Le projet imaginé par OMA New York en partenariat avec Shohei Shigematsu, Jake Forster et Gruen Associates (architecte exécutif) est la première commande d’institution religieuse et le premier bâtiment culturel en Californie pour OMA. Audrey Irmas Pavilion servira de lieu de rassemblement polyvalent, établissant de nouvelles connexions au sein du campus existant et créant une nouvelle présence urbaine pour impliquer Los Angeles dans ce projet.
Ce pavillon, qui porte le nom du principal donateur du centre culturel, sera voisin du temple juif du Boulevard Wilshire à mi-chemin entre le Los Angeles County Museum of Art (LACMA) et le Walt Disney Center Hall. L’édifice incliné de cinq étages descendra de la synagogue byzantine historique datant de 1929, symbolisant la déférence pour la plus ancienne congrégation juive de Los Angeles.
«Audrey Irmas Pavilion, offrira une invitation irrésistible à se rassembler, célébrer, apprendre et atteindre les autres. Dans une ville aussi vaste et diversifiée, nous avons besoin d’une communauté et nous avons besoin d’endroits inspirants et accueillants. Los Angeles mérite un chef-d’œuvre moderne consacré à rassembler les gens, situé au cœur du quartier le plus diversifié de la ville. Nous sommes très fiers que le temple de Wilshire Boulevard soit une partie vitale d’une conversation culturelle, religieuse et socialement responsable qui définit le 21ème siècle à Los Angeles.» déclare le rabbin Steve Leder.
La forme résultante, sculptée par ses relations avec ses voisins, est à la fois énigmatique et familière, permettant également d’établir une nouvelle présence urbaine.
«Nous voulions nous concentrer sur la communication de l’énergie de la collecte et de l’échange», explique Shohei Shigematsu. «Le pavillon est un geste actif, formé par des mouvements respectueux loin des bâtiments historiques environnants, qui s’étend sur le boulevard Wilshire pour créer une nouvelle présence. A l’intérieur du bâtiment, une série d’espaces de réunion interconnectés à plusieurs échelles offre une flexibilité ultime pour l’assemblage tout en maintenant des connexions visuelles qui établissent la porosité intérieure extérieure et des moments de rencontres surprises.»
À l’intérieur, le bâtiment comprendra trois espaces principaux : un espace principal d’événements, une salle polyvalente plus petite et un jardin immergé. Ces trois espaces de rassemblement imbriqués sont empilés les uns sur les autres pour établir des points de vue et des vues encadrées à l’intérieur mais aussi en dehors de chaque espace tout en créant une série d’ouvertures qui filtrent la lumière et réorientent les visiteurs vers le complexe et au-delà.
«Wilshire Boulevard Temple a été une partie importante de ma famille depuis des générations. Je suis si heureux d’avoir fourni le premier don majeur, et j’espère que les autres seront inspirés pour soutenir le pavillon Audrey Irmas et le mener à terme.» explique Audrey Irmas.
Le bâtiment devrait être inauguré fin 2018, avec une ouverture publique en 2020.
Du 30 mars 2018 au 10 juin 2018 se tiendra l’exposition « Freeing Architecture » à la fondation Cartier pour l’art contemporain, à Paris. Cette exposition organisée par l’architecte japonais Junya Ishigami est l’occasion de revenir sur son parcours, sa philosophie et ses réalisations.
Né en 1974 à Kanagawa, Junya Ishigami étudie à l’Université des beaux-arts et de musique de Tokyo, d’où il sort diplômé en 2000. Il travaille ensuite pour l’agence d’architecture SANAA (anciennement appelée Kazuyo Seijima&Associates), puis il ouvre sa propre agence en 2004 sous l’appellation « junya.ishigami+associates ». Il travaille aussi bien l’architecture que le design, l’urbanisme et le paysage, alliant ingénierie, technologie, formes et espaces. En 2010, son travail est récompensé à la Biennale de l’architecture de Venise avec l’obtention du Lion d’Or.
Portrait de l’architecte
L’architecture traditionnelle japonaise est très souvent associée à ce lien fort qu’elle entretien avec son environnement. Junya Ishigami n’échappe pas à la règle et travaille en étroite relation avec la Nature, et tente de flouter les limites entre les espaces intérieurs et extérieurs. L’architecte ne s’enferme pas dans les préjugés de l’architecture, il puise son inspiration dans les paysages, les éléments naturels. Il cherche à créer des espaces fluides, souples. Il prône une vision plus libre de l’architecture. Les continuités spatiales qu’il instaure entre l’intérieur et l’extérieur donnent un caractère fin et empli de délicatesse à ses architectures. Elles s’effacent, laissant place à la nature et au contexte !
Parmi ses réalisations phares, l’Institut de Technologie de Kanagawa est sans doute le plus marquant. Un bâtiment léger, transparent, qui se substitue aux usages des étudiants. Une architecture minimaliste, mais qui demande un grand travail technique en amont. D’un blanc immaculé, les 305 poteaux soutiennent la toiture, et laisse libre court à l’appropriation de l’espace par les usagers. Un dispositif qui laisse également une large place aux vues sur l’extérieur. L’enveloppe en verre donne à lire les espaces depuis l’extérieur.
L’exposition « Freeing architecture »
Du 30 mars au 10 juin 2018, il s’empare de la fondation Carier pour l’art contemporain et présente 20 projets, emprunts de poésie. Ses réalisations l’amènent à travailler en Asie et en Europe. Il les présente aussi bien sous forme de vidéos, de dessins ou encore de grandes maquettes, qui évoquent le processus de projet de l’architecte , tout en archivant les étapes de construction. Ses projets qu’il expose durant ces 3 mois dans le bâtiment de Jean Nouvel reflète ce sentiment d’autonomie face aux règles imposées à l’architecture. C’est d’ailleurs la première fois que la Fondation accueille une exposition consacrée à l’oeuvre d’un architecte. Une première qui correspond bien aux frontières qui volent en éclat, ces mêmes frontières que l’on pose à l’architecture et que l’architecte ne compte pas respecter !
Lancement le mercredi 11 avril 2018 à 9h de FAIRE 2018 Design Urbain qui entend disrupter le système de production d’objets urbains en accélérant et finançant une courte série de prototypes sélectionnés par un jury d’experts pour leurs visions, leurs valeurs et les solutions proposées. FAIRE 2018 DESIGN URBAIN invite les designers, les équipes pluridisciplinaires réunissant designers, « makers », start-up, collectifs, concepteurs émergents ou confirmés ainsi que les étudiants des écoles de design à proposer de nouvelles stratégies pour l’espace public parisien.
FAIRE 2018 Design Urbain
Après le succès de FAIRE 2017, dédié aux expérimentations architecturales, cette nouvelle session du programme FAIRE entend disrupter le système de production d’objets urbains en accélérant et finançant une courte série de prototypes sélectionnés par un jury d’experts pour leurs visions, leurs valeurs et les solutions proposées.
Lancé par le Pavillon de l’Arsenal et la Ville de Paris, en collaboration avec MINI et le soutien de la Caisse des Dépots, FAIRE 2018 DESIGN URBAIN interpelle directement les designers sur les grands défis et enjeux des métropoles : solidarité, bienveillance, place du sport ou des plus jeunes, questions de mobilité et de sécurité, engagement climatiques et énergétiques, gestion des flux, des déchets, problématiques de chaleur, de sècheresse ou de crue, résilience, mutations technologiques …
FAIRE 2018 Design Urbain
CALENDRIER
11 avril 2018
Lancement de FAIRE 2018 DESIGN URBAIN
31 mai 2018
Date limite de remise des projets sur la plateforme faireparis.com
Alexandre Labasse, Directeur général du Pavillon de l’Arsenal
Jean-Louis Missika, Adjoint à la Maire de Paris chargé de l’Urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité
Frédéric Hocquart, Adjoint à la Maire de Paris chargé de la vie nocturne et de l’économie culturelle (en charge des métiers d’art, de la mode, du design et des commerces culturels)
Marianne Louradour, Directrice régionale Ile-de-France de la Caisse des Dépôts
Edith Lalliard, Directrice du Département Mécénat et Partenariats, Groupe Caisse des Dépôts
Pierre Jalady, Directeur général de MINI France
10h00 – 12h00 MEET-UP Espaces thématiques autour des grands enjeux et défis des métropoles : solidarité, bienveillance, place du sport ou des plus jeunes, questions de mobilité et de sécurité, engagement climatiques et énergétiques, gestion des flux, des déchets, problématiques de chaleur, de sécheresse ou de crue, résilience, mutations technologiques … Rencontrez et échangez entre designers, architectes, start-up, industriels, collectifs, makers, … !
Edition 2017 : Pont trampoline gonflable Atelier Zündel CristeaEdition 2017 : Le hall contributif, proposé par l’équipe MAJMA, Martin Jaubert & Antoine Maitre, MNAi et Maya Nemeta, entend faire vivre les espaces non exploités comme les entrées d’immeubles.Edition 2017 : Axel de Stampa, Romain De Santis et Sophie Picoty ont imaginé une mini-base nautique, flottante et mobile, doublée d’une station écologique dépolluante. Le canal Saint-Martin pourrait accueillir la structure en été 2018.Edition 2017 : Frédéric Leyre, Clément Carrière et Nicolas Didier proposent de végétaliser les échafaudages pour compenser les désagréments visuels et sonores des grands chantiers et lutter contre les îlots de chaleur.
Pour plus d’informations rendez-vous sur le site ici !
C’est une année très spéciale pour la Biennale d’architecture de Venise. Pour la première fois la cité du Vatican présentera sa propre soumission. Situé sur l’île de San Giorgio Maggiore, le pavillon du Saint-Siège emmènera les visiteurs dans un voyage à travers dix chapelles conçues par dix architectes internationaux sélectionnés par l’historien de l’architecture Francesco Dal Co. Ces chapelles seront démontables car le Vatican souhaite les reconstruire dans des localités qui n’ont pas de lieu de culte.
« Une visite aux dix chapelles du Vatican est une sorte de pèlerinage non seulement religieux mais aussi laïc. C’est un chemin pour tous ceux qui souhaitent redécouvrir la beauté, le silence, la voix intérieure et transcendante, la fraternité humaine d’être ensemble dans l’assemblée des hommes, et la solitude de la forêt où l’on peut expérimenter le bruissement de la nature temple cosmique. » explique le Cardinal Gianfranco Ravasi, Président du Conseil Pontifical pour la Culture.
« Des architectes d’horizons divers et d’expériences diverses sont venus à l’île de San Giorgio pour représenter cette incarnation du temple dans l’histoire, le dialogue avec la pluralité des cultures et de la société, et pour confirmer la catholicité qu’est l’universalité de l’Église. »
Le début du parcours sera marqué par une chapelle utilisant le bois comme matériau principal : le Pavillon Asplund de Map Studio. Conçue par les architectes Francesco Magnani et Traudy Pelzel, comme le prélude à un itinéraire d’exposition, cette architecture sera placée en début de circuit et incarnera l’essence de l’ensemble du projet. Cette chapelle s’inspire de la « Woodland Chapel » construite en 1920 par le célèbre architecte Gunnar Asplund au Cimetière Woodland de Stockholm. Pour ce projet, le fabricant designer italien ALPI a développé un matériau : le Xilo 2.0 utilisé pour couvrir toutes les surfaces de l’édifice. Les extérieurs seront couverts de 9000 bardeaux avec le motif en bois Xilo 2.0 « Planked Grey ». Véritable lieu d’orientation et de rencontre, à l’intérieur, la chapelle accueillera une exposition de dessins de Gunnar Asplund, accompagnée de documents et de maquettes illustrant le concept et la construction de la chapelle d’origine. Elle sera le seul artefact non religieux à exposer les dessins d’Asplund.
La chapelle de Foster + Partners, réalisée en collaboration avec Tecno, prendra la forme de trois croix symboliques et d’une terrasse en bois. La phase de conception a symboliquement commencé avec la fusion de trois croix enveloppées par des lattes de bois formant un voile attaché à la structure.
Située à proximité d’un lagon, la chapelle sera un lieu de contemplation et de méditation. Le revêtement en lattes de bois offrira un jeu d’ombres et de cadrage permettant d’apprécier la beauté naturelle de Venise.
« Notre projet a commencé avec la sélection du site. Lors d’une visite à San Giorgio Maggiore, près de la magnifique église de Palladio et du Teatro Verde, nous avons trouvé un espace vert avec deux arbres matures encadrant magnifiquement la vue sur le lagon. C’était comme une petite oasis dans le grand jardin, parfait pour la contemplation. Notre but est de créer un petit espace sanctuaire à l’ombre et retiré de la normalité des passants, focalisé plutôt sur l’eau et le ciel.» affirme Norman Foster, fondateur de Foster + Partners.
Le cabinet Coldefy & Associés Architectes Urbanistes en partenariat avec Dalkia (groupe EDF) ont imaginé Tropicalia, la plus grande serre tropicale au monde construite sous un seul dôme. D’un montant de 50 millions d’euros, le projet d’une surface de 20 000m² sera réalisé à Rang-du-Fliers dans le Pas-de-Calais, au 1er trimestre 2019 en vue d’une ouverture au public en 2021.
Le concept architectural de ce projet remarquable offre une immersion totale dans un univers tropical. L’ambition de l’agence Coldefy & Associés se définit principalement par la volonté de retranscrire toute la luxuriance naturelle de ce monde végétal de la façon la plus juste et sensorielle qu’il soit. De ce fait, Tropicalia, imaginée pour abriter un monde animal et végétal évoluant en parfaite symbiose, accueillera : des papillons, des oiseaux nectarivores et frugivores, des poissons et des reptiles au sein d’une immense collection botanique constituée de plantes à fleurs, d’orchidées, d’une forêt…
Ce spectacle naturel inédit au nord-ouest de l’Europe permettra aux visiteurs de découvrir une multitude d’espèces tropicales à travers des parcours étagés et des chemins pédestres conçus au sein de la serre.Chaque visiteur pourra ainsi apprécier toutes les richesses de cette expérience unique en son genre à l’intérieur de ce biodôme tropical.
Cette scénographie se traduira notamment par la mise en oeuvre d’une ambiance tropicale rendue possible grâce à des jeux de lumières et de sonorités des espaces mais aussi par le bruissement des plantes répartis dans l’enceinte de la serre. La préservation de cet écosystème sera assurée par une équipe de spécialistes qui veilleront au bien-être du lieu et de ses habitants.
D’un point de vu architectural, l’envergure du projet nécessitant une implantation aux pourtours de la ville permettra un déploiement généreux de la serre afin d’accueillir de nombreux visiteurs. Epousant son environnement de manière harmonieuse, le bâtiment se soulève du sol pour abriter son univers de faune et de flore; évitant ainsi toute rupture avec le site existant. L’architecture cherche à se fondre dans le paysage.
Afin de réduire l’échelle visible du bâtiment, Tropicalia partiellement immergée dans le sol, se dressera comme une douce colline dans son paysage naturel dans le but de minimiser son impact visuel.
Tropicalia sera surmontée d’un «double dôme». Celui-ci sera constitué d’une structure métallique porteuse formée de bandes d’ETFE de 60 m de longueur sur 4 m de largeur. La couche extérieure du dôme, composée d’une membrane synthétique minérale en «coussins» pressurisés, isolera le volume tout en permettant le passage de l’intégralité du spectre lumineux. Une troisième couche d’ETFE sera déployée sous la structure porteuse tout en contrôlant les conditions thermiques à l’intérieur. Coldefy & Associés et Dalkia ont dessiné une serre tropicale dotée d’un équipement destiné à réduire au minimum son empreinte carbone grâce à la double couche ETFE de la couverture et aux innovations thermiques mises en oeuvre.
«Notre objectif principal, pour le projet Tropicalia, est d’optimiser l’efficacité énergétique du dôme tout en minimisant l’impact sur l’environnement extérieur», explique Denis Bobillier, directeur technique des Grands Projets chez Dalkia. «Nous avons donc conçu un double dôme producteur de sa propre énergie, capable de maintenir l’ambiance tropicale quelle que soit le climat extérieur car l’un des principaux enjeux pour la performance de la serre est son système de chauffage», affirme-il.
Afin d’améliorer encore la performance énergétique du système et d’intégrer la grande structure à son environnement naturel, Tropicalia exploitera de façon inédite le recyclage de l’énergie thermique produit par l’effet de serre. Ce système d’autosuffisance énergétique permettra de redistribuer l’énergie vers les bâtiments environnants.
«En été, ou par très beau temps, le double dôme portera à haute température une lame d’air dont un dispositif d’échangeur thermique va, après aspiration, transférer les calories de l’air à l’eau pour être enfin stockées dans des bassins d’eaux chaudes. Cette chaleur sera restituée la nuit ou pendant les périodes les plus froides. L’immense surface du dôme permettra également la récupération des eaux pluviales pour satisfaire les besoins des plantes en eau tout au long de l’année».
«Ce double dôme isolant protégera l’écosystème tropical l’été et maintiendra sa température l’hiver. L’enterrement partiel de la serre renforcera cette isolation. La chaleur excédentaire pourra donc être directement utilisée, stockée ou encore redistribuée à nos voisins dans le cadre d’un réseau de chaleur privé ou d’une ‘smartgrid’», conclut Denis Bobillier.
A l’intérieur du dôme, la température sera maintenue entre 26°C et 28°C avec une ventilation continue durant toute l’année. La qualité des espaces sera assurée par un unique volume sans aucune structure verticale. Pour une plus grande immersion dans le milieu tropical et optimiser l’isolation du lieu, la serre sera bordée de grands espaces végétalisés. Les conditions environnementales créées par le dôme permettront de donner naissance à une oasis exceptionnelle pour la flore et la faune tropicales. Avec un sentier d’un kilomètre de long, le parcours du visiteur démarrera au niveau supérieur de la serre par l’accès à une passerelle. Puis la suite de l’expérience dans la canopée se continuera avec un chemin descendant et rencontrant entre autres une cascade spectaculaire de 25 mètres de haut et une piscine de 25 mètres de long remplie de poissons amazoniens.
Une expérience séquencée par différentes strates arborées venant rythmer la ballade. Durant son cheminement entre les bassin, le visiteur traversera un espace peuplé de papillons.
Au total, le programme de Tropicalia contiendra : un magasin, une librairie, un bar et deux restaurants, dont un gastronomique et pour les entreprises, des salles de conférences modulables, un auditorium, des chambres d’hôtes et un espace scientifique dédié à la collaboration nationale et internationale, comprenant une salle de conférence, un laboratoire et une clinique. Une fois ouvert, le programme devrait attirer 500 000 visiteurs par an.
Flash-back quelques décennies en arrière, dans les années 1960. Rien ne laissait prédire la fin des 30 glorieuses. On embauchait donc à tout va, de nombreux ouvriers venaient de loin pour travailler dans les industries françaises, qui tournaient à plein régime. Une population ouvrière qui nécessitait d’être logée. C’est ainsi que l’Atelier d’Urbanisme et d’Architecture invente le Tétrodon, habitat modulaire, conçu pour être produit en série, de manière peu coûteuse et légère.
Photo : Anne Vanrapenbusch
Le tétrodon, un container augmenté
Sur la base d’un container de dimension standard ( 913,5 x 243,6 x 258,8 cm ), 1 La structure du container permet d’assurer une auto-stabilité, qui permettant d’assembler les Tétrodon, de les empiler, afin de créer de grands volumes de plusieurs logements. Sur cette base métallique viennent s’ajouter des coques en polyester, qui abrite chacune un usage bien spécifique : espace-repos, espace-repas, espace-cuisine, espace-sanitaire. L’architecte Jacques Berces et la designer Annie Tribel ont travaillé sur ces excroissances qui permettent d’ajouter de l’espace aux 22m² initiaux. C’est d’ailleurs de là que le Tétrodon tire son nom : le Tétrodon est un poisson qui a la capacité de se gonfler en fonction de ses besoins (défensifs notamment). Le module du container pouvant être multiplié à la demande, cela à permis de créer des regroupement de plusieurs habitats.
Axonométrie : CAUE Gironde
L’architecture au service
La production du Tétrodon est donc lancée en série, pour loger rapidement les ouvriers. Dans une démarche de diminution des coûts, les coques sont assemblées sur site, directement sur les containers, afin de faciliter le transport de ces derniers. Les premiers exemplaires commandés par la SONACOTRA (Société Nationale de constructions de logements pour travailleurs) sont installés à Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Une petite centaines d’exemplaires seront utilisés dans un centre de vacances, en Gironde à Lège-Cap-Ferret. D’autres projets Tétrodon verront le jour, mais seul un millier d’exemplaires seront fabriqués. Habitat modulaire faire d’acier et de plastique, le Tétrodon subi de plein fouet le choc pétrolier de 1973, et la production est arrêtée.
Le tétrodon aujourd’hui
Aujourd’hui, l’habitat utopiste des années 60 tente de revenir au gout du jour. En Gironde, 40 sont utilisés pour loger des saisonniers à Claouey, alors que 40 autres, entreposés à l’espace Darwin de Bordeaux, servent de logements d’urgences. On cherche à sauver un patrimoine architecturale, qui a d’ailleurs reçu le label Patrimoine du XXe siècle en 2012. On cherche à les ré-exploiter, à leur trouver un nouvel usage, on les déplace, pour sensibiliser le public à cette architecture utopiste certes, mais qui soulevait déjà les questions du logement d’urgence et sa précarité, dès les années 1960.
Photo : Anne VanrapenbuschPhoto : Anne VanrapenbuschPhoto : Anne Vanrapenbusch
L’Atelier d’Urbanisme et d’Architecture
L’AUA, créé en 1960 par l’architecte Jacques Allégret, avait pour vocation d’engendrer des réflexions autour du projet d’architecture et d’urbanisme, en croisant les différents métiers qui étaient amenés à y réfléchir, notamment les architectes et les urbanistes, mais également des ingénieurs, des décorateurs… Il souhaite « offrir un lieu qui permette à différents spécialistes de travailler côte à côte sur les mêmes dossiers, d’apprendre à se connaître et à se comprendre » Relativement inédit à l’époque, ce travail de collaboration semblait nécessaire au fondateur de l’Atelier d’urbanisme et d’architecture. Durant les 26 années de son existence, l’Atelier ne dépassera jamais 50 employés, des indépendants venants de tant à autre pour soutenir divers projets. Malgré la dissolution de l’AUA en 1986, la thématique de la collaboration entre plusieurs acteurs du bâtiment reste une préoccupation toujours très actuelle.
Du 17 au 22 avril se tiendra la Design Week de Milan et on sait déjà qu’on y verra des créations de l’agence Zaha Hadid Architects. Après son décès aux Etats-Unis il y a deux ans, la femme architecte urbaniste, d’origine irakienne, maintes fois primée a laissé son nom à l’entreprise Zaha Hadid Architects. Lors du prochain salon du meuble milanais, ses successeurs présenteront deschaises avant-gardistes réalisées en impression 3D et lancées par Nagami.
Bow par Zaha Hadid Architects
Nagami est une nouvelle société espagnole spécialisée dans la conception informatique et l’impression 3D à grande échelle. Pour l’occasion, elle s’est associée à des vétérans du design pour donner vie à des chaises imaginatives avec pour mot d’ordre «Brave New World ». Les fauteuils imaginés par Zaha Hadid Architects se démarquent tout particulièrement et s’inscrivent dans une nouvelle ère de la technologie.
Bow par Zaha Hadid Architects
«Nous créons des produits, qui jusqu’à présent, étaient en attente de la bonne technologie pour pouvoir être réalisés : non seulement ces objets que vous pouvez toucher, vous procurent aussi un sentiment et une expérience dans le cadre de leur environnement», affirme Manuel Jimenez Garcia, fondateur de Nagami.
Bow par Zaha Hadid ArchitectsBow par Zaha Hadid Architects
Les pièces sont le résultat d’une recherche approfondie de la firme d’architecture sur l’impression 3D et le matériel d’expérimentation.
Bow par Zaha Hadid ArchitectsBow par Zaha Hadid Architects
Fruits de cette recherche, «Bow» et «Rise» seront les vraies stars de l’exposition. Entièrement confectionnées à partir de ce procédé révolutionnaire, ces deux chaises aux formes complexes et organiques, ont été imprimées sur des particules plastiques PLA, biodégradables et compostables.
Rise par Zaha Hadid ArchitectsRise par Zaha Hadid ArchitectsRise par Zaha Hadid ArchitectsRise par Zaha Hadid ArchitectsRise par Zaha Hadid ArchitectsRise par Zaha Hadid ArchitectsRise par Zaha Hadid Architects
Imprimées avec une extrudeuse de pellets (ce qui signifie que des particules de plastique sont utilisées plutôt que des filaments) et colorées de manière adaptative, ces chaises ont des allures de sculptures du future.
Robotica TM de Ross LovegroveRobotica TM de Ross LovegroveRobotica TM de Ross LovegroveRobotica TM de Ross Lovegrove
Une autre pièce hautement adaptable de la collection est la «Robotica TM» de Ross Lovegrove. Combinant la botanique à la robotique, le siège inspiré de la nature, à 360 degrés, peut servir de table résistant à la chaleur et remplir d’autres fonctions auxiliaires à la maison.
L’éplucheur par Daniel WidrigL’éplucheur par Daniel Widrig
Imprimé en 3D en une seule coquille de 7 mm d’épaisseur en quelques heures, « L’éplucheur » noir et ondulé de Daniel Widrigest une prouesse de la fabrication additive. Beaucoup moins de temps de réalisation, moins de gaspillage de matériaux, « L’éplucheur » ne considère pas seulement la forme de l’homme qui va s’asseoir dans la chaise, mais aussi le bras robotique qui va l’imprimer.
Nagami aura une salle d’exposition dans le quartier de Brera, où les chaises de Zaha Hadid Architects, Ross Lovegrove et Daniel Widrig donneront aux spectateurs un avant-goût de la fusion inédite entre ledesign et l’expérimentation robotique. A la suite d’un discours de Patrik Schumacher, directeur de Zaha Hadid Architects, le showroom deviendra un terreau fertile pour de nouvelles idées. Tout au long de la semaine de design à Milan, Ross Lovegrove, Daniel Widrig, Isaie Bloch, Claudia Pasquero, Arturo Tedeschi, et bien d’autres donneront des conférences au showroom Nagami.
Dans la ville sud-coréenne d’Ulsan, l’atelier Rieuldorang a imaginé une résidence monolithique avec une découpe en négatif de la maison à pignon sous la forme d’un large couloir traversant le bâtiment.
Demandez à n’importe quel enfant de dessiner une maison, et il est probable qu’il commence par un rectangle et dessinera inévitablement deux lignes sur le dessus pour représenter la toiture en pente. Cette notion de maison transcende la culture et se manifeste sous la forme de la maison vernaculaire.
Une idée qui a été le point de départ pour l’architecte Kim Seongyoul, fondateur de l’atelier Rieuldorang, pour la conception de la maison coréenne «Manhwaricano». Kim Seongyoul a estimé qu’en inversant le positionnement de la forme de toit à pignon, présentant plutôt un espace vide à pignon dans le cube monolithique, il pourrait créer une parodie de «maison» dans l’espace négatif.
«J’ai commencé à concevoir avec la question de savoir comment l’architecture peut entrer dans le monde de l’émotion», déclare Kim Seongyoul. En effet, l’architecte voulait découvrir la beauté des choses ordinaires, comme de simples formes géométriques, et c’est exactement ce que lui et son équipe ont accompli avec ce projet. Cette conception utilise la forme de «l’idée d’une maison» pour créer un espace négatif dans un projet complexe, offrant ainsi une lecture poétique de l’habitat moyen.
Tout ce qui reste de cette vieille notion vernaculaire, c’est l’empreinte qu’elle occupait autrefois et les idées laissées derrière elle. L’espace libre sous la forme d’un pignon devient une séquence menant dans la maison. Kim Seongyoul affirme que l’histoire fait partie de tout projet et que l’architecture, comme l’art, s’inscrit toujours dans cette éternelle chronologie.
La maison en briques de deux étages, située dans une plaine, est entourée de maisons aux silhouettes différentes. Recouvert sur toutes les faces avec du bois chaud, ce couloir à double hauteur sert d’entrée à la maison.
Conçu par Bernard Tschumi, le parc urbain de La Villette fêtera ce week-end ses 35 printemps. Véritable terrain d’expérimentation pour les architectes et carrefour de rencontres de la culture populaire contemporaine, le parc propose, pour l’occasion, une multitudes d’activités, visites guidées, colloques sur l’architecture qui se dérouleront du samedi 24 au dimanche 25 Mars 2018.
Le 25 mars 1983, Bernard Tschumi remporte le concours international lancé en 1982 pour l’aménagement du parc de la Villette avec un concept audacieux : une superposition de lignes, de points et de surfaces. A l’époque, on ne parlait pas encore de Grand Paris. Pourtant, la question de l’urbanisation de la capitale faisait débat et il était temps de s’intéresser aux anciens abattoirs, situés au Nord-Est de la ville, fermés progressivement de 1974 à 1980.
Le projet de parc urbain culturel de l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, totalement inédit à cette époque, est retenu sur concours devant Rem Koolhaas et Jean Nouvel. Le site de 55 hectares est devenu, en trois décennies, un pôle d’attraction accueillant chaque année pas moins de 10 millions de personnes et réunissant de grands établissements comme la Grande Halle, la Géode et la Cité des sciences et de l’industrie, le Zénith, le Théâtre Paris-Villette, le Conservatoire supérieur national de musique et de danse de Paris, le Cabaret sauvage, le Trabendo, le Hall de la chanson et laPhilharmonie de Paris réalisé par Nouvel.
Lieu de vie et de métissage, La Villette reste une plateforme d’expérimentation qui investit dans la culture numérique et qui se prépare aussi pour les JO de 2024: le parc, désigné Live Site, sera un lieu de festivités.
Rendez-vous donc les samedi 24 et dimanche 25 mars 2018 pour vivre au rythme des festivités avec au programme des visites guidées du parc qui vous permettront de plonger dans l’histoire de ce patrimoine architectural hors normes. La suite se fera avec Bernard Tschumi lors d’une conférence autour de la génèse du Parc. Les trois nouvelles productions de l’artiste américain Will Ryman, connu pour ses sculptures monumentales, se dresseront sur la place de la fontaine aux lions et sur les pelouses du parc de La Villette. Ce week-end sera aussi l’occasion d’inaugurer le Jardin Nourricier, champ d’expérimentation ouvert aux techniques de pointe touchant à la production végétale comestible.
Le programmation détaillée du week-end sur le site de La Villette : ici !
Jusqu’au 1er juillet 2018, la Cité de l’architecture et du Patrimoine accueille une exposition qui met en scène les plus belles architectures et pièces de design d’Alvar Aalto. L’occasion de se pencher sur l’histoire de cet architecte finlandais, qui marqua sa génération, et continue de faire parler de lui !
Entre le fonctionnalisme & les aspirations humanistes.
Influencé par le mouvement moderne qui se propage au milieu du XXe siècle en Europe, sous l’influence du Corbusier entre autre, mais également par le style international et le classicisme nordique, Alva Aalto a tout de même su développer sa propre architecture : le fonctionnalisme organique. Du mouvement moderne, il conserve l’idée d’une architecture fonctionnelle. Mais il s’éloigne du béton et de l’acier, qu’il considère comme des matières trop froides, et trop éloignées de la réalité de l’Homme. Il leur préfère le bois et la brique. L’architecture se doit avant tout d’être agréable pour l’Homme, qu’il place au cœur de son oeuvre. Comme tout finlandais qui se respecte, l’architecte accorde une très grande importance à la Nature. C’est donc sans surprise qu’il l’intègre dans son travail. Autant dans les formes et les matières que dans l’usage, le lien avec les arbres, les formes organiques, et la proximité avec le paysage sont des témoins de sa culture finlandaise. La lumière naturelle, si chère à ces pays du nord, est une matière à projet qu’il affectionne. La sensibilité dont il fait preuve dans ces réalisations fera de lui un architecte majeur du XXe siècle
Une architecture totale
En France, il réalise la Maison Louis Carré, en région parisienne. On lui doit également la réalisation d’églises, de bâtiments hospitaliers ou administratifs, des équipements culturels ou encore des villas. Il produit notamment en Finlande, son pays natal, mais également sur la scène internationale, qu’il côtoie de plus en plus à la fin de ses 50 années de carrière. L’architecte Alvar Aalto se saisit du quotidien pour introduire une architecture fonctionnelle et organique, aux plus proches de besoin de l’Homme.
Maison Louis Carré Photographie : Heikki Havas, Alvar Aalto MuseumMaison Louis Carré Photographie : Martti Kapanen, Alvar Aalto MuseumMaison Louis Carré Photographie : Heikki Havas, Alvar Aalto Museum
Alvar Aalto ne se contente pas de créer une architecture au service de l’Homme. Le bois est son matériau de prédilection. Il l’utilise dans les espaces qu’il crée, mais également dans les pièces de mobilier qu’il dessine. C’est le cas du fauteuil Paimio, pour lequel il met en place un processus nouveau, afin de courber le bois et l’adapter aux formes souhaitées. L’architecte et designer aime concevoir l’intégralité de l’espace, non seulement dans l’architecture, mais également dans les moindres détails. Il conçoit les revêtements (parquets, textiles…), le mobilier (Fauteuil, luminaire, objets de décoration…). Son travail d’architecture totale va de paire avec son envie d’intégrer au mieux l’Homme à son architecture, et son architecture à la Nature.
Alvar Aalto à la Cité Chaillot
Ainsi, en 2018, Alvar Aalto attire encore les foules. L’exposition à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine ne désemplie pas. En partenariat avec la fondation Alvar Aalto, et en collaboration avec le Vitra Design Museum et le Musée Alvar Aalto, ce sont 150 de ces oeuvres qui sont présentées. On découvre l’oeuvre de l’architecte et designer à travers de nombreux médiums : des photographies d’époques, des maquettes et dessins. Des pièces de mobiliers ont été apporté pour l’occasion : luminaires, vases et fauteuils.
Exposition « Alvar Aalto – Architecte et designer finlandais » Visite guidée de la Maison Louis Carré : Les samedis 7 avril, 19 mai et 16 juin une navette sera mise à disposition au départ de la Cité de l’architecture. Plus d’informations +
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