L’Atelier des Lumières: une révolution scénographique 2.0 ?

L’art numérique joue un rôle de plus en plus important dans la conception des musées, des galeries et des espaces scénographiques. La perception et l’utilisation de l’espace évoluent en permanence. Situé dans une ancienne fonderie du XIXème siècle dans le 11ème arrondissement de la capitale, cet espace est le premier musée d’art numérique de Paris. A l’Atelier des Lumière, les oeuvres de  Gustav Klimt et Egon Schiele se côtoient sous formes de projections créant un univers enchanté aux couleurs incandescentes.Dans ce musée, les oeuvre prennent totalement possession du lieu et ne sont plus seulement des objet de contemplation accrochées à un mur, elles sont le lieu, le font vivre, lui donne une dynamique et une atmosphère. En résumé, elles prennent vie grâce au numérique. Il est donc intéressant de voir les enjeux émergent de cette démarche pour les architectes d’aujourd’hui et de demain.

 

Depuis Avril dernier, des oeuvres du XXème siècle sont ainsi mises en lumière grâce à une technique de projection sur des murs de 10 mètres de haut dans un espace de 3300m², le tout sous la direction de  Culturespaces , opérateur privé de musées et de monuments.

Ce lieu d’exposition a vocation à redéfinir notre expérience de l’art et à le rendre accessible à un plus large public par l’outil numérique. Une sorte de désacralisation de l’art 2.0 par le biais de la technologie.

« Ces expositions immersives peuvent être une introduction à la découverte de l’art pictural et un tel centre numérique faisait défaut à Paris« , explique Michael Couzigou, directeur de l’Atelier des Lumières.

 

« Les gens ne connaissent pas la culture comme ils l’ont fait par le passé« , expliqe Bruno Monnier, président de Culturespaces. « Les pratiques évoluent et l’offre culturelle doit être en phase avec elles. Le mariage de l’art et de la technologie numérique est, à mon avis, l’avenir de la diffusion de l’art parmi les générations futures. »

Le bâtiment dispose de trois salles d’exposition principales. Deux salles consacrées au peintre autrichien Gustav Klimt et à la peinture viennoise, avec des œuvres d’Egon Schiele et de Hundertwasser.

Une salle plus petite est réservée aux artistes émergents et présente des installations d’IA et numériques: « Nous voulons embrasser les artistes émergents sur la scène de l’art contemporain« , explique Michale Couzigou.

« Nous avons décidé de nous concentrer sur Gustav Klimt, à l’occasion du centenaire de sa mort, pour trois raisons: la variété de ses formes expressives, allant du classicisme au début de l’impressionnisme le mouvement artistique au tournant du XIXe siècle), sa renommée et le caractère poétique et romantique de son œuvre, que nous considérions comme un point de départ idéal », ajoute t-il. « Nous incluons également un court programme consacré au peintre et architecte Friedensreich Hundertwasser, influencé par le travail de Klimt. »

Une bande sonore de Wagner, Chopin et Beethoven, accompagne la visité grâce à un système de son « motion design » composé de 50 haut-parleurs.

« Il permet aux visiteurs de découvrir l’art sous un nouvel angle et par des expériences immersives. Nous combinons l’art classique et l’art numérique – je suis convaincu que le mariage de l’art et du numérique est l’avenir de la diffusion de l’art parmi les générations futures. Il est capable d’atteindre un public plus jeune et plus large que celui des musées traditionnels. Cette approche ne vise pas à remplacer les musées mais constitue une approche complémentaire de l’art »