Pour fêter ses 60 ans, THG Paris présente Numéro 60, une version exclusive de sa collection Pétale de Cristal créée par Pierre Yves Rochon avec Baccarat, dont le cabochon en cristal s’orne d’un décor à l’or fin sublimé par la finition or pâle du robinet.



Née en 1950 en Picardie, La Robinetterie de la Poste, entreprise créée par Mrs Tétard, Haudiquez et Grisoni devient en 1956 THG (acronyme des noms de ses fondateurs). Symbole du luxe à la française, ce “joaillier de la robinetterie” comme s’autoproclame son gérant Michel Gosse, ne démérite pas. Associant l’industrie à l’artisanat, THG perpétue un véritable savoir-faire et a reçu en 2012 le Label EPV, entreprise du patrimoine vivant.

L’héritage des Trente Glorieuses
Cette région du Vimeux s’est spécialisée dans la robinetterie pendant les Trente Glorieuses grâce à un bassin de main d’œuvre fourni, nécessaire aux nombreuses tâches manuelles, et… au sable présent en abondance. Cette dernière denrée étant indispensable en fonderie pour la fabrication des boîtes à noyau (empreintes réalisées en sable et résine correspondant aux parties creuses du robinet). Ces dernières étant à usage unique, on réalise l’importance de cette matière première dans la fonderie. Par ailleurs, le laiton (quelque 130 tonnes par an) provient essentiellement de Belgique et d’Allemagne.



Si les Trente glorieuses ont consacré la robinetterie de masse (reconstruction oblige) dans la région de THG et de bien d’autres marques installées dans la région dont Volevatch et Valentin qui subsistent, la question de la continuité de THG s’est posée au début des années 80 ; en effet le déclin s’annonce entérinant la fermeture de nombreuses entreprises du secteur.
La rencontre de THG avec le designer français de robinetterie de luxe Jean-Claude Delépine, diplômé de l’école Camondo, a fait souffler un vent de créativité faisant glisser l’entreprise du marché de la collectivité atone au marché du luxe émergent. D’utilitaire, le robinet s’auréole désormais d’une dimension esthétique.
Sous l’impulsion de Michel Gosse (époux de Laurence Tétard, fille de l’un des fondateurs), la société amorce un virage qui se concrétise vers 1990 par une vraie force commerciale en France et à l’export. En 1995, il rachète la marque JCD ; les ventes à l’export de THG atteignent alors 85% du CA. A cette date, 70 personnes font vivre l’entreprise.
En 2003, M. et Mme Gosse, ayant racheté les parts du dernier associé M Grisoni, deviennent les uniques gérants de l’entreprise.
Une maîtrise 100% française ou « le dernier des Mohicans »

La force de THG est de savoir – et pouvoir – maîtriser le processus complet de fabrication en l’intégrant complètement, sans sous-traitance, depuis la conception graphique du modèle jusqu’à sa réalisation, paré de finitions ou cabochons aux dessins sophistiqués répondant à une demande internationale. En tout, une dizaine de métiers différents sont réunis dans la création d’une ligne de robinetterie.
Si fonderie et usinage relèvent de l’industrie, la robinetterie requiert aussi une large part de main-d’œuvre artisanale en particulier dans les phases de polissage et de décolletage. Polissage industriel mais aussi manuel. Pour ce dernier, THG s’appuie sur un tissu de main-d’œuvre locale externe, d’environ 25 personnes, qui perpétuent ainsi la tradition régionale en accomplissant, à domicile, les taches de polissage final en complément de travail agricole notamment. Chaque pièce fait l’objet de contrôles extrêmement minutieux car à ce niveau de fabrication la perfection est de rigueur.
La fabrication de robinet a cela de magique qu’à partir d’un matériau brut, le laiton, s’opère la réalisation d’un objet de design pur – doté d’un sens aussi trivial que celui de distribuer de l’eau – mais équipé de technologies de pointe et paré de finitions luxueuses ! Pour mémoire une collection comporte environ 70 pièces de référence afin de répondre à tous les cas d’installation, sur gorge, murale…

Technologie de pointe et environnementale

La société THG a investi il y a 3 ans dans une machine de traitement de surface PVD (physical vapor deposition), d’une valeur de 800 000 à 1 M d’euros, la seule en France intégrée à l’entreprise. Cette technologie s’effectue sur un robinet chromé sur lequel elle dépose une finition nickel, or, or pâle et marron de 0,5 microns, 10 fois plus résistante et 30 fois moins épaisse que les actuelles qui, bien que d’excellente qualité, finissent par se corroder à l’usage, en particulier dans des milieux fortement sollicités. Ce procédé physique agit sous vide par un échange d’ions – et +, entre les plaques de métaux (chrome, zirconium, titane selon la finition) de la machine, chargées en ions – et les pièces de robinets chromés chargées en ions +. La déposition métallique se fait par la vitesse de l’énergie cinétique ; ce procédé répond aux normes écologiques ne rejetant ni eau polluée ni métaux dans l’environnement. Ainsi traitée, la robinetterie résiste mieux dans le temps : un atout considérable dans l’hôtellerie. Les traitement PVD limite la consommation de métaux en particulier dans les finitions or plus résistantes tout en limitant l’ajout d’or coûteux et d’une tenue fragile dans le temps lorsqu’il est appliqué de manière classique. L’engouement pour la finition or rose est promis à un bel avenir.
Répondant aux normes environnementales en vigueur, THG investit en permanence dans le recyclage et à tous les stades de dépollution
Le laiton se recycle à l’infini et perd environ 10% à la fusion. Pour le marché américain THG, qui fabrique pour la marque Waterworks (distribuée en France sous la marque Waterworks by THG) utilise du bronze.

Un sur-mesure complet

Symbole du luxe et du sur-mesure destiné à une clientèle exigeante, THG fait appel à des designers de renommée internationale, Pierre-Yves Rochon, Jamie Drake, Olivier Gossard, Alberto Pinto, Olivia Putman ou encore Chantal Thomass et peut se targuer aujourd’hui de décliner plus de 100 collection de tous styles. Elle s’adosse à de prestigieuses marques du luxe telles Bernardaud, Lalique, Daum, Baccarat et Christofle avec lesquelles elle crée des cabochons exceptionnels. Équipant l’hôtellerie de prestige, le yachting mais aussi des particuliers, THG est à même de répondre à toute personnalisation en matière de ciselure, gravure et emblème et ce, en toutes langues.

Balayant tous les styles classiques, la marque développe aussi des collections contemporaines comme celle lancée en 2015 avec Olivia Putman, Métamorphose, répondant au marché de la prescription contemporaine. Cette collection s’est appuyée sur le savoir-faire de l’horlogerie de luxe pour ses manettes noires ou blanches en fibre de carbone ou céramique.

Cette entreprise familiale qui voit la troisième génération entrer en lice, a su développer une envergure internationale sans rien renier de ses valeurs humaines ni de son patrimoine.
THG en chiffres :
Usine : surface de 23 000 m2
200 employés (pour 70 en 1987)
CA 2014 : 28 M d’euros dont 85% à l’export
100 collections de robinets et accessoires de 60 à 70 références et disponibles dans plus de 30 finitions. 12 à 16 mois de gestation pour une collection
2 showrooms : Paris et Londres
Françoise Marchenoir