La collection Pinault investit la Bourse du Commerce

François Pinault, homme d’affaires et collectionneur d’art contemporain, va installer sa collection dans le monument mythique de la Bourse du commerce (Paris Ier).

carte postale bourse du commerce

Ambitieux, François Pinault est surtout persévérant. Essuyant un échec il y a de cela onze ans, en raison des lourdeurs administratives et de la désapprobation des riverains, François Pinault a renoncé à la création d’un musée dessiné, par l’architecte japonais Tadao Ando, sur l’ancien site des usines Renault de l’île Seguin (Hauts-de-Seine). Refusant de baisser les bras, il s’installe un an plus tard, en 2006, à la Sérénissime et s’offre deux lieux muséaux que sont le Palazzo Grassi et la Punta della Dogana, ainsi qu’un Teatrino, aménagé, comme dans le projet initial, par Tadao Ando. En avril 2016, la fondation fête ses dix ans à Venise et conjointement, dévoile son projet d’implantation à la Bourse du commerce à Paris.

 

Persévérant donc, le collectionneur fait son retour en plein centre de la Capitale avec le projet d’installer sa collection d’art contemporain sous la célébrissime coupole de la Bourse du commerce. Ce bâtiment du XVIIIe, qui a été cédé par la ville de Paris à la Chambre des commerce et de l’industrie en 1949, voit sa situation se renverser. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a obtenu de la CCI de rendre les lieux à la ville, qui rétrocèdera le bâtiment à la fondation Pinault pour une durée de 50 ans. A terme, l’usage du lieu reviendra à la ville de Paris.

 

François Pinault mise non seulement sur le renouveau du quartier des Halles, mais aussi et surtout sur un emplacement rêvé, au cœur de l’axe muséal allant du Centre Pompidou au Louvre. Cette nouvelle adresse poursuit la dynamique culturelle d’implantation des fondations dans des lieux emblématiques – réhabilités ou créés ex-nihilo, comme la Fondation Vuitton – et s’inscrit à proximité d’autres projets de réhabilitation dans des monuments historiques à l’image de la Poste du Louvre, réhabilité par Dominique Perrault.

 

Le musée, dont l’ouverture est prévue pour fin 2018, sera lui aussi aménagé par Tadao Ando, assurant une unité avec les aménagements de Venise, pour un coût estimé à une centaine de millions d’euros. Le Pritzker s’associera à Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des Monuments historiques et à l’agence NeM – Lucie Niney et Thibault Marca, AJAP 2014 et commissaire du pavillon français à la biennale de Venise au coté du collectif Frédéric Bonnet / AJAP 14.

 

François Pinault sera bien entendu à la tête de ce musée parisien. Son fils, François-Henri Pinault, 53 ans, présidera le conseil d’administration du futur bâtiment culturel. Le conseil d’orientation sera présidé par Jean-Jacques Aillagon, ancien directeur du Palzzo Grassi. Le directeur sera Martin Béthenod, déjà à l’œuvre depuis 2010 à Venise.

 

Une belle affaire de famille, donc… affaire à suivre

 

Amélie Luquain