Bernard Desmoulin tiendra une conférence le 13 Septembre prochain à 19h au Pavillon de l’Arsenal dans le cadre de la série « 1 architecte, 1 bâtiment » où il présentera son projet pour le Musée de Cluny.



Depuis Avril dernier, des oeuvres du XXème siècle sont ainsi mises en lumière grâce à une technique de projection sur des murs de 10 mètres de haut dans un espace de 3300m², le tout sous la direction de Culturespaces , opérateur privé de musées et de monuments.
Ce lieu d’exposition a vocation à redéfinir notre expérience de l’art et à le rendre accessible à un plus large public par l’outil numérique. Une sorte de désacralisation de l’art 2.0 par le biais de la technologie.
« Ces expositions immersives peuvent être une introduction à la découverte de l’art pictural et un tel centre numérique faisait défaut à Paris« , explique Michael Couzigou, directeur de l’Atelier des Lumières.
« Les gens ne connaissent pas la culture comme ils l’ont fait par le passé« , expliqe Bruno Monnier, président de Culturespaces. « Les pratiques évoluent et l’offre culturelle doit être en phase avec elles. Le mariage de l’art et de la technologie numérique est, à mon avis, l’avenir de la diffusion de l’art parmi les générations futures. »
Le bâtiment dispose de trois salles d’exposition principales. Deux salles consacrées au peintre autrichien Gustav Klimt et à la peinture viennoise, avec des œuvres d’Egon Schiele et de Hundertwasser.
Une salle plus petite est réservée aux artistes émergents et présente des installations d’IA et numériques: « Nous voulons embrasser les artistes émergents sur la scène de l’art contemporain« , explique Michale Couzigou.
« Nous avons décidé de nous concentrer sur Gustav Klimt, à l’occasion du centenaire de sa mort, pour trois raisons: la variété de ses formes expressives, allant du classicisme au début de l’impressionnisme le mouvement artistique au tournant du XIXe siècle), sa renommée et le caractère poétique et romantique de son œuvre, que nous considérions comme un point de départ idéal », ajoute t-il. « Nous incluons également un court programme consacré au peintre et architecte Friedensreich Hundertwasser, influencé par le travail de Klimt. »
Une bande sonore de Wagner, Chopin et Beethoven, accompagne la visité grâce à un système de son « motion design » composé de 50 haut-parleurs.
« Il permet aux visiteurs de découvrir l’art sous un nouvel angle et par des expériences immersives. Nous combinons l’art classique et l’art numérique – je suis convaincu que le mariage de l’art et du numérique est l’avenir de la diffusion de l’art parmi les générations futures. Il est capable d’atteindre un public plus jeune et plus large que celui des musées traditionnels. Cette approche ne vise pas à remplacer les musées mais constitue une approche complémentaire de l’art »
Le MAAT – Museum of Art, Architecture and Technology – de Lisbonne a ré-ouvert ses portes il y a un peu moins de deux ans, à l’automne 2016. La première partie prend place dans une ancienne centrale électrique réhabilitée, alors que la seconde a été conçue par l’architecte Amanda Leveete, de l’agence anglaise AL_A. Ce nouveau bâtiment contemporain dialogue avec l’édifice industriel du Central Tejo.
Il se trouve à l’ouest de la capitale portugaise, dans le quartier Bélèm. Historiquement, ce quartier est celui d’où partaient les grands explorateurs à la conquête du «nouveau monde ». Se rendre au MAAT, c’est comme prendre la direction d’un monde à explorer, de nouveautés à découvrir.
Son intégration urbanistique participe à la création de liens avec le Tage. En effet, une grande esplanade et une succession de marches descendent vers la rivière voisine. De nombreux espaces publics- près de 7 000 m², sont ainsi créés au sein d’un campus dédié à l’art. Une passerelle le relie à la ville, et il est possible de se déplacer dans, sur et sous le bâtiment.
Par l’architecture qu’elle dessine, l’architecte établie aussi un lien avec la mer et l’eau. La forme organique du bâtiment et les ondulations du toit reprennent le mouvement des vagues et les reflets scintillants de l’eau. Celui ci est accessible et les visiteurs peuvent profiter d’une vue sur la ville. Les espaces d’exposition sont la continuité de l’espace public. Au rez de chaussée, ceux ci dévoilent des œuvres des trois domaines : art, architecture et technologie.
Le musée MAAT présentera des œuvres d’artistes et d’architectes contemporains. Un dialogue entre deux domaines artistiques différents mais qui savent communiquer. Cette proposition culturelle prend place au côté du Central Tejo, l’un des plus anciens musées portugais et l’un des plus beaux patrimoines industriels du pays. Le savoir-faire portugais dans l’artisanat et la céramique n’est plus à démontrer. Ainsi, la façade se couvre de tuiles blanches, dont la géométrie complexe crée une façade en mouvement.
Situé dans le Miami Design District – un quartier dédié à l’art, au design et à l’architecture – le Museum Garage accueille un programme mixte réparti sur sept niveaux avec entre autres des espaces de vente au rez-de-chaussée et une capacité de 800 véhicules. C’est en 2015 que Craig Robins, promoteur du Design District, a sélectionné cinq concepteurs pour créer les façades du bâtiment.
En réunissant ces designers du monde entier, Riley s’est inspiré du concept de « Cadavre Exquis ». Un cadavre exquis se définit comme une collection d’images rassemblées par plusieurs artistes sans savoir ce que les autres artistes ont pu produire de leur côté, le tout formant une oeuvre originale, unique et ludique avec des composants n’ayant pas forcément de similitudes. C’est ainsi que, sous la direction de Riley, chaque architecte participant, une fois avoir été assigné à une zone de la façade, a été invité à concevoir une pièce architecturale sortie tout droit de leur imagination. Le résultat est une version architecturale contemporaine du Cadavre exquis.
WORKac : Ant Farm
Le travail de l’agence new-yorkaise WORKac, prend place au coin de NE 1st Avenue et NE 41st Street dans le Design District. Intitulée Ant Farm, la façade de WORKac fait face à la 1ère Avenue et traduit la célébration de l’interaction sociale, la durabilité, l’art, la musique et le paysage. A l’intérieur, derrière cette façade haute en couleurs, on retrouve un large éventail de programmes tels qu’un bar, un lave-auto, une aire de jeux pour enfants, un salon d’écoute, une bibliothèque, un espace d’art. Abrités par un écran métallique perforé, véritable contraste visuel, les espaces de circulation apparaissent et disparaissent comme un jeu d’ombres.
J. MAYER. H. : XOX (Hugs and Kisses)
La façade imaginée par J.MAYER.H. se nomme XOX (Hugs and Kisses). Elle se caractérise par de gigantesques pièces de puzzle imbriquées et nichées au coin de la façade de Workac. Décorées avec des rayures et des couleurs vives, les éléments énigmatiques de XOX, rappellent les formes aérodynamiques du design automobile et semblent flotter au-dessus du trottoir.
Nicolas Buffe : Serious Play
La façade epnsée par l’artiste français Nicolas Buffe, se déploie le long de la 41e rue. Servant d’entrée et de sortie du garage, elle est construite avec un fond en métal perforé sombre et présente une variété d’éléments 2D et 3D fabriqués à partir de métal découpé au laser et de résine plastique. Au niveau de la rue, la façade dispose de quatre cariatides en bois, hautes de 23 pieds, se tenant à cheval sur l’entrée et les sorties du garage. La composition de ces cariatides reflète la passion d’enfance de Buffe pour les jeux vidéo et l’animation japonaise couplée à l’autre passion de Buffe : l’architecture rococo et baroque.
Clavel Architectos: Urban Jam
Urban Jam, de l’agence espagnole Clavel Arquitectos, s’inscrit dans l’espace entre la façade de Nicolas Buffe et celle de K / R. Cet élément s’inspire de la renaissance de la vie urbaine dans le Miami Design District. Dans cet réalisation, les structures anciennes et les espaces abandonnés ont été ravivés par des designs architecturaux et urbains. Avec l’utilisation de 45 carrosseries de voiture prises dans un embouteillage vertical surréaliste et défiant la gravité, Urban Jam ré-utlise des éléments très familiers pour leur offrir une seconde vie en tant qu’objets sculpturaux de luxe.
K / R: Barricades
Juste en face de l’Institut d’Art Contemporain, la partie la plus à l’ouest sur la 41ème rue et intitulée Barricades est le fruit de l’agence K / R. Le design fait référence au paysage automobile de Miami avec la ré-interprétation des barrières de circulation à rayures orange et blanc. Ici, les fausses barrières sont tournées vers le ciel et forment un écran coloré ponctuée d’une quinzaine de « fenêtres » encadrées en acier inoxydable miroir, à travers lesquelles des jardinières en béton surgissent au-dessus du trottoir.
Photos de Museum Garage par Subliminal Image
C’est au coeur du site historique de la marque d’horlogerie Audemars Piguet que l’agence d’architecture danoise BIG intervient. Sur la base d’un concours dévoilé en 2014, l’agence conçoit l’extension du musée actuel, situé au Brassus, en Suisse. Il s’agit d’y greffer une galerie d’exposition et des chambres d’hôtes. Le projet, toujours en construction, promet de faire parler de lui dans la Vallée des Joux, et au delà.
L’extension du site de l’entreprise familiale s’étend depuis les ateliers historiques de la marque créés en 1875. Dans la Vallée, les artisans horlogers travaillent les matières nobles et produisent des montres de luxe de haute qualité. Les traditions gardent un poids important à la manufacture Audemars Piguet, aujourd’hui dirigée par Jasmine Audemars. Le projet, dirigé par BIG, réunira aussi différents acteurs : HG Merz, Muller Illien et Luchinger & Meyer.
L’idée principale du projet est d’inscrire la galerie d’exposition dans une grande spirale. Le parcours muséal linéaire et continu s’inscrit dans ses courbes et se trouve en contrebas du musée actuel. Le hall d’entrée permet d’accéder à la spirale, à l’ancien musée, et également au programme d’hébergements. La déclivité du terrain est retravaillée afin d’asseoir la spirale dans une pente végétale. Cette dernière est également incisée par endroit pour y glisser les maisons d’hôtes qui seront également connectées à l’espace d’accueil.
La structure repose à la fois sur une série d’éléments verticaux métalliques, mais aussi sur des panneaux de verre structurel, qui parcourront la galerie d’exposition. Ainsi, les visiteurs pourront également profiter de la vue sur la vallée depuis l’intérieur. L’ensemble s’appuie sur un socle en béton, et sera recouvert d’une toiture acier. Celle-ci ondulera afin de dévoiler des espaces aux hauteurs variables à l’intérieur du bâtiment.
L’exposition mettra en avant près de 400 modèles de montres d’exception, intégrera une visite des ateliers, et reprendra l’histoire de l’horlogerie locale. Le projet se nourrit d’oxymores architecturale pour créer sa force de caractère. Entre légèreté et force de la Nature, entre présence locale et rayonnement plus vaste, entre espace contemplatif contemporain et détails d’horlogerie traditionnelle.
La Maison des Fondateurs est un projet qui résonnera dans toute la Vallée des Joux, et qui fera écho au savoir-faire présents ici depuis des siècles et se transmettant de génération en génération. Elle mêlera arts et sciences, design et recherches. Aujourd’hui, seuls 2 000 visiteurs et clients triés sur le volet ont la chance de visiter les ateliers et le musée Audemars Piguet. Même si ce projet d’extension compte doubler le nombre de privilégiés, visiter la Maison des Fondateurs restera bel et bien un privilège !
Le concept de l’équipe gagnante se définit par la création d’un nouveau lieu dynamique composée d’une galerie habilement organisée, d’un laboratoire de performance, d’un spectaculaire «Super Lobby», de galeries aériennes flottantes au dernier étage et d’un jardin suspendu sur le toit. Le jardin s’inscrit comme un paysage sud-australien pré-colonisé implanté à la cime du projet, reliant l’idée de l’histoire écologique et culturelle contemporaine à Kaurna.
Le bâtiment a été décrit par l’équipe comme une douce balise charismatique sur North Terrace qui refléterait le ciel le jour et, la nuit, rayonnerait de galeries – permettant aux visiteurs d’apercevoir la collection d’art lorsqu’ils passeraient le bâtiment en dehors des heures d’ouverture officielles et, dans ce sens, «rendre l’art à la ville».
Le jury international de neuf membres, présidé par Michael Lynch AO CBE, a trouvé que le design conceptuel était en accord avec Adélaïde et sa célèbre culture de festival, promettant de créer un spectacle et d’attirer de nouveaux publics avec des espaces dynamiques et polyvalents.
La décision fait suite à une recherche globale de sept mois pour concevoir une nouvelle destination culturelle sur une partie de l’ancien site Royal Adelaide Hospital (oRAH). Le concours a attiré des soumissions de 107 équipes composées d’environ 525 entreprises individuelles des cinq continents.
La nouvelle galerie et le parc public de sculptures sont considérés comme l’une des plus importantes initiatives artistiques de l’Australie au cours du XXIe siècle. Ils constituent un point focal national pour l’art et les cultures des aborigènes et des insulaires du détroit de Torres.
« Le concept de l’équipe gagnante répond à cette opportunité unique de construire un bâtiment emblématique au cœur de la ville, en bordure du Jardin Botanique. Dans une ville célèbre pour ses festivals, le design crée un nouveau lieu qui embrasse l’art sous toutes ses formes et qui attire un large public, local et international. La conception met en avant les collections exceptionnelles de l’Australie du Sud et profite de l’élan des succès récents de l’Art Gallery of South Australia pour célébrer l’art et la culture des aborigènes et des insulaires du détroit de Torres. Le jury a été impressionné par la compréhension assurée de l’équipe gagnante quant à l’avenir de l’art, de la performance et de la programmation du XXIe siècle, ainsi que par son flair pour la création de lieux. L’équipe gagnante a eu un aperçu inspiré de concevoir le bâtiment en descendant le long de la topographie du site et de créer ainsi une véritable connexion au site et au pays, respectueux du peuple Kaurna et en intégrant le jardin botanique dans le design. » a déclaré Michael Lynch.
« La compétition était centrée sur la guérison du domaine civique d’Adélaïde: l’ancien hôpital a créé une déconnexion physique entre le boulevard culturel et les jardins botaniques – quel meilleur moyen de connecter les deux qu’en utilisant l’art ? Le système gagnant (…) a le potentiel de parler aux nouvelles générations qui développent leur propre identité culturelle, et offre un nouveau centre d’intérêt pour la ville, ce dont elle a grandement besoin alors qu’Adélaïde continue de grandir et de s’épanouir. » a ajouté Malcolm Reading, directeur de la compétition.
Célèbre pour son riche passé antique, Nîmes met en valeur le remarquable état de conservation de ses monuments romains dans un centre-ville repensé. Entre nouveaux jardins urbains et places réaménagées, le cœur de ville offre un cadre plein de charme à la découverte patrimoniale comme à la flânerie. La Ville de Nîmes offre désormais un écrin à la hauteur de ses collections archéologiques. Ce bâtiment répond à une triple ambition : préserver ce patrimoine, le partager avec les Nîmois et les visiteurs du monde entier, le transmettre aux générations futures. Son emplacement, en plein centre historique de Nîmes, établit un dialogue unique avec l’histoire de la cité. Face aux Arènes nîmoises, le Musée se trouve en bordure de l’Écusson, dans le cœur historique de la ville. Traversé par les vestiges du rempart romain, il prend place sur l’épine dorsale du site, autrefois limite entre la ville moyenâgeuse et la ville moderne. Sur ces vestiges se superposent vingt siècles de strates urbaines et autant de morceaux d’architectures. C’est là le patrimoine exceptionnel de la ville de Nîmes. Comme soulevé au milieu des témoins du passé, le musée est conçu comme la porte d’entrée d’un parcours urbain : par un dispositif de percées urbaines et une mise en scène des perspectives, les trésors du patrimoine romain et celui plus moderne de l’architecture bâtie autour sont valorisés. Les axes et liens créés entre les rues et les places attenantes au site offrent une grande perméabilité urbaine et de nouveaux parcours à travers la ville.
Le bâtiment s’organise autour d’une rue intérieure suivant les traces de l’ancien rempart augustéen. Accessible à tous, ce passage public crée une ouverture visuelle et relie le parvis des Arènes au jardin archéologique.
En traversant le rez-de-chaussée du musée entièrement transparent, les visiteurs et promeneurs sont invités à la découverte. En son centre, un atrium de 17 m de haut révèle un fragment du propylée du Sanctuaire de la Fontaine, dans une reconstitution spectaculaire de ce lieu sacré datant de la fondation de la cité pré-romaine. Cette restitution publique inédite invite à la découverte de l’ensemble des collections et contenus du musée. Depuis ce passage, il est également possible de rejoindre la librairie du musée, le café, ou le restaurant avec vue imprenable sur les Arènes. Grâce à des ouvertures disposées en façade, de multiples points de vue sont offerts sur les Arènes et sur le jardin archéologique. Tout au long des espaces d’exposition, un dialogue constant est maintenu entre la muséographie et l’extérieur, faisant pénétrer la ville dans le musée.
Le Musée de la Romanité dépasse la simple fonction d’exposition : il est conçu comme une porte d’entrée pour la compréhension de la ville et de son histoire. Plus largement, il offre une lecture exceptionnelle de l’empreinte de la civilisation romaine en Méditerranée. Le choix d’un geste architectural contemporain face à un monument, tel le Carré d’Art il y a quelques années, inscrit le musée dans la tradition nîmoise. C’est une nouvelle vision de la place du parvis et de la courbe des Arènes que le musée offre aujourd’hui : sa légèreté, face à la massivité classique, crée un dialogue architectural fort entre deux bâtiments séparés par deux mille ans d’histoire.
Au-delà du projet urbain et architectural du musée, Elizabeth de Portzamparc a également conçu sa muséographie, son architecture intérieure et des éléments de mobilier. Il en résulte un projet d’une grande cohérence.
« Révélateur de l’enracinement de l’identité nîmoise dans son passé romain, le Musée de la Romanité est l’un des projets architectural et culturel les plus marquants de ce début de siècle pour la Ville de Nîmes, mais aussi, plus largement, pour toute la région. Guidés par l’exigence forte de valorisation et de transmission de notre magnifique patrimoine aux générations futures, nous avons tout mis en œuvre afin que ce musée soit une vitrine exceptionnelle pour nos impressionnantes collections archéologiques, restaurées à cette occasion. Le Musée de la Romanité s’inscrit ainsi parfaitement dans la philosophie de la candidature de Nîmes au Patrimoine mondial de l’Unesco sur le thème de « L’Antiquité au présent », déclare Jean-Paul Fournier, Maire de Nîmes.
Le drapé souple de la façade évoque la toge romaine et les carreaux de verre qui la constituent conjuguent la transparence moderne et la tradition d’un art majeur romain : la mosaïque. Elle évoque ainsi avec subtilité un élément phare des collections du musée. Cette peau de verre translucide se compose de près de 7 000 lames de verre sérigraphié couvrant une surface de 2 500 m2.
« J’ai longuement analysé les Arènes et me suis interrogée sur la notion même de bâtiment contemporain et comment exalter les 21 siècles d’histoire de l’architecture qui séparent ces deux bâtiments. Concevoir une architecture légère, rendue possible par la technologie actuelle, m’a semblé une évidence, ainsi que d’exprimer les différences entre ces deux architectures à travers un dialogue juste, basé sur leur complémentarité. D’un côté un volume circulaire, entouré par les verticales des arcs romains en pierre et bien ancré au sol, de l’autre un grand volume carré, en lévitation et entièrement drapé d’une toge de verre plisse », explique l’architecte.
L’espace végétal public de 3 500 m2 est structuré en trois strates correspondant aux grandes périodes – gauloise, romaine et médiévale – du parcours muséographique, enrichissant ainsi le propos scientifque. Un site sur la tradition romaine de l’agriculture urbaine complète le jardin. Pour chaque niveau, arbres, arbustes et plantes vivaces ont été choisis en fonction de leur époque d’introduction, au gré des échanges, des influences et des occupations.
Le toit terrasse végétalisé a été pensé comme une cinquième façade ouverte sur le ciel. Point culminant du parcours ascensionnel, il ponctue la visite en offrant un belvédère avec une vue prodigieuse à 360° sur Nîmes et sur ses 26 siècles d’Histoire.
L’Institut pour l’Art Contemporain (ICA – Institute for Contemporary Art) vient d’ouvrir ses portes, à Richmond, dans l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis. Ouvert au public le 21 avril 2018, le bâtiment, réalisé par l’agence d’architecture Steven Holl Architects, compte 4 000 m² d’espaces dédiés à l’exposition d’œuvres d’Art Contemporain.
En 2011, l’agence de l’architecte Steven Holl est sélectionnée par la Virginia Commonwealth University pour la réalisation de l’Institut pour l’Art Contemporain. Sur le Campus de l’Université de Richmond, le nouveau bâtiment permet d’établir un lien spatial entre le quartier étudiant et le reste de la ville. Situé à un carrefour très dense, l’architecture du ICA, par sa transparence et ses différents volumes articulés, crée une transition entre ces deux entités urbaines. Les espaces extérieurs du projet ont été travaillé afin de faciliter cette jonction. Un plan d’eau reflète l’architecture, et les portes à faux de celle-ci créent des espaces extérieurs abrités. Les volumes alternent entre vitrage translucide et parois opaques de béton. Leur intersection délimite l’entrée du bâtiment. L’architecte ne souhaitait pas s’aligner sur l’orthogonalité insufflée par les routes perpendiculaires alentours, il donne alors une dimension verticale à un lieu urbain qui ne se traversait qu’en long et en large.
Le rez-de-chaussée de l’ICA est un espace tourné vers l’urbain et le public. Il se compose d’une galerie, d’un café-bar, d’un hall et d’une boutique. L’espace premier est donc redonné à la vie locale. Le jardin extérieur permettra d’accueillir des événements publics. On y retrouve également l’auditorium de 247 places, idéalement conçu pour le théâtre, la projection de film, les conférences… Au premier étage se trouve d’autres galeries et une terrasse, accessible au public. Les trois autres terrasses qui composent le bâtit sont réservées aux expositions. Le dernier étage se distingue par sa hauteur sous plafond de 10 mètres. Au sein du ICA, chaque galerie a une ambiance particulière. En effet, l’art contemporain étant composé de multiples domaines, il fallait que les espaces diffèrent. Cependant, ces derniers peuvent être combinés pour se transformer en une unique galerie. De nombreux types d’accroches sont à la disposition des artistes : du mur au plafond, sans oublier le sol.
Le sous-sol abrite des espaces administratifs, du stockage et le vestiaire des visiteurs. La nuit, des vidéos peuvent être projetées sur les vitrages du musée. Ceux-ci sont littéralement des murs de verre qui ne dévoilent que des silhouettes depuis l’extérieur, ce qui intriguent les passants, les incitant à entrer au sein du bâtiment. Le projet a obtenu la certification LEED Gold, qui souligne l’utilisation intelligente de la technologie pour le respect de l’environnement. Le bâtiment utilise la géothermie pour générer l’énergie dont elle a besoin pour se chauffer en hiver, mais aussi pour ventiler les locaux durant les chaleurs estivales.
Suite au lancement de cet appel à projets urbains, en Janvier 2017 sur sept sites emblématiques de la ville, près de 48 candidatures composées de promoteurs, d’architectes et de porteurs de projets ont été enregistrées. Après une première sélection, 29 équipes ont été retenues pour développer un concept innovant. Avec une surface avoisinant pas moins de 3 hectares, ces sites d’expérimentation susceptibles d’accueillir environ 60 000 à 80 000 m2 de bâtiments se positionnent sur des lieux stratégiques en plein centre ville ou à proximité du tramway et du tracé de la future ligne. Sur les sept sites, Gambetta, Montaigne et le Front de Maine, ont attiré d’avantage l’attention des architectes dont celle de Steven Holl.
En collaboration avec les développeurs Compagnie de Phalsbourg et l’agence Franklin Azzi Architecture, la conception du projet de Holl s’inspire du château historique d’Angers, un château du XIIIe siècle situé à proximité, et a l’intention de former une nouvelle porte d’entrée culturelle pour la ville. Le site, le front de Maine, est également adjacent au plus grand théâtre d’Angers, le quai, créant un nouveau triangle culturel et reliant l’architecture médiévale et contemporaine de la région. L’agence Franklin Azzi Architecture s’est quant à elle chargée de l’offre des logements.
L’histoire joue énormément sur le design du musée. Avec une série de bassins réfléchissants faisant référence à la rivière qui, jadis, animait le site, le musée s’inscrit dans une démarche contemporaine visant à mettre en lumière le patrimoine du lieu.
En titane blanc, le musée mettra en vedette des galeries pour des expositions permanentes et temporaires, ainsi qu’un espace pour les événements, l’éducation et le stockage d’œuvres d’art. Le bâtiment abritera un restaurant sur le toit avec un hôtel adjacent également conçu par l’équipe de Steven Holl.
Le design de l’hôtel fait référence à la tapisserie apocalyptique du XIVe siècle, actuellement exposée au château d’Angers. Ici, le verre clair et le verre translucide ont été associés ensemble pour créer une façade évoquant la tapisserie. Ensemble, le musée et l’hôtel façonnent un jardin public de sculptures au centre du site. Des passages à travers le site engagent le jardin et relient le site et la ville à la rivière. D’un point de vue environnemental, le chauffage et le refroidissement géothermiques éliminent les combustibles fossiles, tandis que l’eau recyclée remplit les piscines réfléchissantes.
Tous les projets des participants sont actuellement exposés au Quai, pôle culturel contemporain de la ville, jusqu’au 25 mars.
La conception de MVRDV, agence néerlandaise basée à Rotterdam, pour le musée de 29 000 mètres carrés est inspirée du symbole de la fleur de pêche de Taoyuan. Le plan directeur du vaste complexe comprend une série de salles qui contiennent différents aspects du programme global. Le musée, qui se trouve dans la zone rose (ou cerise), comprend une série de bâtiments à échelle humaine.
Le projet se définit principalement par une programmation répartie au sein d’une configuration spatiale circulaire, une superposition de volumes semblables à des pétales et un jeu de connexions organiques. Ces figures en forme de fleurs se dessinent dans le parc donnant ainsi naissance à des ombres aussi subtiles que délicates. A travers cette expression architecturale et paysagère, MVRDV souhaitait réaffirmer l’héritage culturel et identitaire du lieu grâce à une ré-interprétation des symboles locaux.
Les façades, en aluminium rosé, sont utilisées tout au long du projet pour donner un caractère unique et reconnaissable au site. Pour MVRDV, «le Musée d’art Taoyuan et son paysage environnant deviennent une véritable destination culturelle avec un parc qui transforme la région en une sorte de salle de cerisiers pour la ville» . La compétition a finalement été remportée par Joe Shih architect, Riken Yamamoto et Field shop.
Outre le résultat de ce concours, cette semaine marque aussi le début de la construction de Lyon Part-Dieu, la proposition primée de MVRDV pour transformer le centre commercial de la ville datant de 1975. Le complexe de 166 000 m2 sera réaménagé en un mélange de centre commercial et de loisirs associé à un nouvel espace public qui intègrera le centre commercial à la ville. Dans le but d’améliorer le complexe original, le design de MVRDV a pour objectif de revitaliser la façade existante en lui donnant une touche contemporaine. En cohérence avec l’identité existante et pour réduire l’empreinte de construction du bâtiment, les panneaux de façade actuels seront redistribués tout au long de la conception afin de mettre en place une entrée distincte, semi-transparente et accueillante. « Lyon Part-Dieu, nous dessinons cette façade avec de grands pixels qui, nous l’espérons, donneront une dimension plus humaine non seulement au centre commercial, mais à l’ensemble du site« , explique Winy Maas, co-fondateur de MVRDV. « En 2020, Lyon Part-Dieu sera à la fois un lieu de vie et de shopping, mais aussi de culture et de détente dans un cadre réinventé. » Les bâtiments resteront ouverts pendant la construction.