Zaha Hadid Architects : La Tour Generali, le sommet de CityLife

Zaha Hadid Architects : La Tour Generali, le sommet de CityLife

CityLife est le nouvel épicentre de la ville de Milan depuis qu’il a été déplacé à Rho Pero en 2005.

© Kone

CityLife est localisé au-dessus d’une station de métro et s’étend sur 90 hectares. Totalement accessible au public, il offre des parcs, des espaces civiques, des zones résidentielles en plus de secteurs réservés aux bureaux et aux commerces. Il comprendra 1.000 appartements et bureaux pour plus de 11.000 employés. Le parc public, les marchés et le jardin d’enfant se partageront 42 hectares.

 

La Generali Tower surplombe CityLife du haut de ses 170 mètres de haut pour 44 étages. La tour est reliée aux marchés et au parc

© Kone

Le projet sera complété en 2020 et deviendra par la même occasion le plus large parc public et espace civique jamais construit depuis Parco Sempione, il y a 130 ans. CityLife accueillera plus de 7 millions de visiteurs, travailleurs et résidents par an. La géométrie curviligne de son podium est définie à sa base par les forces centripètes générées par l’intersection décalée des trois axes de la ville.

 

Ce tourbillon de forces au niveau du sol est transféré verticalement à travers la tour grâce à un  réalignement successif des plaques de sol en forme de losange qui tordent la tour autour de son axe vertical. Cette torsion hélicoïdale diminue progressivement au fur-et-à-mesure que l’on gagne de la hauteur. Ceci crée des relations légèrement différentes entre les étages.

© Kone

La tour respecte les normes de construction de la ville de Milan. Sa double-façade en verre anti-uv fournissent un contrôle efficace de l’environnement à chaque étage. La consommation d’énergie en est grandement réduite. Les intérieurs de la tour seront complétés cet été. 3900 employés viendront travailler dans l’un des plus grands bâtiments financier au monde.

 

Warel-Malick Ontala

Zaha Hadid Architects conçoit des chaises imprimées en 3D pour Nagami

Du 17 au 22 avril se tiendra la Design Week de Milan et on sait déjà qu’on y verra des créations de l’agence Zaha Hadid Architects. Après son décès aux Etats-Unis il y a deux ans, la femme architecte urbaniste, d’origine irakienne, maintes fois primée a laissé son nom à l’entreprise Zaha Hadid Architects. Lors du prochain salon du meuble milanais, ses successeurs présenteront des  chaises avant-gardistes réalisées en impression 3D et lancées par Nagami.

Bow par Zaha Hadid Architects

Nagami est une nouvelle société espagnole spécialisée dans la conception informatique et l’impression 3D à grande échelle. Pour l’occasion, elle s’est associée à des vétérans du design pour donner vie à des chaises imaginatives avec pour mot d’ordre « Brave New World ». Les fauteuils imaginés par Zaha Hadid Architects se démarquent tout particulièrement et s’inscrivent dans une nouvelle ère de la technologie.

Bow par Zaha Hadid Architects

«Nous créons des produits, qui jusqu’à présent, étaient en attente de la bonne technologie pour pouvoir être réalisés : non seulement ces objets que vous pouvez toucher, vous procurent aussi un sentiment et une expérience dans le cadre de leur environnement», affirme Manuel Jimenez Garcia, fondateur de Nagami.

Bow par Zaha Hadid Architects
Bow par Zaha Hadid Architects

Les pièces sont le résultat d’une recherche approfondie de la firme d’architecture sur l’impression 3D et le matériel d’expérimentation. 

Bow par Zaha Hadid Architects
Bow par Zaha Hadid Architects

Fruits de cette recherche, «Bow»  et «Rise» seront les vraies stars de l’exposition. Entièrement confectionnées à partir de ce procédé révolutionnaire, ces deux chaises aux formes complexes et organiques, ont été imprimées sur des particules plastiques PLA, biodégradables et compostables.

Rise par Zaha Hadid Architects
Rise par Zaha Hadid Architects
Rise par Zaha Hadid Architects
Rise par Zaha Hadid Architects
Rise par Zaha Hadid Architects
Rise par Zaha Hadid Architects
Rise par Zaha Hadid Architects

Imprimées avec une extrudeuse de pellets (ce qui signifie que des particules de plastique sont utilisées plutôt que des filaments) et colorées de manière adaptative, ces chaises ont des allures de sculptures du future.

Robotica TM de Ross Lovegrove
Robotica TM de Ross Lovegrove
Robotica TM de Ross Lovegrove
Robotica TM de Ross Lovegrove

Une autre pièce hautement adaptable de la collection est l«Robotica TM» de Ross Lovegrove. Combinant la botanique à la robotique, le siège inspiré de la nature, à 360 degrés, peut servir de table résistant à la chaleur et remplir d’autres fonctions auxiliaires à la maison.

L’éplucheur par Daniel Widrig
L’éplucheur par Daniel Widrig

Imprimé en 3D en une seule coquille de 7 mm d’épaisseur en quelques heures, « L’éplucheur » noir et ondulé de Daniel Widrig est une prouesse de la fabrication additive. Beaucoup moins de temps de réalisation, moins de gaspillage de matériaux, « L’éplucheur » ne considère pas seulement la forme de l’homme qui va s’asseoir dans la chaise, mais aussi le bras robotique qui va l’imprimer.

Nagami aura une salle d’exposition dans le quartier de Brera, où les chaises de Zaha Hadid Architects, Ross Lovegrove et Daniel Widrig donneront aux spectateurs un avant-goût de la fusion inédite entre le  design et l’expérimentation robotique. A la suite d’un discours de Patrik Schumacher, directeur de Zaha Hadid Architects, le showroom deviendra un terreau fertile pour de nouvelles idées. Tout au long de la semaine de design à Milan, Ross Lovegrove, Daniel Widrig, Isaie Bloch, Claudia Pasquero, Arturo Tedeschi, et bien d’autres donneront des conférences au showroom Nagami. 

Rétro : Ouvrages de dames, les femmes architectes à l’honneur

Rétro : Ouvrages de dames, les femmes architectes à l’honneur

A l’occasion de la remise des prix des femmes architectes par l’ARVHA ce 11 décembre, mettant à l’honneur 8 femmes et principalement Sophie Berthelier de l’agence SBBT (Prix de la Femme Architecte), Architectures CREE revient sur un ouvrage dédié aux dames.

En 1999, la revue consacrait son numéro 291 aux femmes architectes. Au sommaire, elle identifiait à la fois des équipages mixtes, couples d’architectes ou chefs de projets féminins, et des courses en solitaires 100% féminines avec des projets d’Hélène Friout-Cassignol, Odile Deck, Françoise Jourda, Manuelle Gautrand et aussi un portrait de feu Zaha Hadid, une femme à l’avant-garde internationale. Egalement, la revue donnait la parole à l’architecte Renée Gailhoustet, pionnière dans le genre, et à Catherine Guyot, déjà présidente de l’ARVHA, sur un sujet autour de la pratique féminine du métier d’architecte aujourd’hui en Europe.

Le numéro s’ouvre sur un premier papier « Femmes et architecture, une histoire à écrire » par Maristella Casciato et Claudia Mattogno :

« Un numéro spécial consacré aux « femmes et l’architecture » devrait s’ouvrir sur un article dédié à l’histoire des femmes architectes. Cette histoire n’existe pas. Si le cas de Lina Bo Bardi (1914-1992), est emblématique de cette « occultation », il n’est pas le seul : Julian Morgan, Eileen Gray ont conquis leur place dans les dictionnaires d’architecture mais que dire de la compagne de Mies van der Rohe, Lilly Reich, ou de la viennoise Margarete Schütte-Lihotzky, et d’autres ?  Des extraits de l’autobiographie de Lina Bo Bardi illustrent la matière qu’il reste à défricher, selon deux historiennes italiennes, membres fondatrices de l’Association très engagée de « La Casa di Eva ». Elles rappellent ici les jalons d’une révision qui cherche à redonner à l’histoire de l’architecture, sa « diversité ». »

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Et aussi « Les européennes dans le métier d’architecte », par Catherine Guyot :

 

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Collection Tchoban : la révolution architecturale russe s’expose aux Beaux-Arts de Paris

1917, une révolution politique et architectonique. Décrétée dès le lendemain de la prise du pouvoir par Lénine, la nationalisation du foncier offrira des conditions nouvelles pour une commande architecturale devenue entièrement publique, rappelle Jean-Louis Cohen, commissaire de l’exposition des dessins de l’avant-garde architecturale russe, présentée à l’École des Beaux-Arts de Paris. La période troublée du « communisme de guerre » qui dura jusqu’en 1920 ne laissa guère la possibilité d’implanter de nouveaux dispositifs architecturaux dans les villes : l’heure n’était pas encore aux grands chantiers héroïques, mais aux monuments éphémères chantant l’avènement du nouveau régime. L’architecture se trouvait souvent réduite à un paysage textile de bannière et de calicots, constate Jean-Louis Cohen, les morceaux de bravoure apparaissant toutefois sous forme d’architecture de papier ou et de maquettes, comme le projet de monument à la troisième internationale conçue par Vladimir Tatline en 1919. La stabilisation politique verra l’émergence de nombreux concours libérant une créativité débridée qui s’exprimera autant dans les bâtiments que sur le papier. Enterré par la normalisation stalinienne et le réalisme socialisme, cet épisode de l’histoire de l’architecture ne survivra que grâce aux familles des architectes, qui préserveront les archives, et l’action de certains collectionneurs tels Sergueï Tchoban, architecte russe installé à Berlin. Son fond comprend aussi bien le célèbre dessin de Boris Iofan pour le Palais des Soviets, projet victorieux du concours organisé par Staline en 1932, marquant symboliquement la fin des expériences architecturales des constructivistes et modernistes tels Moïsséï Guinzbourg, Ilia Golossov ou Iakov Tchernikov. Les fantaisies architecturales de ce dernier font un écho moderniste aux prisons de Piranèse, rappel d’une culture classique qui n’était pas inconnue des architectes russes les plus avant-gardistes. Elles ouvrent un répertoire formel dans lequel les architectes du monde entier viendront puiser des années plus tard, en témoignent les expériences des déconstructivistes ou les premières œuvres de Zaha Hadid, qui semblent directement inspirées des exercices de composition d’Olimpy Kisselev aux Vkhoutémas, les couleurs fluo et le fond noir en moins._Olivier Namias

Valentin Alexandrovitch Kamenski Fantaisie architecturale avec une place circulaire et un gratte-ciel Vers 1930 Lavis d’encre de Chine et aquarelle sur papier 276 x 187 mm Collection Sergei Tchoban
Iakov Guéorgiévitch Tchernikhov Composition avec des cercles et des sections de cylindres Collection Sergei Tchoban
Iakov Guéorgiévitch Tchernikhov Bâtiments industriels Collection Sergei Tchoban
Iakov Guéorgiévitch Tchernikhov Fantaisie sur le thème « Composition architecturale et combinaison de lignes droites et d’éléments curvilignes avec des volumes sphériques » Vers 1930 Perspective aérienne Graphite, encre noire et gouache sur papier 306 x 248 mm Collection Sergei Tchoban
Iakov Guéorgiévitch Tchernikhov Fantaisie architecturale Collection Sergei Tchoban

cf. Jean-Louis Cohen, Architecture de l’avant-garde russe, dessins de la collection Sergueï Tchoban, catalogue de l’exposition présenté au cabinet des dessins Jean Bonna jusqu’au 19 janvier 2018.

KAPSARC : Zaha Hadid dans le désert saoudien

Agglomérat énigmatique de blocs anguleux posé sur un plateau désertique à la sortie de Riyadh, la Capitale de l’Arabie Saoudite, le KAPSARC (King Abdullah Petroleum Studies and Research Centre) tient de la base lunaire façon cosmos 1999, ou une concrétion naturelle type rose des sables, curiosité géologique dont Nouvel à tiré les principe de conception de son musée national du Qatar. Pas d’exposition dans ce complexe dessiné par l’agence de Zaha Hadid Architecte (ZHA) du vivant de sa figure star, mais un centre de recherche sur les énergies divisé en cinq départements répartis dans des modules de différentes tailles adoptant tous un plan hexagonal. Le centre de recherche visant l’efficience énergétique, il ne pouvait qu’afficher son exemplarité en matière d’utilisation des ressources. Premier bâtiment labellisé LEED Platinum de l’agence ZHA, son architecture met en oeuvre des dispositifs devant abaisser la facture énergétique de 70 000 m2 de plancher allouée, entre autre, à une bibliothèque, un centre de conférence, un centre de recherche et une salle de prière. Les façades fermées limitent les apports solaires, l’orientation du bâtiment et son ouverture vers le nord et l’ouest favorisent le rafraichissement par les vents du nord, amenés dans le bâtiment par des grilles horizontales insérées au point d’inflexion des volumes. Les bâtiments enserrent une cour couverte équipée d’ouvertures favorisant la ventilation. Remplissent-elles correctement leur fonction ? Elles ajoutent au spectaculaire de l’espace et tranchent avec les fameuses « lignes sinueuses » et autres courbes dont on affirme qu’elles étaient la marque de fabrique de l’architecte anglo-irakienne. ON

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Photographies par Hufton+Crow

 

 

2016 2017 Bilan et perspectives architecturales : la revue de presse du 3 janvier 2017

2016 2017 Bilan et perspectives architecturales : OMA, BIG, Herzog et de Meuron,  Snøhetta, Zaha Hadid en 2016. Heatherwick, Norman Foster, MAD, encore Snøhetta, BIG, Zaha Hadid pour 2017. Nouveaux matériaux. L’université d’architecture de Pyongyang. Orthodoxisme vs Constructivisme

 

2016, année terrible ?

Le 31 décembre à 23:59, beaucoup se préparaient à pousser un soupir de soulagement au moment de laisser derrière eux une année laissant une impression de malheur assez partagée. Attentats, disparitions des stars comme Bowie, Prince, Leonard Cohen, Georges Michael et Zaha Hadid, dont la mort parait presque occultée par celles des étoiles de la musique pop/rock. L’ombre de ces poids lourds aura caché le départ de Kenneth Snelson, sculpteur émule de Buckminster Fuller, ou de Luigi Caccia-Dominioni figure du modernisme italien parti à l’âge Niemeyerien de 103 ans. Faut-il pour autant en conclure que 2016 fut une annus horribilis pour l’architecture ? Non, selon Wired, par exemple, qui cite les 25 chefs-d’oeuvre qui prouvent, bâtiments à l’appui, que l’année passée fut incroyable sur le plan architectural. Parmi la sélection du magazine anglais, qui recoupe celles d’autres sites spécialisés, le Faena Forum de OMA (Miami), l’immeuble de logement sur la 57e rue, à New York, par BIG, la philharmonie d’Hambourg et la New Tate d’Herzog et de Meuron, le SFMOMA, extension du MOMA de San Francisco par Snøhetta, ou le port house d’Anvers, par la défunte Zaha Hadid qui n’aura pu assister à l’inauguration, comme elle manquera à l’inauguration des nouveaux projets gagnés par l’agence après son décès, plus d’une dizaine, selon son attaché de presse.

Via le New York Times et Wired

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Via 57 West, apartments soaring 467 feet, redrew Manhattan’s western skyline. Credit Philip Greenberg for The New York Times
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OMA, Faena Forum, Miami. Photos Iwan Baan via Wired
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Zaha Hadid Architects, The Port House, Antwerp. Photos HUFTON & CROW via Wired

 

À venir en 2017

Malgré la mort régulièrement annoncée de la starchitecture, l’année qui vient sera féconde en architecture spectaculaire. Dezeen recommande tout particulièrement de guetter la livraison de dix bâtiments phares, dont le Zeitz Museum of contemporary art africa, reconversion de silos à grain de Cap Town dirigée par le Heatherwick Studio, le centre Roi Abulaziz pour la culture mondiale, l’un des plus gros projets de Snøhetta, ou le Campus Apple de Sir Norman Foster. De son côté, la BBC recommande de garder un œil sur le musée de la Deuxième Guerre mondiale à Gdansk (Design Engine architectes), la controversée reconstruction à l’identique de la tour de l’Église de Postdam, suivant les plans établis par Phillip Gerlach en 1730, les bâtiments de l’exposition universelle de 2017 à Astana, Kazakhstan, ou le polercoaster, une tour fête foraine d’Orlando, munie de toboggans et grand huit garantissant une descente rapide et mouvementée du sommet de cette structure dessinée par Bill Kitchen’s US Thrill Rides. Pour CNN, la maison du LEGO (BIG), les tours du Huangshan Mountain Village de MAD (Anhui, Chine), le centre Botin (Renzo Piano, Santander), l’immeuble de logement du 520 de la 28e rue Ouest et la gare TGV de Naples-Afragola, un bâtiment lombric signé comme le précédent par Zaha Hadid, seront parmi les édifices remarquables de cette année qui débute.

Via Dezeen, BBC et CNN Style

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Apple Campus 2, USA, by Foster + Partners via Dezeen
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The WWII museum in Gdańsk is supposed to tell the story of the impact of the conflict on ordinary people (Credit: Design Engine Architects) via BBC
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LEGO House, BIG, Billund via CNN

 

Quatre matériaux pour une nouvelle année

Du côté des matériaux, il faudra compter sur Shotcrete, affirme Worlbuilding 365. Développé par des chercheurs de l’université de Nebraska-Lincoln, ce béton possède la capacité d’absorber et de refléter les ondes électromagnétiques. 2017 sera aussi l’année des aérogels, une invention déjà ancienne qui devrait prendre son essor dans les prochains mois, pour exploser jusqu’à atteindre une part de marché de 612 millions d’US $ d’ici 2020. 200 fois plus résistant que l’acier, le graphène sera un autre matériau futuriste à surveiller. La production d’un gramme de ce nanomatériau inventé voici 12 ans s’élevant à 500 US $ le gramme, son futur proche se déroulera à l’état d’adjuvant plutôt que de bloc massif. En comparaison, la « cool brick », brique rafraîchissante réalisée par impression 3D semble ouvrir un horizon plus accessible, mettant le futur quasiment à portée de truelle.

Via Worldbuild365 et Curbed

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Cool Brick is a modular system, and can be stacked like so (Image: © Emerging Objects) via worldbuild365

 

Les espoirs britanniques de 2017

Architecte, et depuis le premier janvier, Chevalier, tel est le destin de David Adjaye, qui vient d’être anoblit par Sa Majesté Élisabeth II à l’occasion de la promotion de Nouvel An. Cette consécration incite à rechercher les Adjaye de demain. Pour The Guardian, ils répondent au nom d’Interrobang, nom valise formé de la réunion du point d’exclamation et du point d’interrogation « qui suggère aventures et questionnement », explique l’un des trois associés de cette agence qui a pour credo les pensées « hybrides » et « non spécialisées ». Webb Yates Engineers, Orkidstudio, Concrete action et Adam Nathaniel Furman sont aussi des agences à suivre.

Via The Guardian

 

Les espoirs français de 2017

En France, les nouveaux architectes jouent collectifs, explique M le magazine du Monde, même si le seuil de réunion, commençant à deux architectes, permet à beaucoup d’agences ayant plus d’un associé de rentrer dans cette catégorie. Peu importe, avec ces jeunes architectes, s’en est fini de l’architecte diva « le concept mégalo pourrait bien s’éteindre avec eux (Nouvel ou Gehry, NDLR), tant l’époque est aux égaux lissés ». Lissés au risque de la transparence, craint même la journaliste. Les figures de cette nouvelle vague ont pour nom Cigue, Bruther, Festen, Studio KO, et semblent partager un certain goût pour le minimalisme. « Fini l’architecture ostentatoire et iconique aujourd’hui symbolisée par le Qatar, l’heure est à l’économie de moyens, à l’intérêt pour l’environnement local, à la création de valeur. Une philosophie résumée par la formule “More with less”, variante du célèbre “Less is more” de Ludwig Mies van der Rohe, directeur du Bauhaus de 1930 à 1933. “Faire mieux avec moins”, c’est l’antienne du duo Festen : “La simplicité, le dépouillé, n’utiliser que des matériaux qui font sens avec l’histoire du lieu, c’est tout ce qui nous intéresse” . Un bémol pourtant dans ce manifeste de frugalité, à l’exception de Bruther, les projets traités semblent regarder vers le haut de gamme : hôtel 5 étoiles les Roches Rouges pour Festen, pour le Studio KO d’autres hôtels de luxe et le musée Yves Saint-Laurent de Marrakech, dont l’inauguration est programmée en 2017. Le décalage entre l’économie de moyen proclamée et le prestige des programmes incite à se demander si les maîtres d’ouvrage n’auraient pas leur propre maxime percutante, style « less is more in my pocket » ?

Via M le magazine du Monde

cigue
Les membres fondateurs du collectif d’architectes Ciguë, qui dessine notamment les boutiques d’Aesop. Maris Mezulis Via M le magazine du Monde
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Stéphanie Bru et Alexandre Theriot, de l’agence Bruther, revendiquent une démarche pragmatique et fonctionnelle, visible au Dôme, à Caen Via M le magazine du Monde
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Le duo de Studio KO – Karl Fournier et Olivier Marty – s’est imposé à l’étranger. Après avoir rénové le Château Marmont à Los Angeles, ils termineront en 2017 le Musée Yves Saint Laurent, à Marrakech. N. Manalili/Studio KO/Fondation Pierre Bergé-Y. Saint Laurent Via M le magazine du Monde

 

Pyongyang, tendances 2017

L’architecture semble tenir une place toute particulière dans le coeur du nouveau maître de la Corée du Nord. Pour accomplir le renouveau souhaité par Kim Jong un, Ma Won-Chun, que l’on présente comme le cerveau architectural du grand leader, a fait de son ancienne université un fer de lance. « L’université d’architecture de Pyongyang a apporté de nombreux fruits à divers projets avec la conception d’édifices monumentaux durant cette année de grande importance en raison de l’organisation du 7e Congrès du Parti du travail», a rapporté la radio nord-coréenne en mettant en lumière le statut renforcé de cet établissement depuis l’arrivée au pouvoir de Kim Jong-un ». Souhaitant se démarquer des anciens gouvernements – dirigés par son père et son grand-père – « le régime de Kim Jong-un s’efforce de bâtir de grands édifices partout dans le pays », ce qui se traduit par des tours de trente étages le long de la rue Ryomyong, artère qui mène au palais présidentiel. Kim Jong-un semble faire fi du fameux adage autrefois éprouvé par Ceaucescu « Dictateur bâtisseur, dictateur battu ».

Via Yonhap  

 

Y grec sino-hollandais

Parmi les projets qui devraient sortir de terre en 2017, cette maison de Taiwan à laquelle l’agence hollandaise MVRDV a donné la forme de la 25e lettre de notre alphabet. Un parti qui étonne BFMTV : « Outre son architecture, l’autre particularité de la Y House est sa ressemblance avec un morceau d’emmental. La maison est recouverte de fenêtres circulaires. Pas seulement sur les façades, mais également à l’intérieur même de la villa, dans les escaliers. Un moyen efficace de faire circuler la lumière et les flux d’énergies Feng shui. Une signature également du cabinet néerlandais. En effet, aux Pays-Bas, pays protestant, il n’est pas pour habitude de mettre des rideaux aux fenêtres. En créant des ouvertures rondes, les architectes empêchent ainsi les futurs propriétaires d’en mettre aux fenêtres, au risque de dénaturer la beauté du lieu ». Pour les mêmes raisons, l’architecte s’est abstenu de mettre son projet-fromage sous cloche.

Via BFM Business

y house mvrdv taiwan
Via BFMBusiness

 

Orthodoxisme vs Constructivisme

Respectivement premier et deuxième producteurs de cuivre de Russie, les oligarques Andrei Kozitsyn (UMMC) et Igor Altushkin (Russian Copper Company) veulent faire cadeau à la ville d’Ekaterinenbourg d’une basilique orthodoxe de style XVIe siècle, époque ou cette ville de fondation créée en 1723 n’existait pas encore. L’anachronisme n’est pas le seul souci de cette cathédrale Sainte-Catherine, que les deux « bienfaiteurs » veulent construire sur un étang pour lui donner plus de visibilité. Quitte à écraser le stade Dynamo, un bâtiment constructiviste, style aujourd’hui prisé des citoyens de la ville. « Architectes et intellectuels se sont mobilisés contre les plans des mécènes, craignant que ce “corps étranger” n’altère la perception du centre d’Ekaterinenbourg, caractérisé par la présence abondante d’architecture constructiviste, ici préservée comme ensemble à la différence des autres villes russes, où l’héritage des années 20 est plus fragmenté ». Les citoyens réclament l’inscription du centre-ville au patrimoine mondial de l’humanité, mais pèsent de peu de poids face aux pressions conjuguées des oligarques et l’église orthodoxe sur les autorités et les médias locaux – un journaliste opposant au projet a été licencié de son journal. Estimés à 95 millions d’euros, les travaux ont été approuvés par la région et commenceront en 2017, au grand dam de la population. « Les deux bienfaiteurs ne veulent pas une simple église, mais une église exceptionnelle, et veulent la construire sur l’eau parce qu’ils ne voient pas de meilleur emplacement pour cela. Autrefois, on considérait que la majorité avait raison. Aujourd’hui, nous vivons dans une autre société, où ce n’est plus la majorité qui a raison, mais bien une minorité talentueuse concentrant les moyens financiers, et il semble que nous ne sommes pas prêts à respecter les décisions de cette minorité » regrette Vladimir Puzenkov, directeur de la société qui batiera l’église. Ensemble ou séparément, Kozitsin et Altushkin ont financé la construction de dizaines d’églises, jusqu’en Tchétchénie ou à Londres. « Les bienfaiteurs (toujours Kozitsyn et Altuschkin) sont des gens qui arrivent toujours à leurs fins, tant dans le mécénat que dans les affaires», explique Puzenkov. À Paris, nous avons déjà une église orthodoxe grotesque : souhaitons que cela calme les ardeurs de ces deux grands altruistes.

Via El Pais

 

Olivier Namias

 

Patrik Schumacher à Berlin et John Pawson à Londres : la revue de presse du 30/11/2016

Patrik Schumacher à Berlin et John Pawson à Londres : la revue de presse du 30/11/2016

Colères, indignation, fureur et courroux : impôts, sous-traitances, concours et table rase des acquis sociaux. Patrik Schumacher à Berlin, John Pawson à Londres. New York : vers une architecture de l’espionnage. La revue de presse du 30 novembre 2016

 

Tête de turc

Indignation du Syndicat National de la construction des fenêtres, façades et activités associées (en abregé, SNFA), suite à la décision du groupe Vinci, qui a confié à un sous-traitant turc la réalisation de la façade de la future tour Saint-Gobain, à La Défense. « Les raisons de ce choix : à nouveau des prix anormalement bas ! », dit l’organisation, dénonçant « un nouveau coup dur pour les entreprises françaises, une fois de plus privées d’un important marché ». Aujourd’hui Metal Yapi « ne dispose en France que d’un établissement de moins de cinq personnes, qui n’est même pas affilié à la convention collective du bâtiment », écrit l’organisation, qui souligne que « La totalité des composants des façades ainsi que la main-d’œuvre de fabrication et d’installation seront donc intégralement de provenance “hors Europe”. »

D’après le syndicat, le recours à la sous-traitance étrangère devient une pratique courante « Ainsi la façade de la tour Carpe diem, confiée à la société chinoise Yuanda, et elle aussi située à la Défense, a souffert de fuites importantes, qui ont nécessité un colmatage pendant plusieurs mois, rapporte M. Marchand, délégué général du SNFA. Quant à la façade de la tour D2, elle a été confiée au sous-traitant Kyotec, qui lui-même sous-traitait toute sa fabrication en Turquie et a déposé le bilan avant la fin du chantier (…) Pour nous, il est impossible de travailler, en respectant toutes les règles, dans les conditions financières imposées par les entreprises générales ». Jean-Luc Marchand,, avertit : « Nos façadiers vont mourir ». Que le décès advienne au pied de la tour du champion national des produits verriers rend la fin encore plus amère.

Le Monde 

tour Saint-Gobain_la Défense_Valode et Pistre
Le projet de la tour Saint-Gobain à la Défense. Valode et Pistre Architectes Via le monde

 

 

Sans le soleil exactement

Fureur à l’Association Nationale des Propriétaires du Portugal (ANP). En quête de finances, le gouvernement socialiste vient d’approuver une révision des valeurs foncières des immeubles, affectant à « la localisation et l’opérativité relative » une part de 20%. Derrière ce jargon, il s’agit de taxer les appartements en fonction du soleil qu’ils reçoivent et de la qualité de leur environnement. « Les tables d’évaluation prennent en compte d’autres facteurs, comme l’existence d’un ascenseur, la climatisation centrale ou le garage, mais sans conteste, la grande nouveauté est l’apparition d’une taxe sur le soleil, qui augmente de 5 à 20%, cinq fois plus par exemple, qu’une piscine privée ou sept fois plus qu’un court de tennis », reporte le quotidien espagnol El Pais. « Paiera-t-on plus en fonction des heures d’ensoleillement de la maison ? Et si le temps reste nuageux une année durant ? Ou si un arbre me cache la lumière ? » ironisent les agents immobiliers lusitaniens. « Toutes les maisons du Portugal sont exposées au soleil car nous sommes un pays méridional où le soleil abonde. Tout indique que la phase suivante consistera à taxer l’oxygène que les gens respirent », s’indigne António Frias, président de l’ANP qui entonne presque à son insu le fameux « Taxman » des Beatles. Une solution pour échapper à l’impôt sans recourir à l’exil fiscal : relancer la construction de bunker et l’habitat troglodyte.

El Pais 

  

Pas dans mon port

Courroux à Helsinki, où l’on est vent debout contre le projet de Guggenheim, un bâtiment attribué à Moreau-Kusunoki, à l’issu d’un concours international rassemblant 1715 participants de 80 pays. Le parlementaire et architecte Alder Adlercreutz évalue le projet de l’agence franco-japonaise basée à Paris à l’aune du Guggenheim de Bilbao « L’architecture de Gehry est très différente, affirme sans risque d’erreur Adlercreutz, et je ne ressens aucune excitation à la vue du projet lauréat. Il donne l’impression d’une occasion perdue, et d’une proposition qui contribue très peu à améliorer la zone du port, qui n’apporte rien à l’espace public environnant et semble franchement déplacée », assassine le politicien-architecte, qui demande de refaire le concours en tenant compte du développement plus large de la zone du port. Le critique Jonathan Glancey renchérit « affirmant que le choix de cabanes en bois noir face à la pierre blanche des immeubles néoclassiques du front de mer était un affront et une provocation faite aux architectes finlandais. Ce ne sera pas du bois, car les règlements anti-incendie ne l’autorisent pas pour ce type de structure, ce devra être du béton ou de l’acier avec un bardage bois, le genre de chose qui ne plait pas aux Finlandais ». L’architecte Juhani Pallasmaa estime que le concours n’a pas produit de projet à la hauteur de ce site unique. Opposant de la première heure, il s’insurge contre un projet de business impitoyable maquillé en projet culturel. La fondation Guggenheim n’a pas souhaité commenter pour l’instant. De toute façon, ce n’est pas elle qui paye.

Architects Journal

Guggenheim Helsinki Moreau Kusunoki
Guggenheim Helsinki – Courtesy Moreau Kusunoki © Bruno Levy & Julien Weill & Moreau Kusunoki Artefactorylab

 

 

Pas en mon nom

Colère chez Zaha Hadid Architects, après les appels de Patrik Schumacher à abolir le logement social, supprimer la réglementation urbaine et privatiser en masse les espaces publics. Le propos a frappé le public assistant à la conférence berlinoise de Parametric Pat, tout comme les ayants-droits de Zaha Hadid, prenant leur distance avec le directeur de Zaha Hadid Architects par un communiqué émanant de.. Zaha Hadid Architects ! « Le « Manifeste de politique urbaine » de Patrik Schumacher ne reflète pas le passé de Zaha Hadid Architects, et ne sera pas non plus son futur. Zaha n’écrivait pas de manifeste. Elle les construisait. Par sa détermination et son travail acharné, Zaha nous a montré que l’architecture peut être diverse et démocratique. Elle a inspiré toute une nouvelle génération autour du monde à s’impliquer dans leur environnement, à ne jamais cesser de questionner et de ne jamais cesser d’imaginer ». La maitrise des ambiances n’est pas un vain mot chez ZHA !

The Guardian 

Schumacher Zaha hadid
Schumacher wearing the parametric tuxedo he designed himself. Photograph: Martin Slivka via The Guardian

 

 

Modeste

Icone de l’optimodernisme (le modernisme optimiste) d’après-guerre, l’ancien Institut du Commonwealth renaît en musée du design après un lifting de 83 millions de livres, somme tirée de la vente de terrains adjacents sur lesquels ont été construits des logements de luxe. OMA et Allies & Morrison ont été chargés de dessiner les immeubles d’habitation et les façades réhabilitées du musée, John Pawson s’est chargé des intérieurs : « j’ai toujours le sentiment que j’aurais pu être plus modeste, confie Pawson au Guardian. (…) La dernière chose que vous voulez voir dans un musée est la main de l’architecte. Vous n’avez pas envie de vous laisser distraire ». L’architecte a déployé sa palette habituelle, impeccable et soignée. Toutes les parois sont revêtues de délicats panneaux de bois. « Je ne pense pas que le brutalisme conviendrait ici, dit Sudjic, directeur du musée, en défense des choix de l’architecte. C’est un bâtiment assez fragile. La première fois que nous l’avons visité, il était comme un réfrigérateur abandonné sous la pluie. Je pensais qu’il avait besoin d’aide ». Devenir un encombrant pour être secouru par une main charitable : une stratégie à suivre pour les immeubles en péril.

The Guardian 

Design Museum_Institut du Commonwealth
The floor-to-ceiling windows of the luxury flats overlooking the new Design Museum roof. Photograph: Philip Vile/Chelsfield Developments (Kensington) Ltd.

 

 

NSArchitecture

Pour les new yorkais, l’édifice du 33 Thomas Street est « l’immeuble aux longues lignes », une tour de 170 mètres et 29 étages aveugle de la base au sommet. Non qu’elle cherche à éviter une taxe sur le mur rideau et l’ensoleillement, mais plutôt parce qu’elle est entièrement occupée par un standard téléphonique de la compagnie AT&T. La NSA, la National Security Administration, les grandes oreilles américaines, donne à la tour un autre surnom : Titanpointe. Des documents recueillis par le lanceur d’alerte Edward Snowden révèlent qu’elle abrite un centre d’écoute, et que sa concentration de lignes téléphoniques en faisait un endroit idéal pour intercepter les conversations des ennemis et des amis des USA – FMI, banque mondiale, banque du Japon, UE, ONU, et au moins 38 pays différents dont l’Italie, le Japon, le Brésil, la France, l’Allemagne, la Grèce, le Mexique et Chypre. Lithium, nom de code d’AT&T, avait aménagé des pièces à l’accès ultra restreint pour les employés de l’agence d’espionnage américaine. John Carl Warnecke, un des architectes les plus en vue des USA entre 1960 et 1980, mentionnait le projet sous le nom de code « projet X », et en parlait comme d’un gratte-ciel habité par les machines. « Il est difficile de savoir combien de personnes travaillent au 33 Thomas Street aujourd’hui, mais les plans originaux de Warnecke prévoit d’y stocker de l’eau de la nourriture et d’assurer les loisir de 1500 personnes. Il devait aussi recevoir une réserve de un million de litres de fuel pour assurer le fonctionnement de groupes electrogènes permettant à l’édifice de fonctionner comme une ville auto-suffisante », dans l’hypothèse d’une coupure de courant ou d’une attaque nucléaire. En 1982, le critique d’architecture Paul Goldberger saluait dans l’immeuble « un des rares exemples d’architecture moderne de qualité du quartier », jugeant « qu’il s’insérait dans son environnement plus gracieusement que n’importe quel autre gratte-ciel du secteur ». Un employé de la NSA a-t-il pu intercepter cet éloge ?

The Intercept 

Thomas Street
Sketch of the plaza at 33 Thomas Street via The Intercept

 

 

refaites le mur

Beijing refait le mur, celui de 3 437,70 m ceinturant la Cité interdite. Les travaux commencés samedi «  doivent remédier aux souffrances de l’âge qui menacent la structure impériale vieille de 600 ans ». L’ouvrage est touché par de nombreuses maladies, briques effritées, fissure dans la structure et affaissements qui affectent les fondations, selon le Beijing News. Tian Lin, professeur d’architecture ancienne à l’université de Beijing, affirme que ces problèmes sont causés par les facteurs naturels – autant que peuvent l’être le réchauffement climatique et les pluies acides. Dans le même temps, les infrastructures de la Cité interdites seront modernisées. Celles en place ne sont plus adaptées à un flot de visiteurs atteignant les 80 000 par jour, un ouragan d’origine touristique cette fois.

Global Times China

 

immobilier : Seveso sinon rien

A vendre au enchères, les anciens locaux du centre de formation des apprentis, rue de l’industrie, à Beauvais. 7637 m2 désaffectés depuis le départ de ses occupants vers un nouveau bâtiment « « Ces locaux sont une verrue pour nous », lâche Zéphyrin Legendre, président de la CMA (chambre des métiers et de l’artisanat, actuel propriétaire du bâtiment, NDLR). Initialement, la chambre voulait réutiliser le site pour le transformer en pépinière d’artisans. « Entre-temps, nous avons appris que le bâtiment était classé en seuil bas Seveso en raison de la société Soprogaz, située à côté », indique Christine Van Wabeke, juriste à la CMA. Ce qui a eu pour effet de mettre un coup d’arrêt au projet. « On ne peut rien en faire et c’est une charge financière car on continue de l’assurer, et on payait encore récemment la taxe foncière », poursuit-elle. » Pas très vendeur, d’autant qu’il est précisé que les futurs propriétaires seront limités dans l’utilisation des lieux. Les acheteurs potentiels devront préalablement se fendre d’une visite avant d’enchérir sur la mise à prix de 63 600€. Pour investisseur immobilier amateur de risques chimiques.

Le Parisien 

 

Olivier Namias

Quatre Capitaineries que vous ne verrez jamais à Anvers

Quatre Capitaineries que vous ne verrez jamais à Anvers

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Zaha Hadid Architects, projet lauréat pour la capitainerie d’Anvers. © Tim Fisher

Signée Zaha Hadid Architects, la nouvelle Capitainerie du port d’Anvers, en VO Het Havenhuis, a été inaugurée jeudi dernier en présence de son associé, Patrik Schumacher. Le bâtiment de l’architecte anglo-irakienne ne lésine pas sur le spectaculaire, répondant pleinement au souhait du commanditaire désireux d’installer un « signal » à l’articulation de la ville et du port industriel. La nécessité de faire un édifice hors norme au dessus d’une ancienne caserne de pompier était inscrite dans le règlement du concours. Les agences Kempe Thill, XDGA, 4 arquitectos et Rapp+Rapp ont soumis les quatre propositions présentées ci-dessous. Le jury a retenu à l’unanimité le projet d’Hadid, qu’il estimait plus dynamique. Retour vers quatre futurs potentiels.

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Retrouvez Het Havenhuis de Zaha Hadid dans le numéro 378 d’architectures CREE, à paraitre début octobre.

ZAHA HADID L’intégrale

ZAHA HADID L’intégrale

Zaha Hadid, l’intégrale aux éditions Parenthèses

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Zaha Hadid, l’intégrale en vente ici 

Zaha Hadid, née en Irak et installée à Londres, a été la première femme lauréate du Pritzker Prize. Elle a, au cours de ces trente dernières années, bouleversé notre perception de l’espace et de l’architecture, puisant ses références à la source même du modernisme, à l’instar des constructivistes et des suprématistes. Elle commente ici près de 200 opus – projets et réalisations – depuis les expérimentations les plus précoces, les oeuvres peintes, les simples folies, les constructions à grande échelle ou de grande hauteur, les plans directeurs d’urbanisme, jusqu’au design d’objets, de mobilier et d’articles de mode. L’intégrale Zaha Hadid est le premier ouvrage en français consacré à cet architecte qui aura su abolir les limites convenues des formes, de la gestion de l’espace et des structures constructives. Communiqué des éditons Parenthèses

Zaha Hadid, l’intégrale, Zaha Hadid (dir.), traduit de l’anglais par Virginie de Bermond-Gettle, éditions Parenthèses, Chine, 2009, 256 p., 22,5 x 24,5 cm, 39 €. ISBN 978-2-86364-194-1

Voir aussi l’appel à projet Prix des femmes architectes 2016, remise des canditatures le 30 septembre 2016

Quand Zaha Hadid (ne) rencontre (pas) Rem Koolhaas

Vraisemblablement, Zaha Hadid et Rem Koolhaas forment la paire !

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Zaha Hadid et Rem Koolhaas

Le goût de la provocation qu’entretient Zaha Hadid l’a certainement rapprochée de Rem Koolhaas. Les deux « starchitectes » se sont rencontrés dans les années 1970 à l’Architectural Association School de Londres. A l’époque, Koolhaas instruisait avec Elia Zenghelis, qui l’avait en quelque sorte adopté pour enseigner dans son unité. De façon similaire, ils ont adopté Zaha. « C’était donc plus une réunion d’affinités, d’intérêts communs et des explorations communes, plutôt qu’une situation classique (étudiant-enseignant) » nous dit Rem Koolhaas dans une interview datée du 1er avril 2016 sur Dezeen. Dans une continuité logique, Zaha rejoint l’agence OMA, d’où ressort le superbe cadavre exquis pour l’extension du parlement hollandais, avant de fonder son propre bureau en 1979. Issue d’une génération brillante qui a donné également Nigel Coates et Bernard Tschumi, les deux amis ont su rester proche, bien qu’ils aient souvent été en concurrence, comme pour le centre d’art contemporain de Rome, aujourd’hui le célébrissime MAXXI.

MAXXI Museum of XXI Century Art Rome
MAXXI Museum of XXI Century Art Rome – Courtesy Iwan Baan

Selon Rem Koolhaas, leur relation était fondée sur « l’ambition partagée, l’empathie partagée, un intérêt commun et une motivation commune pour contester les mêmes choses. » Si l’architecte est en concurrence constante avec ses collègues – triste part de l’architecture d’aujourd’hui – il semble que ça n’a pas gêné Zaha Hadid, qui était, somme toute, « très famille » confirme Koolhaas. Rien d’étonnant donc à ce que Rem D Koolhaas (neveu de l’architecte) collabore avec la star de l’architecture pour créer la Flames Shoes pour United Nude.

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Zaha Hadid (debout) avec Rem Koolhaas, Elia et Zoe Zenghelis, et Madison Vriesendorp en 1978 pour la première édition du magazine d’art Viz.

La photo de ce jeune couple de prophète (malheureux ou bienheureux), dont se dégage la jeunesse et l’énergie de leurs futurs œuvres, fait le tour des réseaux sociaux après avoir été découvert sur un compte chinois twitter. Seulement, si la paire est exemplaire, la photo en est d’autant plus faussée. Puisqu’elle a manquée à l’appel, elle fut recousue par des mains numériques expertes, Zaha Hadid prenant place au côté de Rem Koolhaas, effaçant du cadre l’architecte historien Robert Stern nommé membre du directoire de la Walt Disney Company en 1992.

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Opposition no.9 (Summer 1977)
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Hadid AA Files no.3 (January 1983)

 

Quoi qu’il en soit, Zaha Hadid a su accoucher d’un monde bien à elle : après Disney, « Au pays de Hadid » écrivait le critique Aaron Betsky, « la gravité disparaît, la perspective bascule, les lignes convergent et il n’y a plus de définition d’échelle ou de fonction. »

En témoigne l’évaluation de Koolhaas d’elle comme tuteur à l’AA : « la performance de Zaha au cours des quatrième et cinquième années était comme celle d’une fusée qui a décollé lentement pour décrire une trajectoire en constante accélération. Maintenant, elle est une planète dans sa propre orbite inimitable. Ce statut a ses propres récompenses et difficultés : en raison de la flambloyance et l’intensité de son travail, il sera impossible (pour elle) d’avoir une carrière classique. Elle le doit à son talent d’affiner et de développer au cours des prochaines années. »

Dans le numéro 291 de CREE (1999) dédié aux « Ouvrages de dames », et dont le portrait de Zaha Hadid fait fièrement la couverture, Kenneth Powell nous disait : « Hadid a la réputation d’être effrayante. Elle a sans aucun doute son franc-parler, méprisant la médiocrité et les flatteurs, sûre d’elle et de son talent. Mais, derrière la façade, il y a quelqu’un de pudique, une écorchée vive regrettant d’être désavantagée en tant que femme dans un monde essentiellement masculin. » Première femme récompensée d’un Pritzker en 2004, Zaha Hadid a su s’imposer dans un monde dominé par les hommes et inspirer certainement de nombreuses jeunes femmes, en témoigne le pourcentage croissant de population féminine intégrant les écoles d’architecture.

CREE n°291
CREE n°291 (1999)

Alors « forever young » ou à nouveau jeune, celle qui a été influencée par le suprématisme et le constructivisme russes, et en admiration devant la South Bank et le London’s Queen Elisabeth Hall/Hayward Gallery complex, sera sans doute une source d’inspiration hautement motivante pour la jeune génération.

Et maintenant, qui va bien pouvoir remplacer Zaha Hadid au côté de Rem Koolhaas ? Il semble qu’elle figurera encore longtemps sur l’image…

Amélie Luquain