Encore Brut
Le brutalisme redevient à la mode, si l’on en croit sa popularité sur Instagram ou la sortie d’ouvrages tel « This Brutal World », récemment publié par Phaidon. Une véritable « Grey Pride », constate The Guardian, qui donne un large définition au terme et voit du brutalisme partout, chez Le Corbusier bien sûr, qui popularisa le terme, mais aussi chez Mies, Ando, Eliasson, Eisenman avec son mémorial à l’holocauste de Berlin, prenant à contrepied le grand public qui perçoit le brutalisme comme un style vintage porteur d’une certaine nostalgie des seventies. La notion relancée par Banham dans les années 70 avec son new brutalism garde des contours flous et semble intemporelle. Va-t-on voir la résurgence d’un nouveau new brutalism, ou, en d’autres termes, une extension du domaine de la brute?
Via The Guardian

Brutalisée
Après Londres, capitale du brutalisme, Paris, capitale de brutalité ? L’agression de la bimbo Kim Kardashian lève le voile sur une délinquance ciblant les people en goguette dans la Ville-Lumière. Elle révèle aussi une face cachée de l’industrie du tourisme à destination des très riches et très célèbres, secteur de niche que ce fait divers pourrait mettre en grande difficulté. Visite du très discret hôtel de Pourtalès, théâtre de la tragédie, caché sous l’enseigne No Adress. « Depuis son ouverture au printemps 2010, le Pourtalès est devenu l’un des secrets les mieux gardés de la capitale », expliquait en août 2013 Daniela Wurdack sur son blog. Déception : des neuf luxueux appartement loués jusqu’à 15 000 euros la nuit, seuls deux sont dans l’ancien hôtel particulier du comte James Alexandre de Pourtalès, et sous les combles ! Les autres se partagent un immeuble moderne qui jouxte l’édifice de 1839. Restauré par l’incontournable Anthony Béchu, il appartient à Alexandre Allard, via une société luxembourgeoise basée dans la banque qui gérait aussi le compte suisse de Jérôme Cahuzac. « L’architecte Anthony Béchu, chargé des travaux, a restauré les superbes salons Napoléon III du premier étage, l’escalier monumental, relié l’hôtel à l’immeuble attenant entièrement restructuré ». Le goût pour les ors du Troisième Empire a-t-il perdu Kim ? Aurait-elle évité le drame en s’installant dans une architecture brutaliste signé Le Courvoisier (sic), architecte franco-suisse prisé par sa mère, qui révélait sa passion dans une vidéo?
Via l’Express et le blog de Daniela Wurdack
Brutale
Avoir un pied à terre dans la capitale reste encore la meilleure solution pour éviter ces hôtels anonymes et les chambres Airbnb, décriées par la municipalité. Il faudra alors se résigner à passer par la case travaux, négocier avec des artisans âpres aux gains. La négociation avec les entreprises peut tourner à l’expéditif : « « Il faut le tuer, ce chien, il ne mérite pas de vivre », s’est emportée la descendante des fondateurs du royaume d’Arabie saoudite à l’encontre d’un artisan venu effectuer des travaux dans son appartement de l’avenue Foch », relate Le Point. Le garde du corps de la princesse a mis en joue l’impétrant qui avait commis l’erreur de prendre des photos de la pièce où il devait intervenir. La maîtresse d’ouvrage craignait qu’il ne revende les photos à la presse. Libéré au bout de quatre heures, il s’est vu « interdire à jamais l’accès au 16e arrondissement ». Le risque d’une pénurie de main d’oeuvre sur le secteur est à craindre !
Via Le Point
du brut au net
Il faut bien avouer que les entreprises ne sont pas toujours faciles, pas plus que les architectes. « Ils se prennent pour Frank Gehry », s’insurge l’adjoint à la culture de Bordeaux en évoquant les architectes d’X-Tu, qui viennent de céder pour 600 000 euros les droits à l’image de la Cité du vin – en fait 450 000 euros de royalties et 150 000 de prestations supplémentaires (dessin de mobilier non compris dans le marché initial), somme finalement réglée par une enveloppe du Feder (Fonds européen de développement régional, connu parfois sous le nom de Saint-Feder). : « C’est une agence qui n’a pas maîtrisé son sujet. Il faut rendre hommage à Philippe Massol (le directeur de la fondation, NDLR) d’avoir mené les choses à bien. Et ils sont extrêmement procéduriers. » tempête Alain Juppé à l’encontre des architectes. S’ils votent au primaires de la droite, pas sûr que ce soit pour l’ancien premier ministre « qui préférait être droit dans ses bottes que mou dans ses baskets ». Et brut dans ses marchés publics?
Via Sud Ouest
athlétique
Président de l’ordre départemental des architectes, installé à Saint-Julien du Sault, Frédéric Vincendon relate son quotidien à L’Yonne. A défaut d’être un sport de combat, l’architecture relève au moins des disciplines athlétiques « Une fois que (les esquisses) sont acceptées par le client, s’ouvre alors la phase, contraignante, de l’obtention du permis de construire. « Monter ce dossier administratif, c’est énorme. Obtenir les autorisations de construire, c’est une course de haies. » explique l’architecte. Mais ce n’est pas fini : « suit la deuxième course de haies », celle du chantier. « Là, on enfile nos bottes » » détaille Vincendon. Des baskets ne seraient-elles pas plus adaptées à ce type d’épreuve?
Via L’Yonne
Brutopie
Botte, basket ou escarpin, la chaussure était un sujet d’expertise à Bataville, cité industrielle de Moselle construite pour les besoins du chausseur tchécoslovaque. L’architecte Margaux Milhade a exposé un plan de revitalisation du site ou elle a passé un an. « Micro-brasserie, Fab-Lab (atelier de fabrication numérique) ou résidence d’artistes pourraient ainsi venir s’agréger aux activités qui existent déjà sur une partie du site, sur lequel vivent encore quelques 350 personnes. Trois écoles, un gymnase ou encore une imprimerie sont déjà dans les murs rouges des bâtiments construits dans les années 1930 par des architectes tchèques ». Une nouvelle utopie, affirme le journal, pour une cité jardin qui en a sous la semelle.
Via Le point
Art Brut
« Tout a commencé avec un phallus. Dans la nuit du 19 au 20 septembre dernier, un street-artiste a réalisé le dessin d’un pénis (au repos) sur le mur du collège de Saint-Gilles, dans ce quartier très fréquenté de Bruxelles. Alors qu’un sexe féminin puis un acte de pénétration faisaient également leur apparition sur certains bâtiments de la ville, la RTBF – qui a mené l’enquête – expliquait que ces fresques étaient, sans doute, l’oeuvre d’une seule et même personne. » L’Huffington post revient sur cet anonyme, une brute sans doute, qui a couvert certaines des lettres d’une publicité Zanussi, de façon à transformer le nom de la marque en une partie de l’anatomie souvent lancée à la figure de ces personnes que l’on n’estime guère.
L’adieu aux brutes
Tout fout le camp décidément dans la capitale, où un ancien hôtel de passe vient d’être converti en espace de travail partagé – encore un hébergement perdu pour le tourisme people ! Laisse les péniches à Sarcelles et vient donc à Paris, dans le quatrième site de ce genre pour la société Remix. De l’ancien établissement « spécialisé dans l’éducation anglaise » au bureau branché, des permanences subsistent, que nous révèlent les fondateur de la société. Ainsi,« Notre métier, c’est de créer du lien entre nos 300 membres », membres que l’on espère pleinement actifs. Ou encore « chez nous, les hommes en costards côtoient d’autres en survêtement » et combien en peignoir ? « Si la moquette du troisième étage est épaisse, c’est pour que ceux qui le souhaite puissent se mettre pied nu ». Bien sûr, honnit soit qui mal y pense dit-on chez les anglais. « Chez Remix, les bureaux classiques sont bannis, remplacés par de grandes tables de travail. Cinq salles de réunion ont été créées ainsi qu’un studio d’enregistrement de musique et même une salle de cinéma » avec une programmation que l’on s’attend à voir classée dans les dernières lettres de l’alphabet, pour des films faisant la part belle au passage de la maison close à l’open space. « Masqué depuis des décennies par trois faux plafonds, le plafond d’origine couvert d’une peinture dorée appliquée à la main dans un style néogothique, brille à nouveau de tous ses feux dans la salle du rez-de-chaussée ». Quand renait ce décor éculé, même mes carpes font brutes.
Via Le Parisien
Olivier Namias