COBE célèbre le mode de vie danois en plein cœur de la capitale avec Paper Island

COBE célèbre le mode de vie danois en plein cœur de la capitale avec Paper Island

En plein coeur du port de Copenhague, l’île de Paper IslandPapirØen  en danois, ou encore appelé Christiansholm ) a longtemps été un lieu industriel, puis un lieu désaffecté. Elle abritait de nombreuses halles marchandes, et servait principalement de stockage de rouleaux de papier, d’où son nom. Une fois les espaces délaissés, les habitants se les sont appropriés, et on y retrouvait des salles d’événementiels, un street food market apprécié des locaux et des touristes, ainsi que les locaux de l’agence d’architecture COBE.

 

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Afin de renouveler l’attractivité de l’île, et de générer de nouvelles activités en son sein, la ville de Copenhague lançait un appel à projets international pour la restructuration de l’île. La nouvelle programmation comprend, entre autre, la création de thermes, dont la pratique est courante dans les pays scandinaves, la création de logements, ainsi que le renouveau du street food market et des espaces événementiels. C’est l’agence COBE, véritable « habitante » de l’île qui remporte le concours en 2017.

 

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La mixité de programme en plein cœur de la capitale danoise

Le nouveau projet de Paper Island proposera 45 000 m² de programme. Cette île artificielle est reliée à la terre par un petit bras de terre, où piétons et vélos se croisent difficilement. Le projet de COBE facilite les accès, tout en conservant une circulation lente au sein de l’île. Les bains de Paper Island auront à la fois de nombreux espaces intérieurs, mais ceux-ci viendront se glisser en extérieur, jusque dans le bras de mer du port de Copenhague. Le projet instaure une dualité entre une périphérie tournée vers l’eau, et une intériorité végétale. Les halls, disposés de manière à créer un cœur de projet « vert », abriteront en leurs rez-de-chaussés, des espaces publics facilement appropriables. Des expositions, des défilés de mode, ou encore des concerts pourront y avoir lieu.

 

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Au dessus de ces espaces viennent se greffer les logements. La variété de typologie de ces habitations permettra sans doute de varier le type de population, permettant une mixité sociale au sein de PapirØen.  Certains profiteront même d’un accès direct à la mer, où kayaks et petites embarcations pourront accoster. Les habitants profiteront d’un cœur d’île verdoyant et intime, qui s’oppose à la promenade public qui se situe le long des berges. Le dessin des façades et des volumes s’est construit en prenant en compte les toitures à deux pans vitrés des bâtiments industriels présents à l’origine sur le site de projet, ainsi que les constructions en brique de l’on retrouve sur les terres voisines. En réinterprétant ces formes, le projet de l’agence d’architecture danoise COBE instaure un tournant contemporain à l’île de PapirØen. Dan Stubbergaard, directeur artistique de COBE, déclare que l’intention majeure du projet est bel et bien de « créer un lieu qui célèbre la culture de la ville et le mode de vie propre à Copenhague. »

 

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Début de la construction du port d’innovation de MVRDV à Hambourg, un projet à usage mixte de 70 000 m2

Début de la construction du port d’innovation de MVRDV à Hambourg, un projet à usage mixte de 70 000 m2

La première pierre de fondation du nouveau port d’innovation de Hambourg a été posée, marquant ainsi le début de la construction de ce plan directeur à usage mixte étendu sur environ 70 000 m2 dans le hub high-tech du sud de la Hanse. Conçu par MVRDV, le projet relie les typologies portuaires existantes à la dynamique urbaine du site dans le but de faire émerger une diversité architecturale fédératrice d’innovation. 

C’est en 2016, que MVRDV, en collaboration avec l’agence berlinoise morePlatz pour le groupe HC Hagemann – l’une des plus anciennes entreprises de construction en Allemagne avec une tradition et une histoire remontant à 1869 – avait remporté le concours pour la conception du plan directeur du projet Hambourg Innovation.Localisé sur les rives de l’ancien Harburger Schloss, le projet du Hambourg Innovation Port offre une certaine flexibilité programmatique répondant aux besoins futurs. En effet, le plan directeur se compose entre autres de 6 300 m2 d’espace hôtelier, 5 400 m2 de salles de conférence, 26 000 m2 de bureaux, 9 600 m2 de laboratoires, 7 100 m2 de recherche et 7 800 m2 de parking intégré. Selon MVRDV, «le projet offre une grille de 1,35m qui offre suffisamment de flexibilité pour changer le programme et permet aux entreprises de toutes tailles d’occuper les différents bâtiments». En somme, environ 60 000 m2 de surface brute seront édifiés sur plusieurs phases de construction avec la création de 2 500 emplois et l’expansion de l’Université de technologie de Hambourg (TUHH). Le parc d’innovation développé par HC Hagemann  ambitionne de faciliter la mise en réseau des entreprises et de la science afin d’offrir les meilleures conditions préalables pour la mise en oeuvre d’une scène dynamique de start-up.

La densité et la mixité programmatique du plan urbain proposé par MVRDV garantit le développement d’une nouvelle zone urbaine vivante. Un accent particulier est mis sur la diversité du projet, à la fois d’une manière esthétique et typologique. La stratégie de phasage permet de réaliser Hambourg Innovation Port en différentes parties, de mandater différents architectes pour les bâtiments et de modifier le projet, car le programme pourrait changer dans les années à venir.

« Une partie du plan est l’idée d’un espace public diversifié dans lequel chaque section a son propre caractère« , explique Jacob van Rijs, co-fondateur de MVRDV. « Il y a un parc, un boulevard, une place, des espaces partagés et une promenade au bord de l’eau qui invite les employés de bureau à participer à des réunions extérieures et à des déjeuners en plein air créant un quartier animé au bord de l’eau. »

Reliés grâce à des passerelles et des ponts, les quatre bâtiments auront un léger revêtement de façade donnant une apparence cohérente à l’ensemble du projet tout en préservant l’identité de chaque volume. De plus, certains toits seront aménagés et partiellement équipés de terrasses et de panneaux solaires. Le plan comprendra également une piscine extérieure «flottante», selon les architectes.

Durant la traditionnelle cérémonie marquant le début du chantier, en plus des plans, d’un journal quotidien et quelques pièces de monnaie, un mini-réacteur et un tube à essai contenant le matériau le plus léger au monde ont été posés dans la première pierre de l’édifice. L’achèvement de la première étape est prévue pour le printemps 2019.

Manufacture Audemars Piguet : le musée d’horlogerie, signé BIG, sort de terre !

 

C’est au coeur du site historique de la marque d’horlogerie Audemars Piguet que l’agence d’architecture danoise BIG intervient. Sur la base d’un concours dévoilé en 2014, l’agence conçoit l’extension du musée actuel, situé au Brassus, en Suisse.  Il s’agit d’y greffer une galerie d’exposition et des chambres d’hôtes. Le projet, toujours en construction, promet de faire parler de lui dans la Vallée des Joux, et au delà.

 

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© BIG

 

L’extension du site de l’entreprise familiale s’étend depuis les ateliers historiques de la marque créés en 1875. Dans la Vallée, les artisans horlogers travaillent les matières nobles et produisent des montres de luxe de haute qualité. Les traditions gardent un poids important à la manufacture Audemars Piguet, aujourd’hui dirigée par Jasmine Audemars.  Le projet, dirigé par BIG, réunira aussi différents acteurs :  HG Merz, Muller Illien et Luchinger & Meyer.

 

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© BIG
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© BIG
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© BIG

 

L’idée principale du projet est d’inscrire la galerie d’exposition dans une grande spirale. Le parcours muséal linéaire et continu s’inscrit dans ses courbes et se trouve en contrebas du musée actuel. Le hall d’entrée permet d’accéder à la spirale, à l’ancien musée, et également au programme d’hébergements. La déclivité du terrain est retravaillée afin d’asseoir la spirale dans une pente végétale. Cette dernière est également incisée par endroit pour y glisser les maisons d’hôtes qui seront également connectées à l’espace d’accueil.

 

La structure repose à la fois sur une série d’éléments verticaux métalliques, mais aussi sur des panneaux de verre structurel, qui parcourront la galerie d’exposition. Ainsi, les visiteurs pourront également profiter de la vue sur la vallée depuis l’intérieur. L’ensemble s’appuie sur un socle en béton, et sera recouvert d’une toiture acier. Celle-ci ondulera afin de dévoiler des espaces aux hauteurs variables à l’intérieur du bâtiment.

 

L’exposition mettra en avant près de 400 modèles de montres d’exception, intégrera une visite des ateliers, et reprendra l’histoire de l’horlogerie locale. Le projet se nourrit d’oxymores architecturale pour créer sa force de caractère. Entre légèreté et force de la Nature, entre présence locale et rayonnement plus vaste, entre espace contemplatif contemporain et détails d’horlogerie traditionnelle.

 

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© BIG
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© BIG

 

La Maison des Fondateurs est un projet qui résonnera dans toute la Vallée des Joux, et qui fera écho au savoir-faire présents ici depuis des siècles et se transmettant de génération en génération. Elle mêlera arts et sciences, design et recherches. Aujourd’hui, seuls 2 000 visiteurs et clients triés sur le volet ont la chance de visiter les ateliers et le musée Audemars Piguet. Même si ce projet d’extension compte doubler le nombre de privilégiés, visiter la Maison des Fondateurs restera bel et bien un privilège !

EP7 : une guinguette numérique en plein Paris conçue par l’agence RANDJA

Depuis quelques mois, le quartier de la Bibliothèque nationale de France est animé par  un nouveau projet signé par l’architecte Farid Azib de l’agence Randja. EP7, appelé également guinguette numérique, est un lieu de création, de restauration et d’inventivité architecturale. Composé d’une façade numérique le bâtiment propose une programmation éclectique pensée par l’équipe du Point Ephémère mêlant concerts, salons de jeunes créateurs, conférences, expositions et restauration.

©David Boureau

Le projet s’inspire de la philosophie du Point Éphémère, à qui la Ville de Paris a demandé de créer un café-concert dans le quartier de la BNF pour faire vivre la mémoire des bâtiments et des lieux tout en les transformant. L’action se concentre sur les façades-enseignes : pour les façades communicantes, des Split / Flap displays sont récupérés. Ces anciens tableaux d’affichage à défilement mécanique des gares permettent de créer un bâtiment architecturalement singulier et d’interpeller les usagers sur la mémoire du lieu, situé au-dessus des voies ferrées. Les displays se mettent en action, pendant une minute ou deux, toutes les heures pour faire apparaître des messages : « Ils annoncent un DJ de Berlin pour demain à 23 heures » !

©David Boureau

Pour intégrer au mieux le programme dans la ville et la réglementation liée au bruit, trois plate-formes de 80 m² chacune, libres de tout obstacle, dans le gabarit des 12 mètres autorisés, sont superposées et les circulations verticales (sas, vestiaire, cuisine, bureau…) sont positionnées latéralement comme écrans acoustiques des futurs logements. La terrasse accessible est intercalée entre le rez-de-chaussée et le deuxième étage, cadrée par les deux blocs de services et des panneaux acoustiques perpendiculaires à la façade. Les entrées et sorties se font par des sas ; la salle du rez-de-chaussée dispose de parois fixes vitrées doubles et pleines pour la continuité de l’isolation. La structure du bâtiment situé sur une infrastructure existante est métallique avec des planchers collaborants, afin de minimiser le poids et de répondre aux exigences d’un chantier propre.

©David Boureau

En réponse à la volonté du Point Éphémère et de la Ville de Paris de créer un lieu festif qui attire les Parisiens, le bâtiment est brut pour permettre une expérimentation artistique propre au lieu. Le traitement de la façade est un hommage au passé du territoire et à l’habileté de l’institution à transformer des lieux anciens en temples de la modernité.Ce projet de guinguette numérique est né de la volonté de la SEMAPA de créer un lieu unique, créatif dans ce quartier en devenir. Cette volonté l’oriente tout naturellement vers la riche expérience de plus de 20 ans d’Usines Ephémères, dans l’activation et l’animation de lieux insolites.

©David Boureau

Le programme a donc été soigneusement élaboré en étroite collaboration avec l’équipe du Point Ephémère.

« C’est sous le terme de guinguette que le projet désigne le café culturel. Loin d’être un anachronisme des deux siècles derniers, le vocable revêt bien la demande actuelle du quartier en termes de convivialité et de création de lien social. Certes, dans une guinguette, on y danse, on y boit mais surtout l’on s’y côtoie dans une mixité bienvenue. C’est un endroit de stabilité dans ce quartier qui apparaît aujourd’hui comme un espace de circulation.« 

©David Boureau

« Il nous semble donc important d’imaginer dans la structure même de ses façades, des murs média, des colonnes de pixels «sur mesure» appuyant architecturalement les lignes de force du bâtiment et permettant de relayer quantité d’informations.« 

©David Boureau

Le projet reprend les grandes lignes du programme souhaitées par l’exploitant qui le désirait comme un signal urbain, une architecture non formatée et cultivée…

©David Boureau

L’EP7, nom actuel de l’équipement tire cette appellation du nom de la parcelle, et fût employé dès la programmation. Il est souhaité comme « lieu singulier et mouvant, de culture et cultivé ». Il est voulu comme une île, qui « attire et soustrait », un lieu à part et différent.

« Un lieu qui se nourrit de son public, de ses échanges de ses rencontres… »

« Un lieu qui diffuse et rayonne (ses parois sont vectrices d’images et d’information). Tel Janus, comme le quartier d’affaires qui l’accueille, sur des rythmes inversés, la guinguette mute en fonction des heures du jour et de la nuit. Le lieu de tous les possibles ».

©David Boureau
©David Boureau
©David Boureau
©David Boureau

Le rez-de-chaussée est largement ouvert, sur l’avenue de France, sur la Place Jean-Michel Basquiat. Son sol, dans la continuité de l’espace public le prolonge jusqu’au sein de l’EP7. Les circulations verticales en nombre de deux sont excentrées latéralement pour répondre aux exigences de sécurité (établissement recevant du public ERP), pour les besoins de flexibilité (privatisations possibles avec des accès dédiés), pour améliorer les performances acoustiques. Ces deux « blocs » verticaux jouent un rôle tampon afin de protéger les logements à proximité des nuisances sonores. Enfin ce dispositif libère trois plateaux « libres » sur trois niveaux.

©David Boureau

Les parties techniques regroupant les réserves, les vestiaires et sanitaires l’espace scène, le bar et ses réserves se glissent sous les volées d’escaliers. Les circulations verticales accompagnent le visiteur aux niveaux supérieurs. Chaque palier est l’occasion d’échappées (larges baies vitrées) sur la ville…

©David Boureau
©David Boureau
©David Boureau

Le restaurant, implanté au dernier niveau, se donne à voir, et laisse entrevoir au sud sur la Place le vieux 13 -ème, au nord sur l’avenue, la Seine, le Tribunal de Grande Instance et la ville en devenir.

©David Boureau

Enfin, le troisième plateau : belvédère, solarium, lieu de détente ou de fête offre un espace inouï surplombant le parvis et l’avenue. Le programme rêvé « un lieu privilégié pour tous, imaginé telle une terrasse dans une médina imaginaire ».

©David Boureau
©David Boureau

Conscients et anticipant les futures plaintes pour nuisances…  Ses concepteurs ont intercalé cet espace ouvert entre le restaurant « perché » et l’espace polyvalent du rez-de-chaussée. Emmitonnés entre les parois des circulations verticales, du plancher bas du restaurant, les regards et les sons s’échappent canalisés vers l’avenue et la place.

©David Boureau

L’EP7, veut être vecteur de signes et de sens, d’informations et d’oeuvres, véritable lieu en mouvement, laissant transparaitre et affichant en grand sur des cimaises électroluminescentes les vibrations intérieures. Cette thématique du programme, « totem communiquant » engage considérablement l’architecture du bâtiment.

The XI premier projet résidentiel et hôtelier de Bjarke Ingels Group à New York 

De nouveaux détails concernant le premier projet résidentiel et hôtelier de Bjarke Ingels Group à New York ont été dévoilés. Intitulé « The Eleventh » ou « The XI », le projet, développé par le groupe de capital HFZ, comprend deux tours torsadées asymétriques réalisées en bronze et reliées à un skybridge. Les derniers rendus du projet montrent également l’évolution du design, présenté pour la première fois en 2016. 

Les tours conçues par BIG accueilleront un programme résidentiel mais aussi hôtelier en association avec l’opérateur d’hôtel Six Sens. Six sens New York sera situé dans la tour Est, qui comprendra en parallèle 87 condominiums de luxe avec des intérieurs conçus par les designers parisiens Gilles & Boissier. Tandis que la tour Ouest en contiendra 149, imaginés cette fois par Gabellini Sheppard Associates. Elle se composera  de simplexes et de duplex aux 5e et 6e étages, qui commenceront à 50 pieds au-dessus du niveau du sol pour offrir une vue sur la rivière Hudson. Le programme disposera également d’une gamme complète d’équipements avec notamment un espace privé de loisirs et de bien-être doté de son propre centre de remise en forme et d’une immense piscine accompagnée d’une verrière. Un salon à double hauteur, situé à l’intérieur du pont connectant les tours, accueillera une bibliothèque et un écran de cinéma rétractable mais également une salle de dégustation de vin privée avec un coin repas, un espace de restauration ainsi qu’un salon avec tables de billard pour des expériences culinaires et divertissantes. De plus, une salle réservée aux adolescents et une salle de jeux pour enfants permettront à ce projet de réponde à des enjeux intergénérationnels en offrant des espaces spécialement conçus pour chaque membre de la famille.

The XI premier projet résidentiel et hôtelier de Bjarke Ingels Group à New York

 «Les deux tours se transforment et s’adaptent à leur environnement et à l’autre lorsqu’elles s’élèvent du sol, se réorientant pour répondre à la ligne haute, la rivière Hudson et le quartier artistique environnant», déclare Bjarke Ingels. 

Bjarke Ingels explique que parce que les deux tours asymétriques étaient situées sur des parcelles différentes, l’une le long de la rivière Hudson, l’autre le long de la High Line, elles avaient différentes vues sur le district environnant et pouvaient potentiellement obstruer les vues des autres. Cela a été aggravé par les entrepôts le long de la rue qui bloquaient les vues vers le sud. «C’est pourquoi nous nous sommes ouverts», a-t-il poursuivi.

«Ainsi, la tour sur la rivière réduit son empreinte sur le sol et ouvre des vues directes pour que son voisin puisse regarder au-dessus de la rivière. Des tours qui se tordent dans des directions opposées, comme si, par une danse, dans une courtoisie mutuelle, elles amélioraient les conditions de l’autre. En retour, au sommet, l’autre tour diminue sa largeur, ouvrant des vues directes sur la tour de la rivière pour regarder la High Line et la ville. Au fur et à mesure que la tour se redimensionne, certaines fenêtres d’une façade vont de l’autre côté et vous finissez par couper tous ces coins, où les fenêtres migrent d’une partie du bâtiment à l’autre, donnant aux deux tours leur distinguée caractéristiques.»

Bjarke Ingels s’est inspiré des structures modernistes classiques de New York qu’il a combiné avec les caractéristiques des lofts de Chelsea. Ingels a ajouté: «En suivant les colonnes et la grille, le résultat est une sorte de composition qui est fondamentalement pratique et pragmatique, et qui la résout d’une manière presque poétique».

© Keshia Badalge

Situé entre la 10ème et la 11ème Avenue et les 17ème et 18ème rues de Manhattan, avec la High Line d’un côté, et la rivière Hudson de l’autre, The Eleventh profitera des nouveaux développements de la High Line, conçus par Diller Scofidio + Renfro et Field Operations. C’est le seul endroit où la High Line a une réelle manifestation sur le terrain, ses concepteurs ont imaginé un parc de sorte que les restaurants et les boutiques du sous-sol de The Eleventh se développeront naturellement dans la High Line. 

Une fois achevées, les tours seront d’environ 300 et 400 pieds, les plus hauts bâtiments de West Chelsea.

«The XI est un développement emblématique de Manhattan et un triomphe de l’architecture et du design, de la vie, de la culture et du bien-être», déclare Ziel Feldman, président et fondateur de HFZ capital group. «Nous sommes incroyablement fiers de collaborer avec une liste de visionnaires pour offrir une gamme impressionnante d’expériences résidentielles et récréatives qui n’ont jamais été disponibles en un seul endroit.»

Foster à Shanghai pour la Fondation Fosun

 

Depuis 2012, la Fondation Fosun s’attele à mettre en avant l’art contemporain. En 2016, elle a établi ses quartiers dans le Bund Finance Center, une architecture mouvante qui s’intègre dans un contexte dense d’une grande métropole mondiale : Shanghai. Réalisé par le cabinet d’architecture Foster + Partners et le studio de design Heatherwick, il s’agit d’un centre culturel, qui met en avant l’art contemporain et les liens qu’il tisse avec la culture chinoise traditionnelle.

 

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Une situation urbaine stratégique

La Fondation est située au croisement de la vieille ville de Shanghai avec le nouveau Centre des Affaires de la métropole. Le bâtiment permet de reconnecter ces deux quartiers de la ville. Son rez-de-chaussée perméable permet aux piétons et passants de se glisser à travers l’espace. Ainsi, l’espace urbain n’est pas interrompu. Le projet a aussi permis de connecter ces deux quartiers avec les abords de la rivière Huangpu, et de leur donner un nouvel attrait.

 

La Fondation Fosun met en avant l’oeuvre contemporaine, interactive et internationale. Elle organise de grandes expositions d’art, mais également des programmations d’ateliers pédagogiques. L’idée de créer un espace vivant pour le public est un atout majeur. Les espaces du programme permettent à la Fondation de déployer toutes ses cartes pour sensibiliser les jeunes et moins jeunes à l’art. Le Bund Finance Center est un lieu multi-culturel, où les espaces peuvent accueillir de nombreux types d’événements, de la grande conférence internationale à des petits comités d’associations en passant par des représentations artistiques ou des expositions. Un lieu multi-usage, où tous les types d’art peuvent se rencontrer.

 

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© Laurian Ghinitoiu

 

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© Laurian Ghinitoiu

 

Les espaces sont ainsi organisés : trois niveaux d’étages, et quatre niveaux sous-terrains forment un total de 4 000 m² de surface exploitable ! Le premier étage est un espace appropriable de 360 m². Le second et troisième niveau proposent chacun une grande salle de 570 m², la première d’une hauteur de 6,5 m de haut, l’autre de 3,2 m. La terrasse sur le toit de 600 m² est idéale pour accueillir des événements dont les hôtes pourront profiter de la vue sur les deux quartiers : le vieux Shanghai et le centre des Affaires. Cette terrasse accueille l’installation Counter Sky Garden de l’artiste japonais Tatsuo Miyajima, composée de plus de 300 petites lumières bleues, rouges, jaunes, vertes et blanches.

 

Une façade originale !

La particularité de cette architecture est sans aucun doute sa façade. Celle-ci est mouvante. Elle se compose de trois rideaux de tubes cuivrés, reprenant l’aspect du bambou, très symbolique dans la culture chinoise. Les trois panneaux se croisent, changeant ainsi l’apparence du bâtiment. Leurs déplacements ont lieu toutes les deux heures, durant quelques minutes seulement, et sont accompagnés de musique. Une architecture qui surprend ! Les tubes de cuivre sont suspendus depuis le toit. L’ensemble semble flotter au dessus du rez-de-chaussée. Ils renforcent la sensation de délicatesse et ajoutent une note de poésie au bâtiment. Cette façade instaure aussi une distance avec les parois vitrées et cache des coursives, accessibles depuis les espaces intérieurs.

 

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© Laurian Ghinitoiu
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© Laurian Ghinitoiu

 

Anne Vanrapenbusch

Rem Koolhaas inaugure Lafayette Anticipations à Paris

Comment créer un lieu inédit, en plein cœur de Paris, dans un bâtiment classé ? Comment faire pour que les volumes contemporains soient à la fois modulables et en harmonie avec le patrimoine existant, qui doit être respecté ?  Une question que l’architecte néerlandais Rem Koolhaas a saisie, et dont il nous livre une réponse avec le bâtiment de Lafayette Anticipations, en plein Paris.

 

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Photographies : Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti
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Photographies : Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti

 

Inauguré le samedi 10 mars dernier, les locaux de Lafayette Anticipations se situent en plein coeur du Marais parisien.  Ils s’inscrivent dans un ancien bâtiment industriel, en pierre. Classé, il s’accompagne de bons nombres de contraintes. Ce qui n’a pas fait peur à l’agence OMA, puisque, rénové à l’identique et conservant ses proportions d’origine, le projet promet de devenir un nouveau symbole pour l’empire Lafayette. Cela fait 5 ans, depuis 2013 et la création de Lafayette Ancipiation, que l’on attendait son ouverture. 3 ans après le début des travaux,  la réhabilitation de cet immeuble parisien par l’agence d’architecture OMA, et son architecte phare Rem Koolhaas, dévoile son architecture. Une architecture discrète mais radicale : invisible depuis la rue, mais marquante par sa verticalité une fois qu’on y pénètre.

Il ne s’agissait pourtant pas de construire un énième musée contemporain, dans une ville qui déborde de lieux culturels. La fondation n’est pas un écrin pur où l’on viendrait uniquement observer une collection. C’est une boite à outil pour les artistes d’aujourd’hui. Lieu pluridisciplinaire, Lafayette Anticipations mélange art, mode et design. Il se veut aussi lieu de rencontre et d’échange, de production et de création… Guillaume Houzé est aujourd’hui à la tête de ce projet. Arrière-arrière-petit-fils du fondateur des Galeries Lafayettes, il souhaite participer à cet engagement qui lie la création et le public, comme les Galeries l’ont toujours promu. Sa passion pour l’art, c’est une histoire de famille, que Guillaume Houzé tente de faire perdurer à travers ce nouveau concept. Souhaitant un lieu hybride, il fait tout naturellement confiance à Rem Koolhaas, habitué à la question de la pluridisciplinarité et de la modularité d’un espace.

 

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Photographies : Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti
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Photographies : Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti

 

Le rez de chaussée est ouvert au public, et fait le lien entre les rues Plâtre et Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie : un lieu de passage, qui favorisera, on l’espère, la rencontre entre la culture et le grand public. L’espace réhabilité de 2 200 m² comprend, sur quatre niveaux : des salles d’expositions, une boutique et un café. Le sous-sol est complètement destiné à la production : 400 m² de machines et divers ateliers, dédiés aux artistes et à la création artistique !

Le clou du spectacle ? La tour de verre et d’acier de 20 m de haut, que Rem Koolhaas a imaginé dans la cour intérieur du bâtiment. Il s’agit d’une structure métallique composée de 6 poteaux, sur lesquels sont fixées des crémaillères (tige métallique crantée) ainsi que 2 plateaux, qui seront modulables au grès des envies et des besoins artistiques. Chaque plateau peut être divisé en 2, donnant 4 plateformes mobiles. En tout, 49 configurations différentes sont possibles, afin que la tour s’adapte à la création, et non l’inverse !

 

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Photographies : Delfino Sisto Legnani and Marco Cappelletti

 

C’est finalement la contrainte du patrimoine classé qui a poussé OMA à penser autrement et à raisonner d’une manière différente pour la conception de ce projet. L’envie d’un espace de rencontre entre artistes et publics, entre expositions et productions, permettra sans doute de générer de la curiosité, et de mettre en valeur le travail réalisé par les artistes sur place.

Lafayette Anticipations,
9 Rue du Plâtre
75004 Paris

Anne Vanrapenbusch

Les bureaux et le logement de Dominique Coulon à Strasbourg

C’est à Strasbourg, un territoire à l’écart des enjeux de la métropolisation, mais pourtant en profondes mutations, que Dominique Coulon s’est implanté, imbriquant dans un même lieu son bureau et son logement.

Retrouvez ici l’intégralité du portrait filmé de l’agence de Dominique Coulon 

La ville de Strasbourg possédait un certain nombre de dents creuses, de terrains libres trop petits pour intéresser les promoteurs. En 2009, elle lance une consultation auprès des architectes afin de vendre et d’aménager ses parcelles. Au 13 rue de la tour des pécheurs, dans le quartier historique de la Krutenau, la surface au sol de 120 m2 est petite, mais cela n’effraie pas Dominique Coulon qui y voit l’opportunité d’y implanter son agence. « La contrepartie a un prix attractif, c’était de faire un bâtiment exemplaire engagé notamment sur des performances énergétiques élevées, l’utilisation de matériaux bio-sourcés et un projet de mixité. » précise l’architecte, dans une ITW filmée pour Architectures CREE datée du mois d’avril.

Se montrer ou se cacher

L’immeuble est une petite tour en bois brulé, du mélèze, une technique qui rend pérenne la peau du bâtiment grâce à la brulure du matériau. La façade masque l’imbrication des programmes. Le jeu des percements semble aléatoire, ne suivre aucun impératif fonctionnel et leurs différentes tailles brouillent la lecture des étages. Des stores de projection rajoutent une teinte colorée. Les bureaux sont légèrement en contrebas, de 80 cm par rapport au niveau de la rue.  « On a mis l’atelier de maquette devant les baies vitrées. Il y a quelque chose d’intéressant parce qu’on peut voir comment un bureau d’architecture travail. C’est une attitude, c’est une posture. Quand on fait ça, on est probablement plus enclin à dialoguer » assume l’architecte, influencé par l’attitude des pays nordiques.

Séparer ou échanger

Ce bâtiment est aussi un exemple de mixité, imbriquant dans un même lieu bureau et logement. « Pour moi c’est une chance d’habiter et de travailler dans un bâtiment qu’on a dessiné. Il y le logement, il y a le bureau. Tout ça fonctionne en harmonie. » explique Dominique Coulon. A la manière du Raumplan d’Adolf Loos, dans un jeu d’imbrication complexe, les espaces ont des proportions presque adaptées à leur fonction. Il n’y a pas de régularité dans les hauteurs de dalle. L’escalier du bureau est imbriqué avec celui des logements, séparé d’une maille de métal. Le bureau n’est finalement jamais fermé vis-à-vis des logements. « On peut imaginer des échanges, ce n’est pas une imbrication étanche entre les éléments de programmes » indique l’architecte. Le bâtiment se termine avec une toiture plate comprenant une terrasse avec bassin et jardin. Dans ces hauteurs, un volume de béton brut pivote de 10 degrés. Il s’autonomise par rapport à la masse noire du socle de bois et donne une lecture dynamique de l’angle._Amélie Luquain

 

Maitrise d’ouvrage : Privé Maitrise d’œuvre : Dominique Coulon & associés Architectes : Dominique Coulon, Olivier Nicollas, Benjamin Rocchi, Steve Letho Duclos BET Structure : Batiserf ingénierie BET Electricité : BET G. Jost BET Fluides : Solares Bauen Economiste : E3 Economie Programme : Bureaux, appartements Lieu : 13 rue de la Tour des pêcheurs, 67 000 Strasbourg Surface : SHON 500 m2 Coût : 1 320 000 € H.T Concours : 10 terrains pour 10 immeubles durables, novembre 2009 Livraison : septembre 2015

Entreprises : CBA (GO), CARCERERI (étanchéité), VOLLMER (menuiserie extérieure bois), KEMS plâtrerie, FALIERES (CVC), FRANK SANITAIRE, VEIT électricité, KERN (menuiserie intérieure bois), SIGWALD (serrurerie), HEINRICH SCHMITT (peinture), BALENA (piscine)

Photographes : Eugeni Pons, David Romero-Uzeda

Calais : l’école d’art au secours du centre-ville

 

Implantée en plein centre-ville de Calais, l’école d’art dit Le Concept, conçue par Arc-Ame, cache un programme mixte mélangeant l’enseignement et l’habitat derrière une façade cuivrée.

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Insertion

Anciennement à l’étroit dans un immeuble quasi insalubre, un centre d’animation artistique ouvert à tous les publics dit aujourd’hui Le Concept, école d’art du Calaisis, s’est vu contraint d’être déplacé. Inscrit dans un schéma urbain de revitalisation du centre-ville projeté par Arc-Ame – contraction d’architecture et aménagement – a été préféré à la périphérie une parcelle issue d’un remembrement complexe dans le quartier industriel Saint-Pierre : une surface désaffectée de grande distribution, en friche depuis une dizaine d’année, située au croisement des quatre principaux boulevards, en face du centre commercial Cœur de Vie. L’école, également conçue par l’agence Arc-Ame, symbolise le renouveau du quartier, respectant l’équilibre et les échelles du contexte dans lequel elle s’insère ; seule sa façade cuivrée est pensée comme un signal, faisant appel depuis la rue.

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Transparence

A l’ancien bloc monolithique, Arc-Ame a préféré un édifice en verre, dont la toiture ondulante en cuivre enveloppe le bâtiment jusqu’à se dématérialiser en un rideau tissé en façade. Le hall d’accueil, totalement ouvert sur la rue, assure une percée visuelle jusqu’aux jardins, engendrant une relation étroite entre la ville et le cœur d’îlot. Dépourvu de points porteurs, il devient un espace de médiation, servant de salle d’exposition modulable et polyvalente sur sa double hauteur. La transparence était un des points clés du projet : « elle représentait un défi dans un site urbain ultra-dense avec un programme extrêmement contraint, où elle était impossible à imaginer au départ. C’aurait été une évidence à la campagne, mais pas dans cet îlot que recouvrait totalement un bâtiment en friche, sans aucune lumière naturelle. Nous avons eu l’idée d’occuper l’îlot de façon différente, de creuser le bâtiment pour créer des patios et des jardins », précisent Carole Vilet et Laurent Pezin, architectes associés d’Arc-Ame.

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Les plafonds servants dans les ateliers sont constitués de panneaux radians, baffles acoustiques et éclairages suspendus sur fond noir. Pour un aspect « atelier de travail », le mobilier est en bois d’apparence brut, réalisé sur-mesure, avec toujours la prédominance des courbes

 

Œuvre d’art ?

A la demande d’une architecture pensée comme une œuvre d’art, formulée par la maîtrise d’ouvrage, les architectes répondent par des références artistiques, considérant que l’architecture se distingue des autres formes d’art par sa dimension spatiale. En premier lieu, l’espace a été voulu d’un blanc neutre, telle une toile blanche, afin de laisser libre cours à la créativité des élèves et des enseignants et surtout à l’appropriation. Dès lors, dessins et peintures recouvrent les murs, tandis que les sculptures nous sourient à travers les baies vitrées. Quand aux matériaux, ils s’inspirent, selon les architectes, des différentes formes d’art : « nous avons souhaité que le choix des matériaux exprime la vocation de l’école : être une vitrine au service de multiples disciplines artistiques. Le cuivre travaillé qui recouvre la façade et la toiture, à la convergence entre sculpture, peinture, gravure et architecture, est à ce titre le meilleur reflet de l’ambition artistique du projet architectural. (…) Et ce cuivre tissé fait écho à l’enseignement du tissage, l’une des activités dispensées au sein de l’école. Quant au béton texturé, en opposition avec la patine lisse du cuivre, il se rapproche de la sculpture. Un dialogue s’établit entre le cuivre précieux et lisse et le béton matricé, plus brut. » La maille en façade devient quant à elle un élément structurant du projet : tantôt rideau offrant une lumière douce et tamisée dans les ateliers, tantôt écran, support d’évènements lumineux animant la ville.

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En façade principale, la maille de cuivre servant de filtre à la lumière naturelle (50% d’ouverture) et d’écran pour des projections lumineuses, est en aluminium anodisé teint, plus léger que le cuivre. Préfabriquée, elle est arrivée en une seule pièce sur le chantier, puis déroulée le long de la façade. Des poutres butons reprennent les charges.

 

Mixité

Si l’école est une entité autonome, elle forme un ensemble architectural avec les 25 logements sociaux, posés sur sa toiture, accessible de façon indépendante depuis une rue adjacente. Arc-Ame a en effet mené de front la réflexion sur les deux programmes, afin d’assurer leur unité architecturale. Ces logements sont une superposition de T3 ou T4 en simplex ou duplex, chacun étant traversant et disposant d’une terrasse orientée plein sud. Ils sont accessibles par des coursives donnant sur le cœur d’îlot, c’est à dire sur le jardin central de l’école, les patios plantés et les toitures engazonnées, conçus par l’agence de paysage Babylone.

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Objet singulier du centre-ville de Calais, l’école, depuis le parvis, appelle autant qu’elle sait se faire discrète, participant à la revitalisation du centre-ville plutôt que de privilégier l’expansion périphérique.

 

Amélie Luquain

 

 

Fiche technique

Maîtrise d’œuvre : Arc-Ame. Programme : Réalisation d’une école d’art de 16 classes et 25 logements sociaux. SDP : 5650 m2. Entreprise générale : Rabot Dutilleul Construction. Ingérop Nord-Ouest BET TCE ; BET acoustique AVA; paysagiste Agence Babylone. Cout des Travaux : 10,43 M€ HT. Livraison : juin 2015

 

Courtesy Arc-Ame / Michel Denancé

Immeuble LESS par Vincent Parreira

L’Atelier d’Architecture Vincent Parreira a récemment livré un équipement sportif et 69 logements à proximité des quais de Valmy (Paris 10e). Entre densification et diversification programmatique, l’opération se distingue de prime abord par ses boîtes encastrées en façade. Visite en images d’après le reportage photos de Luc Boegly.

 

LESS AAVP Parreira canal saint martin

Prenant position le long du passage Delessert et tenant l’angle de la rue Pierre Dupont –à deux pas du canal Saint-Martin, ancienne desserte industrielle devenue lieu de promenade – s’élève une opération mixte comprenant un équipement sportif et 69 logements sociaux par l’Atelier d’Architecture Vincent Parreira. Celle-ci entend croiser l’échelle industrielle, encore présente au travers de quelques bâtiments d’envergure, à l’image de la cité Clémentel, avec l’échelle intime du logement.

LESS AAVP Parreira canal saint martin

Implanté sur la dernière parcelle libre du quartier, un bucolique terrain vague, l’immeuble vient densifier les lieux tout en diversifiant les activités, la mixité programmatique étant une obligation inscrite au PLU. Les 69 logements, identifiés en façade par le motif des loggias, reposent sur la toiture du gymnase : une série de portiques franchissant plus de 20 m de portée, dont les poutres forment des refends au premier niveau et déterminent la trame des voiles porteurs supérieurs.

LESS AAVP Parreira canal saint martin

Une longue coursive métallique surplombe un jardin conçu par l’atelier Roberta en cœur d’îlot, dessinant un paysage en soi. Écartée de 5 m de la façade arrière, elle autorise des accès individualisés aux logements tous traversant. Chacun est doté d’une loggia encadrée de mélèze, la boite permettant la lecture des logements depuis la rue et les différentes profondeurs assurant l’intimité vis à vis des voisins. A R+1, une terrasse paysagère commune est posée sur le socle du gymnase, face au cœur d’îlot. Sur rue, l’équipement public est habillé d’une résille métallique qui filtre la lumière, pour ne pas gêner la pratique sportive dans le gymnase et la salle de danse et tamiser l’exposition des sportifs du regard des passants. A contrario, l’escalier qui descend au gymnase semi-enterré multiplie les transparences tous azimut. Ainsi, l’opération ménage des zones intimistes tout en multipliant des transparences et des porosités visuelles, au risque que tout un chacun ne soit pas isolé de la vue de l’autre. Rue, ville, passant, cœur d’îlot, voisin, tout se voile et se dévoile tour à tour au gré des déplacements.

Amélie Luquain

 

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Lieu : 4-14 passage Delessert / 10-12 rue Pierre-Dupont 75010 Paris. Programme : construction d’un ensemble de 69 logements sociaux et d’un gymnase (1 442 m2). Maîtrise d’ouvrage : ICF La Sablière. Assistance à maîtrise d’ouvrage sites et sols pollués : Letourneur Conseil. Maîtrise d’oeuvre : AAVP Architecture – Vincent Parreira (architecte mandataire). Bureaux d’études : Économie du bâtiment : Bureau Michel Forgue. Bureau d’ingénierie des structures : EVP. Bet fluides & SSI : Louis Choulet. Bet hqe : Oasiis. Bet acoustique : Altia. Paysagiste : Atelier Roberta. Coûts travaux bâtiment : 14,87 M€ HT. Surface de plancher : 6 445 m2. Superficie terrain : 2 135 m2. Certifications : Cerqual (logements), Certivea (gymnase), Plan Climat Ville de Paris

Calendrier : Concours en janvier 2010. Début de chantier en janvier 2014. Livré en avril 2016

 

Courtesy AAVP / Luc Boegly