Morphogenesis : la British School de New Delhi

Morphogenesis : la British School de New Delhi

Basée à New Delhi, l’agence Morphogenesis fait petit à petit parler d’elle en Europe. Récompensée pour sa vision et son engagement, elle joue un rôle important dans l’évolution du paysage architectural indien. Retour sur la British School, un projet ambitieux alliant modernité et tradition !

A la tête de Morphogenesis le couple Rastogi, composé de Manit et Sonali, dirige depuis 1996 une équipe qui compte aujourd’hui plus d’une centaine de collaborateurs.

Espace récréatif, espace de transition

Le parti pris architectural

Sur les traces de l’ancienne université au sud-ouest de la capitale indienne le nouveau campus de la British School, livré en 2016, est organisé selon une grille. A chaque unité programmatique est ainsi associé un module, auquel répond nécessairement un vide à savoir une cours. Une fois ce principe établi, il s’agit pour Morphogenesis de comprendre les différentes nécessités du projet, de les hiérarchiser pour ensuite simplifier le dessin d’origine.

L’enjeu environnemental

Cours ombragées

En Inde comme ailleurs la question environnementale, inévitablement liée à la production architecturale, est un vrai sujet. Prise en compte par Morphogenesis dès les premières phases de conception du projet, elle trouve ici des résolutions volontairement simples et ne dépendant pas de recours mécaniques. L’objectif principal étant d’optimiser les apports pour  limiter les dépenses.

La grille à l’origine du projet par exemple est organisée de manière à ce que la grande majorité des cours profite de l’ombre tout au long de l’année. Les façades, plus ou moins poreuses, apportent une réponse différente en fonction de l’orientation ou des nécessités programmatiques. On privilégiera pour les salles de cours des ouvertures nombreuses au nord et à l’ouest afin de bénéficier d’une lumière relativement homogène, tandis que l’on évitera le plus possible les ouvertures plein sud. Autant de dispositifs que de méthodes passives traditionnelles sont mis à profit afin de tempérer l’environnement et optimiser la consommation d’énergie.

Une personnalité indienne forte

Le jaali de Morphogenesis

Fort d’une grande richesse culturelle traditionnelle, le studio Morphogenesis tire de l’étude approfondie du contexte  un enseignement lui permettant de répondre de la manière la plus juste possible. En s’appropriant par exemple certaines techniques ou certaines formes de l’art indien comme le jaali (écran de pierre sculpté, perforé), ils renouent avec l’architecture traditionnelle et la transposent dans une nouvelle contemporanéité. L’association de la même manière, d’espaces récréatifs aux espaces de transition est inspirée des traditionnels chaupals  (lieux de rassemblement extérieur).

Lieux de rassemblement

Les exemples sont nombreux !

Le studio de Manit et Sonali Rastogi joue également de cette appropriation du vocabulaire architectural traditionnel pour revendiquer la capacité sociale du projet. La British School de New Delhi est avant toute chose un lieu de rencontre et de partage de la communauté universitaire.

 

 

 

 

Deuxième édition pour le Trophée Béton Pro !

Deuxième édition pour le Trophée Béton Pro !

A l’occasion du lancement, jeudi dernier, de la deuxième édition du Trophée Béton Pro, nous avons assisté à la conférence animée par Philippe Trétiack,  Béton : le grand écart, du brutalisme à la décoration.

Initiative lancée en 2016 par Bétocib, CIMbéton et la fondation EFB, le Trophée Béton Pro imaginé par les architectes Claire Barbou et Judith Hardy récompense tous les deux ans les meilleures réalisations architecturales en béton construites en France.

 Organisée autour de Philippe Trétiack, à la fois journaliste et architecte, la conférence explore dans le parcours des différents invités la question du béton aujourd’hui. Qu’il s’agisse des architectes Marc Barani et Eric Lapierre, du designer Patrick Norguet ou encore du photographe Cyrille Weiner, il est avant tout question d’évoquer une recherche transversale basée sur l’expérience du matériau.

L’occasion, à l’image du concours, de non seulement sensibiliser un large public à l’architecture béton avec la mise en valeur de réalisations contemporaines, mais également de mettre en évidence les performances innovantes du matériau. L’objectif étant de faciliter le dialogue entre les équipes et de favoriser le développement d’une réflexion architecturale innovante pour l’utilisation du béton.

Inscriptions jusqu’au 30 juin 2019

Pour s’inscrire et retrouver toutes les modalités de participation au concours rendez-vous sur http://www.trophee-beton.com

 

 

Géométries sud, du Mexique à la terre de feu

Géométries sud, du Mexique à la terre de feu

 De l’art populaire à l’art abstrait, l’exposition Géométries Sud, du Mexique à la Terre de Feu rassemble quantité d’oeuvres de la période précolombienne jusqu’aux productions les plus contemporaines. Du 14 octobre 2018 au 24 février 2019 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.  

Quelques semaines après le retentissant succès de l’exposition Freeing Architecture, la Fondation Cartier revient avec un tout nouveau décor aux couleurs riches et variées de l’Amérique Latine. De la céramique à la peinture corporelle en passant par la sculpture, l’architecture ou la vannerie, l’exposition dont le propos se veut transversal, célèbre la richesse et la variété des motifs, couleurs et figures dans l’art latino-américain.

L’architecture mise à l’honneur !

Au rez-de-chaussée le bolivien Freddy Mamani, la vénézuélienne Gego ou encore les paraguayens Solano Benítez et Gloria Cabral démontrent la modernité trop souvent négligée de l’art architectural latino-américain.

S’ouvrant sur une salle de bal spécialement transposée pour l’occasion par l’architecte bolivien, les couleurs de l’exposition explosent nous plongeant dans l’esprit des fêtes populaires andines.

Dans la grande salle les paraguayens, lauréats du lion d’or de la Biennale d’Architecture de Venise en 2016, imaginent une oeuvre monumentale basée sur le principe de répétition. Utilisant leurs matériaux de prédilection, le béton et la brique, ils conçoivent des modules aux lignes géométriques prononcées oscillant habilement entre plein et vide, et rendant la rencontre avec les oeuvres de Gego d’autant plus surprenante.

L’artiste vénézuélienne joue en effet elle, de l’infinie possibilité de la ligne pour créer ses oeuvres réticulées dont la spatialité passe nécessairement par la transparence.

Géométries Sud

De la même manière que la géométrie préside à l’architecture, l’exploration des motifs géométriques constitue le trait commun de la majorité des oeuvres présentées à l’étage inférieur de la Fondation Cartier.

Les toiles modernistes de Joaquín Torres García et les sculptures néo-concrètes d’Hélio Oiticica trouvent dans les photographies de Pablo López Luz, dans les peintures de Guillermo Kuitca ou dans l’installation d’Olga de Amaral, toutes liées aux formes de l’architecture précolombienne, un reflet inattendu. Des artistes rares et longtemps oubliés sont également mis en lumière ; ainsi, les toiles de paysages urbains quasi abstraits d’Alfredo Volpi et les photographies de peintures murales du Nordeste brésilien d’Anna Mariani sont l’expression du raffinement formel des cultures populaires.

Spectacle assuré dans ce parcours d’oeuvres monumentales et colorées.

 

 

Du 10 au 20 octobre : la Biennale d’Architecture et d’Urbanisme de Caen

Du 10 au 20 octobre : la Biennale d’Architecture et d’Urbanisme de Caen

« Faire battre le coeur des villes », c’est le pari fou de la 5ème édition de la Biennale d’Architecture et d’Urbanisme de Caen. 

Renouveler la pensée urbaine et encourager à la réflexion sur la mutation des villes, voila l’ambition de la biennale. Articulée autour de l’exposition « Inventer la ville…dont vous êtes le héros », cette 5ème édition est consacrée aux centres-villes. Un thème qui interpelle tout un chacun !

Au programme, rencontres, films, débats, expositions ou encore ateliers, le tout avec pour seul objectif de « faire battre le coeur des villes ».

Près d’une vingtaine d’architectes, d’urbanistes et de spécialistes sont ainsi attendus pour exposer leur travaux et débattre avec le public. Parmi eux Jean Paul Viguier, Alexandre Chemetoff ou encore Corinne Vezzoni, qu’on ne vous présente plus ! 

La bibliothèque d’OMA, le Dôme de Bruther Architectes et bien d’autres lieux de l’agglomération se transformeront à cette occasion en espaces d’échange et de partage entre visiteurs et professionnels. Une manière d’appréhender les lieux autrement et de redonner, tout simplement, l’envi de ville.  

Soirée d’ouverture et inauguration de l’exposition « Inventer la ville…dont vous êtes le héros » le mercredi 10 octobre 2018 au Pavillon à Caen. 

Pour plus d’informations :

www.insitu-caen.com

S’il te plait : l’architecture est une formule de politesse !

Archicrée est parti à la rencontre de S’il te plait, un groupe de jeunes architectes talentueux composé de Pierre-Loup Pivoin, Mathilde Redouté, Lilit Sarkisian, Bernard Touzet, Louis-Thomas Coupier, Thomas Enée, Théophile Péju, Nina Pestel, Raphaël Saillard et Lucas Stein. Par le travail des formes, des couleurs, de l’espace et des différents sens, ils oeuvrent à apporter une touche d’onirisme dans leurs projets. A chaque nouveau défi, ils essaient de coupler une démarche lyrique puissante en lien intime avec une recherche matérielle et structurelle. Cette invitation au rêve c’est déjà concrétisée sous des formes riches et diverses, par le biais d’expositions, de performances artistiques: Paris Design Week, Archiculture, Shyriaevo Biennale… De conceptions de bars et de restaurants ou de propositions pour des logiques urbaines innovantes inclusives: Wagon Mouche, Paris Périphérique, Parking Archeology…

Pourriez vous nous présenter S’il te plait ? Pourquoi ce nom ?

Lilit Sarkisian : Nous avons créé S’il te plait en 2015, nous étions encore étudiants à l’école d’architecture de Nantes. Nous pensions l’architecture de la même manière et nous faisions souvent des projets ensemble. Nous nous avons eu l’idée de lancer un collectif pour participer à des concours. Pour le nom nous voulions quelque chose qui ne laisse pas indifférent et qui suscite la curiosité des gens.

Bernard Touzet : Avec ce nom il y avait aussi une dimension internationale en assumant un côté « french touch ». Souvent les noms d’agence ce composent de 3 lettres et l’idée de départ était de transformer S’il te plaît en STP mais au final on ne le fera surement jamais.

Pierre-Loup Pivoin : Pour nous S’il te plait ça signifie aussi que l’architecture est une formule de politesse

Comment définiriez-vous l’approche du collectif ?

Mathilde Redouté : Nous sommes plus un groupe de pensée qu’un collectif, qui est un terme assez réducteur en soi. Nous essayons de repenser les choses à chaque fois. Nous nous questionnons principalement sur ce qui entoure le projet. Pour nous la question revient à voir la ville différemment que ce soit Paris ou n’importe quelle autre ville.

B : Je pense que le mot collectif n’est pas forcément réducteur. Nous n’étions pas intéressés d’avoir une approche collective globale dans le sens où tout le monde pense de manière assez figée. L’idée était plutôt d’un groupe avec des membres comme un accélérateur de projets. L’architecture ne se fait pas seule, c’est un travail qui se fait à plusieurs et c’est très difficile de trouver des gens avec qui travailler. Avec un petit groupe cela permet d’avoir un noyau dur. Nous défendons vraiment l’idée d’une pratique collective qui ne soit jamais une pensée unique avec un leader.

PL : L’idée, comme dit Bernard, c’est de mettre en place un accélérateur de projets avec un groupe composé de personnes qui à la base s’entendent bien entre elles et qui peuvent avoir un dialogue autour de sujets d’architecture qui les intéressent. Il peut, par exemple, y avoir une commande pour un concours que l’un d’entre nous propose au groupe et les intéressés formeront une équipe de 2 à 5 personnes. L’important est d’avoir toujours des membres pour répondre à une commande qui nous intéresse.

Le petit Comité

Pour vous quels sont les enjeux du métier ?

M :  Je pense que dans le métier il y a une différence entre la pensée et la pratique. Ces deux parties sont désormais autonomes. Avant l’architecte devait tout savoir faire alors qu’aujourd’hui il est possible de sectionner ces parties.

B : L’architecture d’aujourd’hui est cantonnée dans des domaines très spécifiques à des questions très réduites liées par exemple à la façade d’un bâtiment. L’enjeu de demain serait de venir étendre ces domaines de réflexion et apporter de l’architecture dans tous les domaines de la société aussi bien dans la communication, le design, les arts, le graphisme, mais également à une échelle urbaine ou financière. C’est dans ces domaines vastes que le futur de la pratique architecturale a un rôle à jouer.

L : Personnellement, je pense que l’architecte est un généraliste. Il apporte le savoir-faire dans des domaines différents comme l’administration, la gestion, l’économie. Nous n’apprenons pas cet aspect du métier dans les écoles d’architecture.  Il faudrait expliquer aux jeunes étudiants en architecture que le métier d’architecte n’est pas seulement poétique. Il y a énormément de phases à maîtriser et chacune d’elles est importante. On est réellement architecte à partir du moment où l’on est capable de mener un projet de A à Z.

PL : Être architecte n’est pas forcément quelque chose de matériel, cela nécessite une première réflexion c’est-à- dire que si on limite l’architecte à la simple tâche de conception de façade, de gestion d’interface il va être limité et même dépassé par des machines qui aujourd’hui sont des outils pour nous  et qui pourraient rendre l’architecte obsolète. Son vrai rôle est d’être dans l’innovation et la réflexion. Notre groupe est composé d’architectes mais nous avons des contacts dans plusieurs domaines.  Par exemple pour Le Festival des architectures vives il était important de diffuser des odeurs qui rappellent notre projet. Nous avions un « nez » dans nos contacts qui a créé un parfum spécialement pour notre oeuvre. Pour nous c’est vraiment important de s’avoir s’entourer de personnes avec qui collaborer.

FAV Montpellier : Forme sauvage
FAV Montpellier : Forme sauvage
FAV Montpellier : Forme sauvage
FAV Montpellier : Forme sauvage

et le BIM ?

L : Pour moi le BIM n’est pas de l’innovation ! On commençait déjà à y penser depuis 20 ou 30 ans. Je ne suis pas contre le BIM mais ce n’est qu’un outil ou ne fait pas d’architecture avec le BIM. Il facilite les choses mais il ne reste qu’un outil et je trouve qu’aujourd’hui il est dommage de penser que l’architecture de demain sera créée par le BIM.

B : Derrière la question du BIM se pose la question des données en architecture. Qui capte les données des maquettes BIM, qui les gère et les administre, qui a la responsabilité de l’erreur ? De nouveaux métiers comme les BIM managers sont créés en interne des grosses agences. Pour notre génération c’est très important de savoir faire du BIM car c’est devenu un moyen d’être recruté plus facilement. Je trouve que les nouveaux outils et la technologie font évoluer le métier grâce notamment à de nouveaux matériaux ou de nouvelles façons de construire. C’est un métier très technologique. C’est par les technologies que l’on trouve l’innovation et que l’on construit à des échelles délirantes. Les nouvelles technologies amènent de nouveaux programmes architecturaux et urbains. La course technologique se fait dans tous les sens et l’architecte doit être dans cette course !

Lauréats de l’édition 2017 de l’accélérateur de projets urbains et architecturaux FAIRE Paris, parlez nous de votre projet « wagon-mouche ».

PL : Nous sommes partis du constat que la ligne 6 est l’une des plus vieilles lignes de métro de Paris avec un charme particulier et une grande partie en extérieur proposant des vues sur Paris assez intéressantes notamment avec des lieux symboliques de la ville. Même les parties souterraines passent dans des quartier relativement intéressants. Nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait d’un excellent moyen de visiter Paris pour un touriste en prenant la ligne 6 d’un bout à l’autre de la ville, pour y découvrir les monuments essentiels à travers ce parcours. Nous avons donc pensé à transformer l’un des wagons de cette ligne afin de l’adapter au tourisme sur l’idée des bâteaux mouches qui remontent la Seine et ainsi en faire un « wagon-mouche ». Le projet serait accompagné, en extérieur, de renseignements sur les édifices croisés et, en souterrain, de projections sur les parois des tunnels pour montrer ce qu’il se passait en surface, comment le métro s’est construit… Un moyen de valoriser également la communication de la RATP.

B : Il y avait aussi une dimension patrimoniale puisque la ligne 6 est en train de changer ses métros pour les prochains Jeux Olympiques. Nous imaginions que le dernier métro qui resterait serait le « wagon-mouche ». Ce dernier métro conservé deviendrait ainsi un support touristique. Aujourd’hui, ce projet a été confronté à la RATP qui est une très grosse structure. Pour mettre en route ce genre de projet, les démarches sont assez complexes. Il y a également la question du devenir des autres anciens wagons et c’est là où les architectes doivent proposer des solutions pour les transformer au travers de programmes avec une dimension sociale.

FAIRE PARIS : Wagon – mouche
FAIRE PARIS : Wagon – mouche
FAIRE PARIS : Wagon – mouche
FAIRE PARIS : Wagon – mouche
FAIRE PARIS : Wagon – mouche
FAIRE PARIS : Wagon – mouche
FAIRE PARIS : Wagon – mouche

Une de vos dernière proposition en date, l’installation artistique pour le festival « We Love Green », quelques mots sur le concept de ce projet ?

PL : Nous nous étions déjà intéressés à ce festival il y a deux ans. Cette année c’était la première fois que le festival proposait de créer l’emblème de l’évènement, un pavillon qui serait le totem des deux jours de concert et qui serait renouvelé tous les ans. Notre idée était de créer une sorte de grand chaos formé de parasols fixés sur une structure métallique permettant de créer un espace plus ou moins ouvert pour venir se reposer, s’isoler. Dans la démarche du festival, il était important que le pavillon soit totalement démontable et réalisé à partir de matériaux qui puissent être réutilisés. La structure complète du projet a été pensée en tube et en éléments d’échafaudage, avec des parasols qui viendraient se glisser dedans. A la fin du festival, les parasols pouvaient être donnés à des associations ou recyclés pour l’année suivante. Nous remercions aussi l’ingénieur Jun Sato, qui a travaillé bénévolement avec nous dans le but de crédibiliser ce projet aux yeux des organisateurs du festival grâce à des détails techniques d’assemblage de la structure.

We Love Green
We Love Green
We Love Green
We Love Green
We Love Green
We Love Green
We Love Green
We Love Green
We Love Green

Quelle suite pour le collectif ? 

M : Nous échangeons beaucoup entre nous et c’est ce qui est vraiment intéressant. C’est aussi une façon de s’épauler et d’être dans une démarche de réflexion constante.

PL : Nous avons commencé tôt bien avant d’obtenir notre diplôme ou notre HMO. Nous avons compris assez rapidement que nous voulions expérimenter des choses, nous voulions nous confronter à des projets sans être spécialement encadrés par un professeur ou une agence. Nos projets commencent à se concrétiser à de petites échelles avec par exemple notre installation pour le Festival des architectures Vives de Montpellier l’an passé ou encore l’aménagement du bar parisien Le Petit Comité. Nous travaillons actuellement sur un bar restaurant dans le 18ème arrondissement. Petit à petit les projets deviennent plus gros et se concrétisent. Parallèlement, nous travaillons sur des concours. Nous créons nos propres expériences et nos propres références. Nous ne comptons pas nous arrêter là quoi qu’il arrive !

Comment suivre vos travaux ?

M : Un des médias qui nous intéresse beaucoup pour communiquer notre architecture c’est le média Instagram que nous avons choisi de développer. Cela nous permet de toucher plus de personnes et de partager ce que l’on fait mais aussi de suivre l’actualité. C’est vraiment un nouveau mode de relation. Le projet doit être publié sur Instagram et peut aussi être pris en photo pour être publié par la suite. C’est à la fois la façon de le faire mais aussi de le représenter qui entrent en jeu avec ce média. C’est une dimension qui va être de plus en plus prise en compte pour la communication du projet mais aussi dans son impact au quotidien.

B : C’est un média grand public et en même temps on retrouve dans le projet une dimension Instagram. La représentation fait partie du projet pour le rendre publiable. Il faut qu’il puisse être résumé en une seule photo Instagram et c’est d’une certaine manière un véritable défi ! Nous pensons aussi nos projets en termes d’interactions sociales.

Pour suivre le groupe sur Instagram : @silteplait // contact : silteplait.archi@gmail.com

Propos recueillis par Mélissa Pizovic

Mai 68. L’architecture aussi !

Mai 68. L’architecture aussi !

Du 16 mai au 17 septembre 2018 la Cité de l’architecture et du patrimoine accueillera l’exposition Mai 68. L’architecture aussi invite à revisiter cette vingtaine d’années (1962-1984) qui vit le renouvellement de l’enseignement accompagner celui de l’architecture, l’urbanisme. En France, dans le champ de l’enseignement de l’architecture, Mai 68 constitue un point d’orgue mais s’inscrit dans une perspective plus large tant du point de vue temporel (de l’après-guerre aux années 1970) que géographique. Les confrontations internationales ne manquent pas : les architectes voyagent, les livres et les idées circulent et l’enseignement de l’architecture est largement débattu.

Les directions que prennent l’architecture et son enseignement à partir du milieu des années 1960 sont multiples et les carrefours parfois dangereux. Les premiers troubles importants éclatent à l’Ecole des Beaux-Arts autour de 1966. Ils s’accompagnent d’une revendication des étudiants en architecture les plus avancés pour la Théorie « majuscule » et pour, à la clé, un statut d’intellectuels, reposant sur l’apport décisif des sciences humaines dans la formation des architectes.
L’engagement est politique – à gauche cela va de soi – mais aussi intellectuel, indissociablement tendu vers le renouveau théorique : c’est l’heure du structuralisme spéculatif avec son « effet-logie » qui emprunte autant à la logique mathématique qu’à la linguistique.

Conscients d’un changement inéluctable, les pouvoirs publics avaient bien tenté d’accompagner ce mouvement depuis un certain temps. Ils avaient élaboré un projet de réforme de l’enseignement – que Mai 68 vient faucher. Dès la rentrée suivante, l’architecture et son enseignement se réinventent, hors du cénacle des Beaux-arts, dans de nouvelles « unités pédagogiques d’architecture » (UPA) autonomes. La génération qui s’y forme, même si elle se fédère d’abord sur le rejet de l’héritage, crée de l’idéal et cherche à transmettre quelques références et représentations partagées.
« Années tournantes », les années 1968 s’étirent jusqu’au vote, en 1977, d’une Loi sur l’Architecture qui relaie en partie l’agitation pionnière. Son contenu général déplace notamment l’architecture vers le pôle de la qualité alors qu’elle était depuis la Reconstruction dominée par la quantité.

L’exposition Mai 68. L’architecture aussi invite à revisiter ce champ des possibles, cette vingtaine d’années (1962-1984) qui vit le renouvellement de l’enseignement accompagner celui de l’architecture, de l’urbanisme et des professions qui leur sont attachées.

Le refus virulent de l’héritage ou tout au moins son évolution, l’engagement de ceux qui ont fait des années 1968 un moment de basculement, la réinvention des formes et des contenus pédagogiques qui s’en est suivie et enfin les hypothèses qui furent formulées alors pour la société et l’architecture, sont les grandes thématiques qui permettent d’analyser cette aspiration à faire de l’architecture autrement.

L’exposition sera également marquée par un colloque international – Les années 1968 et la formation des architectes. Perspectives internationales – qui se déroulera le Mardi 15 mai 2018 et la Mercredi 16 mai 2018 – de 9h30 à 18h30. 

Ce colloque reviendra sur les formes que prennent les pédagogies en architecture hors de France, dans les années 1960-1970, au moment où différents facteurs contribuent à légitimer des changements de paradigmes de la théorie architecturale. Alors que les contenus s’ouvrent largement aux sciences humaines ainsi qu’aux expérimentations mathématiques et informatiques, des alternatives constructives émergent, notamment sur des thèmes tels que l’écologie, l’environnement ou la place de l’usager.

En regard de l’exposition « Mai 68. L’architecture aussi ! » consacrée à la bascule que connaît la scène architecturale française entre 1962 et 1978, ce colloque international permettra, au travers de contributions thématisées, de cartographier à l’échelle internationale une série d’expériences pédagogiques, d’évaluer dans quelle mesure elles ont « fabriqué » des architectes prêts à embrasser la diversité des métiers de l’architecture ou, a contrario, à prendre des positions culturelles et politiques plus différenciées.

15 mai 2018 Cité de l’architecture & du Patrimoine / Auditorium
16 mai 2018 Ecole nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais / Amphi 2 des Loges

Responsables scientifiques : Anne Debarre, ENSA Malaquais ; Marie-Hélène Contal, CAPA ; Caroline Maniaque, ENSA Normandie ; Eléonore Marantz, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Louis Violeau, ENSA Nantes.

Organisateurs : Cité de l’architecture & du patrimoine ; Laboratoire ACS, ENSA Paris-Malaquais ; Laboratoire HiCSA, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; Laboratoire ATE Normandie, ENSA Normandie ; Laboratoire CRENAU, ENSA Nantes.

David Adjaye et Michael Van Valkenburgh nommés pour transformer le West Riverfront Park de Detroit

David Adjaye et Michael Van Valkenburgh ont remporté un concours pour transformer une parcelle du centre-ville de Detroit en un parc public prospère, avec des plans pour une plage, de multiples pavillons et une petite île pour les oiseaux.

Le Detroit RiverFront Conservancy  a annoncé que l’architecte britannique et l’ agence d’architecture paysagiste basée à Brooklyn ont été désignés lauréats du concours international d’architecture pour le réaménagement du West Riverfront Park.

Bien que la proposition finale ne soit pas encore confirmée, une série de dessins soumis pour le concours décrivent les structures conçues par Adjaye, chacune étant dimensionnée et formée différemment pour corréler avec le paysage environnant.

Les propositions pour les zones extérieures comprennent la création d’une plage appelée The Summer Cover. Une zone de pelouse en pente appelée The Performance Hill est conçue pour accueillir des événements avec jusqu’à 5000 personnes , ainsi que des jeux occasionnels de frisbee et pique-niques. La colline fait face à une péniche flottant sur l’eau où des spectacles pourraient être tenus.

D’autres changements au site incluent la construction d’une étroite bande de terre dans l’eau avec des pierres. Nommée Evergreen Isle, l’île a pour but de favoriser l’écologie du site, en créant un chenal de poissons peu profond et un récif, ainsi qu’un lieu de repos pour les oiseaux migrateurs.

« Ce fut le coup de foudre lorsque j’ai vu la rivière Detroit », a déclaré Van Valkenburgh. « J’ai tout de suite reconnu que ce nouveau parc pourrait attirer la ville au bord de l’eau. »

« Mon équipe et moi avons passé beaucoup de temps à explorer Detroit et à rencontrer de nombreux Detroiters dans le processus« , a-t-il ajouté. « Nous sommes impatients de faire du West Riverfront Park un endroit extraordinaire. »

Le Detroit RiverFront Conservancy a organisé le concours de conception du West Riverfront Park dans le cadre de sa stratégie visant à améliorer la connexion entre la ville et le secteur riverain. L’organisme s’est concentré sur la révision d’un tronçon de 8,5 kilomètres dans le but de passer d’un pont à l’autre en se référant au pont MacArthur à l’est de la ville jusqu’au pont Ambassador à l’ouest.

Le West Riverfront Park constitue la deuxième phase du projet. Il rejoint une liste de projets de régénération dans la ville, qui a connu un déclin urbain rapide au cours de la seconde moitié du 20ème siècle après le départ de l’industrie automobile, mais connaît actuellement un renouveau.

L’afrofuturisme ou l’émergence de talents africains dans l’architecture

Le succès du film Black Panther et son esthétique afrofuturiste a mis l’Afrique à l’honneur en tant que force grandissante dans l’architecture, le design, la technologie et la mode. Le film a suscité un regain d’intérêt pour l’afrofuturisme : un mouvement culturel qui allie la culture et l’identité africaines à la technologie et à la science-fiction, et qui a fortement influencé les décors et les costumes du film. Des concepteurs, architectes et cinéastes africains révèlent, que le film de Marvel, mettant en scène un super-héros noir dans un pays africain fictif nommé Wakanda, a attiré l’attention sur la scène créative africaine en plein essor.

L’afrofuturisme se réfère à un travail qui réinvente l’expérience noire à travers la fusion de la science-fiction, de la fantaisie et de l’histoire. 

Mark Kamau, un concepteur d’interaction de Nairobi, au Kenya, a déclaré que le renouveau de l’afrofuturisme modifiait les perceptions mondiales de la créativité africaine. « Il s’agit de penser aux images, aux histoires et aux perspectives que nous projetons pour la jeune génération (…) Je pense qu’il est important que nous commencions à créer un récit différent pour l’Afrique et c’est ce que fait ce mouvement« , a-t-il ajouté. « Le design est l’outil le plus puissant pour transformer l’Afrique« .

Les talents africains émergent dans l’architecture et le design

Selon les concepteurs basés sur le continent, l’Afrique n’a cessé de produire des talents créatifs au cours de la dernière décennie.

Avec sa toiture ovale aérienne et ses murs ouverts, le pavillon pensé par Diébédo Francis Kéré pour la Serpentine Gallery, invite à la libre circulation des personnes.

Ces dernières années, en architecture, des talents ont vu le jour comme Diébédo Francis Kéré du Burkina Faso, qui a conçu le plus récent Pavillon Serpentine. Cet architecte a aussi réalisé une série d’autres projets acclamés, y compris de nombreuses écoles dans son pays d’origine. Son objectif est de montrer que les méthodes et les matériaux de construction traditionnels peuvent être combinés avec l’ingénierie de haute technologie.

Ecole flottante imaginée par le studio NLÉ

Egalement, l’architecte nigérian Kunle Adeyemi , qui a remporté le Lion d’ argent à la dernière Biennale d’ architecture de Venise avec son design pour une école flottante conçue pour faciliter l’éducation dans les régions africaines qui, en raison des inondations, ont peu d’infrastructures permanentes. Protégé de l’OMA, il a fondé son propre studio NLÉ en 2010. Peu après, il a fait une grande impression avec son projet d’école flottante. Il travaille également sur des plans pour construire une école en Tanzanie qui combine les traditions régionales avec l’apprentissage contemporain.

Christian Benimana

Christian Benimana qui dirige le bureau rwandais de Mass Design Group, un studio d’architecture axé sur la recherche qui fait souvent équipe avec des gouvernements locaux et des ONG sur des projets à caractère social. Il est également le directeur de l’African Design Center , une organisation qui défend la prochaine génération de designers du continent.

Cyrus Kabiru

Côté design, le kenyan Cyrus Kabiru , avec ses lunettes élaborées réalisées à partir d’objets trouvés dans les rues. « Il est vrai qu’en tant que continent, nous avons nos problèmes, mais ce n’est pas la seule chose qui existe à notre frontière« , raconte le photographe kenyan Osborne Macharia « En créant un travail qui montre un côté différent de la réalité, les gens commencent à voir beaucoup plus et à apprécier une culture qui a longtemps été vue différemment.« 

Osborne Macharia

Black Panther décrit l’Afrique comme un leader de l’innovation

Black Panther est le premier film de science-fiction traditionnel à être mis en place en Afrique et à présenter un casting principalement noir. L’intrigue tourne autour du sort de Wakanda, un pays qui a échappé à la colonisation et, grâce à un métal miracle appelé vibranium, développé une technologie très avancée. Ceci est directement lié à l’utilisation originale du terme afrofuturisme. On pense que ce mot a été inventé par l’auteur américain Mark Dery, dans son essai Black to the Future de 1993 , pour parler de «fiction spéculative traitant des thèmes afro-américains et abordant les préoccupations afro-américaines dans le contexte de la technoculture du XXe siècle».  Aujourd’hui, le terme est adopté par l’ensemble de l’Afrique, ainsi que par la diaspora, pour englober toute forme d’innovation qui fait référence au patrimoine noir.

« C’est une réorientation artistique du récit post-colonial africain en intégrant des éléments historiques, la culture actuelle et les aspirations futures des personnes de couleur, en utilisant le récit, la fantaisie et la fiction pour mettre en évidence l’identité africaine« , explique Osborne Macharia.

L’afrofuturisme a une pertinence particulière lorsqu’il s’agit de questions d’architecture et d’urbanisme

Il y a beaucoup d’aspects remarquables au film. Mais le vrai plaisir est la représentation architecturale de Wakanda, la patrie africaine fictive des Black Panther. Wakanda est un lieu de merveilles. Pour donner vie au pays, le film s’appuie sur des repères visuels de tout le continent, des paysages urbains envahissants des métropoles modernes comme Nairobi, Johannesburg et Lagos aux costumes inspirés par les peuples tribaux tels que les igbo du Nigeria et les peuples de la vallée de l’Omo.

La vision d’une société ultra-développée et utopique convoquée par le prétendu Wakanda suscite une question existentielle qui hante aussi l’Afrique dans la vie réelle: à quoi ressemblerait le continent sans l’héritage du colonialisme?

Les tours majestueuses et les coupoles en verre du pays rappellent puissamment les structures modernistes extraordinaires construites à travers l’Afrique. L’architecture afrofuturiste du film  est un mélange inattendu de Zaha Hadid et de Buckingham Palace, selon la designer Hannah Beachler ayant travaillé en tant que concepteur de production sur le film.

« C’est ce que je voulais que les gens ressentent pour l’architecture moderne de Black Panther (…) Très voluptueux, très courbé, pas de bords durs et les espaces se sentent à la fois très grands et intimes en même temps. » L’inspiration pour le palais des Black Panther est venue de Buckingham Palace, qui abrite la reine d’Angleterre et l’ancien siège de la puissance coloniale britannique.

Quand il s’agissait de concevoir le reste de la ville, Beachler se retrouva à regarder les projets sinueux de l’architecte britano-irakienne Zaha Hadid. En particulier, le bâtiment DDP à Séoul, achevé en 2013, et le Wangjing SOHO à Pékin, achevé en 2015.  Ces deux édifices combinent des structures incurvées et futuristes avec des références à des éléments naturels. Le bâtiment DDP a des surfaces en aluminium ondulées qui ressemblent à de l’eau qui coule, tandis que le Wangjing SOHO présente une structure conique incurvée, conçue pour ressembler à trois montagnes entremêlées.

Les courbes de style Zaha ont ensuite été combinées avec des références architecturales d’Afrique australe, telles que les traditionnelles cabanes rondavales qui présentent des toits de chaume coniques. Cela peut être vu dans la conception des gratte-ciel dans la capitale de Golden City de Wakanda. De tels bâtiments rappellent que l’afrofuturisme est particulièrement pertinent en ce qui concerne les questions d’architecture et d’urbanisme. 

Ace Hotel fait appel à Kengo Kuma pour concevoir son premier établissement japonais

Ace Hotel fait appel à Kengo Kuma pour concevoir son premier établissement japonais

La chaîne d’hôtellerie, Ace Hotel a annoncé qu’elle ouvrira son premier établissement japonais à Kyoto l’année prochaine dans un ancien bâtiment d’un central téléphonique revisité par Kengo Kuma.

© Kengo Kuma

Selon le président de l’entreprise, Brad Wilson, « Il a toujours été un rêve de longue date de s’implanter au Japon, Nous nous sentons incroyablement humbles et reconnaissants de (…) faire de nos rêves une réalité, en créant un espace qui honore la beauté et l’histoire de Kyoto tout en favorisant la connexion mondiale et l’innovation culturelle« .

© Kengo Kuma

« Nous avons passé des décennies à admirer la culture et l’artisanat japonais, en collaborant de loin avec des artistes et des marques japonaises dont nous aimons le travail. », ajoute t-il.

© Kengo Kuma

L’architecte japonais Kengo Kuma convertira le bâtiment ShinPuhKan, initialement conçu par Tetsuro Yoshida et achevé en 1926, pour créer des suites autour d’une cour végétalisée. Il donnera au bâtiment une mise à jour moderne avec un système de grille en bois et de fines persiennes qui filtreront la lumière et le vent en douceur. Le projet comprendra également divers jardins qui existent depuis la période Heian.

© Kengo Kuma

Le quartier environnant se trouve sur l’ancien terrain du palais impérial et la rumeur dit qu’il aurait été la maison de samouraïs japonais. La nouvelle conception de Kuma embrassera cet héritage impérial aussi bien que l’histoire industrielle de la région. 

© Kengo Kuma

« Pour commencer, la proposition était de créer un jardin dense où les communautés, ainsi que le passé et le présent, sont connectés à cette terre vénérable avec ses différents jardins, qui existent depuis la période Heian. (…) L’actuel central téléphonique de Kyoto a été conçu par l’un des grands architectes japonais modernes, Tetsuro Yoshida« , explique Kengo Kuma. « Chaque détail et chaque matériau a été pensé pour relier le bâtiment, la terre et l’histoire ensemble.« 

© Kengo Kuma

« A travers la cour centrale, ce bâtiment en briques rouges va converser et créer une nouvelle harmonie avec un système de grille en bois qui rappelle Kyoto traditionnel« .

Le Vatican fera son entrée à la Biennale de Venise avec dix chapelles imaginées par dix architectes

C’est une année très spéciale pour la Biennale d’architecture de Venise. Pour la première fois la cité du Vatican présentera sa propre soumission. Situé sur l’île de San Giorgio Maggiore, le pavillon du Saint-Siège emmènera les visiteurs dans un voyage à travers dix chapelles conçues par dix architectes internationaux sélectionnés par l’historien de l’architecture Francesco Dal Co. Ces chapelles seront démontables car le Vatican souhaite les reconstruire dans des localités qui n’ont pas de lieu de culte.

« Une visite aux dix chapelles du Vatican est une sorte de pèlerinage non seulement religieux mais aussi laïc. C’est un chemin pour tous ceux qui souhaitent redécouvrir la beauté, le silence, la voix intérieure et transcendante, la fraternité humaine d’être ensemble dans l’assemblée des hommes, et la solitude de la forêt où l’on peut expérimenter le bruissement de la nature temple cosmique. » explique le Cardinal Gianfranco Ravasi, Président du Conseil Pontifical pour la Culture.

© Javier Corvalán

Les architectes qui construiront des chapelles à la Biennale d’Architecture de Venise 2018 :

  • Smiljan Radic , Chili
  • Carla Juaçaba , Brésil
  • Javier Corvalán, Paraguay
  • Sean Godsell , Australie
  • Eva Prats & Ricardo Flores , Espagne
  • Eduardo Souto de Moura , Portugal
  • Francesco Cellini , Italie
  • Norman Foster , Royaume-Uni
  • Andrew Berman , États-Unis
  • Teronobu Fujimori, Japon

« Des architectes d’horizons divers et d’expériences diverses sont venus à l’île de San Giorgio pour représenter cette incarnation du temple dans l’histoire, le dialogue avec la pluralité des cultures et de la société, et pour confirmer la catholicité qu’est l’universalité de l’Église. »

Asplund Pavilion © Map studio
Asplund Pavilion © Map studio

Le début du parcours sera marqué par une chapelle utilisant le bois comme matériau principal : le Pavillon Asplund de Map Studio. Conçue par les architectes Francesco Magnani et Traudy Pelzel, comme le prélude à un itinéraire d’exposition, cette architecture sera placée en début de circuit et incarnera l’essence de l’ensemble du projet. Cette chapelle s’inspire de la « Woodland Chapel » construite en 1920 par le célèbre architecte Gunnar Asplund au Cimetière Woodland de Stockholm. Pour ce projet, le fabricant designer italien ALPI a développé un matériau : le Xilo 2.0 utilisé pour couvrir toutes les surfaces de l’édifice. Les extérieurs seront couverts de 9000 bardeaux avec le motif en bois Xilo 2.0 « Planked Grey ». Véritable lieu d’orientation et de rencontre, à l’intérieur, la chapelle accueillera une exposition de dessins de Gunnar Asplund, accompagnée de documents et de maquettes illustrant le concept et la construction de la chapelle d’origine. Elle sera le seul artefact non religieux à exposer les dessins d’Asplund. 

© Foster + Partners

© Foster + Partners

La chapelle de Foster + Partners, réalisée en collaboration avec Tecno, prendra la forme de trois croix symboliques et d’une terrasse en bois. La phase de conception a symboliquement commencé avec la fusion de trois croix enveloppées par des lattes de bois formant un voile attaché à la structure. 

© Foster + Partners
© Foster + Partners

Située à proximité d’un lagon, la chapelle sera un lieu de contemplation et de méditation. Le revêtement en lattes de bois offrira un jeu d’ombres et de cadrage permettant d’apprécier la beauté naturelle de Venise.

© Foster + Partners

« Notre projet a commencé avec la sélection du site. Lors d’une visite à San Giorgio Maggiore, près de la magnifique église de Palladio et du Teatro Verde, nous avons trouvé un espace vert avec deux arbres matures encadrant magnifiquement la vue sur le lagon. C’était comme une petite oasis dans le grand jardin, parfait pour la contemplation. Notre but est de créer un petit espace sanctuaire à l’ombre et retiré de la normalité des passants, focalisé plutôt sur l’eau et le ciel.» affirme Norman Foster, fondateur de Foster + Partners.

© Foster + Partners

La Biennale d’architecture de Venise 2018 ouvrira ses portes le 25 mai prochain jusqu’au 25 novembre.