Pari réussi pour BIG son ORB géant prend forme au festival Burning Man

Pari réussi pour BIG son ORB géant prend forme au festival Burning Man

Nous vous en parlions il y a quelques semaines. Bjarke Ingels s’était lancé le défi de récolter des fonds pour la réalisation d’une gigantesque installation nommée The ORB à l’occasion du festival Burning Man.

Pour rappel, The ORB a été conçu comme une énorme sphère gonflable en miroir réfléchissant érigée sur un mât en acier en plein milieu du désert du Nevada, à Black Rock City.

Cette installation n’a pas laissé les festivaliers insensibles puisque de nombreuses photos capturant la sphère circulent sur Instagram. Nous saluons le coup de maître de l’architecte qui avant même de construire The Orb avait déjà suscité l’intérêt du public et savait certainement l’impact généré par celui-ci sur les réseaux sociaux une fois mis sur pieds.

En tant que point de repère dans de l’évènement, The ORB fait référence conceptuellement à la terre mère et à l’expression humaine, il a ainsi été pensé pour ne laisser aucune trace après son dégonflement.

Échelonnée à 1/500 000e de la surface de la Terre, la sphère réfléchissante se trouve à l’axe de l’art et de l’utilité, capturant toute la ville de Black Rock dans un monument temporel aéroporté reflètant l’ expérience Burning Man en tant qu’être unique.

Manufacture Audemars Piguet : le musée d’horlogerie, signé BIG, sort de terre !

 

C’est au coeur du site historique de la marque d’horlogerie Audemars Piguet que l’agence d’architecture danoise BIG intervient. Sur la base d’un concours dévoilé en 2014, l’agence conçoit l’extension du musée actuel, situé au Brassus, en Suisse.  Il s’agit d’y greffer une galerie d’exposition et des chambres d’hôtes. Le projet, toujours en construction, promet de faire parler de lui dans la Vallée des Joux, et au delà.

 

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© BIG

 

L’extension du site de l’entreprise familiale s’étend depuis les ateliers historiques de la marque créés en 1875. Dans la Vallée, les artisans horlogers travaillent les matières nobles et produisent des montres de luxe de haute qualité. Les traditions gardent un poids important à la manufacture Audemars Piguet, aujourd’hui dirigée par Jasmine Audemars.  Le projet, dirigé par BIG, réunira aussi différents acteurs :  HG Merz, Muller Illien et Luchinger & Meyer.

 

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© BIG
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© BIG
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© BIG

 

L’idée principale du projet est d’inscrire la galerie d’exposition dans une grande spirale. Le parcours muséal linéaire et continu s’inscrit dans ses courbes et se trouve en contrebas du musée actuel. Le hall d’entrée permet d’accéder à la spirale, à l’ancien musée, et également au programme d’hébergements. La déclivité du terrain est retravaillée afin d’asseoir la spirale dans une pente végétale. Cette dernière est également incisée par endroit pour y glisser les maisons d’hôtes qui seront également connectées à l’espace d’accueil.

 

La structure repose à la fois sur une série d’éléments verticaux métalliques, mais aussi sur des panneaux de verre structurel, qui parcourront la galerie d’exposition. Ainsi, les visiteurs pourront également profiter de la vue sur la vallée depuis l’intérieur. L’ensemble s’appuie sur un socle en béton, et sera recouvert d’une toiture acier. Celle-ci ondulera afin de dévoiler des espaces aux hauteurs variables à l’intérieur du bâtiment.

 

L’exposition mettra en avant près de 400 modèles de montres d’exception, intégrera une visite des ateliers, et reprendra l’histoire de l’horlogerie locale. Le projet se nourrit d’oxymores architecturale pour créer sa force de caractère. Entre légèreté et force de la Nature, entre présence locale et rayonnement plus vaste, entre espace contemplatif contemporain et détails d’horlogerie traditionnelle.

 

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© BIG
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© BIG

 

La Maison des Fondateurs est un projet qui résonnera dans toute la Vallée des Joux, et qui fera écho au savoir-faire présents ici depuis des siècles et se transmettant de génération en génération. Elle mêlera arts et sciences, design et recherches. Aujourd’hui, seuls 2 000 visiteurs et clients triés sur le volet ont la chance de visiter les ateliers et le musée Audemars Piguet. Même si ce projet d’extension compte doubler le nombre de privilégiés, visiter la Maison des Fondateurs restera bel et bien un privilège !

The XI premier projet résidentiel et hôtelier de Bjarke Ingels Group à New York 

De nouveaux détails concernant le premier projet résidentiel et hôtelier de Bjarke Ingels Group à New York ont été dévoilés. Intitulé « The Eleventh » ou « The XI », le projet, développé par le groupe de capital HFZ, comprend deux tours torsadées asymétriques réalisées en bronze et reliées à un skybridge. Les derniers rendus du projet montrent également l’évolution du design, présenté pour la première fois en 2016. 

Les tours conçues par BIG accueilleront un programme résidentiel mais aussi hôtelier en association avec l’opérateur d’hôtel Six Sens. Six sens New York sera situé dans la tour Est, qui comprendra en parallèle 87 condominiums de luxe avec des intérieurs conçus par les designers parisiens Gilles & Boissier. Tandis que la tour Ouest en contiendra 149, imaginés cette fois par Gabellini Sheppard Associates. Elle se composera  de simplexes et de duplex aux 5e et 6e étages, qui commenceront à 50 pieds au-dessus du niveau du sol pour offrir une vue sur la rivière Hudson. Le programme disposera également d’une gamme complète d’équipements avec notamment un espace privé de loisirs et de bien-être doté de son propre centre de remise en forme et d’une immense piscine accompagnée d’une verrière. Un salon à double hauteur, situé à l’intérieur du pont connectant les tours, accueillera une bibliothèque et un écran de cinéma rétractable mais également une salle de dégustation de vin privée avec un coin repas, un espace de restauration ainsi qu’un salon avec tables de billard pour des expériences culinaires et divertissantes. De plus, une salle réservée aux adolescents et une salle de jeux pour enfants permettront à ce projet de réponde à des enjeux intergénérationnels en offrant des espaces spécialement conçus pour chaque membre de la famille.

The XI premier projet résidentiel et hôtelier de Bjarke Ingels Group à New York

 «Les deux tours se transforment et s’adaptent à leur environnement et à l’autre lorsqu’elles s’élèvent du sol, se réorientant pour répondre à la ligne haute, la rivière Hudson et le quartier artistique environnant», déclare Bjarke Ingels. 

Bjarke Ingels explique que parce que les deux tours asymétriques étaient situées sur des parcelles différentes, l’une le long de la rivière Hudson, l’autre le long de la High Line, elles avaient différentes vues sur le district environnant et pouvaient potentiellement obstruer les vues des autres. Cela a été aggravé par les entrepôts le long de la rue qui bloquaient les vues vers le sud. «C’est pourquoi nous nous sommes ouverts», a-t-il poursuivi.

«Ainsi, la tour sur la rivière réduit son empreinte sur le sol et ouvre des vues directes pour que son voisin puisse regarder au-dessus de la rivière. Des tours qui se tordent dans des directions opposées, comme si, par une danse, dans une courtoisie mutuelle, elles amélioraient les conditions de l’autre. En retour, au sommet, l’autre tour diminue sa largeur, ouvrant des vues directes sur la tour de la rivière pour regarder la High Line et la ville. Au fur et à mesure que la tour se redimensionne, certaines fenêtres d’une façade vont de l’autre côté et vous finissez par couper tous ces coins, où les fenêtres migrent d’une partie du bâtiment à l’autre, donnant aux deux tours leur distinguée caractéristiques.»

Bjarke Ingels s’est inspiré des structures modernistes classiques de New York qu’il a combiné avec les caractéristiques des lofts de Chelsea. Ingels a ajouté: «En suivant les colonnes et la grille, le résultat est une sorte de composition qui est fondamentalement pratique et pragmatique, et qui la résout d’une manière presque poétique».

© Keshia Badalge

Situé entre la 10ème et la 11ème Avenue et les 17ème et 18ème rues de Manhattan, avec la High Line d’un côté, et la rivière Hudson de l’autre, The Eleventh profitera des nouveaux développements de la High Line, conçus par Diller Scofidio + Renfro et Field Operations. C’est le seul endroit où la High Line a une réelle manifestation sur le terrain, ses concepteurs ont imaginé un parc de sorte que les restaurants et les boutiques du sous-sol de The Eleventh se développeront naturellement dans la High Line. 

Une fois achevées, les tours seront d’environ 300 et 400 pieds, les plus hauts bâtiments de West Chelsea.

«The XI est un développement emblématique de Manhattan et un triomphe de l’architecture et du design, de la vie, de la culture et du bien-être», déclare Ziel Feldman, président et fondateur de HFZ capital group. «Nous sommes incroyablement fiers de collaborer avec une liste de visionnaires pour offrir une gamme impressionnante d’expériences résidentielles et récréatives qui n’ont jamais été disponibles en un seul endroit.»

BIG dévoile les images d’un hôtel zigzag en Suisse avec toiture skiable

BIG – Bjarke Ingels Group a dévoilé les plans de sa proposition pour un nouvel hôtel en Suisse, dans la pittoresque Vallée de Joux, avec la particularité d’accueillir un sentier en pente sur sa toiture sur lequel il sera possible de skier. Conçu pour Audemars Piguet, l’hôtel des horlogers sera situé à côté du musée du fabricant de montres de luxe, également réalisé par BIG. Le système compact, imaginé en collaboration avec CCHE Architecture, est défini par une forme en zigzag parfaitement intégrée dans la topographie créant une connexion avec son environnement.

© BIG

Le plan de 6 400 mètres carrés, abritant environ 50 chambres, se compose de cinq volumes en zigzag, doucement inclinés pour se fondre dans un chemin extérieur continu du toit au sol. Toujours dans le contexte de la vallée, les cinq dalles empilées se déploient doucement pour former des terrasses surplombant le paysage .

© BIG
© BIG

Le parcours de la toiture où s’achève le Chemin des Horlogers, est un itinéraire inspiré du voyage historique de la Vallée de Joux à Genève. Le chemin, véritable lien entre l’hôtel et le Musée Atelier, génère un dialogue entre ces deux projets architecturaux et établit également une connexion entre le village et ce paysage.

© BIG
© BIG

Selon l’équipe de conception de BIG, les clients pourront skier sur les toits de l’hôtel, ce qui permettra d’accéder directement aux pistes adjacentes. 

© BIG

À l’intérieur, un couloir continu et incliné relie les pièces, facilitant la circulation des visiteurs et des services. Les installations sur place, qui comprennent deux restaurants, un bar, un spa et un centre de conférence, sont placées sous les dalles inclinées et orientées vers la lumière du jour et les vues panoramiques.

© BIG
© BIG
© BIG
© BIG
© BIG
© BIG

L’ouverture au public de l’hôtel, qui est déjà en construction, est prévue pour 2020.

BIG versus BIG : du crématorium au musée

BIG versus BIG : du crématorium au musée

L’agence BIG-Bjarke Ingels Group livre un nouveau musée – le Tirpitz – à Blavand, sur la côte ouest du Danemark. Tirant son nom d’un poste militaire allemand placé là durant la Seconde Guerre Mondiale, il vient en contrepoids d’une histoire douloureuse. Son architecture s’affiche comme l’antithèse du bunker à proximité, monolithe en béton de la forteresse nazie. L’objet lourd et hermétique est contrarié par la légèreté et l’ouverture du nouveau musée. Caché, presque invisible, inséré dans un paysage aride, le complexe culturel de 2800 m2 ne se manifeste que par de fines incisions rectilignes, traçant quatre chemins jusqu’à son centre. Semblant ouvrir le sol, elles le divisent en quatre pentes, accompagnant son soulèvement ; en fait, des toitures végétalisées qui abritent les espaces d’expositions en souterrain, dissimulés derrière de grands panneaux de verre.

Musée du Tirpitz au Danemark versus Crématorium à Stockholm

Un édifice qui prend des airs de déjà vu, rappelant curieusement le projet d’un crematorium de 1400 m2 à Stockholm, lui aussi réalisé par BIG. A contexte semblable, même schéma pourrait-on dire, pour cette agence rompue aux diagrammes conceptuels. En effet, la ressemblance est frappante et la déclinaison du concept l’est tout autant, en dépit des différences de programme.

Musée du Tirpitz au Danemark versus Crématorium à Stockholm

Dans un premier temps, le projet s’implante sur un site vierge, en l’occurrence une clairière, lieu ouvert entouré d’une zone boisée. A nouveau, quatre incisions rectilignes et orthogonales s’interconnectent, définissant un centre, tandis que le sol se soulève pour y dissimuler les éléments programmatiques, cette fois ci ceux inhérents au processus de crémation. Il semble que ce concours perdu ne le soit finalement pas. Fait étrange, le projet a disparu de la « home » du site internet de l’agence. Un plagiat à soi-même non assumé ?

Musée du Tirpitz au Danemark versus Crématorium à Stockholm

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Musée du Tirpitz au Danemark © Mike Bink Photography / Laurian Ghinitoiu / Rasmus Hjortshoj / Colin John Seymour / Rasmus Bendix via v2com

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Musée du Tirpitz au Danemark via BIG

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Crématorium à Stockholm via BIG

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Crématorium à Stockholm via BIG

 

 

2016 2017 Bilan et perspectives architecturales : la revue de presse du 3 janvier 2017

2016 2017 Bilan et perspectives architecturales : OMA, BIG, Herzog et de Meuron,  Snøhetta, Zaha Hadid en 2016. Heatherwick, Norman Foster, MAD, encore Snøhetta, BIG, Zaha Hadid pour 2017. Nouveaux matériaux. L’université d’architecture de Pyongyang. Orthodoxisme vs Constructivisme

 

2016, année terrible ?

Le 31 décembre à 23:59, beaucoup se préparaient à pousser un soupir de soulagement au moment de laisser derrière eux une année laissant une impression de malheur assez partagée. Attentats, disparitions des stars comme Bowie, Prince, Leonard Cohen, Georges Michael et Zaha Hadid, dont la mort parait presque occultée par celles des étoiles de la musique pop/rock. L’ombre de ces poids lourds aura caché le départ de Kenneth Snelson, sculpteur émule de Buckminster Fuller, ou de Luigi Caccia-Dominioni figure du modernisme italien parti à l’âge Niemeyerien de 103 ans. Faut-il pour autant en conclure que 2016 fut une annus horribilis pour l’architecture ? Non, selon Wired, par exemple, qui cite les 25 chefs-d’oeuvre qui prouvent, bâtiments à l’appui, que l’année passée fut incroyable sur le plan architectural. Parmi la sélection du magazine anglais, qui recoupe celles d’autres sites spécialisés, le Faena Forum de OMA (Miami), l’immeuble de logement sur la 57e rue, à New York, par BIG, la philharmonie d’Hambourg et la New Tate d’Herzog et de Meuron, le SFMOMA, extension du MOMA de San Francisco par Snøhetta, ou le port house d’Anvers, par la défunte Zaha Hadid qui n’aura pu assister à l’inauguration, comme elle manquera à l’inauguration des nouveaux projets gagnés par l’agence après son décès, plus d’une dizaine, selon son attaché de presse.

Via le New York Times et Wired

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Via 57 West, apartments soaring 467 feet, redrew Manhattan’s western skyline. Credit Philip Greenberg for The New York Times
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OMA, Faena Forum, Miami. Photos Iwan Baan via Wired
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Zaha Hadid Architects, The Port House, Antwerp. Photos HUFTON & CROW via Wired

 

À venir en 2017

Malgré la mort régulièrement annoncée de la starchitecture, l’année qui vient sera féconde en architecture spectaculaire. Dezeen recommande tout particulièrement de guetter la livraison de dix bâtiments phares, dont le Zeitz Museum of contemporary art africa, reconversion de silos à grain de Cap Town dirigée par le Heatherwick Studio, le centre Roi Abulaziz pour la culture mondiale, l’un des plus gros projets de Snøhetta, ou le Campus Apple de Sir Norman Foster. De son côté, la BBC recommande de garder un œil sur le musée de la Deuxième Guerre mondiale à Gdansk (Design Engine architectes), la controversée reconstruction à l’identique de la tour de l’Église de Postdam, suivant les plans établis par Phillip Gerlach en 1730, les bâtiments de l’exposition universelle de 2017 à Astana, Kazakhstan, ou le polercoaster, une tour fête foraine d’Orlando, munie de toboggans et grand huit garantissant une descente rapide et mouvementée du sommet de cette structure dessinée par Bill Kitchen’s US Thrill Rides. Pour CNN, la maison du LEGO (BIG), les tours du Huangshan Mountain Village de MAD (Anhui, Chine), le centre Botin (Renzo Piano, Santander), l’immeuble de logement du 520 de la 28e rue Ouest et la gare TGV de Naples-Afragola, un bâtiment lombric signé comme le précédent par Zaha Hadid, seront parmi les édifices remarquables de cette année qui débute.

Via Dezeen, BBC et CNN Style

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Apple Campus 2, USA, by Foster + Partners via Dezeen
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The WWII museum in Gdańsk is supposed to tell the story of the impact of the conflict on ordinary people (Credit: Design Engine Architects) via BBC
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LEGO House, BIG, Billund via CNN

 

Quatre matériaux pour une nouvelle année

Du côté des matériaux, il faudra compter sur Shotcrete, affirme Worlbuilding 365. Développé par des chercheurs de l’université de Nebraska-Lincoln, ce béton possède la capacité d’absorber et de refléter les ondes électromagnétiques. 2017 sera aussi l’année des aérogels, une invention déjà ancienne qui devrait prendre son essor dans les prochains mois, pour exploser jusqu’à atteindre une part de marché de 612 millions d’US $ d’ici 2020. 200 fois plus résistant que l’acier, le graphène sera un autre matériau futuriste à surveiller. La production d’un gramme de ce nanomatériau inventé voici 12 ans s’élevant à 500 US $ le gramme, son futur proche se déroulera à l’état d’adjuvant plutôt que de bloc massif. En comparaison, la « cool brick », brique rafraîchissante réalisée par impression 3D semble ouvrir un horizon plus accessible, mettant le futur quasiment à portée de truelle.

Via Worldbuild365 et Curbed

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Cool Brick is a modular system, and can be stacked like so (Image: © Emerging Objects) via worldbuild365

 

Les espoirs britanniques de 2017

Architecte, et depuis le premier janvier, Chevalier, tel est le destin de David Adjaye, qui vient d’être anoblit par Sa Majesté Élisabeth II à l’occasion de la promotion de Nouvel An. Cette consécration incite à rechercher les Adjaye de demain. Pour The Guardian, ils répondent au nom d’Interrobang, nom valise formé de la réunion du point d’exclamation et du point d’interrogation « qui suggère aventures et questionnement », explique l’un des trois associés de cette agence qui a pour credo les pensées « hybrides » et « non spécialisées ». Webb Yates Engineers, Orkidstudio, Concrete action et Adam Nathaniel Furman sont aussi des agences à suivre.

Via The Guardian

 

Les espoirs français de 2017

En France, les nouveaux architectes jouent collectifs, explique M le magazine du Monde, même si le seuil de réunion, commençant à deux architectes, permet à beaucoup d’agences ayant plus d’un associé de rentrer dans cette catégorie. Peu importe, avec ces jeunes architectes, s’en est fini de l’architecte diva « le concept mégalo pourrait bien s’éteindre avec eux (Nouvel ou Gehry, NDLR), tant l’époque est aux égaux lissés ». Lissés au risque de la transparence, craint même la journaliste. Les figures de cette nouvelle vague ont pour nom Cigue, Bruther, Festen, Studio KO, et semblent partager un certain goût pour le minimalisme. « Fini l’architecture ostentatoire et iconique aujourd’hui symbolisée par le Qatar, l’heure est à l’économie de moyens, à l’intérêt pour l’environnement local, à la création de valeur. Une philosophie résumée par la formule “More with less”, variante du célèbre “Less is more” de Ludwig Mies van der Rohe, directeur du Bauhaus de 1930 à 1933. “Faire mieux avec moins”, c’est l’antienne du duo Festen : “La simplicité, le dépouillé, n’utiliser que des matériaux qui font sens avec l’histoire du lieu, c’est tout ce qui nous intéresse” . Un bémol pourtant dans ce manifeste de frugalité, à l’exception de Bruther, les projets traités semblent regarder vers le haut de gamme : hôtel 5 étoiles les Roches Rouges pour Festen, pour le Studio KO d’autres hôtels de luxe et le musée Yves Saint-Laurent de Marrakech, dont l’inauguration est programmée en 2017. Le décalage entre l’économie de moyen proclamée et le prestige des programmes incite à se demander si les maîtres d’ouvrage n’auraient pas leur propre maxime percutante, style « less is more in my pocket » ?

Via M le magazine du Monde

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Les membres fondateurs du collectif d’architectes Ciguë, qui dessine notamment les boutiques d’Aesop. Maris Mezulis Via M le magazine du Monde
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Stéphanie Bru et Alexandre Theriot, de l’agence Bruther, revendiquent une démarche pragmatique et fonctionnelle, visible au Dôme, à Caen Via M le magazine du Monde
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Le duo de Studio KO – Karl Fournier et Olivier Marty – s’est imposé à l’étranger. Après avoir rénové le Château Marmont à Los Angeles, ils termineront en 2017 le Musée Yves Saint Laurent, à Marrakech. N. Manalili/Studio KO/Fondation Pierre Bergé-Y. Saint Laurent Via M le magazine du Monde

 

Pyongyang, tendances 2017

L’architecture semble tenir une place toute particulière dans le coeur du nouveau maître de la Corée du Nord. Pour accomplir le renouveau souhaité par Kim Jong un, Ma Won-Chun, que l’on présente comme le cerveau architectural du grand leader, a fait de son ancienne université un fer de lance. « L’université d’architecture de Pyongyang a apporté de nombreux fruits à divers projets avec la conception d’édifices monumentaux durant cette année de grande importance en raison de l’organisation du 7e Congrès du Parti du travail», a rapporté la radio nord-coréenne en mettant en lumière le statut renforcé de cet établissement depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un ». Souhaitant se démarquer des anciens gouvernements – dirigés par son père et son grand-père – « le régime de Kim Jong-un s’efforce de bâtir de grands édifices partout dans le pays », ce qui se traduit par des tours de trente étages le long de la rue Ryomyong, artère qui mène au palais présidentiel. Kim Jong-un semble faire fi du fameux adage autrefois éprouvé par Ceaucescu « Dictateur bâtisseur, dictateur battu ».

Via Yonhap  

 

Y grec sino-hollandais

Parmi les projets qui devraient sortir de terre en 2017, cette maison de Taiwan à laquelle l’agence hollandaise MVRDV a donné la forme de la 25e lettre de notre alphabet. Un parti qui étonne BFMTV : « Outre son architecture, l’autre particularité de la Y House est sa ressemblance avec un morceau d’emmental. La maison est recouverte de fenêtres circulaires. Pas seulement sur les façades, mais également à l’intérieur même de la villa, dans les escaliers. Un moyen efficace de faire circuler la lumière et les flux d’énergies Feng shui. Une signature également du cabinet néerlandais. En effet, aux Pays-Bas, pays protestant, il n’est pas pour habitude de mettre des rideaux aux fenêtres. En créant des ouvertures rondes, les architectes empêchent ainsi les futurs propriétaires d’en mettre aux fenêtres, au risque de dénaturer la beauté du lieu ». Pour les mêmes raisons, l’architecte s’est abstenu de mettre son projet-fromage sous cloche.

Via BFM Business

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Via BFMBusiness

 

Orthodoxisme vs Constructivisme

Respectivement premier et deuxième producteurs de cuivre de Russie, les oligarques Andrei Kozitsyn (UMMC) et Igor Altushkin (Russian Copper Company) veulent faire cadeau à la ville d’Ekaterinenbourg d’une basilique orthodoxe de style XVIe siècle, époque ou cette ville de fondation créée en 1723 n’existait pas encore. L’anachronisme n’est pas le seul souci de cette cathédrale Sainte-Catherine, que les deux « bienfaiteurs » veulent construire sur un étang pour lui donner plus de visibilité. Quitte à écraser le stade Dynamo, un bâtiment constructiviste, style aujourd’hui prisé des citoyens de la ville. « Architectes et intellectuels se sont mobilisés contre les plans des mécènes, craignant que ce “corps étranger” n’altère la perception du centre d’Ekaterinenbourg, caractérisé par la présence abondante d’architecture constructiviste, ici préservée comme ensemble à la différence des autres villes russes, où l’héritage des années 20 est plus fragmenté ». Les citoyens réclament l’inscription du centre-ville au patrimoine mondial de l’humanité, mais pèsent de peu de poids face aux pressions conjuguées des oligarques et l’église orthodoxe sur les autorités et les médias locaux – un journaliste opposant au projet a été licencié de son journal. Estimés à 95 millions d’euros, les travaux ont été approuvés par la région et commenceront en 2017, au grand dam de la population. « Les deux bienfaiteurs ne veulent pas une simple église, mais une église exceptionnelle, et veulent la construire sur l’eau parce qu’ils ne voient pas de meilleur emplacement pour cela. Autrefois, on considérait que la majorité avait raison. Aujourd’hui, nous vivons dans une autre société, où ce n’est plus la majorité qui a raison, mais bien une minorité talentueuse concentrant les moyens financiers, et il semble que nous ne sommes pas prêts à respecter les décisions de cette minorité » regrette Vladimir Puzenkov, directeur de la société qui batiera l’église. Ensemble ou séparément, Kozitsin et Altushkin ont financé la construction de dizaines d’églises, jusqu’en Tchétchénie ou à Londres. « Les bienfaiteurs (toujours Kozitsyn et Altuschkin) sont des gens qui arrivent toujours à leurs fins, tant dans le mécénat que dans les affaires», explique Puzenkov. À Paris, nous avons déjà une église orthodoxe grotesque : souhaitons que cela calme les ardeurs de ces deux grands altruistes.

Via El Pais

 

Olivier Namias