La mutation du Whitney Museum

Ce jeudi 23 avril, le nouveau Whitney Museum dévoilait ses mystères à la presse. 

C’est un musée du XXI e siècle que nous révélait Renzo Piano lors de l’inauguration du nouveau Whitney Museum. Une migration et une mutation pour ce temple de l’art américain, qui multiplie ses surfaces d’exposition pour atteindre 4600 metres carrés sans compter les galleries outdoor, tout en s’inscrivant significativement dans le downtown, au bout de la High Line – promenade plantée qui mène au très trendy Meatpacking District, ancien quartier interlope. Un bâtiment qui n’est pas un geste architectural iconique dans le paysage, mais au contraire tout en confluences entre la  rue, l’Hudson river, et l’art. Selon Renzo Piano, l’expression qu’il préfère pour le décrire est une  « Plazza  » ( en précisant avec humour qu’il n’oublie pas ses racines italiennes) :  » quand nous avons construit le Centre George Pompidou, nous étions des « bad boys » … et nous  le sommes toujours!  » un clin d’oeil à cette référence où le spectacle est autant dans le musée que dans la vue vers l’extérieur :  » les gens veulent voir, se voir les uns , les autres, un musée, c’est un lieu d’interaction. Pour ce nouveau Whitney, nous voulions l’inscrire dans le présent tout en respectant son histoire. »  

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Photo : Nic Lehoux

Mais s’il est un lieu social par excellence, complètement ouvert et connecté à son environnement – depuis ses terrasses, on contemple aussi bien la  rue, des immeubles de bureaux, des toits aménagés comme la Statue de la Liberté ou l’Empire State Building – c’est un musée construit pour les artistes et les commissaires de par l’extrême modularité des salles, les possibilités d’éclairage étonnantes et l’absolue gestion à volonté de la lumière naturelle. Si d’extérieur il n’a  honnêtement rien d’impressionnant, ces blocs aux parois de verre qui semblent disposés dans un jeu surprenant, dissymétrique,  s’assemblent pourtant dans une fluidité et une fonctionnalité incroyables.  » Ensemble  » , mot d’ordre de cette présentation souligne un travail commun, la complicité architecte et commissaires dès le départ du projet, qui se ressent dans les détails du bâtiment jusqu’au titre  de l’exposition inaugurale  » America is hard to see », comme un message conviant à l’expérience, plus qu’à la contemplation.  Ouverture au public à partir du 1er mai.   

Nathalie Degardin

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Photo : Karin Jobst
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Photo : Nic Lehoux
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Photo : Nic Lehoux

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