Lecture : Creatures of the City

Lecture : Creatures of the City

Creature of the City est le fruit d’une rencontre artistique, celle du photographe Cyrille Weiner, de l’écrivain Aurélien Bellanger et des graphistes de Building Paris. C’est à travers leur regard que l’on découvre les réalisations du collectif SCAU.

L’ouvrage présente une sélection de quatorze projets, dont le Stade Vélodrome à Marseille,  l’école primaire Wendel à Paris, le Crowne Plaza de Montpellier ou encore des logements toulousains. La direction artistique épurée met en valeurs les cliéhs  de Cyrille Weiner, dont l’oeil permet une immersion totale dans les projets, en alternant des angles larges et des moments plus intimes. Loin d’être purement descriptive, chaque photo met en scène le projet, le contextualise, et laisse une place prépondérante à l’individu qui ne se contentent pas d’un rôle illustratif mais dialoguent avec les oeuvres de l’agence Search and Create Alternative Uses.

Les bâtiments achevés, les architectes sont dépossédés de leurs oeuvres. C’est aux usagers d’en écrire l’histoire. Il en va de même avec l’ouvrage dont les photos ne sont ni légendées ni décrites. Il en découle une invitation à la réflexion et à la contemplation.


© SCAU architecture. Stade Vélodrome de Marseille. Photo Cyrille Weiner

Les dernières pages de Creatures of the City laissent place à « 42 kilomètres », un texte d’Aurélien Bellanger. L’écrivain et philosophe revient sur sa jeunesse, son rapport à la ville, à l’architecture et à ces 42 kilomètres qui le séparaient, enfant, de Paris.

La monographie de l’agence Jean-Paul Viguier et Associés en librairie !

La monographie de l’agence Jean-Paul Viguier et Associés en librairie !

Depuis les années 80, Jean-Paul Viguier a conçu des tours de bureaux et des sièges sociaux, des logements et des hôtels, des gares, des musées, des centres hospitaliers et commerciaux… Au-delà de cette diversité programmatique se dévoile la cohérence d’un parcours construit le long d’un discret fil rouge, mis en exergue dans cet ouvrage par dix réalisations – parmi lesquelles la tour Majunga à la Défense, le nouveau quartier de l’Amphithéâtre à Metz, l’Oncopole de Toulouse ou encore le musée McNay au Texas -, qui s’inscrivent dans une démarche tantôt de réinvention (des logements, de la tour, de la ville, de la symbolique du bâti), tantôt de réconciliation (entre architecture et nature, public et privé, existant et contemporain). Découvrez cette nouvelle publication de la collection « Visages de l’architecture » par CREE Éditions en librairie et sur www.shop-beemedias.fr

La monographie de l’agence Valero Gadan Architectes et associés en librairie !

La monographie de l’agence Valero Gadan Architectes et associés en librairie !

L’agence Valero Gadan Architectes, ce sont d’abord des noms, Bernard Valero et Frédéric Gadan bien sûr, mais également ceux de leurs quatre associés, Jérémy Boutet, Nathalie Diebold, Françoise Grabli et Manichanh Sely-Euriat. C’est une histoire aussi, marquée par la création de l’agence en 1992 mais avec un passé bien plus lointain qui date de l’enfance commune des deux fondateurs, à Évry. C’est « une responsabilité à l’égard d’autrui » que l’on retrouve dans tous les projets, dont quatorze sont présentés dans cette monographie selon les enjeux des programmes auxquels ils répondent : éduquer et former ; loger ; accueillir, aider, soigner ; équiper. Découvrez ce nouvel ouvrage de la collection « Visages de l’architecture » par CREE Éditions en librairie dès demain, et sur www.shop-beemedias.

 

 

Revoir Paris en Grand – Guide d’architecture de Paris chez DOM

Vue sur La Défense (c) Jean-Philippe Hugron

Quoi de plus banal et indispensable qu’un guide d’architecture? Au fil des pages s’égrène l’inventaire tranquille des trésors construits : l’incontournable icône côtoie l’injustement méconnu à redécouvrir. La proximité du papier rétablit un semblant de justice et de démocratie architecturale. Plus la ville est grande et célèbre, plus l’exercice est difficile. Comment faire son choix dans la masse de bâtiments que renferme un ensemble métropolitain comme Paris? Comment, aussi, éviter de répéter les choix des auteurs s’étant précédemment essayés à l’exercice? Jean-Philippe Hugron, critique et chercheur, avait parfaitement conscience de ces écueils lors de la rédaction de son guide tentant le pari de décrire 120 années de patrimoine architectural parisien en 257 exemples — à peine 2 par an! Une gageure, d’autant que le guide dépasse les limites du Paris intra-muros pour couvrir ce que l’on appelait hier la banlieue, et que l’on nomme désormais « Grand Paris ». À titre de comparaison, le Guide d’architecture Paris 1900-2008 édité par le pavillon de l’Arsenal rassemblait 1200 exemples construits sur la commune de Paris en 110 ans.

C’est à la découverte de ces territoires variés autant que de l’hypercentre que l’ouvrage se propose d’aller, en dosant habilement découvertes et incontournables, en privilégiant les édifices accessibles dans leur localisation ou leur ouverture au public.

Des choix difficiles

Les choix de l’auteur sont clairs « réaliser un guide d’architecture portant sur la période 1900-2016 relève d’un exercice quasi-cleptomane… Bien d’autres ouvrages ont d’ores et déjà compilé, à défaut de quelques récentes actualités, les richesses architecturales de Paris. Toutefois, aucun n’a jusqu’alors présenté Paris et sa banlieue ». C’est à la découverte de ces territoires variés autant que de l’hypercentre que l’ouvrage se propose d’aller, en dosant habilement découvertes et incontournables, en privilégiant les édifices accessibles dans leur localisation ou leur ouverture. Hormis 5 images, toutes les images de grande qualité sont de l’auteur, ce qui mérite d’être signalé. Le guide suit un fil chronologique découpant 120 années en 7 périodes, bornées de préférence par les évènements qui provoquèrent des changements en architectures : 68 et la réforme de l’enseignement, 74 et l’arrivée de Giscard au pouvoir, marquant le rejet de l’architecture moderne et la fin d’une architecture étatique entreprenante… Non sans ironie, le chapitre 1968-1974 appelé « interdit d’interdire » appose le slogan libertaire soixante-huitard sur les préfectures d’île de France, pur produit de ce dirigisme gaulliste qui dénonçait la chienlit estudiantine envahissant les rues en mai 68. La sélection globale présente beaucoup de bâtiments publics, qu’ils soient civils ou religieux. Les églises de l’après-guerre sont bien représentées, à juste titre puisqu’il s’agit d’un patrimoine à la fois méconnu et intéressant. Les OVNI y ont aussi leur place — MAPAD de Nuñez-Yanowsky à Alfortville, conservatoire de Le Goas à Montreuil, MJC (maison des jeunes et de la culture) de Dubrulle à Argenteuil.

MAPAD (maison d’accueil pour personnes âgées dépendantes), Manuel Nuñez-Yanowsky architecte, 1987 (c) Jean-Philippe Hugron

La métropole d’Amélie Poulain ?

Les tours ou IGH figurent aussi en bonne place, reflétant un tropisme de Jean-Philippe Hugron pour la grande hauteur. On aurait aimé un même intérêt pour le logement, qui n’apparaît que sporadiquement dans le guide, et souvent sous ses formes les plus spectaculaires — Nuñez-Yanowsky et Bofill à Marne, Bofill à Cergy. La production de logements, abondante à toutes les époques et aussi ces dernières années, contredisait sans doute trop une grande thèse de l’auteur : Paris deviendrait une ville-musée s’amélipoulinisant pour plaire au touriste. On cherche encore la belle Amélie dans tous les logements de l’Est Parisien construits depuis 1990, entre les opérations ponctuelles des arrondissements chiffrés de 18 à 20 (et éventuellement 10-11-12), ou dans les grands secteurs d’aménagements de la Seine-Rive-Gauche et Batignolles. Et dans les quartiers centraux, en laissant le logement de coté, on se demande ce que la canopée de Halles — pas un petit morceau —, la transformation de la samaritaine et de bien d’autres bâtiments — Gaîté Lyrique, Halle au grain, Poste du Louvre — à encore à voir avec l’héroïne du film de Jeunet.

À vouloir à tout prix rentrer dans le cliché que les touristes appliquent à Paris, on finit par en oublier la particularité : une ville qui se transforme et s’adapte en permanence en gardant son image, et se prépare aujourd’hui tant bien que mal à prendre sa dimension métropolitaine et affronte la mondialisation en jouant sur une des cartes les plus prisées, le patrimoine, cible d’enjeux économiques remarquablement décrits par Luc Boltanski  et Arnaud Esquerre dans l’ouvrage « Enrichissement » (1). On peut ne pas aimer ce tournant, ou trouver certains projets ratés – que dire d’autre de la rénovation de la piscine Molitor, devenus bains de luxe surmontés d’un hôtel ? Mais un guide sur Paris se devrait aussi de restituer l’impact de ses enjeux sur le bâti dans leur complexité plutôt que de reconduire les lieux communs les plus paresseux, surtout à l’aube des transformations olympiques qui attendent la métropole.

_Olivier Namias

  1. Au-delà de l’industrie du tourisme, rappelons que le Grand Paris est le troisième marché mondial de l’immobilier tertiaire, et que sa partie la plus dynamique, le QCA – quartier central des affaire, occupe le centre ouest de la capitale.
Ex-Soufflerie Hispano-Suiza, Bois-Colombe. Vestige du passé industriel de l’Ouest Parisien, le batiment construit en 1937 par les frères Haour a été reconverti en école primaire en 2006 par Patrice Novarina et Alain Béraud (c) Jean-Philippe Hugron

 

Guide d’architecture, Paris

Par Jean-Philippe Hugron

DOM Publishers, Berlin, 2017

312 p., 24,4 x13, 4 cm, 38 €

ISBN 978-3-86922-655-2 (en français)

ISBN 978-3-86922-445-9 (en allemand)

https://dom-publishers.com/

 

Église Notre-Dame-de-la-Paix, Suresnes, Dom Bellot architecte, 1934 (c) Jean-Philippe Hugron

 

Conservatoire de Montreuil, Claude Le Goas architecte, 1977. (c)Jean-Philippe Hugron
Fondation Louis Vuitton, Paris, Frank O. Gehry architecte, 2014 (c) Jean-Philippe Hugron
Les espaces d’Abraxas, Noisy-le-Grand, Ricardo Boffil architecte, 1983 (c) Jean-Philippe Hugron
Long de plus de 600 mètres, les anciens entrepôts Macdonald, au nord de Paris, ont fait l’objet d’un important projet de restructuration impliquant quinze architectes (2015). Ici, de gauche à droite, logements de Brenac&Gonzales et Stéphane Maupin. Architecte de l’entrepot : Marcel Forest, 1970. (c) Jean-Philippe Hugron
6/7 : Brutalisme à lire

6/7 : Brutalisme à lire

Entré dans l’histoire de l’architecture avec un livre — le nouveau Brutalisme, de Banham — aujourd’hui épuisé, le nouveau nouveau Brutalisme s’expose et se découvre dans les pages imprimées. Des ouvrages qui n’ont rien d’une littérature grise, que nous présenterons dans cette page régulièrement mise à jour en fonction des parutions.

 

La bible du Brutalisme contemporain

SOS Brutalism, A Global Survey

Reyner Banham et les Smithsons ont beau se disputer la paternité du terme « brutalisme », leur rejeton s’est émancipé au point de demander aujourd’hui une définition plus large et plus ouverte, dans temps comme dans l’espace. Retracer les contours de l’architecture brutaliste est bien la mission de cet ouvrage, qui sert de catalogue à l’exposition du DAM. Aux trois critères définis par Banham — une lisibilité formelle du plan, une claire exposition de la structure et une mise en valeur des matériaux à partir de leurs qualités intrinsèques, tels qu’ils sont trouvés — SOS Brutalism ajoute une dimension locale, imposant le Brutalisme comme une forme de régionalisme moderniste. La caractérisation du Brutalisme comme architecture de la construction des nations élargit l’inventaire du patrimoine brutaliste, qui n’est plus limité à l’Angleterre de l’après-guerre, mais s’étend désormais à l’ensemble du monde. Ce faisant, l’ouvrage impose une nouvelle lecture de l’histoire de l’architecture, plus transversale, mettant en lumière des bâtiments et des figures encore méconnues : Vann Molyvann au Cambodge, Igor Vasilevskii en Ukraine, Cezar Lazarescu au Soudan. Grande est la tentation de pointer les manques, et les architectes de l’Hexagone pourront se sentir frustrés du peu d’œuvres brutalistes en territoire français. Pourquoi n’avoir pas fait figurer l’auditorium Maurice Ravel de Lyon (Delfante et Pottier architectes), ou Le Brasilia à Marseille (Fernand Boukobza arch.), le musée de Nemours de Roland Simounet? Les architectes italiens pourraient aussi se plaindre de manques, nombreux, touchant la botte. Toutefois, l’ouvrage ne prétend pas à l’exhaustivité, d’une part car il couvre une aire géographique trop vaste pour cela, et traite d’un objet dont la redécouverte est en cour. Un site internet prolonge sur la toile l’inventaire de ce brutalisme 2.0.
En complément au catalogue, organisé en zones géographiques décryptées par des experts, SOS Brutalism est vendu avec les actes d’un symposium international réuni à Berlin en 2012. Les six années qui séparent l’évènement de sa publication pourraient laisser craindre une péremption d’une partie des textes, que les avancées du débat historiographique auraient rendus obsolètes. La variété des contributions et des auteurs offre matière à réflexion, du débat sémantique autour du terme à la résurgence d’épisodes historiques oubliés, comme la construction de mairies au Japon ou la construction de l’ambassade de Tchécoslovaquie à Berlin-Est. Un système de pastille indiquant l’état du bâtiment — protégé, occupé, menacé ou détruit — rappelle la vulnérabilité de ce patrimoine, fragile en dépit de sa force brute_ON

SOS Brutalism — A Global Survey Catalogue de l’exposition éponyme du Deutsches Architekturmuseum Dir. Oliver Elser, Philip Kurz, Peter Cachola Schmal Ed. Deutsches Architekturmuseum/Wüstenrot Foundation/Park Books 716 pages, 686 illustrations couleurs et 411 noir & blanc 22.5 x 27.5 cm ISBN 978-3-03860-075-6 (ed. anglaise) ISBN 978-3-03860-074-9 (ed. allemande)


 

Une Ode lyrique au béton

Simon Phipps : Finding Brutalism

A Photographic Survey of Post-War British Architecture

Fils d’architectes, élevé dans la ville nouvelle de Milton Keynes, Simon Phipps pouvait difficilement échapper au Brutalisme. Inscrit au Royal College of Art en section sculpture, produisant des œuvres conjuguant l’influence de la sculpture anglaise à la Tony Cragg aux volumes inspirés des ensembles de logements et autres bâtiments de la reconstruction britannique post deuxième guerre mondiale. Il s’est finalement dirigé vers la photographie, aux services des architectes puis en tant qu’auteur à part entière, centrant son travail sur l’architecture brutaliste. Les images en noir et blanc, fortes et denses, évoquent les reportages d’un Chris Killip, les gens en moins. C’est radicalement que Phipps photographie l’architecture britannique de l’après-guerre, ne cherchant pas a minorer les masses des bâtiments, n’évitant pas les confrontations ni les détails qui exaltent la matérialité du béton, présent au mur, au sol sur les planchers, ou celle de la brique.

Phipps réalise ses images en tournant autour des bâtiments, jusqu’à trouver l’angle qui lui convient. En préalable, des recherches en archives lui ont permis de mieux comprendre l’objet de travail, et de rencontrer, par le biais archivistique, ses prédécesseurs. Roger Mayne, John Maltby, Tony Ray Jones, qui ont photographié ces ensembles au moment heureux de leur livraison. Quelques images reproduites dans le livre restituent cette ambiance heureuse, cette époque où, comme on le dirait pour la France, les HLM étaient blanches, et peuplées d’enfants. Phipps ne s’est pas interdit d’effectuer quelques similis reconductions, prises de vue depuis un point de vue quasi identique qui permettent de mesurer le passage du temps. Une vue d’Alton West montre un site pratiquement inchangé, à 55 ans d’intervalle.

Ces reconductions sont rares, car la démarche de Phipps n’est pas documentaire. En soulignant les textures, en accentuant la matérialité des surfaces grâce aux outils de la photographie, Phipps se place dans la lignée des photographes d’architectures comme Lucien Hervé, développant un langage propre à partir d’un corpus existant. Si Phipps rend justice à l’époque et aux utopies sociales qui firent germer ces ensembles, c’est en exaltant leur force et leur bruit granulométrique, vecteur d’un sentiment d’étrangeté qui font que ces œuvres oubliées nous interpellent de nouveau, d’autant qu’une impression de qualité leur redonne une troublante profondeur._ON

Simon Phipps : Finding Brutalism — A Photographic Survey of Post-War British Architecture par Hilar Stadler, Andreas Hertach (dir.) Ed. Museum im Bellpark/Park Books, 2017 258 pages, 10 illustrations couleur, 192 duotone, et 28 en noir & blanc 20 x 25.5 cm ISBN 978-3-03860-063-3 (ed. anglaise) ISBN 978-3-03860-064-0 (ed. allemande)


 

Une hypergéométrie pour l’architecture moderne

Space Packed : The architecture of Alfred Neumann

« Que nul n’entre ici s’il n’est géomètre » la maxime attribuée à Platon aurait pu être inscrite à l’entrée de l’agence d’Alfred Neumann (1900-1968), figure méconnue de l’architecture moderne à qui cette monographie rend justice. Le parcours de cet architecte né avec le 20e siècle dans une famille juive à Vienne suit les soubresauts de l’histoire européenne. Neumann grandit dans une famille de fabricant de meubles. Après des études d’architecture dans un établissement allemand (la Deutsche Baugewerbschule) à Brno, ville tchèque alors intégrée à l’Empire austro-hongrois puis à la nouvelle Tchécoslovaquie, Neumann retourna à Vienne pour suivre l’enseignement de Peter Behrens. L’architecte de l’AEG considérait Neumann comme l’un de ses éléments les plus brillants. A l’époque, la mobilité ne s’embarrassait pas de programmes Erasmus. De 1925 à 1938, il va se déplacer constamment à travers l’Europe. D’abord Paris, où il rejoint l’atelier d’Auguste Perret après un détour chez Charles Siclis, avant son départ pour Berlin pour travailler chez Behrens, puis divers aller-retour entre Brno et Paris, ou il officiera chez différents architectes : Jacques Guiauchain et Pierre Forestier, qu’il assistera sur le projet de Palais de l’agriculture d’Alger, Perret de nouveau et Jean Ginsberg. À partir de 1938, il vit caché à Brno et à Prague, où il est arrêté au printemps 1945 et déporté à Thieresienstadt. Voilà pour la part de traumatisme qu’on prête à nombre d’architectes brutalistes. En 1949, suite au coup d’état communiste, il quitte la Tchécoslovaquie pour Israël.

Behrens et Perret : Neumann partage ce patronage avec Le Corbusier, qu’il rencontrera en tant que correspondant des CIAM. Comme Corbu, Neumann va développer dans les années 50 un système de régulation géométrique des proportions dans l’architecture, baptisé EM_PHI car basé sur le système métrique et la valeur du nombre d’or φ.

C’est par l’enseignement qu’il accède à ses premières commandes d’importance en Israël. Zvi Hecker et Eldar Sharon, ses étudiants, l’associent au projet d’Hotel de Ville et centre civique qu’ils viennent de remporter à Bat Yam, dans la banlieue de Tel-Aviv. Neumann enrichira le projet en appliquant à la pyramide inversée dessinée par Hecker et Sharon son système géométrique. Il proposera l’inscription du bâtiment dans un espace public monumental qui ne sera jamais réalisé. Neumann mettra par la suite ses géométries au service des programmes les plus divers, le projet le plus insolite restant celui du club Méditerranée d’Achziv, où, toujours avec Sharon et Hecker, il développera un modèle de huttes aux faces hexagonales mobiles. Neumann tentera lors de nombreux concours de mettre en œuvre son système géométrique, mais construira peu. Les laboratoires du département d’ingénierie mécanique du Technion Institute of Technology à Haifa (1966), la synagogue de Mitzpeh Ramon (1969) et l’immeuble Dubiner de Ramat Gan(1964), constituent la partie la plus marquante de son œuvre (1). _ON

(1) Projets réalisés en collaboration avec Zvi Hecker et parfois Eldar Sharon

Space Packed -The Architecture of Alfred Neumann par Rafi Segal Ed. Park Books, 2017 376 pages, 49 illustrations couleur et 373 noir & blanc 18.5 x 24.5 cm ISBN 978-3-03860-055-8

Des livres pour Noël : la sélection de la librairie Volume

Des livres pour Noël : la sélection de la librairie Volume

  • ROBBRECHT EN DAEM – AN ARCHITECTURAL ANTHOLOGY – 19x24cm – 732p., illus., 65€ – Yale

Tout le travail et l’univers des architectes Robbrecht en Daem en 730 pages. On y trouve de nombreux documents inédits offrant de comprendre comment le duo installé à Gand a développé sa pratique et construit sa pensée depuis le début des années 80.

 

 

 

 

 

 

 

  • OFFICE KGDVS – 21,5×30,5cm – 3 volumes inséparables – 144p. + 142p. + 144p. – illus. – 120€ – Walther Koenig

Constituée de trois volumes inséparables cette monographie de l’agence belge OFFICE KGDVS présentent les 200 premiers projets de l’agence. Archive d’une œuvre en développement cette publication est l’outil idéal pour pénétrer l’univers de ce duo qui interpelle la scène architecturale occidentale. À noter que le volume 2 de ce kit de 3 livres constitue le catalogue de l’exposition qui a été montrée à Bruxelles, Bordeaux et Londres

 

  • BRUTHER – 2G – 23x30cm – 160p., illus. -39,95€ – Walther Koenig

Après le déstabilisant INTRODUCTION (toujours disponible chez VOLUME) les parisiens de BRUTHER rejoignent la collection de la revue 2G pour une monographie à la forme plus classique détaillant en plans et en photographies leur travail.

 

 

 

 

 

 

 

  • HABITARE ­– ITAR ARCHITECTURESOlivier Namias- 16x24cm – 167p., illus. Archibooks

Ingrid Taillandier conçoit au sein de son agence Itar architectures des logements pour des habitants. Cette première monographie de son travail donne à découvrir les dernières réalisations de l’agence à l’aide de plans mais aussi de photographies des logements habités et de leurs habitants avec lesquels un lien s’est tissé depuis la livraison des bâtiments.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • VERS L’IMMÉDIATE ETRANGETE DES FORMES – Jean-Christophe Quinton – 18x30cm – 720p. – illus., 45€ – Jean-Christophe Quinton

Dans cette première monographie de Jean-Christophe Quinton, actuel directeur de l’école de Versailles c’est tout son univers que l’on découvre.  A côté des projets de l’agence est présentés son univers plus personnel de dessinateur le tout mis en page en un agréable tissage des deux univers. Ce livre qui a obtenu le Grand prix du livre d’architecture de la ville de Briey 2017.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • NOUVEAUX LOGEMENTS À ZURICH –  la renaissance des coopératives d’habitat – Dominique Boudet – 24x30cm – 256p. – illus., 68€

Première vue d’ensemble sur les réalisations et les projets des coopératives d’habitat à Zurich. Le livre présente une cinquantaine de projets en détail avec de nombreux plans et illustrations. Architectes et responsables des coopératives expriment leurs intentions dans des entretiens réalisés par les auteurs.

 

 

 

 

 

 

 

  • LA PERCEPTION DU VIDE – BIBLIOTHÈQUE ALEXIS DE TOCQUEVILLE À CAEN – 21x29cm – 136p., Illus., 30€ – Le point du jour

Livre sur la bibliothèque conçue par OMA et récemment livrée à Caen prenant le parti de mêler le projet architectural, sa réalisation tout autant que les usages d’une bibliothèque inscrite dans les pratiques du XXIème siècle grâce au travail des photographes George Dupin, Antoine Cardi, Gilles Raynaldy et Marina Gadonneix tous plutôt éloignés de la photographie d’architecture. De nombreux entretiens, dont un avec Rem Koolhaas, éclaircissent les enjeux de cet équipement.

 

 

 

 

 

 

  • ZONE SUPERIEURE – Samuel Hoppe – 23x30cm – 56p., illus. – 35€ – Rue du Bouquet

Premier livre d’une des deux moitiés de VOLUME Zone supérieure est un voyage photographique dans la zone supérieure des Alpes suisses là où la glace dispute le territoire à la roche, là où la végétation a abandonnée toute présence, là où le silence enveloppe le paysage.

 

 

 

 

 

 

 

  • ZUS – Benoit Fougeirol – 24x31cm – 375p., illus. – 60€ – X Artists Books

(ZUS) est une promenade dans quelques quartiers dits défavorisés en compagnie du photographe Benoît Fougeirol. Ces Onze zones sensibles ici documentées interrogent le rêve d’un monde meilleur du logement qui s’est effondré lourdement.

 

 

 

 

 

 

 

  • CABANES – Aurélien Débat – 25x36cm, 24p. + 2 planches d’autocollants, illus. – 13,50€ – Les Grandes Personnes

Avec CABANES Aurélien DÉBAT revisite Les cinq petits cochons. Ils sont maintenant quinze et un seizième arrive mais il n’a pas de maison. Le lecteur est alors invité à lui imaginer une cabane à l’aide des autocollants fournis avec le livre.

 

 

 

 

 

 

 

 

  • L’AIMANT – Lucas Harari – 25x32cm – illus. 25€ – Sarbacane

Pierre, jeune étudiant parisien en architecture, entreprend un voyage en Suisse afin de visiter les thermes de Vals. Le bâtiment, conçu par Peter Zumthor, au cœur de la montagne, le fascine et l’obsède. Cette mystérieuse attraction va se révéler de plus en plus forte à mesure que Pierre se rapproche du bâtiment…

 

 

CREE Editions : la monographie de l’agence Jean Bocabeille

CREE Editions : la monographie de l’agence Jean Bocabeille

Dans un paysage naturel ou urbain, tantôt insérées dans leur environnement, tantôt contrastant avec lui, les réalisations de Jean Bocabeille ne se ressemblent pas. L’Historial de Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, le Biscornet place de la Bastille, un programme mixte aux Batignolles ou encore une maison de la petite enfance à Epinay-sous-Sénart en sont quelques exemples. Pourtant, qu’ils soient sortis de terre dans le cadre d’aventures collectives ([BP] Architectures et PLAN01) ou individuelles (l’agence Jean Bocabeille Architecte, fondée en 2011), ces projets ont en commun l’approche expressive et narrative de leur auteur, ici dévoilée par Olivier Namias et Anastasia Altmayer.

CREE Editions : la monographie de l’agence Brossy & Associés

CREE Editions : la monographie de l’agence Brossy & Associés

Modestie, démarche collective et recherche acharnée de la solution adaptée semblent constituer la ligne de conduite de l’agence Brossy & Associés, créée en 1983. Reconversions (la Maison des Métallos à Paris, les usines le Blan-Lafont à Lille), rénovations de grande ampleur (le Théâtre de Chaillot, la MC93), équipements et programmes mixtes… l’infinie estime de Vincent Brossy pour l’Histoire et les usagers de ses réalisations se manifeste dans une grande diversité de projets au sein de laquelle on devine néanmoins un attrait particulier pour l’architecture des lieux de spectacle vivant. La monographie de Brossy & Associés, signée Jean-François Pousse, se veut le reflet de cette philosophie d’agence.

Fred Mortagne : Attraper au vol

Fred Mortagne : Attraper au vol

Fred Mortagne, plus connu sous le surnom « French Fred », est un réalisateur et photographe français axant son travail principalement autour du skate et de la rue. Il documente le milieu du skateboard, focalise son travail sur l’esthétisme et la photogénie de ce sport de rue, indissociable de l’environnement urbain dans lequel il évolue.  « Nous cherchons des façons d’interpréter ce que la plupart regarde à peine, la beauté d’une forme, d’un volume ; l’interaction d’un mouvement et d’objets statistiques, d’ombres contrastées riches d’histoires jamais comptées » écrira à ce propos son ami Geoff Rowley.

La passion originelle de Fred Mortagne est bien le skateboard, qu’il pratique dès l’âge de huit ans. Sa première vidéo, il la tourne chez lui, à Lyon, en 1994, documentant la scène locale. La photographie ne viendra que plus tard. « Je voyais des petites scènes, des moments qui seraient plus aptes à être photographiés que filmés, car trop courts pour être intéressants autrement » raconte le photographe. Autodidacte, sans aucune notion de photographie, Fred a tâtonné des années avant de développer un style qui lui est propre, inspiré de ses maîtres du photo-journalisme comme Henri Cartier-Bresson, Jospeh Koudelka, Willy Ronis ou Raymond Depardon et surtout Daniel Harold Sturt. Anton Corbijn dira à son propos : « il photographie les gens, l’esthétique, l’action, l’expérience dans une sorte de régal monochrome, avec un regard que quelqu’un qui ne serait pas passionné ne pourrait pas atteindre ». Avec plus de quinze années d’images derrière lui, le livre photographique Attraper au Vol, montre l’œil délibérément graphique de Fred sur le skate, l’architecture, la rue, l’espace urbain ; des moments volés, comme une miette attrapée au vol. AL

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Fred Mortagne, Attraper au vol (2000-2015), Second Edition. Um Yeah Arts, bilingual edition, China, 2016. ISBN : 978-1-942884-08-8

Lire aussi : Skateboard : l’enfant sauvage apprivoisé ? Landskating anywhere à Arc en Rêve, paru dans Architectures CREE n°383

 

Les premiers « Visages de l’architecture » sont disponibles !

Les premiers « Visages de l’architecture » sont disponibles !

CREE Éditions a lancé la collection « Visages de l’architecture » et confié la charte graphique au studio ZOO, qui a élaboré une identité visuelle dynamique, élégante et aérée, faisant la part belle à l’image. L’objectif de la collection ? Dresser un panorama de l’architecture contemporaine.

 

De l’histoire aux réalisations

Chaque monographie présente les « Origines » (de l’agence, de son identité, de son inspiration), puis dix à quinze « Projets », que le lecteur peut aborder par le texte, l’image et la technique (grâce à des plans et une fiche technique). Les « Annexes » donnent un aperçu des autres réalisations et des chantiers en cours ou à venir.

Ces monographies s’adressent à un public curieux de découvrir ceux qui font le paysage architectural d’aujourd’hui. En ce mois de novembre 2017, paraissent les deux premiers ouvrages de la collection, dédiés à deux agences parisiennes.

 

Brossy & Associés

Modestie, démarche collective et recherche acharnée de la solution adaptée semblent constituer la ligne de conduite de l’agence Brossy & Associés, créée en 1983. Reconversions (la Maison des Métallos à Paris, les usines du Blan-Lafont à Lille), rénovations de grande ampleur (le Palais de Chaillot, la MC93), équipements et programmes mixtes… l’infinie estime de Vincent Brossy pour l’Histoire et les usagers de ses réalisations se manifeste dans une grande diversité de projets au sein de laquelle on devine néanmoins un attrait particulier pour l’architecture des lieux de spectacle vivant. La monographie de Brossy & Associés, signée Jean-François Pousse, se veut le reflet de cette philosophie d’agence.

Brossy & Associés, Jean-Francois Pousse. Editions CREE, novembre 2017, 28×24 cm, 19 €. ISBN : 979-10-96842-03-2

 

Jean Bocabeille Architecte

Dans un paysage naturel ou urbain, tantôt insérées dans leur environnement, tantôt contrastant avec lui, les réalisations de Jean Bocabeille ne se ressemblent pas. L’Historial de Vendée aux Lucs-sur-Boulogne, le Biscornet place de la Bastille, un programme mixte aux Batignolles ou encore une maison de la petite enfance à Epinay-sous-Sénart en sont quelques exemples. Pourtant, qu’ils soient sortis de terre dans le cadre d’aventures collectives ([BP] Architectures et PLAN01) ou individuelles (l’agence Jean Bocabeille Architecte, fondée en 2011), ces projets ont en commun l’approche expressive et narrative de leur auteur, ici dévoilée par Olivier Namias et Anastasia Altmayer.

Jean Bocabeille Architecte, Anastasia Altmayer et Olivier Namias. Editions CREE, novembre 2017, 28×24 cm, 19 €. ISBN : 979-10-96842-04-9

 

Les rendez-vous de 2018

Le 19 janvier 2018, la librairie Flammarion du Centre Pompidou à Paris accueillera CREE Éditions pour une soirée de lancement de la collection “Visages de l’architecture” qui mettra à l’honneur Vincent Brossy et Jean Bocabeille. Une occasion d’échanger avec les architectes.

En mai prochain, la collection s’enrichira de deux nouvelles monographies, dédiées aux agences Valero Gadan Architectes et Jean-Paul Viguier Architecture.

Pour découvrir les deux premiers ouvrages, rendez-vous dès maintenant sur www.shop-beemedias.fr et en librairie à partir du 22 novembre.