lieu reviendra à la ville de Paris.

 

François Pinault mise non seulement sur le renouveau du quartier des Halles, mais aussi et surtout sur un emplacement rêvé, au cœur de l’axe muséal allant du Centre Pompidou au Louvre. Cette nouvelle adresse poursuit la dynamique culturelle d’implantation des fondations dans des lieux emblématiques – réhabilités ou créés ex-nihilo, comme la Fondation Vuitton – et s’inscrit à proximité d’autres projets de réhabilitation dans des monuments historiques à l’image de la Poste du Louvre, réhabilité par Dominique Perrault.

 

Le musée, dont l’ouverture est prévue pour fin 2018, sera lui aussi aménagé par Tadao Ando, assurant une unité avec les aménagements de Venise, pour un coût estimé à une centaine de millions d’euros. Le Pritzker s’associera à Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques et à l’agence NeM – Lucie Niney et Thibault Marca, AJAP 2014 et commissaire du pavillon français à la biennale de Venise au coté du collectif Frédéric Bonnet / AJAP 14.

 

François Pinault sera bien entendu à la tête de ce musée parisien. Son fils, François-Henri Pinault, 53 ans, présidera le conseil d’administration du futur bâtiment culturel. Le conseil d’orientation sera présidé par Jean-Jacques Aillagon, ancien directeur du Palzzo Grassi. Le directeur sera Martin Béthenod, déjà à l’œuvre depuis 2010 à Venise.

 

Une belle affaire de famille, donc… affaire à suivre

 

Amélie Luquain

 

 

Desplans, l’esquisse d’architecture élevée au rang d’art

Desplans, l’esquisse d’architecture élevée au rang d’art

DESPLANS est la première galerie en ligne qui propose des dessins d’architectes à la vente.

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Fondée en 2015 entre Paris et Stockholm, elle est née du constat qu’il existe une production contemporaine de dessins d’architecture de grande qualité et questionne une nouvelle forme d’œuvre dans la production architecturale, s’intéressant non pas à l’œuvre bâti mais à l’œuvre graphique, prémices abstraits et stylisés précédant la construction. Elle met en avant une autre façon de donner corps à l’architecture et s’intéresse dès lors à ces 95% de projets qui ne sortent pas de terre mais qui participent d’un courant, d’une pensée.

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Esquisses, photographies, collages, dessins sont tirés en éditions limitées signées entre 30 et 100 exemplaires et vendus à partir de 95 euros, sur le modèle d’autres sites comme YellowKorner. Actuellement, la galerie comprend un collectif d’une vingtaine d’architectes avec Laurent de Carnière, l’agence Gramme, Johan Dehlin ou encore Andreas Bozarth Fornell, pour ne citer qu’eux.

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Si la galerie a le mérite de mettre en lumière des dessins méconnus d’architectes contemporains, qu’est ce que cela signifie de les vendre sous différents formats et avec différents encadrements ? N’est ce pas là une nouvelle forme de diffusion, hissant l’architecture dite de « papier » au rang de produit artistique ? L’édition limitée ne les soustraient-elles pas d’une forme de rareté annoncée ?

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Amélie Luquain

 

http://desplans.com/galerie/

 

Courtesy DESPLANS

 

Kaldewei : l’accord parfait vasque et baignoire

Kaldewei : l’accord parfait vasque et baignoire

Kaldewei, spécialiste allemand de l’acier émaillé haut de gamme depuis 1932, propose des vasques et lave-mains en acier émaillé assortis à ses lignes de baignoires Puro, Centro, Cono et Silenio. Lancées en 2015, elles élargissent leurs solutions de pose : murales, encastrées à fleur de plan, à poser… et offrent des versions sans trop-plein ou avec bonde en acier émaillé comme pour les receveurs de la marque, pour une finition parfaite.

Aux côtés des collections complètes signées Arik Levy ou Anke Salomon, les fameux Meisterstück « chefs d’œuvre » en allemand, la technologie Skin Touch fait la promesse d’une forme inédite de bien-être : sa myriade de bulles ultra fines transforme l’eau du bain en un soin de beauté régénérant…
Visite du stand avec Raymond Piquemal, directeur commercial pour la France.

Un hôtel signé Patricia Urquiola à Milan

Un hôtel signé Patricia Urquiola à Milan

Installée à Milan, l’architecte et designer espagnole Patricia Urquiola, directrice artistique de la marque de mobilier Cassina depuis 2015, a conçu le dernier hôtel de la chaîne espagnole Room Mate Hotels.

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Espace lounge. Giulia Room Mate Hotel, Milan

Après Amsterdam, Barcelone, Florence, Istanbul, Mexico, Miami, New York… Room Mate (colocataire, en anglais) vient de s’implanter en plein centre de Milan, près de la Piazza Duomo. Le concept de la chaîne est de donner à ses hôtes le sentiment de séjourner chez un ami. Chaque établissement porte un prénom : Oscar, Lola, Mario, Isabella…

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Espace lounge. Giulia Room Mate Hotel, Milan

Patricia Urquiola a voulu que l’hôtel reflète la ville à travers ses couleurs et ses matériaux. “Room Mate Giulia combine l’essence de Milan. Il est nouveau, frais, amusant et accueillant”, estime-t-elle. Le sol du hall, en marbre rose, fait écho à celui utilisé dans le Duomo, situé à deux pas. Les briques en terre cuite, une autre caractéristique de l’architecture milanaise, sont utilisées sur une paroi incurvée du hall.

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Espace lounge. Giulia Room Mate Hotel, Milan

L’espace lounge a été aménagé avec des pièces de chez Cassina (comme la chaise Tre Pezzi, de Franco Albini) et Moroso (la table basse Fishbone, Patricia Urquiola). Les 85 chambres, à dominante vert céladon, terracotta ou gris-bleu, et motifs quadrillés, s’inspirent des intérieurs italiens. Les murs sont parés de photographies et d’illustrations d’artistes milanais.

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Espace lounge. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Salle à manger. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Chambre. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Chambre. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Chambre. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Chambre. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Chambre. Giulia Room Mate Hotel, Milan
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Chambre. Giulia Room Mate Hotel, Milan


Room Mate Hotel Giulia, Via Silvio Pellico 4, 20121 Milan, Italie. 

Room-matehotels.com

Astrid Avédissian

Gilles Perraudin : au-delà de la pierre, le bois

L’architecte Gilles Perraudin, militant fervent pour la pierre massive, a livré à l’été 2015 la Maison du Département à Voiron (Isère), utilisant principalement des matériaux locaux. Non loin de là, le Gymnase du nouveau collège, lieu-dit Martin Rey Chriens (Isère), est lui aussi le plaidoyer d’une architecture vernaculaire.  

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Gilles Perraudin_maison du département_voironInscrite dans un quartier en renouvellement proche de la gare, la Maison du Département, du haut de ses huit étages, occupe entièrement une parcelle dont le gabarit est contraint par la hauteur, l’alignement sur rue et la pente de la toiture. Empruntant ses références à l’architecture locale, laquelle s’identifie par ses grandes bâtisses traditionnelles, le bâtiment s’affirme par sa stature compact et sa forte présence urbaine.

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Son soubassement en pierre de Montalieu, extraite d’une carrière à proximité, supporte une structure porteuse poteaux poutres en bois massif (Douglas), novatrice lors de sa conception (2010). La façade tramée de mélèze se retourne en toiture, abritant la terrasse technique. A bien y regarder, la Maison renvoie aux constructions antiques et aux ordres de la Renaissance : soubassement, corps principal, attique.

Gilles Perraudin_maison du département_ voiron Gilles Perraudin_maison du département_ voironLe conseil général de l’Isère, maître d’ouvrage, avait pour programme un centre administratif destiné aux habitants, comprenant bureaux, services sociaux et salle de conférence.

Gilles Perraudin_maison du département_voiron
Salle de conférence

Gilles Perraudin a choisi un plan qui s’articule en trois bandes, avec deux rangées de bureaux en façade de part et d’autre d’un noyau de béton antisismique, regroupant circulations, sanitaires et fluides. Chaque bureau bénéficie d’un éclairage naturel et d’un brise-soleil mobile en bois, tandis que les couloirs sont éclairés Nord/Sud.

 

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Plan RDC
Gilles Perraudin_maison du département_ voiron
Plan R+1

La Maison puise ses ressources dans celles du pays, agissant pour un développement local et durable, en faveur des circuits courts. Ce bâtiment passif dépasse de loin les normes BBC et son coût de construction de 4M. € HT, lui, ne dépasse pas les 1100€/m2.

 

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De quoi rendre crédible l’idée d’un retour à l’âge de pierre, et vanter les vertus d’une économie locale !

Amélie Luquain

 

Maître d’ouvrage : Conseil général de l’Isère Maître d’œuvre : Perraudin Architecte Economiste : Gec rhône alpes BET structure : Anglade bois BET fluides : Thermibel VRD : P.V.I HQE : Hubert Penicaud Localisation : Voiron, Isère Surface : 3000 mCoût total : 4M euros HT

Courtesy Gilles Perraudin / Georges Fessy