Effet Bilbao, Shanghai à Hong Kong : la revue de pesse du 30/08/16

Effet Bilbao, Shanghai à Hong Kong : la revue de pesse du 30/08/16

Effet ou non-effet Bilbao, la réglementation thermique en question, une tour de Shanghai se retrouve à Hong Kong, un réalisateur film son père starchitecte, les étudiants d’architecture britanniques dépriment, un architecte algérien innove.

  koolhaas  

Pschitt?

« Le Louvre-Lens n’aura pas l’effet Bilbao escompté » : le propos est raide, surtout lorsqu’il est formulé par un docteur en science de gestion associé à l’Université Paris I, Jean-Michel Tobelem. Dans une lettre ouverte au monde, il souligne 10 points annonçant la possibilité d’un échec, parmi lesquels la faible attractivité de la ville, un concept muséal peu convaincant, une incapacité à toucher les milieux populaires. Pour éviter le syndrome de l’Eléphant Blanc, objet inutile et couteux, il suggère de changer la stratégie de médiation, d’inscrire le Louvre-Lens dans un réseau de musées régionaux, de mieux se lier à la métropole lilloise et de s’appuyer sur le classement unesco du bassin minier. Construit sur un ancien carreau de mine, le musée s’inscrivait initialement dans la continuité du patrimoine industriel. Aucune proposition en revanche sur l’architecture, dont l’aspect peu spectaculaire contribuerait selon Tobelem à affaiblir l’opération. Pourquoi ne pas la surélever avec un casque de mineur, pour donner à l’institution un aspect de hangar décoré ?

via Le Monde 

 

Des flops, mais des tops

Il est peut-être encore un peu tôt pour annoncer l’échec du Louvre-Lens, estime de son côté La Tribune, qui consacre une série d’été en quatre épisodes à l’opération. Sans nier le manque de nervosité de la dynamique que devait susciter le projet, le quotidien rappelle que la transformation d’un territoire demande du temps et relève plusieurs points positifs. La dynamique touristique mobilise la population, qui se lance dans la création de gîtes, et les hôteliers constatent une embellie qui se ressent aussi sur l’emploi. Certes, l’hôtel 4 étoiles devra attendre 2018 pour être inauguré, mais son concept est original : ses 52 chambres ne seront pas concentrées dans un bâtiment unique, mais réparties dans 20 maisons de mineurs de l’îlot Parmentier, face au musée. Avant tout, le Louvre-Lens semble souffrir d’une conjoncture économique défavorable. Où sont les investisseurs ? se demande la Tribune. Le projet de tramway de 25 km reliant différentes communes de l’agglomération a été abandonné. Manuel Valls a annoncé le 29 juin le lancement d’un plan d’intérêt majeur pour la reconversion des cités du bassin minier, sous la conduite de Jean-Louis Subileau, qui a en son temps piloté Euralille et La Défense. Seul hic, aucun crédit n’a été affecté à ce projet. Sans attendre l’investisseur miracle, les responsables envisage de démarcher du coté du Benelux et des Pays-Bas, plutôt que de regarder vers Paris.

via La Tribune 

 

Désastre à l’emballage

Suite aux attentats, c’est d’ailleurs l’ensemble du secteur touristique qui flanche. Les contrats de destination touristique tels celui que le Louvre-Lens a pu signer l’année passée avec le ministère des affaires étrangères seront-ils suffisant, si d’un autre coté, la législation met en péril le patrimoine national, ainsi que l’affirme le Canard Enchainé du 17 aout dernier. L’hebdomadaire satirique s’en prend au décret Royal rendant quasiment obligatoire l’isolation par l’extérieur depuis le 30 mai dernier. Un avant-après fourni par la SPPEF (Société pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France) présente la calamiteuse transformation d’une maison normande en pan de bois en pavillon bois préfabriqué suite à l’application d’un bardage devant isolant. Fruit d’une « alliance incongrue entre bétonneurs, ministre de l’environnement et parlementaire écolo, la loi part d’un constat imparable : 20 millions de logements sont mal isolés. Mais la solution imposée aujourd’hui évoque l’irruption d’un bulldozer dans la galerie des glaces de Versailles », constate le journal. Et étend un peu plus le territoire de la fameuse France moche, à l’échelle de la maison individuelle cette fois.

Hervé Liffran, «  Un décret Royal met en péril le patrimoine », Le Canard Enchainé, 17 aout 2016

 

L’embarrassant bilboquet

Emballer les monuments au point de les rendre méconnaissables n’est peut-être pas une si mauvaise idée. C’est ce que doivent penser les concepteurs de l’affiche du film Arrival, (titre français Premier contact, sortie prévue en décembre prochain). Emmitouflée dans une bonne ITE, l’Oriental Pearl Tower figurant sur le coté gauche du poster promotionnel serait peut-être passée inaperçue. Voir cette tour de Shanghai aux allures de bilboquet photoshoppée dans un panorama de Hong Kong a provoqué l’ire des habitants de l’ancienne concession britannique, qui entretiennent de très mauvais rapports avec la Chine, dont elle forme une région administrative spéciale. Ce n’est pas comme si l’on avait mis la tour Eiffel à Helsinki : #Hong-KongIsNotChina, rappelait un hashtag tournant sur les réseaux sociaux. La bourde géopolitique rappelle l’importance d’avoir une solide culture architecturale dans une époque mondialisée, où chaque faux-pas est scruté par des milliers d’yeux, rappelle le magazine Architizer. La présence du gratte-ciel shanghaien donne une lecture ambiguë au titre « Pourquoi sont-ils là »? Une question que nombre d’habitants de Hong Kong doivent se poser à propos des ressortissants de leur puissant voisin s’installant en nombre dans le « port des perles ».

Via Architizer 

arrival

 

Airbnb Déco

Ces incidents n’auront plus lieu quand tous les endroits seront les mêmes. Et c’est pour bientôt, d’après The Verge, qui affirme que les sociétés de la silicon Valley, et notamment Air B’nB, ont agit comme des moteurs puissants d’uniformisation de la décoration intérieure, au point que l’on puisse définir un nouveau style qu’ils baptisent AirSpace. Version roots hipster de la déco uniforme du Novotel, qui promettait à ses clients une chambre identique aux quatre coins du monde, l’AirSpace joue sur une gamme réduite d’éléments : bois récupérés, mobilier minimaliste, bière artisanale et toast à l’avocat, luminaires industriels, internet haut-débit. « Une profusion de symboles de confort et de qualité, tout au moins aux yeux d’un certains groupe de connaisseurs », selon le journal, qui rapporte le témoignage d’un jeune entrepreneur des nouvelles technologies regrettant de ne plus se déplacer à travers le monde que pour aller du même au semblable. Pauvres néo-nomades technos !

Via The Verge

 

Mijn Architect

Toujours en mouvement sur le globe, Rem Koolhaas mesure mieux que quiconque l’étendu de cet environnement normalisé qu’il avait théorisé sous l’expression d’espace générique. « Une première minute Rem Koolhaas enjambe les dunes de sables du Qatar, celle d’après il contemple les vaches dans un champs des Pays-Bas. Entre les deux, il relève l’horizon de Pékin depuis un hélipad au sommet d’un immeuble, erre dans les rues glacées de New York et s’échappe de l’étreinte d’une foule de fans à Venise, avant de plonger dans la mer pour attraper un moment béni de solitude », relate non sans ironie le Guardian en résumant le documentaire Rem, réalisé par Tomas Koolhaas, le fils de l’architecte. Le projet a été financé en partie sur Kickstarter, à hauteur de 32 000 US$ donnés par 121 « backers ». Le film reste frustrant, selon le Guardian, car on y apprend que peu de choses sur les méthodes de travail de l’architecte. « Particulièrement dans les scènes ou l’on aimerait vraiment pouvoir entendre les dialogues de Koolhaas avec l’artiste Marina Abramovic et le commissaire Hans Ulrich Obrist, jusqu’aux réunions houleuses avec les partenaires. Au lieu de ça, nous recueillons plutôt des platitudes égrenées au son d’un violoncelle mélancolique, qui font passer Koolhaas moins pour un radical que pour l’Amélie Poulain de l’architecture ». Tomas Koolhaas admet volontiers avoir réalisé le film d’un fils pétri d’admiration pour son père, qui apparait le plus souvent de dos sur l’écran. La soirée sera peut-être plus réussi en (re)visionnant Michael Kohlhaas?

Via The Guardian

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British study blues

Engagé dans une carrière de réalisateur, Tomas Koolhaas n’aura pas à connaître les affres des jeunes étudiants en architecture, dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne se portent pas bien, à la lecture d’une étude de l’Architects’ Journal, qui a mené l’enquête auprès de 450 étudiants du Royaume-Uni. « L’architecture a eu un effet négatif sur ma santé physique et mentale » affirme l’un d’eux, d’autres déplorent une culture professionnelle basée sur la souffrance pour l’art et son encouragement au sein du cursus d’études. Beaucoup craignent le fardeau de la dette des frais de scolarité – entre 30 000 et 70 000£ – un sur dix ne pensant jamais réussir à rembourser, au vu de la faiblesse des salaires et des nombreuses offres de travail pro bono.

the Architects’ journal via Dezeen 

 

Success story algérienne

Pour s’en sortir, l’étudiant ou le jeune architecte est condamné sans cesse à l’innovation. Et cela peut marcher très bien, si l’on en croit la success story de cet Algérien devenu l’un des architectes les plus riche des Etats-Unis. « Sa fortune, il la doit à une technique architecturale 100% algérienne : la maison jamais finie. Bien qu’elle soit déconsidérée chez nous (à tel point que les autorités menacent les bâtisses construites dans ce style de démolition) la maison jamais finie fait un carton en Amérique » rapporte le site El Manchar. Les atouts ? Outre les délais records dans lesquels elle peut être réalisée, elle offre l’avantage d’évacuer les considérations esthétiques extérieures et de faire ainsi des coupes dans le budget de construction. « Notre architecture est fondée sur le concept de beauté intérieure » nous explique Abdelhak « la maison c’est comme une femme, ne vaut-il pas mieux qu’elle soit belle de l’intérieur et moche de l’extérieur plutôt que le contraire? ». Premières retombées des méthodes prônées par Alejandro Aravena ? Plutôt une satyre lancée par cet équivalent algérien du Gorafi qui ne manque pas non plus d’idées. « Avec le succès de la maison jamais finie, Abdelhak songe déjà à lancer un autre concept architectural algérien : la maison pas construite du tout. C’est de l’architecture abstraite. Au lieu d’élever la bâtisse, tu prends tout l’argent et tu le places au Panama. Les temps de réalisation sont extrêmement courts, voire, nuls. Le point fort de ce style architectural c’est le plafond qui est d’une beauté sans mesure…des cieux étoilés à perte de vue, n’est-ce pas magnifique ? » s’exclame celui qui semble être un escroc fini, conclu El Manchar. Gageons que l’on verra bientôt ces concepts s’épanouir dans le monde réel.

Via El Manchar

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Olivier Namias

Les Universalistes : Jubilé pour l’architecture portugaise

Les Universalistes : Jubilé pour l’architecture portugaise

Les Universalistes, 50 ans d’architecture portugaise aux éditions Parenthèses

S’il existait un théorème soutenant que le rayonnement architectural d’un pays n’est pas proportionnel à sa taille, le Portugal en serait la parfaite illustration. Cette nation de 10 millions d’habitants au sud de l’Europe, littéralement la plus à l’Ouest (le Cabo da Roca marque l’extrémité occidentale du Vieux Continent), occupe une place de premier plan dans le panorama mondial de l’architecture. Les deux figures de proue de la discipline, Alvaro Siza et Eduardo Souto de Moura sont très célèbres depuis le milieu des années 70 en France, où ils ont développé de fructueuses collaborations avec des architectes français bien avant d’atteindre la notoriété mondiale conférée par le Pritzker Prize. Gonçalo Byrne, les frères Aires Mateus, ont pris le relais des deux monstres sacrés, venant à leur tour construire dans l’Hexagone.

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Ces liens expliquent l’intérêt particulier des Français pour la scène architecturale portugaise, qui serait porteuse d’un message universel diffusée bien au-delà de ses frontières. C’est le postulat soutenu par Nuno Grande, coordinateur de l’ouvrage Les Universalistes accompagnant l’exposition éponyme imaginée à l’occasion des 50 ans de la fondation Gulbenkian. Architecte et enseignant, Grande emprunte un concept forgé par Eduardo Lourenço, écrivain portugais installé depuis plus d’un demi-siècle en France, et le décline en cinq volets délimités par des temporalités historiques précises. Les deux premières se déroulent sur une même période, 1960-1974, mais traitent d’aires géographiques bien distinctes : celle, locale, d’une architecture portugaise reconnue presque par surprise par la critique internationale – d’abord par le biais de la Catalogne et de l’Italie – à partir d’une production situé au coeur du pays, et simultanément, l’internationalisation de fait, voyant l’expansion d’une autre architecture portugaise à travers l’empire colonial. La Révolution des Œillets (1974) débute le troisième chapitre de cet universalisme, suivi par l’ouverture à l’Europe avec l’adhésion du Portugal à la CEE en 1986. Le XXIe siècle voit un Portugal mondial, porté sans doute par le goût de la commande pour les grandes signatures, tropisme allant de pair avec l’émergence de la figure du starchitecte, recruté en priorité dans le bataillon des Pritzkers Prize.« Là-bas cette terre va de nouveau accomplir son idéal, et se transformer encore en un immense Portugal » : le propos de l’ouvrage rejoint la prophétie chantée par Chico Buarque dans son Fado Tropical. Avec ou sans colonies, le pays su accomplir son besoin de conquérir le monde non pour le dominer, mais pour exister.

 Les Universalistes, 50 ans d’architecture portugaise en vente ici

C’est ainsi que Siza, lauréat du « Nobel de l’architecture » en 1992, se voit confier d’important projet en Chine, lui dont la carrière s’enracine dans ce que Frampton appelait le « régionalisme critique », un vernaculaire acculturé au mouvement moderne. Ce paradoxe illustre parfaitement la vision ouverte et malléable de l’universalisme défendue par Grande. Soutenant une dynamique d’export bienvenue dans des temps de crise, la démarche s’inspire parfois des stratégies de diffusion de l’architecture hollandaise, qui ont beaucoup impressionné les architectes portugais. L’architecture portugaise n’a plus rien à lui envier en terme de notoriété : la Casa das Artes, la faculté d’architecture de Porto, la piscine de Leça de Palmeira sont des références familières que l’on retrouve au fil des pages de l’ouvrage, aux côtés d’une production des années 60 beaucoup moins connue et que l’on découvre avec étonnement. L’énergie et la liberté des bâtiments construits en Angola par différents architectes (Fernão Simões de Carvalho, José Pinto da Cunha, Viera da Costa), est saisissante, tout comme le brutalisme avant la lettre des églises et immeubles de bureau de Nuno Portas et Nuno Teotónio Pereira, ou celui du siège de la fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne (Jervis d’Athougia/Pessoa/Cid arch.), qui n’est pas sans rappeler le modernisme d’un Dubuisson. Citons enfin la Casa dos Bicos, (Vicente/Santa Rita arch) ou la Sagrada Familia d’Âmancio Guedes (Machava, Mozambique), seuls bâtiments à évoquer une veine post-moderniste bien plus vivace que ne le laisse à penser l’ouvrage. Comme bien d’autres, Grande et les auteurs du catalogue semblent mal à l’aise face à ce mouvement autrefois triomphant, dont l’expression formelle parait désormais difficile à assumer, en dépit de son intérêt et sa permanence. Reste un patrimoine moderne, dont les enjeux sont éclairés par des historiens et critiques chevronnés : Jorge Figueira, Ana Tostões, Dominique Machabert, compagnon de route de longue date de l’architecture portugaise, sans oublier les contributions de Jean Louis Cohen et Jacques Lucan.

Olivier Namias

 

Les Universalistes – 50 ans d’architecture portugaise, Nuno Grande (dir.), éditions Parenthèses/Fondation Calouste Gulbenkian/Cité de l’architecture et du patrimoine, Marseille/Paris/Paris, avril 2016, 322 p., 19,5×25,6 cm, 35€. ISBN 978-2-86364-311-2

La France vue de Venise, épisode 5/8 : les équipements culturels

La France vue de Venise, épisode 5/8 : les équipements culturels

S’en suivent les quelques équipements culturels exposés dans la salle Terreau du pavillon français à la 15e biennale d’architecture de Venise. Bien souvent issus de la volonté d’un maire pour singulariser et animer sa commune, les équipements culturels font signe dans les paysages périurbains, tout en s’inscrivant dans leur contexte. Espaces dichotomiques, ils sont en rupture délibérée avec l’écriture architecturale des constructions voisines, tout en recherchant une sorte de réconciliation. Échelles, formes et matériaux deviennent le faire-valoir d’une insertion ou d’une singularisation urbaine et paysagère. AL

 

Centre socio-culturel, Val-de-Marne

« Le bâtiment dessine entre place et parc un nouveau panorama, en rupture délibérée avec l’écriture architecturale des immeubles voisins tout en se portant garant de leur réconciliation d’échelle. (…) La singularité du bâtiment est renforcée par son bardage de bois brut, matériau exogène à l’écriture architecturale du quartier, visant à affirmer le désir d’en enrichir l’offre architecturale et à évoquer pédagogiquement les engagements écologiques de sa mutation. (…) La mezzanine et le hall-atrium en double hauteur qui les organisent incarnent, physiquement et symboliquement, ce désir de « vivre ensemble ». »

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Localisation : Limeil Brévannes. Programme : Centre socio-culturel. Architectes : Guillaume Ramilien. Crédit photo : Pascal Amoyel.

 

Espace polyvalent, Bas-Rhin

« Son esthétique intemporelle assure une pérennité hors des modes en entrée de village. Son horizontalité marque un nouveau socle de référence au contexte vallonné des environs et du paysage lointain des piémonts du Parc régional des Vosges du Nord. (…) Le projet oscille entre rusticité et contemporanéité, moderne et pittoresque, mais aussi entre simple épure et détails sophistiqués. Généreux avec le privilège du site, un archaïsme contemporain. Une nouvelle sobriété ? »

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Localisation : Hunspach. Programme : Espace polyvalent à vocation culturelle. Architectes : Heintz-Kehr et associés. Crédit photo : Heintz-Kehr et associés

 

Complexe culturel, Haute-Garonne

« Situé sur la commune de Plaisance du Touch, à une quinzaine de kilomètres du centre de la métropole, le projet s’inscrit dans un territoire ordinaire caractéristique des espaces périurbains. Localisé à la sortie du centre ancien, en retrait de la route départementale, dans une zone diffuse et hétérogène, le site est constitué par des bâtiments d’activités (concessionnaires et entrepôts), des résidences de promotions immobilières, un groupe scolaire, un parking et le bâtiment existant. La volumétrie, l’enveloppe unitaire et le mode constructif industriel assurent la continuité avec le contexte. En revanche, avec l’utilisation de matériaux réagissant aux conditions atmosphériques, l’expression architecturale complexe et vivante lui confère une présence singulière. »

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Localisation : Plaisance du Touch. Programme : Complexe culturel. Architectes : PPA architectes. Crédit photo : Philippe Ruault.

 

Le centre d’art de « Grosser Garten », Moselle

« À l’origine du projet, une devise portée par Claude et Jacqueline Reslinger : « Recevoir, donner ». La démarche de ce couple, de commerçants à la retraite, les a amenés à se passionner pour l’art en s’investissant dans une association locale d’expression et de partage artistiques. Ils ont poussé à élargir son rayonnement. Leur curiosité leur a notamment fait découvrir entre autres Joseph Pyrz, sculpteur dont ils sont devenus les mécènes. Le projet du Centre d’Art s’est ainsi organisé autour d’œuvres de cet artiste polonais, avec pour objectif d’incarner et de transcender la diffusion d’un art partagé, au cœur du milieu rural. »

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Localisation : Schorbach. Programme : Centre d’art. Architectes : Gabriel Marot. Crédit photo : Gabriel Marot

 

Musée ornithologique des Hauts de Bonaguil, Lot

« Le bâtiment, par ses volumes, ses matériaux, ses volets, s’inspire de l’architecture des séchoirs à tabac, qui font partie du paysage rural du sud-ouest de la France. Construit en bois de châtaignier, issu de la forêt qui l’entoure, il fait une large place au verre, en façade, comme en toiture, pour représenter ce cadre boisé, fait d’ombre et de lumière. La scénographie fait appel à la symbolique de l’oiseau, symbole de l’âme, qui relie la terre au ciel, d’où leur présentation verticale, sur des mâts et plateaux de tôle perforée, comme s’ils étaient posés sur les branches d’un arbre. »

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Localisation : Les Hauts de Bonaguil. Programme : Musée ornithologique. Architectes : Pascale de Redon. Crédit photo : Vincent Monthiers

 

La médiathèque d’Onet-Le-Château, Aveyron

« Le programme du projet Médiathèque d’Onet-le-Château, en Aveyron, au cœur de la France rurale, visait la mise aux normes d’une bibliothèque très fréquentée à l’architecture datée. (…) En partant de l’indispensable réfection de la toiture, le projet réorganise complètement le programme, le développe sur deux niveaux tout en conservant l’emprise de l’existant. Ce parti permet d’une part de générer un accès à l’étage, ouvert sur une terrasse ensoleillée, et, d’autre part, de créer un gain de surface appréciable sans empiéter sur le parking, indispensable dans cette petite ville rurale. De l’extérieur, la lecture du projet est claire, identifiable par les deux nouveaux volumes en bardage inox, en double hauteur avec mezzanines. »

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Localisation : Onet-le-Château. Programme : Réhabilitation de la médiathèque. Architectes : Raphaël Bétillon et Nicolas Dorval-Bory. Crédit photo : Nicolas Dorval-Bory

 

Centre d’art, Lot

« Il nous semble que tout est là, que nous devons être attentifs, repérer ce qui constitue la singularité du lieu et la conforter. La découverte de cette construction qui exprime avec des moyens réduits l’évidence des usages qui l’ont habitée procure un plaisir proche de celui que donne la lecture d’un discours exposant avec clarté, sans jargon, des phénomènes complexes. La beauté des étables, des auvents et des cours réside dans la capacité de ces ouvrages à témoigner de leur usage, de leur fonction symbolique, de leur construction entendue comme le sens accordé au choix et à la disposition ensemble des éléments qui constituent le tout. »

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Localisation : Beauregard. Programme : Transformation d’une ferme et de ses dépendances. Architectes : FACES. Crédit photo : FACES

 

Salle multiculturelle « la boiserie », Vaucluse

« La grande salle, d’une capacité totale de 1 000 personnes dont 640 assises, est composée d’une scène fixe et de 415 sièges sur gradins télescopiques. Elle est dotée d’espaces d’accompagnement : salle multi-activités pour 30 personnes, espace d’accueil-exposition, foyer, bar, loges, un grand parking. (…) Cet édifice ne se fonde pas ; il s’arrime. À la manière des cartes portulans, il définit sa position exacte par une triangulation à grande échelle. Le point de visée est le massif du Ventoux, et les deux ailes de la construction se déboitent en s’ouvrant vers le Levant. »

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Localisation : Mazan. Programme : Salle multiculturelle. Architectes : DE-SO. Crédit photo : Hervé Abbadie

 

Citations et iconographie issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016

Mardi prochain 6 septembre, épisode 6 : l’aménagement urbain

A voir aussi : Prologue : voir la France à Venise

Pascal Gontier : au-delà des standards

Pascal Gontier : au-delà des standards

Si d’emblée le bâtiment Max Weber implanté dans l’enceinte de l’ Université Paris Ouest Nanterre-la-Défense présente une architecture retenue, il suffit de le parcourir pour comprendre qu’il est néanmoins innovant. Avec cet édifice comprenant des bureaux pour les chercheurs, l’agence Pascal Gontier prend le contre-pied de ce qui se fait habituellement dans le secteur tertiaire, loin des produits ultra standardisés qui ne trouvent leur identité que dans une surenchère formelle en façade. En construisant une structure 100% bois, sans climatisation artificielle ni faux plafonds, l’architecte dit souhaiter pallier à ce que Rem Koolhaas nomme le Junkspace, soit les résidus de l’aménagement du territoire, résultante de la modernisation. Ici, les exigences environnementales deviennent moteur de création.

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Pour ce nouveau Laboratoires en Sciences Sociales et Humaines, Pascal Gontier a étudié les questions techniques dès le concours en 2012 ; ces dernières aboutissant à cette forme architecturale. La volumétrie de l’immeuble de bureau se développe en U sur cinq niveaux, avec trois entités structurelles composées de parallélépipèdes large de 12 m.

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La structure est entièrement conçue en ossature bois 160 et en panneaux de contreventement en bois lamellé-croisé (CLT). Le socle du bâtiment est également en structure bois, avec des caissons Kerto-Ripa® de 12 m de portée dans lesquels sont insérées des poutres métalliques à intervalle régulier, pour assurer la reprise de charge verticale des poteaux tramés dans les étages. Pas de noyau béton non plus pour les cages d’ascenseurs et escaliers, la cohérence structurelle limitant le problème des interfaces entre les matériaux et, de facto, assurant un gain de temps sur le chantier. Le sol est quant à lui en béton brut, matériau choisi pour son inertie thermique, revêtu d’un simple linoléum dans les étages.

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Garder la structure visible en finition et laisser les matériaux apparents dans la vérité de leurs assemblages a engendré de nouveaux défis, notamment des problématiques de traitement au feu et de réglementations. En façade, un bardage en aluminium, voulu non seulement par la maîtrise d’ouvrage pour des questions de pérennité et d’entretien, mais aussi par l’architecte pour mieux s’intégrer au tissu existant, dominé par le béton et le métal.

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Depuis l’extérieur, les sous-faces des plafonds des bureaux étonnent. Dépourvues de faux plafonds, les poutrelles bois laissées apparentes sont tramées, ménageant une cavité d’une trentaine de centimètres tous les 3,50 m pour y placer l’acoustique, les fluides et l’éclairage. Modulables et flexibles grâce au système poteaux dalles, les bureaux sont disposés de part et d’autres des circulations selon une trame de 16 m2. Chaque bureau comprenant deux ouvrants par travée est éclairé naturellement d’un grand et d’un petit oscillot-battant.

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Enfin, pour assurer la ventilation naturelle, la toiture du bâtiment est parsemée de 25 cheminées de 3,70 m de haut. Ce dispositif a fait l’objet d’études très poussées et constitue une première pour un immeuble de bureau en France.

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Avec ce projet, Pascal Gontier se livre à un exercice radical, mariant structure bois et ventilation naturelle, la technique induisant l’esthétique. Pour la maîtrise d’ouvrage, construire entièrement en bois était autant une envie qu’une source d’inquiétude, vis à vis de la gestion du risque, du coût, des appels d’offre… Au vu du résultat du concours, construire en bois est devenue une évidence et même une opportunité.

Amélie Luquain

 

Fiche Technique

MOA : Université Paris Ouest Nanterre la Défense. Mandataire de la maîtrise d’ouvrage : Icade Promotion. Assistance à maîtrise d’ouvrage HQE : SLH ingénierie. MOE : Pascal Gontier Architecte. Programme : Laboratoires en Sciences Sociales et Humaines (2 grandes salles de réunion au RDC, 1 amphithéâtre, 4 salles de convivialité, 124 bureaux, 25 places de parking). BET : Inex BET fluides, Batiserf BET structure, Cabinet MIT économiste, J.P. Lamoureux acousticien, Paul Green paysagiste. Entreprises : SNRB entreprise générale (sous-traitant : HOUOT (structure bois), SISAP aménagement, CEGELEC, SPIE Ile-de-France Nord Ouest, OTIS France, EUROVIA. Surface : 4904 m2 SDP et 5339 m2 SHON. Coût de la construction : 11 743 757 € HT. Livraison : février 2016.

 

Matériaux : panneau bois CLT, caisson Kerto Ripa®, isolation en laine de bois, sol en linoleum et parquet frêne, escalier en CLT et parquet chêne, menuiserie extérieure en bois/aluminium, toiture végétalisée intensive

 

Courtesy Pascal Gontier / Hervé Abbadie

 

 

Cinier : Le grand Art de chauffer

Cinier : Le grand Art de chauffer

Créateur de radiateur d’exception depuis 40 ans, la famille Cinier concilie l’Art et l’artisanat au service du chauffage. Chaque radiateur porte l’empreinte de son créateur, Johanne ou Michel Cinier, à l’instar d’une toile, réalisée ici sur une base de pierre olycale. Celle-ci diffuse la chaleur naturellement et confortablement par le réseau eau chaude ou électrique situé à l’arrière. Il existe 40 modèles design, 20 modèles Greenor (réversible chaud/froid), 15 modèles de sèche-serviettes. Plus de 30 modèles Belle époque distribués par Cinier. La marque distribue également les radiateurs de la marque Brem.

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Luminaires graphiques et radiateurs avec éclairage périphérique.

La marque commercialise aussi 15 modèles de luminaires à éclairage Led, très graphiques. Il sort environ 1000 radiateurs par an de l’atelier situé à Sète qui sont distribués dans 38 pays.

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Une belle représentation des lignes proposées par Cinier.
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(en gris et sable au centre) A noter en 2016 La collection ROC qui réunit chauffage et éclairage dans une dimension unique (182 x 46,5 cm) et une finition lisse et minimaliste (1,5 cm d’épaisseur). Design Michel et Johanne Cinier. En blanc olycale, sable naturel, noir doré. A partir de 1298 €.

Destiné aux prescripteurs, un showroom de 60 m2 vient d’ouvrir à Paris, il présente une sélection de pièces uniques qui permettent d’apprécier la qualité des produits ainsi que des luminaires de la collection CINIER LT.

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Dans une cour calme, un lieu lumineux pour faire ses choix.

 

Françoise Marchenoir

 

Cinier : 10 rue du Pré aux Clercs, 75007 Paris.

Ouvert du lundi au vendredi uniquement sur rendez-vous en contactant David Tocheport au 06 16 67 85 16.

 

Photos Olivier Hallot

La France vue de Venise, épisode 4/8 : le logement collectif

La France vue de Venise, épisode 4/8 : le logement collectif

Un Terreau français exposé à la 15e biennale d’architecture de Venise foisonnant, y compris pour le logement collectif. Aux antipodes des mégalopoles qui prônent la verticalité et la densité, le logement collectif en périphérie s’étale. Profitant d’un vaste territoire à disposition, les bâtiments de logements soulignent l’horizon, leur morphologie s’adaptant aux villages ou quartiers dans lesquels ils s’insèrent. Alternative possible aux doux rêves populaires de maison individuelle avec jardinet, répondant aux attentes d’individualisation des habitants, tout en limitant à minima l’étalement urbain, l’habitat intermédiaire ou semi-collectif, comprenant accès individualisés et espaces extérieurs privatifs, est privilégié. AL

 

Quartier Schweitzer, Haut-Rhin

« Le site du projet est celui d’une école des années 1960, inadaptée aux exigences et réglementations actuelles. Loin du centre de la ville dont il est séparé par un canal et une voie ferrée, il se situe dans le quartier nord de Riedisheim qui est en pleine restructuration. (…) Le projet est constitué de quatre bâtiments de deux à trois niveaux, positionnés presque parallèlement sur le site afin d’offrir les décalages nécessaires au bon ensoleillement de chaque logement ainsi que des vues sur le canal voisin. Ces constructions combinent le gabarit traditionnel d’un toit à deux pans et une conception innovante des logements et des matériaux. »

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Localisation : Riedisheim. Programme : école maternelle et 36 logements sociaux. Architectes : DeA architectes. Crédit photo : PM Rouxel

 

La Roche-sur-Yon, Vendée

« Ce projet est d’une échelle « modeste ». Il cristallise un désir souvent partagé de nos contemporains : une maison individuelle avec un jardin et un garage, sans mitoyennetés si possible. (…) Une volonté de mener un projet « intègre », « radical » et « curieux ». « Intègre » parce que nous le souhaitons intact à l’idée première du projet : apporter un espace supplémentaire au logement dans le budget imparti. « Radical » parce qu’il manipule les archétypes de la maison ainsi que les codes vernaculaires locaux en les détournant et en les esthétisant, leur donnant ainsi une autre sonorité. « Curieux » parce que cette construction porte un intérêt prospectif à des modes de vie, dans un espace non qualifié. »

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Localisation : La Roche-sur-Yon. Programme : 7 logements locatifs sociaux. Architectes : Détroit architectes. Crédit photo : Javier Callejas.

 

Caussade, Tarn-et-Garonne

« Le métier d’architecte nécessite aujourd’hui plus que jamais, à la fois, une acuité à lire, interpréter chaque situation et programme et, à la fois, une force de proposition associée à une forme de résistance dans un contexte aux valeurs souvent imposées. »

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Localisation : Caussade. Programme : Maison médicale, logements, aménagements urbains. Architectes : Véronique Joffre. Crédit photo : Véronique Joffre

 

Croix de Montfleury, Isère

« Au cœur de la Tronche (Isère), en limite d’un Espace Boisé Classé qui forme une barrière végétale remarquable pour l’entrée de cette petite agglomération, le projet de douze logements BBC (Bâtiment Basse Consommation) est constitué d’un seul volume. »

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Localisation : La Tronche. Programme : 12 logements. Architectes : Paul & Seguin architectes. Crédit photo : Paul & Seguin architectes

 

Dijon, Côte-d’Or

« Ce projet illustre à sa manière la réconciliation entre production industrielle et petite échelle, préfabrication et qualité du détail, standardisation et caractère. La préfabrication béton est ici un choix pour apporter un surplus de richesse à l’échelle locale par un matériau riche en solutions et aspects. »

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Localisation : Dijon. Programme : 20 logements. Architectes: Ateliers O-S architectes. Crédit photo : Ateliers O-S architectes

 

Saint-Germain-sur-île, Ille-et-Vilaine

« La Cie.Rit est le nom d’un collectif d’habitants de 4 foyers réunis autour d’envies « communes » d’habiter en partageant des espaces, des biens et des façons de faire. (…) Dans une trame régulière poteau-poutre bois, l’auto-construction a permis des typologies adaptées aux foyers et à leur budget sans surcoût. L’évolutivité des structures familiales et des modes de vie a été prévue dès la conception. Par exemple, deux logements superposés permettent une cession de chambres d’une famille à l’autre (l’une sans enfant et l’autre avec des jeunes adultes) ; l’atelier commun peut évoluer en lieu de travail ou de commerce ; la salle commune est à la fois une salle de jeux des enfants, une salle de travail et de réunion des parents, ou une salle de projection et de fête la nuit. »

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Localisation : Saint-Germain-sur-île. Programme : 4 logements groupés. Architectes : Cécile Gaudoin architecte. Crédit photo : GLG.

 

ZAC Monges-Croix-du-Sud, Haute-Garonne

« La pierre massive permet une construction « à sec », très rapide. Les nuisances de chantier sont très faibles et le temps de montage réduit.Ses propriétés d’inertie, de déphasage, de régulation hygrothermique en font un matériau de construction sain et pérenne. Un éventuel recyclage se limitera à une déconstruction et à une réutilisation des pierres à l’identique de l’initial. »

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Localisation : Cornebarrieu. Programme : 20 logements sociaux. Architectes : Perraudin architecte. Crédit photo : Serge Demailly.

 

Citations et iconographie issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016

Mardi prochain 30 août, épisode 5 : les équipements culturels

A voir aussi : Prologue : voir la France à Venise

La France vue de Venise, épisode 3/8 : les équipements touristiques

La France vue de Venise, épisode 3/8 : les équipements touristiques

Continuons l’exposition du Terreau français présentée à la 15e biennale de Venise, avec les équipements touristiques au service d’une activité qui représente 6,5% du PIB. Ici, pas de règles ni de modèles, juste le besoin de donner envie, d’apporter confort et sérénité, dans ces lieux destinés à y passer des moments conviviaux, havre de paix et de repos. A la mer, à la montagne ou à la campagne, les équipements répondent chacun à un contexte particulier sans faux-semblant, sans gestes grandiloquents, préférant à la démonstration de force une rêverie douce, à l’image de la chapelle Sainte-Geneviève, propice à l’imagination. AL

 

Restaurant « La pibale », Landes

« Le village de Contis a été construit dans la lette, territoire entre l’océan Atlantique et la forêt des Landes. Il est apparu évident que ces deux paysages se laissent découvrir au travers du bâtiment. La nouvelle Pibale a été pensée comme totalement transparente d’est en ouest. Elle est fermée au nord pour se protéger des vents les plus violents. Au sud, elle s’ouvre ponctuellement pour cadrer des vues vers le linéaire de dunes vierges. La nuit, lorsque le paysage s’efface, c’est le bâtiment qui s’anime en restituant une géométrie dévoilée par ses transparences. Le ciel apparaît alors au travers des carrelets de bois, conférant au bâtiment une certaine légèreté. »

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Localisation : Contis Plage. Programme : Maison, boutique et restaurant. Architectes : Atelier Ferret architectures. Crédit photo : Hervé Lefebvre

Reconversion de la chapelle Sainte-Geneviève, Meuse

« Ce qui frappe d’emblée dans le travail de Katarina Malingrey et Caroline Leloup, c’est cette capacité à allier une approche pragmatique, un « bon sens paysan » qu’elles revendiquent, et un univers poétique qui en appelle à l’enfant qui demeure en chacun de nous. Raconter des histoires au travers de leur projet est au cœur de leur pratique. Il s’agit autant de se figurer des usages futurs, des postures, que de développer au sein même du quotidien, un imaginaire autour du projet et de ses significations. La petite extension de la chapelle Sainte-Geneviève, destinée à accueillir les randonneurs, devient ainsi « une belle au bois dormant » qui semble avoir toujours été là à nous attendre à la lisière de la forêt. »

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Localisation : Saint-Maurice-sous-les-Côtes. Programme : Lieu d’accueil pour les randonneurs. Architectes : OBIKA. Crédit photo : Nicolas Waltefaugle.

 

Site naturel de tourisme vert « U Mulinu Vivu », Haute-Corse

Captée en amont, l’eau est canalisée puis envoyée dans une microturbine en aval pour produire de l’électricité dans un petit édifice baptisé Mulinucciu (petit moulin), édifié à côté du moulin à grains historique, à présent désaffecté et transformé en local commun. L’excédent d’énergie produit est transformé en lumière ; à travers les jours laissés entre les pierres, la lumière filtre et transforme l’édifice en lanterne dans la nuit. Le jour, la chaux arboricole, dont les arbres du site sont badigeonnés, figure une ligne qui représente la hauteur d’eau nécessaire à la production. L’énergie, a priori insaisissable et invisible, s’incarne dans l’espace.

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Localisation : Vallée de Pietracorbara. Programme : Site naturel de tourisme vert. Architectes : Damien Antoni. Crédit photo : Stéphane Guiraud

 

Parc aquatique, Lot-et-Garonne

« Le site est traité comme un fragment de paysage en continuité avec le milieu naturel en place. Un travail de modelage des terres rétablit une géographie en cohérence avec le coteau : un relief naturel accueille en contraste les objets singuliers et géométriques du programme. Une jeune chênaie est par ailleurs implantée pour créer une continuité aux structures végétales existantes. (…) Tantôt limite, tantôt passage ou lien, la clôture est aussi support des fonctions « vitales » de la piscine et se transforme, se dilate à leur contact. Elle sert de guide à une véritable promenade dès l’entrée aux bassins. Cette mise en scène des éléments de programme sur l’ensemble du site crée un lieu vivant plus vaste et généreux qu’une piscine : un bâtiment paysage que chacun peut s’approprier, au gré de ses envies. »

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Localisation : Fumel. Programme : Parc aquatique. Architectes : LOG architectes. Crédit photo : Edouard Decam

 

Centre de vacances, Puy-de-Dôme

« Nous démarrons en 1998, jeunes architectes, à Clermont-Ferrand, sur une intuition initiale –nourrie par la notion de « régionalisme critique » chère à Kenneth Frampton – celle des liens mouvants et en Mouvement entre Territoire et Architecture… intuition qui incorpore nos propres initiales et forme MTA. Doucement, nous allons être confronté à la mutation de cette « terre du milieu » : déprise du monde rural, mise en friche, désindustrialisation aussi. Là où Frampton associait l’émergence du régionalisme critique à une certaine prospérité d’un territoire, il nous fallait changer de concept, d’attitude face à l’abandon constaté et l’appauvrissement grandissant. »

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Localisation : Viscomtat. Programme : Centre de vacances. Architectes : MTA architectes. Crédit photo : Joël Damase

 

Sanitaires du Lac du Lit du Roi, Ain

« L’enjeu principal est de répondre au besoin de créer un lieu mieux proportionné avec un objectif d’espace plus qualitatif et rationnel. L’attitude principale est de se protéger des vues directes sur le programme et ainsi d’introvertir un espace central ouvert vers le ciel. Une vue traversante oblique est permise par les ouvertures opposées tout en proposant des perceptions sur le lac et le paysage lointain. »

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Localisation : Massignieu-de-Rives. Programme : Sanitaires d’une base de loisirs. Architectes : Ateliers Régis Roudil. Crédit photo : Erick Saillet

 

La ferme du Marais Girard, Vendée

« L’ancienne ferme du Marais Girard est située dans un espace de marais, au bord de l’océan, rattrapé par l’urbanisation pavillonnaire : un territoire littoral ordinaire. (…) Ce village de vacances est composé de 16 villas groupées (pontons, perchées ou patios) où l’on séjourne en lien avec l’environnement, en décalage avec les habitudes quotidiennes. Le dispositif est complété par cinq chambres d’hôtes, un logement de fonction et des bâtiments communs (accueil, restaurant, bar, halle d’animation, piscine, cuisine participative, serre, séchoir, halle aux créations). »

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Localisation : Batignolles-sur-Mer. Programme : Villas touristiques, chambres d’hôtes, restaurant, bar, etc. Architectes : TICA. Crédit photo : François Dantard

 

Maison du Parc naturel régional du Haut-Jura, Jura

Le principal objectif de notre démarche est d’exprimer cette médiation entre préservation et développement. La lecture du nouvel équipement ne doit pas permettre d’identifier ce qui vient de l’histoire et de la culture locale de ce qui procède d’une démarche contemporaine et globale. La forme du nouveau bâtiment est une évolution directe de l’architecture traditionnelle, transcrite avec une plus grande abstraction géométrique et une matérialité différente, qui confirment le caractère contemporain de notre intervention.

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Localisation : Lajoux. Programme : Maison du Parc naturel régional du Haut-Jura. Contributeurs : Tectoniques et Architectures Adelfo Scaranello. Crédit photo : André Morin. 

 

Citations et iconographie issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016

Mardi prochain 23 août, épisode 4 : le logement collectif

A voir aussi : Prologue : voir la France à Venise

La France vue de Venise, épisode 2/8 : la maison individuelle

La France vue de Venise, épisode 2/8 : la maison individuelle

La présentation des projets exposés dans la salle Terreau du pavillon français à la 15e biennale de Venise continue avec une sélection de maisons individuelles. A la question de l’agence Block, « comment en finir avec le pavillonnaire sur catalogue ? », les architectes répondent bien souvent par la reprise et le détournement de l’archétype en l’adaptant aux usages et besoins contemporains. Ainsi, la maison péri-urbaine adopte une posture individuelle, posée sur de vastes espaces, prenant la mesure du corps et ouvrant des perspectives sur le territoire. AL

 

Maison Seguin, Vendée

« 2002, Les Herbiers, commune moyenne, un règlement, des règlements… Un Plan d’Occupation des Sols en Zone patrimoniale, une parcelle inondable. Gabarit et matériaux imposés, enduit gratté, tuile canal. « On a des modèles tout faits ma petite dame, choisissez dans notre catalogue… Je vous en met pour combien? » Situation qui conduit presque à chaque fois au modèle néo-régionaliste des pavillonneurs. Comment échapper à cette situation sans être hors-la-loi ? Comment proposer autre chose ? Sortir du catalogue, l’abandon d’un modèle vide de sens. »

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Localisation : Les Herbiers. Programme : Maison individuelle. Architectes : BLOCK architectes. Crédit photo : Valérie Fillon

 

Maison « Los-Toen », Finistère

« Un pavillon des années 1970 dans la campagne finistérienne. Projet : chercher les potentiels du lieu, sublimer ses atouts. (…)  L’extension s’installe en continuité exacte du volume contre le pignon est existant : elle donne de l’intérêt au pignon. Il est « sculpté » pour devenir l’entrée principale. La toiture se prolonge par un large auvent qui marque le seuil. Ce débord généreux donne de l’ampleur, devient essentiel. Les habitants s’y tiennent, s’arrêtent un moment. Il marque la maison. Les propriétaires le nomment immédiatement pendant le chantier le «los-toen » , littéralement « queue de toit » en breton, et terme plus adapté que « auvent » ou « casquette ». »

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Localisation : Dirinon. Programme : Maison individuelle. Architectes : Bodenez et Le Gal La Salle architectes. Crédit photo : Bodenez et Le Gal La Salle architectes

 

Maison à Crac’h, Morbihan

« Parce qu’il est difficilement accessible, non raccordé aux réseaux, administrativement complexe, le site va énoncer l’équation à résoudre. À Crac’h, l’intégration au contexte ne cherche pas la déférence absolue par une approche mimétique. Le projet ne s’intègre pas à son environnement, il crée des relations avec son milieu, celui qui a imposé les règles du jeu. (…) La maison fonctionne en autonomie non pas par posture intellectuelle mais par nécessité. Elle est le résultat de la rencontre entre un architecte, une famille, son mode de vie et un milieu. »

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Localisation : Crac’h. Programme : Maison individuelle. Architectes : Alexandre Favé. Crédit photo : Stéphane Chalmeau

 

La maison dans le jardin, Seine-et-Marne

« La Maison dans le Jardin est posée sans dérangement dans un verger clos sur 12 dès béton. Le volume compact est décomposé horizontalement en deux parties :

– en bas, des modules de bardages préfabriqués, pleins ou transparents, organisent la relation de proximité au jardin et qualifient les vues. Les surfaces de verre sérigraphié composent des cadrages lumineux sur les quatre orientations.

– en haut, de longs tasseaux de mélèze soigneusement disposés composent une masse homogène et fluide qui répond à la canopée. Cette vêture génère des éclairages à claire-voie dans l’espace central de l’étage. »

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Localisation : Verneux-Les-Sablons. Programme : Maison individuelle. Architectes : Arba-. Crédit photo : Hervé Abbadie.

 

Maison PEN.DU, Morbihan

« L’architecture se déploie, projetant l’espace d’usage avec mesure, celle du corps qui se déplace, anticipant la posture, investissant les entre-deux, ouvrant les perspectives. Elle témoigne de l’aptitude des hommes à construire avec des choses concrètes. Ici la botte de paille donne la mesure : 35x50x90, posée sur chant, dressée à la main dans une double ossature formant caisson. Comme une partition faite de plein et de vide, l’architecture s’impose en rythme. (…) Les panneaux translucides en pvc se sont imposés comme une solution technique et économique pour répondre à l’usage du jardin d’hiver et envelopper toute la construction. Cette posture radicale nous a permis de révéler la dimension plastique du matériau. L’expression juste et immédiate de la matière, révélant la structure et vibrant avec la lumière. »

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Localisation : Pénestin. Programme : Maison individuelle. Architectes : BRUT. Crédit photo : Maxime Castric

 

Citations et iconographie issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016

Mardi prochain 16 août, épisode 3, les équipements touristiques

A voir aussi : Prologue : voir la France à Venise

La France vue de Venise, épisode 1/8 : les équipements sportifs et sanitaires

La France vue de Venise, épisode 1/8 : les équipements sportifs et sanitaires

Nous débutons notre présentation des projets français exposés à la 15e biennale de Venise par une série d’équipements. Pour faciliter la lecture et pour des raisons éditoriales, nous avons regroupé les projets par programmes, adoptant un parti-pris très différent de celui des commissaires du Pavillon, qui ont plutôt articulé leur propos autour de questions territoriales. Tous les textes entre guillemets sont tirés du catalogue de l’exposition. On s’y reportera pour mieux comprendre les positions des commissaires, ou pour prendre connaissance de l’ensemble des projets et études montrés à Venise, notre sélection ne reprenant que les réalisations exposées dans la salle Terreau. 

 

Les équipements sportifs témoignent de l’émergence des pratiques accentuant le coté ludique d’un exercice physique longtemps prisonnier du culte de la performance. Devenues moins compétitives, elles étendent leur fonction de socialisation au-delà de l’horizon du club, et semblent s’adresser à une population plus large. Des maîtrises d’ouvrages privées peuvent s’intéresser au secteur, aboutissant à l’implantation de programmes hybrides dans des espaces périurbains peu qualitatifs, comme l’étonnant Blok de l’agence MOA. Assurant par les soins le maintien d’un niveau de santé qui ne peut plus être atteint par l’exercice physique, les équipements à vocation médicale sont, avec les équipements sportifs, un rouage important du territoire. 

 

Salle de foot à deux « Blok », Bouches-du-Rhône

« L’architecture contemporaine n’a pas bonne presse. Si la commande publique limite les dégâts, qui ne fustige pas l’architecture privée qui massacre les entrées de villes ? Et comment le contester – malgré Venturi, Goulet, Koolhaas, Mangin ­–, etc ? (…)  Le projet s’intercale entre deux immenses écrans vitrés : le premier pour être vu. Le second pour voir. (…) À l’intérieur, les fonctions deviennent spectacle : en haut, un énorme aquarium vitré rempli de sportifs déchaînés. Au premier étage, notre théâtre met cette fois en scène une immense cuisine ouverte sur une largeur de plus de quinze mètres. (…) Le dispositif est assez puissant pour se passer d’une matérialité noble. Le Blok s’accommode ainsi des matériaux les plus simples, et transforme ses réseaux techniques apparents en ornement. Contexte encore. N’oublions pas que c’est à Marseille qu’a été inventé le « Brutalisme », par un certain Le Corbusier. »

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Localisation : Marseille. Programme : Salle de « foot à deux » et snack. Architectes : MOA architectes. Crédit photo : Philippe Ruault.

 

Centre d’activités et de danse, Nord 

« Cette commande particulière a été réalisée à l’issue d’une consultation sans concours avec remise de prestations, sans programme et sans budget défini. (…) Le projet, qui avait initialement l’ambition de remplacer une école de danse installée dans une construction préfabriquée obsolète, est devenu un projet de vivre ensemble plus ambitieux pour la commune. Ce nouvel édifice joue du contexte, en se plaçant, au sud, au plus près des mitoyens pour dégager, à l’ouest, un jardin partagé avec deux autres écoles proches. Le recul ainsi créé permet aux trois salles de loisir de s’ouvrir par de larges baies sur un espace extérieur, encadré par un long mur périphérique. Ce mur cerne la nouvelle construction pour la mettre à distance des ensembles pavillonnaires voisins. »

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Localisation : Quesnoy-sur-Deûle. Programme : Centre d’activités et de danse. Architectes : Hart Berteloot. Crédit photo : PM Rouxel

 

Equipement sportif de quartier « Futsal », Alpes-Maritimes

« C’est la pointe de Nice. L’extrémité. Quand on a glissé sous l’autoroute vers l’arrière pays, qu’on a longé la berge délaissée du Paillon et dépassé l’usine d’incinération, on est à l’Ariane. Un joli nom pour un lieu vilipendé. Au-delà, ce sont les villages de fond de vallée et de l’autre côté du fleuve, une voie rapide derrière des murs anti-bruit, puis la voie ferrée et la route. (…) Dans la ville dense, les rues orientées est/ouest cadrent les versants arborés des collines. Être à Nice, c’est se trouver entre minéralité et nature, pourtant dans les vallées, l’urbanisme « corridor » empêche la vue vers le paysage. Le futsal ancré perpendiculairement au fleuve et à la rue illustre cette nécessité de pouvoir laisser glisser le regard de la rue au fleuve, du fleuve aux collines. »

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Localisation : Nice. Programme : Equipement sportif de quartier. Architectes : CAB architectes. Crédit photo : Aldo Amoretti

 

Vestiaire du stade, Gironde

« La toiture est un pliage en tôle ondulée d’acier blanc, une même enveloppe légère pour les deux bâtiments. Le mur de soubassement est un socle en béton, une assise solide en harmonie avec les gradins existants. Le creux central est un seuil à l’abri participant à la mise en scène de l’entrée et l’appel vers le terrain. La volumétrie simple de l’extension s’inspire de l’existant et propose une lecture unitaire des deux entités, le déjà-là et le nouveau venu, pour ne former qu’un seul bâtiment. »

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Localisation : Floirac. Programme : Vestiaires sportifs. Architectes : Brachard de Tourdonnet. Crédit photo : Jean-Christophe Garcia

 

Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique « Le Home », Haute-Garonne

« Sur un « foncier abordable » acquis par l’APEAJ (Association pour l’Education et l’Apprentissage des Jeunes), le nouvel ITEP est projeté au cœur d’un site tailladé par des transformations urbaines brutales, un entre-deux livré à l’automobile, parfaite image d’un « paillasson de ville ». (…) Refusant les schémas d’organisation classique promus par l’éducation nationale – bâtiments autour d’une cour – le projet tend à isoler les fonctions afin de les rendre identifiables par des bâtiments autonomes et distincts, densifiant ainsi le parcellaire et rendant plus riche les espaces extérieurs. Ainsi organisé, le nouvel ITEP rassemble un groupe de sept bâtiments composant un ensemble de cours, placettes, jardin et cheminement où l’on se perd et découvre, effaçant la notion « d’institut » au profit de « hameau ». »

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Localisation : Toulouse. Programme : L’institut thérapeutique éducatif et pédagogique. Architectes : Laurens et Loustau architectes. Crédit photo : Laurens et Loustau

 

Réhabilitation-extension d’un presbytère, Haute-Savoie

« Le presbytère construit durant la première moitié du XIXe siècle est rénové pour accueillir la maison médicale et le logement du prêtre. (…) L’intervention cultive l’attachement à « l’état des choses » : les pièces commandées et le plan en enfilade, les matières et les surfaces altérées et patinées, l’inclusion du neuf dans le palimpseste du passé, le jardin en tablier rabattu de la façade, le retirement et l’intériorité recherchée du jardin clos, l’effacement du volume de la salle communale au bord du jardin. »

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Localisation : Thorens-Glières. Programme : Maison médicale, locaux paroissiaux, salle communale. Architectes : Guyard Bregman architectes urbanistes. Crédit photo : Guyard Bregman architectes urbanistes.

 

Maison d’accueil spécialisée pour épileptiques, Meurthe-et-Moselle

« Les contraintes économiques ont poussé l’Atelier à concevoir une méthode de travail qui se concentre sur l’essentiel : implanter un édifice à rez-de-chaussée, percer le volume de quatre grands patios, adoucir le béton brut par une matrice incurvée, parer les murs de tapisseries en laine colorée. Ces quelques décisions suffisent à flouter les frontières entre les mondes et à convoquer un cortège d’images qui complexifient l’univers du projet : c’est un hangar mais aussi un cloître, une maison, une place publique, une école, un terrain de jeu, un jardin. »

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Localisation : Dommartin-lès-Toul. Programme : Maison d’accueil spécialisée pour épileptiques. Architectes : Atelier Martel. Crédit photo : Atelier Martel

 

Groupe scolaire, Loire-Atlantique

« L’apparition d’un hangar métallique dissimulant un « ventre » aux parois en terre crue au bord de l’ancienne école ne pouvait être partagée et comprise qu’à la condition que ce projet émane collectivement des esprits de tous les acteurs réunis pour imaginer leur école du futur. (…) Quoi de mieux qu’une école construite par des éco-bâtisseurs en formation : une école où apprendre à apprendre devient un jeu d’enfant ! La terre du site comme matière première pour l’ensemble des murs intérieurs en est le fil conducteur : la fabrication d’igloo pour les enfants est une invention née d’un processus de création en mouvement, de la concertation à sa réalisation. »

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Localisation : Bouvron. Programme : Groupe scolaire. Architectes: Atelier Daubas Belenfant. Crédit photo : Bruno Belenfant

 

Citations et iconographies issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016

Mardi prochain 9 août, épisode 2 : la maison individuelle

A voir aussi : Prologue : voir la France à Venise

Architectures CREE 377

Architectures CREE 377

architectures cree 377Dans ce numéro Habiter, nous avons souhaité mettre l’accent sur une nouvelle génération de maisons remarquables qui dénotent toutes d’une tendance commune. Après l’ostentatoire et le recours au luxe et au précieux, on assiste aujourd’hui à une certaine forme de rigorisme, si ce n’est d’épure, de pair avec l’utilisation de matériaux bruts ou presque. Le bois, le béton, la tôle sont sculptés, façonnés ou déployés pour mettre en oeuvre des abris. Les maisons-représentation d’il y a quelques années font place à des maisons- cocon, voire, des maisons-bunker. Elles sont le lieu d’un repli sur soi, bien que connectées sur le monde. L’occasion également d’un retour aux éléments, plus qu’à la nature à proprement parler. De quoi témoignent ces architectures ? Peut-être de l’envie, si ce n’est le besoin, du simple plaisir d’habiter.. Le souhait de s’isoler et de s’éloigner du regard des autres. Ne plus faire la démonstration de ses capacités, mais profiter d’un lieu pour manger, dormir et contempler. Apprécier le temps, certainement, dans cette époque de vie accélérée.

Didier Fiúza Faustino

 

 

Architectures CREE 377

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