En 1981, Francine Fort et Michel Jacques créent Arc en rêve, à Bordeaux, un centre culturel dédié à l’architecture, mais aussi au design, au paysage, et à l’urbanisme. Ils avaient bien pris conscience que notre monde évolue à grande vitesse. La croissance démographique ne cesse d’augmenter, la société consomme de plus en plus, autant les biens, les marchandises, que les territoires. Des bouleversements qui impactent sur nos modes de vie, et donc influent sur nos manières d’habiter. Une inquiétude née de tous ces changements. Ils décident alors de créer Arc en rêve.
Apprendre à aimer l’architecture
Arc en rêve oeuvre pour la sensibilisation à la culture architecturale et à la qualité du cadre de vie. L’équipe du centre organise de nombreux événements : Expositions, conférences et débats, séminaires, activités pour enfants autour d’expérimentations, ou encore des visites guidées de bâtiments, de villes ou de chantiers. Ces actions ludiques, interactives, sont bien évidemment à but pédagogique. Le centre propose également des ateliers pour les scolaires. A l’issue de certains expositions ou conférences, Arc en rêve édite des ouvrages qui sont co-édités par le centre lui même. L’idée est de partager au plus grand nombre ce sur quoi les intellectuels de l’architecture se penchent. Le public doit être acteur et non subir l’architecture qui l’entoure. La culture joue un rôle essentiel et donne une impulsion dynamique pour construire un avenir qui nous sera propre.
Pour cela, Arc en rêve s’entoure d’architectes et d’urbanistes, d’ingénieurs, mais aussi d’élus, de promoteurs et de maîtres d’ouvrages, qui permettent aux habitants, petits et grands, de découvrir le monde de l’architecture, de l’urbanisme, du design et du paysage.
Le centre culturel Arc en rêve s’est installé dès son ouverture dans les locaux réhabilités de l’Entrepôt, qu’il partage avec le Musée d’Art Contemporain de Bordeaux. Ce lieu a été réhabilité par l’agence Valode & Pistre, et permet au public de bénéficier de salles d’expositions et de réunions, d’un auditorium, d’une salle de projection ou encore d’ateliers. Ces infrastructures sont nécessaires pour faire expérimenter l’architecture, faire comprendre la ville et développer la sensibilité du public.
La programmation du centre est fournie. Chaque mois, de nombreux événements y prennent part. Dans les dernières actualités, une exposition sur l’architecte Jacques Hondelatte se tient jusqu’au 27 mai 2018. Vous pourrez également assister à une grande conférence organisée le 25 avril 2018, à 18h30. Cette conférence de Dominique Perrault, architecte et urbaniste français, a pour thématique « Groundscape Stories », repris de son ouvrage « Groundscapes: autres topographies », publié en 2016. Au mois de juin aura lieu une exposition sur les architectes chinois Wang Shu et Lu Wenyu .
Centre Arc en rêve
Adresse : Entrepôt, 7 Rue Ferrere, 33000 Bordeaux
Ouverture : Du mardi au dimanche, de 11h à 18h, jusque 20h le mercredi.
Contact : info[at]arcenreve.com – 05 56 52 78 36
« C’est en 2009, après une première étape d’aménagement accompagnant l’arrivée de la ligne C du tramway en gare de Bordeaux, qu’a été initié la transformation de la gare Saint-Jean en un pôle d’échanges multimodal (opération financée par la CUB, la Région, le Département, et la SNCF) que l’ensemble des cofinanceurs a décidé de lancer une série d’études et de réflexions afin d’anticiper le développement des trafics ferroviaires et l’arrivée de la LGV mais aussi d’optimiser le fonctionnement global de la gare de Bordeaux au sein d’un environnement proche en pleine mutation. » précise AREP, filiale de la SNCF en charge du réaménagement et de l’extension de la gare Saint-Jean.
[masterslider id= »186″]
La Gare de Bordeaux Saint-Jean présente désormais deux visages, selon que l’on y accède par son entrée historique ou par le Hall 3 édifié pour l’arrivée de la LGV qui relie Paris à Bordeaux en 2h04, mise en service le 2 juillet dernier. Reconfigurée, la gare verra sa capacité d’accueil portée à 18 millions de voyageurs par an, contre 12 millions actuellement. L’ancienne gare, édifice imposant, perpendiculaire à la Garonne, est dotée d’une façade classique, due à l’architecte Marius Toudoire (1852 – 1922) – a qui l’on doit aussi la Gare de Lyon à Paris et celle de Toulouse-Matabiau. Elle est coiffée d’une immense verrière, aujourd’hui rénovée. Ses halls historiques 1 et 2 ont été réaménagés, améliorant la distribution des flux, les éclairages et matériaux, la signalétique.
L’extension, dit Hall 3, est implantée au Sud-Est des voies. Occupant des terrains jusqu’alors dévolus à des parkings, ses 2500 m2 font face au quartier Belcier, ancré dans le développement urbain de Bordeaux Euratlantique, qui constitue une des premières étapes du « Projet urbain 2030 » de la métropole bordelaise. Une architecture en gradins s’ouvre sur le nouveau parvis Sud. Le rez-de-chaussée transparent accueille les services et commerces, et dégage un hall sur 3 niveaux. Les étages supérieurs, sur 7 niveaux, sont réservés au parking de 850 places. Ses plateaux, dépourvus de façade, dessinent de fines horizontales de béton précontraint, avec des rives de dalles de seulement 11 cm d’épaisseur et des garde-corps inox. Les enveloppes en marbre rouge du Languedoc qui habillent les arrivées des escaliers de secours du parking sont un rappel des carrelets, cabanes des pécheurs du bassin d’Arcachon.
Fiche technique
Maîtrise d’ouvrage : SNCF Gares & Connexions Maîtrise d’œuvre : SNCF Gares & Connexions, Agence Duthilleul, AREP Architectes : J.-M. Duthilleul, E. Tricaud, F. Bonnefille BET : MaP 3 (Structure) Entreprises principales : GTM (Groupe Vinci Construction). Cotraitants : Santerne, Tunzini Surfaces : 2500 m2 Hall Gare, 1800 m2 commerces, 850 places de parking, 360 places de vélos sécurisés. Livraison : 2017 Financements : L’extension de la Gare de Bordeaux Saint-Jean (Hall3) s’intègre dans un projet conventionné par : l’État, Euratlantique, Conseil Régional, Nouvelle Aquitaine, Bordeaux Métropole, Ville de Bordeaux, SNCF Réseaux, SNCF Gares & Connexions, Opérateur de Parking INDIGO. Montant total de la convention : 95 M€. Sous détails : État 9.81 M€, Euratlantique 2.55 M€, Conseil Régional 9.81 M€, Bordeaux Métropole 7.81 M€, Ville de Bordeaux 2.0 M€, SNCF Réseaux 4.0 M€, SNCF Gares & Connexions 20 M€, Opérateur de Parking INDIGO 39 M€ (compris parking P2 + libération foncière).
Courtesy AREP / Didier Boy de la Tour et Mathieu Lee Vigneau
Porté par Lucas Bacle (agence brumm*) et Killian Wieber, le projet Voie Urbaine a emmené le public d’Agora 2017 dans un voyage énigmatique et envoûtant au cœur de la ville de Bordeaux.
Voie urbaine détourne un tramway pour le transformer en un espace de diffusion itinérant, à mi-chemin entre salle de cinéma et salle d’exposition. Recouvert d’une écriture énigmatique – un texte que des milliers de personnes ont vu, mais qui, pour l’instant, n’a pas été déchiffré – sur un fond noir intense à l’image des tableaux de Soulages, il a parcouru la ville de Bordeaux sur les lignes A, B et C, invitant les usagers à l’explorer. 19 courts-métrages originaux totalisant plus de 2h15 de film y étaient diffusés. Les écrans posés sur des socles noirs délivraient durant les voyages quotidiens des passagers des bribes de récit sur la ville de Bordeaux. Les témoignages s’y bousculent et viennent dessiner en creux une image instantanée de la métropole. Avec l’idée que l’homme fait la ville et inversement, que l’un sans autre n’existerait pas, les réalisateurs s’interrogent sur les relations entre les usagers et les lieux qui les abritent. Ils racontent la ville par le biais de personnages fictionnels, tentant de saisir « l’air du lieu ». Ces personnages et leurs histoires forment les parties d’un récit plus vaste. On y voit un commercial qui, captif d’une boucle spatio-temporelle, fait écho à la ville générique, en référence à Koolhaas. Est également mise en scène la légende urbaine de prisonniers emmurés dans le béton de la base sous-marine construite par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais aussi des vues aériennes de Bordeaux durant la guerre froide à partir d’images d’archives. Un contenu hétéroclite mais sommes toutes unitaire. Composées d’un nombre fini d’éléments à un instant T, les images se superposent et composent un tableau aux contours flous, car non exhaustif. Elles sont la résultante d’un espace localisé, d’une société et d’une époque. S’inscrivant dans la promotion de Bordeaux via Agora, certes, ces films en proposent surtout un regard critique à partir de celui de ses habitants. En témoignent des enfants qui projettent Bordeaux à l‘horizon 2050. En 10 jours, le Tramway Noir de Voie Urbaine a transporté plus de 15 000 personnes au sein de la métropole Bordelaise.
A travers des codes narratifs du cinéma, le projet rend accessible au grand public des notions d’urbanisme, d’architecture et d’histoire. Il n’est que la première phase de la manifestation Voie Urbaine. Un jeu vidéo, bientôt disponible en téléchargement constituera son aboutissement, condensant l’ensemble des messages diffusés durant l’évènement au travers d’un seul médium. A venir également, un site web interactif, qui permettra de lire l’ensemble des films de manière non linéaire mais géographique, via une carte. Ce site a vocation à s’étoffer. Toutes les nouvelles vidéos réalisées dans le cadre de Voie Urbaine s’ajouteront aux premières de manière sédimentaire, afin de restituer une image kaléidoscopique de la ville de Bordeaux.
* brumm est un studio, il réunit des architectes et des réalisateurs qui mettent en image la vie qui bruisse entre nos murs. Par la maîtrise des techniques de captation issues des métiers du cinéma et l’élégance de sa narration, brumm développe une vision qui lui est propre.
L’Odyssée fantôme : Paysages de demain est une exposition du collectif Sauvage Garage qui était présentée du 15 au 26 septembre à Bordeaux, dans le cadre de la biennale Agora.
« Le Commandant du vaisseau P4Y54G35 souhaite la bienvenue aux visiteurs qui nous rejoignent. Mon équipage et moi-même sommes partis vers des espaces futurs afin de mieux comprendre la façon dont l’homme va agir, où il va trouver refuge et comment il va faire évoluer son habitat face à de nouvelles contraintes. » Commence ainsi l’odyssée fantôme, autour d’une fable rédigée par Pascal Vion et éditée par Anne Lecomte dont la vision futuriste remet en question le lien entre l’homme et la ville. « Les bâtiments se meuvent continuellement (…) Une vie indépendante de celles des hommes qui les occupent (…) Les constructions se jouent des habitants (…) L’hypnotisme architectural les contraint à rester (…) Inconsciemment, nous devenons pantins au milieu de ces décors gigantesques et minimalistes » poursuit la fiction, qui imagine un monde dystopique à mi-chemin entre le rêve (ou le cauchemar) et la réalité, où l’architecture est le personnage principal.
Face à la problématique de la surdensité et de l’expansion des villes, serait engendré une amplification du phénomène d’expropriation. A la fois protestation et témoignage d’une vie antérieure, la petite maison colorée tente de résister à l’expansion d’une ville grise et froide (c) Julien Renard
Ainsi, parti en exploration dans le futur, l’équipage livre ses impressions au fur et à mesure de ses découvertes, proposant un retour en images plongeant le visiteur dans le fantasme des paysages de demain. L’installation prend place dans un espace orthogonal, la Halle des Chartrons à Bordeaux. Disposées selon un plan cartographique inspiré d’un système planétaire, 12 bornes « fantômes » relatent les expériences de chacun des équipiers. Elles utilisent une technologie « fantasmatique », un procédé photographique capturant le mouvement des paysages entrevus. Concrètement, il s’agit de boîtes noires dans lesquelles est agencé un décor tridimensionnel, des effets lumineux et des hologrammes. Un diorama contemporain, en somme, artifice réaliste fabricateur d’illusion, que les commissaires de l’exposition «Dioramas» qui vient de s’achever au palais de Tokyo (Paris) définissent ainsi : « il se caractérise par la mise en scène d’une situation et de son environnement d’origine (…) Il est une reconstitution artificielle d’un lieu ou d’une temporalité qui a existé ou aurait pu exister ». Une définition à laquelle pourrait se rajouter le verbe « exister » accordé au futur.
Le dispositif met en scène un environnement naturel. Au fur et à mesure que le spectateur découvre cette scène, des données numériques s’accumulent pour le renseigner, le compléter ou l’effacer. Goggle map, la géolocalisation, Instagram et autres applications intelligentes multiplient et complexifient les données du territoire. (c) Ava Roghanian et Bertrand Courtot
L’installation invite le visiteur à se promener dans les décors urbains, sauvages, oniriques de notre futur quotidien. Des paysages hypothétiques nés des grandes réflexions actuelles, comme le changement climatique, l’avancée des sciences en terme d’intelligence artificielle ou de de nanotechnologie ou encore l’expansion croissante des villes et la surdensité. Une exposition qui, dès les premiers regards, émeut par sa plasticité, et à bien y regarder, interroge les bouleversements du XXIe siècle.
Cet environnement s’anime autour de l’idée que des hommes ont choisi de donner un autre sens à leur vie pour nous sauver de notre propre destruction. Certains sont allés s’isoler en pleine nature et ont sacrifié leur vie charnelle. Ces sortes de « moines », par le biais de la méditation, sont devenus des gardiens s’efforçant de nous protéger de nous-mêmes. (c) Sophie Tricoire
À l’heure de l’anthropocène, le paysage devient un élément essentiel du projet urbain, explique le paysagiste Bas Smets en introduction à l’exposition «Paysages augmentés» présentée à la biennale Agora à Bordeaux, dont il assure le commissariat. La notion de paysage y est explorée à travers une double approche, mise en images par les rares réalisateurs qui ont fait de l’architecture et du territoire leur champ d’investigation : Bêka Lemoine et Christian Barani. « Avec Ila Bêka et Louise Lemoine, nous présentons cinq portraits de paysages urbains, révélant l’influence de la géographie et du climat sur les pratiques et les comportements des habitants de la métropole : l’apprivoisement du gel et de la glace lors de la métamorphose hivernale de Saint-Pétersbourg, l’inventivité des économies informelles suite aux pluies tropicales de Bogota, les activités contrastées de la ville de Naples, entre torpeur et chaos au pied du volcan, l’intensité du travail et des petits métiers dans la jungle urbaine de Séoul, mais aussi les mesures de protection contre le soleil et la chaleur dans la médina de Rabat». Des courts-métrages, qui, comme souvent chez Beka/Lemoine, traitent l’urbain à partir de l’humain. Mais si dans Houselife, le pari de suivre le quotidien de la femme de ménage de la maison Lemoine (dessiné par Koolhaas) pour comprendre l’architecture fut pertinent, pas sûr que ce process le soit tout autant ici. Le projet apparait plutôt comme une redite de leurs précédents travaux, et à l’image, n’interroge pas la question du paysage, pour se cantonner à celle des pratiques sociales.
courtesy Canalcom
« Avec Christian Barani, nous avons exploré des projets de paysages dans cinq métropoles contemporaines. Ils répondent notamment à la nécessité de contenir les montagnes friables à Hong Kong, l’ambition de transformer l’île de Singapour en jardin, la résistance du réseau de lacs et de rochers face au développement d’Hyderabad, l’opportunité de donner de l’amplitude à la nature à Bordeaux et à l’idée de projet de paysage comme nouvelle image pour Bordeaux » explique Bas Smets. Fruit d’une coproduction menée entre le paysagiste et le vidéaste, parcourant ensemble les lieux qu’ils interrogent, la notion de « paysage augmenté » défendue par Bas Smets devient explicite dans les images de Barani. Notamment dans la séquence portant sur Hong Kong, qui met en avant la résilience du territoire : des coteaux friables augmentés de coques de béton, une ingénierie coûteuse qu’il faut renouveler en permanence. « Les collines de l’île de Hong Kong sont faites de roches friables. Après une série de glissements de terrain catastrophiques dans les années 1970, le gouvernement de Hong Kong a mis en place un organisme géotechnique spécial pour faire face aux problèmes de sécurité des pentes. Elles ont été couvertes avec une couche protectrice, une coque technologique disposant d’un système de surveillance intégré. Des techniques effaçant véritablement la frontière entre le naturel et le l’artificiel. Les collines de l’île ont été transformées en un paysage hautement équipé, un territoire construit de pentes de béton et de réservoirs d’eau artificiels, traversé de sentiers récréatifs. L’ingénierie du territoire a été la condition du développement de Hong Kong » peut-on lire sur le journal de l’exposition. De plus, ces cinq derniers films sont accompagnés d’une recherche cartographique. Ils sont des sources de projet, point de départ pour imaginer des paysages augmentés.
Une publication partagée par Architectures_CREE (@archi_cree) le
Ces deux séries de courts métrages sont diffusés dans deux espaces pentagonaux permettant aux visiteurs de s’immerger dans les paysages. Bêka et Lemoine présentent simultanément leurs films sur cinq écrans, tandis que Barani déploie de façon panoramique un film unique sur cinq écrans. Ce dispositif ne permet pas de tout voir. Les paysages se dévoilent aux visiteurs au gré de leurs mouvements. « L’exposition révèle les influences mutuelles de l’homme et du paysage. Elle invite à imaginer l’avenir du paysage et affirme l’ambition de son projet » conclue Bas Smets.
L’équipe pluridisciplinaire composée de BOM Architecture, HAME et Atelier FUSO (en collaboration avec LS2, paysage / Ingérop / ECIC / Atelier Colin & Poli Paysages / Inprozess / Fanny Leglise, architecte, auteur / Jean-Philippe Bretin, designer graphique), a reçu le « Trophée Bas Carbone EDF » pour son projet « Palun 15%, Paysages, énergies, humanités en 2050 ». L’équipe a été dévoilée lauréate de la 8ème édition du Concours EDF Bas Carbone le 22 septembre à la base sous-marine de Bordeaux.
[masterslider id= »180″]
Les quatre projets finalistes de cette session 2016/2017 (Axionomia, De la cathédrale carbone au bocage urbain, Le Trait), sont exposés jusqu’au 15 octobre à la base sous-marine de Bordeaux, dans le cadre de l’exposition « Bordeaux Respire ». Un aperçu des projets sur notre site : Concours Bas Carbone EDF : 4 équipes en lice
Les collections de design du Centre national des arts plastiques (CNAP) s’exposent au musée des Arts décoratifs et du Design (MAAD) de Bordeaux et à la Maison Lemoine sous le titre HouseLife ; une manière d’offrir à du mobilier et à des objets le contexte qui, originairement, est le leur : un univers domestique.
HouseLife, du 24 septembre au 29 janvier 2017, constitue une exposition de design insolite qui investit deux habitats exceptionnels : l’hôtel de Lalande, construit au XVIIIe siècle au centre de Bordeaux, et qui a conservé ses boiseries et ses parquets d’origine, un joyau du patrimoine mondial de l’Unesco qui accueille le musée des Arts décoratifs et du Design ; l’autre, la Maison Lemoine, une architecture contemporaine et privée, emblématique d’un habitat moderne, érigée par Rem Koolhass/OMA en 1997 sur les hauteurs de Floirac. Une exposition menée de concert par Juliette Pollet, conservatrice du patrimoine et responsable de la collection design et arts décoratifs du Centre national des arts plastiques depuis 2013 et Constance Rubini, historienne du design, qui a rejoint le musée des Arts décoratifs et du Design de Bordeaux en janvier 2013.
S’intégrer plutôt que se confronter
Le parti-pris des commissaires de l’exposition fut de s’installer dans des univers domestiques, où a été préféré une mise en scène, celle du quotidien, à la sacralisation des objets de design sur un socle et une toile de fond blanche. Ce n’est pas une première pour le Cnap qui avait déjà réalisé, en 2009, l’exposition Design à la cour, au château de Fontainebleau, questionnant sous l’angle de la série les objets contemporains confrontés à ceux du XIXe siècle. Ici, la volonté est contraire : les pièces s’intègrent tout simplement dans leur nouvel écrin, sans choquer, retrouvant leur usage. Elles recréent un lieu de vie, les objets récents se mariant au mobilier hérité d’une époque antérieure, comme dans toutes les maisons familiales. Odeurs et sons conçus pour l’exposition viennent se mêler aux objets pour mettre en scène les espaces du musée.
Ettore Sottsass, Coupe à fruit Mourmansk, 1982, MemphisEttore Sottsass, Théière Lapislazulli, collection « Indian Memory », 1987, Anthologie Quartett
De l’hôtel particulier XVIIIe à la maison contemporaine
Si le mariage des pièces semble être si naturel, la sélection n’a pas été simple, bien que les commissaires affirment le contraire, « une sélection intuitive », nous disent-elle. En effet, il a fallu choisir 300 pièces du Fonds national d’art contemporain, collection enrichie et conservée par le Cnap, sur 9000 objets. Un choix qui s’est construit en réponse au contexte précis dans lesquels les objets s’insèrent. Plutôt que des cartels, muséifiant l’exposition, un ouvrage recensant les pièces exposées guide le visiteur.
Concernant l’hôtel particulier XVIIIe, en centre ville, les objets exposés conservent l’atmosphère domestique. Dans l’antichambre, le canapé Alcove Highback Sofa de Ronan & Erwan Bourroullec installe une alcôve intimiste face à la cheminée, tandis que celui de François Bauchet, le canapé Yang exposé dans le salon de compagnie, offre liberté d’appropriation par l’assemblage de ses 4 modules. Dans le boudoir, on apprécie l’ambiance légère et oisive au parfum féminin, aménagé de la chaise longue Antibodi de Patricia Urquiola pour un moment de délassement, ou d’une armoire lingère style Louis XVI ouverte.
A la Maison Lemoine, toujours lieu habité, Houselife prend place à l’étage, dans la pièce principale cristallisée le temps de l’exposition. Ici, c’est l’architecture, par sa prestance, qui a imposé le choix des pièces. Ainsi, transparence, superposition, mobilité, légèreté, acier, sont des concepts empruntés à la maison que l’on retrouve dans le mobilier exposé. Le fauteuil Bulle d’Eero Aarnio est suspendu dans l’espace, juste en face de l’occuli dessiné dans le rideau en plastique blanc de Petra Blaisse ; les tabourets Kubus d’Herbert Jakob Weinand déploie une assise d’acier sur roulette ; des vases, en verre et métal, sont disposés sur l’emblématique monte-charge mué en socle pour l’occasion.
L’exposition emprunte son titre au film réalisé par Ila Bêka & Louise Lemoine, Koolhaas HouseLife. Ce film, qui a récemment rejoint la collection du Cnap, sera projeté au MAAD, dans le parcours de l’exposition. En emboîtant le pas de la gardienne, Guadalupe Acedo, dans ses tâches et inspections quotidiennes, il révèle avec humour et tendresse les charmes, les travers et les fragilités de l’iconique maison-machine.
Le 31 mai 2016, le président de la République Francois Hollande et le maire de Bordeaux Alain Juppé inauguraient, côte à côte la Cité du Vin à Bordeaux. Portant l’ambition de devenir un lieu emblématique, celle-ci est bâtie à la lisière d’un nouveau quartier les Bassins à flots sur les bords de la Garonne. Nouvel ovni ou nouveau totem, ce projet qui a pris forme sous les mains d’Anouk Legendre et Nicolas Desmazière de l’agence X-TU fait débat.
in terredevins.com
« Avec deux présidentiables qui trinquent au champagne, des sommeliers dans leurs petits souliers, des journalistes excités, une manif regroupant syndicats et écolos, une coupure de courant par la CGT, un blocage sur la rocade, la journée de l’inauguration de la Cité du Vin a été particulièrement chargée » introduit rue89 Bordeaux.
Assimilation et comparaison
in lesechos.com
« Dès les années 80, l’idée d’un lieu dédié au vin avait germé à Bordeaux, «capitale mondiale du vin» selon son maire, qui reconnaît «manquer de modestie». Plusieurs projets émergent avant d’être abandonnés. L’idée d’une Cité du vin dans sa forme actuelle germe à partir de 2008 » précise Libération. Le nouveau site espère avoir le même impact touristique pour la ville que le musée Guggenheim pour Bilbao (Espagne). Tourmag titre « Bordeaux : (Alain Juppé) La Cité du Vin sera mon Guggenheim ! » tandis que Libération introduit « Le nouveau temple de l’œnologie qui a ouvert ses portes mardi se veut à la fois Guggenheim local et vitrine du secteur à l’échelle internationale ». Rien que ça ! « A Bilbao, le musée dessiné par Frank Gehry est lui-même une œuvre d’art qui a transfiguré la ville. Mais si Desmazières et Legendre de l’agence parisienne XTU n’ont pas la notoriété de l’architecte américain, ils ont donné naissance à un bâtiment audacieux, dont les formes tout en courbes évoquent « l’âme du vin » » nous disent Les Echos.
in tourmag.com
Pour cet écrin à la forme géométrique liquide, Anouk Legendre précise dans les lignes de Bati Actu « « L’idée était de raconter l’univers du vin dans un lieu qui marque le paysage et qui soit une sorte de phare pour la Ville. D’où ce projet aux contours indéfinissables, tout en courbes, aplati à sa base et s’élevant tel un goulot de bouteille » (…). C’est la dégustation d’un château Hosanna, un pomerol de 2009, qui aurait tout déclenché. En appréciant les arômes de ce vin à la « dimension divine », Anouk Legendre et Nicolas Desmazières (…) auraient eu la vision de leur projet pour la Cité du vin à Bordeaux. « Nous avons voulu intégrer dans un même élan l’idée de verticalité et d’horizontalité. Une forme de plénitude comparable à ce que nous avions éprouvé lors de notre dégustation, insistent Anouk Legendre et Nicolas Desmazières. Nous nous sommes tout de suite intéressés à la dimension de l’élément liquide : génie du vin, génie du fleuve » raconte Le Monde. Pas étonnant que le projet prête aux comparaisons. « Ils ont imaginé un lieu évocateur empreint de références identitaires : le vin qui tourne dans le verre, le mouvement enroulé du cep de vigne, les remous de la Garonne. D’autres parlent de carafe à vin, voire, moins poétique et plus sarcastique, de godasse, de foie surplombé d’un intestin, ou carrément d’étron », selon rue 89 Bordeaux. « D’aucuns, soulevant le courroux des architectes, y verront une carafe, d’autres un serpent de mer surgissant du Port de la Lune. (…) D’autres enfin, plus fidèles au projet, le mouvement du vin dans un verre, tourbillon centrifuge duquel émanent toutes les émotions » indique Terre de Vins.
in chroniques-architecture.com
Il ne s’agit pourtant pas du premier événement architectural qui traite de la question du vins, au vue de la construction de nombreux chais par des starchitectes que nous remémore Chroniques d’architecture : « dans la région, les «starchitectes» vendangent déjà depuis 20 ans les caudalies architecturales des plus «vieux» crus classés, à l’image des helvètes Herzog et de Meuron, du parisien Jean-Michel Wilmotte ou du sarladais Jean Nouvel. Pour l’occasion, ouverture d’un mathusalem aux effluves balsamiques et empyreumatiques que la cité des vins aura eu le bon goût de carafer ».
Signature
Pour cet équipement, les architectes du pavillon français de l’Exposition Universelle de Milan 2015 réitèrent avec une structure bois. Bati Actu nous explique : « l’ouvrage repose sur une structure en bois, constituée de 574 arches cintrées, toutes sur mesure, en lamellé-collé. Celles-ci s’élèvent dans la tour jusqu’à l’étage du belvédère grâce à 128 épines culminant à 55 mètres dans une torsion, enlaçant au passage les différents étages. L’enveloppe est ainsi constituée de panneaux en verre sérigraphié plans et cintrés de teintes variables, et de panneaux d’aluminium laqué irisé de teinte uni. » En vue de l’ouvrage, Libération fait référence à un autre de leur projet : « les architectes ont imaginé une forme tournante qui est en quelque sorte devenue leur signature depuis la construction du Musée de la préhistoire de Jeongok, en Corée du Sud, en 2011″. Un bâtiment signature donc ? Une pensée pour Gehry ?
Scénographie
in lefigaro.com
Certes, ce musée qui n’en est pas vraiment un a dû être conçu en étroite collaboration avec les scénographes. « L’agence britannique Casson Mann Limited ont ainsi imaginé des alcôves en forme de bouteille de vin », selon Bati Actu. « Sur 3000 m2, à travers 19 modules thématiques, pour la plupart interactifs, le parcours de la toute nouvelle Cité du vin est immersif, sensoriel et surtout tactile ». Le numérique est omniprésent : images 3D, diffusion d’odeurs, décors immersifs… « Rarement une scénographie n’aura été aussi en accord avec une architecture. La réussite du parcours de la Cité du vin tient à l’étroite collaboration entre l’agence parisienne X-TU et la britannique Casson Mann » nous dit Le Figaro. Telerama confirme : « le projet de l’agence X-TU nous a séduits à la fois par son architecture novatrice, ses formes courbes, sans couture, dans la mouvance de Zaha Hadid ou de Frank Gehry, mais aussi parce que les architectes avaient vraiment travaillé avec les scénographes. Si on voulait une forme singulière, on ne voulait pas d’une coquille vide… » affirme Philippe Massol » directeur de La cité du Vin.
Sur fond de politique
in lesechos.com
Ovni ou emblème, ce bâtiment est aussi un enjeu politique, notamment pour Alain Juppé, maire de Bordeaux, et potentiel candidat à l’élection présidentielle, et le président de la République Francois Hollande. A l’arrivé de ce dernier, « tous les officiels sont déjà là. Alain Juppé bien sûr, Alain Rousset président du conseil régional, le premier ministre géorgien, l’ambassadrice des États-Unis, l’ambassadeur de Grande-Bretagne… Sans oublier Sylvie Cazes, présidente de la Fondation de la Cité du Vin, Philippe Massol, directeur général de la Cité, les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, et bien sûr tous les représentants de la filière vin à Bordeaux » raconte Terre de vins. « Attendant l’arrivée du président sur le ponton de la Cité du Vin, Alain Juppé a qualifié la déambulation conjointe des deux possibles candidats à l’élection présidentielle de 2017 de « côte-à-côte républicain ». Interrogé si cela préfigurait selon lui le duel de 2017, il a rétorqué aux journalistes: « Vous ne pensez qu’à ça ». » explique Le Point.
in terredevins.com
Et voici François Hollande feignant de s’étonner d’avoir trinqué au champagne alors qu’il se trouve à Bordeaux. « A défaut d’être au beau fixe, le temps de l’inauguration était à la fête, tout le monde a dit du bien de tout le monde » annonce Le Moniteur. Et pourtant, L’Express titre : « A Bordeaux, Alain Juppé tacle François Hollande ».
in lexpress.com
« Les hommes sont comme les vins, avec le temps, les bons s’améliorent et les mauvais s’aigrissent » a lancé Alain Juppé, précise L’Express. « Cela fait trois fois que le président de la République se rend à une inauguration à Bordeaux, l’occasion d’échanger avec celui qui rêve de lui succéder. « Je vais finir par me dire que vous aimez les inaugurations bordelaises », a glissé dans un sourire le maire de Bordeaux en rappelant que le chef de l’État en était à sa troisième inauguration d’un événement dans sa ville, après le pont levant Jacques-Chaban-Delmas en 2013 puis, en 2015, le salon des vins et spiritueux Vinexpo » insiste Le Point.
in lemoniteur.com
Alain Juppé, acteur majeur du projet, nous dit dans les lignes du Figaro : « Quand j’ai été élu maire de Bordeaux, en 1995, je me suis rendu compte que nous faisions peu de choses pour le vin ; alors que la ville lui doit beaucoup, à commencer par sa notoriété internationale, son rayonnement touristique. Ma première idée a été de le célébrer».Terre de Vins souligne : « A un an de l’élection présidentielle, alors qu’il s’apprête à inaugurer la Cité avec son probable rival, François Hollande, il offre, avant de s’éloigner pour une année à la conquête d’un nouveau destin, un héritage universel à sa ville – le dernier de son mandat local qui a débuté en 1995 – tel l’apogée d’un grand millésime ».
Manifestement
in bfmtv.com
Bien entendu, pour un projet de cette envergure, il fallait bien quelques associations mécontentes et des manifestations pour malmener le tout, quoique celles-ci ne portent pas sur le bâtiment en lui-même, mais plutôt sur ce qu’il incarne. « Des opposants à la Loi travail ont prévu un rassemblement pour l’accueillir (FH), tandis qu’un collectif d’écologistes va organiser une action non violente contre l’utilisation des pesticides. (…) Plusieurs organisations écologistes – les Amis de la terre Gironde, Générations futures, Info Médoc pesticides, Vigilance OGM 33 et Les jeunes écologistes d’Aquitaine -, ont de leur côté appelé à « une action de désobéissance civile » », explique BFMTV.
in rue89bordeaux.com
« Ils ont projeté, sur la façade de la Cité du Vin, le message « Stop pesticides ». « Cette action était destinée à montrer notre détermination quant à la problématique de l’usage des pesticides en viticulture, qui sera passée sous silence dans cette même Cité du Vin » » raconte rue 89 Bordeaux. Valérie Murat insiste dans les lignes du Figaro : « Ce que nous condamnons surtout à propos de la Cité du Vin, c’est l’absence de toute sensibilisation à la biodynamie ou aux cultures alternatives. Et pour avoir l’orgueil de faire de Bordeaux la capitale de l’oenotourisme il faut une viticulture irréprochable. C’est loin d’être le cas du Bordelais qui est champion dans l’utilisation de pesticides. »
Financement inédit
Quoi qu’il en soit, construire le temple mondiale du vin à un coût : celui-ci s’élève à 81 M€ HT, dont 55 M€ consacrés à la construction et à l’aménagement scénographique. « Le coût du projet s’est finalement élevé à 81 M€ avec un dérapage de 28,6 %. Beaucoup mieux que d’autres, estime la ville qui a comparé sa Cité du vin à six autres grands projets culturels, comme la Fondation Louis Vuitton à Paris, le MuCEM à Marseille ou le Musée des Confluences de Lyon, dont les factures ont en moyenne grimpé de 158 %. Alain Juppé revendique ainsi l’exemplarité en termes de maîtrise des coûts avec, à l’arrivée, un prix du mètre carré d’environ 6000 €, la moitié des projets concurrents », selon Les Echos. A croire que dépasser les budgets est devenu monnaie courante. « Pour la ville, le coût est lourd puisqu’elle assume 38 % du financement. Le solde étant apporté par les autres collectivités, le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) et une fondation reconnue d’intérêt public qui apporte 19 % du budget, principalement auprès des grands propriétaires, mais aussi de nombreux étrangers » continue Les Echos. En effet, le montage financier inédit implique près de 83 mécènes ! « La dimension internationale du projet apparaît là aussi : « Bob Wilmers, propriétaire de Château Haut-Bailly, a eu l’idée de créer une fondation aux Etats-Unis, outil beaucoup plus simple à construire que chez nous. Et George Sape, longtemps grand maître de la commanderie de Bordeaux à New York, a monté une série d’événements pour lever des fonds. C’est ainsi que le 30 avril 2015, aux Nations unies, Alain Juppé inaugurait la fondation en présence de soixante ambassadeurs. Les amis américains de la Cité ont financé l’auditorium, baptisé Thomas-Jefferson, du nom du deuxième ambassadeur américain en France, le premier à s’être intéressé au vin. » souligne Télérama.
Si certains n’apprécient pas …
in lemoniteur.com
in rue89bordeaux.com
« Autant le dire d’entrée de jeu, nous ne sommes pas fan absolu de l’édifice, ni de sa morphologie tourmentée assez indéfinissable, ni de son contenu qui peine encore à convaincre, au moins pour ce que nous en avons pu voir. (…) On a fait la visite, on a écouté les explications des architectes (…). On a bien compris que le bâtiment, campé tel un fier «signal» voire un «phare» de 35 mètres de hauteur (55 à la pointe des « épines »), au cœur du – nouveau? futur? – écoquartier des Bassins à Flot de Bordeaux «prenait le parti du fleuve» dans ses «courbes et contre-courbes», dans sa couleur changeante, dans sa forme sinueuse, dans son traitement paysager des abords qui «restaure le corridor écologique de la ripisylve » (vous chercherez vous-même dans le dictionnaire), etc. Soit. Mais le vin? La forme, encore vous dis-je, qui se veut évocatrice d’une carafe, des irisations du breuvage en mouvement qui tourbillonne dans un verre avant dégustation, de sa «robe» promesse d’enchantement et de sa robuste «charpente», etc. » révèle Le Moniteur.
in Olly Wainwright_twitter.com
… d’autres en font leur nouvelle attraction outre-atlantique
in huffingtonpost.com
« La Cité du Vin ne se définit pas comme un musée, selon son directeur, Philippe Massol » rapporte Le Monde, « l’homme du Futuroscope de Poitiers, qu’il a dirigé pendant dix ans » précise Telerama. « Ce lieu est un véritable équipement culturel dont l’ambition est clairement internationale », explique Philippe Massol. En plus d’un financement de l’Union européenne (18%), il n’est pas anormal de voir l’Américain Friends of La Cité du Vin, une structure outre-atlantique, financer le projet à hauteur de 300 000€. (…) Il faut dire qu’avec une consommation qui augmente de 0,5% chaque année, les Américains deviennent incontournables sur le marché du vin. Depuis 2013, ils en sont même devenus les premiers consommateurs en volume, devançant ainsi la France (29,1 millions d’hectolitres contre 28,1 dans l’hexagone) » explique le Huffington Post. Un parc a thème dédié à la célébration du vin donc, dont voici le site internet.
En Chiffres
2008 lancement du projet, 2011 concours, 2013 chantier, 2016 inauguration
13644 m² de surface du site et 12 927 m² shon de surface bâti
55 m de haut, 10 niveaux, 2 800 m² d’exposition permanente, 720 m² d’exposition temporaire, 250 places en auditorium, 19 modules numériques, 3 espaces de dégustation, 3 espaces de restauration en rez-de-jardin, 1 salon de lecture, 1 boutique « concept store », 1 restaurant panoramique, 1 belvédère au 8e étage à 35 mètres orné de 4 000 bouteilles suspendues
3 ans de travaux et 50 entreprises soit 225 emplois, 14 000 heures de fabrication pour la charpente, 574 arches cintrées, 2240 panneaux d’aluminium et 925 panneaux de verre sérigraphiés pour la tour vrillée soit 3165 panneaux de la façade, 300 pieux de béton ancrés dans la roche dure jusqu’à 30 m de profondeur, 70% des besoins énergétiques couverts par les énergies vertes locales.
81 M € HT dont 55 M € pour la construction et la muséographie, 83 mécènes, 5 ou 6 M de touristes annuels dans la ville, 750 000 hab pour la métropole bordelaise, 450 000 visiteurs attendus, surtout étrangers, 8 langues pour le « compagnon de voyage », entendre audioguide, 20 € le billet La Cite du Vin, tarif plein adulte, 38 M €/an de retombées et 250 emplois directs espérés
Dans la cave Latitude 20, 14000 bouteilles, 800 références au total dont 120 bordeaux et 150 autres vins français, 70 pays.
in france3-regions.com
« C’est sans doute une première, le président et le maire ont félicité nommément les architectes -Anouk Legendre et Nicolas Desmazières de l’agence parisienne X-TU- pour leur travail: «Je veux saluer l’exceptionnelle qualité du bâtiment, ce n’est jamais facile pour un élu de faire un choix d’architectes et jamais facile pour des architectes de faire comprendre le sens de leur geste, qui suscite toujours le débat, mais c’est aussi le débat, la controverse qui rendent les équipements lumineux, et c’est le cas aujourd’hui.» «Je veux donc féliciter Madame Legendre et Monsieur Desmazières pour le bâtiment qu’ils ont conçu, les matériaux qu’ils ont utilisés » indique Le Moniteur.
Avec 200 journalistes accrédités, seuls 15 articles n’ont pas cité les architectes sur quelques 40 articles lus ici.
Le projet du Bordeaux Métropole Arena, une grande salle de spectacle imaginée par l’architecte français Rudy Ricciotti, auteur du MUCEM à Marseille et lauréat du Grand Prix national de l’architecture en 2006, vient d’entrer en construction. Il doit être livré en 2018.
La première pierre de l’Arena a été posée le 11 avril, en présence d’Alain Juppé, président de Bordeaux Métropole. Située dans la ZAC des Quais, à Floirac, l’Arena fera face au futur pont Jean-Jacques Bosc, conçu par l’agence OMA Rem Koolhaas et Clément Blanchet architectes au-dessus de la Garonne, pour relier Bordeaux et Floirac, en offrant un large espace aux piétons (livraison prévue en 2020).
Le projet de Rudy Ricciotti se présente comme une enveloppe en béton blanc, régulièrement perforée de baies, mises en lumière par un système de LED rappelant un égaliseur numérique. L’espace, modulable et mutifonctionnel, accueillera une centaine d’événements par an (concerts, spectacles, évènements d’entreprise, évènements sportifs…). Les jauges pourront varier de 2500 à 11000 places. Les salons offriront une vue imprenable sur la Garonne. L’ouverture de l’Arena est prévue pour début 2018.
Architecte du groupement de conception-construction : Agence Rudy Ricciotti Mandataire du groupement de conception-construction : Bouygues Bâtiment Centre Sud-Ouest Exploitant : Lagardère Live Entertainment
Astrid Avédissian
Alain Juppé, maire de la ville et président de la métropole, a inauguré le nouvel hôtel des archives de Bordeaux, conçu par l’agence belge Robbrecht en Daem, le 10 mars.
Archives de Bordeaux
Déplacées dans un ancien entrepôt ferroviaire de Bordeaux (la halle des magasins généraux), situé sur la rive droite de la Garonne, dans la ZAC Bastide, en raison de l’exiguïté de leurs précédents locaux, les Archives de Bordeaux remontent à la création de la commune par Aliénor d’Aquitaine, à la fin du 12e siècle.
Archives de Bordeaux
Le nouveau bâtiment, conçu par l’agence belge Robbrecht en Daem, lauréate d’un concours international en 2010, permet de stocker, sur 8800 m², 13 kilomètres linéaires d’archives (registres, liasses, plans, gravures, photographies sur plaques de verre…). Impressionné par la masse et l’alignement des boîtes d’archives, Paul Robbrecht a conçu un empilement de magasins (de grandes boîtes de béton), dont le décalage dessine une voûte au-dessus de la salle de lecture et dégage des galeries de circulation pour le personnel. Le bâtiment abrite une salle de conférences de 100 places et une salle de lecture de 40 places. L’aile basse des bureaux et salles d’exposition et de conférence forme un espace public entre place et jardin.
Ce site utilise des cookies de Google Analytics, ces cookies nous aident à identifier le contenu qui vous intéresse le plus ainsi qu'à repérer certains dysfonctionnement. Vos données de navigations sur ce site sont envoyées à Google Inc.