AREP Designlab : Design thinking appliqué aux espaces de la mobilité

Le groupe AREP a lancé son Designlab le 8 juin 2016. Cette cellule de développement design s’appuie sur de nouvelles stratégies de conception centrées sur l’usager.

AREP-DesignLab-SNCF-Gare

AREP, filiale de SNCF Gares & Connections, est dédié à la conception des gares et des pôles multimodaux. L’entreprise emploie 700 personnes venant de plusieurs champs disciplinaires et concevant des projets en France comme à l’étranger. Avec l’AREP Designlab, elle se dote d’un département qui regroupe des designers, graphistes, architectes, chercheurs et ingénieurs pour développer la conception des espaces de la mobilité en prenant en compte les mutations des gares du XXIe siècle, liées à l’ère numérique, à l’augmentation des flux de voyageurs et aux nouveaux usages.

Le Designlab a pris place au 16 avenue d’Ivry (Paris 13e), dans l’ancienne usine Panhard dont AREP a fait son siège ; 600 m2 sont répartis en une matériauthèque, un atelier de maquettes (fab-lab) et des espaces de co-working. Le groupe développe également des réseaux et partenariats avec les écoles, universités et professionnels, notamment l’ENS Cachan, l’INSA Strasbourg, le CSTB, la Cité du Design et bien d’autres.

AREP-DesignLab-SNCF-Gare

3 projets sont actuellement en cours. Le premier s’intéresse au confort sensoriel : thermique, acoustique et visuel. Il s’agit d’aller au-delà des éléments mesurables et de s’intéresser au ressenti. Cette recherche s’appuie sur des méthodes d’enquêtes sociologiques et philosophiques. Des études sont menées sur des projets concrets dans les gares Aéroport Charles de Gaulle 2 TGV, Lille-Europe, Valence TGV, des abris de quais d’Ile-de-France et les espaces d’attente de la gare de Lyon à Paris.

AREP-DesignLab-SNCF-Gare

Le deuxième projet consiste à améliorer les parcours et la signalétique. Les différents cheminements des voyageurs sont appréhendés afin de mieux simuler l’organisation spatiale de la gare. Les chercheurs ont notamment développé un tracker individuel qui permet de mesurer le temps passé à un point donné et les chemins choisis, l’objectif étant de mieux gérer les flux et points d’attente.

AREP-DesignLab-SNCF-Gare

Enfin, AREP Designlab souhaite développer des projets participatifs, où l’usager est inclus dans une démarche de co-production. Une équipe d’AREP constituée d’un sociologue, d’un urbaniste et d’un designer a travaillé sur le projet de tramway à Saint-Etienne. Ils ont engagé une marche exploratoire des futures stations avec les habitants et des élus locaux, ce qui a permis de redéfinir des points d’arrêts et d’engager une réflexion sur une station prototype. Concernant la gare Carnot, une étude historique et sur les usages a été menée afin d’aller plus loin dans la conception du projet de la gare.

AREP-DesignLab-SNCF-Gare

AREP se base sur la stratégie de design thinking – développé à Stanford dans les années 80 par Rolf Faste, consistant à s’appuyer sur un processus de co-créativité impliquant des retours de l’utilisateur final – pour repenser la conception de ses projets autour de l’usager.

Amélie Luquain

 

Brexit encore, glissades et toboggans : la revue de presse du 28 juin 2016

Brexit encore, glissades et toboggans : la revue de presse du 28 juin 2016

ArcelorMittal Orbit
Courtesy ArcelorMittal Orbit

 

The Day After

Hypothèse mardi dernier, le Brexit est devenu une dure réalité vendredi matin. Partisane du Remain à plus de 70%, la « classe créative » oscille entre la déception et l’expectative. Maintenant l’incertitude que redoutait la profession est là, résume Ben Derbyshire, Directeur de l’agence HTA Design.Toutes nos énergies seront gaspillées en attendant que le chaos bureaucratique se clarifie rapporte Cany Ash, de l’agence Ash Sekula. Pour Lucy Tilley, chargée des projets au Royaume-Uni et à l’international, plus du quart de nos employés vient de l’UE et l’idée de perdre un tel filon de talent est une conséquence du vote qui demandera une longue période d’adaptation. Ceux qui ont centré leurs stratégies d’export sur l’Asie craignent surtout les perturbations liées à l’indécision qui vient : dans certaines régions, on ne peut pas dire que l’industrie du bâtiment soit complètement remise du crash de 2008, et la perspective d’une période prolongée d’hésitations n’aide pas, témoigne James McGillivray, de l’agence NVB, une structure de taille moyenne basée dans le Somerset. Amanda Levete se veut volontaire : nous continuerons à travailler en Europe autant que dans le reste du monde – et continuerons à exprimer nos idéaux communs – démocratie, ouverture d’esprit, tolérance et créativité.

Architects’ fears as UK votes for Brexit, via Building design

 

Partir après le Leave?

Où allons-nous à partir d’ici ? se demande un associé de Rogers, Stirk Harbour & Partners toujours dans les colonnes de Building Design. A l’étranger, répond sans hésiter Annabelle Gauberti, avocate associée du cabinet Crefovi sur son blog : les entreprises créatives basées au Royaume-Uni, celles qui exportent des biens et des produits, à l’instar des maisons de modes et de design, doivent être extrêmement attentives aux négociations des accords de retraits avec l’UE, et, si besoin, relocaliser leurs opérations au sein de l’UE dans les deux ans, le changement des régimes douaniers et les taxes sur les biens et produits pouvant apparaître inévitable dans l’éventualité de négociations infructueuses avec l’UE. Les flux de réfugiés vont-ils s’inverser, et qui récupèrera les agences de designers ? Encore faudrait-il vouloir partir : ces conseils concernent moins les structures petites et/ou débutantes, qui ne pourront faire face aux frais d’avocats ni de comptabilité. Les étudiants aussi pourraient avoir du mal à quitter Albion : inquiets des répercussions du Leave sur le programme Erasmus, ceux impliqués dans les « industries créatives » ont manifesté mardi à Trafalgar Square, réunissant au moins 50 000 personnes… sur leur page Facebook ! 270 000 étudiants de toute l’Europe bénéficient chaque année du programme Erasmus, rappelle Dezeen. Perdre la possibilité de venir ou d’aller en Albion serait à n’en pas douter un sacré coup de Trafalgar.

Via Dezeen, Design firms should « relocate their operations to the EU » if Brexit talks fail, says lawyer et Designers and students to protest in Trafalgar Square as threats to Erasmus programme emerge

 

Dégringolades

Dans la Londres post-Brexit, tout chute. Pas seulement les bourses, qui auraient perdues vendredi l’équivalent de 24 années de contributions à l’EU en moins d’une heure quarante. On tombe – ou plutôt on glisse littéralement du coté de l’ancien parc Olympique, où l’artiste belge Carsten Höller vient d’installer un toboggan sur la tour ArcelorMittal Orbit. Cette chose architecturale conçue par l’artiste Anish Kapoor avec l’ingénieur Cécil Balmond qui n’apparaît pas comme le plus beau leg des jeux de 2012 – le critique d’architecture du Guardian Oliver Wainwright la compare à un éléphant blanc, expression anglo-saxonne pour désigner les monstres architecturaux – ni la meilleur marché. L’entretien du Godsavezilla couterait au contribuable 10 000 livres par semaine. L’insertion d’une attraction dans la structure fait partie d’un business plan visant à limiter les pertes financières de ce qui avait été vendu comme une machine à cash, devant générer initialement 1,2 millions de livres de profits à l’année. Conséquence du coût de maintenance, le prix du ticket donnant droit à 40 secondes de glisse à la vitesse moyenne de 15 mph est très élevé. 17 livres pour 76 mètres de dénivelé, c’est cher, note Wainwright, d’autant que le quartier entourant ce toboggan géant abrite une population pauvre. Le résumé du critique est sans appel : jamais une attraction n’avait promis autant et donné si peu. Wainwright n’a surement jamais visité le défunt parc Mirapolis, près de Cergy !

Via The Guardian 

 

Glissomania

Wainwright voit dans l’ArcelorMittal Orbit le plus inutile des totems dédié à l’hubris de l’ex-maire de Londres, Boris Johnson, qui avait pourtant tenté de se dépasser dans le domaine, du téléphérique urbain (opéré par la compagnie aérienne Emirates) à l’affaire des bus-saunas que l’on avait dû dotée en catastrophe de fenêtres ouvrantes pour permettre aux passagers de respirer. Boris a trouvé une nouvelle occasion de faire parler de lui lors du Brexit, mais il serait injuste de le présenter comme unique partisan des glissades urbaines. Pour preuve, à Los Angeles, un toboggan de verre entièrement transparent vient d’être installé au sommet de l’US Bank Tower, à l’occasion de sa rénovation. Pour une somme oscillant entre 27 et 33$, passez du 70e au 69e étages sans emprunter l’escalier, éprouvez la sensation des « Skywalker » – personnes qui escaladent les immeubles sans assurances – le risque en moins. Je ne dirais pas que je suis pressé de le refaire. Mais c’était une expérience architecturale que je n’aie jamais eue, a déclaré le présentateur d’une télévision américaine après avoir testé l’attraction. Voilà un argument en faveur des gratte-ciels, auxquels certains architectes ne prédisent aucun futur. Après Koolhaas (voir semaine dernière), c’est au tour de David Adjaye de s’en prendre à un urbanisme vertical dépassé, achevé quelque part au 20e siècle. Pour l’architecte, qui s’exprimait dans les colonnes du quotidien italien La Stampa, il s’agit uniquement d’une question de densité : on peut construire une ville de dix étages et satisfaire tout le monde. Tout le monde, sauf les amateurs de toboggans qui sont de plus en plus nombreux en architecture, que l’on songe à certains aménagement récents de bureaux ou de rues en pentes, voire même de maisons individuelles.

Via LA Times, Libération et La Stampa 

 

Un référendum Soulages

85% contre : c’était le résultat d’un sondage demandant en 2009 l’avis des ruthénois sur la construction du musée Soulages. La population de Rodez trouvait ce projet attribué aux catalans de RCR trop cher, pas convaincant, trop élitiste, trop grand, se souvient-on alors que le musée fête deux ans de succès. Benoit Decron, directeur du musée, rappelle que les prévision de quarante mille entrées annuelles furent dépassées en six mois. 200 000 personnes avaient déjà visité les lieux lors du premier semestre d’ouverture du musée, qui se hisse au premier rang des musées de la Région Midi Pyrénées, devant le musée Toulouse-Lautrec d’Albi, souligne Télérama. Et l’on ne parle pas encore d’effet Rodez… Si l’on refaisait le sondage aujourd’hui, les convaincus atteindraient surement les 85%, estime Christian Teyssèdre, maire de Rodez et président de la Communauté d’agglomération. Consulter de nouveau la population : il n’y a pas qu’en Aveyron que l’idée séduit…

Via Télérama 

 

Le piège de cristal

Partir ou rester, on ne leur demande pas leur avis. 200 expatriés français travaillant pour la firme de BTP Saudi Oger seraient bloqués à Riyad sans la moindre possibilité de Gulfxit, d’après un employé français de la société qui témoigne sur le site de l’Obs. Devant faire face à de lourdes pertes, conséquences du management hasardeux et de chantiers mal estimés, Saudi Oger aurait temporisé en baladant certains membres de son personnel d’un site à l’autre, prélude à un licenciement sans préavis. Or, rappelle Rémy Catusse depuis son exil forcé, lorsqu’ils ne sont pas payés, les expatriés en Arabie saoudite se retrouvent dans une position ambiguë : ils perdent le droit de travailler, et ne peut plus renouveler son « iqama », titre de séjour indispensable à l’obtention d’un visa de sortie. La situation est confuse : Catusse a signé une lettre de démission pour obtenir le parrainage d’une autre entreprise, d’autres continueraient à travailler sans être payés. L’Etat français n’a pas de recours dans les affaires de droit du travail saoudiens, et Jean-Marc Ayrault, ministre des affaires étrangères, n’aurait pour l’instant pas répondu aux appels à l’aide des expatriés. Le vice-ministre de l’intérieur saoudien a promis de faire le nécessaire, mais les fêtes de ramadan ralentissent l’action administrative.

Via Le plus de l’Obs

 

Olivier Namias

La Cité internationale d’Hérault Arnod, mixité à Rennes

Fin mai 2016, Hérault Arnod Architectes livre la Cité Internationale Paul Ricoeur, un bâtiment hybride qui réunit 4 programmes indépendants, dans un quartier hétérogène de Rennes.

 

Hérault Arnod cité internationale rennes Autour de l’esplanade Charles de Gaulle, anciennement place d’Armes, s’est développé un quartier hétéroclite dédié à la culture et la jeunesse, où les immeubles des années 60 conversent avec des bâtiments contemporains. Elément central d’un plan urbain piloté par Nicolas Michelin, la place remplace un parking de 800 places devenu souterrain. Ce vaste espace entièrement piéton et minéral vide hors événement et uniquement passant est à juste titre perçu comme triste par de nombreux rennais. Pour la border, le bâtiment des Champs Libre de Christian de Portzamparc, livré en 2006, est le principal équipement culturel de Rennes constitué d’un socle de couleur brique surmonté de volumes ovoïdes. Pour l’accompagner, un cinéma multiplexe Gaumont, du même architecte, livré en 2008. Juste derrière, la tour de la CPAM, symbole architectural de la ville. Complétant cet ensemble, Le liberté, une ancienne salle omnisport construite en 1961 devenue salle de spectacle et de concerts, coiffée de toitures en voile de béton précontraint. A l’entour, les toits en ardoises typiques de la région ceinturent les lieux.

 

De la nécessaire mixité

Hérault Arnod cité internationale rennes

C’est dans ce contexte qu’Isabel Hérault et Yves Arnod ont livré la Cité Internationale. Elle est implantée dans le prolongement des cinémas, fermant l’esplanade Charles de Gaulle sur son angle nord ouest. Sur une parcelle exiguë bordée de voies diverses, le bâtiment hybride réunit 4 programmes indépendants – destinés à l’accueil, l’accompagnement et l’hébergement des chercheurs et doctorants étrangers – et trois propriétaires, chapeautés par Rennes Métropole. Les architectes ont du relever un défi, celui de la mixité à l’échelle du bâtiment, transposition de la nécessaire mixité des villes selon eux. La diversité de programmation et de montage se retrouve dans le bâtiment aux lignes tendues, identifiées par des couleurs acidulées. En effet, la mixité engendre la complexité, qu’il s’agisse de la superposition des structures, de l’enchevêtrement des circulations ou de la séparation des réseaux, régis par les règlementations. Ici, la mixité n’enlève pas sa cohérence au bâtiment, bien au contraire. Sous la main des architectes, elle devient un savant collage programmatique unifié par son enveloppe.

De la diversité à l’unité

Le volume se décompose en deux blocs : un socle, qui assure l’alignement sur rue, avec des rez-de-chaussée décalés répondant à une déclivité de 2,50 m, et une émergence verticale, évènement dans le skyline du boulevard de la Liberté. En plan, il se plie légèrement, marquant la séparation entre les espaces communs et les cellules de bureaux et logements individualisés.

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D’une part, le centre sportif (2528 m2) s’ouvre plein sud sur l’esplanade, exposant ses activités. Le dojo est de plain pied, tandis que la salle pluridisciplinaire est, de manière inhabituelle, positionnée au 1er étage. S’y superpose la salle de danse offrant un panorama à 90°. Pour chaque espace, on notera l’attention portée aux détails, notamment au plafond parfaitement calepiné, composés de panneaux acoustique en fibre de bois agglomérées, de panneaux rayonnants et de lignes de luminaires. Sur le pourtour, protégées par de simples vitrages et des ventelles vitrées, les circulations verticales servent de tampon thermique. Point central du bâtiment, le restaurant universitaire (715 m2) s’ouvre complètement sur la rue avec ses panneaux en accordéon. Face nord, se trouve le siège de l’Université Bretagne Loire (1268 m2) surmonté d’une excroissance verticale herissée de piquants.

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D’autre part donc, un volume émerge du socle abritant la résidence destinée aux chercheurs (2878 m2). Desservis par deux couloirs qui se croisent, éclairés naturellement, les 79 studios de 18 m2 et 24 m2 sont équipés de mobilier en panneaux de hêtre multiplis, conçus sur-mesure, privilégiant des aménagements ergonomiques, rationnalisés puis industrialisés. La salle de bain est un monobloc en résine thermoformée. Chaque logement est prolongé d’un balcon, conférant un aspect hérissé à la résidence. La façade nord, quant à elle, abrite des jardins d’hiver derrière une alternance de panneaux fixes et ouvrants en verre extra-blanc ; tampon thermique et phonique, elle dessine un tableau urbain.

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Si chaque programme est clairement différencié, tous sont connectés visuellement et chacun bénéficie d’une terrasse extérieure : l’une est attenante à la salle de danse, celle des bureaux dessine une encoche dans le socle et la résidence est en partie surélevée pour créer une terrasse commune couverte.

Hérault Arnod cité internationale rennes

Pour contenir cette diversité, Hérault Arnod Architectes a travaillé sur une façade unitaire : une enveloppe revêtue de panneaux aluminium striée de lamelles saillantes, positionnées verticalement en façade est et horizontalement au sud. Servant de brise-soleil, elles sont plus ou moins espacées selon les programmes (67 cm pour les bureaux, 37 cm pour le centre sportif).

Hérault Arnod cité internationale rennes

 

Entres deux villes

Avec son socle dévolu aux équipements et sa « tourette » de logements, la Cité Internationale se positionne comme interface entre la ville contemporaine et la ville historique de Rennes. Elle articule, d’un coté, les typologies urbaines des grands équipements qui bordent la place et de l’autre, celles des petits immeubles d’habitations recouverts d’ardoise. La Cité déroule un programme mixte, sujet que les architectes ont à cœur de développer dans un projet encore confidentiel.

Le projet tient également compte d’une dynamique forte, celle du projet urbain EuroRennes, piloté par les architectes Ferrier, Gazeau et Paillard, qui vise à reconquérir les espaces au sud de la Vilaine et créer une nouvelle centralité incluant la gare. Ce réaménagement devrait s’achever à l’horizon 2020.

Amélie Luquain

 

Calendrier

Livraison : fin mai 2016. Chantier : décembre 2013. Concours : avril 2011. Études de faisabilité : 2007

 

Fiche technique

Lieu : Rennes (35). Maîtrise d’ouvrage : Rennes Métropole pour Ville de Rennes, Université Bretagne Loire, CROUS. Maîtrise d’œuvre : Hérault Arnod Architectes. BMF ingénieur économiste ; BATISERF structure ; INEX fluides ; ARTELIA restauration. SHON : 7389 m2. Coût des travaux : 12,8 M€ HT.

 

Courtesy Hérault Arnod Architectes / André Morin

 

 

 

 

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Le prix du Logement récompense Tania Concko

Le prix du Logement récompense Tania Concko

Créé par le Conseil National de l’Ordre des Architectes et l’Académie, le Prix du Logement a été remis par Catherine Jacquot, présidente de l’Ordre, à Tania Concko. L’architecte, fondatrice de l’agence TCAU, a accumulé les prix depuis le concours Europan 2 de 1991 dont elle est lauréate. Le jury a apprécié sa capacité à « transformer les contraintes en opportunités ».

TCAU_prix logement_ordre des architectes

Tania Concko, dans son discours, a déploré que le rôle de l’architecte se cantonne à celui de « gentil accompagnateur », chargé de la conception du projet mais plus de sa réalisation. Selon elle : « La sanction est là. Les habitants se tournent vers l’autoconstruction et le participatif. Il y a donc urgence à changer les façons de faire pour retrouver une crédibilité. » extrait du Moniteur

TCAU_Begles_ prix logement_ordre des architectes
B1 à Begles, récemment receptionné (c) Jean-Francois Tremeges

 

Palmarès des Prix d’architecture de l’Académie d’architecture 2016 :

– ANNE LACATON & JEAN-PHILIPPE VASSAL : Médaille d’or
– VALENTIN FABRE & JEAN PERROTTET : Médaille d’honneur
– CARIN SMUTS : Médaille de l’urbanisme
– DGT : Médaille d’architecture / Prix Dejean
– STEPHANE MAUPIN : Médaille d’architecture / Prix Le Soufaché
– MAYA NEMETA et AMINE IBNOLMOBARAK : Prix spécial de l’Académie
– PASCAL ROLLET : Médaille de la prospective
– MARIE-HELENE CONTAL : Médaille des publications
– SAMUEL ROUSSEAU : Médaille des arts
– ANN-VERONICA JANSSENS : Prix Fondation de l’Académie d’architecture
– MICHEL GOUTAL : Médaille de la restauration
– PIERRE VON MEISS : Médaille de l’enseignement et de la recherche
– LIVIO DE LUCA : Médaille de la recherche et de la technique
– PASCAL DUBOURG-GLATIGNY : Médaille de l’histoire de l’art
– JEAN-CLAUDE GOLVIN : Médaille de l’archéologie
– TANIA CONCKO : Médaille du Logement de l’Ordre des architectes
– MARIE PRESANI : Prix Pierre Roux Dorlut

 

Dallegret, 32 ans auparavant

Dallegret, 32 ans auparavant

Architecte, dessinateur, visionnaire, designer graphique et industriel, sculpteur et inventeur : tels sont, selon le FRAC Centre, les multiples facettes de François Dallegret. L’inclassable revient dans nos colonnes 32 ans après son apparition dans le numéro 200, à la suite de pages consacrées à Ungers et à la réhabilitation du patrimoine industriel nantais ou la déconfiture du centre-ville Lillois. 

Le dialogue que noue « Dale » avec Anne Claude Renoue n’en apparait que plus incongru. Extrait :

CREE – En bref, qui es-tu?

Dallegret – Sûrement pas celui que tu crois que suis

CREE (interloqué) – Mais qui crois-tu donc que je crois que tu es?

Dallegret – Un Stanley sans Livingstone, Un Giordano Bruno qui brûle mais ne trouve pas

La suite – dialogues improbables, projets qui le sont tout autant – est à relire dans les reproductions des pages présentées ci-dessous. 

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Ci-joint, la version PDF : CREE 200_Dallegret

A lire aussi, CREE 376, p 62 : François Dallegret, Le Monde à l’Envers

TWIDO S’HABILLE EN AMBIANCE BAIN

Si on croyait avoir fait le tour des ballons d’eau chaude, Twido, lancé en 2015, ouvre une autre voie. Mis au point par une jeune start-up française 2&GO, il concentre des innovations brevetées et poursuit son développement en s’intégrant au plus près du décor.

Twido_chauffe-eau
Modèle avec sèche-serviettes (de chez Kermi) fixé sur le panneau du chauffe-eau

 

Le principe breveté de Twido repose sur le constat suivant : un chauffe-eau classique thermodynamique conserve en moyenne 200 L d’eau à 65° dont les deux tiers ne… sont pas utilisés, d’où un énorme gaspillage énergétique. L’innovation majeure de Twido consiste à ne chauffer que l’eau nécessaire à la consommation réelle et à le rapprocher des points de puisage. Les avantages sont alors évidents.

– Le concept : 3 ou 4 cuves indépendantes en acier, juxtaposées dans un châssis métallique délivrent, selon le modèle, de 120 à 320 L d’eau mitigée à 38°. Un large panneau de chauffe en silicone incorporant les circuits résistifs enserre la cuve et chauffe l’eau via l’acier – évitant le schéma usuel de la résistance plongée dans l’eau froide qui s’entartre. En fonction du modèle et de sa programmation, il suffit de ¾ d’heure à 2h30 pour chauffer le volume d’eau; il existe une fonction rapide (booster).

 

Un confort très décoratif

– Le gain de place représenté par Twido au regard d’un ballon d’eau volumineux est considérable. Dimensions : H 140 ou 2,30 m x L 66 x P 24 cm d’épaisseur.

Sa faible épaisseur est un atout de poids lorsque les mètres carrés sont comptés. Initialement un panneau décoratif l’habillait mais dorénavant il s’intègre aussi dans plusieurs modèles de meubles ; ceux-ci ont été conçus avec la société Ambiance Bain, spécialiste de meubles de salle de bains au design abouti et fonctionnel.

Le meuble révèle des tiroirs et rangements divers et les cuves restent accessibles en démontant simplement le panneau du fond.

 

Twido_chauffe-eau
Couplé à un meuble vasque en résine de synthèse, il présente une allure compacte et fonctionnelle
Twido_chauffe-eau
Couplé à un meuble vasque en résine de synthèse, il présente une allure compacte et fonctionnelle

 

Un objet connecté et responsable

Elégant mais aussi connecté, il se veut « intelligent ». Afin connaître ses besoins en eau, il faut pouvoir calculer sa consommation et adapter au plus près la demande. Son informatique embarquée recueille par un tableau de bord les données, visualise la consommation et se pilote localement ou à distance les besoins. S’y ajoute de nombreuses fonctions via l’application Mytwido.com comme le simulateur de consommation, un système d’alerte par e-mail en cas de surconsommation ainsi qu’un tableau de bord mensuel et annuel. Intégré aux smart grids, il peut se piloter par les réseaux d’énergie (heures creuses/pleines) – et solaire depuis 2015 – et par Internet.

Twido_chauffe-eau
Modèle à installer au-dessus des toilettes de H 138 et H 222,5 cm dans un bâti à poser qui cache le réservoir de chasse.
Twido_chauffe-eau
Modèle à installer au-dessus des toilettes de H 138 et H 222,5 cm dans un bâti à poser qui cache le réservoir de chasse.

 

100% française

Twido est conçu et fabriqué en France par une start-up française, 2&GO, née en 2010 sous l’impulsion d’Olivier Cocheteux (président et entrepreneur depuis 25 ans) et Matthieu Gravil (expert en management opérationnel) et repose sur une dizaine de personnes qualifiées. Elle compte sur un développement exponentiel pour devenir un acteur majeur du secteur. Elle s’appuie à 70% sur le réseau de grossistes spécialisés en chauffage sanitaire (Aubade, Algorel, Prolians, Richardson, Van Marcke (exclusif en Belgique)… et sur des installateurs formés et agréés. La facilité d’installation, son intégration facile et ses nouveaux décors sont les clés de son succès.

15 ans de garantie pour les cuves, 10 pour les éléments de chauffe et 7 pour la carte électronique. Aucun entretien préconisé.

coupe-Twido--compressed

5 modèles de 3 ou 4 cuves ;

De Twido T3 (2 pers et +), 120 L, 1739 € HT (2082 € en photovoltaïque) à Twido T4 (5 pers et +), 320 L, à 2459 € HT (2918 € HT en photovoltaïque) ; option Twido T 4 châssis WC à 2486 € HT.

 

 

 

Françoise Marchenoir

 

 

 

Architectures et Brexit, le coût du bruit, la New Tate : la revue de presse du 21 juin 2016

Architectures et Brexit, le coût du bruit, la New Tate : la revue de presse du 21 juin 2016

Koolhaas s’oppose au Brexit, inauguration de la New Tate modern, les architectes anglais face aux référendum du 23 juin, des décibels qui coûtent de l’Or, Calatrava à l’amende

New Tate Modern The Switch Luc Boegly Sergio Grazia
New Tate Modern  » The Switch » – Herzog et de Meuron architectes. Courtesy (c) Luc Boegly+Sergio Grazia

Remxin

Hollandais, mais aussi ancien étudiant de la AA school, Rem Koolhaas s’est prononcé pour le maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne sur les ondes de la BBC. Il y a bien plus en jeu qu’être dedans ou dehors, a affirmé l’architecte se souvenant des effets que l’entrée dans la CEE avait eu sur son ex-école. Des Allemands, Tchécoslovaques et Français arrivant dans l’établissement avaient contribué à « moderniser la mentalité anglaise, l’ensemble de la civilisation britannique », a encore expliqué l’architecte. Une sortie de l’UE la ramènerait en revanche aux temps qu’a connu Rem à ses tous débuts à l’AA : une ère où les serveuses du restaurant de l’école portaient des bonnets victoriens. Pas sexy pour un moderne, et dur à avaler pour la figure de proue d’une agence qui s’est plusieurs fois penchée sur la communication de la Commission européenne.

Via Building Design

 

Archout?

Si pour Rem Koolhaas, le Brexit ramènerait l’Angleterre aux mauvais temps anciens, les grandes agences d’architectures britanniques se déclarent mal préparées aux conséquences du « Oui » au référendum du 23 juin. Le magazine Building Design a interrogé une douzaine d’agences parmi les principales du Royaume-Uni. Pour Brendan Kilpatrick, associé de PRP, les conséquences sur l’emploi seraient très négatives : notre agence est très internationale, et craint de voir partir de Londres ses employés d’origines polonaise, lituanienne, espagnole ou grecque. Les perspectives d’emploi devraient cependant les retenir au nord du continent… Un directeur d’AHR s’attend à une période d’instabilité d’une durée inconnue et des répercussions sur l’activité économique difficiles à évaluer. En mai dernier, 78% des architectes se prononçaient pour un maintien dans l’UE et 11% pour le Brexit, selon un sondage réalisé par le magazine Building auprès de 180 architectes.

Via Building Design

 

Adieu saucisses, bonjour pyramide

Au-delà du Brexit, l’actualité architecturale britannique se focalise sur l’inauguration de la New Tate Modern, bâtiment livré par Herzog et de Meuron après 10 années de chantier. Déjà un succès public, si l’on en croit les notes données par les lecteurs du Guardian à l’extension de l’ancienne centrale électrique de Bankside. Harry Hickmore, 23 ans, observe qu’il est difficile de prendre un selfie avec le nouvel édifice, admettant que ce n’est peut-être pas un mal. Adam Smith apprécie l’illusion de vivre dans le décor des SIM. L’accès aux pièces avec panorama sur la Tamise lui donne l’impression de vivre dans un des luxueux appartements occupés par les personnages du jeu vidéo, sensation qu’il évalue comme une performance artistique du XXIe siècle. Les deux ont donné 4 étoiles sur 5 au bâtiment, beaucoup plus qu’à l’usine Sainsbury, construite dans les années 30 par Owen Williams, dont la destruction récente est passée inaperçue. Nina Rappaport rend hommage dans les colonnes de Building Design à cette ancienne usine de saucisses. Il faut se faire une raison : francforts, chipolatas et autres merguez ont désormais plus de chance de sortir aujourd’hui des murs d’un atelier d’artiste que d’un établissement de confection industrielle.

via The Guardian

 

Kidzania

La Tate se fera-t-elle voler son jeune public par un concurrent féroce, Kidzania ? Dans ce parc d’attraction qui a pour thème le capitalisme, les enfants apprennent « que rien ne tombe du ciel » tout en éprouvant les « valeurs de la vie réelle ». France TV info visite cet espace de 7 000 m2 ouvert il y a un an – une ville en miniature, décrit la chaine – dans l’ouest londonien. On peut y essayer 60 métiers, et dépenser des dollars kidzaniens durement gagnés pour acheter le droits d’exercer des professions attractives, comme pompier, ou aller étudier pour s’élever dans la société. Le reportage ne dit pas si l’on peut y exercer le métier d’architecte en herbe, ni même si cette profession est enviable financièrement. Voila comment les vocations se perdent.

via France TV info

 

A l’amende

Et pourtant, l’exercice du métier d’architecte peut s’avérer coûteux. Santiago Calatrava, architecte valencien exilé en Suisse, vient d’en faire l’amère expérience. Le Tribunal suprême de Madrid vient de confirmer la condamnation de l’architecte à 2,96 millions de dommages et intérêts en réparation des malfaçons du Palais des congrès d’Oviedo. Le dernier recours juridique espagnol impute une faute de prévision dans le dessin, la fabrication et l’exécution de la couverture de ce projet détonnant pour une ville de 200 000 habitants. La société Santiago Calatrava LLC s’était vue confier par le promoteur Jovellanos XXI l’ensemble des missions, de la conception à la livraison du bâtiment. Trancadiz, Zubi-zuri, passerelle de Venise… souhaitons que les dommages de ces oeuvres calatraviennes construites à Valence, Bilbao ou dans la serenissime ne perturbent pas le sommeil de l’architecte

Via El Mundo

 

Economies Silencieuses

En France, l’État en mal d’argent pourrait, plutôt que de s’en prendre à Calatrava, poursuivre… le bruit ! D’après une étude réalisée par le cabinet EY (ex Ernst&Young) à la demande du Conseil national du bruit, le coût du bruit s’élèverait à 57 milliards ! L’étude financée par l’ADEME repose sur une méthode de l’OMS mesurant la relation entre l’exposition à un agent (le bruit) et ses effets (son impact sanitaire). On veut bien admettre que les traitements pour la surdité aient un coût mesurable, on reste plus sceptique quand à la quantification financière des dommages induits par la gêne du sommeil (40% des cas selon l’étude). On guette l’apparition prochaine de nouvelles normes anti-bruit pouvant faire rimer affaiblissement acoustique et renforcement budgétaire. Pourquoi ne pas tous se taire pendant quatre ans pour réduire le déficit ? L’idée pourra séduire, et pas seulement le Conseil du bruit, qui fait décidément un sacré vacarme autour de ce « coût social » des nuisances sonores.

Via agence newspress

 

 

New Tate Modern Londres the Switch Luc Boegly Sergio Grazia
New Tate Modern  » The Switch » – Herzog et de Meuron architectes. Courtesy (c) Luc Boegly+Sergio Grazia

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Lancement du Collector à Venise

Lancement du Collector à Venise

A l’occasion de la Biennale d’architecture de Venise 2016, Architectures CREE, en partenariat avec Serge Ferrari, présente son numéro Collector. Là encore, des Nouvelles du front à travers quelques agences représentatives du panorama de l’architecture française contemporaine. Un évènement qui, au Palazzo Grassi, en bordure du grand Canal de la Sérénissime, a permis aux architectes, industriels et éditeurs de se rencontrer et d’échanger. Parmi les personnes présentes : Odile Decq, Christian Bauer, Umberto Napolitano (LAN) et bien d’autres, autour de Didier Faustino, rédacteur en chef de la revue.

Commandez ici votre numéro collector.

 

A voir aussi, les interviews de la biennale :

Luc Le Chatelier partage ses impressions

Frédéric Bonnet détaille le pavillon français

Jean-Christophe Quinton revisite l’archétype

Olivier Leclercq présente Actes et Cités

Olivier Leclercq, initiateur d’Archi Debout

La nouvelle Tate Modern vue par Luc Boegly et Sergio Grazia

L’extension de la Tate Modern vient d’être inaugurée ce vendredi 17 juin en présence de Sadiq Khan, le nouveau maire de Londres. Une double Tate, donc, prise entre quatre yeux par les photographes Luc Boegly et Sergio Grazia, associant leurs regards pour mieux rendre compte des projets exceptionnels, telle cette pyramide de brique dessinée par l’agence bâloise Herzog & de Meuron. Les architectes suisses ont le rare privilège de réaliser l’extension du très remarqué musée qu’ils ont livré en 2000.

 

TATE MODERN_Herzog & de Meuron_Luc Boegly Sergio Grazia
Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

L’installation de la branche contemporaine de la Tate Gallery dans une ancienne centrale électrique avait suscité un scepticisme certain. Qu’allait faire un musée dans ce quartier en déshérence, malgré sa proximité avec le centre ville ? Le succès de la Tate Modern a entrainé la construction de nouveaux immeubles résidentiels haut de gamme, contraignant l’institution à prendre de la hauteur pour augmenter ses surfaces d’exposition. 

 

TATE MODERN_Herzog & de Meuron_Luc Boegly Sergio Grazia
Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

336 000 briques recouvrent la nouvelle aile de la Tate Modern, baptisée The Switch House (le commutateur) en référence à une sous station construite sur cette partie de la parcelle.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Face à face des appareillages briques dessinés par Sir Giles Gilbert Scott et Herzog & de Meuron, qui ont eu recours à un système de paroi ajourée.

 

TATE MODERN_Herzog & de Meuron_Luc Boegly Sergio Grazia
Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Inaugurée en 1952, la centrale de Bankside a été désaffectée en 1981. En octobre 2000, la Tate Modern a emménagé dans l’usine réhabilitée, reliée depuis le moins de juin de la même année à la rive droite de Londres par le Millenium bridge, passerelle piétonne conçue par Arup, Foster et Caro. La New Tate Modern doit être vue depuis le nord de la ville, sans pour autant concurrencer la cheminée iconique du bâtiment de Gilbert Scott.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Le dixième étage de la Switch House est en accès libre. Le visiteur peut y découvrir un panorama de 360° sur Londres, au dessus de la Tamise.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Un squelette en béton porte les parois de briques ajourées

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Suivant les voeux du commanditaire, l’extension favorise les rencontres et les contacts entre les visiteurs, et pas uniquement la valorisation des oeuvres. Les circulations sont nombreuses, elles intègrent des bancs ou des espaces plus intimes propices à la socialisation.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Hors des espaces d’exposition, le béton brut domine

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

La réhabilitation de la centrale avait été attribuée par concours à l’agence Herzog & de Meuron en 1995. Cinq ans après la l’inauguration, en 2000, la Tate confiait aux mêmes architectes l’extension du musée. Il s’agissait d’accueillir un nombre de visiteurs trois fois supérieurs aux estimations initiales, atteignant 5,7 millions annuels au lieu des 2 millions prévus.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

La Switch house a coûté 260 millions de livres. Les travaux ont été financés à hauteur de 63 millions par des fonds publics et 197 millions de dons privés. A titre de comparaison, 134 millions de livres avaient dépensés pour la réhabilitation de la Bankside Power Station.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Conservés, les vestiges souterrains d’anciens réservoirs de carburant (ouvrages en béton à gauche de l’image) forment les fondations symboliques de l’extension

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

La volumétrie pyramidale est le fruit du croisement entre une série de contraintes programmatiques et contextuelles. La brique soude les parties neuves aux anciennes. Le traitement imaginé par les architectes transforme le matériau massif en une sorte de voile léger qui suit les différentes inflexions de la tour.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

Toujours facilement repérable, l’escalier principal définit un axe vertical reliant sans ambiguïtés les différents espaces dédiés à des activités publiques : lieu de repos, salles d’apprentissage en groupe ou salles d’étude individuelles.

 

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Courtesy © Luc Boegly + Sergio Grazia

800 oeuvres et 300 artistes sont présentées dans les nouvelles salles. 50% sont réalisées par des femmes – sont ainsi exposées Ana Lupas, Marisa Merz, Joan Jonas, Louise Bourgeois, Georgia O’Keefe…

 

Olivier Namias

 

Trophées Saint-Gobain Gypsum : les français à l’honneur

Les entreprises internationales des métiers du plâtre et de l’isolation ont été mises à l’honneur le 3 juin 2016 à Prague lors de la 10e édition des Trophées internationaux de Saint-Gobain Gypsum. Parmi elles, trois entreprises françaises raflent à nouveau la mise.

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Grand Prix, Philharmonie de Paris, Atelier Jean Nouvel et Ile de France Plâtrerie

Lancés en 1998, les Trophées internationaux de Saint-Gobain Gypsum mettent à l’honneur tous les deux ans le savoir-faire en plâtrerie et plaques de plâtre. Pour la 10e édition, 35 pays et 89 projets ont été répartis dans 6 catégories, suite aux présélections régionales et nationales, à l’instar des Trophées Placo en France. Comme à Berlin en 2014, 3 projets français ont été primés ; de quoi affirmer les compétences des architectes et des PME françaises.

 

Ile de France Plâtrerie (94), dirigée par Jean et Olivier Di Ponio (38 salariés), reçoit le Grand prix pour la mise en œuvre de l’enveloppe extérieure de la salle de concert du Philharmonie de Paris, conçu par l’atelier Jean Nouvel (de quoi assurer la polémique pour ce projet largement décrié pour ses malfaçons). Concernant la conception de l’auditorium « enveloppant » doté d’une capacité de 2 400 places assises, le défi fut acoustique : une grande clarté sonore devait être combinée à une forte réverbération, ainsi qu’à des réflexions latérales importantes. L’entreprise de plâtrerie a réalisé une prouesse pour l’enveloppe extérieure, avec une structure totalement asymétrique en plâtre d’une hauteur maximale de 26 mètres et comprenant 5 785 cubes absorbeurs de sons en plâtre de produits fibreux.

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Dans la catégorie Plâtre, Werey Stenger (67), dirigée par Etienne et William Werey (49 salariés), est récompensée pour sa reconstruction à l’identique de l’église catholique de Gerstheim en Alsace, au côté de l’architecte Alain Steinmetz. Pour reproduire le plafond et notamment les voûtes d’ogives d’origine (6 mètres de haut) détruites par un incendie, l’entreprise a associé la numérisation 3D à la technique traditionnelle de plâtrerie par produits fibreux.

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Dans la catégorie Plaques de plâtre, l’entreprise Isolation 2000 (77), dirigée par José Sousa (74 salariés), est primée pour son travail à la Fondation Louis Vuitton, dessinée par l’architecte américain Frank Gehry. Pour ce bâtiment connu pour ces voiles aux formes complexes nécessitant un modèle BIM, l’un des autres défis a été de fournir une isolation acoustique élevée entre les salles techniques et les espaces publics. L’entrepreneur a dû mettre au point une solution sur-mesure avec des boîtes imbriquées autoportantes composées de deux couches de plaques Placo® Duo’Tech 25 et des suspentes WinFix dB.

Saint-Gobain-Gypsum_plâtre_fondation-Vuitton_Gerhy

Bien que ce trophée soit reconnu mondialement, il ne saurait, comme beaucoup d’autres, donner une vision globale des métiers du plâtre puisque seuls les adhérents au club Gypsum peuvent participer. Par ailleurs, on notera l’absence des architectes français pour la remise de ce prix inter-entreprises, contrairement à d’autres pays. En effet, des solutions innovantes sont bien souvent le fruit d’une collaboration enrichissante entre architectes et entreprises…

 

Prochainement

En terme d’innovations produits, on retiendra notamment la plaque de plâtre Habito®, idéal en résidentiel car elle promet une grande résistance aux chocs et aux fixations, capable de supporter jusqu’à 15 kg de charge avec une fixation standard.

 

Amélie Luquain