En 1995, l’architecte espagnol Alberto Campo Baeza réalise la Maison Gaspar.  Celle-ci se trouve à Zohara, sur la côte sud ouest de l’Espagne, non loin de Cadix et de Gibraltar. Cette réalisation de 90 m² est une commande d’un client disposant d’un petit budget, souhaitant une habitation tournée sur elle-même. Il souhaitait quelque chose de clos et créant une réelle intimité.  C’est pourquoi un grand mur de 3,5 m de haut forme un carré autour de l’habitation. Cela intrigue, pose question. En effet, difficile de deviner ce qui se cache derrière cette enveloppe.  De 18 m de côté, elle n’est percée que d’une petite porte à un battant, sur la façade est.

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Photo : Hisao Suzuki
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Photo : Hisao Suzuki
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Photo : Hisao Suzuki

 

Depuis l’espace urbain, on ne distingue donc qu’une enveloppe lisse, blanche, et la toiture du projet qui dépasse légèrement. En plan, le projet s’inscrit dans un carré de 18 m de côté. Pour concevoir la Maison Gaspar, Alberto Campo Baeza instaure une trame, grâce à laquelle il détermine trois espaces rectangulaires de 18 m sur 3 m. Égaux en terme de surface, ils se différencient par leurs usages. Les parties latérales sont réservées aux espaces extérieurs. Ils s’accompagnent de quatre citronniers disposés de manière symétrique, et d’un bassin d’eau. Le patio Est est l’espace d’entrée de la maison. Celui qu’on retrouve à l’Ouest n’est accessible qu’en la traversant, lui donnant encore plus d’intimité.

 

Le rectangle situé au centre du projet est dédié à l’habitation, unique espace couvert. C’est sous cette sous-face que viennent se déployer les espaces intérieurs du projet. En recul du mur d’enceinte, ceux-ci bénéficient d’assez de lumière pour être habités. En son centre se dessine le salon et la salle à manger. Une première chambre se trouve au nord, et la suite parentale au sud. Le sol en pierre inscrit une continuité sur la totalité du projet, laissant l’intérieur glisser vers l’extérieur, et inversement. Alberto Campo Baeza réussit à instaurer de la poésie grâce à l’emploi de peu de matière, et pour un budget restreint. Le monochrome de blanc, aussi bien dans les patios que dans les pièces de vie dessine un espace reposant. La continuité visuelle créée grâce aux ouvertures symétriques donnant sur les patios amplifient cette sensation de sérénité et de contact avec l’extérieur.

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Photo : Raúl del Valle
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Photo : Raúl del Valle
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Photo : Hisao Suzuki

L’architecte avait donc pour défi de combiner intimité et intériorité tout en jouant avec les ouvertures pour apporter de la lumière. Pour cela,  ses armes ont été la lumière, l’ombre, les murs blancs, les arbres et l’eau.  Défi relevé ! La maison Gaspar a d’ailleurs permis à Alberto Campo Baeza de concevoir de nombreux autres projets, comme la Maison Guerrero ou encore la maison Ascencio.