Première d’une longue série de conférences exceptionnelles, la table ronde organisée par Bernard Michel à l’occasion du lancement mercredi dernier de l’Intramuros Lab est un franc succès !
A l’heure où les surfaces accordées aux bureaux tendent à être considérablement réduites, la question d’une nouvelle façon de travailler se pose inévitablement. Axé sur la question de la flexibilité, ce premier rendez-vous nous invite à nous interroger sur le bureau de demain.
Articulant son discours autour des questions suivantes Bernard Michel, ancien président de Gecina ayant conduit le changement d’une logique de diversification à une stratégie de spécialisation dans les bureaux parisiens, insiste sur la nécessité d’une innovation durable créatrice de valeur :
- Le passage au bureau flexible génère-t-il des gains de productivité ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie au travail ?
- Existe-t-il un modèle occidental du bureau de demain face au modèle anglo-saxon dont on voit les dérives (réduction du nombre de m2, frontière de plus en plus poreuse entre vie personnelle et professionnelle) ?
- Comment maintenir une communauté dès lors que les salariés cessent de partager le même espace de travail ?
A ses cotés, pour tenter de répondre à ces questions et apporter peut être la richesse du retour d’expérience :
- Anthony Bechu, architecte et urbaniste (Agence d’Architecture Anthony Bechu, AAAB)
- Jade Francine, fondatrice de la start-up WeMaintain
- Bruno Marzloff, sociologue spécialisé dans les questions de mobilités (Groupe Chronos)
- Martin Menez, fondateur de la start-up Bevouac
- Philippe Morel, président et directeur général de NextDoor
Qu’est ce que le travail aujourd’hui ?
Pour se donner les moyens de répondre à ces quelques interrogations, il faut avant tout s’intéresser au problème de fond. Qu’ils soient jeunes entrepreneurs, architectes, sociologues ou dirigeants chevronnés, la question du travail est aujourd’hui inévitablement envisagée au travers le prisme des mutations sociales.
Ce que l’on attend dorénavant du bureau et du lieu de travail, c’est la flexibilité. La capacité d’adapter son environnement professionnel à son mode de vie et pas l’inverse. La richesse dès lors n’est plus seulement spatiale, mais réside dans la mixité des usages et des programmes.
A la recherche de nouveaux modèles
La communauté revendiquée par les entreprises est un concept relativement nouveau. Bien que depuis quelques années sur toutes les lèvres, le co-working est en effet loin d’être la solution privilégiée par la majorité des entreprises et encore moins les plus petites. Malgré le coût de l’acquisition, ce qui est aujourd’hui mis en avant c’est le besoin d’identité. La nécessité de cohésion pour créer la culture de l’entreprise.
Bien que secondaire la question immobilière reste très importante. Elle rend notamment compte de la recherche, pour le bureau de demain, de nouvelles spatialités au service de la proximité.
Réinventer les proximités
Tout comme la flexibilité, la question de la proximité est essentielle à l’élaboration du bureau de demain. Qu’il s’agisse de la proximité au travail, aux collaborateurs, aux services ou encore aux donnés, l’enjeu principal est de proposer un modèle capable de les réinventer. La recherche du bureau de demain et de ces nouvelles spatialités, plurielles, est en fin de compte très liée à l’urbanisme et à la décentralisation.
Pourquoi ne pas encourager par exemple certaines grandes entreprises à décentraliser leur locaux, optant dès lors pour des proximités sensibles au service de la productivité ?
En somme une réflexion stimulante et des idées nombreuses pour cette première table ronde de l’Intramuros Lab, la suite au prochain épisode !