L’Institute for Contemporary Art de Richmond ouvert au public !

 

L’Institut pour l’Art Contemporain (ICA – Institute for Contemporary Art) vient d’ouvrir ses portes, à Richmond, dans l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis.  Ouvert au public le 21 avril 2018, le bâtiment, réalisé par l’agence d’architecture Steven Holl Architects, compte 4 000 m² d’espaces dédiés à l’exposition d’œuvres d’Art Contemporain.

 

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En 2011, l’agence de l’architecte Steven Holl est sélectionnée par la Virginia Commonwealth University pour la réalisation de l’Institut pour l’Art Contemporain. Sur le Campus de l’Université de Richmond, le nouveau bâtiment permet d’établir un lien spatial entre le quartier étudiant et le reste de la ville. Situé à un carrefour très dense, l’architecture du ICA, par sa transparence et ses différents volumes articulés, crée une transition entre ces deux entités urbaines. Les espaces extérieurs du projet ont été travaillé afin de faciliter cette jonction.  Un plan d’eau reflète l’architecture, et les portes à faux de celle-ci créent des espaces extérieurs abrités. Les volumes alternent entre vitrage translucide et parois opaques de béton. Leur intersection délimite l’entrée du bâtiment. L’architecte ne souhaitait pas s’aligner sur l’orthogonalité insufflée par les routes perpendiculaires alentours, il donne alors une dimension verticale à un lieu urbain qui ne se traversait qu’en long et en large.

 

Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan
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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan

 

Le rez-de-chaussée de l’ICA est un espace tourné vers l’urbain et le public. Il se compose d’une galerie, d’un café-bar, d’un hall et d’une boutique. L’espace premier est donc redonné à la vie locale. Le jardin extérieur permettra d’accueillir des événements publics. On y retrouve également l’auditorium de 247 places, idéalement conçu pour le théâtre, la projection de film, les conférences…  Au premier étage se trouve d’autres galeries et une terrasse, accessible au public. Les trois autres terrasses qui composent le bâtit sont réservées aux expositions.  Le dernier étage se distingue par sa hauteur sous plafond de 10 mètres. Au sein du ICA, chaque galerie a une ambiance particulière. En effet, l’art contemporain étant composé de multiples domaines, il fallait que les espaces diffèrent. Cependant, ces derniers peuvent être combinés pour se transformer en une unique galerie. De nombreux types d’accroches sont à la disposition des artistes : du mur au plafond, sans oublier le sol.

 

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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan
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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan
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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan
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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan
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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan
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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan

 

Le sous-sol abrite des espaces administratifs, du stockage et le vestiaire des visiteurs.  La nuit, des vidéos peuvent être projetées sur les vitrages du musée. Ceux-ci sont littéralement des murs de verre qui ne dévoilent que des silhouettes depuis l’extérieur, ce qui intriguent les passants, les incitant à entrer au sein du bâtiment. Le projet a obtenu la certification LEED Gold, qui souligne l’utilisation intelligente de la technologie pour le respect de l’environnement. Le bâtiment utilise la géothermie pour générer l’énergie dont elle a besoin pour se chauffer en hiver, mais aussi pour ventiler les locaux durant les chaleurs estivales.

 

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Institute for Contemporary Art – Steven Holl Architects
Photos : Iwan Baan

 

Vault House : envoûtement pacifique …

Vault House : envoûtement pacifique …

L’agence californienne Johnston Marklee signe, non loin de Santa Barbara, un éloge à la courbe : Vault House, la maison voûte. Sur la plage abandonnée. Coquillage et… béton armé. Sans déplorer la perte de l’été, le promeneur solitaire découvrira, par delà les dunes d’Oxnard Beach, une étrange demeure. Le tout dans un alignement improbable de résidences principales et de maisons de vacances toutes plus ou moins parallelo-cubiques, néo-modernistes ou pseudo-wrightiennes. 

 

photographie de la résidence Vault House de jour

 

Non loin de Santa Barbara, à une heure d’autoroute de Los Angeles, un couple a décidé de réaliser son rêve : en sus d’un appartement à Downtown LA, une maison contemporaine en bord de mer. Pour cette dernière, ils se sont tournés vers Sharon Johnston et Mark Lee, deux jeunes et brillants architectes formés, entre autres, au GSD (graduate school of design) de la prestigieuse Harvard University.

 

photographie de la Vault House

L’agence Johnston Marklee revisite les archétypes architectoniques

 

La parcelle face à l’océan qu’ils leur proposèrent était loin d’être confortable puisqu’exigüe à l’image de bien de ses voisines sur le Strip d’Oxnard Beach. Mais il y avait toutefois de quoi imaginer une construction les pieds dans le sable. « Nous y avions même vu l’occasion d’imaginer un prototype », se réjouit rétrospectivement Mark Lee. Business is business. La configuration du site – usuelle dans la région – lance, comme à chaque fois, le même défi : comment faire, dans un volume contraint, pour que plusieurs pièces puissent bénéficier de la même vue en dehors des sacro-saints salon et suite parentale ? « La voûte ! répond Mark Lee. Nous avons organisé notre plan selon cette bonne vieille notion d’enfilade ou, comme nous le disons aux Etats Unis, en fusil de chasse. Nous voulions donner une seule et unique orientation aux différentes pièces et faire en sorte qu’elles puissent regarder la plage plutôt que le voisin ». Plein ouest donc, face au Pacifique.

 

photographie de la Vault House en intérieur

La Vault House : formes simples pour effet complexe

 

A l’intérieur, la maison se décompose selon une organisation que les architectes veulent représentative de leur travail : il s’agissait d’y mêler familiarité, collectivité et intimité. Pour cela, un jeu de transparence et d’alignement a été mis en œuvre où chaque pièce en vis à vis finit par jouer un rôle de « filtre » par rapport à l’autre. Certes, la vue n’est, au plus profond de la maison, plus panoramique, mais reste présente en tout point. Les voûtes, quant à elles, cadrent selon une composition quasi expressionniste, les perspectives et assurent, ici et là, quelques séparations. De largeur et de rayon de courbure différents, les plafonds voûtés – moulés sur place au sol sur des ossatures bois avant d’être suspendus au plancher haut – engendrent pour chaque pièce un volume spécifique, croissant jusqu’à son summum s’ouvrant sur l’océan. En effet, leurs berceaux – plein cintre, surbaissé, en anse de panier, brisé – semblent sculpter les deux niveaux à la façon d’un gruyère.

 

Ce rapport au paysage omniprésent n’aurait pas eu d’intérêt sans lumière naturelle. Point, ici, de camera obscura : pour les chambres des invités situées à l’arrière, Johnston Marklee a imaginé un patio permettant, autant que les baies latérales, une bonne luminosité. Ainsi, les architectes dissocient ouvertures destinées aux vues et celles à l’apport de lumière.

 

photographie de la Vault House en intérieur

photographie de la Vault House     photographie de la Vault House vue sur la mer      photographie de la Vault House en intérieur     photographie de la Vault House en intérieur

Inventent-ils l’eau chaude ? En guise de réponse, Mark Lee aime à paraphraser l’artiste Ed Ruscha pour qui « les anciens ont volé toutes les grandes idées. (…) Vault House reflète surtout la manière dont nous dessinons nos projets à partir d’éléments archétypaux, tous réinterprétés, par la suite, de façon contemporaine ». Bref, en Californie, de l’air du temps et de l’air du large.

 

Jean-Philippe Hugron

Toutes photos Courtesy Johnston Marklee / Eric Staudenmaier

 

Superficies, 930 m2 (terrain), 335 m2 (maison).

Livraison, 2003.

Maîtres d’ouvrage, Steven & Jerri Nagelberg.

Architectes, Sharon Johnston et Mark Lee. Chef de projet, Katrin Terstegen.

Architecte d’intérieur, Associates III.

BET Structure, William Koh & associates. Eclairagiste, Luminescence.

Entreprise générale, RJP Construction& Painting, Raymond Puzio.

Enduit élastomère, Grailcoat. Isolant acoustique, Bawasphon. Menuiseries extérieures et intérieures, Fleetwood. Luminaires, C. W. Cole & Co.

Cuisine Poggenpohl. Sanitaires, kwc, Vola. Robinetterie, Hansgrohe, Kohler.