L’internat du Lycée d’Enseignement Technologique et Agricole (LEGTA) André Paillot à Saint-Genis Laval, près de Lyon, a été sélectionné lors du 6e Forum International Bois Construction qui s’est tenu à Lyon mi-avril. Livré en juillet 2015 par l’agence lyonnaise rue royale architectes, l’internat comprend 96 lits et ses espaces d’accompagnement (foyer, salles collectives de travail et appartement de fonction), l’occasion de revenir sur ces chambres avec vue*.
L’internat est le dernier morceau du puzzle architectural d’un vaste ensemble bâti situé dans une campagne agricole. Ici, l’ancienne ferme a été agrandie dans les années 70 pour accueillir les locaux d’enseignement et de recherche. Vingt ans plus tard, des laboratoires de recherche agroalimentaire de type locaux industriels ont été construits sur la périphérie de la parcelle. Ainsi, l’internat vient compléter le bâtiment d’enseignement de 250 élèves, formé de plusieurs entités hétérogènes sur le Domaine du Coin (75000 m2).

L’internat est divisé en trois entités de bois ; deux d’entres elles s’étirent d’est en ouest, tandis que la troisième, perpendiculaire, les relie.


Le corps principal en R+2 domine le site. Il accueille les chambres, ainsi que les logements de fonction à son extrémité ouest. Orientées plein sud et protégées du soleil d’été par des « étagères à lumières » fixes, les chambres forment des modules de 30 m2, où intimité et convivialité se mêlent. Elles comprennent trois lits simples séparés par des armoires, des bureaux en alignement et un bloc sanitaire avec une douche et deux lavabos. Les circulations communes, en façade nord, sont éclairées naturellement par des baies horizontales positionnées à hauteurs variables, offrant des vues différenciées sur le vaste paysage.


Le foyer est implanté dans le second bâtiment, au rez-de-chaussée. Profitant d’une triple exposition, il termine de cadrer la Place du lycée.
Le troisième volume, quant à lui, sert d’accroche entre les deux précédents, tant dans sa volumétrie que dans sa fonction. En effet, il comprend les pièces de service, les salles de travail et les circulations verticales.
A proximité, un ancien hangar à colonnes de pierres réhabilité en préau ferme la parcelle.
Structurellement, les bâtiments se différencient à nouveaux. Le premier, celui qui regroupe les chambres, est construit à partir d’un système poteaux/poutres en béton, avec des points porteurs tous les 8,50 m en façade. Celles-ci comprennent des panneaux de bois et sont revêtues de clins en mélèze, dont le jeu renforce la dichotomie de ce premier volume. Au nord, l’horizontal est de rigueur, assumé par les lames de bardages et les fenêtres en bandeau. Au sud, les clins verticaux sont plus ou moins espacés, associés à un pare-pluie coloré. Le second bâtiment, accueillant le foyer, est construit en portiques de lamellées-collés reposant sur des fondations et dalles béton. Les clins, eux, se retournent en toiture, valorisant la vue depuis les chambres.


Enfin, des failles piétonnes séparent l’ancienne maison de maître des nouvelles constructions et des courées jardinées offrent une alternative au grand paysage environnant.

*Les architectes font référence au film Chambre avec vue de James Ivory (1986)
Amélie Luquain
Quelques chiffres :
– 1 000 m² de bardage plein en mélèze
– 20 000ml de carrelets mélèze
– 32 m3 de bois d’ossature pour les murs
– 20 m3 de bois lamellé-collé
– 750 m² de Stamisol color
– 3 300 m² d’isolant
Maîtrise d’ouvrage : Région Auvergne Rhône-Alpes. Maîtrise d’œuvre : rue royale architectes. SHON : 2 014 m2. Coûts : 4M € HT. Réception : juillet 2015
Courtesy rue royale architectes / Studio Erick Saillet