Haptic et Nordic, deux agences d’architecture norvégiennes, viennent de dévoiler les plans du tout premier aéroport urbain positif au monde. Etendue sur un site de 370 hectares, cette ville durable située à côté de l’aéroport d’Oslo sera entièrement alimentée grâce à un système d’auto-production énergétique et desservie par des véhicules électriques sans conducteur pour devenir ainsi la première ville aéroportuaire positive pour l’énergie.

« C’est une occasion unique de concevoir une nouvelle ville à partir de zéro», a déclaré Tomas Stokke, directeur de Haptic Architects . «En utilisant des stratégies d’urbanisme robustes telles que la mobilité piétonne, des densités appropriées, des façades actives et un centre-ville sans voiture, combinées avec les derniers développements technologiques, nous serons en mesure de créer une ville verte et durable du futur. »

Aérotropolis : quand un système d’échanges fabrique la ville et dessine le développement urbain de demain.
À une époque bercée par la mondialisation et par un système économique axé sur la vitesse, les environnements urbains sont de plus en plus étroitement liés aux aéroports. Une réalité à l’origine d’un phénomène architectural qui se répand dans le monde entier : l’aérotropolis . Le concept définit au début des années 2000 par l’universitaire américain John Kasarda, se définit par une vaste région urbaine cosmopolite ouverte sur le monde et qui se développe autour d’un grand aéroport. Selon lui, « les aéroports dessineront le développement urbain et l’implantation des entreprises au 21e siècle comme l’ont fait les autoroutes au 20e, les chemins de fer au 19e et les ports au 18e. » L’aérotropolis fonctionne dans un système concentrique, autour duquel se développent des secteurs industriels, des services hôteliers, des services culturels et scientifiques, et enfin des écoles et des universités.

Le cas d’Oslo : un support technologique, vecteur d’innovations et de durabilité
Les deux firmes norvégiennes ont visé plus haut, cherchant à concevoir le premier aerotropolis du monde à énergie positive pour la capitale norvégienne. La nouvelle ville fonctionnera uniquement avec l’énergie renouvelable produite, en vendant l’électricité excédentaire aux villes voisines ou en l’utilisant pour déglacer les avions. Cette Cité du futur n’aura que des véhicules électriques et les architectes ont promis que ses citoyens ne seront jamais à plus de cinq minutes des transports en commun.

La technologie verte sera utilisée pour réduire au maximum les émissions de carbone de la ville. Le projet servira de banc d’essai pour les technologies futures, y compris les voitures électriques sans conducteur , l’éclairage automatique, la gestion intelligente des déchets et de la sécurité, et peut-être une flotte d’avions électriques.
« Oslo Airport City servira de catalyseur pour une activité économique de grande valeur en Norvège . Nous nous attendons à ce qu’il crée des emplois hautement qualifiés et à long terme des produits scientifiques et technologiques. En tant que développeurs urbains axés sur des solutions durables et innovantes, nous pensons que l’avenir du développement d’une ville aéroportuaire en Norvège et à Oslo ne dépend pas de si, mais de quand ! » affirme Thor Thoeneie, directeur général d’Oslo Airport City

Plus qu’un terrain de jeu pour une ère technologique, le CAO incorpore des stratégies centrées sur l’humain. Les effectifs de l’aéroport d’Oslo devraient presque doubler, passant de 22 000 à 40 000 d’ici 2050. Avec les travailleurs et leurs familles, le CAO fournira des logements à une communauté de résidents de longue durée ainsi que des visiteurs de courte durée. Au coeur d’un parc public, la ville durable répondra à la passion de la Norvège pour les activités sportives et de loisirs de plein air.

La construction de la première étape de la ville devrait débuter à la fin de 2019, les premiers bâtiments devant être achevés en 2022.

Le programme OAC a été soutenu par le gouvernement norvégien, qui est en train de passer du pétrole à l’énergie verte. L’aéroport d’Oslo, qui appartient au gouvernement norvégien, prévoit d’exploiter sa propre flotte de véhicules exclusivement électriques d’ici 2025.