Denis Dessus, nouveau président du Cnoa

Ex-vice-président, Denis Dessus a été élu nouveau président du Conseil national de l’Ordre des architectes (Cnoa). Il a été élu à ce poste, le 30 novembre 2017, et succède ainsi à Catherine Jacquot. Sa présidence se situera dans la continuité de ce qui a été fait, avec une équipe renouvelée, par moitié.

 

Le bureau, élu pour trois ans, se compose à présent des personnes suivantes :

– vice-présidents : Eric Wirth et Valérie Flicoteaux ;

– trésorier : Régis Rioton ;

– secrétaire : Anne Desplanques-Bettinger.

 

Denis Dessus dirige une agence d’architecture basée à Privas (Ardèche).

Son activité syndicale :

2011-2013 : délégué juridique Unsfa
2006-2010 : et depuis novembre 2013, vice-président du Cnoa

2004-2010 : président de la commission marchés publics du Cnoa
2000-2004 : président du conseil régional Rhône-Alpes de l’Ordre des architectes

1993-1996 : président du groupement des professionnels de la construction et de l’immobilier
 

Le Doge à Lomme : le grand détournement version terre cuite

L’Atelier Tarabusi livre un immeuble de bureau dans un secteur de la métropole lilloise dédié aux start-up et autres entreprises des TIC. Rigoureux et rationnel, le projet construit sa façade avec un unique élément en terre cuite normalement utilisé pour l’habitat individuel.  
Inauguré en juin 2017, le « Doge », une opération tertiaire de 5 100 m2, s’inscrit dans la ZAC des Rives de la Haute-Deûle. Le développement de ce secteur de la métropole lilloise s’appuie sur l’ancienne filature Le Blan et Lafont, fleuron du textile au début du XXe siècle, qui fermât définitivement ses portes en 1989, laissant 2 500 personnes au chômage. Remarquable « château de l’industrie », l’usine réhabilitée par Vincent Brossy héberge désormais une pépinière d’entreprises du secteur des technologies et de la communication. Le vaisseau de brique troque chaîne et trame des tissus pour les fibres et les nœuds des réseaux informatiques, au sein d’un quartier dont le nom, Euratechnologie, affirme la persistance dans la mutation des activités économiques.
Les bureaux du « Doge » accompagnent la croissance de ce parc d’activité. Le cahier des charges établi lors du concours organisé par le promoteur à la demande de l’aménageur prescrivait l’utilisation de la terre cuite pour répondre au contexte local. Une contrainte que l’architecte Paolo Tarabusi a su interpréter de manière originale. Plutôt qu’un appareillage de brique, Tarabusi a choisi d’employer en façade un produit habituellement utilisé pour la réalisation de jambage dans l’habitat individuel. Posé brute et sans enduit, cet élément tiré du catalogue Terreal donne son identité au projet. La démarche n’est pas sans rappeler celle d’un autre architecte, comme Tarabusi, un Génois installé en France, Renzo Piano, qui détourna des bardeaux de terre cuite pour les poser en façade d’un ensemble de logements construits rue de Meaux, et déclina ensuite le procédé dans plusieurs projets.

Jambages siamois

L’application du produit catalogue au secteur tertiaire n’a nécessité qu’une adaptation minime, compatible avec un budget de construction serré. Les jambages sont fabriqués par paire, et sortent comme jumelés des lignes d’extrusion. Les deux pièces disposées en miroir sont séparées par la cassure d’une ligne en creux. C’est précisément ce sillon introduisant une fragilité volontaire qui a été supprimé de la chaîne de fabrication. Devenue monolithe de terre cuite, la pièce présente une cavité qui a été comblée avec du ciment armé de deux torons. Les pattes de fixation des éléments béton ont été scellées dans ce béton. Posé suivant un intervalle tant plein que vide, le meneau de terre cuite est l’unique pièce verticale de la façade. Il est recoupé horizontalement par un bandeau en ciment blanc préfabriqué qui marque chaque hauteur d’étage, évocation minérale des pierres claires insérées dans les appareillages de brique des façades de la région. Une pièce de céramique également disponible au catalogue de Terreal a permis de faire les raccords d’angles, s’adaptant aux situations où les façades ne suivent pas une géométrie perpendiculaire.
1500 pièces ont été posées sur l’ensemble du bâtiment suivant des méthodes d’assemblage à sec. Rationaliste dans l’âme, Paolo Tarabusi a voulu révéler à l’œil averti le caractère non porteur des pièces de façades, en ménageant un creux entre les terres cuites et les bétons. Les menuiseries bois ont été installées en retrait, et leurs montants verticaux sont dissimulés par les éléments de façade. Vibrant des lignes verticales de « peignage » prévues pour accrocher l’enduit sur les jambages, le Doge peut apparaître fermé dans sa radicalité. Une impression de forteresses qui se dissipe une fois à l’intérieur, largement ouvert sur le quartier. _ON
 

 

Maîtrise d’ouvrage : Nacarat
Maîtrise d’œuvre : architecte : Atelier Tarabusi – Paolo Tarabusi avec M. Del Gaudio, A. Benarroche, I. Feltrin, M. Kopecky, A. Raffaelli. BET TCE : PROJEX.
Surface : 5 080 m2
Coût : 6 M€ HT
Labelisation : BREEAM niveau very good

 

Principaux matériaux utilisés
Élément en terre cuite : brique monolithe à hauteur d’étage, Terreal
Béton préfabriqué : BMP béton matériaux préfabriqués
Menuiserie aluminium : Wicona
Menuiserie bois : Riche
Isolant façade : Kingspan Kooltherm

 

Courtesy Atelier Tarabusi / Sergio Grazia

Des diplômes d’Ile-de-France récompensés par la Maison de l’Architecture

La maison de l’architecture en Ile-de-France valorise le travail réalisé dans les écoles au travers d’un nouveau prix, décerné à des diplômes et mémoires réalisés dans des écoles d’architecture parisiennes. Parmi les 84 diplômes et 42 mémoires, ont été distingués respectivement 13 et 6 travaux. Gilles Delalex, co-fondateur de l’agence MUOTO (équerre d’argent 2016) est le parrain de cette première édition. Exposés jusqu’au 20 décembre, les projets sont regroupés sous la thématique Horizons lointains.

 

Félix Borel et Joseph Vincent, dir. François Chochon, ENSA Versailles

Face à l’essor des philharmonies disposées dans des villes à la recherche d’images attractives, la Philharmonie Phoenix est itinérante, fugitive, tractée sur l’eau

Félix Chameroy et Clara Chotil, dir. Nicolas Leduc, Jean-Aimé Shu, Frank Minnaërt. ENSA Paris-Malaquais

Un pavillon gonflable globalement modifiable

Mathilde Cornu, dir. Sébastien Chabbert et Stéphane Bonzani. ESA

La ville martyre d’Alep laisse derrière elle les décombres d’un habité qui n’a plus lieu. L’enjeu : recoudre le tissu social en réintroduisant des lieux primordiaux à la quotidienneté

Ulysse Daufresne et Jean Renaud et Romuald Fontaine, dir. Dominique Brard. ENSA Paris Val de Seine

Trois projets architecturaux aux programmes hybrides pour une ville adaptable et productive

Estelle Desallais, dir. Luca Merlini et Orfna Fatigato. ENSA Paris-Malaquais

Partant de l’hypothèse que la limite étatique est un espace contenant des strates programmatiques et des substances spatiales, l’épreuve de la traversée devient une distance intermédiaire pouvant être matérialisée à travers l’architecture.

Lina Jaïdi, dir. Luca Merlini et Léa Mosconi. ENSA Paris-Malaquais

Un déversoir de crue cohabite avec une bibliothèque de recherche

Julien Lafontaine, dir. Pierre David et Marc Armengaud. ENSA Paris Malaquais

Le projet propose dans un territoire de la répétition, périphérie de Clermont-Ferrand, un territoire qui pense un théâtre et un théâtre qui panse le territoire – variations de tragédies automatiques

David Lambert, dir. Marc Iseppi et Stéphane Degoutin. ENS Arts Décoratifs

Dans un pays inondé par l’eau salée, les bangladeshis construisent un nouveau sol dur et stable avec le sel prelevé en mer. Le chlorure de sodium présent dans l’eau passe d’un état liquide désordonné à un état rigide ordonné.

Alice Loumeau, dir. Luca Merlini & Mathieu Mercuriali. ENSA Paris-Malaquais

Dans le Sahara, est questionné le système de gestion de l’eau tout en explorant un choc des vitesses entre la lenteur du pas du dromadaire et la rapidité des voitures de courses

Antoine Maréchal et Neïla Saidi, dir. David Mangin & Rémi Ferrand. ENSA Marne-la-Vallée

Dans la perspective d’un meilleur partage des infrastructures dans un monde post-carbone, un rééquilibrage des implantations logistiques s’impose – programme d’immobilier logistique

Gabriel Vuillemin et Thomas Roger, dir. Luca Merlini. ENSA Paris-Malaquais

Une course-poursuite entre l’observé et l’observateur, entre la nudité visible et la nudité cachée, entre les parcours du quotidien et ceux de l’autre côté du miroir

Raphaël Saillard et Bernard Touzet, dir. Catherine Rannou et Alain Guiheux. ENSA Paris Val de Seine

Un guide pour comprendre l’espace urbain de la périphérie de Paris Intramuros

Solenne Plet-Servant, dir. F. Brugel, S.Guével, M.Dujon, P. De Jean, B. Azimi. ENSA Paris-Belleville

Réactivation d’une dalle à Thamesmead (Londres) versus tabula rasa

 

 

Avec la présentation des mémoires

Carmen Maurice, En quête d’école, ENSAPVS

Armelle Breuil, Psychotropes et architecture, ENSAPVS

Delphine Lewandowski, L’insecte, habitant de l’architecture, présence incontrôlée ou anticipée, ENSAPM

Edouard Fizelier, High Rise, la tour d’habitation en Angleterre d’après l’œuvre  ctive de J.G. Ballard, ENSAPB

Francelle Cane, Learning from Tirana, ENSAV

Aurélie Reuther, Une architecture de l’expiation, ENSAPV

 

Jury du PFE : Frédéric Bonnet, Philippe Simon, Pierre Paulot, Emmanuelle Borne, Jacques Franck Degioanni, Henri Bony, Fabienne Ponsolle, Thomas Corbasson, Simon Bauchet, Anne Pellissier, Julie André Garguillo, Lucie Morand, Ludovic Boesp ug, Nicolas Dorval Bory, Margotte Lamouroux, Luca Merlini, Bénédicte Lorenzetto.

Jury du mémoire : Bérénice Gaussuin, Margaux Darrieus, Georgi Stanishev, Mathias Rollot

 

Scénographie : Superdetail

 

Retour vers les futurs : la revue de presse du 28 novembre 2017

Retour vers les futurs : la revue de presse du 28 novembre 2017

Des buildings trop smart — une bibliothèque en trompe l’œil — Skier sur les déchets — Habiter Mars — La ville des drones — l’aménagement contre les SDF — La reconstruction de la Penn Station — Quel futur pour le marché aux bestiaux de Padoue ? — Sgarbi vs Ratti : un conservateur affronte un futurologue — Flambée immobilière dans les favelas de Sao Paulo, des feux qui préparent les projets immobiliers de demain ? La revue de presse du 28 novembre 2017

 

L’architecture classée UX

Les smart buildings sont-ils devenus trop intelligents pour leurs usagers ? Julia K. Day, assistante au département conception/construction de la Washington State University a commencé à le penser après avoir réalisé que tous les occupants d’un immeuble ultra performant de l’État de Washington confondaient le boîtier de régulation environnementale signalant le moment d’ouvrir les fenêtres avec l’alarme incendie. D’ailleurs, les usagers ignoraient que les fenêtres pussent s’ouvrir… Une enquête menée ensuite par Day et William O’Brien liste quelques astuces déployées par les occupants de sept bâtiments intelligents au Canada et aux USA pour arriver à vivre malgré les systèmes de gestion automatisés équipant leurs locaux. Cela va de l’oiseau buveur — un jouet fonctionnant sur des principes de thermodynamique — employé pour activer la détection infrarouge déclenchant l’éclairage d’une pièce, au tapis posé sur un sol conçu pour absorber l’énergie solaire, qui rendait inopérant le système mais évitait aux habitants la sensation de froid quand ils marchaient pieds nus. La palme revient à l’éclairage d’un laboratoire de recherche, forçant ses utilisateurs à rester totalement immobiles pendant 15 minutes pour obtenir l’extinction des lumières nécessaire à leurs expériences… « Les anecdotes sont remarquables. Beaucoup ne sont pas seulement des hommages aux technologies architecturales avancées — mais aussi à l’ingéniosité des occupants qui les ont piratés » explique Day, qui plaide pour une attention accrue à l’UX (User expérience — expérience de l’usager).

Via Fastco design 

 

 

Bibliothèque Potemkine

L’inauguration de la bibliothèque de Binhai a été accueillie par un concert dithyrambique de louange dans la presse grand public. La sphère bouléenne imaginée par MVRDV a valu au lieu le qualificatif de « plus belle bibliothèque du monde », « la plus futuriste », etc. Une semaine plus tard, déception. Les murs-étagères ondulants de la grande salle ne peuvent pas stocker de livres « À l’origine, les étagères placées en hauteur devaient être accessibles via des salles situées derrière elles, explique MVRDV à l’AFP. Mais un calendrier trop serré pour les travaux les a forcés à abandonner l’idée. La décision a été prise “au niveau local et contre la volonté de MVRDV”, indique la porte-parole du cabinet, Zhou Shuting. Pour Liu Xiufeng, le directeur adjoint de la bibliothèque, le design du bâtiment n’en est pas moins un petit casse-tête. Dans les plans validés par les autorités, l’atrium était conçu comme un lieu où circuler, s’asseoir, lire ou discuter… mais pas où stocker des livres, dit-il. » Autre problème « les escaliers blancs, taillés de façon irrégulière, se révèlent dangereux pour les amateurs de selfies, aux yeux souvent rivés sur leur smartphone. “Beaucoup de gens chutent. La semaine dernière, une vieille dame a glissé et s’est violemment cogné la tête. Il y avait du sang”, explique un des gardiens. » dans le magazine Challenges. Bonne nouvelle parmi ce cortège d’ennuis : « l’exposition médiatique de la bibliothèque a entraîné une hausse du nombre de lecteurs : les emprunts quotidiens de livres ont été multipliés par quatre depuis l’ouverture. Et les salles dédiées aux enfants débordent de familles parcourant les albums illustrés. »

Via challenges

Dotée d’une architecture futuriste, cette bibliothèque chinoise inaugurée le mois dernier a fait sensation sur l’internet mondial (c) FRED DUFOUR / AFP

 

Expansion

Après avoir acquis en 2015 51 % des parts de Projacs, un BET basé à Dubai, le groupe Egis vient de prendre une participation majoritaire dans 10 Design, une société Hong Kongaise qui a développé dans l’Émirat dubaïote une activité de projets allant de « l’immeuble aux villes dans tous les secteurs, y compris bureaux, commerce, hôtellerie, résidentiel, culturel et éducation ». Le PDG de 10 Design explique l’intérêt de cette union « Dubai est l’antenne régionale de 10 Design, alors qu’Egis à une grande présence à travers l’Europe, l’Afrique et l’Asie du Sud-Est. Les synergies entre les deux sociétés auront indubitablement des effets positifs pour 10 Design au MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) ». Souhaitons au groupe Montreuillois que cette association soit une win-win situation…

Via Zawya

Une maquette de l’île Meraas Bluewaters de Dubaï, qui abritera Ain Dubaï, la plus haute et la plus grande roue d’observation au monde. Image à titre d’illustration. via Zawya

 

La montagne d’ordure sacrée

Avec l’inauguration du Noma 2.0, restaurant étoilé au Guide Michelin, l’ouverture la plus attendue de 2018 à Copenhague est celle du CopenHill, une usine d’incinération de déchets construite dans la périphérie de la capitale danoise. Elle produira 25 % d’énergie en plus que l’usine qu’elle remplace, à partir du même volume de déchet, et fournira chaleur et électricité à 160 000 foyers. Elle est aussi copieusement éclairée par la lumière naturelle. Mais ce ne sont bien sûr pas ces performances qui ont suscité l’enthousiasme des participants au voyage de presse organisé à quelques semaines de l’inauguration du bâtiment. « Comme nous approchions de CopenHill, notre groupe de journaliste abandonna toute contenance professionnelle, et commença à pousser des Oh ! et des Ah !, prenant des selfies, retenant le chef de projet… » relate le journaliste LinYee Yuan, au nombre des enthousiastes visiteurs. La raison de leur étonnement tient à la piste de ski dont BIG, l’architecte du projet, à coiffé le bâtiment. Haute de 88 mètres et large de 10, elle tutoie le sommet du pays, le Møllehøj, qui culmine à presque 171 mètres, mais avec zéro déchet.

Via Quartzy 

Vues de Copenhague depuis le sommet de la piste de ski à Amager Bakke / CopenHill de l’ARC. Le site est encore en construction et devrait être ouvert au public en 2018. via Quartzy 

 

Mars : et ça repart

« Ce n’est pas si loin », affirme Monsi C. Roman, de la NASA. « Mais tout de même, après l’atterrissage, nous y serons pour un bout de temps. Contrairement aux voyages express pour la lune, une visite à la lointaine Mars implique un engagement de plusieurs mois » contredit le journaliste. Quoi qu’il en soit, les équipements et le matériel devront être arrivés bien avant les premiers pionniers martiens. Pour développer l’habitat sur la planète rouge, la NASA en appelle à l’imagination des citoyens à travers un concours d’idée « si vous demandez à des gens de la NASA à quoi ressemble une maison sur Mars, ils vous dessineront tous la même chose, explique Roman, chargé de la consultation. Nous voulions quelque chose des gens qui ont la liberté de penser différemment ». Challenge il y a « Quand notre maison est endommagée sur terre, nous pouvons dormir sur le canapé des amis en attendant qu’arrive l’entreprise. Sur Mars, notre destin est plus sombre : mort par congélation, empoisonnement au dioxyde de carbone, exposition aux radiations ou aspiration dans l’espace par un énorme diable de poussière ». Tout spectateur de Total Recall sait les changements que l’air martien impose à la morphologie terrienne… Sur 165 propositions, la NASA a classé première celle d’un igloo gonflable imaginé par différentes universités américaines. Dans la catégorie meilleure matériau, elle a retenu un échafaudage 3D capable, en dépit de son très faible poids, de supporter sans faillir une Toyota Prius posée à son sommet. Le concours entre maintenant dans sa phase la plus difficile, celle de la construction à l’échelle 1/3 de la proposition en impression 3D. Résultats en mars ?

Via Mercury News 

Une structure basée à Mars appelée ICE HOUSE, conçue par le collectif Space Exploration Architecture and Clouds Architecture Office of New York City, a remporté la première place dans le concours de conception du concours 3-D Printed Habitat Challenge de la NASA. (Bureau d’architecture de l’équipe Exploration spatiale et architecture des nuages) via mercury news

 

Droneville

En dépit des efforts de la NASA pour nous concocter un habitat douillet sur la planète Mars, il est probable que la majorité d’entre nous restera sur Terre. Et dans quelle ville vivrons-nous ? De nombreux films, du Métropolis de Fritz Lang au Cinquième élément de Besson ont imaginé le futur  de la cité dans les cieux, striés de voitures volantes slalomant entre des falaises de gratte-ciel, rappelle un article de la Cranfield School of Management publié par le Financial Times. Le futur urbain sera sans doute bien aérien, mais pas avec la technologie que l’on croyait, explique l’article. Oubliez l’idée de vous déplacer dans un taxi volant conduit par Bruce Willis. Le ciel sera plutôt encombré de drones, livrant en flux continu des marchandises dans les appartements. Amazon expériment déjà cette technique, qui « pourrait être dévastatrice pour les petits négoces, et aussi pour la mixité des tissus urbains. Les petits magasins pourraient disparaître, rendant les rues plus tristes et concentrant le commerce entre encore moins de mains ». Et ce n’est pas tout « Quid des immeubles ? Comment l’architecture pourrait s’adapter à un système où la marchandise pourrait arriver n’importe quand dans un cycle de 24 heures ? ». En se dotant de micro entrepôts, ou en équipant les immeubles de plateforme de livraison, donnant une architecture un peu similaire à la tour 56 léonard dessiné par Herzog et de Meuron à New York. Mais quid de l’intimité, mise à mal par des drones-espions ? Des drones armés qu’on anticipe déjà ? « Peut-être les rues seront-elles laissées aux pauvres quand les plus riches occuperont les niveaux supérieurs de la cité » ? On va finir par préférer une ville un peu moins drone…

Via The Financial Time 

 

Contre la ville qui pique

A-t-on vraiment attendu la technologie pour déshumaniser la ville ? Solidarity TDS, une association impliquée auprès des sans-abri irlandais, a lancé un projet de loi pour stopper l’installation de pointes et splinkers installés en nombre croissant à Dublin et ailleurs pour éloigner les SDF. « L’exclusion des sans-abri, leur donnant le sentiment d’être rejeté et indésirables, est un acte de violence souvent perpétré par l’État (…) une agression qui ne laisse pas de cicatrices visibles qui pourraient se refermer, mais des cicatrices invisibles dans leur esprit qui ne guériront peut-être jamais », affirme Peter McVerry, membre d’une association de soutien aux sans-abri. Le projet de loi, qui obligerait les commerces à enlever tous leurs dispositifs anti-SDF, sera vraisemblablement rejeté par le gouvernement. « Leur votre contre donnera un exemple clair du caractère impitoyable et du déni (gouvernemental) envers les sans-abri », déclare un autre membre de Solidarity TDS.

via Belfast Telegraph 

 

Double Penn

« Traverser la gare de Grand Central, un des espaces publics de New York les plus exaltants, est une expérience ennoblissante, un cadeau. Faire une correspondance dans les intestins de Penn Station, à quelques pâtés de maisons, est une humiliation. Quelle est la valeur de l’architecture ? Elle peut être mesurée humainement, culturellement et historiquement, dans le gouffre qui sépare ces deux endroits », affirmait le critique Michael Kimmelman. McKim, Mead and White avait construit la gare en forme de thermes romains, bâtiment inauguré en 1910 et détruit dans les années 60 pour laisser place à un bâtiment sans grâce. C’est dans les toilettes de cette gare que l’on retrouva un certain Louis Kahn mort à la suite d’une crise cardiaque.

Un groupe emmené par la National Civic art Society fait campagne pour la reconstruction du bâtiment original. Les questions surgissent à cette occasion : faut-il reconstruire tel quel, alors que certaines technologies comme le rivetage des structures métalliques ont disparu ? Peut-on retrouver l’équivalent en 3D ? Utiliser le bois ? « Quand on pense qu’un Leonard de Vinci un peu restauré vient de se vendre pour 430 millions de dollars, alors les 3,5 milliards nécessaires à la reconstruction et la restauration de la Penn Station semblent plutôt bon marché ». Ceux que l’argument convainc peuvent rejoindre la campagne de reconstruction sur www.rebuildpennstation.org

Via Tree Hugger 

 

Pyramide bétonnée en péril

Construit selon les plans de Giuseppe Davanzo, l’ex-marché aux bestiaux de Padoue avait dès la phase esquisse reçu le prix pour « une idée architectonique ». En 1969, année de son inauguration, il recevait le prix in/Arch et dix plus tard, le MoMA l’incluait dans son archive d’architecture moderne. Malgré ce succès critique, le « palais des vaches », avec sa ziggourat et ses degrés en béton préfabriqués, fut boudé des éleveurs. Vide et sans un meuglement bovin, elle se cherche un nouveau destin. En 2008, on cru en un nouveau destin : l’équivalent des monuments historiques le proclame, selon une formule toute en légèreté  « Élément qualificatif actif et épisode de très haute émergence panoramique dans l’environnement urbain environnant, défini de manière totalement inédite ». Une chaîne française de bricolage s’apprête à investir les lieux, après un appel d’offres un peu expéditif dont il fut le seul concurrent « Leroy Merlin a compris mieux que les Padouans la valeur publicitaire de ce site. Plutôt qu’un centre commercial, qu’elle en fasse le siège de sa multinationale, son étendard européen, un monument en soi. Je ne combats pas le privé, mais j’imagine une gestion culturelle du lieu. Et il faut un lien entre le centre historique (…) la ville doit se réapproprier (l’édifice) », s’exalte l’architecte Bepi Contin, invitant un peu rapidement l’entreprise à déménager son millier de collaborateurs de la banlieue de Lille à celle de Padoue. Martina Davanzo, fille de l’architecte et architecte elle même, invite à sauver l’œuvre du père de « l’arrogance du présent ». En attendant, il semble bien qu’elle doive survivre en magasin de bricolage.

Via Vvox

via Vvox

 

 

Ratti vs Sgarbi

l’indéboulonnable et outrancier critique d’art Vittorio Sgarbi étrille sans ménagement Carlo Ratti, l’architecte star de l’ère digitale, dans les colonnes du Giornale. Entrée en matière « Vêtus de jeans délavés comme il faut et d’une veste courte trop de deux tailles en dessous de ce qui lui faudrait, suivant une mode des jeunes en vogue il y a vingt ans, s’est présenté à la une table ronde pour les 70 ans de la Confapi (confédération italienne de la petite et moyenne entreprise) Carlo Ratti, l’un des 160 000 architectes italiens à n’avoir jamais rien construit ». Pour le bonheur de Sgarbi, Ratti semble maîtriser autant sa langue natale que Jean-Claude Vandamme le français « Vivant depuis longtemps à l’étranger, il a oublié l’italien. Il est devenu ainsi un analphabète sur le retour. Pour se faire comprendre il s’appuie sur l’anglais : nous avons écrit des papers ». Ces écarts de langage n’empêchent pas le bouillonnant Sgarbi de comprendre la vision du futur dispensée par Ratti. « Nous nous réveillerons dans quelques années dans une Smart-City, en lisant un paper, avec la peau irritée. Et nous nous sentirons seuls. Anticipant les prophéties de Ratti, tous les dermatologues auront fermé leurs cabinets (Ratti à prévu leur disparition, NDLR). Dans la nouvelle ville interconnectée, nous errerons comme des fantômes, nous parlerons aux murs. Et, n’obtenant aucune réponse, nous renoncerons à nous rendre au prochain congrès de la Confapi, pour éviter des révélations inquiétantes ».

Via Il Giornale 

 

Ancien architecte, futur concierge

Avant que n’adviennece futur noir dépeint par Sgarbi/ratti, il ne restera peut-être plus d’architecte en Italie. À Trévise, découragé par les stages et les emplois sous-payés, architectes et avocats se tournent vers l’éducation nationale, postulant à des emplois de concierges, ou, si tout va bien, d’administratifs ou d’assistants techniques. « Si au niveau national plus de deux millions de personnes postulent pour un poste à l’école, on note cette année un afflux de diplômés, en plus des travailleurs arrivants d’autres secteurs ». Italie, le pays ou l’architecture rime avec no future

Via Tribuna di Treviso 

 

Flambée immobilière dans les favelas

Cumulant les risques — concentration, vétusté des équipements, matériaux inflammables — les favelas brésiliennes sont facilement la proie des incendies. Entre 2001 et 2012, les pompiers de Sao Paulo ont enregistré 1648 incendies dans les favelas, 202 en 2016 et au moins ce nombre pour l’année en cours. La précarité de l’habitat explique-t-elle à elle seule cette épidémie ? L’examen des statistiques réveille les suspicions d’incendie volontaire : une analyse montre que le feu frappant 80 favelas paulistes s’est déclaré dans des secteurs ou la valeur du foncier était 76 % plus élevé que dans d’autres quartiers d’habitat informel. Ces conclusions vont à l’encontre de celles formulées par une commission d’enquête parlementaire formée en 2012… composée de membres qui avaient financé leur campagne électorale avec des dons de promoteurs privés ! « ce qui s’est passé est que les gouvernements ont commencé à adopter des politiques de retrait de la population pour construire de grands projets urbains, comme dans le cas de Urban Espraiada Water Operation », une opération d’assainissement d’un quartier aisé mené après le déplacement de 11 000 familles vers des zones périphériques. Une flambée tout immobilière qui libère opportunément des réserves foncières.

Via The Guardian 

 

Olivier Namias

 

Céramique en collision : du cimetière jusque chez Raynaud

Céramique en collision : du cimetière jusque chez Raynaud

« La céramique est liée à l’inaltérable, à l’indégradable, à l’intachable, à l’inattaquable au vitrifié, au chimiquement neutre, au « pur », à « l’éternel ». Tout à la fois matériau de revêtement et structure, la céramique se lit autant par ses joints qui trament, découpent et neutralisent tout ce qu’elle recouvre que par le poli et l’unit de la surface. Matériau inaltérable, économique et mécanique, la céramique peut signifier son contraire : elle peut représenter le souvenir opposé à la mort. Sans doute faut-il voir là des raisons de son utilisation sur les tombeaux de la Martinique.

Le jeu du damier noir et blanc, couleurs des rites funéraires, tel que « le grand vidé en noir et blanc » du mercredi des Cendres à Fort-de-France, en accentue les effets répétitifs. Protection contre les éléments extérieurs, la céramique le reste même comme revêtement intérieur dans la maison de Jean-Pierre Raynaud.

Structure d’isolement symbolique hors de toute échelle de grandeur, telle semble avoir été une des motivations de cette application, rejoignant par-là, mais en creux, ces tombeaux martiniquais qui pourraient être de gigantesques monuments.

Faut-il faire des rapprochements entre ces tombeaux martiniquais du début du siècle, la maison de Jean-Pierre Raynaud et certaines réalisations de tenants de la « surface neutre » ? L’histoire est un éternel recommencement dit-on. Peut-être, mais en tout cas elle véhicule des symboles parfois très liés au matériel, voire au matériau. En tous cas, pour le cimetière comme pour Raynaud, la symbolique semble bien être celle du champ clos pour l’éternité. Mais sa maison, Raynaud… il peut… très vite la démolir. »

 

Une introduction à la céramique suivi d’un entretien entre Jean-Pierre Raynaud et Henri Bonnemazou

 

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CREE 29, Juin / Juillet 1974, Tombeaux à la Martinique et L’espace propre de Jean-Pierre Raynaud

Téléchargez la version PDF CREE 29 – Juin juillet 1974

Les plans d’Aires Mateus pour le CCOD de Tours

Les plans d’Aires Mateus pour le CCOD de Tours

Le plan, outil de projet et de lecture universelle, est inséparable de la production de l’architecte. Architectures CREE publie des carnets de plans dans ses numéros. Chaque semaine, la rédaction a décidé de compléter sa rubrique en vous faisant découvrir ou redécouvrir l’ensemble des plans d’un même et unique projet. 

Le centre d’art de Tours (CCOD) emménage fin 2016 dans un bâtiment dessiné par les frères Aires Mateus, qui signent là une oeuvre fonctionnelle d’une grande justesse. Les plans de l’agence, comme sur du papier millimétré, assume la rigueur rectiligne du projet et souligne son calepinage. Les noirs et blancs distinguent franchement les pleins des vides et appuient les fonctions des lieux. 

« Pérennisations d’évènements artistiques éphémères de la fin des années 70, les centres d’art contemporain ont su trouver une place dans le paysage culturel français malgré l’apparition des FRAC, institution créée par le ministère de la Culture en 1982 pour diffuser, sensibiliser et constituer des collections d’art contemporain dans chaque région. Face à la concurrence de l’État, le CCC de Tours, un des centres d’art historique, compensait la modestie de ses budgets par une programmation originale et des liens forts avec la société locale. Modestie des locaux également : sa dernière adresse, rue Marcel Tribut renvoyait à un rez-de-chaussée d’immeuble année 70 comportant très peu d’ouvertures sur la rue, derrière la gare. En 2007, l’ajout d’une façade conçue par Philippe Chiambaretta lui donna un peu plus de présence dans le tissu urbain. C’est dire si le déménagement dans un bâtiment construit par les frères Aires Mateus en centre-ville équivaut à une sortie de la clandestinité. La visibilité du CCC s’accroît d’autant que le changement de lieu s’accompagne d’un changement de sigle – CCCOD pour centre de création contemporaine Olivier Debré… » Olivier Namias

Retrouvez l’intégralité du reportage dans le numéro 379 sur le thème « expositions »

 

Plan 0 et façade est

Plan 1 et façade sud

Détail

 

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Aires Mateus, un style architecturale atypique 

Aires Mateus, un centre d’art contemporain à Tours

 

Geze :  des façades intelligentes

Geze :  des façades intelligentes

Partenariats

Les fenêtres automatisées et connectées permettent de créer des façades qui s’adaptent aux conditions climatiques. Geze présente ses entrainements à la chaine Slimchain et Powerchain couplés avec son nouveau module d’interface IQ box KNX : les fenêtres peuvent être connectées directement dans un système de bâtiment KNX, surveillées à distance et contrôlées de manière intelligente.

 

Des façades écoénergétiques : ventilation naturelle et intelligente

Geze propose des solutions intelligentes relatives à la ventilation naturelle contrôlée et l’amenée d’air naturel en façade. Ses derniers développements dans le domaine de l’automatisation associés à des capteurs spéciaux permettent aux façades de devenir actives en réagissant à leur environnement. Elles sont en mesure de détecter les influences climatiques extérieures, et ainsi d’améliorer le climat intérieur. Les entrainements à chaine Slimchain et Powerchain – des systèmes d’ouvertures de fenêtres – peuvent être intégrés dans le système de gestion intelligente KNX via le module d’interface IQ box KNX afin de créer des solutions flexibles où la ventilation est automatisée, connectée et contrôlée. Si par exemple une station météorologique KNX ou un capteur de qualité de l’air KNX signale des précipitations, du vent ou une concentration de CO2 ou encore une grande variation de température, les entrainements de fenêtres connectés au réseau KNX vont recevoir un signal de commande d’ouverture dans la position souhaitée. Inversement, ce module fait appel à l’intelligence des entrainements en transmettant le statut de l’état des fenêtres dans le système de gestion du bâtiment. Cette solution permet une maintenance préventive.

Comprendre le protocole de communication KNX

Dans le domaine des systèmes de gestion domotique, le protocole de communication KNX permet d’envoyer les données de contrôle à tous les composants du système de gestion domotique. Toutes les fonctions peuvent être contrôlées, surveillées et signalées par un système unifié, sans que des centres de contrôle supplémentaires soient nécessaires. KNX est un protocole ouvert et normalisé.

 

 

 

Les architectes du CHUM récompensés par un INSIDE World Festival of Interiors 2017

NEUF architect(e)s et CannonDesign reçoivent un INSIDE World Festival of Interiors 2017. Les architectes sont récompensés pour la construction du Centre Hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), plus grand projet hospitalier  en Amérique du Nord. Le projet se distingue par des intérieures soignés et généreux, où même les dispositifs architecturaux se font oeuvres, notamment les escaliers. Sans compter les 13 oeuvres artistiques conçus spécialement pour le projet, et qui se greffent à l’architecture.

CREE Editions : la monographie de l’agence Jean Bocabeille

CREE Editions : la monographie de l’agence Jean Bocabeille

Dans un paysage naturel ou urbain, tantôt insérées dans leur environnement, tantôt contrastant avec lui, les réalisations de Jean Bocabeille ne se ressemblent pas. L’Historial de Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, le Biscornet place de la Bastille, un programme mixte aux Batignolles ou encore une maison de la petite enfance à Epinay-sous-Sénart en sont quelques exemples. Pourtant, qu’ils soient sortis de terre dans le cadre d’aventures collectives ([BP] Architectures et PLAN01) ou individuelles (l’agence Jean Bocabeille Architecte, fondée en 2011), ces projets ont en commun l’approche expressive et narrative de leur auteur, ici dévoilée par Olivier Namias et Anastasia Altmayer.

CREE Editions : la monographie de l’agence Brossy & Associés

CREE Editions : la monographie de l’agence Brossy & Associés

Modestie, démarche collective et recherche acharnée de la solution adaptée semblent constituer la ligne de conduite de l’agence Brossy & Associés, créée en 1983. Reconversions (la Maison des Métallos à Paris, les usines le Blan-Lafont à Lille), rénovations de grande ampleur (le Théâtre de Chaillot, la MC93), équipements et programmes mixtes… l’infinie estime de Vincent Brossy pour l’Histoire et les usagers de ses réalisations se manifeste dans une grande diversité de projets au sein de laquelle on devine néanmoins un attrait particulier pour l’architecture des lieux de spectacle vivant. La monographie de Brossy & Associés, signée Jean-François Pousse, se veut le reflet de cette philosophie d’agence.