Dans le cadre de la triennale de la National Gallery of Victoria de Melbourne, l’artiste contemporaine avant-gardiste Yayoi Kusama a révéléla sa dernière exploration sur l’oblitération, intitulée Flower ObsessionConnue pour ses installations participatives hautes en couleur, cette fois, la célèbre artiste japonaise Yayoi Kusama a troqué ses habituels pois pour des fleurs. L’installation a commencé avec une pièce relativement normale, simplement meublée et a été rapidement détruite par un «virus» constitué de fleurs rouges.

© Eugene Hyland

Ce travail interactif est en référence à l’une des premières expériences de Yayoi Kusama avec l’infini. L’artiste explique cette obsession par les hallucinations qu’elle a depuis son enfance durant laquelle elle dessinait pour échapper à ses visions qui la terrifiaient et les matérialiser. En effet, un jour, alors qu’elle était très jeune, ses yeux d’enfant se sont intéressés à une nappe ornée de motifs de fleurs rouges lui provoquant des hallucinations où l’intégralité de la cuisine était recouverte de ce motif floral.

© Eugene Hyland
© Eugene Hyland

« Tout a commencé par des hallucinations. […] Un jour, après avoir vu, sur la table, la nappe au motif de fleurettes rouges, j’ai porté mon regard vers le plafond. Là, partout, sur la surface de la vitre comme sur celle de la poutre, s’étendaient les formes des fleurettes rouges. Toute la pièce, tout mon corps, tout l’univers en étaient pleins. Et à cet instant, mon âme a été effacée… Ce n’était pas une illusion mais la réalité elle-même… » raconte Yayoi Kusama.

© Eugene Hyland
© Eugene Hyland

Flower Obsession recrée un intérieur domestique parsemé de fleurs factices et recouvert d’autocollants de fleurettes rouges. Chaque visiteur est invité à coller sa fleur dans l’espace. Naturellement, les visiteur ont afflué vers cette installation, espérant apercevoir ce que Kusama voit. Fleur après faux-fleur, ils ont détruit l’espace, couvrant des canapés, des toilettes, des fenêtres, des plafonds, et des colonnes avec une répétition rouge incontournable. À l’issue des quatre mois d’exposition, la pièce « disparaît » sous toutes ces fleurs, illustrant le concept d’oblitération exploité par l’artiste. Une immersion bien fleurie qui fait perdre tout repère aux visiteurs et qui inscrit l’architecture de la pièce comme support de l’oeuvre artistique de Yayoi Kusama.

© Eugene Hyland
© Eugene Hyland
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