Rudy, Frank, Rem, Santiago et les autres : paroles d’architectes – la revue de presse du 30 octobre 2017

Rudy, Frank, Rem, Santiago et les autres : paroles d’architectes – la revue de presse du 30 octobre 2017

Rudy Ricciotti proteste et s’insurge à Marseille – L’épée de verre de l’Académicien Wilmotte – Gehry et Bilbao – Mai 68 et Calatrava – Koolhaas n’est pas une bête – Y a-t-il un Harvey Weinstein dans l’architecture ? – On aime ou on quitte Abraxas – Cimetières durables sous la lune.

 

Pugnace

À Marseille, Vinci s’apprête à construire un immeuble de huit étages sur le site d’une ancienne corderie, qui est aussi, a-t-on découvert lors du démarrage du chantier, la carrière ouverte il y a 2600 ans par les grecs pour les besoins de l’édification de Massilia. La Ville, qui en a la possibilité, n’entend pas annuler le permis de l’opération, la ministre de la Culture n’arrêtera pas les travaux malgré les protestations des archéologues et historiens. Les architectes, eux, se taisent, sauf Rudy Ricciotti, qui est bien décidé à donner de la voix et dénonce ce silence gêné de confrères plus prompts à protéger leurs commandes que le patrimoine commun. « Mes confrères ont choisi la distance silencieuse et la retenue dévote, disons-le ! Derrière cette caponnerie, il y a pour notre métier une dette de vertu. Je veux dénoncer ici cette paresse car nous ne devons pas oublier que l’architecte est non seulement citoyen mais acteur de sa cité. L’architecte est confronté à son rôle moral et éthique. Son rôle esthétique est moteur érotique au titre du plaisir de la ville. Dans le cas marseillais, avec ce grand silence sur l’opération de la Corderie, on atteint le niveau maximal de la honte et le degré zéro du courage ». Où est l’héroïsme méditerranéen ? s’interroge Rudy, écornant au passage la classe politique phocéenne « C’est le côté arabo-coréen de Marseille avec sa centralisation du pouvoir, ses chapes de plomb. La ville tient des dictatures du nationalisme arabe et de la culture du pouvoir d’un Kim Jong-Hun hilare qui considère quiconque émet une objection comme ennemi mortel à abattre ». Saluant la solidarité des maçons de la CGT Vinci, qui se sont mis en grève pour préserver le site, Ricciotti n’oublie pas d’être constructif : « il n’y a pas à être pour ou contre, mais avec les vestiges », militant pour une solution sur pilotis qui intégrerait la carrière dans les strates de l’urbanisme marseillais. Un petit soutien des confrères pour cette alternative ?

Via La Marseillaise 

 

Ému

En uniforme, il brandit son épée. Mais peu de chance qu’il s’apprête, tel Roland à Ronceveau, à prêter main-forte à Rudy Ricciotti pour défendre les carrières grecques antiques. L’arme, en verre de Murano, est le sceptre qu’arbore Jean-Michel Wilmotte pour son entrée à l’Académie des Beaux-Arts, au fauteuil de feu Michel Folliasson, architecte urbaniste de Cergy-Pontoise. Devant un parterre trié sur le volet – le Figaro mentionne Maryvonne Pinault, femme de François, Patrick Ollier, maire de Rueil, ou François Fabius, pourtant mort en 2006 – l’architecte s’est montré « tellement ému qu’il s’est emmêlé dans ses feuilles et a sauté un paragraphe ». Stéphane Berne, homme de patrimoine, lui a remis son épée dans la chapelle des Beaux-Arts. « Votre côté James Bond ne m’a pas échappé. Vous aimez le cinéma d’architecture et j’espère que le cinéma prendra un jour vos bâtiments comme décors de leurs prochains films » s’est amusé à rappeler Hughes Gall, ancien directeur de l’Opéra de Paris dans un discours introductif de ce « touche à tout qui agace ». Touche à tout, soit, mais si le cinéma pouvait rester ce sanctuaire préservé des oeuvres de Jean-Michel Wilmotte…

Via Le Figaro 

 

Hésitant

« Il m’arriva de penser à déménager à Bilbao, tant tout s’y déroula très bien pour moi », confie Frank Gehry. À l’occasion du 20e anniversaire du musée ressurgissent les souvenirs : « nous travaillions dans un climat de quasi guerre urbaine. Le chômage atteignait les 35%, il y avait du terrorisme et une grande peur. Le projet était impopulaire, et personne ne comprenait le besoin qu’il y avait de ce mettre dans un tel pétrin pendant une crise économique aussi noire », se rappelle César Caicoya, architecte espagnol qui a suivi le projet du Guggenheim de Bilbao, échangeant 18 000 fax avec Gehry. Le succès était loin d’être garanti : « le moral de Gehry fut un sujet délicat pendant le chantier, même si le Pritzker assure qu’il « n’y eut pas de problème durant les travaux. J’étais sûr de pouvoir me fier aux Basques, ce sont des gens de parole ». Caicoya rappelle « si le Guggenheim n’avait pas été réussi, les carrière de tout ceux qui y travaillaient auraient été très touchées. Mais celle de Frank se serait probablement arrêtée net. Mais qui ne joue pas, ne gagne pas ». Le pari a été gagné. Et Frank est finalement resté Californien.

Via El Mundo 

 

Empêché

Interviewé par le quotidien italien La Repubblica, Santiago Calatrava se souvient lui aussi de l’Espagne et de la France, où il aurait pu étudier. « Je me souviens qu’en juin 1968, j’arrivais à Paris avec l’intention d’étudier à l’Ecole des Beaux-Arts. Les évènements de mai se prolongeaient, avec leur grande contestation étudiante, empêchant mon inscription dans cette école. Je suis resté à Paris jusqu’à la fin septembre avant de rentrer à Valence. Où j’ai étudié l’architecture ». La face du monde aurait-elle été changée si Calatrava était demeuré parisien au lieu de partir étudier à Zurich ? Un nouvelle pièce à verser au dossier d’inventaire des évènements de mai…

Via La Repubblica 

 

 

Caché

« L’architecture a-t-elle un Harvey Weinstein caché dans ses rangs ? », interroge la journaliste Anna Winston dans un article sur le harcèlement sexuel en agence. La réponse n’est pas une surprise : il n’y a pas un mais une multitude. « Pour l’écriture de cet article, j’ai parlé à de nombreuses personnes qui ont partagé leurs expériences d’abus, d’agression, harcèlement, discrimination, prédateurs, manipulation et plus. Certaines ont donné des exemples très précis et des noms. On y retrouve certains des architectes les plus célèbres du monde, aussi bien que les étoiles montantes d’agences établies, les figures des écoles, les collègues ou les amis. Le problème touche toutes les pratiques à tous les niveaux ». Comme à Hollywood, à une échelle moindre, la construction de la profession sur des figures charismatiques et une longue tradition machiste explique la situation. Quel que soit l’endroit où se terre aujourd’hui le Harvey Weinstein de l’architecture, il est couvert par un plus large problème que le débat sans fin sur la place des femmes et les prix d’architecture féminine n’ont pas su résoudre, explique Winston, celui d’une discrimination structurelle persistante dans une profession qui se féminise.

Via Dezeen 

 

Pascalien

« Je suis claustrophobe, et bien souvent l’architecture aggrave ma claustrophobie parce qu’elle impose des scénarios contraignants, exclut des évolutions ultérieures, des usages nouveaux : plus rien d’autre n’est possible, en somme, que ce qu’on décide de bâtir ». C’est Rem Koolhaas qui parle, expliquant dans les colonnes du Point comment ce sentiment et d’autres influencent l’architecture d’OMA. « À Saclay, nous avons été attentifs aux flux des étudiants, nous avons réfléchi aux circulations à venir, ouvert des perspectives et conçu en effet un campus comme intégré dans la ville : tout reste possible, tout reste ouvert ». L’architecte souffre également de phonophobie « Vous avez remarqué ce silence, dans l’open space de l’agence ? C’était tellement plus bruyant il y a quelques années… La génération actuelle est silencieuse, en communication exclusive avec ses écrans. Et ce silence, je le trouve dangereux ». On se rappelle Pascal : « le silence des espaces infinis m’effraie », disait  le philosophe. Faites du bruit pour Rem, qui sort un livre, une exposition sur la campagne au Guggenheim (2019) et un pont à Bordeaux, entre autres…

« Je ne suis pas une bête d’architecture » entretien de Rem Koolhaas avec Violaine de Montclos, Le Point, n°2355, 26 octobre 2017

 

Mordante

Conçus dans une période d’euphorie, les espaces d’Abraxas à Noisy-le-Grand sont devenu un objet étrange, que ses habitants ont du apprivoiser. « Avec ces 610 logements répartis en trois zones, le Palacio et ses HLM tarabiscotés, le Théâtre, une propriété privée en forme d’hémicycle et l’Arche qui trône au milieu. Ces façades monumentales, de style néoclassique, enserre une place ovale. Résultat : la cité vit un peu repliée sur elle-même. « Mais d’un autre côté tout le monde se connaît à force de se croiser, sourit Sabah Hamida, à la tête de l’association les Abraxas. Et comme c’est assez protégé, les enfants peuvent jouer à l’extérieur sans problème. » Habitante depuis vingt-sept ans, elle a fini par s’habituer à l’univers un peu compliqué du Palacio où certains des ascenseurs ne montent les étages que trois par trois et où des deux pièces… sont en duplex » détaille Le Parisien, lancé dans un citétour du Grand Paris. L’ancien maire Michel Pajon voulait détruire le complexe, qui a dû en partie sa renaissance au film Hunger Games. « Durant vingt ans, il n’y a eu aucune animation ici mais le film a soudé tout le monde dans la fierté », lâche Christiane. En 2014, « Hunger Games » a ainsi braqué les projecteurs sur le Palacio. « Des touristes ont commencé à venir par la suite, c’était incroyable, s’enthousiasme Sabah. Quelle cité du 93 est visitée comme un monument à part la nôtre ? ». Christiane ne laisserai pour rien au monde son logement à la vue unique. D’ailleurs, le Palacio, « tu l’aimes ou tu le quittes » disent les habitants. 30 ans après, Ricardo Bofill a été invité à construire un nouvel ensemble de 600 logements à Noisy-le-Grand. Les producteurs de film doivent être impatients de découvrir les nouveaux décors d’Abraxas II, le retour.

Via Le Parisien 

 

Éternellement durable

C’est un manuel attendu que vient de publier le centre technique national sur les espaces verts et la nature en ville, au terme de deux années d’études : le recueil sur la réhabilitation écologique et paysagère des cimetières. Pour l’écrire, les auteurs ont scruté plus de 250 cimetières de toutes tailles à la loupe. Leur prescriptions sont valables pour les cimetières de l’hexagone, qui présentent deux fois la superficie de Paris – a vrai dire, cela paraît peu – 40 000 enceintes présentant une grande diversité patrimoniale. Le guide propose également 10 fiches illustrées pour une réhabilitation écologique et paysagère des cimetières. « Elles comportent des conseils, des témoignages, des exemples d’initiatives intéressantes pour puiser l’inspiration et orienter son action. Thèmes traités : les moyens humains et financiers pour aller vers le « zéro pesticide », comment drainer les sols humides sous terre et diminuer les pollutions, comment favoriser les concessions écologiques et paysagères, entretenir des allées minérales sans pesticides, enherber des allées, favoriser l’accessibilité, préserver les arbres existants et en planter de nouveaux, , comment gérer les végétaux, communiquer sur les pratiques « zéro pesticide » ou repenser l’ensemble du paysage du cimetière ». Que d’efforts pour rendre durable un séjour que l’on ne souhaiterait que temporaire !

Via La Caisse de dépôts et territoires 

 

Olivier Namias

Réaménagement et extension de la gare Saint-Jean à Bordeaux

Réaménagement et extension de la gare Saint-Jean à Bordeaux

« C’est en 2009, après une première étape d’aménagement accompagnant l’arrivée de la ligne C du tramway en gare de Bordeaux, qu’a été initié la transformation de la gare Saint-Jean en un pôle d’échanges multimodal (opération financée par la CUB, la Région, le Département, et la SNCF) que l’ensemble des cofinanceurs a décidé de lancer une série d’études et de réflexions afin d’anticiper le développement des trafics ferroviaires et l’arrivée de la LGV mais aussi d’optimiser le fonctionnement global de la gare de Bordeaux au sein d’un environnement proche en pleine mutation. » précise AREP, filiale de la SNCF en charge du réaménagement et de l’extension de la gare Saint-Jean.

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La Gare de Bordeaux Saint-Jean présente désormais deux visages, selon que l’on y accède par son entrée historique ou par le Hall 3 édifié pour l’arrivée de la LGV qui relie Paris à Bordeaux en 2h04, mise en service le 2 juillet dernier. Reconfigurée, la gare verra sa   capacité d’accueil portée à 18 millions de voyageurs par an, contre 12 millions actuellement. L’ancienne gare, édifice imposant, perpendiculaire à la Garonne, est dotée d’une façade classique, due à l’architecte Marius Toudoire (1852 – 1922) – a qui l’on doit aussi la Gare de Lyon à Paris et celle de Toulouse-Matabiau. Elle est coiffée d’une immense verrière, aujourd’hui rénovée. Ses halls historiques 1 et 2 ont été réaménagés, améliorant la distribution des flux, les éclairages et matériaux, la signalétique.

L’extension, dit Hall 3, est implantée au Sud-Est des voies. Occupant des terrains jusqu’alors dévolus à des parkings, ses 2500 m2 font face au quartier Belcier, ancré dans le développement urbain de Bordeaux Euratlantique, qui constitue une des premières étapes du « Projet urbain 2030 » de la métropole bordelaise. Une architecture en gradins s’ouvre sur le nouveau parvis Sud. Le rez-de-chaussée transparent accueille les services et commerces, et dégage un hall sur 3 niveaux. Les étages supérieurs, sur 7 niveaux, sont réservés au parking de 850 places. Ses plateaux, dépourvus de façade, dessinent de fines horizontales de béton précontraint, avec des rives de dalles de seulement 11 cm d’épaisseur et des garde-corps inox. Les enveloppes en marbre rouge du Languedoc qui habillent les arrivées des escaliers de secours du parking sont un rappel des carrelets, cabanes des pécheurs du bassin d’Arcachon.

 

 

Fiche technique

Maîtrise d’ouvrage :  SNCF Gares & Connexions Maîtrise d’œuvre :  SNCF Gares & Connexions, Agence Duthilleul, AREP Architectes :  J.-M. Duthilleul, E. Tricaud, F. Bonnefille BET :  MaP 3 (Structure) Entreprises principales :  GTM (Groupe Vinci Construction). Cotraitants : Santerne, Tunzini Surfaces :  2500 m2 Hall Gare, 1800 m2 commerces, 850 places de parking, 360 places de vélos sécurisés. Livraison :  2017 Financements :  L’extension de la Gare de Bordeaux Saint-Jean (Hall3) s’intègre dans un projet conventionné par : l’État, Euratlantique, Conseil Régional, Nouvelle Aquitaine, Bordeaux Métropole, Ville de Bordeaux, SNCF Réseaux, SNCF Gares & Connexions, Opérateur de Parking INDIGO. Montant total de la convention :  95 M€.
Sous détails : État 9.81 M€, Euratlantique 2.55 M€, Conseil Régional 9.81 M€, Bordeaux Métropole 7.81 M€, Ville de Bordeaux 2.0 M€, SNCF Réseaux 4.0 M€, SNCF Gares & Connexions 20 M€, Opérateur de Parking INDIGO 39 M€ (compris parking P2 + libération foncière).

Courtesy AREP / Didier Boy de la Tour et Mathieu Lee Vigneau

Territoire rural post-Hukou : un diplôme de la AA School

territoire rural post-hukou_James Mak_AA School_diplôme

Dans la société chinoise, le Hukou, qui indique le lieu de résidence, est un document identitaire stricte. Il a longtemps dressé une frontière infranchissable entre la ville et la campagne, diabolisant cette dernière. Un Hukou urbain est très recherché par les ruraux comme statut-symbole : selon un proverbe chinois les gens « aiment mieux un lit dans une ville qu’une pièce à la campagne ». Le plan de réforme du Hukou, en cours d’adoption par le gouvernement chinois, a pour ambition d’abolir cette distinction et vise à doper l’urbanisation tout en contrôlant sa croissance.

Le diplôme de fin d’études de James Mak propose un scénario post-réforme, à contrario. Il cherche non pas à unifier mais à pousser à son paroxysme les limites, par le maintien de la citoyenneté rurale et sa redistribution. La proposition aborde ce paradoxe en  concentrant un quartier rural dans un système linéaire, se posant comme limite à l’étalement urbain. Appliqué au grand Beijing, le projet envisage la vie rurale non comme un choix inférieur à la vie urbaine, mais plutôt comme une alternative souhaitable.

Paru dans Architectures CREE 381

territoire rural post-hukou_James Mak_AA School_diplôme

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Diplôme de James Mak

Diploma Unit 14, 2016

AA School (Architectural Association School of Architecture), Londres

 

KAPSARC : Zaha Hadid dans le désert saoudien

Agglomérat énigmatique de blocs anguleux posé sur un plateau désertique à la sortie de Riyadh, la Capitale de l’Arabie Saoudite, le KAPSARC (King Abdullah Petroleum Studies and Research Centre) tient de la base lunaire façon cosmos 1999, ou une concrétion naturelle type rose des sables, curiosité géologique dont Nouvel à tiré les principe de conception de son musée national du Qatar. Pas d’exposition dans ce complexe dessiné par l’agence de Zaha Hadid Architecte (ZHA) du vivant de sa figure star, mais un centre de recherche sur les énergies divisé en cinq départements répartis dans des modules de différentes tailles adoptant tous un plan hexagonal. Le centre de recherche visant l’efficience énergétique, il ne pouvait qu’afficher son exemplarité en matière d’utilisation des ressources. Premier bâtiment labellisé LEED Platinum de l’agence ZHA, son architecture met en oeuvre des dispositifs devant abaisser la facture énergétique de 70 000 m2 de plancher allouée, entre autre, à une bibliothèque, un centre de conférence, un centre de recherche et une salle de prière. Les façades fermées limitent les apports solaires, l’orientation du bâtiment et son ouverture vers le nord et l’ouest favorisent le rafraichissement par les vents du nord, amenés dans le bâtiment par des grilles horizontales insérées au point d’inflexion des volumes. Les bâtiments enserrent une cour couverte équipée d’ouvertures favorisant la ventilation. Remplissent-elles correctement leur fonction ? Elles ajoutent au spectaculaire de l’espace et tranchent avec les fameuses « lignes sinueuses » et autres courbes dont on affirme qu’elles étaient la marque de fabrique de l’architecte anglo-irakienne. ON

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Photographies par Hufton+Crow

 

 

4e concours Campus Archizinc : densifier et requalifier avec le zinc

4e concours Campus Archizinc : densifier et requalifier avec le zinc

Les résultats du concours Campus Archizinc ont été dévoilés le 19 octobre dernier.  Cette 4e édition de ce concours organisé par VM Zinc invitait les étudiants à construire « autour », en imaginant des solutions pour la densification/requalification d’un immeuble de logements collectifs dans la ville de leur choix, réponse aux problématiques d’étalement urbain et de développement durable. L’immeuble sélectionné devait avoir été construit entre  1950 à 1970 et se comporter de 5 à 12 étages, majoritairement des logements collectifs sociaux. Les candidats devaient travailler sur l’amélioration du confort thermique et la création d’espaces privés ou communs grâce aux procédés de surélévation, d’extension latérale et/ou d’évidemment de certains étages. L’enveloppe (façade et toiture) devait être recouverte au minimum de 50% de solutions VM Zinc.

Les étudiants ont majoritairement répondu par l’ajout de modules cubiques habillés de zinc. Certains sont posés sur des branches d’acier, une proposition aux allures biomimétiques qui se réfère à la cabane habitable. D’autres sont intégrés dans une structure rapportée autoportante en bois, ou directement greffés à l’existant devenant une pièce en plus façon Lacaton Vassal pour la tour Bois le Prêtre.

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1er prix, « Tree Modular House », équipe de l’université de Padoue (Italie), Dario FANTINATO et Francesca GUARALDO

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2e prix « New York, Shanghai, Sarcelles », équipe de l’Ecole d’Architecture de la ville & des territoires (ENSAVT) de Marne-la-Vallée (France), Pierre GABORIAUD, Emilie GORGERY, Alexandre NOCETO, Kevin ROBIN

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3e prix « Une pièce en plus », équipe de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture (ENSA) de Lyon (France), Pierrick AUGEREAU, Juliette CHUZEL, Corentin ROBERT, Melissa ROBERT-TURCOTTE

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Mention « The frame », équipe de l’université de Pavie (Italie), Giovanni COLOMBO, Giulia ROMANO et Ortensia STACCIOLI

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Coup de cœur « Hesiodo », équipe de l’université d’Alicante (Espagne), Carmen RUIZ PERAL, Victor SANTANA MARTIN, Irene SOTOS GARCIA

Jury : Catherine Parant, Andres Atela, Raffaello Cecchi, Thomas Delmas, Clara Medina Garcia

AAVP conçoit un groupe scolaire à Montévrain : s’ancrer sans ancrage

L’Atelier d’Architecture Vincent Parreira conçoit un groupe scolaire à Montévrain (77), « une ville miniature » aux « métissages inattendus et télescopages surprenants »

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

Le groupe scolaire Louis de Vion a ouvert ses portes Avenue de la Société des Nations, à Montévrain (77), commune rassemblant presque 10 000 habitants dans le secteur 3 de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. Limitrophe du parc Disneyland Paris, l’avenue est parallèle au cercle parfait que trace la route départementale 344. Le PLU imposait de s’aligner le long de cet arc très tendu. Le site, choisi pour la construction de l’école était encore, au moment du concours, une parcelle vide bordée de vastes emprises agricoles. Aucun des immeubles de logements n’étaient construit lorsque débutèrent les études. Difficile de s’implanter dans un territoire alors sans accroche. « Dans ce contexte encore flou, le bâtiment prend position, s’organise jusqu’à former une ville miniature, un hameau scolaire », précise l’architecte Vincent Parreira, agence AAVP. Il s’implante le long d’une venelle piétonne, constituant sur deux niveaux un front bâti continu, mais fragmenté en plusieurs volumes, soulignant les accès aux différentes parties du programme : logement du gardien, école élémentaire, centre de loisirs et, sur la rue perpendiculaire, école maternelle. Le groupe scolaire Louis de Vion rassemble 500 élèves en maternelle et primaire, et intègre un centre de loisirs qui répond à la logique de partage et d’optimisation de locaux restants inoccupés pendant les longues périodes des vacances, week-ends ou soirées.

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

Donner matière

Sur sa partie école primaire, le bâtiment préserve des transparences et accole sa cour extérieure à l’avenue, ménageant une ouverture sur la ville. A l’inverse, l’école maternelle, s’organise autour d’un patio, se refermant délibérément sur elle-même pour se préserver de l’agitation alentour. Le centre d’activité et les réfectoires de restauration dessinent une large charnière transversale entre ces deux âges. L’écriture architecturale du groupe scolaire s’appuie sur le contraste entre de grandes surfaces lisses de béton blanc teinté dans la masse, préfabriqué, et des volumes en bois prégrisé texturé suivant un motif de losange en relief. Les rares ouvertures vers l’extérieur se résument souvent à des moucharabiehs percés dans les parois béton, reprenant ce même motif géométrique. L’intérieur du bâtiment privilégie, pour les salles, les parois brutes, favorisant l’appropriation des murs par les élèves et enseignants. Identifiables à leurs voutes, les halls d’entrée des deux écoles marquent la transition d’un monde à l’autre. Evocation d’un ailleurs – habitats vernaculaires, troglodytes ou grecques – l’enfant s’extrait du cocon familial pour rejoindre « un univers non standardisé, bruissant de reflets, d’échos, d’étrangetés, de métissages inattendus et télescopages surprenants », souligne l’architecte. Un apprentissage de la curiosité par l’architecture, où lumière, aspérités et couleurs constituent une série d’évènements qui incitent l’enfant à se raconter ses propres histoires.

Amélie Luquain

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira École Montevrain AAVP architectes Vincent Parreira

 

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Lire aussi : Richter architectes : de la frange au centre

Fiche technique

Groupe scolaire Louis de Vion à Montévrain Adresse : 31 avenue de la Société des Nations – 77 144 Montévrain Programme : construction d’un groupe scolaire à Montévrain, 10 classes élémentaires, 6 classes maternelles et 4 classes évolutives Maîtrise d’ouvrage : ville de Montévrain Maîtrise d’ouvrage déléguée : Aménagement 77 Assistant maîtrise d’ouvrage HQE : Ingérop Maîtrise d’œuvre : AAVP Architecture – Vincent Parreira (architecte mandataire) Bureaux d’études : BET structure DVVD / BET fluides LBE / BET VRD Ateve / Economie du bâtiment 12 Eco / BET acoustique Altia / Paysagiste Atelier Roberta Entreprises : N.C Coûts travaux bâtiment : 11,3 M € HT Surface : 5187 m2 Calendrier : livraison en 2016

Courtesy AAVP / Luc Boegly

 

 

 

Vers une architecture pare-balle ? : la revue de presse du 25 octobre 2017

Le paysagisme contre les tueries de masse – Logement : Sydney mise sur l’étagère – Voyage aux pays des archi-soviet – Qui a les plans du Roi Baudouin ? – Vauban attaqué – Contesté à Charleroi, adulé à Milan : grandeur et misère du gratte-ciel – Blade Runner 2049, quand la science fiction emprunte un musée de Néanderthal. La revue de presse du 25 octobre 2017 

  

Paysagiste pare-balles

La récurrence des tueries de masse aux USA a des rebonds imprévisibles. « Avec l’augmentation des fusillades de masse, un groupe de professionnels que l’on n’attendrait pas essaye d’éviter aux gens qu’ils soient tués dans la mêlée : les paysagistes », explique The Verge, relatant une visite à la Sandy Hook Elementary School. Tristement célèbre pour avoir été le théâtre d’une tuerie de masse en 2012 – 28 morts dont 20 enfants assassinés par un amateur d’arme à feu de 20 ans – l’établissement reprend ses activités dans de nouveaux locaux conçus par l’agence Svigals+Partners. Un revêtement durcissant appliqué aux vitrages retarde leur destruction de 15 minutes même après un tir, des rangées d’arbres serrées limitent les mouvements de véhicules béliers, etc. « Le principal paramètre que ces concepteurs doivent prendre en compte est la façon dont les gens bougent – ou plutôt paniquent – face à ces menaces ». Des modélisations informatiques tentent de décrire le comportement d’une foule en plein sauve-qui-peut. Un autre problème est d’imaginer la prochaine menace, constate Jay Brotman, associé de l’agence Svigals+Partners : « quels que soient les risques que l’on prend en compte, les gens deviennent de plus en plus fou, ou de plus en plus intelligent. Vegas en est bon exemple. Il y avait probablement une série de barrière, et du personnel surveillant tout le reste, mais quelqu’un a fait quelque chose de totalement différent qui les a tous laissé sur le carreau ». Une grosse Las Vegas Parano plane sur la mise en sécurité des bâtiments.

Via The Verge

 

Étagère habitable

Baptisé « l’étagère », ce projet d’immeuble de logement ne propose rien de moins que de de résoudre la crise du logement à Sidney. « L’étagère changera le visage de l’habitat sidnéen en permettant aux résidents de dessiner et construire leur propre maison, offrant un sens plus fort de la propriété que des milliers d’unités standardisées ». La maquette en bois du projet n’est pas sans évoquer une version zazou des « casiers à bouteilles » de l’unité d’habitation corbuséenne avant la pose de leur façade. Les modules seraient complétés par un système de transport souterrain électrique avec des compartiments séparables conduisant les passagers à destination sans rupture de charge. Cette proposition que le site News n’hésite pas à qualifier de « révolutionnaire » est sortie tout droit de la tête d’un étudiant de 20 ans en première année d’architecture. Pas si nouveau que ça au regard de l’histoire récente et plus ancienne de l’architecture, mais il vaut mieux s’enflammer pour les modules et autres containers que de se passionner pour les armes à feu, comme Adam Lanza, auteur de la tuerie de masse de Sandy Hook précédemment citée.

Via News 

Mr Niethe et sa maquette. Photo : Jonathan Ng

 

Monuments de la planète Marx

Was tun ? – Que faire ? – se demandait en 1901 Vladimir Illitch Lenine dans un ouvrage sous-titré « questions brûlantes de notre mouvement ». 116 ans après, alors que l’on fête le 100e anniversaire de la révolution d’Octobre, la question lui revient en boomerang. Que faire ? des monuments de l’architecture socialiste semés aux quatre coins de l’ancien bloc de l’Est ? Une question brûlante de nos monuments. Haruna Honcoop, réalisatrice tcheco-nippone en a visité plus de deux cent pour la réalisation de son documentaire « Built to last », faisant à l’occasion de « belles découvertes ». Le palais de Ceaucescu, par exemple, ou le monument Buzludzha en Bulgarie, à deux heures de Sofia, soucoupe volante bien connue des amateurs d’exploration urbaine – «  la seconde plus folle architecture que j’ai vue », témoigne Honcoop. Parmi les sites visités, des bâtiments en ruines, d’autres en meilleur état, mais autant de témoignage à préserver pour la réalisatrice. « Je suis absolument pour leur préservation, parce que je pense que les démolir signifierait démolir notre passé, ce qui n’est pas juste. Bien sur, cela ne veux pas dire que nous adorons le régime communiste, que nous n’aimons bien sur pas, mais à travers l’architecture nous pouvons réfléchir sur le temps », déclare Haruna Honcoop, que le site Radio Praha nous présente toute de rouge vêtue. Pour défendre ces bâtiments réputés laids, la réalisatrice veut guider le public vers ces édifices qui ne sont même pas mentionnés dans le Lonely Planet ou d’autres guides, grâce à son site www.built-to-last-project.com. Le Lonely Soviet Planet ou le Guide du Rouge’art ?

Via Radio Praha 

 

Recidiviste

Au tribunal de Namur, un architecte d’une cinquantaine d’année s’avance à la barre. Son avocat plaide : « je n’explique pas l’inexplicable, mais dans ce cas-ci, Monsieur, au lieu de tomber dans un burn-out, a voulu faire plaisir à un copain en faisant ce faux permis. On a franchi la ligne rouge, on a commis l’irréparable. Je n’excuse pas Monsieur et lui non plus ne s’excuse pas. Si tous les architectes agissaient comme cela, on n’en sortirait pas». A sa décharge, l’accusé était perturbé par des problèmes de gestion survenant en pleine procédure de divorce. Problème, il avait déjà été radié de l’ordre quelques années auparavant pour des faits similaires, délivrant à des particuliers un faux permis d’urbanisme. « À cette époque-là, il n’était pas question de dépression, ni de séparation» rappelle la représentante du ministère publique, qui réclame une sanction pénale ou peine de travail de 150 heures. Jugement le 15 novembre prochain.

Via L’Avenir 

 

Un Roi sans plan

« Les plans du Roi Baudouin ont disparu » s’alarme le quotidien Le Soir. Il ne s’agit pas de retrouver les schémas permettant de reconstruire le cinquième roi des Belges, mais d’envisager la transformation du tristement célèbre Stade du Heysel, rebaptisé en 1996 en hommage au souverain récemment disparu.  Bruxelles, candidate pour l’accueil de l’Euro 2020, doit proposer un dossier solide à l’UEFA et montrer que ses installations sportives sont à la hauteur de l’évènement. « Arnaud Pinxteren, député Ecolo, fulmine : il ne parvient pas à obtenir les plans du stade Roi Baudouin. Il a demandé à avoir accès aux documents en avril 2017 au service des archives de la Ville de Bruxelles. Et depuis… toujours rien. Les archives et l’urbanisme se sont renvoyés la balle dans plusieurs mails, mais cela n’a débouché sur rien. Visiblement, l’agent qui avait les plans a quitté l’urbanisme et les dossiers ont été dispersés entre plusieurs collègues. L’administration est toujours à leur recherche… ‘’ Les documents sont portés disparus et c’est assez curieux’’, commente le député, s’interrogeant sur cette mystérieuse disparition ». Elle survient au moment où le député voulait avoir l’avis des experts sur la rénovation du Roi Baudouin, qui beaucoup d’élus jugent impossible à faire financer par le privé. Le privé a sans doute un plan…

Via Le Soir

 

Permis privé pour ne plus être privé de permis ?

Pour financer les travaux du stade, Pintxeren en appelait à une « certaine créativité au niveau du financement ». Il peut toujours compter sur le secteur privé, qui, plus que jamais, fait preuve d’une imagination débridée. Dans une chronique parue dans Les Echos, Frédéric Rolin, professeur du droit de l’urbanisme à l’université Paris-Saclay – site dont l’urbanité calamiteuse a été souligné par plusieurs médias de l’Humanité à Chroniques d’architectures – pose une question débutant par ce « Et si » candide annonçant une innovation détonnante « Et si on privatisait le permis de construire ? ». Même s’il y a loin de la réalisation à la mise en oeuvre, souligne Rolin, les avantages de la formule sont immenses. « Ils tiennent à la réduction des délais entre le montage du projet et sa mise en oeuvre, au risque réduit d’être soumis à un contentieux paralysant, à la possibilité pour les administrations de faire monter en compétence les agents chargés de l’instruction vers l’élaboration des règles d’urbanisme et ainsi de mieux dialoguer avec les agences d’urbanisme ou de les redéployer vers des missions de contrôle garantissant la règle du jeu avec des visites de chantier obligatoires et un certificat de conformité plus rigoureusement délivré ». Les inconvénients seraient minimes « D’abord, les organismes qui certifieront la conformité de constructions aux règles d’urbanisme applicables seront aussi vigilants que l’administration puisque leur responsabilité sera en jeu. On ne verra donc pas jaillir une tour, là où n’est autorisé qu’un pavillon ». Nous voila rassuré. Rolin assure que la mesure permettrait également de contrer les agendas cachés des mairies, qui bloquent les projets qui ne leur conviennent pas en dépit de leur conformité avec les règles d’urbanisme. « L’État s’est d’ailleurs déjà essayé avec succès au passage d’un contrôle administratif à un contrôle privé dans le domaine de la sécurité des poids lourds. Les anciens services qui assuraient cette mission ont été privatisés et désormais ce sont des centres de contrôle technique qui opèrent, comme pour les véhicules légers. Or de l’opinion générale, la sécurité des véhicules ne s‘est pas trouvée dégradée par cette privatisation ».  Puisque le professeur Rolin passe avec audace du 38 tonnes au T3, filons la métaphore : et si on lançait un permis de construire à point pour les maîtres d’ouvrage ?

Via Les echos

 

 

Merde à Vauban

Le permis de construire est-il si contraignant ? Est-il un si puissant frein à la compétitivité internationale ainsi que l’affirme M. Rolin ? A Marseille, un recours des habitants du quartier Vauban avait conduit à l’annulation du permis d’un projet qu’ils jugeaient hors d’échelle : « A l’origine, le promoteur entendait édifier deux immeubles en R+7 et R+8 pour 91 logements. La Ville l’avait refusé en juillet 2014 – « Trop profond et trop haut en façade avant et en coeur d’îlot » – au vu notamment de l’avis défavorable (simple et non conforme) émis par les Bâtiments de France qui en critiquaient la démesure ». Projet revu avec l’architecte conseil de la ville «  vaguement remanié en réduisant quelque peu la voilure (74 logements donc 17 logements de moins et seulement en R+7, avec 103 places de parking en deux niveaux de sous-sols). Il dit « respecter la «politesse urbaine» souhaitée permettant de tutoyer les bâtiments existants avec les constructions nouvelles », toujours pas du goût de l’architecte des bâtiments de France, qui estime qu’il « ne s’inscrit toujours pas correctement dans son environnement urbain ».

Via La Marseillaise 

 

Vauban dans les tours

Autre conflit à l’entrée du quartier Vauban-Esquermes, dans la métropole Lilloise. Un recours des riverains avait fait échouer le permis d’une tour de 56 mètres, construite dans un secteur préservé ou la hauteur était en principe limitée à 21 mètres. Projet retoqué que les habitants craignent de voir réapparaitre à la faveur d’une révision du PLU.«  Nous réclamons un minimum de clarté, nous ne laisserons pas faire n’importe quoi  », prévient l’ex-présidente du conseil de quartier et ancienne adjointe de Pierre Mauroy. Reste à poser cette question brûlante : à Marseille et à Lille, qui en veut autant à Vauban?

Via La Voix du Nord 

Ce visuel de l’ex-tour, plus personne à Vauban ne souhaite le revoir, pas même en cauchemar… via La voix du Nord

 

Tours toujours

Celui qui a dit non : le fonctionnaire délégué de la Région wallonne refuse d’octroyer le permis aux « Rivers Towers » que l’agence Piron  a conçu pour Charleroi en association avec le bureau bruxellois Bogdan & Van Broeck. « Nous nous trouvons là à l’entrée de la ville, dans l’immédiate proximité du ring, à côté de la piscine Hélios et d’un petit centre commercial vieillissant. Si le maintien d’une ancienne tour à béton désaffectée a inspiré l’idée de la verticalité, « les futurs immeubles ont un gabarit inadapté au bâti existant », selon le fonctionnaire délégué Raphaël Stokis. Vingt sept étages, cela les fait monter à… 100 mètres au-dessus du sol. Davantage que la tour Baudoux (…) et que la tour de police qui s’élève à 75 mètres, avec ses 20 niveaux » – oeuvre des ateliers Jean Nouvel inaugurée en 2014. Le fonctionnaire délégué le précise : il est favorable à la densification urbaine, d’autant que la ville prévoit d’augmenter sa population de 50 000 habitants durant la prochaine décennie. Mais point trop n’en faut : rajouter 276 appartements sur 50 ares, c’est trop  « nous ne sommes pas dans une métropole d’un demi-million d’habitants comme Anvers. Il existe des modèles inspirants à l’échelle de Charleroi comme Maastricht par exemple : ce qui a été fait là-bas en bords de Meuse peut servir de référence ». L’idée est claire : s’inspirer, encore une fois, d’un sommet de Maastricht.

Via Le Soir 

 

Passion verticale

Le public déteste-t-il les tours ? Non, si l’on en croit l’affluence record constatée à la tour Generali, dessinée par Zaha Hadid à Milan. Le bâtiment était ouvert à la visite à l’occasion des journées FAI (Fondo Ambiante Italiano), lancées à l’initiative d’une association s’occupant de la valorisation des sites remarquables de la péninsule. À coté des églises de la région, « le vrai boom s’est produit à Milan pour une architecture moderne, un lieu qui fait rêver, le gratte-ciel Hadid (autre nom de la tour Generali) et ses queues longuissimes et plus de deux heures d’attente pour pouvoir jouir d’une vue unique sur la ville de Milan. L’affluence a contraint à arrêter les visites avant l’heure prévue ». Charleroi devrait peut-être missionner Zaha Hadid Architects pour dessiner sa tour : malgré la disparition de dame Zaha, l’agence enchaine les concours victorieux.

Via Eco di Bergamo 

 

Neandertal runner

Le bureau occupé par Wallace dans Blade Runner 2049 contribue à l’ambiance futuro-distopyque de cette suite du film de Ridley Scott. Certains architectes lui ont déjà trouvé un goût de « déjà-vu », et pour cause. Le décor reprend la perspective d’un concours perdu de l’agence Barozzi Veiga pour le musée du néanderthalien à Piloña, en Espagne. L’agence avait été contactée par la production, qui lui avait demandé le droit d’utiliser les images de ce projet conçu en 2010, sans préciser à quel moment du film il apparaitrait. Les architectes ont découvert leur projet transformé à la sortie du film.« Fantastique ! C’est super de découvrir que les projets que l’on dessine et ne construit pas puissent avoir une autre vie. Imagine toi que maintenant notre projet a été immortalisé dans Blade Runner ! » a déclaré Fabrizio Barozzi au site Plataforma architectura. Le cinéma de science-fiction, futur archive des projets de concours perdus?

Via Plataforma arquitectura 

 

Olivier Namias

Christine Leconte élue présidente au Conseil régional de l’Ordre des architectes d’Île-de-France

Ce 24 octobre, le nouveau Conseil régional de l’Ordre des architectes d’Île-de-France a élu Christine Leconte Présidente ; elle succède à Jean-Michel Daquin. Elle est entourée d’une équipe expérimentée, qui développe des expertises et des pratiques diverses en lien avec les grands enjeux de société et des territoires franciliens.

Elue depuis 2013 au Conseil régional de l’Ordre, Christine Leconte y a exercé pendant quatre ans la fonction de Secrétaire générale du Bureau. Elle s’y est particulièrement investie pour l’accompagnement et la reconnaissance des savoir-faire de la profession et de l’expertise ordinale, en particulier dans le cadre de la « Stratégie nationale pour l’Architecture » (2015) puis lors de la préparation et l’examen de loi « Liberté de création, architecture et patrimoine » (2016). En parallèle de son agence, elle a exercé durant 8 années au CAUE de l’Essonne. Lauréate du Palmarès des jeunes urbanistes en 2010, elle est enseignante à l’ENSA de Versailles. A 39 ans, elle est également experte auprès d’Europan France et vient d’être nommée Architecte-conseil de l’Etat

 

Le Conseil a également désigné son Bureau :

– Augustin Faucheur et Fabien Gantois, vice-présidents

– Laurence Nguyen, trésorière

– Yolaine Paufichet, secrétaire générale

– Marine de La Guerrande, attachée à la Communication

 

Les 30 conseillers de la mandature 2017-2020

Olivier Arene, Jean-François Authier, Emilie Bartolo, Eric Baumann, Patrick Bertrand, Pierre Boudry, Olivier Celnik , Sébastien Chabbert, Pierre Champenois, Benjamin Colboc, Jean-Michel Daquin, Augustin Faucheur, Philippe Freiman, Cécile Fridé, Fabien Gantois, Aude de Kérangué, Marine de la Guerrande, Thomas Huguen, Jakub Jakubik, Pablo Katz, Ilham Laraqui, Olivier Leclercq, Christine Leconte, Vera Matovic, Brigitte Metra, Thierry Naberes, Laurence Nguyen, Yolaine Paufichet, Louise Ranck et Odile Veillon.

 

 

 

 

Bellastock : terre d’expérimentation

Bellastock, festival d’architecture éphémère, est créé́ en 2006 au sein de l’école d’architecture de Belleville par trois étudiants en mal d’expérimentations pratiques. Ils montent un festival d’architecture consistant en la création d’une ville éphémère. Les participants construisent à échelle 1 des structures qui sont leur habitat le temps de l’évènement. Entre le 13 et le 16 juillet 2017 dernier, le festival a pris place sur le site d’ActLab, l’atelier manifeste du réemploi de Bellastock situé sur le site de l’écoquartier fluvial de L’île-Saint-Denis, sous un viaduc de l’A86 enjambant la Seine.

Bellastock Thibaut Piel

Thibaut Piel, jeune photographe, y a saisi avec un brin d’humour « l’ambiance Woodstock version architecte : un village aux airs de souks, des gens nus, des bains de boue, de la fête, de l’alcool, des conférences, des bains à 45° face à la Seine et autres ateliers de poteries. Le tout sur 4 jours. » précise-t-il. Par le biais de ce reportage, le photographe s’intéresse aux différences culturelles et utilise la photographie comme témoignage. Ses photos argentiques noir et blanc sont développées dans son propre labo ou il développe une approche aussi bien artisanale que photographique. « L’absence de technologie et le caractère chimique du procédé permettent d’y faire surgir des erreurs, des choses aléatoires, en fait cette imprévisibilité et ce hasard poétique qui m’excitent tant ! » confie-t-il.

Les 500 participants, principalement des étudiants, ont dû concevoir, construire et habiter « La ville des Terres », une ville éphémère en terre crue, susceptible d’utiliser les 50 millions de tonnes de terre excavée pour les travaux du Grand Paris. « C’est un festival qui se construit de lui-même. Le premier jour il ressemble à un terrain vague, grouillant de petites mains qui fabriquent leurs abris avec les différentes ressources et techniques que le site propose. Le denier jour ç’est un vrai village, un mix entre les favélas du Brésil et les souks du Maroc. » souligne Thibaut Piel. AL

Reportage en images :

 

Bellastock Thibaut Piel
A peine arrivés, sacs et autre matériel de campement posés, les participants sont déjà au travail pour construire « La ville des Terres »
Bellastock Thibaut Piel
100% Récup: briques de terres, tasseaux de bois et tôle ondulée en PVC seront les seuls matériaux disponibles aux 500 participants pour construire leurs abris éphémères.
Bellastock Thibaut Piel
Première nuit dans leurs abris de fortune. (Presque) tout le monde est au sec, la fatigue est présente après cette première journée chargée en huile de coude.
Bellastock Thibaut Piel
Les Bénévoles finissent de monter les structures qui accueilleront les conférences prévues pour l’ouverture au public le samedi.
Bellastock Thibaut Piel
Le village s’organise. Des rues apparaissent (ici la « Rue S7que »). Tout est quasiment finit, la ville des terres prends des allures de souks.
Bellastock Thibaut Piel
Soleil, musique, l’après-midi tout le monde se détend. Un terrain de badminton improvisé prend vie sous la bretelle de l’A86.
Bellastock Thibaut Piel
Créations en verre fondu.
Bellastock Thibaut Piel
Musique zen balancée sur le site par « Radio Charrette » et cours de yoga général improvisé dans l’espace de méditation.
Bellastock Thibaut Piel
Dimanche: Le lever se fait tard, la nuit à été courte. Le festival est finit, c’est l’heure de la déconstruction. Briques, tasseaux, tôles … tout est récupéré afin de re servir.
Bellastock Thibaut Piel
Dernier bain et moment de détente, c’est l’heure de rentrer chez soi ! La fatigue et la nostalgie se lisent dans les yeux des festivaliers, le retour à la vie réelle va être dur …

 

 

Retrouvez le reportage complet sur https://www.bruzklyn-labz.com/bellastock

Groupe scolaire et gymnase à Lingolsheim de Richter architectes et associés

Ces équipements ont pour vocation, selon leurs maîtres d’ouvrage, à devenir le cœur du quartier, bien qu’ils se situent sur ses franges. S’appuyant sur les voies de chemin de fer (TGV, TER, trains de marchandises), le long d’un terrain étiré sur 250 m, les équipements créent un front bâti qui vient reconstituer l’alignement sur rue (…) Sous l’apparence unicité, une ville en réduction se dévoile. Des jeux de pleins et de vides, d’avancées et de retraits, rythment la façade de leurs décrochés. Ce profil se transpose en coupe, faisant varier les hauteurs. Prolifère un enchainement de pièces, de patios plantés et de préau, dont les transparences et porosités visuelles invitent à la découverte.

 

Complétez votre lecture avec l’intégralité du reportage :

Richter architectes : de la frange au centre