Une architecture au coeur des vignes, signée Carl Fredrik Svenstedt Architect

Une architecture au coeur des vignes, signée Carl Fredrik Svenstedt Architect

Implanter une architecture contemporaine au milieu des vignes n’est pas un geste anodin. L’architecte franco-suédois Carl Fredrik Svenstedt en a fait l’expérience lors de la réalisation du nouveau bâtiment du Domaine Ott, Château de Selle. Au sein du vignoble, cette architecture de pierre modernise les activités du chai, qui produit un vin haut de gamme, d’appellation AOC Côtes de Provence, depuis près d’un siècle.

 

 

Le contexte dans lequel s’inscrit le nouveau chai impliquait une architecture discrete, qui sache dialoguer avec la topographie des vignes. Dans un terrain légèrement en pente, marqué par l’horizontalité des plantations viticoles, le projet s’imisce en profondeur pour conserver des proportions raisonnables. Ainsi, une partie du batiment se trouve sous terre. L’utilisation de la pierre du Gard de manière massive accuse un geste architectural fort. Pesant près d’une tonne chacune, elles sont disposées de manière à créer un mur poreux, qui permet de créer des vues sur le domaine depuis l’intérieur.

 

Les 4370.0 m² de ce nouveau bâtiment viticole se répartissent en deux grandes parties. Une réservée à l’exploitation, orientée au Nord, et une accessible au public pour des dégustations et la vente, au Sud. Les accès sont alors facilités pour les engins agricoles d’un coté, et pour les véhicules et piétons de l’autre. L’organisation des espaces suit le parcours de la grappe de raisin, qui une fois vendangée, passe par de nombreuses étapes de pressurage, de fermentation, de maturation, et finalement de mise en bouteille.

 

La technologie au service de la vigne

 

Le monde viticole est un monde exigent ! Les nombreuses normes et réglementations auxquelles doivent répondre les vins se traduisent par une complexité technique que l’architecte Carl Fredrik Svenstedt a du prendre en compte dans la concrétisation de ce projet. Et le vin haut de gamme produit au domaine Ott mettait la barre encore plus haut ! L’enfouissement d’une partie du bâtiment répond à une question contextuelle, mais également à une question thermique. Il est en effet ainsi plus aisé de contrôler la température des pièces en sous-sol grâce à la géothermie. L’architecte a également équipé le chai de nombreux équipements de pointe dans le contrôle du refroidissement, de l’hydrothermie etc… L’architecture est ainsi au service du vin, qui bénéficiera d’un suivi encore plus poussé au sein de cette nouvelle construction.

 

L’architecture de ce nouveau chai du Domaine Ott lui permet de rester dans l’air du temps, et même d’être précurseur dans les technologies de traitement du vin, tout en conservant le savoir-faire et la grande qualité de ce vin haut de gamme. Le Domaine du Chateau de Selle a de quoi combler les coeurs des amoureux d’architecture, tout en satisfaisant les palais des plus oeunolges !

 

 

Secular retreat, un projet signé Peter Zumthor dans le sud de l’Angleterre

Secular retreat, un projet signé Peter Zumthor dans le sud de l’Angleterre

Au sud de l’Angleterre, dans le comté de Devon, l’architecte suisse mondialement reconnu Peter Zumthor signe une réalisation tout en béton. « Secular retreat », sa première construction permanente en Angleterre, est une maison isolée, propice au repos et à la retraite intérieure, dont le chantier prendra fin en décembre prochain. Elle s’implante dans un site paysager, où la nature prend une part non négligeable dans la conception du projet. Cette villa fait partie du programme de Living Architecture, et sera prochainement disponible à la location pour le mois de mars 2019.

 

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Les espaces s’articulent autour d’un vaste open-space, depuis lequel se déploient les ailes privées des cinq chambres de la villa. Au delà de concevoir l’espace, l’agence d’architecture suisse dessine également le mobilier, comme dans la salle de bain, ou encore dans le séjour avec les chaises, tables et canapés.

 

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Au fin fond de la campagne du sud-ouest de l’Angleterre, l’architecte Peter Zumthor utilise ici une technique de béton qu’il a déjà pu expérimenter à Mechernich, en Allemagne avec la chapelle contemporaine Bruder Klaus Field Chapel. Chaque jour, le béton est coulé par couche, à la main, dans un coffrage en bois. Chaque strate, réalisée à partir d’éléments locaux, est alors visible lorsque les banches sont retirées. L’ensemble conserve alors une horizontalité qui s’intègre dans les vallons du comté de Devon.

 

Les larges ouvertures qu’il dessine permettent de cadrer de généreuses vues sur les alentours. L’attention se focalise très facilement sur le paysage, mais les détails constructifs que met en place l’architecte Peter Zumthor montre encore à quel point il maîtrise son art. L’ensemble du projet impressionne par une force structurelle intrinsèquement liée au béton et à l’épaisseur des murs, qui s’oppose à la légèreté que renvoie le paysage, et les espaces généreux. Quatre ans de chantier ont été nécessaires à la réalisation de ce projet de 375 m².

 

 « Parfois, le paysage a besoin de la main de l’homme pour être vraiment belle » P. Zumthor

 

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Living Architecture est une entreprise qui propose à la location de belles propriétés créées par de grands architectes contemporains. Elle fait appel aux plus talentueux pour créer des villas et des maisons qui seront par la suite louer à des particulier. Le but de cette manœuvre est bien de promouvoir et d’éduquer le grand public à une architecture moderne de qualité, en s’y émergeant le temps d’un séjour. Fondée en 2006, Living Architecture a déjà collaboré avec MVRDV, Jarmund/Vigsnæs Architects, Hopkins Architects…

 

 

Morphogenesis : la British School de New Delhi

Morphogenesis : la British School de New Delhi

Basée à New Delhi, l’agence Morphogenesis fait petit à petit parler d’elle en Europe. Récompensée pour sa vision et son engagement, elle joue un rôle important dans l’évolution du paysage architectural indien. Retour sur la British School, un projet ambitieux alliant modernité et tradition !

A la tête de Morphogenesis le couple Rastogi, composé de Manit et Sonali, dirige depuis 1996 une équipe qui compte aujourd’hui plus d’une centaine de collaborateurs.

Espace récréatif, espace de transition

Le parti pris architectural

Sur les traces de l’ancienne université au sud-ouest de la capitale indienne le nouveau campus de la British School, livré en 2016, est organisé selon une grille. A chaque unité programmatique est ainsi associé un module, auquel répond nécessairement un vide à savoir une cours. Une fois ce principe établi, il s’agit pour Morphogenesis de comprendre les différentes nécessités du projet, de les hiérarchiser pour ensuite simplifier le dessin d’origine.

L’enjeu environnemental

Cours ombragées

En Inde comme ailleurs la question environnementale, inévitablement liée à la production architecturale, est un vrai sujet. Prise en compte par Morphogenesis dès les premières phases de conception du projet, elle trouve ici des résolutions volontairement simples et ne dépendant pas de recours mécaniques. L’objectif principal étant d’optimiser les apports pour  limiter les dépenses.

La grille à l’origine du projet par exemple est organisée de manière à ce que la grande majorité des cours profite de l’ombre tout au long de l’année. Les façades, plus ou moins poreuses, apportent une réponse différente en fonction de l’orientation ou des nécessités programmatiques. On privilégiera pour les salles de cours des ouvertures nombreuses au nord et à l’ouest afin de bénéficier d’une lumière relativement homogène, tandis que l’on évitera le plus possible les ouvertures plein sud. Autant de dispositifs que de méthodes passives traditionnelles sont mis à profit afin de tempérer l’environnement et optimiser la consommation d’énergie.

Une personnalité indienne forte

Le jaali de Morphogenesis

Fort d’une grande richesse culturelle traditionnelle, le studio Morphogenesis tire de l’étude approfondie du contexte  un enseignement lui permettant de répondre de la manière la plus juste possible. En s’appropriant par exemple certaines techniques ou certaines formes de l’art indien comme le jaali (écran de pierre sculpté, perforé), ils renouent avec l’architecture traditionnelle et la transposent dans une nouvelle contemporanéité. L’association de la même manière, d’espaces récréatifs aux espaces de transition est inspirée des traditionnels chaupals  (lieux de rassemblement extérieur).

Lieux de rassemblement

Les exemples sont nombreux !

Le studio de Manit et Sonali Rastogi joue également de cette appropriation du vocabulaire architectural traditionnel pour revendiquer la capacité sociale du projet. La British School de New Delhi est avant toute chose un lieu de rencontre et de partage de la communauté universitaire.

 

 

 

 

COBE célèbre le mode de vie danois en plein cœur de la capitale avec Paper Island

COBE célèbre le mode de vie danois en plein cœur de la capitale avec Paper Island

En plein coeur du port de Copenhague, l’île de Paper IslandPapirØen  en danois, ou encore appelé Christiansholm ) a longtemps été un lieu industriel, puis un lieu désaffecté. Elle abritait de nombreuses halles marchandes, et servait principalement de stockage de rouleaux de papier, d’où son nom. Une fois les espaces délaissés, les habitants se les sont appropriés, et on y retrouvait des salles d’événementiels, un street food market apprécié des locaux et des touristes, ainsi que les locaux de l’agence d’architecture COBE.

 

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Afin de renouveler l’attractivité de l’île, et de générer de nouvelles activités en son sein, la ville de Copenhague lançait un appel à projets international pour la restructuration de l’île. La nouvelle programmation comprend, entre autre, la création de thermes, dont la pratique est courante dans les pays scandinaves, la création de logements, ainsi que le renouveau du street food market et des espaces événementiels. C’est l’agence COBE, véritable « habitante » de l’île qui remporte le concours en 2017.

 

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La mixité de programme en plein cœur de la capitale danoise

Le nouveau projet de Paper Island proposera 45 000 m² de programme. Cette île artificielle est reliée à la terre par un petit bras de terre, où piétons et vélos se croisent difficilement. Le projet de COBE facilite les accès, tout en conservant une circulation lente au sein de l’île. Les bains de Paper Island auront à la fois de nombreux espaces intérieurs, mais ceux-ci viendront se glisser en extérieur, jusque dans le bras de mer du port de Copenhague. Le projet instaure une dualité entre une périphérie tournée vers l’eau, et une intériorité végétale. Les halls, disposés de manière à créer un cœur de projet « vert », abriteront en leurs rez-de-chaussés, des espaces publics facilement appropriables. Des expositions, des défilés de mode, ou encore des concerts pourront y avoir lieu.

 

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Au dessus de ces espaces viennent se greffer les logements. La variété de typologie de ces habitations permettra sans doute de varier le type de population, permettant une mixité sociale au sein de PapirØen.  Certains profiteront même d’un accès direct à la mer, où kayaks et petites embarcations pourront accoster. Les habitants profiteront d’un cœur d’île verdoyant et intime, qui s’oppose à la promenade public qui se situe le long des berges. Le dessin des façades et des volumes s’est construit en prenant en compte les toitures à deux pans vitrés des bâtiments industriels présents à l’origine sur le site de projet, ainsi que les constructions en brique de l’on retrouve sur les terres voisines. En réinterprétant ces formes, le projet de l’agence d’architecture danoise COBE instaure un tournant contemporain à l’île de PapirØen. Dan Stubbergaard, directeur artistique de COBE, déclare que l’intention majeure du projet est bel et bien de « créer un lieu qui célèbre la culture de la ville et le mode de vie propre à Copenhague. »

 

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La Crique de Jean Baptiste Pietri : Inauguration de 145 logements à Marseille

La Crique de Jean Baptiste Pietri : Inauguration de 145 logements à Marseille

A deux pas des calanques, l’agence Pietri Architectes signe à Marseille un projet ambitieux. Inauguration de la Crique à ne pas manquer !

Originaire du sud-est de la France, Jean Baptiste Pietri affectionne tout particulièrement sa région d’origine. A la tête de son agence depuis 2001, l’architecte défenseur d’une certaine poésie en architecture, dévoile à Marseille son dernier projet : La Crique. Retour sur un projet ambitieux.

A deux pas du massif des calanques, au pied de la montagne de l’aigle, le projet doit accueillir 145 logements. Composé de deux volumes, l’ensemble marque par son apparence organique. Les lignes courbes de la façade serpentent dans le paysage. Entre les montagnes et les pins parasols, l’intégration au site est à la fois douce et silencieuse.

La séparation des deux volumes permet entre autre, la mise en place d’une faille, en référence aux calanques. Cette dernière laisse entrevoir un magnifique jardin paysager de garrigue méditerranéenne. Véritable coeur végétal de la parcelle, il est aussi le centre névralgique du projet dont il rassemble tous les accès, permettant aux habitants de jouir de la végétation au quotidien.

Le décrochement des terrasses donne l’illusion de gradins, où l’exposition nord-ouest permet l’intégration systématique de jardinières plantées. L’ensemble renvoie ainsi à l’image de la restanque et fait échos aux caractéristiques du site dans lequel le projet est inscrit.

Réalisée dans un contexte géographique difficile, à partir de matériaux simples, le projet de l’agence Pietri Architectes témoigne d’une nouvelle manière de penser l’identité de Marseille.

 

 

Photographies :  Luc Boegly

Eames House, la maison américaine au lendemain de la guerre

Eames House, la maison américaine au lendemain de la guerre

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les États-Unis, comme beaucoup d’autres pays impliqués dans le conflit, doivent faire face à un nombre important de demande de logements. Les soldats de retour au pays ont en effet besoin de se loger rapidement. Face à cette forte demande, le programme « Case Study House » est lancé sur la côte ouest. De 1945 à 1966, 36 projets seront réalisés par de grands architectes de l’époque. C’est le cas de la maison Eames, case study n°8, conçue par le couple américain Charles et Ray Eames. L’idée principale de ce programme était bien évidemment de construire un logement de manière économique et fonctionnel, avec les technologies de l’époque tout en étant adapté au mode de vie moderne de l’après-guerre.

 

 

Charles Eames, architecte, s’entourent d’abord de Eero Saarinen, confrère d’origine finlandaise. Ensemble, ils conçoivent une maison sur deux niveaux, située au cœur des collines de Los Angeles. Proche de la mer, à l’ombre des arbres, l’emplacement est idéal. La construction prend du retard, suite aux retombées économiques de la guerre, mais c’est finalement en 1949 que la maison verra le jour. Pour des raisons budgétaires, Charles Eames modifiera les plans afin d’utiliser des éléments métalliques commandés par erreur en avance. L’ossature est en acier. En une journée et demie, celle ci était apte à recevoir les remplissages en verre ou en béton colorés. Ces derniers composent la façade telle une oeuvre du peintre Mondrian.

 

L’atelier et le séjour disposent tous deux d’une double hauteur. L’organisation des espaces semblent s’effectuer de manière très rationnelle dans des espaces rectangulaires, régis par la structure métallique préfabriquée. Au nord du projet sont disposés ateliers et pièces sombres, sur deux niveaux. Au sud se trouvent les espaces de vie : cuisine, salle de bain et chambres, séjour… Deux parties composent la maison, séparé par un patio : une à un but résidentiel, alors que l’autre sert d’atelier. Sa proximité avec son environnement en fait un lieu plaisant pour le couple Eames qui y séjourna quelques temps. Ils y incluent une dimension japonisante, avec de grands espaces disponibles et une atmosphère chaleureuse.

 


Au-delà d’être architecte, Charles et Ray Eames ils sont également réputés dans de nombreuses autres demain : le design graphique, le textile, la cinématographique, la scénographie ou encore la confection de mobilier design. C’est à ce couple que l’on doit la réalisation de chaises et de fauteuils au design emblématique des années 80 comme la Plastic Chair, la Chaise Eiffel Tower ou encore la Eames Lounge Chair et son repose-pied.

 

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L’Atelier de la Falaise, quand la nature se met au service de la création artistique

Charles Côté et Jean-Sébastien Herr, fondateurs de l’agence montréalaise MU Architecture, viennent de dévoiler un de leurs derniers projets : L’Atelier de la Falaise, un garage contemporain transformé en atelier d’artiste suspendu. 

Cet atelier d’artiste aux lignes franches et dynamiques, s’inscrit dans le paysage de la campagne des Laurentides non loin du lac Deauville. Erigé au dessus des falaises du lac, il se démarque des montagnes environnantes par sa singularité et son revêtement en bois gris pré-vieilli.

Le volume aux allures de grange, étendu sur près de 500m², accueille deux garages superposés, un atelier, une grande pièce de création et une mezzanine. Véritable oeuvre architecturale en cohésion avec la nature, il offre une vue à couper le souffle sur le paysage qui lui fait face.  Pour renforcer cette connivence avec son environnement, il dispose d’une structure composée de colonnes inclinées faisant écho à la forêt qui l’entoure. La légèreté apportée par la passerelle aérienne qui le connecte à la résidence principale, se retrouve également à l’intérieur de ses espaces. En effet, pensé comme un endroit propice à la réflexion et à la création, l’atelier baigne dans une atmosphère sereine émanant de la forêt.

A la fois intimiste et ouvert sur le lac, le volume se tourne en direction du nord afin de recevoir les rayons du soleil sur ses flancs. Pouvant abriter de grands formats de toiles, le jeu minimaliste des surfaces et la rigueur des alignements participent à la mise en scène des oeuvres tout en préservant la concentration et la liberté créatrice de l’artiste dans cet espace sensible.  Sous un grand plafond ininterrompu, la mezzanine offre un espace de détente et de jeu. Pourvue d’un volume central avec salle de bain, elle abrite un espace pour enfant doté d’une hauteur encore plus vertigineuse.

Enfin, ses concepteurs, ont accordé une importance toute particulière à la qualité des détails. Ainsi, le revêtement du plancher de cette plateforme aérienne se matérialise par un béton poli réfléchissant la lumière. Un choix esthétique accentuant d’avantage la sensation de vertige et rendant l’expérience de cet espace encore plus surprenante.

Autre détail subtil, par son sens métaphorique : le garde corps de l’escalier. Celui-ci se déploie au centre du volume agissant comme un élément connecteur majestueux, faisant également référence au geste de l’artiste esquissant ses premiers coups de pinceau sur la toile.

L’Atelier de la Falaise est un lieu d’expression où l’architecture nous plonge dans la contemplation de la nature et dans l’inspiration créatrice.

Équipe : Charles Côté, Jean-Sébastien Herr, Magda Telenga, Monica Guerreiro

Photograpies de Ulysse Lemerise Bouchard

Pari réussi pour BIG son ORB géant prend forme au festival Burning Man

Pari réussi pour BIG son ORB géant prend forme au festival Burning Man

Nous vous en parlions il y a quelques semaines. Bjarke Ingels s’était lancé le défi de récolter des fonds pour la réalisation d’une gigantesque installation nommée The ORB à l’occasion du festival Burning Man.

Pour rappel, The ORB a été conçu comme une énorme sphère gonflable en miroir réfléchissant érigée sur un mât en acier en plein milieu du désert du Nevada, à Black Rock City.

Cette installation n’a pas laissé les festivaliers insensibles puisque de nombreuses photos capturant la sphère circulent sur Instagram. Nous saluons le coup de maître de l’architecte qui avant même de construire The Orb avait déjà suscité l’intérêt du public et savait certainement l’impact généré par celui-ci sur les réseaux sociaux une fois mis sur pieds.

En tant que point de repère dans de l’évènement, The ORB fait référence conceptuellement à la terre mère et à l’expression humaine, il a ainsi été pensé pour ne laisser aucune trace après son dégonflement.

Échelonnée à 1/500 000e de la surface de la Terre, la sphère réfléchissante se trouve à l’axe de l’art et de l’utilité, capturant toute la ville de Black Rock dans un monument temporel aéroporté reflètant l’ expérience Burning Man en tant qu’être unique.

L’Atelier des Lumières: une révolution scénographique 2.0 ?

L’Atelier des Lumières: une révolution scénographique 2.0 ?

L’art numérique joue un rôle de plus en plus important dans la conception des musées, des galeries et des espaces scénographiques. La perception et l’utilisation de l’espace évoluent en permanence. Situé dans une ancienne fonderie du XIXème siècle dans le 11ème arrondissement de la capitale, cet espace est le premier musée d’art numérique de Paris. A l’Atelier des Lumière, les oeuvres de  Gustav Klimt et Egon Schiele se côtoient sous formes de projections créant un univers enchanté aux couleurs incandescentes.Dans ce musée, les oeuvre prennent totalement possession du lieu et ne sont plus seulement des objet de contemplation accrochées à un mur, elles sont le lieu, le font vivre, lui donne une dynamique et une atmosphère. En résumé, elles prennent vie grâce au numérique. Il est donc intéressant de voir les enjeux émergent de cette démarche pour les architectes d’aujourd’hui et de demain.

 

Depuis Avril dernier, des oeuvres du XXème siècle sont ainsi mises en lumière grâce à une technique de projection sur des murs de 10 mètres de haut dans un espace de 3300m², le tout sous la direction de  Culturespaces , opérateur privé de musées et de monuments.

Ce lieu d’exposition a vocation à redéfinir notre expérience de l’art et à le rendre accessible à un plus large public par l’outil numérique. Une sorte de désacralisation de l’art 2.0 par le biais de la technologie.

« Ces expositions immersives peuvent être une introduction à la découverte de l’art pictural et un tel centre numérique faisait défaut à Paris« , explique Michael Couzigou, directeur de l’Atelier des Lumières.

 

« Les gens ne connaissent pas la culture comme ils l’ont fait par le passé« , expliqe Bruno Monnier, président de Culturespaces. « Les pratiques évoluent et l’offre culturelle doit être en phase avec elles. Le mariage de l’art et de la technologie numérique est, à mon avis, l’avenir de la diffusion de l’art parmi les générations futures. »

Le bâtiment dispose de trois salles d’exposition principales. Deux salles consacrées au peintre autrichien Gustav Klimt et à la peinture viennoise, avec des œuvres d’Egon Schiele et de Hundertwasser.

Une salle plus petite est réservée aux artistes émergents et présente des installations d’IA et numériques: « Nous voulons embrasser les artistes émergents sur la scène de l’art contemporain« , explique Michale Couzigou.

« Nous avons décidé de nous concentrer sur Gustav Klimt, à l’occasion du centenaire de sa mort, pour trois raisons: la variété de ses formes expressives, allant du classicisme au début de l’impressionnisme le mouvement artistique au tournant du XIXe siècle), sa renommée et le caractère poétique et romantique de son œuvre, que nous considérions comme un point de départ idéal », ajoute t-il. « Nous incluons également un court programme consacré au peintre et architecte Friedensreich Hundertwasser, influencé par le travail de Klimt. »

Une bande sonore de Wagner, Chopin et Beethoven, accompagne la visité grâce à un système de son « motion design » composé de 50 haut-parleurs.

« Il permet aux visiteurs de découvrir l’art sous un nouvel angle et par des expériences immersives. Nous combinons l’art classique et l’art numérique – je suis convaincu que le mariage de l’art et du numérique est l’avenir de la diffusion de l’art parmi les générations futures. Il est capable d’atteindre un public plus jeune et plus large que celui des musées traditionnels. Cette approche ne vise pas à remplacer les musées mais constitue une approche complémentaire de l’art »

Le Soufflet, un projet à couper le souffle !

Le Soufflet, un projet à couper le souffle !

Imaginé par l’agence québécoise Nature Humaine, le Soufflet est un projet de réhabilitation destiné à moderniser un ancien édifice commercial de la rue Baubien à Montréal. Le programme reste inchangé et les différents usages commerciaux viennent se superposer à l’intérieur des murs. Doté d’une extension caractérisée par une toiture monolithique, le soufflet est un savant mélange entre réinterprétation de l’existant et cadrage de vues.

L’idée conceptuelle de l’agence pour élaborer ce projet était d’accorder une importance particulière au contexte de l’édifice, à savoir le Parc Molson. Il était donc essentiel de pouvoir offrir des vues panoramiques sur ce dernier. La réponse à cette problématique va ainsi devenir le point caractéristique du projet et même lui donner son nom : une série de brises-soleil installée sur le toit inspirés des anciens appareils photo à soufflet.
Cette rétinterprétation contemporaine de la pergolas – matérialisée par une structure noir en acordon – permet d’inscrire le projet dans son environnement  en lui conférant une échelle similaire à celle de ses voisins afin de se positionner dans la continuité du paysage urbain.
Pour plus de profondeur et de matière, un jeu de relief dans l’appareillage des briques de la façade a été mis en place couplé à une série de fenêtres.
A l’intérieur, les bureaux du troisième l’étage s’organisent selon une typologie longitudinale avec en avant la salle de conférence bénéficiant d’une vue sur la terrasse, la réception et les espaces de circulation – naturellement éclairés par des puits de lumière – prennent place au coeur de l’édifice.
Pour évoquer le passé du lieu et le souvenir de son temps, plusieurs lampes d’origine ont été réutilisées contrastant tout en subtilité avec les lignes minimalistes des nouvelles suspensions.
Plaqués de chêne blanc, les rangements des bureaux transpercent les cloisons vitrées, dévoilant ainsi la perception d’une trame régulière depuis le couloir.
Enfin, l’ajout de couleurs vives rehausse les tonalités monochromes de l’ensemble. Le bloc bleu renferme les services, tandis que le rouge vif irradie l’escalier d’issue.
Photographies de Adrien Williams