Dans le cadre de la refonte de Southbank, six des plus célèbres studios d’architecture au monde ont été sélectionnés pour proposer une vision novatrice de ce quartier de Melbourne : BIG , OMA,UNStudio,MAD Architects, MVRDV et Coop Himmelb(l)au. Avec l’ambition d’être conçu comme «un environnement à la fine pointe de la technologie et à vocation mixte» axé sur l’innovation en architecture et en design, le projet de 2 milliards de dollars sera le plus important projet en une phase de l’histoire de Victoria, en Australie.
Tours en torsion, blocs entrelacés, quartiers empilés … les six projets présélectionnés et révélés lors d’un symposium public qui s’est déroulé le 27 juillet dernier se positionnent tous sur le site BMW Southbank de 6 000 mètres carrés.
Le projet lauréat s’inscrira comme un mélange de fonctions commerciales, hôtelières, résidentielles, commerciales, culturelles et publiques, qui seront développées par les spécialistes immobiliers de Melbourne. Après avoir été choisies en Avril, les six agence n’ont eu que quelques mois pour développer le concept de ce projet. Les dessins seront exposés au Pavillon Beulah à Melbourne jusqu’au 1er août, avec l’annonce du gagnant attendu au cours de ce même mois.
Le « Lanescraper » comporte deux blocs, qui s’emboîtent créant une connexion rigide entre les espaces et formant ainsi une séries de ruelles. Atteignant une hauteur de près de 360 mètres, le projet propose une gamme de commodités résidentielles, commerciales et culturelles, y compris des bureaux, des appartements avec services et une bibliothèque. Un « auditorium concentrique à deux niveaux » est également proposé pour accueillir plus de 3000 personnes, ainsi qu’un « centre d’expérience BMW » occupant quatre niveaux, reliés par un vide central et un ascenseur de voiture.
« The Beulah Propeller City » de Coop Himmelb (l) au / Architectus
« The Beulah Propeller City » est une ville verticale de 335 mètres de haut divisée en quatre fonctions: podium public, bureau, hôtel et tour d’appartements. Le programme comprend 18 étages d’espaces commerciaux et publics à usage mixte, y compris des espaces d’exposition, des cinémas et des studios d’enregistrement. Cet hôtel de 15 étages dispose d’une terrasse avec jardin d’hiver, d’une piscine et d’une forêt tropicale humide.
« Urban Tree » dispose de petits contreforts verts menant à un « village de montagne » comprenant une aire de jeux pour enfants, des œuvres d’art publiques et une fontaine d’eau. 43 étages résidentiels et 24 étages d’hôtels cohabitent dans cette tour de 360 mètres de haut. Le programme comprend également un auditorium de 1 200 places, une salle de concert de 800 places, une bibliothèque, un cinéma et des bureaux. L’originalité du projet réside dans « The Cloud », un espace public d’agrément de 317 mètres de haut dans le ciel, offrant des panoramas à 360 degrés de Melbourne . « The Cloud » change d’aspect en transitions diurnes, illuminées par un spectacle de LED.
« Stack » est un gratte-ciel de 359 mètres de haut comprenant « des quartiers empilés reliés de bas en haut et vice versa par des ascenseurs, des escaliers et des escaliers mécaniques pour créer une ville verticale interconnectée. » Chacune des barres verticales du système contient une fonction unique. Au centre du bâtiment, une piscine entourée d’un amphithéâtre, de terrasses et d’escaliers, tandis qu’un jardin tropical sur le dessus de l’hôtel offre des vues sur la ville.
Le projet imaginé par OMA et Conrad Gargett met l’accent sur la base du bâtiment, plutôt que sur sa couronne, en s’inspirant des arcades historiques de Melbourne et des marchés voûtés. La base se compose d’une ville verticale à usage mixte, ouverte 24h / 24 et 7j / 7, dominée par des éléments culturels, commerciaux, éducatifs et sociaux, et traversée par de grands escaliers mécaniques et des ruelles. Au-dessus de la ville verticale, le programme comprend des espaces de bureaux commerciaux, un hôtel, des résidences et des équipements de soutien. La fonction résidentielle est située au sommet de la tour, maximisant les vues sur la ville et la lumière du jour.
« Green Spine » se compose de deux tours de verre en torsion. La première tour, destinée à un programme résidentiel et couronnée par un futur jardin botanique accessible au public s’élève à 356 mètres, tandis que la seconde, accueillant un hôtel et des bureaux atteint 252 mètres. Envisagé comme une prolongation conceptuelle du boulevard Southbank, le projet prévoit une liaison piétonnière au niveau de la rue jusqu’à un quartier commercial et de divertissement.
La première pierre de fondation du nouveau port d’innovation de Hambourg a été posée, marquant ainsi le début de la construction de ce plan directeur à usage mixte étendu sur environ 70 000 m2 dans le hub high-tech du sud de la Hanse. Conçu par MVRDV, le projet relie les typologies portuaires existantes à la dynamique urbaine du site dans le but de faire émerger une diversité architecturale fédératrice d’innovation.
C’est en 2016, que MVRDV, en collaboration avec l’agence berlinoise morePlatz pour le groupe HC Hagemann – l’une des plus anciennes entreprises de construction en Allemagne avec une tradition et une histoire remontant à 1869 – avait remporté le concours pour la conception du plan directeur du projet Hambourg Innovation.Localisé sur les rives de l’ancien Harburger Schloss, le projet du Hambourg Innovation Port offre une certaine flexibilité programmatique répondant aux besoins futurs. En effet, le plan directeur se compose entre autres de 6 300 m2 d’espace hôtelier, 5 400 m2 de salles de conférence, 26 000 m2 de bureaux, 9 600 m2 de laboratoires, 7 100 m2 de recherche et 7 800 m2 de parking intégré. Selon MVRDV, «le projet offre une grille de 1,35m qui offre suffisamment de flexibilité pour changer le programme et permet aux entreprises de toutes tailles d’occuper les différents bâtiments». En somme, environ 60 000 m2 de surface brute seront édifiés sur plusieurs phases de construction avec la création de 2 500 emplois et l’expansion de l’Université de technologie de Hambourg (TUHH). Le parc d’innovation développé par HC Hagemann ambitionne de faciliter la mise en réseau des entreprises et de la science afin d’offrir les meilleures conditions préalables pour la mise en oeuvre d’une scène dynamique de start-up.
La densité et la mixité programmatique du plan urbain proposé par MVRDV garantit le développement d’une nouvelle zone urbaine vivante. Un accent particulier est mis sur la diversité du projet, à la fois d’une manière esthétique et typologique. La stratégie de phasage permet de réaliser Hambourg Innovation Port en différentes parties, de mandater différents architectes pour les bâtiments et de modifier le projet, car le programme pourrait changer dans les années à venir.
« Une partie du plan est l’idée d’un espace public diversifié dans lequel chaque section a son propre caractère« , explique Jacob van Rijs, co-fondateur de MVRDV. « Il y a un parc, un boulevard, une place, des espaces partagés et une promenade au bord de l’eau qui invite les employés de bureau à participer à des réunions extérieures et à des déjeuners en plein air créant un quartier animé au bord de l’eau. »
Reliés grâce à des passerelles et des ponts, les quatre bâtiments auront un léger revêtement de façade donnant une apparence cohérente à l’ensemble du projet tout en préservant l’identité de chaque volume. De plus, certains toits seront aménagés et partiellement équipés de terrasses et de panneaux solaires. Le plan comprendra également une piscine extérieure «flottante», selon les architectes.
Durant la traditionnelle cérémonie marquant le début du chantier, en plus des plans, d’un journal quotidien et quelques pièces de monnaie, un mini-réacteur et un tube à essai contenant le matériau le plus léger au monde ont été posés dans la première pierre de l’édifice. L’achèvement de la première étape est prévue pour le printemps 2019.
MVRDV vient de dévoiler sa proposition pour un grand musée d’art à Taiwan. Un design qui s’est classé troisième dans le cadre d’un concours international. Située à proximité de Taipei, la capitale du pays, ainsi que de l’aéroport national, la ville de Taoyuan s’est agrandie ces dernières années. En tant que nouvelle institution culturelle, le Musée d’art de Taoyuan cherche à donner à la région un sentiment d’identité et de caractère pour sa population croissante.
La conception de MVRDV, agence néerlandaise basée à Rotterdam, pour le musée de 29 000 mètres carrés est inspirée du symbole de la fleur de pêche de Taoyuan. Le plan directeur du vaste complexe comprend une série de salles qui contiennent différents aspects du programme global. Le musée, qui se trouve dans la zone rose (ou cerise), comprend une série de bâtiments à échelle humaine.
Le projet se définit principalement par une programmation répartie au sein d’une configuration spatiale circulaire, une superposition de volumes semblables à des pétales et un jeu de connexions organiques. Ces figures en forme de fleurs se dessinent dans le parc donnant ainsi naissance à des ombres aussi subtiles que délicates. A travers cette expression architecturale et paysagère, MVRDV souhaitait réaffirmer l’héritage culturel et identitaire du lieu grâce à une ré-interprétation des symboles locaux.
Les façades, en aluminium rosé, sont utilisées tout au long du projet pour donner un caractère unique et reconnaissable au site. Pour MVRDV, «le Musée d’art Taoyuan et son paysage environnant deviennent une véritable destination culturelle avec un parc qui transforme la région en une sorte de salle de cerisiers pour la ville» . La compétition a finalement été remportée par Joe Shih architect, Riken Yamamoto et Field shop.
Outre le résultat de ce concours, cette semaine marque aussi le début de la construction de Lyon Part-Dieu, la proposition primée de MVRDV pour transformer le centre commercial de la ville datant de 1975. Le complexe de 166 000 m2 sera réaménagé en un mélange de centre commercial et de loisirs associé à un nouvel espace public qui intègrera le centre commercial à la ville. Dans le but d’améliorer le complexe original, le design de MVRDV a pour objectif de revitaliser la façade existante en lui donnant une touche contemporaine. En cohérence avec l’identité existante et pour réduire l’empreinte de construction du bâtiment, les panneaux de façade actuels seront redistribués tout au long de la conception afin de mettre en place une entrée distincte, semi-transparente et accueillante. « Lyon Part-Dieu, nous dessinons cette façade avec de grands pixels qui, nous l’espérons, donneront une dimension plus humaine non seulement au centre commercial, mais à l’ensemble du site« , explique Winy Maas, co-fondateur de MVRDV. « En 2020, Lyon Part-Dieu sera à la fois un lieu de vie et de shopping, mais aussi de culture et de détente dans un cadre réinventé. » Les bâtiments resteront ouverts pendant la construction.
2016 2017 Bilan et perspectives architecturales : OMA, BIG, Herzog et de Meuron, Snøhetta, Zaha Hadid en 2016. Heatherwick, Norman Foster, MAD, encore Snøhetta, BIG, Zaha Hadid pour 2017. Nouveaux matériaux. L’université d’architecture de Pyongyang. Orthodoxisme vs Constructivisme
2016, année terrible ?
Le 31 décembre à 23:59, beaucoup se préparaient à pousser un soupir de soulagement au moment de laisser derrière eux une année laissant une impression de malheur assez partagée. Attentats, disparitions des stars comme Bowie, Prince, Leonard Cohen, Georges Michael et Zaha Hadid, dont la mort parait presque occultée par celles des étoiles de la musique pop/rock. L’ombre de ces poids lourds aura caché le départ de Kenneth Snelson, sculpteur émule de Buckminster Fuller, ou de Luigi Caccia-Dominioni figure du modernisme italien parti à l’âge Niemeyerien de 103 ans. Faut-il pour autant en conclure que 2016 fut une annus horribilis pour l’architecture ? Non, selon Wired, par exemple, qui cite les 25 chefs-d’oeuvre qui prouvent, bâtiments à l’appui, que l’année passée fut incroyable sur le plan architectural. Parmi la sélection du magazine anglais, qui recoupe celles d’autres sites spécialisés, le Faena Forum de OMA (Miami), l’immeuble de logement sur la 57e rue, à New York, par BIG, la philharmonie d’Hambourg et la New Tate d’Herzog et de Meuron, le SFMOMA, extension du MOMA de San Francisco par Snøhetta, ou le port house d’Anvers, par la défunte Zaha Hadid qui n’aura pu assister à l’inauguration, comme elle manquera à l’inauguration des nouveaux projets gagnés par l’agence après son décès, plus d’une dizaine, selon son attaché de presse.
Via 57 West, apartments soaring 467 feet, redrew Manhattan’s western skyline. Credit Philip Greenberg for The New York TimesOMA, Faena Forum, Miami. Photos Iwan Baan via WiredZaha Hadid Architects, The Port House, Antwerp. Photos HUFTON & CROW via Wired
À venir en 2017
Malgré la mort régulièrement annoncée de la starchitecture, l’année qui vient sera féconde en architecture spectaculaire. Dezeen recommande tout particulièrement de guetter la livraison de dix bâtiments phares, dont le Zeitz Museum of contemporary art africa, reconversion de silos à grain de Cap Town dirigée par le Heatherwick Studio, le centre Roi Abulaziz pour la culture mondiale, l’un des plus gros projets de Snøhetta, ou le Campus Apple de Sir Norman Foster. De son côté, la BBC recommande de garder un œil sur le musée de la Deuxième Guerre mondiale à Gdansk (Design Engine architectes), la controversée reconstruction à l’identique de la tour de l’Église de Postdam, suivant les plans établis par Phillip Gerlach en 1730, les bâtiments de l’exposition universelle de 2017 à Astana, Kazakhstan, ou le polercoaster, une tour fête foraine d’Orlando, munie de toboggans et grand huit garantissant une descente rapide et mouvementée du sommet de cette structure dessinée par Bill Kitchen’s US Thrill Rides. Pour CNN, la maison du LEGO (BIG), les tours du Huangshan Mountain Village de MAD (Anhui, Chine), le centre Botin (Renzo Piano, Santander), l’immeuble de logement du 520 de la 28e rue Ouest et la gare TGV de Naples-Afragola, un bâtiment lombric signé comme le précédent par Zaha Hadid, seront parmi les édifices remarquables de cette année qui débute.
Apple Campus 2, USA, by Foster + Partners via DezeenThe WWII museum in Gdańsk is supposed to tell the story of the impact of the conflict on ordinary people (Credit: Design Engine Architects) via BBCLEGO House, BIG, Billund via CNN
Quatre matériaux pour une nouvelle année
Du côté des matériaux, il faudra compter sur Shotcrete, affirme Worlbuilding 365. Développé par des chercheurs de l’université de Nebraska-Lincoln, ce béton possède la capacité d’absorber et de refléter les ondes électromagnétiques. 2017 sera aussi l’année des aérogels, une invention déjà ancienne qui devrait prendre son essor dans les prochains mois, pour exploser jusqu’à atteindre une part de marché de 612 millions d’US $ d’ici 2020. 200 fois plus résistant que l’acier, le graphène sera un autre matériau futuriste à surveiller. La production d’un gramme de ce nanomatériau inventé voici 12 ans s’élevant à 500 US $ le gramme, son futur proche se déroulera à l’état d’adjuvant plutôt que de bloc massif. En comparaison, la « cool brick », brique rafraîchissante réalisée par impression 3D semble ouvrir un horizon plus accessible, mettant le futur quasiment à portée de truelle.
Architecte, et depuis le premier janvier, Chevalier, tel est le destin de David Adjaye, qui vient d’être anoblit par Sa Majesté Élisabeth II à l’occasion de la promotion de Nouvel An. Cette consécration incite à rechercher les Adjaye de demain. Pour The Guardian, ils répondent au nom d’Interrobang, nom valise formé de la réunion du point d’exclamation et du point d’interrogation « qui suggère aventures et questionnement », explique l’un des trois associés de cette agence qui a pour credo les pensées « hybrides » et « non spécialisées ». Webb Yates Engineers, Orkidstudio, Concrete action et Adam Nathaniel Furman sont aussi des agences à suivre.
En France, les nouveaux architectes jouent collectifs, explique M le magazine du Monde, même si le seuil de réunion, commençant à deux architectes, permet à beaucoup d’agences ayant plus d’un associé de rentrer dans cette catégorie. Peu importe, avec ces jeunes architectes, s’en est fini de l’architecte diva « le concept mégalo pourrait bien s’éteindre avec eux (Nouvel ou Gehry, NDLR), tant l’époque est aux égaux lissés ». Lissés au risque de la transparence, craint même la journaliste. Les figures de cette nouvelle vague ont pour nom Cigue, Bruther, Festen, Studio KO, et semblent partager un certain goût pour le minimalisme. « Fini l’architecture ostentatoire et iconique aujourd’hui symbolisée par le Qatar, l’heure est à l’économie de moyens, à l’intérêt pour l’environnement local, à la création de valeur. Une philosophie résumée par la formule “More with less”, variante du célèbre “Less is more” de Ludwig Mies van der Rohe, directeur du Bauhaus de 1930 à 1933. “Faire mieux avec moins”, c’est l’antienne du duo Festen : “La simplicité, le dépouillé, n’utiliser que des matériaux qui font sens avec l’histoire du lieu, c’est tout ce qui nous intéresse” . Un bémol pourtant dans ce manifeste de frugalité, à l’exception de Bruther, les projets traités semblent regarder vers le haut de gamme : hôtel 5 étoiles les Roches Rouges pour Festen, pour le Studio KO d’autres hôtels de luxe et le musée Yves Saint-Laurent de Marrakech, dont l’inauguration est programmée en 2017. Le décalage entre l’économie de moyen proclamée et le prestige des programmes incite à se demander si les maîtres d’ouvrage n’auraient pas leur propre maxime percutante, style « less is more in my pocket » ?
Les membres fondateurs du collectif d’architectes Ciguë, qui dessine notamment les boutiques d’Aesop. Maris Mezulis Via M le magazine du MondeStéphanie Bru et Alexandre Theriot, de l’agence Bruther, revendiquent une démarche pragmatique et fonctionnelle, visible au Dôme, à Caen Via M le magazine du MondeLe duo de Studio KO – Karl Fournier et Olivier Marty – s’est imposé à l’étranger. Après avoir rénové le Château Marmont à Los Angeles, ils termineront en 2017 le Musée Yves Saint Laurent, à Marrakech. N. Manalili/Studio KO/Fondation Pierre Bergé-Y. Saint Laurent Via M le magazine du Monde
Pyongyang, tendances 2017
L’architecture semble tenir une place toute particulière dans le coeur du nouveau maître de la Corée du Nord. Pour accomplir le renouveau souhaité par Kim Jong un, Ma Won-Chun, que l’on présente comme le cerveau architectural du grand leader, a fait de son ancienne université un fer de lance. « L’université d’architecture de Pyongyang a apporté de nombreux fruits à divers projets avec la conception d’édifices monumentaux durant cette année de grande importance en raison de l’organisation du 7e Congrès du Parti du travail», a rapporté la radio nord-coréenne en mettant en lumière le statut renforcé de cet établissement depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un ». Souhaitant se démarquer des anciens gouvernements – dirigés par son père et son grand-père – « le régime de Kim Jong-un s’efforce de bâtir de grands édifices partout dans le pays », ce qui se traduit par des tours de trente étages le long de la rue Ryomyong, artère qui mène au palais présidentiel. Kim Jong-un semble faire fi du fameux adage autrefois éprouvé par Ceaucescu « Dictateur bâtisseur, dictateur battu ».
Parmi les projets qui devraient sortir de terre en 2017, cette maison de Taiwan à laquelle l’agence hollandaise MVRDV a donné la forme de la 25e lettre de notre alphabet. Un parti qui étonne BFMTV : « Outre son architecture, l’autre particularité de la Y House est sa ressemblance avec un morceau d’emmental. La maison est recouverte de fenêtres circulaires. Pas seulement sur les façades, mais également à l’intérieur même de la villa, dans les escaliers. Un moyen efficace de faire circuler la lumière et les flux d’énergies Feng shui. Une signature également du cabinet néerlandais. En effet, aux Pays-Bas, pays protestant, il n’est pas pour habitude de mettre des rideaux aux fenêtres. En créant des ouvertures rondes, les architectes empêchent ainsi les futurs propriétaires d’en mettre aux fenêtres, au risque de dénaturer la beauté du lieu ». Pour les mêmes raisons, l’architecte s’est abstenu de mettre son projet-fromage sous cloche.
Respectivement premier et deuxième producteurs de cuivre de Russie, les oligarques Andrei Kozitsyn (UMMC) et Igor Altushkin (Russian Copper Company) veulent faire cadeau à la ville d’Ekaterinenbourg d’une basilique orthodoxe de style XVIe siècle, époque ou cette ville de fondation créée en 1723 n’existait pas encore. L’anachronisme n’est pas le seul souci de cette cathédrale Sainte-Catherine, que les deux « bienfaiteurs » veulent construire sur un étang pour lui donner plus de visibilité. Quitte à écraser le stade Dynamo, un bâtiment constructiviste, style aujourd’hui prisé des citoyens de la ville. « Architectes et intellectuels se sont mobilisés contre les plans des mécènes, craignant que ce “corps étranger” n’altère la perception du centre d’Ekaterinenbourg, caractérisé par la présence abondante d’architecture constructiviste, ici préservée comme ensemble à la différence des autres villes russes, où l’héritage des années 20 est plus fragmenté ». Les citoyens réclament l’inscription du centre-ville au patrimoine mondial de l’humanité, mais pèsent de peu de poids face aux pressions conjuguées des oligarques et l’église orthodoxe sur les autorités et les médias locaux – un journaliste opposant au projet a été licencié de son journal. Estimés à 95 millions d’euros, les travaux ont été approuvés par la région et commenceront en 2017, au grand dam de la population. « Les deux bienfaiteurs ne veulent pas une simple église, mais une église exceptionnelle, et veulent la construire sur l’eau parce qu’ils ne voient pas de meilleur emplacement pour cela. Autrefois, on considérait que la majorité avait raison. Aujourd’hui, nous vivons dans une autre société, où ce n’est plus la majorité qui a raison, mais bien une minorité talentueuse concentrant les moyens financiers, et il semble que nous ne sommes pas prêts à respecter les décisions de cette minorité » regrette Vladimir Puzenkov, directeur de la société qui batiera l’église. Ensemble ou séparément, Kozitsin et Altushkin ont financé la construction de dizaines d’églises, jusqu’en Tchétchénie ou à Londres. « Les bienfaiteurs (toujours Kozitsyn et Altuschkin) sont des gens qui arrivent toujours à leurs fins, tant dans le mécénat que dans les affaires», explique Puzenkov. À Paris, nous avons déjà une église orthodoxe grotesque : souhaitons que cela calme les ardeurs de ces deux grands altruistes.
L’agence MVRDV remporte la consultation internationale initiée par la ville de Rennes : l’aménagement de l’îlot de l’Octroi sur les berges de la Vilaine
Vue depuis le jardin de la confluence
Densifier VS ouvrir
A l’ouest du centre ville historique de Rennes, face à la confluence de l’Ille et de la Vilaine, l’îlot de l’Octroi, délimité par la rue de la Carrière, la rue Louis Guilloux et la rue de Lorient, est actuellement en grande partie à l’état de friche urbaine. Le site est rendu peu visible depuis les rues et depuis la rive, camouflé derrière une végétation sauvage. L’enjeu ici est d’y combiner forte densité et ouverture sur l’eau, rapport au sol et grande hauteur. Une équation résolue dans un projet intitulé Ascension paysagère, réalisé par l’équipe composée de l’agence MVRDV (Winy Maas, Jacob van Rijs et Nathalie de Vries, Rotterdam, Pays-Bas), ALL (Agence Laurent Lagadec, architectes, Rennes), le Groupe Giboire (promoteur), SNC Lavalin (bureau d’études techniques) et Franck Boutté (ingénieur environnemental). On notera que cette équipe est née d’une procédure atypique, la ville souhaitant que chaque architecte concourant choisisse son maître d’ouvrage et qu’il s’associe obligatoirement avec une agence locale.
vue depuis la rue de Lorient
Gradation
La réponse architecturale de l’équipe menée par MVRDV tire parti de son site paysagé, tout en composant avec l’existant. Les trois lots de logements s’articulent autour du café-théâtre le Bacchus, du Pavillon de l’Octroi* et de deux maisons jumelles, une implantation qui permet la création d’une grande place publique ouverte sur le fleuve. Les masses bâties, suivant une bande habitable de 15 m de profondeur, sont incurvées pour ouvrir des perspectives vers la Vilaine depuis la rue de Lorient, invitant les promeneurs à rejoindre la nouvelle place et le chemin de halage. A chaque lot émerge un point haut, les uns étant décalés par rapport aux autres pour ne pas obstruer les vues et éviter les vis-à-vis. Ces derniers sont sculptés en gradinage. Les façades longitudinales, elles, sont modelées par les espaces extérieurs, la volonté étant d’adjoindre aux 135 appartements une terrasse, une loggia ou un balcon. Le calepinage de la façade composée d’étroits panneaux de terre cuite teintée accentue la verticalité du projet, les nuances et finitions se dégradant du gris au blanc jusqu’à s’évaporer au sommet du bâtiment. Un projet qui définit un nouveau skyline sur les bords de la Vilaine, face au jardin de la Confluence, et qui s’inscrit dans le projet urbain de Rennes pour 2030. AL
Vue depuis le théâtre de la paillette, rue Louis Guilloux
*L’octroi est le nom d’une taxe autrefois perçue par les communes sur les marchandises qui entraient sur leur territoire. Les pavillons d’octroi hébergeaient l’administration chargée de percevoir cette taxe : les portes des villes étaient souvent signalées par des pavillons situés de part et d’autre de la route et reliés par une barrière. A Rennes, ces portes bordent la rue Louis Guilloux avant que celle-ci ne franchisse le fleuve.
Projets concurrents en images
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