Ce projet de diplôme consiste en la mise en place de deux structures place Bellecour, à Lyon. En venant côtoyer la statue équestre de Louis XIV, elles entendent questionner le vide intouchable de 62 000 m² de cet espace public. Ces deux structures n’ont d’autre fonction que leur propre présence. Elles opèrent à la manière d’un catalyseur. La mise en place d’un objet puis son abandon total devrait faire apparaître une suite de réactions, l’évolution anarchique du projet modifiant le dispositif initial.
« Il nous faut plus de drogues » formalise un questionnement personnel de l’étudiant sur l’architecture, et la manière dont elle est pensée et réalisée. Il critique un enseignement figé, qui inciterait à penser l’architecture de manière unidirectionnelle, aboutissant à une architecture lassante qui ne provoquerait pas d’émotion. Il remet en question les notions de programme, de site, de client, voire de l’architecture comme objet exceptionnel portant la griffe d’un starchitecte. L’équation (programme + site = projet) se transforme en (projet = x), x étant une donnée évoluant au cours du temps, une variable inconnue et imprévisible. Le mot drogue, vocable percutant du titre, a émergé suite à un « manque de trip architectural » ressenti par l’étudiant. Pour lui, le projet comme l’objet peuvent être assimilés à une drogue. Parce qu’ils s’inscrivent dans une société, ils ont un impact politico-social. L’aspect anarchique voire illégal de l’objet peut mener à son interdiction. Le projet peut modifier les fonctions physiologiques et psychiques.
Paru dans Architectures CREE 383
Diplôme de Julien Marie-Jamet
Directeur d’études : Gilles Desevedavy
Domaine d’études Alter-native(s)
ENSA Lyon