La tour Maersk, un bâtiment signal devenu un emblème énergétique à Copenhague

La tour Maersk, un bâtiment signal devenu un emblème énergétique à Copenhague

Devenue une référence à Copenhague, la tour Maersk qui a ouvert ses portes au début de l’année s’est inscrite en quelques mois comme un bâtiment phare de la ville. Cet édifice à la pointe de la technologie, conçu par les architectes de l’agence danoise C.F. Møller, offre un cadre optimal pour la recherche dans le domaine de la santé grâce à son architecture innovante lui conférant un rayonnemant à une échelle mondiale.

D’une surface de 42 700 m² la tour, caractérisée par des bandes curvilignes continues de brise-soleils verticaux en cuivre, offre un nouveau dialogue entre la ville et l’université de manière nouvelle et ouverte. Les architectes avaient également pour ambition de concevoir ce nouveau complexe comme un catalyseur de développement urbain positif en reliant l’Université de Copenhague aux quartiers environnants et à la ville.

L’implantation au sol de forme triangulaire est directement issue des angles des rues adjacentes. Une orientation amoindrissant l’exposition sud et, par conséquent, renforçant l’efficacité énergétique de la tour Maersk avec moins d’apport solaire.

La tour de 15 étages est une extension de la faculté de sciences de la santé et des sciences médicales de l’Université de Copenhague comprenant des installations de recherche et d’enseignement ainsi qu’un centre de conférences avec auditoriums et salles de réunion. Avec sa forme facilement identifiable et ses courbes dynamiques, elle se positionne désormais comme un bâtiment emblématique durable de la capitale générant un lien visuel entre la ville et le campus nord.

« Afin de créer une architecture pour la recherche en santé de classe mondiale, il est important de concevoir un lieu qui encourage de nombreuses possibilités de rassemblement, transcendant les différentes disciplines, du grand public à la communauté des chercheurs. Cela aide à communiquer les activités de recherche en cours, menant au partage des connaissances et à l’inspiration pour des recherches nouvelles et révolutionnaires.  Transparente et accueillante, la tour repose sur une base basse en forme d’étoile qui s’étend dans le paysage vers la ville. Elle contient des installations publiques et partagées, tels que des amphithéâtres, des salles de classe, une cantine, un laboratoire d’exposition, des salles de conférence et un café. Le foyer peut également être trouvé dans la base, où l’escalier d’entrée se dresse comme un meuble dans la pièce, avec sa surface en bois chaude qui vous invite à faire une pause sur les gradins surélevés. » expliquent ses concepteurs.

Ce socle permet de connecter les fonctions du complexe Panum existant à la tour Maersk tout en formant un lieu de rassemblement ouvert et dynamique par le biais de son espace central où les chercheurs, les étudiants et les invités sont amenés à se croiser. Une disposition délibérée des fonctions de la base assure de courtes distances par rapport à l’espace central, créant ainsi une plus grande interface entre les chercheurs et les étudiants qui se déplacent entre les différentes installations de la base. Le rez-de chaussée accueille également un parc urbain verdoyant propice aux échanges et aux rencontres.

Le complexe Panum existant, construit dans les années 1970, est considéré comme un chef-d’œuvre brutaliste de cette période. Les architectes de chez C.F. Møller, se sont référés à celui-ci notamment pour les couleurs et le rythmes de la façade.

L’aspect extérieur de la tour se caractérise par une structure en forme de grille pourvue de fenêtres de la hauteur des étages et équipées de 3 000 ailettes verticales en cuivre. Avec ce matériau, d’une durée de vie exceptionnelle et pouvant être recyclé, les architectes ont anticipé l’évolution esthétique du bâtiment dans le temps en commençant par une tonalité brillante qui deviendra brun foncé et acquerra une patine verte au fil des années. Outres ces changements chromatiques, la tour évolue aussi quotidiennement grâce à certaines de ses lames qui s’ouvrent et se referment automatiquement, en réponse aux rayons du soleil, tout en permettant à la lumière du jour de filtrer à travers des perforations à mailles fines. Ce système garantit une protection efficace contre la chaleur dans les laboratoires et permet à la tour de se classer ‘Low energy class 2015’. Par ailleurs, ce projet reconnu comme un des bâtiment de la villes parmi les moins énergivores, réutilise l’énergie dissipée, emploie un système de refroidissement respectueux de l’environnement, valorise la récupération des eaux de pluie pour les sanitaires et l’irrigation et utilise pas moins 1 500 m² de panneaux photovoltaïques.

À l’intérieur, et ce dans chaque étage, les fonctions de la tour sont reliées entre elles dans une boucle efficace, permettant de réduire les distances à parcourir et renforçant de ce fait les possibilités de travail en équipe.

Un escalier sculptural en forme de spirale continue relie visuellement et physiquement l’atrium ouvert aux quinze étages, créant un vaste espace tridimensionnel. À proximité de l’escalier, à chaque niveau, se trouve un « Science Plaza » ouvert et accueillant, servant de lieu de rencontre et d’espace commun pour les nombreux employés. La transparence du verre dans les volets en cuivre de la façade offre une visibilité extérieur à cet escalier en colimaçon et à la place des sciences ainsi qu’une vue spectaculaire et inspirante sur Copenhague.  

Photographie de © Adam Moerk, © Dragoer Luftfoto-BYGST

Best of 2017 : Bureaux et santé

Best of 2017 : Bureaux et santé

La revue Architectures CREE revient sur les constructions qui ont marqué l’année. Programme par programme, elle a sélectionné pour vous des réalisations qui ont émergé du paysage français, et vous en propose la relecture. Ci-dessous, notre best of 2017 dédiés aux édifices de bureaux et de santé. 

Brenac & Gonzalez : des façades à l’effet cinétique 1/3

L’agence Brenac & Gonzalez & Associés a livré trois édifices tertiaires qui se distinguent par leur peau miroitante et prismatique, à l’effet cinétique. Le premier d’entre-eux est constitué de caissons vitrés. La nouvelle façade vient envelopper le bâtiment tel un « manteau prismatique aux reflets mouvants et cristallins, scintillant au soleil » déclarent les architectes. Le second alterne bandeaux vitrées et résille constituée de tubes d’aluminium. Le troisième s’habille de prismes d’aluminium.

 

Centre de Recherche EDF à Saclay, ou de l’usage du cylindre

Francis Soler emprunte la figure du cylindre comme réponse au territoire plat et vide de Saclay, à la diversité de la programmation digérée dans un tout homogène, et à la nécessaire flexibilité. S’en suit un assemblage semblable aux rouages d’un mécanisme horloger, structurés de quatre pôles fonctionnels majeurs. Le cylindre devient le dénominateur commun, volume capable s’imposant comme un contenant, servi par une écriture identique. Un centre de recherche Saclay 1.0 aux règles sauvages qu’on ne retrouvera pas dans des projets futurs, quid de celui de l’agence LAN pour la construction d’une résidence étudiante face à l’école Centrale. Un cas d’école ?

 

Campus EDF à Saclay : empilement sur un plateau

« Au vu du territoire disponible, un tel programme aurait pu être morcelé » soulignent les architectes de l’agence ECDM. Mais c’est le concept inverse qui a été mis en œuvre, défendant l’idée d’un bâtiment unitaire, mixte et dense, à la consommation de terres arables. « Nous préférons l’empilement et la compacité à une nappe horizontale étendue » continuent-ils. Ainsi, la totalité du terrain disponible n’est pas phagocyté par l’architecture qui met en scène sa stratégie d’empilement. Le bâtiment principal laisse transparaitre en façade le programme qui s’étage en trois couches superposées ; matérialité des revêtements et motifs générés par le rythme des percements en constituent les signes distinctifs.

 

Béton empathique pour une maison d’accueil spécialisée

Ici, l’architecture de l’Atelier Martel est au centre du dispositif de soin. Suscités par une multitude de causes, les troubles épileptiques peuvent être déclenchés par une large série de facteurs, qui vont du claquement brutal d’une porte, à des conditions de lumières changeantes, au stress ou autre. L’architecture intérieure donne la priorité au lisse, à l’intégré, au mou. 100 m2 de tissés bicolores ont été réalisés par l’artiste Mayanna von Ledebur, d’après une photographie de nuages prise à la verticale du site. Elle s’est aussi chargée de la création du motif de creux appliqué sur les parois béton. À Dommartin-lès-Touls, on aurait vu les gens caresser le béton. La réconciliation du public avec le plus mal aimé des matériaux de construction serait-elle en marche ?

 

3 plans sur : Le Navire à quai de Brenac et Gonzalez

Paris 13e, s’installent un centre d’accueil de jour pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et une résidence pour personnes âgées de 62 lits avec jardin dédié. L’ensemble immobilier, conçu par l’agence Brenac et Gonzalez, affirme sa présence dans un quartier hétéroclite par un socle massif, qui s’étage en jardins suspendus jusqu’à former une arrête vive. La texture façon Corten de son béton le rattache à la brique des constructions alentour. Xavier Gonzalez compare volontiers cette figure de proue à un « navire rouillé immobile et définitivement à quai, possible métaphore de la vieillesse ». Triste image pour saluer la « naissance » de ce beau bâtiment.

 

La rédaction d’Architectures CREE

 

 

Béton empathique pour une maison d’accueil spécialisée

Pour un public de grands épileptiques, l’architecture peut-être une source de blessures. Des contraintes d’usage drastiques ont amené́ l’Atelier Martel à des solutions d’aménagement complexes et minimalistes, pour des coûts réduits laissant entrevoir la possibilité́ d’emploi dans d’autres programmes.

Focus paru dans CREE 376, p 144 à 149, en vente ici

Implantée dans le vaste territoire diffus de la métropole nancéienne, la maison d’accueil spécialisée (MAS) de Dommartin-lès-Touls s’insère dans une enceinte hospitalière de 50 ha créée par l’armée américaine pour les besoins de l’OTAN en 1951, puis transférée en 1969 au CHR de Nancy qui ferme l’établissement en 20071. Tournant le dos à l’hôpital Jeanne d’Arc et ses fantômes, le MAS est aux antipodes du gigantesque équipement existant, comportant 40 000 m2 répartis sur 21 pavillons pour un total de 1000 lits. D’une capacité d’accueil de 88 pensionnaires en chambre simple ou double, il se présente comme un bloc compact et fermé, de 60 mètres de côté, posé de plain-pied au sommet d’un coteau dominant une plaine vallonnée. Le terrain dégage une ambiance champêtre et bucolique, en dépit de sa proximité avec une grande friche médicale et la présence d’une zone d’activité en contre- bas. Plutôt comparable à un EHPAD qu’à un hôpital général, la MAS héberge sans limitation de durée une population souffrant de formes d’épilepsie résistantes à tout traitement médicamenteux. C’est un lieu de vie à part entière, comprenant chambres, salons, salles d’activités et de restaurant. Des associations de malades ont porté ce programme qui n’a que trois équivalents en France. L’élaboration du projet a été menée en concertation avec les médecins, malades et architectes, ce qui a permis de comprendre les besoins des occupants et d’adapter l’architecture en conséquence. Les résidents de la MAS peuvent connaître plusieurs crises par jour – entre 20 et 30 – qui ne se traduisent pas nécessairement par la grande crise convulsive, se manifestant, par exemple, par de courtes absences.

Éloge du lisse

Ici, l’architecture est au centre du dispositif de soin. Suscités par une multitude de causes, les troubles épileptiques peuvent être déclenchés par une large série de facteurs, qui vont du claquement brutal d’une porte, à des conditions de lumières changeantes, au stress ou autre. Le choix d’un site isolé, même s’il résulte d’abord de contraintes de disponibilité foncière, contribue à apaiser le résident. Ouvert avec parcimonie sur le monde extérieur, que l’on aperçoit depuis les salons, depuis certaines chambres ou au débouché de certains couloirs, la MAS développe un univers ponctué de patios, lieux immuables affectés à différentes activités : jardins, potagers, cours. Des baies vitrées coulissantes mettent en communication ces espaces avec les couloirs, les salles d’ergothérapie ou les restaurants. On peut aussi y accéder depuis les chambres ou les bureaux. L’épilepsie exposant aux chutes fréquentes, l’architecte doit aussi s’attacher à régler les nombreux détails prévenant les blessures occasionnées par ces chutes au sein du bâtiment. L’architecture intérieure donne la priorité au lisse, à l’intégré, au mou. Les plinthes sont placées dans des parois, comme les grilles de ventilation, les seuils surélevés sont bannis, les sols des patios réalisés dans un revêtement souple également utilisé dans les aires de jeux pour enfants. D’autres dispositifs spatiaux, plus ou moins visibles, découlent de ces contraintes : intégration du système de chauffage dans les faux plafonds, option préférée aux radiateurs saillants, gorges lumineuses, dégagement devant les chambres permettant l’ouverture des portes vers l’extérieur et non vers l’intérieur, où la chute d’un résident peut en bloquer l’accès. Bizarrement, les stores en bois intégrés à chaque baie restent autorisés, alors que l’on aurait pu croire que leurs réseaux de lignes serrées les auraient proscrits du centre. Il existe deux écoles dans l’aménagement des espaces à destination des épileptiques : l’une prône la protection maximale, l’autre souhaite conserver certaines aspérités, a n de familiariser les patients aux univers non médicalisés. La MAS de Dommartin se tient à mi-chemin entre ces deux possibilités. Si de nombreux dispositifs réduisent les risques pour les patients, l’impression générale est celle d’un espace normal, qui ne serait pas surprotégé par l’ajout de mousses dans les angles et autres éléments antichocs proéminents.

Un des quatre patios séparés par une circulation.

Plan du rez-de-chaussée

Doux béton

Conjointement au lisse, la continuité est privilégiée. Plutôt qu’un repérage démonstrative identifiant des différentes zones par des couleurs spécifiques, les architectes ont basé la signalétique sur un système de tapisseries au point d’Aubusson réparties aux endroits stratégiques de l’espace. Au total, 100 m2 de tissés bicolores ont été réalisés par l’artiste Mayanna von Ledebur, d’après une photographie de nuages prise à la verticale du site. Transformant régulière- ment son agence en galerie, l’atelier Martel a cherché à pousser plus loin l’intégration des œuvres à l’architecture. Mayanna von Ledebur s’est aussi chargée de la création du motif de creux appliqué sur les parois béton. Il s’agissait d’adoucir la dureté de la matière, de redonner au matériau une certaine sensualité. Développé avec l’aide d’une start-up parisienne, ces cavités atteignent une profondeur de 4 cm environ pour un diamètre maximal de 30 cm. Une matrice en silicone a été fabriquée en Allemagne à partir d’un contremoule usiné numériquement.

Tests de teinte de béton

Le motif béton a été inspiré à Mayanna von Ledebur par les stèles anthracite portant des inscriptions pré-cunéiforme. Pour suivre cette référence apparue 3000 ans avant notre ère en Mésopotamie, la teinte du béton en noir fut envisagée. Un béton rose s’approchant de la pierre locale a aussi été testé, mais c’est un gris, jugé plus neutre, qui finalement été retenu. Les tests sur le contre-moule ont permis d’éviter l’apparition d’effet de trame et de répétition, pouvant devenir sensible sur des murs atteignant parfois huit mètres de haut. A n de ne pas interrompre la matrice, le béton a été coulé en place, puis scié au droit des fenêtres, laissant apparaître l’épaisseur des parois : 30 cm, la largeur nécessaire pour supporter des dalles alvéolaires lancées de mur à mur, sans appui intermédiaire.

Moule en silicone, placé en fond de coffrage pour former le motif

En dépit de prestations non standard, le prix au m2 ne dépasse pas les 1500 € HT en surface de plancher, VRD comprise. Un coût contrôlé du fait de la stratégie de projet « incluant une approche globale efficiente sur le plan. Lors du développe- ment du projet, nous avons tendance à enlever des choses plutôt qu’à en rajouter » explique Marc Chassin. Du moins qui fait plus, une équation connue appliquée ici avec une sensualité souvent absente du minimalisme. À Dommartin-lès-Touls, on aurait vu les gens caresser le béton. La réconciliation du public avec le plus mal aimé des matériaux de construction serait-elle en marche ?

Le contremoule en fabrication dans le Start Up Nouvelle Fabrique

1.Les Américains étaient familiers du site depuis 1918. Pour un historique plus complet, voir « L’hôpital Jeanne d’Arc », par P. Labrude et P. Thiebaud, www.professeurs-medecine- nancy.fr/Hopital_ J_dArc.htm

Olivier Namias

 

Maison d’accueil spécialisée (MAS) à Dommartin-les-Touls (57) par Atelier Martel ArchitectesMaîtrise d’ouvrage : OHS de Lorraine Maîtrise d’œuvre : Atelier Martel architecte BET : Egis bâtiment. Collaboration artistique : Mayanna von Ledebur Mission Mobilier : Régine le Couteur Prototype contre- moule béton : Nouvelle fabrique Surface : 3 200 m2 Coût : 5,2 M €

Tous visuels courtesy © Mayanna von Ledebur 

3 plans sur : Le Navire à quai de Brenac et Gonzalez

3 plans sur : Le Navire à quai de Brenac et Gonzalez

A Paris 13e, s’installent dans un même édifice 5 équipements recevant du public : un café social, un local commercial, un cabinet médical de quartier, un centre d’accueil de jour pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et une résidence pour personnes âgées de 62 lits avec jardin dédié. Prenant l’angle de l’avenue de la porte d’Ivry et de l’avenue Claude Regaud, l’ensemble immobilier, conçu par l’agence Brenac et Gonzalez, affirme sa présence dans un quartier hétéroclite par un socle massif, qui s’étage en jardins suspendus jusqu’à former une arrête vive. La texture façon Corten de son béton le rattache à la brique des constructions alentour. Xavier Gonzalez compare volontiers cette figure de proue à un « navire rouillé immobile et définitivement à quai, possible métaphore de la vieillesse ». Triste image pour saluer la « naissance » de ce beau bâtiment.

Rencontre avec l’architecte et visite du bâtiment en 3 PLANS SUR


© Amélie Luquain / Joy Ruotte

 

 

Image à la Une : © Stefan Tuchila

Rénovation et extension du Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg

Rénovation et extension du Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg

Le Palais de la Musique et des Congrès (PMC) de Strasbourg, objet singulier au plan hexagonal datant des années 70, a fait l’objet d’une rénovation-extension. Les architectes Rey-Lucquet et Dietrich Untertrifaller l’ont enveloppé dans un péristyle d’acier.

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

Lancé en 2011, le projet de rénovation et d’extension du Palais de la Musique et des Congrès (PMC) doit permettre de recevoir à Strasbourg les plus grands congrès de France, replaçant la ville au rang qui était le sien quelques années auparavant. Outre l’agrandissement du Palais, il était urgent de changer l’image négative renvoyée par le bâtiment construit en 1974 par Paul Ziegler et François Sauer, et altéré lors de son extension en 1988. L’édifice paraissait trop marqué par son époque, doté d’un plan hexagonal et de façades massives composées de bandeaux de béton et de meneaux toute hauteur. Une mue devenait nécessaire, de la même manière qu’elle s’imposait à d’autres bâtiments obsolète des années 70 au plan polygonal et aux atours brutalistes : les tours du Pont-de-Sèvres à Boulogne-Billancourt ont été récemment rénovées par Dominique Perrault en Citylights ; l’Hexagone du campus universitaire de Luminy à Marseille conçu par René Egge est amené à être réhabilité par Rémy Marciano.

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

Objet singulier

Objet singulier posé dans un parc, le Palais de la Musique et des Congrès de Strasbourg tente de se rapprocher de ses voisins, qu’il s’agisse du parc des expositions ou des institutions européennes (la Cour européenne des Droits de l’Homme, le conseil de l’Europe et le parlement européen) dans une ambition de rayonnement international. Proche des hôtels, des transports en commun et du centre-ville, son emplacement justifie sa réhabilitation. Le groupement de maîtrise d’œuvre, en charge de la restructuration-extension, est constitué des architectes strasbourgeois Thierry Rey, Serge Lucquet et Olivier de Crécy et de l’agence autrichienne fondée par Helmut Dietrich et Much Untertrifaller. Après avoir vainement essayé d’aller à contre courant des règles édictées par le bâtiment, ils reprennent et assument le plan hexagonal qui détermine une trame structurelle triangulaire et contamine l’ensemble. Ainsi, l’extension dite PMC3 dessine un nouveau polygone et le bâtiment assure la cohésion de trois époques différentes, dont les volumes formellement similaires s’articulent autour d’un foyer et sont enveloppés derrière un péristyle.

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

 

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

pmc-strasbourg-Dietrich Untertrifaller_Rey-Lucquet

 

 

Entre un existant retricoté et des extensions remplies de vide, l’imposant et froid PMC, derrière ses colonnes contemporaines, prend des allures de palais antique d’un autre ordre.

Amélie Luquain

 

Fiche technique :  MOA : Eurométropole de Strasbourg. MOE : Rey-Lucquet et associés (mandataire), Dietrich | Untertrifaller Architectes. Chefs de projet : A.Vollmar, B. Hein, H. Walker, E. Delvoye. Localisation : Strasbourg, Place de Bordeaux Programme : extension et restructuration, mise en conformité sécurité et PMR. Zone Orchestre Philarmonique de Strasbourg (PMC1) : création d’une salle de répétition, de foyers de répétition, d’une salle pédagogique, de locaux administratifs. Zone Congrès (PMC2 et 3) : extension d’un amphithéâtre existant (900 à 1200 places), création d’un nouvel amphithéâtre de 530 places, d’un hall d’exposition de 3000 m², de 11 salles de commissions, de 5 salons, de locaux administratifs, agrandissement de la salle à manger (1900 m² – 1000 à 1600 places). Capacité : 14 780 visiteurs Surface : 58 000 m² dont 44 500 m² impactés par les travaux (32 500 restructuration et 12 000 extension) BET : structure et fluides : OTE ingénierie, Illkirch et Serue, Schiltigheim / HQE : Solares Bauen, Strasbourg / acoustique : Müller-BBM, Planegg / scénographie : W. Kottke, Bayreuth / paysagiste : Digitalepaysage, Imbsheim / économiste, pilotage : C2BI, Strasbourg / cuisine : Ecotral, Strasbourg / façades : CEEF, Remiremont Exigence environnementale : PMC3 : BBC RT2005 / PMC1, 2 existant : THPE Concours : 2011. Réalisation : 2013. Livraison : 2016

 

Courtesy Rey-Lucquet et associés (mandataire), Dietrich | Untertrifaller Architectes © Bruno Klomfar

La France vue de Venise, épisode 1/8 : les équipements sportifs et sanitaires

La France vue de Venise, épisode 1/8 : les équipements sportifs et sanitaires

Nous débutons notre présentation des projets français exposés à la 15e biennale de Venise par une série d’équipements. Pour faciliter la lecture et pour des raisons éditoriales, nous avons regroupé les projets par programmes, adoptant un parti-pris très différent de celui des commissaires du Pavillon, qui ont plutôt articulé leur propos autour de questions territoriales. Tous les textes entre guillemets sont tirés du catalogue de l’exposition. On s’y reportera pour mieux comprendre les positions des commissaires, ou pour prendre connaissance de l’ensemble des projets et études montrés à Venise, notre sélection ne reprenant que les réalisations exposées dans la salle Terreau. 

 

Les équipements sportifs témoignent de l’émergence des pratiques accentuant le coté ludique d’un exercice physique longtemps prisonnier du culte de la performance. Devenues moins compétitives, elles étendent leur fonction de socialisation au-delà de l’horizon du club, et semblent s’adresser à une population plus large. Des maîtrises d’ouvrages privées peuvent s’intéresser au secteur, aboutissant à l’implantation de programmes hybrides dans des espaces périurbains peu qualitatifs, comme l’étonnant Blok de l’agence MOA. Assurant par les soins le maintien d’un niveau de santé qui ne peut plus être atteint par l’exercice physique, les équipements à vocation médicale sont, avec les équipements sportifs, un rouage important du territoire. 

 

Salle de foot à deux « Blok », Bouches-du-Rhône

« L’architecture contemporaine n’a pas bonne presse. Si la commande publique limite les dégâts, qui ne fustige pas l’architecture privée qui massacre les entrées de villes ? Et comment le contester – malgré Venturi, Goulet, Koolhaas, Mangin ­–, etc ? (…)  Le projet s’intercale entre deux immenses écrans vitrés : le premier pour être vu. Le second pour voir. (…) À l’intérieur, les fonctions deviennent spectacle : en haut, un énorme aquarium vitré rempli de sportifs déchaînés. Au premier étage, notre théâtre met cette fois en scène une immense cuisine ouverte sur une largeur de plus de quinze mètres. (…) Le dispositif est assez puissant pour se passer d’une matérialité noble. Le Blok s’accommode ainsi des matériaux les plus simples, et transforme ses réseaux techniques apparents en ornement. Contexte encore. N’oublions pas que c’est à Marseille qu’a été inventé le « Brutalisme », par un certain Le Corbusier. »

[masterslider id= »93″]

Localisation : Marseille. Programme : Salle de « foot à deux » et snack. Architectes : MOA architectes. Crédit photo : Philippe Ruault.

 

Centre d’activités et de danse, Nord 

« Cette commande particulière a été réalisée à l’issue d’une consultation sans concours avec remise de prestations, sans programme et sans budget défini. (…) Le projet, qui avait initialement l’ambition de remplacer une école de danse installée dans une construction préfabriquée obsolète, est devenu un projet de vivre ensemble plus ambitieux pour la commune. Ce nouvel édifice joue du contexte, en se plaçant, au sud, au plus près des mitoyens pour dégager, à l’ouest, un jardin partagé avec deux autres écoles proches. Le recul ainsi créé permet aux trois salles de loisir de s’ouvrir par de larges baies sur un espace extérieur, encadré par un long mur périphérique. Ce mur cerne la nouvelle construction pour la mettre à distance des ensembles pavillonnaires voisins. »

[masterslider id= »95″]

Localisation : Quesnoy-sur-Deûle. Programme : Centre d’activités et de danse. Architectes : Hart Berteloot. Crédit photo : PM Rouxel

 

Equipement sportif de quartier « Futsal », Alpes-Maritimes

« C’est la pointe de Nice. L’extrémité. Quand on a glissé sous l’autoroute vers l’arrière pays, qu’on a longé la berge délaissée du Paillon et dépassé l’usine d’incinération, on est à l’Ariane. Un joli nom pour un lieu vilipendé. Au-delà, ce sont les villages de fond de vallée et de l’autre côté du fleuve, une voie rapide derrière des murs anti-bruit, puis la voie ferrée et la route. (…) Dans la ville dense, les rues orientées est/ouest cadrent les versants arborés des collines. Être à Nice, c’est se trouver entre minéralité et nature, pourtant dans les vallées, l’urbanisme « corridor » empêche la vue vers le paysage. Le futsal ancré perpendiculairement au fleuve et à la rue illustre cette nécessité de pouvoir laisser glisser le regard de la rue au fleuve, du fleuve aux collines. »

[masterslider id= »91″]

Localisation : Nice. Programme : Equipement sportif de quartier. Architectes : CAB architectes. Crédit photo : Aldo Amoretti

 

Vestiaire du stade, Gironde

« La toiture est un pliage en tôle ondulée d’acier blanc, une même enveloppe légère pour les deux bâtiments. Le mur de soubassement est un socle en béton, une assise solide en harmonie avec les gradins existants. Le creux central est un seuil à l’abri participant à la mise en scène de l’entrée et l’appel vers le terrain. La volumétrie simple de l’extension s’inspire de l’existant et propose une lecture unitaire des deux entités, le déjà-là et le nouveau venu, pour ne former qu’un seul bâtiment. »

[masterslider id= »97″]

Localisation : Floirac. Programme : Vestiaires sportifs. Architectes : Brachard de Tourdonnet. Crédit photo : Jean-Christophe Garcia

 

Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique « Le Home », Haute-Garonne

« Sur un « foncier abordable » acquis par l’APEAJ (Association pour l’Education et l’Apprentissage des Jeunes), le nouvel ITEP est projeté au cœur d’un site tailladé par des transformations urbaines brutales, un entre-deux livré à l’automobile, parfaite image d’un « paillasson de ville ». (…) Refusant les schémas d’organisation classique promus par l’éducation nationale – bâtiments autour d’une cour – le projet tend à isoler les fonctions afin de les rendre identifiables par des bâtiments autonomes et distincts, densifiant ainsi le parcellaire et rendant plus riche les espaces extérieurs. Ainsi organisé, le nouvel ITEP rassemble un groupe de sept bâtiments composant un ensemble de cours, placettes, jardin et cheminement où l’on se perd et découvre, effaçant la notion « d’institut » au profit de « hameau ». »

[masterslider id= »92″]

Localisation : Toulouse. Programme : L’institut thérapeutique éducatif et pédagogique. Architectes : Laurens et Loustau architectes. Crédit photo : Laurens et Loustau

 

Réhabilitation-extension d’un presbytère, Haute-Savoie

« Le presbytère construit durant la première moitié du XIXe siècle est rénové pour accueillir la maison médicale et le logement du prêtre. (…) L’intervention cultive l’attachement à « l’état des choses » : les pièces commandées et le plan en enfilade, les matières et les surfaces altérées et patinées, l’inclusion du neuf dans le palimpseste du passé, le jardin en tablier rabattu de la façade, le retirement et l’intériorité recherchée du jardin clos, l’effacement du volume de la salle communale au bord du jardin. »

[masterslider id= »94″]

Localisation : Thorens-Glières. Programme : Maison médicale, locaux paroissiaux, salle communale. Architectes : Guyard Bregman architectes urbanistes. Crédit photo : Guyard Bregman architectes urbanistes.

 

Maison d’accueil spécialisée pour épileptiques, Meurthe-et-Moselle

« Les contraintes économiques ont poussé l’Atelier à concevoir une méthode de travail qui se concentre sur l’essentiel : implanter un édifice à rez-de-chaussée, percer le volume de quatre grands patios, adoucir le béton brut par une matrice incurvée, parer les murs de tapisseries en laine colorée. Ces quelques décisions suffisent à flouter les frontières entre les mondes et à convoquer un cortège d’images qui complexifient l’univers du projet : c’est un hangar mais aussi un cloître, une maison, une place publique, une école, un terrain de jeu, un jardin. »

[masterslider id= »96″]

Localisation : Dommartin-lès-Toul. Programme : Maison d’accueil spécialisée pour épileptiques. Architectes : Atelier Martel. Crédit photo : Atelier Martel

 

Groupe scolaire, Loire-Atlantique

« L’apparition d’un hangar métallique dissimulant un « ventre » aux parois en terre crue au bord de l’ancienne école ne pouvait être partagée et comprise qu’à la condition que ce projet émane collectivement des esprits de tous les acteurs réunis pour imaginer leur école du futur. (…) Quoi de mieux qu’une école construite par des éco-bâtisseurs en formation : une école où apprendre à apprendre devient un jeu d’enfant ! La terre du site comme matière première pour l’ensemble des murs intérieurs en est le fil conducteur : la fabrication d’igloo pour les enfants est une invention née d’un processus de création en mouvement, de la concertation à sa réalisation. »

[masterslider id= »107″]

Localisation : Bouvron. Programme : Groupe scolaire. Architectes: Atelier Daubas Belenfant. Crédit photo : Bruno Belenfant

 

Citations et iconographies issues du Catalogue du Pavillon français, 15e exposition internationale d’architecture, la biennale de Venise. Nouvelles Richesses, Obras/Collectif AJAP14, Éditions Fourre-Tout, 2016

Mardi prochain 9 août, épisode 2 : la maison individuelle

A voir aussi : Prologue : voir la France à Venise

Gilles Perraudin : au-delà de la pierre, le bois

L’architecte Gilles Perraudin, militant fervent pour la pierre massive, a livré à l’été 2015 la Maison du Département à Voiron (Isère), utilisant principalement des matériaux locaux. Non loin de là, le Gymnase du nouveau collège, lieu-dit Martin Rey Chriens (Isère), est lui aussi le plaidoyer d’une architecture vernaculaire.  

Gilles Perraudin_maison du département_voiron
Gilles Perraudin_maison du département_voironInscrite dans un quartier en renouvellement proche de la gare, la Maison du Département, du haut de ses huit étages, occupe entièrement une parcelle dont le gabarit est contraint par la hauteur, l’alignement sur rue et la pente de la toiture. Empruntant ses références à l’architecture locale, laquelle s’identifie par ses grandes bâtisses traditionnelles, le bâtiment s’affirme par sa stature compact et sa forte présence urbaine.

Gilles Perraudin_maison du département_voiron

Son soubassement en pierre de Montalieu, extraite d’une carrière à proximité, supporte une structure porteuse poteaux poutres en bois massif (Douglas), novatrice lors de sa conception (2010). La façade tramée de mélèze se retourne en toiture, abritant la terrasse technique. A bien y regarder, la Maison renvoie aux constructions antiques et aux ordres de la Renaissance : soubassement, corps principal, attique.

Gilles Perraudin_maison du département_ voiron Gilles Perraudin_maison du département_ voironLe conseil général de l’Isère, maître d’ouvrage, avait pour programme un centre administratif destiné aux habitants, comprenant bureaux, services sociaux et salle de conférence.

Gilles Perraudin_maison du département_voiron
Salle de conférence

Gilles Perraudin a choisi un plan qui s’articule en trois bandes, avec deux rangées de bureaux en façade de part et d’autre d’un noyau de béton antisismique, regroupant circulations, sanitaires et fluides. Chaque bureau bénéficie d’un éclairage naturel et d’un brise-soleil mobile en bois, tandis que les couloirs sont éclairés Nord/Sud.

 

Gilles Perraudin_maison du département_ voiron
Plan RDC
Gilles Perraudin_maison du département_ voiron
Plan R+1

La Maison puise ses ressources dans celles du pays, agissant pour un développement local et durable, en faveur des circuits courts. Ce bâtiment passif dépasse de loin les normes BBC et son coût de construction de 4M. € HT, lui, ne dépasse pas les 1100€/m2.

 

Gilles Perraudin_maison du département_ voiron

De quoi rendre crédible l’idée d’un retour à l’âge de pierre, et vanter les vertus d’une économie locale !

Amélie Luquain

 

Maître d’ouvrage : Conseil général de l’Isère Maître d’œuvre : Perraudin Architecte Economiste : Gec rhône alpes BET structure : Anglade bois BET fluides : Thermibel VRD : P.V.I HQE : Hubert Penicaud Localisation : Voiron, Isère Surface : 3000 mCoût total : 4M euros HT

Courtesy Gilles Perraudin / Georges Fessy

Inauguration des Archives de Bordeaux

Alain Juppé, maire de la ville et président de la métropole, a inauguré le nouvel hôtel des archives de Bordeaux, conçu par l’agence belge Robbrecht en Daem, le 10 mars.

© Archives Bordeaux Métropole
Archives de Bordeaux

Déplacées dans un ancien entrepôt ferroviaire de Bordeaux (la halle des magasins généraux), situé sur la rive droite de la Garonne, dans la ZAC Bastide­, en raison de l’exiguïté de leurs précédents locaux, les Archives de Bordeaux remontent à la création de la commune par Aliénor d’Aquitaine, à la fin du 12e siècle.

© Archives Bordeaux Métropole
Archives de Bordeaux

Le nouveau bâtiment, conçu par l’agence belge Robbrecht en Daem, lauréate d’un concours international en 2010, permet de stocker, sur 8800 m², 13 kilomètres linéaires d’archives (registres, liasses, plans, gravures, photographies sur plaques de verre…).
Impressionné par la masse et l’alignement des boîtes d’archives, Paul Robbrecht a conçu un empilement de magasins (de grandes boîtes de béton), dont le décalage dessine une voûte au-dessus de la salle de lecture et dégage des galeries de circulation pour le personnel. Le bâtiment abrite une salle de conférences de 100 places et une salle de lecture de 40 places. L’aile basse des bureaux et salles d’exposition et de conférence forme un espace public entre place et jardin.

archives.bordeaux-metropole.fr

Astrid Avédissian

© Archives Bordeaux Métropole
Archives de Bordeaux
© Archives Bordeaux Métropole
Archives de Bordeaux
Archives de Bordeaux © Archives Bordeaux Métropole
Archives de Bordeaux © Archives Bordeaux Métropole
Un couvent transformé en centre des congrès à Rennes

Un couvent transformé en centre des congrès à Rennes

Choisie face à celles de Renzo Piano, Tadao Ando et Marc Barani, l’équipe d’architectes menée par Jean Guervilly restructure le couvent des Jacobins. L’ancien édifice religieux, propriété de Rennes Métropole depuis 2002, abritera un centre des congrès d’ici 2018.

Le futur centre des congrès de Rennes. © Guervilly
Le futur centre des congrès de Rennes. © Guervilly


Situé place Sainte-Anne, dans le centre historique de Rennes, le futur centre des congrès respectera l’architecture du couvent des Jacobins, construit au 14e siècle et classé monument historique. Restauré et agrandi, il accueillera – sur une surface utile d’environ 12 500 m², soit 15 000 m² de surface de plancher – un auditorium de 1000 places, un auditorium de 300 places situé dans l’ancienne église du couvent, une salle modulable de 600 m², 3000 m² de surface d’exposition, 20 salles de réunion modulables, un hall d’accueil de 300 m²… Des espaces ont été créés en sous-sol en creusant sous le couvent, dont la base a été fixée sur des pieux de terrassement. Le cloître est transformé en un jardin ouvert au public. Transformée en signal lumineux, la tour-clocher permettra de souligner l’entrée et l’imbrication de deux architectures : celle de la partie neuve et celle du couvent.

L’agence Perrot et Richard est intervenue sur la restauration de la partie historique. Alain-Charles Perrot, architecte en chef des monuments historiques, a notamment restauré le Grand Palais, l’Opéra Garnier, le théâtre de l’Odéon, le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État ; Florent Richard, architecte du patrimoine, a travaillé à la réhabilitation du collège des Bernardins, à Paris.

Démarré en 2013, après un an et demi de fouilles archéologiques, le chantier devrait s’achever en 2017. L’ouverture du centre des congrès est prévue en janvier 2018. L’enveloppe globale d’investissement (études préalables, provision pour fouilles archéologiques, frais de concours, travaux, études, équipements) est estimée à 107 millions d’euros. Le coût des travaux et des équipements scénographiques confiés à la maîtrise d’œuvre (Marché de SOGEA Bretagne) s’élève à 75 millions d’euros.

Construction-lesjacobins.fr

Astrid Avédissian

centre-des-congres-rennes-3
Auditorium de 1000 places © Guervilly
centre-des-congres-rennes-1
Auditorium de 300 places. © Guervilly
Inauguration de l’Hexagone Balard

Inauguration de l’Hexagone Balard

Le nouveau ministère de la Défense fait signe. Inauguré jeudi 5 novembre par le président de la République, il est le fruit d’un travail de sept années de longue haleine réunissant des grands noms de l’architecture.

 

Le projet Balard, nouveau ministère de la Défense

ministere de la Défense
Courtesy DICOD/ C.Lebertre

Synergie inter-armées

Lancé en décembre 2007, concrétisé en mai 2011, l’Hexagone Balard abritant le nouveau ministère de la Défense a été inauguré jeudi 5 novembre 2015 par François Hollande. Situé Porte de Sèvres, dans le 15e arrondissement, le siège des armées a vu emménager 10 000 personnes sur un terrain de 16,5 hectares. Les 300 000 m² bâti accueillent l’Etat-Major des Armées (EMA), les états-majors des armées de Terre, Marine et Air, la Direction Générale de l’Armement (DGA), les directions et services du Secrétariat Général pour l’Administration (SGA), ainsi que les locaux du ministre et son cabinet. Stratégiquement, ce gigantesque ministère a pour intérêt de mutualiser les services de l’armée, jusque là dispersés dans une douzaine de sites parisiens. Économiquement, il permet de rationnaliser les effectifs et l’organisation.

ministère de la défense
Courtesy DICOD/Armée de l’air

Trois entités majeures

Celui qui est déjà surnommé le « pentagone à la française », à l’instar du pentagone américain, dessine symboliquement un hexagone. La parcelle Valin, à l’Ouest, pensée par l’Agence Nicolas Michelin, rassemble le centre des opérations et le cabinet du ministre dans le bâtiment principal de 150 000 m². Sur cette parcelle, l’ensemble des bâtiments ont été démolis, à l’exception du bâtiment notable des frères Perret qui a été réhabilité. Pour la Corne Ouest, Jean Michel Wilmotte était en charge des quatre immeubles de bureaux locatifs, soit de 90 000 m². A l’Est, la Cité de l’Air a vu une dizaine de ses bâtiments détruits (10 000 m²), un bâtiment démoli et reconstruit (12 000 m²) et 110 000 m² de bâtiments réhabilités. Cette partie du projet a été pensée par Pierre Bolze des Ateliers 2/3/4. Un projet à plusieurs mains, pour lequel les présélections se sont déroulées sous la forme d’un concours en 2009 et les sélections finales de 2011 sous la forme d’un dialogue compétitif.

ministère de la défense
Courtesy DICOD/Armée de l’air

Une ville dans la ville

Encore plus qu’un centre névralgique des armées, ce ministère de la Défense est une ville dans la ville. En son sein, deux pôles de restaurations, une bibliothèque de consultation, un grand auditorium… Pour le bien-être des employés mais aussi celui des riverains, s’y ajoutent trois crèches, un centre sportif, une piscine et un centre de soins.

ministère de la défense
Courtesy DICOD/Laurent Zylberman, Graphix Images

Quelques prouesses architecturales

Le maillage des bâtiments permet une interconnexion des services. En toiture se déplie un origami de panneaux photovoltaïques, ce qui dote Balard de la plus grande toiture solaire de la capitale (5 600 m²). Les murs de béton sont conçus pour résister aux missiles. Les façades jouent sur des damiers en camaïeux colorés. Les cours intérieures, quant à elles, sont de véritables poumons reliés par des rez-de-chaussée transparents.

ministère de la défense
Courtesy DICOD/Laurent Zylberman, Graphix Images

Une architecture forte, marquée par son gigantisme, une signature dans la ville, s’élevant à un coût de 3,5 milliards d’euros.

 

Bouygues Bâtiment Ile-de-France, coordinateur, concepteur et constructeur

Bouygues Energies & Services, Thales, Sodexo, exploitation et maintenance

 

Amélie Luquain