Le centre d’urbanisme et d’architecture de la région parisienne inaugurera l’ouverture de sa nouvelle exposition temporaire « Habiter plus, habiter mieux » ce mercredi 4 avril 2018 à 18h15 au Pavillon de l’Arsenal avec la présence de la Maire de Paris Anne Hidalgo, ses adjoints Ian Brossat (Logement, Habitat Durable, Hébergement d’Urgence), Afaf Gabelotaud (Politique de l’Emploi, également présidente du Pavillon de l’Arsenal) et Jean-Louis Missika (Urbanisme, Architecture, Projet du Grand Paris, Développement Economique, Attractivité), ainsi que le directeur général du Pavillon de l’Arsenal, Alexandre Labasse.
Il s’invente aujourd’hui à Paris de nouvelles architectures du logement. Ces immeubles collectifs justes livrés ou encore en projets explorent des situations urbaines inédites et questionnent les formes traditionnelles de l’habitat ou leur fabrication. Certains expérimentent des stratégies de construction décarbonées, d’autres anticipent les modes de vie de demain ou interrogent la notion même de propriété.
L’exposition « Habiter Plus Habiter Mieux » , présentée du 5 avril au 2 septembre 2018, souhaite mettre à la portée de tous ces enjeux par la présentation de maquettes, films, interviews, prototypes, perspectives et plans d’une soixantaine d’architectures classées selon les questions qu’elles soulèvent. Où fabriquer les logements du Paris de demain ? Casernes, couvents, garages, bureaux, l’immeuble du futur est-il déjà là ? Peut-on encore inventer de nouveaux fonciers ? Comment construire mieux pour consommer moins ? Terrasses, balcons, loggias peut-on offrir plus d’espaces extérieurs et rester sobre ? L’appartement peut-il évoluer avec les rythmes de vie ? Et, si les programmes solidaires préfiguraient les logements du futur ? Colocation, cohabitation, copropriété à quoi ressemblera l’appartement à l’heure de l’économie du partage ?
« Habiter plus, habiter mieux » succède ainsi à l’exposition temporaire « Inventons la métropole du Grand Paris » mise en place au Pavillon du 1er décembre au 04 mars 2018 présentant les propositions finalistes de l’appel à projets urbains. Le Pavillon de l’Arsenal accueille toujours l’exposition permanente « Paris, la métropole et ses projets » qui propose de revenir au travers de documents d’archives, photos, cartes, plans, films et maquettes numériques sur les 800m² qui lui sont consacrés.
Lancement le mercredi 11 avril 2018 à 9h de FAIRE 2018 Design Urbain qui entend disrupter le système de production d’objets urbains en accélérant et finançant une courte série de prototypes sélectionnés par un jury d’experts pour leurs visions, leurs valeurs et les solutions proposées. FAIRE 2018 DESIGN URBAIN invite les designers, les équipes pluridisciplinaires réunissant designers, « makers », start-up, collectifs, concepteurs émergents ou confirmés ainsi que les étudiants des écoles de design à proposer de nouvelles stratégies pour l’espace public parisien.
FAIRE 2018 Design Urbain
Après le succès de FAIRE 2017, dédié aux expérimentations architecturales, cette nouvelle session du programme FAIRE entend disrupter le système de production d’objets urbains en accélérant et finançant une courte série de prototypes sélectionnés par un jury d’experts pour leurs visions, leurs valeurs et les solutions proposées.
Lancé par le Pavillon de l’Arsenal et la Ville de Paris, en collaboration avec MINI et le soutien de la Caisse des Dépots, FAIRE 2018 DESIGN URBAIN interpelle directement les designers sur les grands défis et enjeux des métropoles : solidarité, bienveillance, place du sport ou des plus jeunes, questions de mobilité et de sécurité, engagement climatiques et énergétiques, gestion des flux, des déchets, problématiques de chaleur, de sècheresse ou de crue, résilience, mutations technologiques …
FAIRE 2018 Design Urbain
CALENDRIER
11 avril 2018
Lancement de FAIRE 2018 DESIGN URBAIN
31 mai 2018
Date limite de remise des projets sur la plateforme faireparis.com
Alexandre Labasse, Directeur général du Pavillon de l’Arsenal
Jean-Louis Missika, Adjoint à la Maire de Paris chargé de l’Urbanisme, de l’architecture, des projets du Grand Paris, du développement économique et de l’attractivité
Frédéric Hocquart, Adjoint à la Maire de Paris chargé de la vie nocturne et de l’économie culturelle (en charge des métiers d’art, de la mode, du design et des commerces culturels)
Marianne Louradour, Directrice régionale Ile-de-France de la Caisse des Dépôts
Edith Lalliard, Directrice du Département Mécénat et Partenariats, Groupe Caisse des Dépôts
Pierre Jalady, Directeur général de MINI France
10h00 – 12h00 MEET-UP Espaces thématiques autour des grands enjeux et défis des métropoles : solidarité, bienveillance, place du sport ou des plus jeunes, questions de mobilité et de sécurité, engagement climatiques et énergétiques, gestion des flux, des déchets, problématiques de chaleur, de sécheresse ou de crue, résilience, mutations technologiques … Rencontrez et échangez entre designers, architectes, start-up, industriels, collectifs, makers, … !
Edition 2017 : Pont trampoline gonflable Atelier Zündel CristeaEdition 2017 : Le hall contributif, proposé par l’équipe MAJMA, Martin Jaubert & Antoine Maitre, MNAi et Maya Nemeta, entend faire vivre les espaces non exploités comme les entrées d’immeubles.Edition 2017 : Axel de Stampa, Romain De Santis et Sophie Picoty ont imaginé une mini-base nautique, flottante et mobile, doublée d’une station écologique dépolluante. Le canal Saint-Martin pourrait accueillir la structure en été 2018.Edition 2017 : Frédéric Leyre, Clément Carrière et Nicolas Didier proposent de végétaliser les échafaudages pour compenser les désagréments visuels et sonores des grands chantiers et lutter contre les îlots de chaleur.
Pour plus d’informations rendez-vous sur le site ici !
Conçu par Bernard Tschumi, le parc urbain de La Villette fêtera ce week-end ses 35 printemps. Véritable terrain d’expérimentation pour les architectes et carrefour de rencontres de la culture populaire contemporaine, le parc propose, pour l’occasion, une multitudes d’activités, visites guidées, colloques sur l’architecture qui se dérouleront du samedi 24 au dimanche 25 Mars 2018.
Le 25 mars 1983, Bernard Tschumi remporte le concours international lancé en 1982 pour l’aménagement du parc de la Villette avec un concept audacieux : une superposition de lignes, de points et de surfaces. A l’époque, on ne parlait pas encore de Grand Paris. Pourtant, la question de l’urbanisation de la capitale faisait débat et il était temps de s’intéresser aux anciens abattoirs, situés au Nord-Est de la ville, fermés progressivement de 1974 à 1980.
Le projet de parc urbain culturel de l’architecte franco-suisse Bernard Tschumi, totalement inédit à cette époque, est retenu sur concours devant Rem Koolhaas et Jean Nouvel. Le site de 55 hectares est devenu, en trois décennies, un pôle d’attraction accueillant chaque année pas moins de 10 millions de personnes et réunissant de grands établissements comme la Grande Halle, la Géode et la Cité des sciences et de l’industrie, le Zénith, le Théâtre Paris-Villette, le Conservatoire supérieur national de musique et de danse de Paris, le Cabaret sauvage, le Trabendo, le Hall de la chanson et laPhilharmonie de Paris réalisé par Nouvel.
Lieu de vie et de métissage, La Villette reste une plateforme d’expérimentation qui investit dans la culture numérique et qui se prépare aussi pour les JO de 2024: le parc, désigné Live Site, sera un lieu de festivités.
Rendez-vous donc les samedi 24 et dimanche 25 mars 2018 pour vivre au rythme des festivités avec au programme des visites guidées du parc qui vous permettront de plonger dans l’histoire de ce patrimoine architectural hors normes. La suite se fera avec Bernard Tschumi lors d’une conférence autour de la génèse du Parc. Les trois nouvelles productions de l’artiste américain Will Ryman, connu pour ses sculptures monumentales, se dresseront sur la place de la fontaine aux lions et sur les pelouses du parc de La Villette. Ce week-end sera aussi l’occasion d’inaugurer le Jardin Nourricier, champ d’expérimentation ouvert aux techniques de pointe touchant à la production végétale comestible.
Le programmation détaillée du week-end sur le site de La Villette : ici !
Ville intelligente, connectée, 4.0… La ville du futur s’invite aux Journées Granvelle, qui se tiendront les 20 et 21 mars 2018 à Besançon. Au centre des débats, un sujet stratégique pour toutes les agglomérations : dépasser le prisme technologique pour mettre le citoyen au coeur des usages.
En 2050, 66 % de la population mondiale habitera dans les villes. L’irrésistible urbanisation qui modèle la démographie planétaire soulève des enjeux colossaux. Comment rendre « vivables les grandes métropoles ? » Comment organiser leur « soutenabilité économique, sociale et environnementale ? »
Si la Smart City occupe une place de plus en plus centrale dans la réflexion stratégique des territoires, c’est qu’elle pourrait bien être un instrument commun de réponse aux principaux défis de la ville du futur. « Les opportunités inédites d’analyse et de compréhension des usages offertes par le numérique constituent un réel atout pour une orientation pragmatique et utilitaire de l’action publique dans ses différents champs d’application », affirme Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon et président de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon.
Gestion énergétique, régulation des mobilités, continuité de l’offre de santé, confort de l’habitat, sécurité publique… « Il n’est pas une grande ville qui n’ait aujourd’hui amorcé un projet de ville intelligente », confirme Emilien Maudet, directeur solutions Smart Cities chez Embix, start-up épaulant les collectivités dans la transition numérique et énergétique.
Pour l’heure, les initiatives restent encore souvent canalisées dans une posture très technologique, quand elles ne sont pas gadgétisées – combien d’applications mobiles éditées par des collectivités pour une utilisation quasi nulle ? « La vision ‘human centric’ de la Smart City va peu à peu gagner du terrain. A terme, il y aura sans doute moins d’applications, mais elles seront réellement utiles et intuitives dans leur utilisation, car pensées pour faciliter le confort de vie des citadins », avance Jean-Baptiste Bouzige, président d’Ekimetrics, agence conseil en marketing et Big Data.
Des villes truffées de capteurs
Aux avant-postes de cette approche servicielle, des bataillons de capteurs, installés un peu partout, enregistreront les données de fonctionnement de la ville et de ses différents espaces, à partir desquels des start-up pourront imaginer des solutions en matière de mobilité douce en libre-service, de mesure de la qualité de l’air, ou de maintien à domicile des personnes âgées.
A Oslo, 10.000 lampadaires connectés permettent d’ajuster le niveau d’éclairage selon l’heure du coucher du soleil, la luminosité et le trafic routier. A Dubaï, il suffit d’être muni de son smartphone pour prendre indifféremment le métro, le bus, le tramway, le bateau, le taxi. A Boston, une application de signalement des problèmes de voierie a permis aux habitants d’accélérer le rétablissement des connexions routières et électriques après le passage de l’ouragan Sandy en 2012. A Besançon, les résidents ont été parmi les premiers à bénéficier d’une redevance incitative sur le tri des ordures ménagères, grâce à des capteurs apposés sur toutes les poubelles publiques. « Ce dispositif nous a déjà permis en cinq ans de diminuer de 30 % le volume de déchets ménagers incinérés. Nous comptons désormais aller plus loin, en analysant les données collectées. Dans quelques années, Besançon sera l’une des villes les moins chères en matière de traitement des ordures ménagères », développe Jean-Louis Fousseret.
La déclinaison multidirectionnelle de la Smart City oblige les différents acteurs en jeu à décloisonner la réflexion. D’où l’émergence, dans de nombreux territoires, de clubs, groupements, laboratoires interdisciplinaires et associations plus ou moins formelles. « La stimulation des échanges constitue une garantie de performance et d’acceptation de l’écosystème numérique et de la ville intelligente par ses bénéficiaires finaux », explique Yves Tannier, président de l’association Silicon Comté, qui regroupe une centaine de professionnels, startuppeurs, chercheurs, communicants de la filière numérique.
Coeur du réacteur de cette Smart City coopérative : la data, véritable combustible de la ville intelligente.
En France, la métropole lyonnaise a été parmi les premières à embaucher un data scientist. D’autres sont en chasse. Parmi les missions de ces futurs hommes clefs : réussir les changements d’échelle. Car l’objet de la Smart City est inclusif. « Tant sur le plan technique que sur celui de la gouvernance, passer de l’écoquartier à un déploiement à l’ensemble du territoire et de ses habitants est en soi un vrai chantier. On peut supposer que les villes petites et moyennes auront ici un avantage », soutient Florent Boithias, directeur de projet Villes et territoires intelligents de Cerema, établissement public tourné vers l’appui aux politiques publiques.
A l’occasion de la journée internationale du Droit des Femmes, la Maison de l’Architecture recevra ce Jeudi 8 Mars à 19h00, l’association MéMo, pour un temps d’échanges sur la place et la situation des femmes à l’heure actuelle dans les métiers de l’architecture.
La disparité entre les hommes et les femmes sur le lieu de travail est depuis longtemps une source de préoccupation, à la fois au sein de la profession d’architecte et au-delà. Au cours de ces dernières années, le débat sur l’égalité des sexes en architecture est devenu peu à peu une réalité non négligeableet beaucoup se demandent pourquoi, au XXIe siècle, notre profession peut être une voie de carrière si difficile pour les femmes.
Les chiffres le prouvent, depuis les années 1970 la profession d’architecte se féminise de manière manifeste. Le nombre de femmes inscrites à l’Ordre des architectes est passé de 7.5% en 1983 à 27% en 2015. Elles représentent également plus de 55% des diplômé.e.s des Ecoles Nationales Supérieures d’Architecture en 2009, contre 46% en 2000. Pourtant derrière ces chiffres, demeurent des inégalités au sein de la profession. Auto-entrepreneuriat, temps partiel, inégalité de rémunération et d’accès à la commande, sont autant de précarités auxquelles les femmes architectes sont plus souvent confrontées. En 2014, le revenu moyen de celles exerçant en libéral représentait 57% du revenu moyen de leurs confrères.
Atteindre la parité en architecture est essentiel. Au-delà des inégalités professionnelles à combattre et de l’invisibilité des femmes dans la profession (dans les média, les grands prix, l’accès à la commande d’envergure, à la tête des agences,…), il s’agit de transformer la vision de la ville et de générer de nouvelles pratiques pour construire des territoires plus inclusifs, où l’ensemble des modes de vies sera pris en compte. Nos villes devraient pouvoir être construites par et pour tous et toutes. « Nous savons que les femmes assurent également une grande partie de la diversité des pratiques, essentielle à l’existence d’une architecture de qualité. Agissant bien souvent dans l’ombre, elles conseillent les maîtres d’ouvrage, sensibilisent les plus jeunes, démocratisent l’architecture et sont de véritables atouts au service de nos territoires.» précise Christine Leconte, Présidente de l’Ordre des architectes d’Île-de-France.
Cette rencontre organisée par Mémo et soutenue par l’Ordre régional sera l’occasion de revenir au travers d’une série de vidéos sur la féminisation de la profession et de questionner les enjeux de cette métamorphosesur la construction de nos territoires. Seront aussi exposées des affiches réalisées par des étudiants.es de l’école d’architecture de la Ville & des Territoires de Marne la Vallée, dans le cadre de l’intensif : (DÉ)GENRER UN ESPACE DU « COMMUN », cours coordonné par les enseignantes Fanny Lopez (Mcf Eavt) avec Lucile Biarrotte (Lab’Urba) et le collectif La rage.
Créée en 2017, l’association MéMo (Mouvement pour l’Equité dans la Maîtrise d’œuvre) lutte contre les discriminations professionnelles observées au sein des métiers de la construction. Cette association regroupe architectes, urbanistes et paysagistes, et a pour objectif d’identifier les inégalités professionnelles, de comprendre leurs mécanismes et de proposer un certain nombre d’actions. La sensibilisation auprès du grand public, au sein de l’enseignement professionnel, auprès des institutions et des pouvoirs publics et privés, doit permettre de rendre visible et de promouvoir le travail des professionnelles pour atteindre l’égalité et permettre ainsi une mutation de nos environnements en territoires inclusifs.
3 Mars 2018 : Montréal n’est pas couchée, quand les montréalais remixent leur ville le temps d’une soirée pour composer la métropole de leurs rêves.
Le week-end prochain, Montréal célèbrera la 15e édition de sa Nuit blanche sur le thème (re)mix. La nuit la plus attendue de l’année attire quelque 300 000 noctambules venus vivre une expérience urbaine exceptionnelle grâce à des activités réparties à travers la ville. Présenté en collaboration avec le Casino de Montréal, l’évènement se déroule chaque année durant le célèbre festival Montréal en Lumière. Fondé en l’an 2000, Montréal en Lumière est devenu au fil des ans un des plus grands festivals d’hiver au monde, enregistrant chaque année un million de visites de festivaliers venus vivre pleinement l’hiver montréalais par le biais d’une programmation inusitée qui allie arts de la scène, gastronomie et activités familiales extérieures gratuites, sans oublier une Nuit blanche de découvertes et de folies.
Nuit blanche à Montréal 15e édition
Cette année, le comité jeunesse d’Héritage Montréal propose aux participants de réinventer Montréal le temps d’une nuit. Formé en 1975, cet organisme privé sans but lucratif œuvre à promouvoir et à protéger le patrimoine architectural, historique, naturel et culturel des quartiers et communautés de Montréal. Au cœur d’un vaste réseau de partenaires, Héritage Montréal agit par l’éducation et la représentation pour faire la promotion de l’intégration harmonieuse et dynamique des dimensions patrimoniales, environnementales ou sociales dans un modèle de développement urbain qui en assure la viabilité économique autant que la durabilité culturelle.
Durant cette nuit tous les rêves seront permis à la Maison de l’architecture du Québec (MAQ). Catalyseur de créativité architecturale depuis 2001, la MAQ est un centre d’artistes autogéré qui agit pour le développement d’une culture de l’architecture au Québec et au Canada, en lien avec ses praticiens actifs ici et aujourd’hui, par le biais d’expositions, de laboratoires, de publications, d’ateliers, de débats et d’activités éducatives. Ce lieu, unique du genre au Canada, a pour mission de stimuler et diffuser la création et la réflexion touchant aux disciplines de l’architecture, de l’architecture de paysage et de l’urbanisme.
C’est à travers la réalisation d’un collage imaginé sur un dispositif lumineux et la mise en scène de divers éléments architecturaux et d’édifices iconiques à Montréal, que les noctambules concevront leur ville fictive. Entre imaginaire et réel, le projet se développera autour de 4 secteurs :
Cette installation interactive, outre son caractère ludique et artistique, s’inscrit dans une démarche de participation citoyenne comme outil de fabrication des métropoles de demain. Dans un monde de plus en plus urbanisé, il est intéressant de noter que les citoyens expriment une réelle volonté à s’impliquer dans la prise de décision pour l’aménagement territorial et urbain de leur milieu de vie. Une consultation publique qui peut s’appuyer sur différents supports comme ici celui d’un festival.
« Dans un processus d’urbanisme participatif, les activités proposées vont permettre d’informer et de consulter les citoyens, mais il faut aussi leur permettre de participer afin d’influencer les idées développées ou le diagnostic pour un secteur. Faire participer, c’est plus qu’informer et recueillir des réactions. Il existe plusieurs occasions de participation que vous pouvez offrir aux citoyens », précise Odile Craig, chargée de projets et développement pour le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM).
Archifete (MAQ)
L’approche participative favorise le dialogue et l’interaction productive entre les experts de l’aménagement et l’expérience vécue des citoyens. Une perception qui permet de compléter les informations techniques des professionnels et ainsi favoriser la pérennité du projet à long terme. De plus en plus, la question de la durabilité des villes et des métropoles se retrouve associée à l’intervention collective. En Amérique du Nord, la participation publique est pensée comme un instrument de mise en oeuvre de ce développement urbain pour une croissance intelligente. Une approche collaborative qui conçoit la planification urbainecomme un processus d’interactions avec la volonté d’intégrer au maximum les impératifs des usagers. Dans ce genre de démarche, les activités proposées doivent offrir aux participants la possibilité d’avoir une réelle influence sur les idées développées mais également sur la prise de décision.
Dans le cadre de la Nuit blanche, Montréal rend ainsi un bel hommage à la participation citoyenne avec l’objectif d’amener les participants à se rassembler pour créer un rêve commun. Espérons que la créativité de nos homologues québécois fera émerger des villes fictives plus inspirantes que jamais pour nos métropoles de demain.
Page instagram de SOS Brutalism, un des outils créé par le Musée Allemand d’Architecture pour prolonger l’exposition sur les réseaux sociaux. Cliquez sur l’image pour avoir accès à la page web
La redécouverte du Brutalisme s’accompagne d’expositions. Brutal and Beautiful, à Londres, en 2012, s’attachait à faire redécouvrir le volet britannique du mouvement. Inaugurée le 8 novembre dernier, l’exposition SOS Brutalism affiche des ambitions plus vastes, en défendant l’hypothèse d’une architecture brutaliste internationale. Nous avons interrogé Oliver Elser, commissaire de cet évènement proposant simultanément découverte d’une histoire architecturale et l’inventaire d’un patrimoine à sauvegarder. L’exposition est visible au DAM (Musée Allemand d’Architecture) de Francfort-sur-le-Main jusqu’au 2 avril, et sera par la suite présentée à l’ Architekturzentrum de Vienne du 3 mai au 6 aout 2018, puis dans d’autres villes encore à définir.
Architectures CREE/Le catalogue comme l’exposition SOS Brutalism présentent une vision étendue du Brutalisme, mouvement ou style que l’on associe traditionnellement à l’Angleterre. Quels étaient les critères de sélection permettant d’intégrer plus d’exemples qu’en retient habituellement l’historiographie?
Oliver Elser /Nous avons recherché un équilibre entre différents critères : importance de la scène ou des discours brutalistes dans le pays, typologies propres à une région, prise en compte des projets précoces ou tardifs — donc conçus dès les années 60 et jusqu’aux années 80. Un autre point important était le degré de conservation du bâtiment : nous avons porté un intérêt particulier aux immeubles demeurant proches de leur état d’origine. Ensuite, nous avons composé une sélection où figureraient à la fois les « usuals suspects », les icônes du brutalisme, et des exemples beaucoup moins connus, pour ménager des découvertes.
Architectures CREE/Vous avez divisé ce corpus en douze régions. Pourquoi ce choix? Pourquoi avoir placé la Grande-Bretagne et l’Allemagne à part?
Oliver Elser /Ce parti pris mérite une explication. Autant que possible, nous avons considéré les aires culturelles qui maintenaient des échanges et des relations. Ensuite, des régions particulières ont émergé lorsqu’elles présentaient des objets très particuliers.
La Grande-Bretagne et l’Allemagne sont traitées comme des régions à part entière. Berceau du brutalisme, le Royaume-Uni occupe une place particulièrement importante. Si nous l’avions fondu dans l’Europe occidentale, nous aurions dû éliminer de nombreux bâtiments phares. On peut légitimement se demander si l’Allemagne possède un paysage brutaliste plus riche et varié que la France ou la Suisse, par exemple. Pourtant l’Allemagne (l’ex RFA) a aussi eu le droit à son propre chapitre. La raison tient au fait que notre musée, le Deutsches Architekturmuseum, et la Wüstenrot Foundation se place dans une perspective internationale, sans oublier pour autant de s’adresser à un public national.
Architectures CREE /Quel est le profil type de l’architecte brutaliste? D’où vient-il? Voyageur international? Homme ou femme?
Oliver Elser /Les architectes dont nous présentons les projets résidaient principalement dans les régions où les bâtiments furent construits. Malheureusement, la part des architectes femmes est très faible durant ces décennies. Nous avons intégré des projets de Krystyna Tołłoczko-Różyska (Pologne), Högna Sigurðardóttir (1) (Islande), and Yasmeen Lari (Pakistan). À cette époque, seuls l’Europe de l’Est et Israël nommaient des femmes architectes aux positions importantes.
Architectures CREE /En préparant l’exposition, avez-vous découvert des projets dont vous ignoriez l’existence?
Oliver Elser /Nous avons découvert énormément de bâtiments que nous ne connaissions pas. On peut citer par exemple la Jooste House, à Pretoria (Karl J. Jooste arch., cat. p. 90), le musée National d’Éthiopie à Addis-Abeba (Gashaw Beza, cat. p.115), La cour de justice et l’Hôtel de Ville de Brantford, au Canada (Michael Kopsa, cat. p. 141), et bien d’autres encore (2).
Architectures CREE /Sur internet, le Brutalisme touche un public qui s’étend bien au-delà des cercles d’initiés à l’architecture. Présenté sous forme d’exposition, attire-t-il autant hors des cercles de spécialistes?
Oliver Elser /Avec 10 000 visiteurs par mois, la fréquentation de novembre à janvier a été supérieure de 80 % à la moyenne habituelle. Beaucoup de visiteurs ont acheté leur ticket au prix fort, ce qui veut dire qu’ils ne font pas partie du public traditionnel des musées possédant des laissez-passer annuels, mais bien un public de curieux pas forcément intéressé à l’architecture.
Architectures CREE /Un des aspects novateurs de l’exposition tient à son prolongement sur internet. La base de données SOS brutalism, produite pour l’événement, continuera d’être alimentée après le démontage des panneaux et des maquettes. Était-ce la première fois que vous utilisez les réseaux sociaux en complément de l’exposition physique? Est-ce satisfaisant?
Oliver Elser /Oui, c’est une première sous cette forme. Notre contribution pour le Pavillon de l’Allemagne à la biennale d’architecture de 2016 s’accompagnait d’une forte campagne sur les réseaux sociaux (à travers le hashtag #MakingHeimat), utilisés plutôt pour les besoins des relations publiques, pas comme projet participatif. Grâce aux réseaux sociaux, la couverture presse de l’exposition SOS Brutalism avant son inauguration a été incroyable : beaucoup de blogs, de magazines ou de journaux généralistes ont rendu compte de l’évènement, dont ils avaient eu connaissance par les réseaux sociaux. Et sur les 1100 bâtiments que compte aujourd’hui notre base de données, 600 ont été apportés par ce biais. Les 500 restants ont été intégrés par nos équipes. Le hashtag #SOSBrutalism vit sa propre vie, ce qui nous convient très bien.
Architectures CREE /Malgré son succès, le Brutalisme est menacé, et des bâtiments majeurs comme le Hall of Nation à New Delhi, ou l’école de Pimlico, sans parler du Robin Hood Garden ont été détruits. Pourriez-vous citer quelques bâtiments majeurs récemment démolis ou menacés?
Oliver Elser /La bibliothèque centrale de Birmingham, projet de John Madin construit entre 1969 et 1973, a été détruite en 2016, comme le Cho-no-Ya du temple d’Izumo (3), un projet de Kikutake construit en 1963, ou le Hall du Nuclear Reactor Building de l’Université de Washington (4). Des rénovations défigurent aussi les bâtiments : nous l’avons constaté lors de la transformation de l’Orange County Governement, projet de Rudolph partiellement démoli en 2015 (5).
Propos recueillis par Olivier Namias
Pour retrouver SOS brutalism sur les réseaux sociaux
(4) The Architect Artist Group (TAAG) / Wendell Lovett / Daniel Streissguth / Gene Zema: Nuclear Reactor Building (Moore Hall Annex), University of Washington, 1961
Les inscriptions aux Intramuros Design Awards sont ouvertes. Ils récompenseront les produits qui ont marqué les esprits ces derniers mois, en mettant en lumière l’innovation et la créativité des designers et fabricants, dans l’univers de la maison, mais aussi dans ceux de l’automobile ou du contract.
La rédaction sélectionnera parmi les dossiers reçus cinq nommés, dont les candidatures seront soumises au vote des internautes.
Une récompense et une visibilité exceptionnelles
Le lauréat de chaque catégorie se verra remettre un trophée au cours d’une soirée à Paris. Un dossier spécial « Intramuros Design Awards » sera publié dans le numéro estival d’Intramuros et dans archiCREE.
Les catégories :
Archi-design : En intérieur ou en extérieur, lorsque design et architecture se complètent harmonieusement.
Matériau design : Des matériaux qui allient performance et design.
Design universel : En partenariat avec l’Association des Paralysés de France : le design adapté à tous les usagers (droitiers comme gauchers, personnes en fauteuil, femmes enceintes, déficients visuels ou auditifs, personnes âgées, etc.).
Pur Design : L’objet emblématique de l’année, toutes catégories confondues, qui a bouleversé les codes et/ou remporté un immense succès.
Mobilier design : Du canapé à la table en passant par la chaise de bureau : le mobilier qui a marqué les esprit.
Salle de bains design : Du mobilier à la robinetterie en passant par la céramique et les sèche-serviettes, la réinvention du bien-être dans la salle de bains par les designers.
Cuisine design : Les modèles sachant concilier, dans cette pièce que l’on dit être la préférée des Français, souci d’esthétique et besoin d’ergonomie.
Chauffage design : Au-delà du fonctionnel, le chauffage comme élément créatif essentiel dans l’aménagement de l’habitat.
Design outdoor : Le mobilier, ultra-résistant, spécifiquement destiné aux jardins et aux terrasses, ces nouvelles pièces à vivre.
Piscine design : Des styles épurés aux formes libres, de la tendance contemporaine aux aspirations naturelles, la piscine s’affirme comme un élément de décoration incontournable du jardin jusqu’à la maison.
Design automobile : Carrosserie, habitacle et nouvelles technologies : le design comme moyen de révolutionner l’objet automobile.
Calendrier
Du 15 février au 27 avril, rendez-vous ici pour postuler !
Du 10 mai au 31 mai : vote du public.
L’annonce des lauréats aura lieu lors de la remise de prix au mois de juin 2018.
Interroger le rôle du design dans le développement de nos sociétés, débattre des idées et actions novatrices destinées à bâtir un monde meilleur, questionner le design face aux défis du quotidien… Telles étaient les ambitions sans complexes du Sommet mondial du Design (SMD) – World Design Summit – qui s’est tenu à Montréal du 16 au 25 octobre dernier. Une première édition qui s’inscrit dans une année historique pour Montréal, ville UNESCO du design qui fête en 2017 trois commémorations simultanées : le 150e anniversaire du Canada, le 375e anniversaire de la ville de Montréal et le 50e anniversaire de l’Expo 67.
Qu’est-ce que le design ? Bien des choses, sûrement, mais d’abord un mot propice à faire fleurir partout biennales et manifestations. Le Sommet Mondial du Design (SMD) de Montréal, qui se voulait d’une envergure inégalée, s’inscrit dans un panorama de grands évènements déjà̀ bien ancrés comme, localement, C2 Montréal, qui depuis 2012 propose des conférences à la forme expérimentale augmentées d’installations et performances artistiques dans le tout Montréal, ou encore, de ce côté-ci de l’Atlantique, la Paris Design Week, elle aussi siglée en trois lettres (PDW). Pour sa septième édition, la PDW a de nouveau converti Paris en capitale du design en ouvrant au public galeries, écoles de design, ateliers et studios de créations. Des évènements au caractère festif qui se déploient dans la ville, attirant les foules, amateurs et professionnels. Le SMD, lui, fait le choix de recevoir dans le Palais des Congrès un public plutôt averti. Conçu dans les années 70, par l’architecte Victor Prus, le palais a doublé́ sa superficie au début des années 2000 sous la supervision de l’architecte Mario Saia. Derrière sa façade de verre multicolore, designers, architectes, paysagistes et urbanistes, ont étroitement collaboré afin de présenter une position commune sur le rôle du design dans le monde contemporain. Sous l’égide de Pierre-Alain Gariépy, président et directeur général de l’organisation du SMD, se sont rassemblées trois organisations internationales, partenaires et fondatrices du Sommet : la Fédération internationale des architectes paysagistes (IFLA), la Fédération internationale pour l’habitation, l’urbanisme et l’aménagement du territoire (FIHUAT), le Conseil international du design (ico-D).
Les organisateurs avaient segmenté ce rassemblement international en trois volets bien distincts. Le premier, un salon où près de 350 exposants devaient présenter leurs innovations à près de 30 000 visiteurs attendus. Un panel d’exposants répondait présent au rendez-vous, même si les innovations n’étaient pas toujours de l’ordre de l’inédit. Plusieurs projets ont déjà été présentés ailleurs, en témoigne l’exposition des AJAP 2014, recyclée une dernière fois pour faire la promotion de la création des jeunes architectes et paysagistes français à l’export. Promotion discrète s’il en est, car les trois jeunes architectes présents pour l’occasion – Boris Nauleau (CLAAS), Jean Rehault (Studio 1984) et Vincent Lavergne (Nadau Lavergne) – n’ont pas eu l’honneur de voir leurs conférences inscrites au programme, et ont donc présenté́ leurs réalisations devant … pas grand monde, si ce n’est pour ainsi dire, personne. Heureusement, l’exposition du VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) « No taste for bad taste », qui avait, elle, la chance d’être installée à l’entrée du salon, semble avoir obtenu de meilleurs résultats, réaffirmant le rôle de la France dans la création de mobilier. Inaugurée en avril à Milan lors du Salon du meuble, elle faisait à Montréal sa première étape sur le Nouveau Continent, avant de rejoindre New York puis d’autres lieux d’exposition.
Second volet, le congrès se voulait, selon les communiqués « un incubateur inter- national pour repenser la mission du designer et ses process de conception ». Eloge du design thinking, il comportait plus de 600 conférences regroupées en 6 thèmes – design pour la terre, design pour la participation, design pour la transmission, design pour la beauté́, design pour la vente, design pour les extrêmes. De quoi noyer les qualités individuelles dans une masse où il est bien difficile de faire le tri. Une quarantaine de conférenciers tenaient la vedette, remplissant cette fois les grandes salles qui leurs étaient attribuées, comme l’architecte chilien Alejandro Aravena, commissaire de la Biennale d’architecture de Venise 2016, qui s’est exprimé́ lors de la cérémonie d’ouverture, le graphiste français Ruedi Baur ou encore le directeur de Roset USA, Antoine Roset.
Également, étaient présentes des personnalités locales comme Moshe Safdie, auteur des logements Habitat 67 sur l’île Sainte-Hélène conçu pour l’Exposition universelle de 1967, la fondatrice du Centre Canadien d’Architecture et Phyllis Lambert, ou encore le très acclamé architecte paysagiste star de Montréal, Claude Cormier, peut-être moins connu de ce côté́ de l’Atlantique, mais dont le nombre de sollicitations à faire des selfies ne laissaient aucun doute sur la popularité́. Dernier volet de cet évènement, le Sommet, pensé comme « une occasion d’exprimer et de promouvoir la valeur du design grâce à la création de ponts et de synergies entre les différentes disciplines de conception. Une approche multidisciplinaire globale devait être utilisée pour aborder les problèmes mondiaux tels que l’évolution dynamique de la population, la lutte contre le changement climatique et la création de villes intelligentes et innovantes » indiquaient les communiqués. En effet, l’approche est bien transversale puisque ce sommet regroupe six disciplines : design graphique, design industriel, design d’intérieur, architecture, paysagisme, urbanisme. Et la thématique du SMD, sous des allures simples, est bel et bien complexe : le design est-il en capacité de résoudre les problèmes liés aux changements de notre ère ? Peut-on provoquer le changement par le design ? Le terme « design » est donc bien ici à comprendre dans sa traduction anglo-saxonne, soit au sens de « conception ».
Vibrant pendant une semaine au rythme du design, quel visage présentait Montréal hors du Palais des Congrès ? Fondée en 1642, Montréal forme avec ses deux mil- lions d’habitants la plus grande métropole du Québec, et la deuxième ville franco- phone au monde. En 1991, elle est devenue la première ville d’Amérique du Nord à créer un poste de Commissaire au design, exclusivement dédié au développement et à la promotion de ce secteur ainsi qu’à la sensibilisation des acteurs privés et publics aux bénéfices d’un design de qualité. Elle a ouvert de nombreux lieux dédiés à la création – le Centre de design de l’Université du Québec à Montréal, le Centre canadien d’architecture, le Musée des beaux-arts de Montréal et la Maison de l’architecture du Québec – jusqu’à intégrer le réseau des villes créatives UNESCO dans la catégorie design en 2006. Et pourtant, Montréal ne semble pas avoir toujours eu conscience de la richesse de son patrimoine ni de la nécessité de créer un environnement urbain, pour le moins « esthétique ». En ce qui concerne le patrimoine, on pourrait se demander ce que seraient devenues les « pierres grises » – un calcaire extrait de carrières locales – de la ville aux cents clochers sans l’intervention d’une figure comme Phyllis Lambert, surnommée « Citizen Lambert ». Bataillant pour préserver le patrimoine et améliorer le sort de la métropole, elle participe à la naissance d’Héritage Montréal en 1975. Elle fonde quatre ans plus tard le Centre d’Architecture Canadien (CCA), installé depuis 1989 dans la maison Shaughnessy, une somptueuse demeure victorienne rescapée in extremis. Au-delà du patrimoine, elle préside le Fonds d’investissement de Montréal (FIM) depuis 1997 qui a vu naître depuis plus de 300 logements destinés à des familles à faibles revenus. Une personnalité incontournable maintes fois récompensée, dont certains disent qu’elle possède la « fortune d’Eliane Bettencourt avec l’aura de Simone Weil ».
Quant à l’architecture contemporaine, celle-ci semble dépendante d’un système bien particulier : les concepteurs travaillant avec des offres de services sont choisis sur la valeur économique. Sont donc sélectionné les moins disants – en version québécoise « les plus bas solutionaires » – ce qui, pour Claude Cormier, est une erreur majeure, surtout face à un Canada anglais affamé de nouvelles idées. Pour lui, il est temps que les décisionnaires reconnaissent la valeur de l’aménagement de l’espace public, véritable atout pour la ville et ses citoyens, et abandonne cette habitude de construire à l’économie. Une logique dont ne semble pas avoir souffert le CHUM, nouveau Centre Hospitalier Universitaire de Montréal, à peine inaugurée, que nous avons pu visiter lors des journées du SMD. Peut-être parce qu’il a été conçu en Partenariat Public Privé (PPP) par NEUF architect(e)s et CannonDesign pour Construction Santé Montréal ? Ce complexe colossal de 22 étages pour 275 000 m2 regroupant trois hôpitaux existants en centre-ville est le plus grand projet de construction en santé en Amérique du Nord. Une irruption propre à bouleverser le paysage de Montréal, même l’équipement fait un geste à minima envers le patrimoine, en intégrant le clocher de l’église Saint-Sauveur et une façade de la Maison Garth.
Le design peut-il changer le monde ? S’il n’a pas apporté́ de réponse concrète à cette question, posée d’ailleurs sous forme d’affirmation, le Sommet Mondial du Design entérinait au terme de cet évènement une grande première mondiale : la « Déclaration de Montréal sur le design », un plan d’action d’une durée de 10 ans destiné à faire face aux défis mondiaux à venir. Une cinquantaine d’organisations internationales, venant des différentes branches de la conception, design, architecture, paysagisme, urbanisme, ainsi que des organisations comme l’UNESCO, l’OECD, l’UNEP, l’ICLEI se sont rassemblées, avec pour objectif « d’écrire et de promulguer un énoncé conjoint de position qui mettra en valeur le rôle, la capacité et la valeur unique du design et des disciplines qui lui sont liées. ». De quoi donner au sommet un semblant de COP 21, sous des airs de design. Espérons qu’il soit plus suivi d’effet que cette dernière. Sans attendre les résultats, Pierre-Alain Gariépy, souhaite faire du sommet un évènement biennal. Un autre défi pour ce SMD, qui devra se battre pour exister dans un panorama déjà bien encombré._Amélie Luquain
Célébrant ses 40 ans, le Centre Pompidou à Beaubourg expose dans une petite salle un grand bâtiment : lui-même. Ou plus précisément ses propres archives, qui retracent l’aventure du projet depuis le concours en 1971 jusqu’à son inauguration en 1977, explique Olivier Cinqualbre, conservateur au Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle. Visible jusqu’au 18 février 2018, l’exposition se divise en quatre parties rendant compte des temporalités du projet : le concours, les études, le chantier et l’inauguration.
Sont présentés documents et maquettes originales, photos du chantier et coupures de presse exhumés des archives. Une mise en abime qui restitue le climat de l’époque à partir de documents qui rendent compte de l’attrait qu’a suscité ce projet présidentiel lancé par Georges Pompidou et des polémiques qui lui sont attachées. La première porte sur la nomination d’un ingénieur, Jean Prouvé, comme président d’un jury d’architecture. La seconde concerne la désignation de jeunes architectes sans expérience, de surcroits étrangers, suscitant ce commentaire peu charitable de leurs pairs dans l’hexagone : « si ce bâtiment est une catastrophe, au moins il ne sera pas français », rapporte le commissaire. Difficile aussi de célébrer un bâtiment métallique du XXème siècle au cœur du Paris historique, alors mêmes que les Halles Baltard, chef d’œuvre XIXème de l’architecture du fer, sont détruites à quelques centaines de mètres de là. Sans compter les avis divergeant, quant à la transformation du quartier. Un « effet Beaubourg » qui fit débat autant qu’école, regardé au travers d’une petite exposition riche de sens, qui est aussi le moyen de réunir à nouveau Richard Rogers et Renzo Piano, et de les questionner, encore une fois._Amélie Luquain
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