Pierre Veltz, Grand prix de l’urbanisme 2017

Ouvert à la multitude des acteurs de l’aménagement urbain, qu’ils soient architectes, paysagistes, urbanistes, maitres d’ouvrage, chercheurs ou autre, le Grand prix d’urbanisme a été attribué cette année à Pierre Veltz. Il succède à Ariella Masboungi, créatrice du prix avant d’être la récipiendaire de son millesime 2016. Polytechnicien, ingénieur des Ponts et chaussées et directeur de diverses institutions d’enseignement et de recherche (Ponts-et-Chaussées, Ihedate), Pierre Veltz se décrit comme une personnalité aimant combiner l’action à la réflexion, voulant éviter la figure surplombante du chercheur tout en pouvant prendre le recul qui risque souvent de manquer aux opérationnels. Une double compétence qu’il lui a été donnée d’exercer sur le projet d’aménagement de Saclay, dont il prend la tête en 2010 après un passage comme responsable de la mission d’étude du Grand paris au coté de Christian Blanc. La mention de ce dernier aménagement a de quoi faire tiquer, tant on doute, avec d’autres, de l’exceptionnel caractère urbain du « cluster » de Saclay, « projet ex-nihilo inventé par Sarkozy consistant à créer dans un endroit improbable de la périphérie parisienne, sur de belles terres agricoles sacrifiées, une Silicon Valley grandiose (1) ». Une description que l’ouvrage accompagnant le prix reprend à son compte pour en dénoncer le caractère tronqué. Rappelant la présence de nombreux éléments construits et institutions sur ce plateau que l’on pense à tort vide, Veltz affirme avoir cherché à mettre en place à Saclay un projet « activant les synergies entre tous les acteurs » par la combinaison de  « trois volets intimement liés : le volet universitaire, économique et « urbain » » .
Au coté de Pierre Veltz, le jury a nominé le géographe Jacques Lévy, l’architecte Philippe Madec et le paysagiste Alfred Peter.
(1) Citation de l’ouvrage qui accompagne chaque année l’attribution du prix : Villes et territoires en diagonale, Pierre Veltz, Grand Prix de l’urbanisme 2017, Ariella Masboungi (dir.), Parenthèses, Marseille.
Repères biographiques
1945 – Naissance à Phalsbourg, Moselle
1969 – ingénieur du corps des Ponts
1970 – S’occupe de la mise en place de documents d’urbanisme à la DDE Nord 1
1974-1978 – Mène des études de planification urbaine pour le compte de la SCET (société centrale pour l’équipement du territoire, aujourd’hui filiale de la caisse des dépôts)
1984-1988 – Directeur de la recherche à l’école des Ponts, et création du LATTS (laboratoire techniques, territoire et société)
années 90 – Au LATTS, recherches-actions dans l’industrie
1999-2004 – Directeur de l’école des Ponts
2005-2008 – Directeur de l’IHEDATE (Institut des hautes études de développement et d’aménagement des territoires en Europe)
2008-2009 – Directeur de la mission d’étude du grand Paris
2009-2015 – Délégué ministériel pour le développement du cluster du plateau de Saclay, puis président-directeur général de l’établissement public Paris-Saclay.
2017 – Préside le jury Europan 2017
Repères bibliographiques
Des territoires pour apprendre et innover, L’Aube, 1994
Mondialisation, villes et territoires. L’économie d’archipel, PUF, 1996
Des lieux et des liens : essai sur les politiques du territoire à l’heure de la mondialisation, L’Aube, 2002
La société hyper-industrielle, le nouveau capitalisme productif, Seuil, 2017