Le nouvel Apple Store de Macao par Foster + Partners, un havre de paix minimaliste où se mêlent technologie, design et nature

Foster + Partners vient de dévoiler son nouveau projet pour l’incontournable marque à la pomme croquée. Le tout récent Apple Store situé à Macao, le Las Vegas de la Chine, est un savant mélange entre un design minimaliste, nature et technologie.

Implanté sur une esplanade entourée de fourrés denses de bambous, l’Apple Store se compose d’une façade réalisée en pierre et composite de verre, ainsi que d’un atrium central végétalisé grâce à une mini bambouseraie. Les couches de verre sont recouvertes par de la pierre très mince, créant l’illusion d’un mur solide laissant passer la lumière.

Foster + Partners compare cet effet à une lanterne en papier ou à un vitrail, ajoutant  « nous voulions créer une oasis de paix« .

Pour la conception de cette lanterne technologique, Foster + Partners a collaboré avec Sir Jonathan Ive, responsable du design de la firme américaine.

La lumière chaude émanant de l’extérieur est destinée à fournir un contraste avec les lumières froides des éclairages et des appareils.

« Nous voulions créer quelque chose de très pur et simple – un bâtiment magnifique et élégant qui complète les sons, les images et les couleurs de Macao, tout en incarnant un sentiment de clarté et de quietude », a déclaré Stefan Behling chef de studio de Foster + Partners.

« Le design crée deux espaces distincts, l’un à l’intérieur et l’autre à l’extérieur, empreints d’un sentiment de beauté authentique découlant de l’utilisation innovante de matériaux naturels. »

L’intérieur a été conçu comme l’inverse spatial de la place, avec un «bosquet» de bambou croissant au centre de l’espace. Les feuilles de bambou poussent vers l’étage supérieur, à travers une percée de forme carrée dans le sol.

On retrouve également un écran de bambou enveloppant l’extérieur du bâtiment.

La lumière du jour pénètre dans le bâtiment par des lucarnes installées en toiture mais aussi grâce à des puits de lumière linéaire éclairant l’escalier de pierre menant au premier étage.

 

Photographies de Nigel Young .

Critiques et histoires d’eau : la revue de presse du 5 juillet 2017

Critiques et histoires d’eau : la revue de presse du 5 juillet 2017

Adélaïde la laide – Pavillonneurs contre websurfer – les fuites dans l’oculus – l’Angleterre réhabilite le PoMo d’Outram – Renzo Piano malmené à Cagliari – Apple, un campus circulaire et nombriliste : la revue de presse du 5 juillet 2017

 

La laideur d’Adélaïde

Beaucoup de prétendants au titre de bâtiment le plus laid d’Adélaïde, capitale de l’Australie-Méridionale. La compétition lancée par un journal local a permis de repérer les belles têtes de vainqueurs : de nombreux hôpitaux, un nouveau tribunal «et même le palais des festivals d’Adélaïde, qui a figuré dans la liste du bâtiment le plus laid du monde dressé par le journal britannique The Telegraphe au début du mois». Mario Dreosti, représentant de l’institut des architectes australiens, s’est fait l’avocat de ces bâtiments décriés : « j’ai toujours pensé qu’un immeuble vaut bien plus que sa façade. Un bâtiment dont vous pourrez ne pas apprécier l’esthétique peut fonctionner très bien, et peut offrir aux gens un excellent logement ou un environnement de travail fabuleux – nous devrions nous en souvenir lorsque nous évaluons et commentons l’architecture». S’il est entendu, le conseil sauvera peut-être les logements étudiants du 231 Waymouth Street – un clone ultra perforé de la Zollverein School de Sanaa – de la vindicte publique.

Via Adelaide Now   

 

Les pavillonneurs américains aiment la liberté d’expression

Zillow, promoteur immobilier américain spécialisé dans la maison Merlin locale, un type de pavillon gonflé aux hormones désormais connu sous le sobriquet de McMansion, n’en pouvait plus d’être moqué sur internet par Kate Wagner, étudiante en acoustique et animatrice du site McMansion Hell. Sur ses pages, Wagner surcharge les photos de ces villas de commentaires ironiques et critiques, en utilisant à l’occasion des images représentant les productions de Zillow, qui a engagé une action légale pour faire fermer le site. Devant le tollé des internautes, mobilisé via twitter, et l’engagement de l’Electronic Frontier Foundation, une ONG qui milite pour la liberté numérique et la liberté d’expression, le promoteur a dû faire machine arrière. « Nous avons décidé d’abandonner toute action juridique à l’encontre de Kate Wagner et de son site. (…) Nous n’avons jamais eu l’intention de fermer McMansion Hell, ou pour cela sembler attaquer la liberté d’expression de Kate Wagner. Notre démarche procédait d’un excès de précaution envers nos partenaires — les agents et vendeurs qui nous ont confié les photos des maisons de leurs clients ». Wagner a gagné, mais devra retirer les images venant de chez Zillow, ce qui risque d’amoindrir le potentiel comique du site. Et en France, pas de site www.enferfrancobelge.com ou cauchemardephoenix.net ?

via Archpaper 

Zillow dépose sa croisade juridique contre McMansion Hell. (McMansion Hell / Image via domain.com.au)

 

Et pourtant, elle fuit

Les détracteurs de la Canopée des Halles, et notamment tous ceux qui blâment les fuites de cette couverture pourraient-ils se consoler des déboires de l’«Oculus », pôle multimodal de 4 milliards de dollars conçu par Calatrava ? « Il y a plus de fuites qu’entre les russes et l’administration Trump », ironise Archpaper, qui accuse l’autorité portuaire, gestionnaire du bâtiment, de déni total de réalité devant ces malfaçons. « Il n’y a pas eu de fuite cette semaine dans l’Oculus », a affirmé le porte-parole du maître d’ouvrage. Et pourtant « nous l’absorbons et la drainons. C’est beaucoup de travail. Non-stop, a déclaré au New York Post un des « serpilleurs » du bâtiment. Les gens ont des accidents. Comme lors du dernier jour de pluie, une personne a failli se casser le cou », relate un employé à la maintenance. La victime en question, une femme, descendait des marches quand elle a glissé sur une flaque d’eau. « Les gens glissent et se font vraiment du mal, parce que vous voyez, ce sont des sols en marbre ». Petit conseil à Calatrava, dont les bâtiments sont souvent sujets aux fuites : la prochaine fois, prévoir des sols en éponge.

Via Archpaper 

L’Autorité portuaire est dans le déni de son Oculus qui fuit. (Courtesy Harvey Barrison/Flickr)

 

Eau de PoMo

C’est un temple étrange et bariolé, un mixte de style Aztèque et Greco-Romain, avec au centre de son fronton une turbine de réacteur. Construite entre 1986 et 1988, cette station de pompage extravagante a été dessinée par John Outram, un architecte postmoderniste un peu oublié de ce côté-ci du Channel. Elle fait partie d’une commande pour trois stations de pompage passée à la barbe de Margaret Tatcher, qui ne voulait pas que de l’argent public soit dépensé dans ce type de projet. Rogers et Grimshaw réalisèrent les deux autres stations de pompage. Ils ont connu une notoriété mondiale, mais Outram tient sa revanche, puisque son « Temple des tempêtes » vient d’être élevé au grade II — qui distingue les édifices particulièrement importants ou d’un intérêt spécial — par le service des monuments historiques anglais. C’est le symbole « d’une nouvelle vague d’inventaire qui couronne une ère d’esprit et de fun en architecture », explique le critique d’architecture du Guardian Oliver Wainwright, qui voit dans l’équipement un des nombreux bâtiments d’Outram méritant l’inscription. Pour redonner du souffle à son roman national, l’Angleterre du Brexit sera-t-elle conduite à se pâmer devant le PoMo ?

Via The Guardian

Nous avons eu beaucoup de plaisir et de jeux … La station de pompage John Outram de classe II * sur l’île de Dogs de Londres. Photographe : James Davies/Historic England Archi

 

Renzo et Liberto, architectes dans l’eau

À Milan, les idées de Renzo Piano guideront la restructuration du Politecnico, l’université dont il est sorti diplômé en 1964 avec un travail portant sur la «Modulation et la coordination modulaire». Le projet, à 65 millions d’euros, sera exécuté par l’agence ODB architects. Salué à Milan, Renzo Piano est outragé à la faculté d’architecture de Cagliari, en Sardaigne. Une étudiante l’a jeté dans la fontaine pour faire enrager une de ses camarades de promo, et s’est ensuite glorifiée du fait sur un intranet de l’établissement. « Le recteur de l’université Maria del Zompo s’est tout de suite inquiété de l’état de Renzo Piano – le chat mascotte de la faculté d’architecture ». Ce Piano n’était qu’un félin, mais l’histoire a pris le caractère de drame national, et l’étudiante en question s’est confondue en excuse sur le net, affirmant regretter infiniment cette situation. Comme si cela ne suffisait pas à jeter l’opprobre sur les architectes, on apprend que dans la prochaine saison de «Une Vie», télénovela espagnole que s’apprête à diffuser la cinquième chaîne italienne, le couple vedette Rosina et Liberto se baigneront nu dans un lac. Scandale, car Liberto est un étudiant en architecture, et il a menti à sa mère sur ses études, loin d’être aussi avancées qu’il veut bien le prétendre. Les architectes et les histoires d’eau : un nouveau chapitre qui pourrait enrichir l’exposition que la Cité de l’architecture consacre à cette figure professionnelle.

Via  il Giorno, YouTG et Blasting News 

 

Pomme empoisonnée

Le nouveau siège d’Apple est l’objet de toutes les admirations, surprenant jusque dans ses moindres détails : « (le bâtiment) possède les meilleures poignées de porte. Elles sont faites de rails d’aluminium façonnés par fraisage à haute précision, fixés aux portes de verre sans boulons visibles », rappelle Dan Winters dans les colonnes de Wired. Verre courbe bombé pour conduire la pluie, arbres résistant aux sécheresses, etc. Le bâtiment de 5 milliards de dollars rassemble le meilleur, tout simplement. Sauf qu’un bâtiment vit aussi avec son extérieur, rappelle Winters. Dès lors que l’on adopte un point de vue contextuel, le bâtiment est rétrograde, autocentré, méprise la ville qui l’entoure et le monde en général. L’impact sur l’environnement est calamiteux, affirme Winters, qui pointe du doigt les déplacements induits par la localisation du bâtiment, la faiblesse des contributions de l’entreprise aux finances locales, le choix de non-mixité fonctionnel de la firme à la pomme comme son inaction en matière de construction de logements, un secteur frappé par une flambée des prix doublée d’une pénurie depuis sa mise sous pression par les entreprises de Silicon Valley. Un problème tel que Google prévoit de construire 10 000 logements avec son nouveau siège. Pas Apple, qui favorise par son attitude le règne du tout voiture. « La compagnie aurait pu doubler les fréquences des trains. Elle aurait pu construire un pôle de transport à Cupertino, qui, contrairement à Mountain View (Google) et Palo Alto, en est dépourvu. Ce n’était pas une question d’argent », explique le rédacteur en chef d’un journal local, rappelant que la firme de Steve Jobs dispose d’un trésor de 250 milliards de dollars en cash. « Qu’aurait pu construire Apple ? Quelque chose de plus haut, entouré de bâtiment mixte ? Cupertino ne l’aurait jamais permis. Mais en laissant de côté le problème de forme, le meilleur, le plus brillant des designers (Johnatan Ive) et des architectes (Norman Foster) du monde auraient pu essayer quelque chose de nouveau. Au lieu de produire à un bâtiment ressemblant à un nombril, pour après passer son temps à le contempler ». Dis-moi où tu habites….

Via Wired 

Photos DAN WINTERS via Wired

 

Olivier Namias