Patrik Schumacher à Berlin et John Pawson à Londres : la revue de presse du 30/11/2016

Patrik Schumacher à Berlin et John Pawson à Londres : la revue de presse du 30/11/2016

Colères, indignation, fureur et courroux : impôts, sous-traitances, concours et table rase des acquis sociaux. Patrik Schumacher à Berlin, John Pawson à Londres. New York : vers une architecture de l’espionnage. La revue de presse du 30 novembre 2016

 

Tête de turc

Indignation du Syndicat National de la construction des fenêtres, façades et activités associées (en abregé, SNFA), suite à la décision du groupe Vinci, qui a confié à un sous-traitant turc la réalisation de la façade de la future tour Saint-Gobain, à La Défense. « Les raisons de ce choix : à nouveau des prix anormalement bas ! », dit l’organisation, dénonçant « un nouveau coup dur pour les entreprises françaises, une fois de plus privées d’un important marché ». Aujourd’hui Metal Yapi « ne dispose en France que d’un établissement de moins de cinq personnes, qui n’est même pas affilié à la convention collective du bâtiment », écrit l’organisation, qui souligne que « La totalité des composants des façades ainsi que la main-d’œuvre de fabrication et d’installation seront donc intégralement de provenance “hors Europe”. »

D’après le syndicat, le recours à la sous-traitance étrangère devient une pratique courante « Ainsi la façade de la tour Carpe diem, confiée à la société chinoise Yuanda, et elle aussi située à la Défense, a souffert de fuites importantes, qui ont nécessité un colmatage pendant plusieurs mois, rapporte M. Marchand, délégué général du SNFA. Quant à la façade de la tour D2, elle a été confiée au sous-traitant Kyotec, qui lui-même sous-traitait toute sa fabrication en Turquie et a déposé le bilan avant la fin du chantier (…) Pour nous, il est impossible de travailler, en respectant toutes les règles, dans les conditions financières imposées par les entreprises générales ». Jean-Luc Marchand,, avertit : « Nos façadiers vont mourir ». Que le décès advienne au pied de la tour du champion national des produits verriers rend la fin encore plus amère.

Le Monde 

tour Saint-Gobain_la Défense_Valode et Pistre
Le projet de la tour Saint-Gobain à la Défense. Valode et Pistre Architectes Via le monde

 

 

Sans le soleil exactement

Fureur à l’Association Nationale des Propriétaires du Portugal (ANP). En quête de finances, le gouvernement socialiste vient d’approuver une révision des valeurs foncières des immeubles, affectant à « la localisation et l’opérativité relative » une part de 20%. Derrière ce jargon, il s’agit de taxer les appartements en fonction du soleil qu’ils reçoivent et de la qualité de leur environnement. « Les tables d’évaluation prennent en compte d’autres facteurs, comme l’existence d’un ascenseur, la climatisation centrale ou le garage, mais sans conteste, la grande nouveauté est l’apparition d’une taxe sur le soleil, qui augmente de 5 à 20%, cinq fois plus par exemple, qu’une piscine privée ou sept fois plus qu’un court de tennis », reporte le quotidien espagnol El Pais. « Paiera-t-on plus en fonction des heures d’ensoleillement de la maison ? Et si le temps reste nuageux une année durant ? Ou si un arbre me cache la lumière ? » ironisent les agents immobiliers lusitaniens. « Toutes les maisons du Portugal sont exposées au soleil car nous sommes un pays méridional où le soleil abonde. Tout indique que la phase suivante consistera à taxer l’oxygène que les gens respirent », s’indigne António Frias, président de l’ANP qui entonne presque à son insu le fameux « Taxman » des Beatles. Une solution pour échapper à l’impôt sans recourir à l’exil fiscal : relancer la construction de bunker et l’habitat troglodyte.

El Pais 

  

Pas dans mon port

Courroux à Helsinki, où l’on est vent debout contre le projet de Guggenheim, un bâtiment attribué à Moreau-Kusunoki, à l’issu d’un concours international rassemblant 1715 participants de 80 pays. Le parlementaire et architecte Alder Adlercreutz évalue le projet de l’agence franco-japonaise basée à Paris à l’aune du Guggenheim de Bilbao « L’architecture de Gehry est très différente, affirme sans risque d’erreur Adlercreutz, et je ne ressens aucune excitation à la vue du projet lauréat. Il donne l’impression d’une occasion perdue, et d’une proposition qui contribue très peu à améliorer la zone du port, qui n’apporte rien à l’espace public environnant et semble franchement déplacée », assassine le politicien-architecte, qui demande de refaire le concours en tenant compte du développement plus large de la zone du port. Le critique Jonathan Glancey renchérit « affirmant que le choix de cabanes en bois noir face à la pierre blanche des immeubles néoclassiques du front de mer était un affront et une provocation faite aux architectes finlandais. Ce ne sera pas du bois, car les règlements anti-incendie ne l’autorisent pas pour ce type de structure, ce devra être du béton ou de l’acier avec un bardage bois, le genre de chose qui ne plait pas aux Finlandais ». L’architecte Juhani Pallasmaa estime que le concours n’a pas produit de projet à la hauteur de ce site unique. Opposant de la première heure, il s’insurge contre un projet de business impitoyable maquillé en projet culturel. La fondation Guggenheim n’a pas souhaité commenter pour l’instant. De toute façon, ce n’est pas elle qui paye.

Architects Journal

Guggenheim Helsinki Moreau Kusunoki
Guggenheim Helsinki – Courtesy Moreau Kusunoki © Bruno Levy & Julien Weill & Moreau Kusunoki Artefactorylab

 

 

Pas en mon nom

Colère chez Zaha Hadid Architects, après les appels de Patrik Schumacher à abolir le logement social, supprimer la réglementation urbaine et privatiser en masse les espaces publics. Le propos a frappé le public assistant à la conférence berlinoise de Parametric Pat, tout comme les ayants-droits de Zaha Hadid, prenant leur distance avec le directeur de Zaha Hadid Architects par un communiqué émanant de.. Zaha Hadid Architects ! « Le « Manifeste de politique urbaine » de Patrik Schumacher ne reflète pas le passé de Zaha Hadid Architects, et ne sera pas non plus son futur. Zaha n’écrivait pas de manifeste. Elle les construisait. Par sa détermination et son travail acharné, Zaha nous a montré que l’architecture peut être diverse et démocratique. Elle a inspiré toute une nouvelle génération autour du monde à s’impliquer dans leur environnement, à ne jamais cesser de questionner et de ne jamais cesser d’imaginer ». La maitrise des ambiances n’est pas un vain mot chez ZHA !

The Guardian 

Schumacher Zaha hadid
Schumacher wearing the parametric tuxedo he designed himself. Photograph: Martin Slivka via The Guardian

 

 

Modeste

Icone de l’optimodernisme (le modernisme optimiste) d’après-guerre, l’ancien Institut du Commonwealth renaît en musée du design après un lifting de 83 millions de livres, somme tirée de la vente de terrains adjacents sur lesquels ont été construits des logements de luxe. OMA et Allies & Morrison ont été chargés de dessiner les immeubles d’habitation et les façades réhabilitées du musée, John Pawson s’est chargé des intérieurs : « j’ai toujours le sentiment que j’aurais pu être plus modeste, confie Pawson au Guardian. (…) La dernière chose que vous voulez voir dans un musée est la main de l’architecte. Vous n’avez pas envie de vous laisser distraire ». L’architecte a déployé sa palette habituelle, impeccable et soignée. Toutes les parois sont revêtues de délicats panneaux de bois. « Je ne pense pas que le brutalisme conviendrait ici, dit Sudjic, directeur du musée, en défense des choix de l’architecte. C’est un bâtiment assez fragile. La première fois que nous l’avons visité, il était comme un réfrigérateur abandonné sous la pluie. Je pensais qu’il avait besoin d’aide ». Devenir un encombrant pour être secouru par une main charitable : une stratégie à suivre pour les immeubles en péril.

The Guardian 

Design Museum_Institut du Commonwealth
The floor-to-ceiling windows of the luxury flats overlooking the new Design Museum roof. Photograph: Philip Vile/Chelsfield Developments (Kensington) Ltd.

 

 

NSArchitecture

Pour les new yorkais, l’édifice du 33 Thomas Street est « l’immeuble aux longues lignes », une tour de 170 mètres et 29 étages aveugle de la base au sommet. Non qu’elle cherche à éviter une taxe sur le mur rideau et l’ensoleillement, mais plutôt parce qu’elle est entièrement occupée par un standard téléphonique de la compagnie AT&T. La NSA, la National Security Administration, les grandes oreilles américaines, donne à la tour un autre surnom : Titanpointe. Des documents recueillis par le lanceur d’alerte Edward Snowden révèlent qu’elle abrite un centre d’écoute, et que sa concentration de lignes téléphoniques en faisait un endroit idéal pour intercepter les conversations des ennemis et des amis des USA – FMI, banque mondiale, banque du Japon, UE, ONU, et au moins 38 pays différents dont l’Italie, le Japon, le Brésil, la France, l’Allemagne, la Grèce, le Mexique et Chypre. Lithium, nom de code d’AT&T, avait aménagé des pièces à l’accès ultra restreint pour les employés de l’agence d’espionnage américaine. John Carl Warnecke, un des architectes les plus en vue des USA entre 1960 et 1980, mentionnait le projet sous le nom de code « projet X », et en parlait comme d’un gratte-ciel habité par les machines. « Il est difficile de savoir combien de personnes travaillent au 33 Thomas Street aujourd’hui, mais les plans originaux de Warnecke prévoit d’y stocker de l’eau de la nourriture et d’assurer les loisir de 1500 personnes. Il devait aussi recevoir une réserve de un million de litres de fuel pour assurer le fonctionnement de groupes electrogènes permettant à l’édifice de fonctionner comme une ville auto-suffisante », dans l’hypothèse d’une coupure de courant ou d’une attaque nucléaire. En 1982, le critique d’architecture Paul Goldberger saluait dans l’immeuble « un des rares exemples d’architecture moderne de qualité du quartier », jugeant « qu’il s’insérait dans son environnement plus gracieusement que n’importe quel autre gratte-ciel du secteur ». Un employé de la NSA a-t-il pu intercepter cet éloge ?

The Intercept 

Thomas Street
Sketch of the plaza at 33 Thomas Street via The Intercept

 

 

refaites le mur

Beijing refait le mur, celui de 3 437,70 m ceinturant la Cité interdite. Les travaux commencés samedi «  doivent remédier aux souffrances de l’âge qui menacent la structure impériale vieille de 600 ans ». L’ouvrage est touché par de nombreuses maladies, briques effritées, fissure dans la structure et affaissements qui affectent les fondations, selon le Beijing News. Tian Lin, professeur d’architecture ancienne à l’université de Beijing, affirme que ces problèmes sont causés par les facteurs naturels – autant que peuvent l’être le réchauffement climatique et les pluies acides. Dans le même temps, les infrastructures de la Cité interdites seront modernisées. Celles en place ne sont plus adaptées à un flot de visiteurs atteignant les 80 000 par jour, un ouragan d’origine touristique cette fois.

Global Times China

 

immobilier : Seveso sinon rien

A vendre au enchères, les anciens locaux du centre de formation des apprentis, rue de l’industrie, à Beauvais. 7637 m2 désaffectés depuis le départ de ses occupants vers un nouveau bâtiment « « Ces locaux sont une verrue pour nous », lâche Zéphyrin Legendre, président de la CMA (chambre des métiers et de l’artisanat, actuel propriétaire du bâtiment, NDLR). Initialement, la chambre voulait réutiliser le site pour le transformer en pépinière d’artisans. « Entre-temps, nous avons appris que le bâtiment était classé en seuil bas Seveso en raison de la société Soprogaz, située à côté », indique Christine Van Wabeke, juriste à la CMA. Ce qui a eu pour effet de mettre un coup d’arrêt au projet. « On ne peut rien en faire et c’est une charge financière car on continue de l’assurer, et on payait encore récemment la taxe foncière », poursuit-elle. » Pas très vendeur, d’autant qu’il est précisé que les futurs propriétaires seront limités dans l’utilisation des lieux. Les acheteurs potentiels devront préalablement se fendre d’une visite avant d’enchérir sur la mise à prix de 63 600€. Pour investisseur immobilier amateur de risques chimiques.

Le Parisien 

 

Olivier Namias

La solution Corian ®, en bardage extérieur

La solution Corian ®, en bardage extérieur

C’est sous son nom anglais, solid surface, que l’on désigne cette famille de produit dont le plus connu et le précurseur est le Corian ®, mis au point par les ingénieurs chimistes de DuPont de NemoursTM aux USA en 1967. Le Corian ® ne perce en Europe que dans les années 90 et se cantonne aux usages spécifiques dans le domaine de la santé, de l’hôtellerie, du commerce… Ce n’est que vers les années 2000 que les créateurs prennent la mesure de ses formidables capacités en terme d’agencement intérieur, de créations de produits, (baignoires, vasques, luminaires…) et d’applications en architecture en façades, parements… La première application en façade fut celle de l’hôtel Seeko’o en 2007 en Corian ® par l’atelier d’architecture King Kong. Depuis, il a fait de nombreux émules et ses applications ne connaissent guère de limites, sinon, peut- être, celles de son coût. Ses qualités de mise en œuvre en font l’auxiliaire idéal des projets d’architecture extérieure comme intérieure.  

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Hôtel Seeko’o, atelier d’architecture King Kong, Bordeaux
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Immeuble de bureaux White, agence ECDM, Montrouge (92)

Anne-Line Citerine, Responsable Marketing Façade chez DuPontTM Corian® nous présente la solution solid surface employée en façade au travers d’exemple de projets architecturaux, et ce dans l’immeuble de bureau White conçu par l’agence d’architecture ECDM.

Plus d’informations dans CREE 378, « L’imagination débridée du solid surface » page 134

 

 

Reconstruction du cinéma Alésia par Manuelle Gautrand

Manuelle Gautrand reconstruit le cinéma Alésia (Paris 14e), projetant le spectacle en ville.

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© Luc Boegly

 

Vide sculptural

Créé en 1921, le Montrouge-Palace comportait une salle unique de 2800 places, morcelées en 4 salles en 1973, alors qu’il passe sous l’enseigne Gaumont, qui deviennent 7 salles en 1986. Sous l’impulsion du groupe Gaumont-Pathé, il renouvelle son image urbaine. Proche de la place Victor et Helene Basch, sa façade principale orientée plein ouest s’ouvre sur le boulevard du Général Leclerc tandis que la seconde est située sur la rue d’Alésia. L’architecte Manuelle Gautrand profite de cette double orientation pour fabriquer un hall d’accueil traversant, sculpté en creux par la salle qui le surplombe ; le concept est perturbé par le plan Vigipirate, condamnant l’entrée sud. Derrière la façade principale, les circulations sont scénarisées, entrecoupées de vide. Les doubles hauteurs sont scindées de gradins, espaces intermédiaires libres offrant des pauses dans le mouvement continu vers les salles. Le public peut y assister à des projections en off, une façon de démultiplier les écrans. Pour l’instant dévolues à la projection de bandes-annonces et de publicité, ces salles ouvertes transforment le cinéma en lieu de projection totale. S’ajoute à la générosité du dispositif, rare dans une architecture commerciale, un parti-pris sculptural jouant sur la prolongation/inversion des gradins. Le gradinage devient un thème décliné dans tous les espaces servants du complexe, des halls aux circulations. Il est généré par une contrainte particulière de Gaumont, qui se distingue des autres exploitants par l’échappé de tête de 15 à 18 cm entre chaque rang, valeur élevée qui a produit des salles particulièrement inclinées. À l’intérieur des salles de projection, les interventions restent limitées par les codes Gaumont-Pathe, imposant les sièges rouges sur fonds noirs.

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© Luc Boegly
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© Guillaume GUERIN
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© Luc Boegly

 

Mitoyenneté

Le cinéma est inséré entre deux mitoyens de nature différente. L’un est un immeuble de logements sur 7 niveaux et l’autre un bâtiment mixte sur 2 niveaux. Pour assurer le maintien des ouvrages, les spectaculaires arches en béton de l’ancien cinéma vouées à la démolition ont été préservées pour maintenir les murs durant une bonne partie du chantier. Concernant l’acoustique, les concepteurs ont limité autant que possible les points d’appui structurels, pour isoler les salles de projection entre elles et vis-à-vis du voisinage. Les problématiques acoustiques usuelles des cinémas ont été accrues du fait d’une mitoyenneté directe et d’une structure mixte béton/charpente métallique. Il a fallu limiter les points d’appui et mettre en place des principes de doublages isolants et autoportants sur les parois des salles, en plafond (faux plafonds isolants sur suspentes à ressorts) et en plancher (faux planchers et gradins désolidarisés sur plot anivibratiles).

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Plan du RDC, coupe longitudinale et maquettes conceptuelles © Manuelle Gautrand Architectured

 

Écran lumineux

La mitoyenneté fut également difficile à appréhender en façade, les bâtiments adjacents ne pouvant accepter de nuisances, qu’elles soient sonores ou visuelles. Or, dans une référence à Blade Runner, l’architecte qui se dit volontiers cinéphile projette les films directement sur la façade, support de multiples animations. Haute de 21 mètres et large de 25, elle supporte douze grands rubans verticaux vitrés aux plans inclinés, se terminant en marquise accueillante et protectrice en partie basse, en débords d’environ 3 m sur le trottoir. Y sont disposées 3730 barrettes de LED, formant une grande résille animée. À mi-chemin entre l’installation et la peau numérique, 229 500 points LED sont contrôlés indépendamment, permettant la diffusion d’images et d’ambiances lumineuses sur l’avenue du Général-Leclerc. La largeur de l’avenue libère cette façade média des problématiques de nuisances visuelles en vis-à-vis, mais pas des nuisances latérales, à tel point que les extrémités de la façade n’ont pu être habillées de LED, définissant un cadre noir. Quant à la façade arrière, le principe de rubans plissés s’y décline timidement, mais abandonne l’éclairage artificiel.

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© Guillaume GUERIN

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© Guillaume GUERIN
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© Guillaume GUERIN

 

Le cinéma Alésia n’est pas le seul à avoir fait peau neuve. La politique du groupe Gaumont-Pathe s’est appliquée à d’autres salles, reconstruites elles aussi par des architectes choisis à l’issue d’une étude de faisabilité. Le cinéma Gobelins (Paris 13e) reprend son nom historique, Les fauvettes. Là encore, le temps des affiches semble bien révolu, l’agence d’architecture Loci Anima de Françoise Raynaud optant pour un mur pixelisé conçu avec l’artiste Miguel Chevalier. Au Gaumont-Convention (Paris 15e) pas d’affiches bariolées, ni de néons qui clignotent pour Jean-Pierre Buffi mais une façade « lanterne » qui signale sa présence derrière sa peau de verre. Tout est bon pour renouer l’esprit de la Ville lumière et le spectacle du cinéma dans la ville !

Amélie Luquain

 

Fiche technique

Reconstruction du cinéma « Alésia ». Maîtrise d’ouvrage : Gaumont-Pathe Maîtrise d’œuvre : Manuelle Gautrand Architecture BET : ON concepteur lumière. TESS ingénierie façades. KHEPHREN INGENIERE ingénierie structure. INEX ingénierie fluides et ascenseurs. PEUTZ : ingénierie acoustique. GETRAP maitrise d’œuvre d’exécution. Localisation : 73 avenue du Général Leclerc Paris 14e. Programme : 8 salles de cinéma avec 1380 places au total, hall d’accueil, espace atrium, bureaux Surface SDP : 3600 m² Montant des travaux : 12 M HT Dates : études 2011 chantier 2014 livraison 2016

 

A retrouver dans CREE 379, rubrique Matières Réfléchies – Lumières

CALEIDO Modèle Bent : un radiateur au design sensuel

CALEIDO Modèle Bent : un radiateur au design sensuel

CALEIDO Modèle Bent Design Alessandro Canepa

Un modèle sobre et tout en douceur dont le profil incurvé lui permet aussi d’évoluer en sèche-serviettes avec une barre centrale. Sa ligne en creux et une épaisseur réduite de la matière le rendent léger, réduisent son temps de chauffe tout en générant des économies d’énergie à rendement thermique identique.

En aluminium dans 3 coloris gaufrés : blanc, noir, gris. Versions hydraulique ou électrique. Se pose à l’horizontal ou vertical. Modèle simple ou avec barre sèche-serviettes (1 ou 2).

6 formats de 80 x 25 cm (450 W) à 220 x 52 cm (1061 W). Le modèle 1200 x 52 cm, version hydraulique, 1100 €.

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Conjonctures économiques et fuites d’eau  : la revue de presse du 22/11/2016

Conjonctures économiques et fuites d’eau : la revue de presse du 22/11/2016

­Conjonctures économiques, fuites d’eau de la Canopée à Buckingham Palace, l’adieu aux «Voiles» de Scampia, A la maison chez Venturi, recours littoral à Fouesnant : la revue de presse du 22 novembre 2016

 

Ça remonte!

Le monde du BTP et de l’architecture devrait retrouver le sourire à la lecture du « Global architecture Engineering and construction market 2016-2020 ». Le rapport prédit une croissance de 10,75 dans le secteur entre 2016, presque achevé, et 2020. Saint-Bim devrait souffler un vent favorable à la construction, en répandant partout ce qu’il faut bien qualifier de véritables miracles : « en utilisant le LEAP Bridge Entreprise (un logiciel dédié aux ouvrages d’art), les ingénieurs ont pu réduire de 80 % le temps de chantier du South Kasheli Bridge. Les ingénieurs parvenaient à calculer un caisson précontraint en 16 heures, au lieu de 128 heures avec des méthodes de conception traditionnelles ». Seul hic, le coût élevé des logiciels, qui entrave leur diffusion et freine la croissance globale du marché de l’ingénierie et de la construction. Bref, déjà dans le Cloud, mais pas encore sur un petit nuage.

via Business Wire 

 

Aux voleurs

« Les architectes peuvent toujours croire qu’ils sont les uniques observateurs de l’environnement bâti : ils ont tort », explique Geoff Manaugh, animateur du site bldg blog, et auteur d’un ouvrage qu’il présente au site d’ABC « il y a cette autre catégorie de personnes, ce sont des criminels, mais qui regardent aussi les villes et observent également l’architecture ». Son livre « A Burglars Guide to the City », ou Guide du cambrioleur urbain, a pour la ville les yeux d’Arsène Lupin ou de Rocambole. « Nous pouvons nous émouvoir du magnifique travail artisanal nécessaire à la réalisation d’un ornement, ses références historiques ou sa manière de restituer les branches et les fleurs, explique Manaugh. Un cambrioleur y verra d’astucieuses ou pratiques prises pour escalader la façade jusqu’au deuxième ou troisième étage. Là où nous voyons un splendide palier, ils y verront une cachette ». Même les barrières et les clôtures ne sont pas si protectrices, puisqu’elles protègent les voleurs des yeux des passants : un plaidoyer pour l’archi lisse.

Via ABC 

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Architectural features like air conditioning units can provide entranceways for burglars. (Unsplash.com: Rikki Chan, CC-0) via ABC

 

Aux étudiants

Pour éviter qu’ils ne deviennent voleurs, sans doute, les pouvoirs publics font appel aux étudiants. « Architectes, constructeurs et étudiants en architecture ou design, votre patrie a besoin de vous », explique un journal australien qui relaie l’appel à concours pour imaginer des maisons jumelles, groupées, ou des « manor houses », rassemblant trois ou quatre appartements dans un bloc de deux niveaux. Les organisateurs de cette « mission densification » croient au pouvoir de l’architecture pour combattre l’étalement urbain. En Suisse, on compte plutôt sur les jeunes architectes pour recycler tout un patrimoine abandonné. À l’occasion d’un exercice de master, des étudiants d’une école suisse mal identifiée – vraisemblablement l’EPFL – ont lancé des projets pour réhabiliter tout un patrimoine de haute montagne de grande qualité, telle cette station du Furggen, dessinée par l’exubérant Carlo Mollino. « Exploiter le potentiel des bâtisses abandonnées permet d’éviter le mitage du territoire en montagne », souligne Yannick Guillermin. « Et il n’y a pas que les anciennes stations de ski à exploiter, ajoute son camarade de projet de master, Sacha Rey, mais aussi les anciens bunkers de l’armée, les cabanes de montagnes, les barrages abandonnés et bientôt, à l’heure de la fibre optique, les infrastructures liées aux antennes téléphoniques. » Pour les cabines téléphoniques, c’est déjà trop tard, apparemment.

Via Domain et Enviscope

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SJB Architecture’s inspired take on medium-density design at Glebe. Photo: Brett Boardman Via Domain

 

Aux étudiant(e)s

À Nashville, Tennessee, les patrimoine ancien est peut-être moins riche en chalets de montagne, mais, selon la formule consacrée, le patrimoine de demain est encore à construire. « Nous savons que dans les 25 années à venir, le développement du centre urbain sera très important », explique le président du College O’More, une petite université implantée dans la Nashville Metro Area, la métropole nashvilloise. « Nous voulons former les étudiants pour qu’ils puissent contribuer au succès de ce secteur », poursuit-il décidément prévoyant. Un comité de 16 personnes suivra ces futurs architectes pratiquement élevés au grain sur les terres qu’ils sont appelés à servir un jour… Un cursus de quatre ans sera lancé à l’automne prochain et devrait voir sortir ses premiers diplômés à l’horizon 2020. Ce sera le premier cycle ouvert depuis les années 80 à O’More. Espérons qu’ils corrigent un travers constaté dans les universités américaines : « je pense que le sommet des cercles architecturaux en Amérique a activement découragé la participation des femmes durant les deux dernières générations », affirme Kathleen James-Chakraborty, professeure invitée à la Yale School of architecture.

Via Tenessean et Yale Daily News

 

Canoleaks

« Il ne s’agit pas de fuites », explique la Ville de Paris aux commerçants déplorant la présence de grandes flaques d’eau sous la Canopée des Halles. Pas de fuites, car la Ville ne s’était pas engagée à ce que l’ouvrage garantisse l’étanchéité. L’honneur est sauf, mais un appel à projets va tout de même être lancé pour éviter que le sol sous Canopée ne se transforme en base de loisir aquatique ou en un de ces miroirs d’eau qui plaisaient tant à la maire de Paris. Coût prévisionnel des « ajustements » : 1,2 million d’euros HT. À 10 000 euros près, le prix de vente de la maison Bordeaux le Pecq dessinée par Claude parent à Bois-le-Roi (27), « réalisée par Claude Parent en 1965, cette maison de 400 m² aux toitures obliques est un édifice remarquable du 20e siècle. Située à Bois-le-Roi, en lisière de la forêt de Croth, elle profite d’un environnement naturel préservé aux abords de la vallée de l’Eure. La maison se trouve à 90 km de Paris (1 h 30 min en voiture). De plain-pied, elle offre un triple espace réception de 150 m² aux volumes majestueux ouverts sur une terrasse, un bureau en mezzanine, 4 chambres, 3 salles de bain, une cuisine et un office. Une dépendance et un garage double complètent l’ensemble. Le parc vallonné de 3,5 ha abrite un court de tennis. Le délicat traitement du béton mis à nu vient faire écho au sculptural mouvement des toitures. Des jeux de cadrages successifs viennent guider le regard et ouvrir pleinement la maison sur l’extérieur». Tout cela est bien, mais y a-t-il au moins une mare pour ce prix là ?

Via le figaro immobilier et Se Loger 

parent Villa à Bois-le-Roi
Villa à Bois-le-Roi réalisée par Claude Parent via Se Loger

 

Lifting à Buckingham

Pendant ce temps à Londres, les autorités avertissent qu’un risque potentiel de « dommages constructifs catastrophiques » menace le Buckingham Palace, si des travaux de rénovation n’étaient pas engagés rapidement. Son occupante – le Palais appartient à l’état anglais – la Reine Élisabeth II, s’est vue octroyer une augmentation de sa dotation de 66 % pour financer les 369 millions de livres de travaux étalés sur dix ans. Peu de locataires bénéficiant de telles largesses, la mesure fait grincer des dents. Parmi d’autres, le parlementaire Paul Monaghan estime incroyable que le gouvernement soit prêt à dépenser autant d’argent sur Buckingham Palace alors qu’il cherche à réduire le nombre de parlementaires écossais de 59 à 53 en partie pour faire des économies budgétaires. En des temps d’austérité, des voix suggèrent que la famille royale, très fortunée, finance les travaux par la vente d’un ou deux châteaux. Les partisans du financement public font appel à la fibre patriotique de la population. En 2027, Buckingham pourra repartir comme neuf jusqu’en 2067, et chaque penny sera dépensé au mieux, affirme-t-on du côté des pro-travaux. Il y a urgence : un morceau de façade est tombé à quelques centimètres de la voiture de la princesse, il faut utiliser des seaux pour éviter que des fuites d’eau n’endommagent des œuvres d’art. Un ouvrier venu réparer la chaîne des royales toilettes a failli être blessé par la chasse d’eau, qui s’est décrochée du mur. Y a-t-il un plombier pour sauver la Reine ?

Via The Guardian 

 

Démettre les voiles

Tout passe, ainsi que le rappelle à nouveau ce témoignage d’un journaliste italien en visite dans le quartier de Scampia, décor de la série Gomorrah, haut lieu du trafic de drogue et de l’architecture mégastructurelle des années 70. « Qui arrive aujourd’hui à Scampia à l’impression de s’être trompé d’arrêt. Ou de film. Une banlieue d’immeubles résidentiels, rues larges, pelouse moyennement sale et moyennement en friche, et, à l’exception des Vele (ou Voiles, unités en gradin qui donnent leur nom à un grand ensemble résidentiel conçu dans les années 70 par l’architecte Franz di Salvo, NDLR) rien de particulièrement dégradé par rapport aux standards de la périphérie italienne. En somme, Scampia a perdu son image de marque, construite sur la drogue, les assassinats entre clans rivaux, le danger et la fatigue d’y vivre ». Luigi de Magistris, maire de Naples, vient de décider la démolition des dernières voiles encore debout, à l’exception d’une qui fera l’objet d’un concours international de réhabilitation, afin de laisser « un souvenir de l’utopie trahie du gigantisme rationaliste (…) qui aurait dû libérer le meilleur de l’énergie sociale, plutôt que produire dégradation et criminalité ». La faillite architecturale cache une démission des pouvoirs publics « à mon arrivée en 1972, les Voiles étaient déjà abandonnées. Il a fallu attendre 1987 pour l’ouverture du premier commissariat ». Le trafic de drogue a quitté les coursives et les caves des immeubles vers d’autres secteurs de la métropole napolitaine, les associations essaient d’améliorer le quotidien, des réfugiés et des sans-abri investissent les logements vacants avant leur démolition. « Les explosifs et les bulldozers suffiront-ils à faire changer le visage de Scampia? », s’interroge le journaliste. Le milliard de mètres cubes d’eau perlant ces dernières années des canalisations dégradées fait pousser les fougères. Sous les coursives, la forêt.

Il Venerdí di Repubblica, via Courrier International 

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Vele di Scampia à Naples
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Une des « Vele » de Scampia, en février 2012. Photo Reuters/Ciro De Luca via courrier international

 

 

Venturismes

«C’est comme un rassemblement pour déchiffrer le Talmud», observe l’historien Jean-Louis Cohen lors d’un symposium de trois jours autour de l’ouvrage «Complexité et contradiction en architecture». Pendant que l’on se penche sur l’un des textes majeurs de l’histoire de l’architecture contemporaine, un nouveau propriétaire emménage dans les murs de la Vanna House, une des oeuvres phare de Venturi d’ailleurs intégrée au corpus d’illustration du livre. La maison n’a jamais été habitée que par la mère de l’architecte. Elle est restée en vente pendant un an. David Lockard, le nouveau propriétaire, dit l’avoir vue pour la première fois en août ou septembre. « Le prix de départ était fixé à 1,75 million de dollars, ce qui m’est apparu assez élevé, traduisant la volonté de faire payer le nom de Venturi. C’est une maison incroyable, alors pourquoi pas, mais c’était aussi beaucoup trop pour cette maison ». Le nouveau propriétaire, qui avait aussi des vues sur la maison Esherik de Louis Kahn, également en vente dans le secteur, aurait finalement acheté la maison pour 1,325 million. Il entend faire découvrir le bâtiment à tous les amateurs d’architectures « les étudiants d’architecture sont une chose, mais si je dois faire face à des flottes de bus chargés de touristes du monde entier, je ne sais pas encore comment je pourrais gérer la chose. On m’a dit qu’il y aurait beaucoup de visiteurs, mais je n’ai pas idée de ce que cela signifie ». Eprouvé par la visite des participants au séminaire évoqué plus haut, Lockard réalise qu’habiter une œuvre d’architecture tient du sacerdoce. « Je veux rester ouvert, mais je ne sais pas jusqu’où ira ma magnanimité », explique Lockard, prisonnier volontaire du post-modernisme.

Via The architect 

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Office of Venturi and Rauch/Complexity and Contradiction in Architecture Via The architect

 

Règles et recours

Le pays fouesnantais, terre des recours urbains ? La commune de 9000 habitants compte 33 actions en justice, concernant principalement des recours en annulation de permis de construire ou des requêtes de révisions de certificats d’urbanisme. « À ma connaissance, il n’existe aucune ville déjà autant condamnée pour violation de la loi Littoral et qui continue à faire face à autant de recours », explique Vincent Esnault, conseiller municipal d’EELV. « La majorité de ces procédures n’est pas indispensable, pour la bonne raison que pour la plupart de ces dossiers, l’ASPF se base plus souvent sur une décision de jurisprudence que sur la loi Littoral », affirme quant à lui le maire Roger le Goff (LR). L’ASPF, une association dont Vincent Esnault est proche. « Pour l’ASPF, le coût des requêtes est compris entre 1000 € sans avocats à 3000 € avec avocat », explique encore Esnault. « Nous avons une convention permanente d’assistance juridique avec nos avocats, un cabinet spécialisé en droit public. Quel que soit le volume d’actions en justice, cela représente 13 000 € à l’année. À cela, il faut rajouter les frais liés à la perte d’actions en justice. Je reconnais que nous en avons perdu quelques-unes qui ont été suivies de condamnations » détaille de son côté le maire. « Le fait de finaliser le PLU devrait, à court terme, faire baisser le nombre d’actions en justice » termine Le Goff. Jusqu’au PLU, on y pensera encore.

Via Ouest-France 

 

Olivier Namias

Retour sur la journée nationale de l’architecture dans les classes

Retour sur la journée nationale de l’architecture dans les classes

La restitution de la journée nationale de l’architecture dans les classes, sous forme d’exposition du 19 novembre au 10 décembre 2016 à l’École d’architecture de Nantes, « transporte » la ville du quotidien rêvée par les enfants.
journée nationale architecture classes école nantes

A l’heure où l’architecture se fait sur un mode participatif, où les consultations ouvertes sont récurrentes, il semble urgent d’éduquer le citoyen à l’architecture, ce dès son plus jeune âge. Le Ministère de la Culture et de la Communication a initié la journée nationale de l’architecture dans les classes, un projet qui s’inscrit dans la Stratégie nationale pour l’architecture lancée en 2015 et qui est organisé par le Réseau des maisons de l’architecture. La première édition a été expérimentée dans des classes de CM1 et CM2 de la région Pays de la Loire, avant que l’évènement ne s’étende aux collèges et lycées au niveau nationale d’ici 2017. Elle a été pilotée par la Maison régionale de l’architecture et l’Ardepa (association indépendante pour la diffusion de l’architecture), chargées d’en définir le cadre.

journée nationale architecture classes école nantes

Entre le 3 et le 15 novembre 2016, 90 architectes en duo avec un enseignant sont intervenus, mobilisant plus de 80 écoles et 2125 élèves. La journée s’est déroulée en deux sessions intenses, soit 2 x 3h, à partir de kit pédagogique. Les élèves ont mené une observation in situ d’un endroit qui leur est familier. Des cartographies prêtes à l’emploi leur ont permis d’en faire une lecture urbaine et architecturale. Accompagnées de planches de gommettes, elles constituent le support sur lequel les enfants dressent leurs observations et apportent des premières notions d’interprétations. Trois frises y figurent pour une lecture croisée : une frise temporelle (histoire), une frise sensible (art) et une frise citoyenne (usages). A partir de cette observation, ils ont créer en maquette une « petite architecture » étroitement liée à l’environnement étudié. Le kit était cette fois composé d’éléments géométriques en carton bois, à assembler à partir de pièces en H. L’ensemble, découpé au laser, composait un système structurel à customiser. Ainsi, les enfants ont connu l’expérience de la fabrication et participer à la création de leur ville rêvée.

journée nationale architecture classes école nantes

La restitution de cette expérience sous forme d’exposition, du 19 novembre au 10 décembre 2016 à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes, révèle de la capacité d’imagination des enfants. La poésie des maquettes est transportée grâce une scénographie imaginée par l’agence bl.am. Sur l’ensemble prévaut une cohérence que l’on aurait pu s’imaginer. Les kits pédagogiques ont défini une échelle et une matérialité similaire à chaque projet, qui se démarque les uns des autres par leur originalité et leur singularité spatiale.

journée nationale architecture classes école nantes

Cet exercice initiatique à partir d’une conception ludique s’inscrit dans une dimension politique, cherchant à donner une compréhension précoce de l’architecture du quotidien en rendant les élèves acteurs de leur environnement, en attendant que l’architecture ne soit inscrite au programme scolaire.

Amélie Luquain

ArchiReport, l’application de suivi de chantier

ArchiReport, l’application de suivi de chantier

ArchiReport, une application de suivi de chantier à destination des maîtres d’œuvres

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Exemple de compte-rendu ArchiReport
Exemple de compte-rendu ArchiReport

 

ArchiReport, créée en 2011, est l’application de suivi de chantier à destination des architectes, maîtres d’œuvres, paysagistes, conducteur de travaux, OPC, SPS, HSE et OPR. Elle permet de gérer ses projets directement sur le terrain à partir de son iPad ou iPhone, ou depuis son ordinateur de bureau sur le web.

ArchiReport propose de gagner 45 minutes par compte-rendu de chantier. Chacun intègre remarques, croquis et dessins sur photos ou plans et sont directement générés en PDF de qualité. Par exemple, à partir de l’outil dessin, le maître d’œuvre pourra « croquer » directement sur ses photos. Il pourra également localiser ses observations sur le plan. Ainsi créées, les remarques sont affectées aux intervenants et aux différents lots. En effet il est possible de créer des lots ou sous lots concernant tant les taches du chantier que les personnes. La synchronisation et partage du fichier avec ArchiReport Cloud permet d’avoir accès à l’intégralité des projets et documents, n’importe quand et n’importe où pour l’ensemble de l’équipe, ainsi que la modification par un tiers.

L’application permet aussi le suivi, que ce soit celui de l’équipe par un tableau de gestion des présences, ou celui des projets par l’insertion d’un planning.

En bref, l’application propose d’améliorer la qualité de service auprès des clients en leur apportant un suivi de chantier efficace.

 

Découvrez l’application sur ArchiReport

Zhou Yiyan et ses bijoux de porcelaine

Zhou Yiyan et ses bijoux de porcelaine

Zhou Yiyan est une artiste originaire de l’est de la Chine. Inspirée par la fascination pour les cercles dans la culture chinoise, elle nous présente sa collection d’objets d’art en porcelaine blanche liée par des pièces de cuivre émaillé, à porter en bijoux. Chaque pièce, unique, nécessite une parfaite maîtrise de conception afin d’adapter les procédés artisanaux de la céramique à la forme souhaitée. Elles sont toutes réalisées dans l’atelier de l’artiste.

Zhou Yiyan, qui a démarré ses études en art et design à l’Université Normale de Shanghai, s’est installée à Paris en 2007 afin de poursuivre son cursus artistique en photographie et stylisme (Studio Berçot). En 2016, elle fait partie des 5 lauréats du Prix de la Jeune Création Métiers d’Art, piloté par les Ateliers d’Art de France depuis 1960. Elle exposera ses créations aux côtés des autres lauréats lors du salon Révélations. Rencontres : 

 

Le Lieu de Vie de l’agence MUOTO à Saclay, antonymie du construire

Le Lieu de Vie de l’agence MUOTO sur le campus de Paris-Saclay se pose comme la mise en scène précaire de surface utile à remplir. 

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Sur le campus Paris-Saclay, la prise de l’angle de la rue Joliot Curie et de la rue Louis de Broglie, par celui que l’on nomme déjà le « Lieu de Vie », équipement public mixte construit par les architectes de l’agence parisienne MUOTO, a généré la configuration urbaine alentour. Les architectes ont posé là un bloc urbain, premier édifice livré au côté de Polytech Paris-Sud, qui s’imposera aux futures constructions, les déterminant par rapport à lui. Une façon peu orthodoxe de faire la ville, dans un campus qui ne l’est pas moins.

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Originalité

De prime abord, le bâtiment s’affiche sans cérémonial : il ne comprend pas de hall d’entrée principal mais plusieurs accès et ses quatre façades ne sont pas hiérarchisées, à moins qu’on lise à l’est une façade arrière réservée aux livraisons. De la même manière, la programmation du Lieu de Vie et la répartition des activités qui le constitue sont quelque peu inhabituelles. Celui-ci est un espace dédié à la vie urbaine, regroupant espaces sportifs et de restaurations dans un volume compact (4000 m2 SHOB), dont la mixité est gérée par le CROUS, sur un campus où les grandes écoles sont livrées avec leurs propres équipements. Dès lors, l’organigramme programmatique était très riche depuis le concours et les architectes ont dû le nettoyer, le simplifier, mutualiser les espaces plutôt que de les fragmenter, engendrant une répartition originale et de nouveaux usages. Pour exemple, la cafétéria au rez-de-chaussée peut devenir espace de réunion ou d’exposition ; la cuisine, fonctionnant en boucle avec le restaurant, est placée dans les étages ce qui engendre des complexités techniques, certes, mais ça lui permet d’être intégralement vitrée ; la technicité du bâtiment est transférée au rez-de-chaussée laissant à la toiture terrasse la liberté d’accueillir deux terrains de sport.

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Le restaurant en double hauteur s’ouvre de toute part grâce à de grandes baies vitrées à galandage, le transformant en terrasse couverte
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La cuisine est placée dans les étages ce qui engendre des complexités techniques, certes, mais ca lui permet d’être intégralement vitrée

 

Habiter la structure

Cette répartition est permise par la livraison d’un grand volume aride à la structure brute que les architectes sont venus remplir de diverses fonctions. L’agence MUOTO livre une ossature en « étagère » dont les plateaux sont supportés par un système régulier poteau poutre. Les poteaux sont coulés en place, extrêmement dense en ferraillage pour assurer leur finesse, et les poutres sont préfabriquées, de même que les pré-dalles en plafond. Les travées ainsi constituées, espacées de 7,50m, ont l’air inachevées, les poutres achevant de porter la dalle en porte-à-faux semblent comme cisaillées au nu des façades. Le bâtiment est entièrement décapoté et tout second œuvre est minimisé, afin de privilégier la surface à la surenchère de matériau tout en tenant le budget (ce qui signifie aussi une parfaite maîtrise de la réalisation). C’est aussi là un positionnement face à l’architecture durable – qui leur a valu les Lafarge Holcim Awards – le bâtiment, évolutif et modulaire, étant amené à durer dans le temps. Sans compter la robustesse du béton, également adapté à un usage intensif et dynamique. Les architectes ont donc travaillé sur une ossature minimale, livrant « un bâtiment qui n’a pas de chair, seulement les os », nous dit Gilles Delalex. Une sorte de structure inachevée et poreuse, un squelette à habiter à l’image de ceux du collectif Coloco. La structure est alors remplie de ses fonctions, lesquelles sont mises sous vitrine derrière de larges baies vitrées s’ouvrant de toute part, quand elles ne sont pas laissées à l’air libre comme la terrasse couverte du premier niveau qui n’attend que d’être appropriée par ses locataires ou les terrains de sport simplement posés sur la toiture derrière un grillage.

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Une sorte de structure inachevée et poreuse, un squelette à habiter
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Les travées espacées de 7,50m semblent inachevées, les poutres achevant de porter la dalle en porte à faux semblant comme cisaillées au nu des façades

 

Parcours ascensionnel

Bien qu’architecture du « retrait », selon les termes de l’architecte, celle-ci ne demande qu’à grouiller d’activité, prévue à l’ouverture 24h/24. En attendant, elle invite à une expérience ascensionnelle qui ne peut être appréhendée depuis le parvis, et que les architectes ont pu expérimenter durant le temps du chantier, découvrant un nouvel horizon à chaque plateau. Ainsi, un grand escalier central les dessert. Lui aussi est bâti à minima, en structure métallique, et est également extrêmement poreux ; en effet, bien que situé dans l’intériorité du volume, il est totalement extérieur, ce que l’air ambiant glacé de ce mois de novembre a confirmé. Cette structure permet aux architectes de se saisir de la verticalité du bâtiment, sur ce plateau de Saclay où l’horizontalité est de mise. Se référant à Beaubourg, ils ont souhaité rendre visible le parcours ascensionnel, de la même manière que l’« on dessine son chemin lorsqu’on gravit une montagne pour rejoindre son sommet », avant d’atteindre la toiture dont la vue panoramique sur la cime des arbres se substitue à l’architecture de béton. Sensation d’ailleurs …

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Un grand escalier central extérieur, lui aussi bâti à mimnima, dessert les plateaux
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La toiture dont la vue panoramique sur la cime des arbres se substitue à l’architecture de béton. Sensation d’ailleurs …

Ainsi, le bâtiment devient un équipement technique à vocation culturelle, où l’économie devient gage d’esthétique, les architectes s’inscrivant dans une tendance néo-brutaliste qu’ils affirment, pensant le béton comme le « matériau vernaculaire de l’architecture en France ». Une antonymie du construire donc, parce que MUOTO n’a eu d’autres préoccupations que de retirer de la matière et de bâtir le vide.

 

Amélie Luquain

 

 

Fiche technique

MOA : Établissement Public d’Aménagement Paris Saclay (EPAS). Architecte : MUOTO Gilles Delalex, Yves Moreau, et Thomas Wessel-Cessieux. Équipe : Y-Ingénierie, Bollinger & Grohmann, Alternative, Novorest. Programme : équipement sportif et restaurant universitaires. Surface : 4100 m2 SHOB, 2140 m2 espace public (passage, parvis et stationnement), 1375 m2 terrasses extérieures (mezzanine et terrains de sport en toiture). Cout : 6 500 000 €. Localisation : Gif-sur-Yvette. Concours : 2011. Livraison : septembre 2016. Lauréat de l’Equerre d’argent

 

Retrouvez le projet sur Instagram archi_cree

 

Courtesy Muoto Architectes / Maxime Delvaux

Président-Promoteur, président bâtisseur? … la revue de presse du 15/11/2016

Président-Promoteur, président bâtisseur? … la revue de presse du 15/11/2016

Président-Promoteur, président bâtisseur? Tourisme, élections US, raser Versailles, Foster vs. Heathrow, Georges Lucas désiré à L.A., Tadao Ando bientôt détruit à Manchester, Venexodus – Venise sans Vénitiens.

 

Président

En élisant Trump, les Américains ouvrent les portes de la Maison Blanche au premier président promoteur de l’histoire des USA. En tant que bâtisseur, Trump n’était pas connu pour entretenir des relations sereines avec nombres d’architectes et autres personnalités du secteur. L’Huffington Post s’est replongé dans les archives de la presse à la recherche de documents relatant les rapports houleux de Donald avec les critiques d’architecture. En 1984, il réclama 500 millions de dollars de dommages et intérêts à Paul Gapp, du Chicago Tribune, auteur d’un commentaire négatif sur le projet de plus haute tour du monde, finalement jamais construit. «Un des trucs les plus débiles que quiconque puisse infliger à New York ou à toute autre ville». Il pensait à Washington?

Via The Huffington Post 

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Photo : SPENCER PLATT VIA GETTY IMAGES New York’s Trump Tower in 2015. Via The Huffington Post

 

Empirant

Bien qu’une de ses toutes premières annonces concerne la construction d’infrastructures – pour plus d’un milliard de dollars, sans parler du mur à la frontière sud – Donald reste pour les architectes un vilain petit canard. Plusieurs ont exprimé leur choc (Dan Ringelstein, SOM), songé à partir (Jason Rosenblatt, NELSON) d’autres s’inquiètent de l’image de Trump pour tout ce qui porte l’estampille «Américain» (John Ronan), quand ils n’ont pas l’impression de se réveiller avec la gueule de bois. Sa carrière de magnat de l’immobilier ne contribue pas à le sauver : «Avant que Donald Trump ne se fasse un nom comme marchand de steaks, fournisseur d’insultes, poupon pour affiche publicitaire d’autobronzant, et un candidat à la présidence (soupir), il était un magnat de l’immobilier. Mais pas de ceux que l’on range dans la catégorie respectable. L’Organisation Trump a laissé dans son sillage mauvaises affaires et bâtiments banals». Ennemi du patrimoine, fan de laurier et des choucroutes ornementales, promoteur de la discrimination raciale, trafiquant des chiffres, Trump aura fait empirer les villes et les architectures qu’il a touchées, affirme le site Fast co Design. Son éloignement du monde de l’immobilier est peut-être la vraie bonne nouvelle de son élection.

Via Architects Journal et Fast Co.Design

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Photo : ablokhin/iStock via Fast Co.Design

 

Errant

C’est à Chicago que Georges Lucas voulait implanter son musée des Arts Narratifs, ou LMNA (Lucas Museum for Narrative Arts, CREE 378). Découragé par les recours des riverains, il avait délaissé les bords du lac Michigan pour les rivages du Pacifique, voyant dans la Treasure Island de San Francisco un site susceptible d’accueillir son projet. Mais voilà qu’une autre ville californienne lui fait les yeux doux : « Nous envoyons un message très clair à San Francisco : Los Angeles a déroulé le tapis rouge devant la famille Lucas et l’attend à bras ouverts », a déclaré un élu local. Plusieurs de ses amis d’Hollywood espèrent parvenir à l’attirer jusqu’à LA, où le bâtiment redessiné par MAD architects pourrait compléter une sorte de cluster muséal dédié au cinéma. Directeur général de Dreamworks, Jeffrey Katzenberg met une grosse pression sur Frisco et sur Los Angeles : «notre job consiste désormais à nous assurer que la ville de Los Angeles, et les membres du conseil municipal ici présent, tendent la main à Lucas et lui fassent un grand câlin d’ours. Et lui disent que nous le voulons, que nous l’aimons, et que nous ferons tout ce qu’il faut pour l’avoir ici». Le pape de la SF aura-t-il à coeur de laisser SF ? Le musée va-t-il continuer son errance à travers les USA ? Et surtout, l’agence MAD va-t-elle redessiner une troisième fois son projet ? La saga continue.

Via The LA Times

 

Croulant

Réaction en chaîne à Rome : la nouvelle municipalité bloque les financements de la ligne C du métro, stoppant net chantier déjà ralenti par les recours des riverains et les découvertes archéologiques faites lors des premières excavations. Un phénomène qu’évoquait Fellini dans son film «Roma», sans se douter que l’arrêt des travaux pourrait provoquer l’effondrement du Colisée. Le financement des travaux de consolidation du monument mal en point est en effet lié à ceux du métro, et passait par la société chargée de superviser le projet d’infrastructure, que la maire vient de dissoudre. « En liquidant Roma Metropolitana, la maire de Rome nous prive d’interlocuteur et donc des financements nécessaires à la consolidation urgente du Colisée », a expliqué à l’AFP un porte-parole des biens culturels, administration qui menace de stopper les travaux de forages qui s’approchent maintenant du monument.

Via Les Échos

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Photo : Le Colisée voit le financement de ses travaux de consolidation bloqué à cause de l’arrêt des travaux de la nouvelle ligne de métro. – SIPA Via Les Echos

 

Grouillant

Autre destination du tourisme de masse, Venise, dont les derniers habitants refusent un destin à la Pompéi, c’est-à-dire «une ville que les gens viennent visiter, dont ils disent qu’elle est magnifique, mais où personne ne vit» rapporte l’AFP et L’Obs. La Cité des Doges compte 1 Vénitien pour 400 touristes. Sa population actuelle s’élève à 55 000 habitants. 1000 quittent chaque année la Serenissima, à cause des problèmes de logement, et d’une activité monoindustrielle qui ne propose pas d’emploi en dehors du secteur touristique. À l’initiative de Venessia.com, un cortège de protestation a défilé valise à la main, mimant le départ de ses derniers résidents. L’association «avait déjà organisé en 2009 une manifestation coup-de-poing baptisée les « funérailles de Venise », puis dénoncé l’année suivante la transformation de Venise en « Venisland », sorte de parc d’attraction à l’image de Disneyland. Depuis, d’après les habitants, la situation s’est encore détériorée et il est de plus en plus difficile de cohabiter avec les touristes, au nombre de 20 millions l’an passé». Faute d’aménagements en faveur des résidents, adviendra bientôt un Venexodus que la barrière Moïse, conçue pour sauver la ville des eaux, sera bien incapable d’endiguer.

Via L’Obs

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Photo : MARCO BERTORELLO / AFP via L’Obs

 

Fantasmant

Vide Venise, mais vide aussi la rue de Calais à Noailles, dans l’Oise, où le spectacle des volets fermés de 15 maisons récemment achevées offre une atmosphère de ville fantôme au bord de la D1001. Le bailleur social refuse d’acheter les logements au promoteur qui les lui a construits. « Parmi les griefs retenus, la SA HLM reproche au promoteur, SCICV Point du Jour, d’avoir réalisé les maisons sans vide sanitaire alors que le bailleur l’avait acheté avec cette méthode de construction. Il y a aussi une « inversion entre les fenêtres et portes-fenêtres ». De son côté, le promoteur avoue être « dans l’incompréhension totale » et réfute les accusations. Pour lui, « la SA HLM a suivi et payé les travaux au fur et à mesure. En mai, il y a eu une visite de preréception. Des remarques minimes nous ont été faites. Nous les avons corrigées ». Le gérant, qui a souhaité garder l’anonymat, explique avoir essayé à plusieurs reprises de dialoguer avec le bailleur social. Sans succès.»

Via Le Parisien

 

Rasant

Jean-Michel Apathie ne s’embarrasse pas du patrimoine, quelle que soit sa valeur. Sur le plateau d’On va plus loin, diffusé par la chaîne Public Sénat, le journaliste a affirmé que lui président, il raserait le château de Versailles, « L’esprit politique français est fabriqué par le souvenir de Louis XIV, de Napoléon et du Général de Gaulle. Quand on fait de la politique en France, madame, c’est pour renverser le monde. Eh bien ça ça n’entraîne que des déceptions. Moi si un jour je suis élu président de la République, savez-vous quelle est la première mesure que je prendrais ? Je raserais le château de Versailles. Ce serait ma mesure numéro un pour que nous n’allions pas là-bas en pèlerinage cultiver la grandeur de la France, devenons réalistes ! ». «Le complexe d’un chauve?», s’interroge le député maire de Versailles via Twitter. Qu’Apathie aille donc mettre une perruque poudrée s’il veut parler avec les nés coiffés !

Via Le Figaro 

 

 

Pansement

«J’accepte qu’il y ait une troisième piste. C’est une solution pansement. C’est court-termiste. Ce n’est pas une réflexion à la hauteur des enjeux de transports». Norman Foster critique l’ajout d’une nouvelle piste à l’aéroport d’Heathrow, une solution qu’il juge peu «durable». Le Pritzker préférerait voir un nouvel aéroport construit plus à l’est, à l’image de la stratégie suivie à Hong Kong, et éventuellement à l’image de l’aéroport qu’il projetait en 2011 au bord de l’Estuaire de la Tamise. La commission des aéroports avait jugé le projet trop onéreux. Déjà échaudé par le Brexit, l’architecte va finir par s’envoler vers des cieux plus cléments et rechercher des interlocuteurs ouverts à ses propositions. Sir Norman des Landes, ça sonne bien aussi.

Via The Architects Journal 

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Photo : Foster + Partners’ Thames Estuary airport via Architects Journal

 

Cassant

Seule oeuvre de Tadao Ando au Royaume-Uni, le pavillon des Piccadilly Gardens de Manchester est sur le point d’être détruit 14 ans à peine après sa livraison, pour faire place à des restaurants et cafés dessinés par Urban Edge architecture. Les nouveaux bâtiments s’inscrivent dans un schéma de réaménagement du parc, un projet à 10 millions de livres sterling. Il faut dire que le béton andoesque ne faisait pas l’unanimité : comparé au mur de Berlin, il a été désigné comme l’une des pires attractions touristiques de la ville par le site Trip Advisor. Ando aurait même envisagé d’un œil favorable le recouvrement des parois béton de son bâtiment par un dispositif de végétalisation. Les mots ne sont pas tendres à l’égard de l’ouvrage «comme beaucoup de starchitecture», elle évoque Naomi Campbell : plus agréable à voir sur le papier glacé des magazines que de vivre avec», a affirmé avec raffinement l’ancien directeur d’un groupe immobilier. Un Ando-Bashing facile « les politiciens hier à l’origine de cet aménagement sont les même qui s’en lavent les mains aujourd’hui», proteste Eddy Rhead, membre de la Manchester Modernist Society. «Ils ont cédé à une minorité vociférante aiguillonnée par la presse locale, et un espace public potentiellement de classe mondiale qui a « échoué » en raison de sa mauvaise gestion par le conseil municipal en sort encore plus déconsidéré. La perte du pavillon Ando est une victoire pour les anti-esthètes. Mais l’aspect le plus inquiétant est la perte supplémentaire d’espace public au profit d’un développement commercial» proposant un aménagement que Rhead estime banal et mercantile.

Via The Architects Journal 

 

Olivier Namias